Nicolas Sakozy devait présenter lors de l’université d’été du MEDEF le deuxième volet de sa politique économique. Cette fois, les commentaires des éditorialistes ont été plutôt sévères sur sa prestation. Ceux qui attendaient des annonces spectaculaires ont été déçus. Il est vrai que son discours ne contenait pas grand-chose de concret, excepté quelques annonces en faveur de l’entreprise, ou plutôt des entrepreneurs, destinées à caresser son auditoire dans le sens du poil.
Pour le reste, c’était un nouveau discours de campagne, au cours duquel il a réaffirmé sa foi en l’action politique sur un mode parfaitement incantatoire. Il veut toujours libérer le travail, assouplir les 35H, réguler le capitalisme financier, privilégier le capitalisme d’entrepreneur, favoriser les PME, lutter contre les délocalisations, renouer avec une politique salariale, moderniser le service public de l’emploi en rapprochant Unedic et ANPE, réformer l’Etat, réduire le nombre des fonctionnaires, pouvoir bénéficier d’un euro plus faible … Mais pas plus que dans ses discours de campagne, ces objectifs louables n’ont trouvé le début du commencement d’une traduction concrète.
Sarkozy a commis là sa première erreur de communication en persévérant sur le registre du candidat. On n’attend plus de lui des discours, mais des mesures concrètes. Pourtant, il lui est impossible d’annoncer les réformes, non parce qu’il n’a pas programme (attendons un peu avant de lui adresser ce reproche) mais parce que sa méthode de gouvernement l’en empêche. Il ne peut pas créer des commissions de réflexion sur tous les sujets et annoncer des mesures avant qu’elles aient remis leur rapport.
Sarkozy vient de toucher les limites de sa méthode, ou exactement, la contradiction entre sa méthode de gouvernement et son style de présidence commence à se faire jour.
Ce matin, les commentateurs de la prestation de Sarkozy se montrent plutôt déçus et critiques. Chez les blogueurs les plus réactifs, Koz regrette un parfum anachronique de campagne. Pascal dénonce lui, ce qu’il qualifie une "orgie patronale", devant toutes les concessions faites aux revendications du MEDEF.
Il est vrai que le caractère clientéliste de certaines annonces est plus que choquant. Ainsi ; la rupture du contrat de travail par consentement mutuel (qui ouvrira la porte aux pires dérives sur le registre du harcèlement pour obtenir le départ volontaire des salariés), le refus des dénonciation en matière fiscale (on le voit pas bien pourquoi la délation serait indigne en matière fiscale mais respectable dans les autres domaines), la dépénalisation du droit des affaires (Pourquoi ne pas engager un vaste toilettage de toutes les incriminations ?) ou le fameux contrat de travail unique (je n’ai toujours pas compris en quoi l’accroissement de la précarité des contrats de travail pouvait améliorer la productivité des entreprises)
Pour le reste, rien de concret. Rien sur la manière de favoriser les petites entreprises. Rien sur la fiscalité, en particulier la TVA Sociale. Rien sur la réforme de l’Etat. Rien sur le développement de l’investissement et de l’innovation.
Je ne suis pas certain pour autant qu’il faille critiquer comme François Hollande l’absence de stratégie économique et le fait que le président se contente de « nommer les problèmes », ou comme son ancienne compagne l’inertie, le flou et l’inaction du président. Il est d’ailleurs assez curieux d’entendre Ségolène Royal évoquer sa déception et à appeler le président à agir enfin. On avait compris que ses 47% de voix (pardon, ses 17 millions de voix) constituaient pour elle une formidable victoire, mais on ne savait pas qu’elle avait placé tous ses espoirs dans le succès de son ancien rival. Courir après l’opinion conduit décidément à dire bien des conneries !
