Prédictions politiques pour 2011

Après cette longue parenthèse épouvantablement sérieuse consacrée à la crise des dettes souveraines, j’ai envie de reprendre le fil de ce blog avec un article des plus légers qui pourra peut-être faire revenir le lecteur et réveiller le commentateur : une prédiction pour 2011 avec des affirmations au futur simple, exclusivement fondées sur mon intuition, voire mon imagination ou mes désirs. Ce n’est donc pas d’économie dont je vais parler ici, mais uniquement de ce petit jeu politique qui passionne tant les observateurs.

L’année 2011 sera en effet l’année de la sélection des candidats qui se présenteront au premier tour du scrutin présidentiel. Aujourd’hui, beaucoup d’incertitudes demeurent. Et pas seulement au PS, pratiquement dans tous les partis, y compris dans le camp présidentiel. Dans un an nous devrions savoir à cette date, pour qui nous aurons l’honneur de pouvoir voter en avril suivant.

Au sein du parti majoritaire, la chute de Sarkozy amorcée par le pseudo-remaniement va se faire de plus en plus voyante et bruyante. Au cours du premier trimestre, il sera acquis que le président a perdu l’essentiel des leviers du pouvoir, acculé à une forme de cohabitation qui le renvoie à son traditionnel domaine réservé. Malheureusement pour lui, ce n’est pas la présidence du G8 ou du G20, dont il ne sortira rien comme à l’accoutumée, qui lui permettra de redorer son blason. Fillon ne commettra rien qui puisse braquer l’opinion publique. Il réussira avec sa réforme de la fiscalité du patrimoine, plutôt équilibrée et consensuelle, à se défaire de l’image ploutocratique du régime Sarkozyste. Sa personnalité triste et déprimante entrera progressivement en résonnance avec l’état d’esprit du pays à mesure que celui-ci prendra conscience de la crise dans laquelle il est enfin entré. Il fera accepter la rigueur comme une juste pénitence. On appréciera son style terne et ennuyeux autant qu’on détestait celui brouillon et exalté de Sarkozy. L’émergence de Fillon sera comme une rupture dans la rupture, l’UMP redevenant une droite gestionnaire, lâche et sans souffle.

Les instituts de sondages prenant l’habitude de tester simultanément les candidatures de Fillon et de Sarko, et l’écart entre les performances potentielles des deux champions de la droite ne faisant que croître, l’UMP emmené par un Copé très conscient de ses intérêts de court terme, finira par faire comprendre à Sarkozy que son temps est fini. Celui-ci préférant s’éviter l’humiliation d’une fronde, annoncera sa décision de ne pas se représenter dès la rentrée 201. Il invoquera un impérieux besoin d’être heureux et en particulier d’un heureux évènement attendu pour le premier trimestre 2012. A l’approche des présidentielles, l’UMP sera déjà entièrement désarkoïsée.

Le camp d’en face ne connaîtra pas une année plus tranquille. La primaire interne ne pourra réellement s’engager qu’une fois que le chouchou des sondages et candidat du tout Paris, aura fait connaître ses intentions. A l’image de Jacques Delors fin 1994, Dominique Strauss-Kahn annoncera à l’automne, au terme d’un insoutenable suspense et d’une émission à audience record, qu’il renonce à la candidature pour cause d’un problème d’agenda lié à la date du prochain G20, évidemment absolument essentiel, et d’une immense tâche qui reste à accomplir au service du monde à la tête du FMI.

Mais très vite, l’information filtrera qu’il a pris sa décision après une vive discussion avec Angela Merkel. DSK aurait alors compris qu’il n’avait absolument aucune chance de pouvoir mettre en œuvre le programme de destruction des souverainetés nationales et de mise en congé de la démocratie qu’il nourrissait pour la France et l'Europe. N’ayant aucune intention de mettre en jeu sa glorieuse respectabilité d’économiste de haut vol dans une présidence qui s’annonçait des plus casse-gueule, DSK finira par réorienter ses ambitions, vers le remplacement de Trichet à la tête de la BCE ou de Barroso à la tête de la commission. Mieux payé et moins risqué !

Le retrait de DSK ne désemparera en réalité guère que Martine Aubry. Eprouvant une répugnance de plus en plus visibles à l’idée de devoir paraître sympathique et désirable pendant 6 mois de campagne et de sourire à des millions de parfaits inconnus, la première secrétaire prétextera des problèmes de santé et demanda à son ami Laurent Fabius qui n’en espérait pas tant, de représenter le bloc majoritaire aux primaires.

A la clôture des candidatures, les primaires socialistes apparaitront comme une lutte de seconds couteaux, mais finalement très ouvertes et probablement passionnantes. Les médias ne sauront qui désigner comme favori et même comme challenger de Fabius, Hollande, Royal, Montebourg, Valls et Moscovic, même si la rivalité des anciens compagnons aura vite sa préférence.

La campagne, intéressante et plutôt de bon niveau, finira par faire émerger François Hollande et Arnaud Montebourg, le premier jouant sur son image de technocrate à visage humain, séduira la gauche gestionnaire sans conviction. Le second donnant plus volontiers dans l’emphase et l’idéologie servant de refuge aux derniers utopistes qui rêvent encore de changer l’Europe et le capitalisme. Au terme d’un second tour aux limites de la violence entre deux personnes qui se détestent ouvertement, le candidat de la gestion l’emportera sur celui de la transformation, mais d’une courte majorité.

