Eric Zemmour ne fait pas dans le politiquement correct. Dans ses chroniques, ses essais ou ses interventions télé, il s’illustre toujours par des idées et des analyses en décalage avec la pensée de l’époque. Il y dénonce régulièrement la mondialisation libérale, la perte de souveraineté, l’affaiblissement du politique, l’héritage de mai 68, la libération des mœurs, la féminisation de la société, le droit de l’hommisme, l’antiracisme, le communautarisme et l’immigration de masse. C’est un réac assumé, le représentant le plus abouti de la droite anti-libérale.
Son dernier essai « Le premier sexe » où il tirait à boulets rouges sur les dérives du féminisme, ou plus exactement, sur le renoncement des hommes à défendre leur masculinité, avait déjà fait polémique. Son bouquin était pourtant réjouissant et brillant. Il y rappelait quelques vérités salutaires sur la dualité des sexes et proposait une grille d’interprétation assez puissante des grands maux de notre époque, de la crise des banlieues à celle la représentation, jusqu’aux problèmes de couple.
Pour son dernier essai, Eric Zemmour a choisi la forme du récit romancé. « Le Petit frère » n’est ni un roman, ni une enquête sociologique, ni un récit de l’évolution idéologique de la génération soixante huit, ni un essai proprement dit. Il est tout cela à la fois. On y retrouve tous les combats d’Eric Zemmour, avec le thème de la désagrégation de la nation française comme fil directeur.