Il est vrai que la méthode Sarkozy qui consiste à réunir des groupes de travail ou de demander des rapports sur tous les sujets commence à faire débat : Commission Attali sur la croissance, Védrine sur la mondialisation, Stoléru sur le développement des PME (le fameux small business act à la française), Rocard sur le métier d’enseignant, Balladur sur les institutions, livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, et j’en oublie sûrement …
Ségolène Royal, véritable boussole sud de la vie politique, n’hésite pas à critiquer sans nuances « l’empilement des commissions » pour appeler à des « mesures urgentes » Bien évidemment, elle a tort. Il vaut mieux réunir des avis différents et faire appel aux experts plutôt que de foncer tête baissée sur des intuitions comme elle l’a fait pendant toute sa campagne. Si elle avait fait un peu plus aux experts du PS, elle ne se serait pas ridiculisée avec des mesures slogans, comme l’interdiction de la « délocalisation des marques » ou le « contrat première chance » sur lesquelles elle a été obligé de revenir quelques jours après l'anonnce ou de les oublier aussitôt après les avoir annoncées tellement elles étaient débiles.
La méthode en soi n’est pas critiquable. Engager des réflexions de fond préalablement aux grandes réformes et solliciter l’expertise de personnalités d’horizons divers apparaît plutôt comme une manière moderne et raisonnable d’envisager le travail gouvernemental. En revanche cette méthode pose deux vraies questions.
La première a été posée encore récemment avec l’affaire Rocard : L’association de personnalités politiques de gauche constitue t-elle une ouverture pour le pouvoir et un ralliement pour les personnes concernées ?
Aucune réponse ne s’impose avec évidence. On peut tout aussi bien soutenir qu’un membre de l’opposition n’a pas à participer en aucune manière au travail gouvernemental, ou à l’inverse, défendre qu’il serait suicidaire pour un membre de l’opposition de s’interdire de donner son avis lorsqu’il est sollicité par le pouvoir.
En fait, tout dépend du rôle réel que ces commissions auront dans le processus de prise de décision. Si le gouvernement s’engage par avance à mettre en œuvre leurs préconisations l'ouverture à l'opposition sera réelle mais alors quid du rôle des ministres et du parlement ? Quid aussi des structures officielles de conseil du gouvernement comme le conseil économique et social, le conseil d’analyse économique ou le conseil d’analyse stratégique ?
Il faudra attendre les suites qui seront données aux rapports avant de porter une appréciation définitive sur cette méthode. Elle pourra tout aussi bien s’avérer n’être qu’une basse manoeuvre politicienne destinée à distribuer des gratifications à des personnalités bien ciblées pour donner l’apparence d’une ouverture et neutraliser toute opposition, mais elle pourra aussi enrichir considérablement le travail gouvernemental et permettre d’échapper à la pensée unique des technocrates des cabinets ministériels.
En tout état de cause, Sarkozy doit savoir concilier sa méthode de gouvernement et son style de présidence. La contradiction est en effet flagrante entre son souci de la réflexion et de l’ouverture et sa frénésie de gesticulation médiatique. Soit il improvise des réformes sur tous les sujets pour imposer un rythme dément au travail gouvernemental et maintenir l’illusion de la rupture. Soit il se met à travailler sereinement, pour mener des réformes de fond en s’entourant de commissions pluraliste de « sages », mais dans ce cas il devra apprendre à se taire sur tous les sujets où il a commandé un rapport tant que celui-ci n’aura pas été rendu.
Ensuite, il sera exposé à une triple contrainte.
S’il fait sienne, par principe, les préconisations des commissions, ce que Sarkozy a promis s’agissant de la commission sur la libéralisation de la croissance, il dissout de fait son rôle de président.
S’il s'assoit sur les rapports, il mécontentera les membres des commissions et perdra le bénéfice de son ouverture.
Enfin, s’il adopte l’attitude la plus souhaitable, celle d’enclencher le processus de décision sur la base du rapport, préservant ainsi le rôle et les responsabilités des ministres et du parlement, il devra abandonner son registre de président-guide, d’empereur omnipotent pour adopter une posture arbitrale, plus classique d’un président sous la cinquième.
La transformation du candidat en président est manifestement difficile pour Sarkozy et elle est loin d’être achevée.
Malakine
"Sarkozy vient de toucher les limites de sa méthode, ou exactement, la contradiction entre sa méthode de gouvernement et son style de présidence commence à se faire jour."