A la gauche de la gauche, c’est le coup de théâtre. La réincarnation de Georges Marchais qui crève l’audimat et fait des étincelles à chaque fois qu’il passe dans le poste ne sera pas choisi par le Front de Gauche pour le représenter aux présidentielle. L’appareil du PC préferera se débarrasser de cet allié trop encombrant et trop bruyant qui menaçait de le couper définitivement de ses alliés socialistes. C’est donc André Chassaigne qui représentera le Front de Gauche en 2012. Jean Luc Mélenchon vivra cette mise à l’écart, aussi injuste qu’imbécile, au plus mal. Il accusera le coup, s’enfermera dans le mutisme et menacera même de prendre sa retraite politique.

La percée de Montebourg lors des primaires conjuguée à la mise à l’écart de Mélenchon ouvrira un nouvel espace au sein de la gauche dite de transformation. Jean Pierre Chevènement décidera d’en profiter. Il annoncera sa candidature en octobre. Mélenchon qui ne supportera déjà plus son silence forcé, le soutiendra aussitôt, rapidement suivi par Arnaud Montebourg qui préfèrera la fidélité et à ses idées qu’à la règle qu’il a lui-même fait poser selon laquelle tout participant aux primaires devait s’engager à soutenir celui que le processus aura désigné. Nicolas-Dupont Aignan désespéré de ne toujours pas être testé par les instituts de sondages et dont l’ascension apparaîtra de plus en plus entravée par celle, fulgurante, de Marine Le Pen, rejoindra lui aussi cet étrange attelage à la fin de l’année. La candidature du vieux lion, portée par trois grandes gueules médiatiques semble alors sur les rails, et cette fois avec une chance sérieuse d’aller jusqu’à son terme.

Après avoir imprudemment misé sur la catastrophique Eva Joly qui s’est vite avérée être un épouvantail à électeurs, y compris de bobo de centre ville nourris au bio, les écolos lanceront la candidature de Nicolas Hulot censée leur permettre de devenir enfin des partenaires incontournables de n’importe quelle majorité. Débarrassé de toute dimension libertaire et sociale, le discours vert deviendra presque exclusivement catastrophiste et apocalyptique. Les Français n’auront cependant plus envie de jouer à se faire peur pour l’avenir des générations futures. L’Ecologie n'est déjà plus un moyen d'extérioriser une angoisse systémique diffuse liée à la crise mondiale comme en 2009. On est désormais passé au stade de la peur du Krach imminent ou au désespoir de longue haleine. La candidature Hulot qui semblera porter un combat d'arrière garde ne percera guère, ni dans les sonages, ni même dans le champ médiatique.

Le centre ne parviendra toujours pas, ni à s’organiser, ni à intéresser. Bayrou commencera à comprendre qu’il est le seul à croire en son destin présidentiel et ça commencera à se voir. Ne supportant plus les sarcasmes des journalistes qui le renvoient sans cesse aux scores pitoyables du Modem aux élections locales et aux persistantes dissensions qui règne dans son mouvement groupusculaire, il alterne entre l’outrage offusqué à élu du peuple dans l’exercice de ses fonctions et le déni de réalité semblant relever de la psychiatrie lourde. C’est d’ailleurs ainsi que finira l'aventure du Modem. Bayrou sera hospitalisé, officiellement pour malaise bénin du à une grosse fatigue, en réalité pour dépression nerveuse justifiant cure de sommeil et lourd traitement médicamenteux. Il disparaîtra des écrans radars au cours de l’été, dans l’indifférence presque générale.

Jean Louis Borloo enragera de voir son meilleur ennemi être mis sur orbite par l’UMP. Il multipliera les manœuvres aux sein des milieux centristes pour asseoir sa propre candidature ainsi que les interventions médiatiques où il prodiguera ses conseils avisés mais néanmoins assassins à un premier ministre accusé d’être gentil et plein de bonnes intentions mais de ne vraiment pas savoir s’y prendre avec les affaires de l’Etat. Le couple Fillon-Borloo replacera alors peu à peu le couple Sarkoy-Villepin dans les médias avides de rivalités inextingibles et de combats virils.

Dominique de Villepin connaîtra en effet une mauvaise passe. Trop occupé par son procès Clearstream au cours du premier trimestre, il ne parvient toujours pas à adosser sa pré-candidature à une vraie dynamique. Incapable de trouver des idées à la hauteur de son verbe et de donner corps à l’épopée qu’il aimerait conduire, ses discours et ses flamboyantes apparitions médiatiques tourneront à vide. Le putsh Fillon-Copé n’arrange guère ses intérêts. La mission qui était la sienne, bouter le nain hors de la République et refermer la parenthèse Sarkozy, l’UMP s’en est chargé elle-même. Face à ses anciens ministres, la critique se fera moins dure, le propos plus bienveillant, l’offre de service plus hésitante.

