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18 octobre 2007

Commentaires

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olaf

Ce qui est étonnant c'est qu'il est reproché à l'état de mal gérer ses entreprises, alors que bien des scandales financiers récents viennent des secteurs privés( Enron, Parmalat, Andersen, d'une certaine façon EADS récemment, mortgage banques ...) et d'autre part beaucoup de grands groupes français privés sont sous la direction d'anciens énarques ayant officié dans la fonction publique, sont ils devenus compétents aussitôt dans le privé ?

Pas mal de réussites techniques viennent de l'état : TGV, EDF, France Télécom, espace, aéronautique, le nucléaire...

Actuellement, il y a dans le privé une différenciation courante entre les compagnies share holder et family holder( propriété familiale ), ces dernières garantissant une politique à plus long terme de ses investissements( recherche en particulier ) et pouvant être rapprochées sur ce plan de l'état investisseur à long terme, donc ayant la patience de tempérer les à coups de la finance boursière, rôle d'amortisseur trivialement dit.

L'autre avantage du capitalisme d'état serait d'éviter les fuites dans les paradis fiscaux qui sont assez colossalement croissantes depuis des décennies et échappent au fisc français. Bercy aurait le rôle d'auditeur des comptes des entreprises sous contrôle étatique pour éviter ce genre là.

Certains ont mis en avant des études montrant que le rôle de l'état a été primordial dans le développement depuis 150 ans des pays développés ou récemment des pays émergeant( Corée, Japon, même la Birmanie ).

Donc, pour ma part, plutôt pour un retour de l'état acteur stratégique économique et pas seulement observateur arbitre. Mais l'Europe actuelle avec ses conceptions figées dogmatiques me semble bloquer tout sentiment de responsabilité économique de l'état qui s'en remet aux directives pour justifier le laisser faire de l'occulte main invisible, tellement invisible qu'on la cherche encore dans les faits.

Rickyny

Intéressant débat sur France Inter ce matin à ce sujet, il semble que Jean-Marc Sylvestre ait bien du mal a justifier les privatisations autrement que par le dogme du « ce n’est pas le rôle de l’état » mais ou est donc passé le pragmatisme libéral ?

http://www.radiofrance.fr/franceinter/chro/ledebateconomique/

Quand le capitalisme s’illusionne sur sa puissance et que le marché pense avoir toujours raison cela fini en krach http://lemondequivient.typepad.fr/mon_weblog/2007/10/test.html

RST

Malakine,
Je n’ai pas très bien compris quels étaient les arguments développés par certains libéraux (lesquels et où) à partir de l’affaire EADS pour rouvrir le procès de l’Etat actionnaire. Ce que j’ai entendu c’est surtout la critique vis à vis de certains individus qui ont profité de leurs positions pour s’en mettre plein les poches. Certains travaillaient certes pour l’Etat mais le fait qu’ils aient été incompétents, sinon malhonnêtes, ne peut décemment pas être utilisé automatiquement pour mettre en cause leur employeur et son rôle. En fait, cette affaire devrait pouvoir être utilisée pour démontrer que le rôle de l’Etat (avec des gens compétents et honnêtes, il doit bien en exister ?) doit être renforcé spécialement pour les secteurs stratégiques.
A ce propos les partisans d’un retrait de l’Etat de la vie des entreprises devraient pousser leur logique jusqu’au bout et exiger par exemple, que le Président de la République cesse de jouer les VRP de luxe pour Alstom, Areva et …. EADS en Chine (où il doit se rendre fin Novembre).
Quant à la question "pourquoi en effet ne pas rechercher des ressources, comme tout à chacun, dans l'actionnariat ? " je répondrai qu’il y a un préalable à cela qui est que le système boursier arrête de marcher sur la tête.
A ce sujet j’avoue avoir été assez surpris d’entendre H.Guaino récemment, lors d’une conférence, indiquer que d’après lui nous n’étions pas dans une économie de marché mais dans une économie de rente avec beaucoup trop de gens qui jouent avec l’argent des autres. Il a reconnu que la planète financière marchait un peu sur la tête et proposé des pistes de réflexion assez à contre-courant comme par exemple limiter drastiquement la gestion collective (revenir à une gestion plus individuelle avec des gens qui jouent leur argent) ou supprimer les cotations en continu, un fixing par jour étant largement suffisant.
J’ai un peu digressé mais en conclusion je pense qu’il faut remettre sérieusement de l’ordre dans le fonctionnement de la finance (et principalement de la bourse et des banques qui ne jouent plus leur rôle) avant d’envisager que l’Etat se remette à … boursicoter.