Malakine, ce n'est pas vous qui annonciez "la fin de l'état de grâce" 2 jours avant qu'un sondage mette Sarkozy à 71% d'opinion favorable? Prenez garde à ne pas pronostiquer trop souvent la chute de Sarkozy, nous finirions par ne plus vous croire qu'une fois sur deux ;-)
D'autant que depuis cinq ans, les détracteurs de Sarkozy me font penser à cette pub diffusée il y a plusieurs années, pour une marque de voiture, Renault je crois. Il s'agissait d'une rétrospective depuis la 4L, et à chaque fois, à la sortie d'un nouveau modèle, une personne affirmait d'un ton péremptoire : "ça ne marchera jamais". Il en est ainsi de Sarkozy : légion sont ceux qui décrètent régulièrement son impuissance à renverser les montagnes qui se dressent devant lui (prise de l'UMP, investiture à la candidature, élection à la présidence, et j'en passe), et pourtant celles-ci s'écartent les unes après les autres.
Alors concernant les "limites de sa méthode"... perso j'attendrai un peu plus pour me prononcer.
Rédigé par : damocles | 31 août 2007 à 16:17
@Damocles
71% d'opinions favorable êtes vous naif pour croire ce genre de sondage. Sarko a gagné les élections par défaut, le demi échec de la droite aux législatives en est la preuve. La plupart des français s'interrogent peu sur la politiques en dehors de certains évennnements comme les élections, les grèves, les problèmes fabriqué par les médiats (j'ai bien dit fabriqué et non soulevé).
Qu'une grève massive éclate, que la croissance se transforme en récession (ce qui est trés probable l'année prochaine) et la popularité de mystère Sarko disparaîtra sauf peut-être dans les sondages. Ce type est un clown, il me fait de plus en plus penser à Boris Elstine traître envers son pays et destructeur de l'état Russe , avec un penchant pour l'alcool. Il est le fruit pourri de notre système médiatique totalement sous contrôle de quelques groupe d'intérêt et d'une population Française devenu totalement amnésique et inculte, bref comme les américains.
Rédigé par : yann | 31 août 2007 à 16:42
En ce qui concerne le peu de mesures annoncées (mais soyons objectifs : peut-on vraiment attendre de lui 3 mois après son élection qu'il annonce des réformes nouvelles ?), je ne partage pas ton analyse :
1) Sur la séparation amiable : pourquoi ouvrirait-elle la voie à des pressions quand on peut faire pression pour obtenir une démission ? Permettre la séparation amiable, c'est notamment ouvrir la voie à des transactions entre l'employeur et le salarié, comme cela ne se pratique aujourd'hui qu'avec les dirigeants, qui partent avec des indemnités. Au lieu de cela, aujourd'hui, on trouve des salariés qui portent aux prud'hommes de prétendus licenciements fautifs, et des patrons qui sont amenés à consigner le moindre faux pas pour se préserver la possibilité de s'en prévaloir dans un licenciement.
2) le refus des lettres anonymes ne concernera pas que les procédures fiscales mais sera généralisé.
3) dépénaliser le droit des affaires, c'est assurer la sanction des comportements au civil chaque fois que la sanction pénale n'est pas strictement nécessaire. Je pense par exemple à la discrimination entre revendeurs (toi tu as une politique commerciale qui me convient, je te vends mes produits, toi j'aime pô, je te vends pas : juste de la discrimination commerciale). Est-il absolument nécessaire d'envoyer le chef d'entreprise en correctionnelle pour ça ?
4) il n'a pas évoqué le contrat unique.
Au final, il n'y a donc pas de quoi crier au clientélisme. Si ?
Rédigé par : koz | 31 août 2007 à 16:55
71% d'opinion favorable!
C'est donc une formidable adhésion au sarkosisme!
Bilan des 100 jours:
Croissance: nulle!
Chômage: mensonge et manipulation je vous joins l'argumentaire, voir à la fin de mon commentaire.
Commerce extérieur: déficit record battu!
Bilan touristique: en forte baisse! (que voulez vous le ciel pleure l'élection de Sarkosy.)!
Diplomatie: compromission avec Kadhafi, voyage à canossa de Kouchner!vacances de milliardaire chez Bush!
Arnaque d'une partie des crétins qui ont cru les promesses de défiscalisation des interets d'emprunts.
Alors 71% de débiles et de crétins ou de manipulés mais pas de citoyen responsables.
Nous sommes en france sous le règne de l'empereur ou du maréchal (je n'en démord pas) la presse est sous contrôl, TF1 veille, Damocles est au dessus de chacun et veille sur le net qd son maître est attaqué.