Les sondages ne mesureront toujours aucune dynamique en sa faveur, ni dans les intentions de vote, ni dans les sondages de popularité. Villepin apparaîtra de plus en plus hésitant. En fin d'année, on ne lui connaîtra toujours ni programme, ni axes de campagne, ni équipe autour de lui. La rumeur dira qu’il négocierait une alliance avec Borloo, un soutien des résidus du Modem voire de Ségolène Royal. et des quelques groupies qui lui resteront au terme de sa pitoyable campagne. On annonce que son éventuelle campagne pourrait être lancée fin janvier par la sortie d’un nouveau livre et un discours qui devrait faire date et que celle-ci devrait être « épique et chevaleresque »

A droite, comme à gauche tout le monde est tétanisée par l’idée d’un nouveau 21 avril que certains voient à l’endroit et d’autres à l’envers, tant la précampagne est dominée par la personnalité de Marine Le Pen. Elle éclaboussera tous ses concurrents par son talent oratoire et destabilisera profondément le jeu politique avec des propositions de plus en plus inclassables. C’est elle qui fera l’agenda. Elle rythmera la campagne par ses prises de position savamment équilibrées entre le dérapage contrôlé à caractère populiste et l’analyse économique la mieux articulée. Tout en conservant tous les attributs d’un vote contestataire, Marine s’efforcera au cours de l’année de renforcer la densité intellectuelle de son image, n’hésitant plus à se référer explicitement à des travaux de philosophes, de sociologies, d’économistes ou de démographes, aux grand drame de ces derniers qui systématiquement croiront utile de prendre fermement leur distance avec cet objet politique non identifié.

***

En fin d’année 2011, l’issue de la campagne apparaît des plus indécises. Hollande et Fillon sont donnés à peine au dessus de la barre des 20%, immédiatement talonnés par Marine Le Pen dont la cote vient de franchir les 17%. Chevènement et Villepin ne sont guère éloignés avec des scores variant entre 10 et 15 % selon les instituts de sondages, beaucoup moins lorsque Borloo est également testé. L’incertitude de l’issue conjuguée à la qualité globale du plateau suscite un début de passion des Français pour cette campagne qui ne fera que croître ensuite. Les émissions politiques, portées par de remarquables scores d’audience, réapparaitront à l’antenne et en particulier la mythique «heure de vérité ». Les adhésions dans tous les partis exploseront. Le climat commencera à se tendre sérieusement dès le début de campagne entre les pros et les antis, les enthousiastes et les inquiets, la droite et la gauche, ceux qui voudront changer le monde et ceux qui resteront convaincu qu'on ne peut que s'y soumettre.

Sentant confusément qu’elle a prochainement rendez vous avec l’Histoire, et peut-être très vite, la France renaîtra au cours de l’année 2011 à elle-même en redevenant une grande nation politique, suscitant ainsi l'admiration ou l'inquiétude de ses voisins.

X. Malakine

PS : Inutile de vous enthousiasmer ou de vous inquiter outre mesure à la lecture de ses prédictions. Je m'étais livré au même exercice il y a deux ans et rien de ce que j'avais annoncé (ou presque) ne s'est réalisé !

Comments

[Rédigé par : Sancelrien]

Pour moi, il y a beaucoup de vrai là-dedans. En particulier quand tu dis que la France sent confusément qu'elle a prochainement rendez-vous avec l'Histoire. Il ne faut pas oublier que c'est la championne toutes catégories des redressements aussi spectaculaires qu'imprévus...

[Rédigé par : Verdun]

Hypothèses intéressantes, mais très optimistes pour le coup !
On constate que tu t'attends (espères) une ouverture des appareils.
Or, je reste plus pessimiste que toi, et je pense au contraire que les appareils vont se refermer et verrouiller le débat présidentiel, faisant justement perdre une chance à la France de retrouver son destin.

Mais ce blocage va aussi accélèrer le surgissement d'une alternance par des voies "non institutionnelles", les voies institutionnelles étant bloquées.

Je vais aussi faire un billet là-dessus, mais c'est à la fois courageux et très intéressant de se livrer à de telles prospéctives, qui obligent à replacer son analyse dans le temps.

V.

[Rédigé par : guzy]

Je suis un bobo de centre-ville élevé au bio et cela ne m'empêche pas d'être très sensible aux idées du courant souverainiste et un lecteur attentif de ce blog. Attention à ces formules creuses qui ne décrivent pas réalité, mais les complexes/fantasmes/peurs de leur auteur (c'est la zemmourisation). Nous sommes tous un peu bobos aujourd'hui.