Malakine

Merci à Richard de ce lien. J'aurais pu ajouter bernard Maris à ma liste des mauvais penseurs qui croient aux vertus de l'entreprise publique. J'en profite pour signaler la création de son site dont il m'a dit par mail qu'il partagerait ma même culture qu'Horizons. A décourvrir donc : http://lemondequivient.typepad.fr/

@ RST

Quand je parlais des critiques des libéraux je faisais surtout références aux propos de Yvan Rioufol à On refait le monde, mais il n'a pas du être le seul.

Je ne connaissais pas ces position d'Henri Guaino (qui est loin d'être aussi con que tout le monde se plaît à le dire) sur la finances, mais elles me semblent très intéressantes. Je l'avais déjà dit une fois, j'ai été très impressionné par les analyses de Frédéric Lordon que j'ai découvert cet été à propos de l'économie financière. Ce serait effectivement une sorte de diable qu'on aurait libéré et dont la puissance est sans limite. Les fonds d'investissements sont terrible car ils rendent caduque toute oppposition entre capital et travail. Avec ce type de fonds, les "capitaliste" qui poussent à la délocalisation et à la compression des salaires, c'est n'importe quel épargant qui a ouvert une assurance vie.

Frédéric Lordon aussi fait des propositions pour contenir de manière autoritaire la puissance de la finance.

Tu n'as pas de lien à donner sur cette conférence de Guaino ?

RST

Malakine,
C’était un colloque de la fondation Res Publica

Voici le lien : http://www.chevenement.fr/Les-photos-du-colloque-de-la-Fondation-Res-Publica-Crises-financieres-a-repetition-quelles-explications-quelles-reponses_a443.html

J'ai eu la chance d'y assister et j'ai effectivement été impressionné par H.Guaino.
C'était... gratuit et passionnant. Il y avait environ 200 personnes. J'ai toujours du mal à comprendre les motivations de gens aussi "importants" que H.Guaino, C.Bébéar ou C.Noyer qui prennent la peine de venir s'expliquer et faire de la pédagogie avec la "populace".
J'ai en fait la faiblesse de croire que c'est peut-être une caractéristique de ce qu'on appelle .... la démocratie.
Si ça t' intéresse, je peux faire un petit compte rendu de ce que j'ai noté de leurs interventions et te l'envoyer par e-mail (ça m'obligera à formaliser).
Pour la petite histoire, j'étais assis à côté du journaliste-blogueur E.Dupin

Malakine

La fondation Res Publica est en lien dans la rubrique "les anti pensées uniques" en principes, il publient au bout d'un certain temps le texte des interventions. Je lirais donc ça à ce moment là. J'avais suggéré à Julien Langfied (qui en est je crois le directeur) de filmer les conférences pour les mettre en ligne mais il ne m'avais pas répondu. Dommage ...

Vous en avez quand même de la chance les parisiens de pouvoir assister à ce genre de conférence ! C'est le seul motif pour lequel je regrette de ne plus vivre en ile de france ...

PS : Ca fait quand même bizarre qu'il n'y ait plus personne dans les commentaires. Même Yann ne vient plus ...Enfin, comme je dis aux blogueurs débutants, il faut écrire pour soi même, pour le plaisir, ne jamais penser aux stats ni aux lecteurs, sinon c'est soi la déprime, soit l'esclavage ...

Dominique

L'affaire EADS illustre-t-elle vraiment le capitalisme d'Etat, dans la mesure où l'Etat (chiraquien à l'époque) a montré une conception particulièrement dévoyée dudit concept consistant en un pacte gagnant-gagnant pour certains: je récompense mes amis en disposant à leur avantage des fauteuils les plus rutilants de l'étage directorial, et je ne mets pas mon nez dans la gestion ou la politique de l'entreprise.

Le Ministre actuel de l'Economie et des Finances gagnerait en crédibilité si l'enquête interne actuellement diligentée s'étendait au détail des interventions et activités des représentants de l'Etat dans les instances d'EADS, et les rendait publiques puisque c'est le public, en tant qu'actionnaire, qui attend des explications.

Il y a une logique interne au système... il faut l'utiliser!

Belgo3.0

bien vu pour les avantages de nationalisations.
Pour ma part je préfererais le terme de mise sous tutelle publique car je n'aime guere le mot nation, trop synonyme d'élites et de bourgeoisie

A mon sens une nationalisation a un avantage supplémentaire : elle a un effet didactique sur l'opinion.

Une nationalisation, dans la mesure ou elle est bien conduite et bien démontrée didactiquement, pourrait servir à un transfert de la propriété aux membres du personnel, ou a d'autres transferts de ce type dans des secteurs appropriés.

Pierre le Belge de Lille

john.reed

Si le capitalisme d'Etat a encore un sens, l'effort ne devrait-il pas davantage porter au niveau d'entreprises plus petites ou plus jeunes, là où la croissance et les emplois se jouent avec un levier bien plus puissant que chez EADS, Renault ou Lafarge ?

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