Dormez bien brave gens, vous êtes dans un monde orwellien.
71%!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
"ET POURTANT ILS AIMAIENT BIG BROTHER"
Argumentaire:
« La France peut supporter la vérité ». Dans ce livre publié en octobre 2006, François Fillon affirmait avec force une exigence de vérité comme préalable à toute réforme conséquente de notre système social.
Cet ouvrage est un tissus de mensonges! Ces mensonges concernent aussi bien le bilan de l’UMP, au pouvoir depuis cinq ans, que le projet du gouvernement de monsieur Fillon et de sa majorité parlementaire.
M. Fillon se présente comme : « l’homme qui a réussi la réforme des retraites ». Est-ce bien vrai?
L’objectif principal de la réforme Fillon était d’allonger la durée de cotisation des salariés. Quatre ans après le vote de la loi, une étude de la caisse nationale d’assurance vieillesse (cnav) montre que jamais les français ne sont partis aussi tôt en retraite! Alors que les salariés partaient en moyenne à 62,1 ans en 2001, l’âge moyen de départ s’est abaissé à moins de 61 ans en 2006. Une évolution diamétralement opposée à l’objectif de la réforme !
Par peur des réformes annoncées pour 2008, un très grand nombre de salariés partent en retraite dès qu’ils ont 60 ans, quitte à subir une décote s’ils n’ont pas cotisé suffisamment longtemps.
Les caisses de retraite, qui étaient à l’équilibre en 2002 et devaient le rester jusqu’en 2008, ont déjà accumulé un déficit supérieur à 7 milliards d’euros! Certains parlent d’échec; d’autres, de fiasco. Mais François Fillon n’en a cure.
De deux choses l’une: soit François Fillon se désintéresse complètement de l’avenir des retraites, soit il connaît le bilan fait par la cnav et il ment. François Fillon ment encore quand il affirme que les chiffres du chômage sont «les meilleurs depuis 1983» (les Echos du 30avril 2007). Qui peut y croire? Quand le gouvernement fait le bilan des créations d’emplois, il fait feu de tout bois: CDD, temps partiel, CES, CEC, CNE, intérim et emplois aidés sont tous pris en compte pour enjoliver les résultats.
Par contre, quand François Fillon et Jean-Louis Borloo parlent du chômage, ils ne s’intéressent qu’aux chômeurs cherchant un CDI à plein-temps. Tous ceux qui cherchent (ou acceptent) un temps partiel, une mission d’intérim ou un CDD sont oubliés. Et le Premier ministre oublie aussi les 413 000 chômeurs de plus de 55 ans, dispensés d’ANPE! En réalité, il reste 3 700 000 chômeurs et 1 250 000 RMistes (+ 200 000 en trois ans). Depuis cinq ans que l’UMP est au pouvoir, malgré l’impact de la «réforme» des retraites (500 000 actifs qui quittent «prématurément» le marché du travail), le total «chômeurs + RMistes» n’a pas du tout diminué. Affirmer que «les chiffres du chômage sont les meilleurs depuis1983» , alors qu’’Eurostat vient de demander publiquement à la France de réviser en hausse les chiffres du chômage, c’est en vérité faire preuve d’une dose de cynisme assez colossale.
Hélas, les chiffres du chômage ne sont pas les seuls à donner une image tronquée de la réalité. Jean-Louis Borloo explique à qui veut l’entendre que grâce à lui quelque 200 000 emplois de service ont été créés en deux ans! Il oublie de dire que les personnes embauchées dans ces emplois travaillent en moyenne 15 heures par semaine (les Echos du 29 décembre 2006). De même, le bilan 2006 du secteur de l’intérim nous apprend que l’intérim emploie quelque 2 millions de personnes qui travaillent «à mi temps, en moyenne, sur l’année». Nicolas Sarkozy critique encore et toujours la réduction du temps de travail et promet «le plein-emploi à plein temps», mais l’essentiel des emplois créés ces dernières années sont, en moyenne, à 15 ou 18 heures par semaine… Aux Etats-Unis, le modèle de «plein-emploi» de Nicolas Sarkozy, il y a tellement de petits boulots que la durée hebdomadaire moyenne du travail, sans compter les chômeurs, est tombée à 33,7 heures (source: Department of Labor). « Le mois dernier, les entreprises ont proposé deux fois plus d’emplois à temps partiel que de temps plein» (AFP). En réalité, vu les gains de productivité absolument colossaux réalisés depuis trente ans dans toutes nos économies, le débat n’est pas pour ou contre la RTT, mais plutôt quelle RTT, quel partage du travail, quel partage des revenus ? Partage précarité, ou partage égalité ? La France peut supporter la vérité, affirmait François Fillon en octobre 2006. Alors pourquoi mentir sur la réforme des retraites?