Sur le fond, pas beaucoup de désaccords. L'assassinat programmé de sarkozy me paraît être une évidence depuis cet automne, mais apparemment c 'est l'omerta chez nos commentateurs officiels.
Je te trouve bien dur avec les verts qui, au-delà de leur difficulté à faire émerger dirigeants "pros", portent une vraie problématique d'avenir. Ça doit être mon côté bobo et il est vrai qu'une petite tournée dans la France provinciale montre que le niveau de sensibilisation à ces questions est très variable. Ceci étant, les esprits évoluent assez vite, et je ne pense pas que la province soit en retard sur les grandes métropole sur ce point, cette vision centre-périphérie me paraît dépassée à l'heure des réseaux. Par ailleurs, je pense qu'E Joly, par sa rigueur, son passé de magistrat, a une vraie cote auprès d'un électorat de droite modéré de sensibilité gaulliste ou démocrate-chrétien, exaspéré par l'affairisme et la violence de l'UMP,lassé des gros notables locaux PS et tout à fait conscient des enjeux environnementaux. c'est ce que je constate auprès de mes parents et de leurs amis, gens de droite "normaux", professions libérales et chefs d'entreprise de province en retraite.
Mon père, chef d'entreprise bientôt retiré, m'annonce pour noël qu'il est inutile de lui offrir des fringues, il en a déjà trop, de toute façon cette surconsommation est absurde et il envisage d'adhérer à une AMAP (faut dire que les grandes surfaces, il a eu l'occasion d'y goûter en tant que fournisseur). Comme quoi, les thématiques écolos ne sont plus l'apanage des bobos de centre-ville.
Bon voilà, ce ne sont que des exemples vécus, mais je les soumets à ta perspicacité.
Je te laisse, faut que j'aille faire les soldes...

[Rédigé par : olaf]

Il y a tout un parti dont on ne parle que peu, alors qu'il est le parti à faire partir car il est trop influent sur l'UMPS, fournit avec d'anciens Maoïstes reconvertis au néo lib, mais toujours aussi cons et prétentieux, donc autoritaires, c'est le MEDEF :

http://www.20minutes.fr/article/652572/economie-eric-verhaeghe-le-monde-patronal-defend-interets-risque-mener-nouvelle-crise-economique

[Rédigé par : Abdel]

Bonne Annee Malakine

C est marrant mais je viens de regarder pres d une heure de Marine le Pen ce soir juste avant de venir sur ton blog.

Elle etait a la radio avec cette excentrique M.Jovanovic.

Sur le coup, je me suis demande ce qu elle faisait avec ce type.

Alors j ai continue la video.

En fait, ma conclusion est que meme si l audience ne devait pas extraordinaire, elle etait en train de recuperer un paquet d infos sur la finance et les banques.

Il suffira de les reservir dans une emission de tele pour faire audience.

Tu as raison, il faut compter sur elle.

http://www.jovanovic.com/blog.htm

[Rédigé par : Bloguequipeut.wordpress.com]

Billet intéressant, même si je ne m'intéresse que très peu à ces "jeux" de pouvoir.
En revanche je vous trouve un peu dur sur les verts. Jamais je ne voterai pour eux à une élection nationale, et pourtant ils sont peut-être les plus à même de capter sur le long terme un électorat qui va en grandissant : ceux que le monde actuel, tel qu'il tourne, dégoûte profondément, et que la thématique écolo, avec sa condamnation de la surconsommation et de la croissance égoiste, peut séduire.
La popularité grandissante des thématiques décroissantes, pourtant la plupart du temps caricaturées à l'extrême, en témoigne ce me semble, mais difficile de savoir comment tout cela peut s'exprimer politiquement.
Personnellement en tous cas, je cherche.

[Rédigé par : Emmanuel B]

Merci pour ce billet fort distrayant.

[Rédigé par : samuel]

Ah, l'alliance Mélenchon-Chevènement-Dupont-Aignan !
Les trois grandes gueules souverainistes, et toutes trois beaucoup plus capables que Royal de faire face à Sarkozy au débat du 2ème tour - surtout Chevènement quand même.
Ce serait beau !
Mais les militants et électeurs de Mélenchon ne comprendraient pas cette alliance avec un gaulliste, et ceux de Dupont-Aignan ne comprendraient pas plus l'alliance avec l'anticapitaliste.
Et les trois larrons ont de trop gros égos.
Au lieu d'être un seul, ils voudront être trois, et niveau bulletins de votes, ce sera pour eux, quasiment zéro !

[Rédigé par : Jean-philippe Santerres]

Bonjour Malakine, ainsi que tous les commentatteurs.

C'est toujours avec un réel plaisir que je viens régulièrement vous lire, et je réveille donc le commentateur qui sommeille en moi aujourd'hui.

J'ai beaucoup aimé cette prédiction, tant par la potentielle véracité des faits à venir, tout comme l'humour (toujours plaisant) qui s'y cache.

La majorité de mes "remarques" ayant déjà été faites et partagées par les précédents commentateurs, je souhaiterai juste insister et aller dans le sens de Emmanuel B, quand il imagine une "alliance Mélenchon-Chevènement-Dupont-Aignan".
Car je partage également ce scénario potentiel (comme beaucoup de personnes de ma microsphère) ... bien que j'ai peine à l'imaginer se réaliser connaissant les inhibitions afférentes à chaque partisan de ces personnalités politiques.
Mais que cette alliance républicaine ferait un bien fou au débat politique français.

[Rédigé par : A-J Holbecq]

A lire, ce sondage de Marianne

http://www.marianne2.fr/Sondage-Marianne-Marine-garde-Le-Pen-et-oublie-Jean-Marie_a201607.html?TOKEN_RETURN

L'hypothèse d'un second tour avec MLP prends forme.. mais contre qui ?

[Rédigé par : Malakine]

> Sancelrien

Je n'en suis pas à pronostic un "redressement" Disons plutôt un "réveil démocratique" ce qui serait déjà bien.

> Verdun

Qu'entends tu par verrouillage par les appareils ? Je ne comprends pas ce que tu veux dire. L'hypothèse d'une éviction de Mélenchon par l'appareil du PC va bien dans ce sens...

> Guzy

Oui, oui ... Moi aussi on pourrait bien également me qualifier de bobo de centre-ville nourri au Bio, ne te fâches pas !

Sur l'écologie, ma réponse sera plus nuancé. Car si comme toi, je peux constater que certaines thématiques écolos commencent à passer dans les mentalités, je pense qu'ils sont en perte de vitesse sur le plan politique. Pour une raison que j'exprime dans ce texte. Leur improbable succès de 2009 s'expliquait parce qu'ils permettaient d'extérioriser une angoisse systémique. En 2012, je pense que nos concitoyens ne se contenteront pas d'exprimer leur angoisses. Ils voudront des solutions et les Verts n'en ont pas.

> Olaf

Merci pour ce lien. Il va falloir suivre ce que ce type a à dire. Très intéressant ...

> Abdel

Je ne connais pas trop Jovanovic, mais je regarderais la vidéo.

(la suite plus tard)

[Rédigé par : Malakine]

> Bloguequipeut

Oui, je sais. Je suis excessivement dur avec les Verts, mais j'ai très mal vécu la séquence "planète en danger" en 2009 en pleine crise financière mondiale.

Par contre, comme je l'ai dit précédemment, je ne crois pas du tout au caractère porteur de la thématique de la décroissance. Les gens ont toujours envie de consommer. C'est comme cette obsession de la fin du pétrole. On en parle beaucoup dans nos milieux surinformés mais je ne pense pas que cette problématique existe réellement dans l'esprit de nos concitoyens.

> Manu

Merci. C'était le but.

> Samuel

Je suis parfaitement d'accord avec cette analyse. Ce que j'ai décrit et ce que tu réponds constituent une forme de démonstration par l'absurde des effets pervers de l'élection présidentielle au suffrage universel. Ce mode d'élection qui empêche toute forme de coalition a pour effet de verrouiller le jeu politique. Je suis persuadé que si nous vivions dans un système "normal" de type parlementaire avec un scrutin proportionnel, les partis alternatifs seraient contraints de passer des alliances électorales. Dans cette élection archi-personnalisée, chacun ne pense qu'à son destin et à sa popularité personnelle.

Sur le fond, je ne crois pas du tout à la candidature de JPC si elle est isolée comme en 2006. L'homme est trop vieux et trop fatigué pour conduire une campagne de 6 mois. En revanche portée par ceux que je cite, elle serait extrêmement crédible. Je n'y crois pas trop, mais je garde un petit espoir qu'un regroupement se fasse autour de sa personne, surtout si ça se fait dans les conditions que je décris, à savoir un ralliement faute de mieux.

PS : J'avais remarqué ton blog suite à l'article que tu avais consacré à Yann. Je t'ajoutes dans les blogs favoris.

> Jean-Philippe

Non seulement cette alliance ferait un bien fou au débat, mais elle serait la seule de nature à contrecarrer la montée de MLP. On peut donc espérer que quelque chose en ce sens se produise au cours de l'année. Et d'ailleurs, rien ne nous empêche d'essayer de la favoriser.

> André-Jacques

J'ai également vu ce sondage. Comme j'ai écrit ce matin sur Facebook, ce qui m'impressionne le plus ce sont les scores d'adhésions sur ses thèmes. On voit que son potentiel est plus proche des 30% que des 20%. Dès que les gens vont comprendre et accepter qu'elle n'a rien "d'extrême droite" le niveau d'adhésion à sa personne devrait vite correspondre au niveau d'adhésion à son discours.

L'autre élément majeur de ce sondage concerne le PS. On voit qu'il sauve les meubles s'il présente un candidat de droite, mais qu'un apparatchik de second ordre comme Aubry (Avec Hollande ce serait pire, et encore pire avec Royal, des précédents sondages les donnaient à 15 et 16!!) est déjà limite qualifié pour le second tour.

Non seulement il est déjà très bas, mais en outre il n'a quasiment aucune réserve de voix, les écolos et la gauche de la gauche étant à leur étiage le plus bas.

Comme le PS n'a rien à dire, n'a rien à proposer, sauf des idées délirantes ou irréalistes en décalage complet avec l'opinion et qu'il ne sait plus depuis longtemps conduire une campagne nationale (on l'a encore vu aux européennes) pour moi, il est évident qu'il ne sera pas au second tour !

Pour finir, ce qui me frappe (et me désespère), c'est le haut score de Bayrou et le fait que Villepin ne perce toujours pas. Mais bon, au centre, tout peut changer très vite ...