Pourquoi mentir sur les chiffres du chômage? Pourquoi mentir en promettant «le plein-emploi à temps plein pour dans cinq ans» alors que toutes les mesures en préparation ne vont sans doute qu’aggraver la précarité ?
Nous sommes en france sous le règne de l'empereur ou du maréchal (je n'en démord pas) la presse est sous contrôl, TF1 veille, Damocles est au dessus de chacun et veille sur le net qd son maître est attaqué.
Dormez bien brave gens, vous êtes dans un monde orwellien.
71%!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
"ET POURTANT ILS AIMAIENT BIG BROTHER"
Rédigé par : perla austral | 31 août 2007 à 17:00
Le grand enseignement que je tire de ces déclarations enflammées, c'est que désormais il y aura ceux qui sont "contre" Sarkozy et ceux qui ne le sont pas encore parce qu'ils attendent de voir : le charme semble définitivement rompu, si tant est qu'il ait jamais agi. Les membres du gouvernement et des commissions font partie d'une troisème catégorie. A mon avis, ils ne mordront jamais la main qui les nourrit même s'il est déjà prévu, je pense, que le chef de l'Etat s'asseoit sur l'ensemble des rapports de commissions (s'il n'en fait pas rédiger le contenu...).
Le commentaire de Yann est probablement celui qui correspond le plus à mon sentiment personnel : "le fruit pourri de notre système médiatique" me paraît à moi aussi beaucoup jouer de l'"inculture" et du désintérêt des Français en général pour la chose politique, même s'ils se sont déplacés en masse pour une élection dont ils attendaient (on espère) tout autre chose.
Il y a malgré tout du vrai dans ce qu'écrit Damoclès : vu la tournure que prennent les événements, je ne vois pas du tout qui pourra stopper Nicolas Sarkozy si les Français ne le font pas eux-mêmes.
Une manif de plus d'un million de chômeurs, précaires et pauvres dans les rues de Paris pourrait peser lourd dans la balance contre un président qui commence à sortir par les narines de beaucoup.
Sarkozy devrait se méfier, songer une fois de temps en temps à faire le minimum que l'ensemble des citoyens de ce pays sont en droit d'attendre de lui.
Sinon, super article Malakine (déjà un vieux pléonasme) ! J'aime bien les photos avec les petites bordures, c'est moins vilain que ce que l'on peut faire dans Canalblog, quoique sur le plan de la mise en page, je ne me foule pas trop... :)
Rédigé par : Poliblog | 31 août 2007 à 17:24
[La première a été posée encore récemment avec l’affaire Rocard : L’association de personnalités politiques de gauche constitue t-elle une ouverture pour le pouvoir et un ralliement pour les personnes concernées ?]
Cela pourrait constituer une ouverture si c'est l'opposition qui désigne ses représentants. Pas si le pouvoir en place va chercher des has been en mal de notoriété, ou des jeunes loups trop pressés.
Quelles sont les compétences de Rocard en matière d'éducation? On lui a proposé le ministère en 84, il l'a dédaigneusement repoussé au profit de l'agriculture! Et quand il fut premier Ministre il est de notoriété publique qu'il n'avait pas voie au chapitre, confisqué par le duso Jospin-Allègre (avec le succès qu'on a connu...)
Idem pour Lang, spécialiste certes en droit international... maritime et qui de ce fait va contribuer à réformer la constitution!
Rédigé par : Benjamin | 31 août 2007 à 17:50
Cent fois d'accord avec Benjamin, je ne vois pas de raisons de se réjouir dans la multiplication de commissions qui rassemblent des gens pour lesquels on peine à trouver un quelconque rapport entre ce qu'ils sont, et l'objet des commissions... Les commissions sont un moyen de détruire l'opposition en l'achetant, et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça marche du feu de Dieu.