[Rédigé par : Nicolas Gonzales]

Très intéressant est le lien avec le sondage ci-dessus. Il pose en fait si on le lit bien un scénario complètement inédit : une réélection de Sarkozy, qui me paraît toujours aussi probable... mais du fait des triangulaires et du haut niveau du FN, une cohabitation avec le PS, ce qui en version quinquenat pourrait donner une sorte de grande coalition à l'allemande ? Et un PS dont il apparaît clair qu'il aura les plus grandes difficultés à passer le second tour des présidentielles, vu son état, son apathie intellectuelle toujours, ses primaires machines à perdre, et une nouvelle déperdition - encore ! - de voix de la gauche vers le FN, mais qui pourrait bien se retrouver par les joies du mode de scrutin majoritaire à l'assemblée nationale, et dans l'intervalle, déjà surement au sénat...

Certaines prédictions que vous faites, Malakine, mêmes de l'ordre du désir ou du souhait me paraissent réalistes aussi. Je ne vois pas moi non plus ni DSK ni Aubry candidat au Parti socialiste - facteur supplémentaire d'échec électoral quoique je serais vraiment soulagé que DSK n'y aille pas. Je ne vois pas le centre percer. Je pense qu'Europe Ecologie va s'effondrer électoralement, parce que outre tout ce qui a été dit plus haut, il est clair que prendre pour candidate à une campagne extraordinairement exigente une novice en politique, je vois pas comment ça pourrait fonctionner. En revanche, je pense que Sarkozy sera candidat, qu'il le veut. En tant que président, il sifflera quand il voudra la fin de la recrée entre Fillon et Copé. Je ne vois d'ailleurs pas ces deux là s'entendrent pour virer Sarko étant donné qu'ils veulent la même chose, présidentielles 2017 : au contraire leur intérêt est que Sarkozy y aille, et perde. Sans qu'on leur mette le qualificatif de traître.

Dans ces scénarios les républicains alternatifs ne peuvent pas prétendre à faire autre chose que de la figuration. Le Pen les vampirise, et ils sont trop divisés, bien au comfort de leurs appareils, de leurs routines, du vieux clivage droite-gauche... Les espoirs pour le dépasser, et faire déboucher le NON de 2005 sur la scène politique nationale française, ENFIN, sont donc à reporter selon toute vraissemblance à l'après 2012.

N'oublions pas enfin que le raisonnement se fait ici toute chose étant égale par ailleurs - la politique en champ clos. Or évidemment vu le contexte, cela ne peut donner que des résultats limités... Que se passe t-il si éclate la crise terminale de l'Euro pendant l'hiver 2011-2012 comme l'a affirmé Sapir dans ce soir ou jamais ? Que se passe t-il si jamais la France voyait sa note abaissée, voir si elle était contrainte à se soumettre au FMI ? ...

[Rédigé par : Marsault]

Malakine,
Ce que vous répondez à Jean-Philippe Santerres constitue, à mon sens, l'axe de la politique à suivre (au niveau des partis). Mais il est vrai que les obstacles sont de quelque poids et que 2012... c'est demain. Mettons 2011 à profit le plus qu'il sera possible.

[Rédigé par : René Jacquot]

@ Malakine

Le billet de prédiction politique est effectivement plus enclin à provoquer les commentaires qu'un billet sur les dettes souveraines.

2011 s'annonce chargé mais plusieurs éléments sont déjà en cours:

1/ L'effondrement de la candidature écologiste... Hulot fera à peine plus que Joly à la manière d'un José Bové! C'est manifeste, les citoyens français en ont assez avec le catastrophisme, il suffit de voir l'audience du dernier documentaire de Y-A Bertrand pour s'en convaincre (oui le même qui veut construire des stades climatisés au Quatar pour 2022).

2/ La non-candidature de DSK. Si le calendrier choisi ne le favorise pas, c'est bien parce que les caciques socialistes ont eu l'assurance que l'homme du FMI ne se présente pas! De plus en plus de bruits bien informés (mais par qui?) font état du non candidature de l'ancien député de Sarcelles.

3/ La montée en puissance de François Hollande (Duhamel s'était trompé d'éléctions présidentielles) qui petit à petit s'installe dans le paysage... Sa plasticité (capable de faire le grand écart entre Chevenement et Pascal Lamy), son côté gestionnaire qui se marre font de lui une alternative au Droopy Fillon comme à l'exalté Sarkozy?

Ton billet m'amène à quelques observations "politiciennes":

- Attention à ne pas sous-estimer Fabius qui est un excellent orateur, Sarkozy le craignait beaucoup en 2007 en affirmant qu'avec lui "Il y allait avoir du sang sur les murs" et je pense comme toi qu'Aubry a un déficit d'envie!

-D'une manière générale, tu sors les sortants soit le trio de tête de 2007... tu es d'ailleurs impitoyable avec eux! L'envie, ils l'ont déjà et le retour de l'un des trois serait la vraie surprise du chef!

- La percée de Marine Le Pen n'est plus une surprise... je persiste à croire que l'on surévalue à l'inverse son score par rapport à celui de son père! Marine Le Pen, bulle médiatique de l'extrême droite, les derniers éléments de Marianne/CSA comportent néanmoins quelques éléments intéressants en particulier sur le protectionnisme dans la population mais aussi sur son absence de base dans la jeunesse de moins de 30 ans.