Rédigé par : Poliblog | 31 août 2007 à 18:35
>Une manif de plus d'un million de chômeurs, précaires et pauvres dans les rues de Paris pourrait peser lourd dans la balance contre un président qui commence à sortir par les narines de beaucoup."
Voilà , c'est dit ! Si les syndicats n'étaient pas aussi cons ils fédèreraient tout ce monde-là , les exclus toujours plus nombreux dans notre société (avec aussi les travailleurs pauvres) pour en faire une force d'opposition à une politique qui favorise ceux qui n'ont pas vraiment besoin d'aide (les bénéficiaires du TEPA).
Vu le discours de Sarkozy devant le MEDEF, chose qui ne s'est jamais produite avant lui, s'appelle du clientélisme bien que le discours ne vole pas bie haut devant un public déjà convaincu (ayant voté en masse pour lui).
Mon sentiment est que la présidence sarkozienne se caricature petit à petit ; à force de vouloir toujours plaire à tout le monde , il va finir par mécontenter tout le monde , se rediculiser à force d'accumuler les frasques (son côté jetsetteur) pour finalement un jour ou l'autre chuter dans les sondages, perdre son aura ( fragile aura du surtout à l'effet nouveauté ou encore "rupture dans la forme") et donc ouvrir la voie à de futurs présidentiables.
Vivement ce moment-là pour que le voile se déchire et avant que la situation ne devienne catastrophique pour le pays, avant que le pays ne revive des méga manifs (1986, 1995).
Malakine (entre autres) participe à réveiller les consciences.
Rédigé par : toto | 31 août 2007 à 18:54
Je cite Dominique Dhombres (son style est impayable!), à propos de Sarkozy et son numéro face aux patrons à l'université d'été du MEDEF :
"Comme s'il s'était rendu dans un mauvais lieu où il n'avait pas normalement sa place. Le président de la République procédait à une sorte d'exorcisme public destiné à montrer à la nation qu'il n'y avait pas meilleurs gens que tous ces patrons. N'ayez pas peur, leur disait-il. C'est excellent de gagner de l'argent. C'est mieux encore de faire fortune. Sortez vos Rolex, vous les avez bien méritées ! Que ceux qui ont un yacht lèvent le doigt !"
Source : lemonde.fr
Rédigé par : toto | 31 août 2007 à 19:01
Pas grand choses à dire sur le sujet que je n'ai déjà dis, c’est-à-dire que Sarkozy est un velléitaire et que je souhaite me tromper !
Sur Rocard, que j’ai eu considéré comme un homme d’exception: Parler vrai, bonne foi et intelligence !
C’est assez rare pour ne pas cracher dessus… (comme pour Raymond Barre).
Quand on compare avec les débiles légers qui sont les vedettes politiques actuelles (MAM, HOLLANDE, ROYAL, DELANOË etc., on peut dire avec un cynisme modéré que Rocard est deux classes au dessus.
Je souhaite seulement que Rocard soutienne les « jeunes du PS », car il semble invraisemblable qu’il n’ait plus ses dons d’observations pour juger de l’incompétences des trois éléphants(tes) pré-cités.
Rédigé par : Ozenfant | 31 août 2007 à 19:53
Je n'ai pas compris les réactions systématiquement véhémentes à l'encontre de Sarkozy ; comme si leurs auteurs avaient trouvés là matière à confirmer leurs certitudes ! Au contraire, cet article fait un travail de réflexion critique sur le fonctionnement du Gouvernement et assimilé... Je dirais même que ce pessimisme est trop excessif pour être définitif. Par contre, sur Marie-Segolène, j'ai lu une grosse certitude... ;)
Rédigé par : amike | 31 août 2007 à 21:09
Il est très fort Sarkozy !
Machiavel n’a pas de leçons à lui donner à notre Président.
Il a réussit à mettre dans les commissions qu’il a créé pour déminer les sujets à polémiques, les sujets qui peuvent mettre la France dans la rue des personnalités de gauche, médiatiques qui vont apporter leur caution aux mesures qui vont être prises.