- L'attelage Chevenement/Mélenchon/NDA/Montebourg est intéressant... mais j'enleverais Mélenchon qui ,historiquement, a toujours une dent contre le CERES (son dernier billet sur Renaud Dely le prouve). Resterait l'étrange trio où cohabiteraient un gaulliste, un pro régime parlementaire et un maitre de la Première Gauche.

[Rédigé par : samuel]

@ Malakine

Très touché de cette présence de mon blog dans tes favoris, et content aussi parce que j'aime bien qu'on lise mes billets, évidemment ;).

Il y a dans mon blog un billet dont j'aurais beaucoup voulu parler, avec toi, Yann, Laurent Pinsolle, A.J. Holbecq, et autres blogueurs partageant vos opinions. Que ce billet parvienne sous les yeux de Sapir ou Gréau, juste pour savoir qu'ils l'ont lu et qu'ils en ont pensé ce qu'ils ont voulu, cela me ferait aussi très plaisir. J'ai passé beaucoup de temps à réaliser les tableaux que contient ce billet, mais au final il n'est pas si long que ça à lire.

Voila l'adresse de ce billet sur Agoravox :

http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/le-vrai-deficit-commercial-de-la-86736

Et voila son adresse sur Médiapart (mise en page Médiapart beaucoup moins lisible, mais version très légèrement retouchée) :

http://www.mediapart.fr/club/blog/samuel/040111/le-vrai-deficit-commercial-de-la-france

Si tu veux y jeter un oeuil et me dire ce que tu en penses ca me ferait très plaisir.

Voilà comment le billet commence :

"
Le "vrai" déficit commercial de la France.

On dit que la France exporte « beaucoup moins » de biens manufacturés vers les pays émergents, qu'elle en importe de ces pays. Mais qu'entend-on au juste, par ce « beaucoup moins » ? L'indicateur sur lequel on se base habituellement pour faire cette appréciation, est la balance commerciale de la France, qui recense les valeurs marchandes des biens exportés et importés par la France. Mais que nous dirait une balance commerciale de la France, qui recenserait non plus les valeurs marchandes des biens échangés par la France, mais plutôt les volumes réels de ces biens ? Autrement dit, à quoi ressemblerait une balance commerciale de la France, calculée non plus en valeur, mais plutôt en volume ?

Si l'on fait une estimation de la balance commerciale en volume de la France, on peut obtenir comme résultat une balance commerciale, dont le déficit est beaucoup plus accentué que celui de la balance commerciale en valeur de la France. En 2008, le déficit commercial en valeur de la France, représentait 20,1% de la valeur marchande de sa production de biens mobiliers (c'est à dire de biens qui peuvent s'exporter ou s'importer). Selon l'estimation que j'ai faite, cette même année 2008, le déficit commercial en volume de la France représentait quant à lui 63,4% du volume réel de sa production de biens mobiliers. Pour ce qui concerne seulement les échanges de biens manufacturés (et mobiliers) de la France avec les pays émergents, le déficit en valeur de la France représentait 5,5% de la valeur marchande de sa production de biens manufacturés, alors que son déficit en volume représentait 50,8% du volume réel de sa production de biens manufacturés. Enfin, pour ce qui concerne seulement les échanges de biens manufacturés, mais cette fois avec tous les pays du reste du monde, le déficit commercial de la France représentait par rapport à sa production de biens manufacturés, 8,4% en valeur, et 67,1% en volume. Ce dernier chiffre est peut-être un bon indicateur de la désindustrialisation de la France ?

"

Si après lecture tu te poses des questions sur la définition de cette notion de volume réel d'une quantité de biens et services, je te réponds tout de suite qu'il faudrait que je rajoute un petit paragraphe sur ce sujet.

Bien amicalement.

[Rédigé par : Jujupiter]

Le seul truc dont on peut être sûr pour l'instant, c'est que Ségolène ne gagnera pas. Quoique...

[Rédigé par : olaf]

Malakine

Concernant le peu d'intérêt pour la question de la fin du pétrole que tu prêtes à la population, ça pourrait très rapidement changer avec la montée des prix du litre(du baril pour les cours) qui n'est pas due uniquement à la spéculation.

D'ailleurs le marché immobilier français montre une tendance nette de recentrage des acquéreurs vers les villes pour ménager leur budget essence.

C'est donc pas vraiment les frayeurs écologistes qui impactent, mais des problèmes triviaux de porte monnaie limité.

[Rédigé par : PeutMieuxFaire]

"Article léger fondé en grosse partie sur de désirs".
C'est ainsi que je l'ai lu, c'est d'ailleurs ainsi que Malakine l'introduit. Paradoxalement, les commentaires sont d'un sérieux à faire réfléchir ; hypothèse : un besoin d'espérer, voire de rêver.

Bonne année 2011 à l'auteur ainsi qu'aux nombreux commentateurs.

[Rédigé par : Santufayan]

Marine, déja adoubée par Jean-Marie Le Pen depuis plusieurs mois est intronisée Présidente du FN ce dimanche. Si le père conserve un poste de "Commandeur" pour reprendre ses propres mots (au sens symbolique comme au sens propre puisque JMLP reste président de Cotelec l'organe de financement) il n'en demeure pas moins que le FN entre dans une nouvelle ère avec un discours d'investiture montrant une surprenante liberté de ton.