On est bien loin de la manière de Villepin ou de Juppé droits dans leurs bottes qui sont arrivés à devoir céder devant les manifestations populaires.
Les rapports des commissions vont servir d’alibi aux mesures qui vont être prises. Sarkozy est suffisamment adroit pour mélanger à quelques mesures mineures préconisées par les commissions les mesures drastiques qu’il veut appliquer. Les médias vont bien sur l’y aider.
L’incertitude reste sur la réaction des gens de gauche quand ils se sentiront « manipulés » vont-ils réagir en ameutant la population et admettre avoir été dupés ? Ou se taire.
De la hausse de la TVA avec Besson, la réduction du nombre d’enseignants avec Rocard les sujets qui peuvent fâcher sont presque tous pourvus d’une caution de gauche. Reste à trouver la perle rare de gauche pour la commission qui va travailler sur le nouveau contrat de travail.
Rédigé par : Constantin | 31 août 2007 à 23:51
@ Damocles
Il me semble que vous réagissez avec un peu de retard à l'article sur la fin de l'état de grâce. Certes, les sondages sont encore bon, mais je note depuis cet été un esprit critique beaucoup plus développé à l'égard du nouveau président. Sur la blogosphère bien sûr, mais aussi dans les médias. Il serait d'ailleurs logique que tous les espoirs mis en sarko se transforme un jour en attentes, puis en ... déception.
@ Koz
Le clientélisme est caractérisé dès l'instant qu'on construit des propositions en fonction de son auditoire. Toutes ses mesures répondent à des revendications anciennes du medef.
@ perla austra
J'ajouterai à ton brillant exposé que le discours du gouvernement qui met notre déficit de croissance sur un taux d'activité trop faible, revient à dire que le chômage, c'est à cause du chômage. Qui peut croire que c'est en "libérant le travail" en permettant aux gens de travailler (comme si c'était l'Etat qui les en empéchaient) qu'on va faire remonter les taux d'acitivités.
@ Benjamin
Ce point de vue ce défend, mais l'autre aussi. Si l'on considère qu'on associe l'opposition en tant que tel alors oui, il faut demander aux partis de désigner les membres, mais à ce compte là, ça s'appelle le travail parlementaire. Là, il s'agit de commission créé par le gouvernement qu'il compose librement de personnalités d'horizons divers. Le but ici n'est pas de réfléter la diversité politique mais de tenter de faire émerger une sorte d'intelligence collective ou plus simplement de sortir de la pensée technocratique des cabinets ministériels.
Dans les exemples, y a encore pire que ça. On a bien nommé un psychiatre dans la commission sur la croissance ! :-)
@ toto
Malakine est content s'il participe à l'éveil des conscience (encore que, on s'adresse tous à des publics de convaincus) mais Malakine serait encore plus content s'il pouvait participer à l'élaboration d'un débouché politique crédible pour ces masses de manifestants que tu annonces. ET ça malheureusement, c'est bien plus compliqué que de faire un diagnostic sur la situation ou de souligner les carences du gouvernement ! :-(
Qui est dominique dhombres ??
@ ozenfant
Je n'ai jamais compris la statue qu'on a toujours élevé à la gloire de Rocard. Je ne me souviens pas qu'il ait fait des étincelles lorsqu'il était premier ministre. La rénovation des boites au lettres en guise de politique de la ville, le "big bang" (déjà), le RMI conçu comme une trappe à pauvreté, le franc fort (à moins que ce soit après ...) tout ça ne laisse pas des très bons souvenirs.
@ amike
Merci. Il s'agissait effectivement là d'un pur exercice d'analyse, comme j'aime à en faire de temps en temps. Ensuite, les commentateurs disent ce qu'ils veulent. C'est la règle du jeu. On a même le droit de parler de sujet qui n'ont rien à voir avec l'article.
:-)
@ Constantin
Excellent commentaire, très juste, très fin, très bien vu. Pour une fois :-) Eh oui, ça ne m'a pas échappé. Il y a une figure de gauche dans toutes les commissions et ce n'est surement pas un hasard. Maintenant, ce n'est pas ça qui empêchera les syndicats de gueuler.
Comme l'a dit Koz plus haut. Sarko n'a pas parlé du nouveau contrat de travail. Aurait-il renoncé ?
Rédigé par : Malakine | 01 septembre 2007 à 03:03
Pour la séparation à l'amiable entre l'employé et l'employeur, j'aimerai bien savoir ce qu'il y a sous le paquet cadeau, parce que avec NS on ne sait jamais trop précisément, à part un diablotin qui nous saute à la gueule en tirant la langue( son côté farceur ). Les fameux 100 jours( ça n'a jamais porté bonheur cette expression ) ont commencé à montrer ça, à défaut de permettre d'imputer à NS tout de la conjoncture actuelle dont il n'est que partiellement responsable.
Quant à Raymond Barre, sa statue de meilleur économiste de France
commence à dater, vu les conséquences à l'époque de sa politique en tant que ministre. On a le droit de le dire maintenant, y a prescription.
Et c'est peu un dur à avaler pour les autres économistes français, mais si ça fait s'intéresser à l'économie, pourquoi pas comme produit d'appel.
Quand je vois le comité de libération de la croissance présidé par attali, je pense que c'est inquiétant, attali est un courtisan qui n'est pas économiste réellement et s'est fait passer pour tel auprès de mitterand qui n'a jamais rien compris à l'économie et le disait ouvertement à attali qui n'avait donc pas grand chose à faire pour se faire passer expert du domaine. Le plus strange, c'est que ce comité est composé d'un nombre ridicule d'économistes et d'aucun sociologue du travail.
Mais je crois que c'est dans l'air du temps que les chefs soient compétents et omniscients en tout, alors NS vous pensez...même rien de la plomberie, des diesels...ne doit lui être inconnu, il n'en a rien dit encore, il réserve ces jokers pour plus tard.
Le psychiatre n'y est pas forcément un intrus dans la mesure où il aurait un peu une connaissance des entreprises, institutions et psychiatrie ça va souvent de pair et puis dans tel micmac, il pourra intervenir sur les cas d'urgence de pétage de plomb en cours de commission, mon pronostic est que les 5 économistes paumés parmi les 43 convives( du diner de cons ?) devraient craquer les premiers.
Que va t il en sortir de ces grosses commissions ?
Rédigé par : olaf | 01 septembre 2007 à 07:54
@ Malakine :
Dominique Dhombres :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-949814,0.html
Rédigé par : toto | 01 septembre 2007 à 08:54
@ Malakine
>"Comme l'a dit Koz plus haut. Sarko n'a pas parlé du nouveau contrat de travail. Aurait-il renoncé ?"
Le contrat unique est très loin de faire l'unanimité , y compris au MEDEF (sans doute pas encore assez précaire). Donc il n'en parle pas ! Pas fou le Sarko !
Rédigé par : toto | 01 septembre 2007 à 08:56
Malakine, tu en es arrivé où je voulais en venir: ce "travail de réflexion" doit se faire dans le cadre institutionnel - à savoir les commissions parlementaires permanentes ou thématiques, lesquelles peuvent auditionner qui elles veulent pour se faire une opinion.
N'oublions pas non plus le rôle du Conseil économique et social, dont il suffit de faire mieux coller sa composition à la représentation de la société française.
Pas besoin de trois cents comités Théodule dont le dernier annoncé: une "haute autorité des OGM". Pourquoi pas une pour chaque famille d'OGM?
Rédigé par : Benjamin | 01 septembre 2007 à 09:20
Je suis tout à fait d'accord avec Benjamin. Dans la réforme des institutions dont je rêve, cette phase amont devrait être obligatoire pour toutes les lois et elle devrait être confiée au conseil économique et social dont ça me semble être le rôle. A ce effet, il lui serait rattaché tous les organismes de conseils et les observatoires, notamment le CAE et le CAS.
Malheureusement, Sarkozy ne m'a pas invité aux travaux de la commission Balladur et je ne pense pas que cette réforme sera un jour envisagée ailleurs qu'ici.
Rédigé par : Malakine | 01 septembre 2007 à 10:53
Attention au "Sarco" ! :
Sarco, le plus grand crocodile de tous les temps :
http://fr.news.yahoo.com/afp/20070831/tod-sciences-nature-insolite-prev-7f81b96_1.html
Bon je sors !
Rédigé par : toto | 02 septembre 2007 à 10:40