Les 3 paragraphes ci-après sur le thème de la relocalisation et la consommation sont d'authentiques déclarations écologistes, d'objecteurs de croissance même ! En effet l'intention de départ est liée à l'emploi mais la réduction de l'empreinte écologique est explicitement mentionnée. Autant dire que nos écologistes d'EELV sont déja distancés sur leur propre terrain alors qu'ils sont incapable de prononcer un discours aussi ferme sur la relocalisation vu la position européiste de certains (par exemple daniel Cohn-Bendit) :

"Malgré notre manque de goût pour les délires de bobos citadins qui confondent écologie et retour à l’âge paléolithique, le bons sens nous interdit de croire à la viabilité d’une planète dont le seul projet collectif serait de généraliser à 7 milliards d’individus le niveau de consommation et de gaspillage des ressources sur le modèle Etats-Uniens.

Voilà pourquoi nous engagerons une grande politique de « relocalisation » des productions, c’est-à-dire concrètement le rapprochement des lieux de production et de consommation afin de renforcer notre autonomie alimentaire et énergétique.

Cette politique de relocalisation profitera aux producteurs locaux et régionaux ; elle privilégiera l’emploi local et aboutira à limiter l’extension toujours incontrôlée des infrastructures de transports, et à une diminution des coûts des marchandises par une fiscalité incitative.

La relocalisation à l’embauche, à la production et à la consommation entrainera la diminution de l’impact des transports et des pollutions qu’ils génèrent, la réduction du nombre des intermédiaires garantira une meilleure traçabilité, gage de sécurité pour les consommateurs.
[...]
De manière plus générale, nous devons avoir le courage de dénoncer la logique consumériste."

Dire que les cartes sont rebattues pour la présidentielle de 2012 c'est peu dire. En tout cas les 2 partis habituels favoris pour le 2ème tour ont de bonne raison de s'inquiéter dès aujourd'hui car MLP est en train de se donner une respectabilité et au delà de prendre un virage.

L'avenir dira si le Commandeur laissera faire ou pas !

[Rédigé par : Santufayan]

Quelques recherches à mettre en relation avec mon message précédent :
D'après le blog du Monde intitulé "Droites extrèmes" Laurent Ozon fait directement son entrée au Bureau Politique du Front national, sous le parainage de MLP :
http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2011/01/16/fn-une-entree-surprise-au-bureau-politique-et-des-incidents/

D'après wikipédia, Laurent Ozon, écologiste, est le fondateur du club Maison Commune. Il promeut en France des thèses localistes (la relocalisation des activités humaines pour compenser les ravages causés par la mondialisation).

Laurent Ozon entretient simultanément des échanges intellectuels avec les milieux régionalistes militants, des auteurs de gauche de la mouvance alter-mondialiste du MAUSS (Alain Caillé et Serge Latouche qui signent des articles dans sa revue Le Recours aux forêts) et entre autres avec Antoine Waechter président du MEI. On comprends mieux les références de MLP dans son discours sur le thème de la relocalisation et la convergence d'idées avec l'écologie politique.

NB: Serge Latouche est une des principales figure de l'objection de croissance en France.

Source Wikipédia : Laurent Ozon [membre du bureau politique du Front National] serait l'auteur du discours de Marine Le Pen lors de son investiture le 16 janvier 2011.

[Rédigé par : A-J Holbecq]

@Santufayan

Cela fait plusieurs années que je défends la nécessité de "re-régionalisation" de la production et j'avoue que cette partie du discours que MLP que vous citez me satisfait totalement.

[Rédigé par : Santufayan]

@AJ Holbecq
L'article paru dans Marianne2 ce matin confirme le virage pris par MLP "La nouvelle Présidente du Front National a déclamé un discours aux tonalités républicaines, contradictoire sur nombre de points avec celui de son père, qui ont déconcerté la majorité des congressistes." :
http://www.marianne2.fr/Le-plan-republicain-de-Marine-Le-Pen-contrarie-a-Tours_a201845.html

Extrait de Marianne2 : "A l'écouter, on aurait cru entendre du Guaino. Si Marine Le Pen avait voulu rompre avec la ligne de l'ancien leader du Front, aurait-elle pu s'y prendre autrement ?". Il suffit d'ailleurs de relire le discours publié sur leur site pour s'en convaincre.

Dans un même temps, il existe des contre pouvoirs à l'intérieur même du parti dont le camp Gollnisch largement représenté au Comité central et... son propre père, le Commandeur qui tient les cordons de la bourse.

Sans anticiper sur la suite des évènements, ceux qui avaient encore un doute sur les intentions de MLP ont déja un début de réponse avec en prime la re-régionalisation et la relocalisation de l'économie qui constitue un nouveau clivage en prévision débat en 2012 (y compris sur l'écologie maillon faible du FN jusqu'ici).

[Rédigé par : Jardidi]

Le problème des classes populaires latines est de se trouver un lideur. Apparemment c'est fait et ce sera un bouleversement de la vie politique française. Lepen, forte dans les régions républicaines, élue par les classes populaires et les PS,UMP, représentant respectivement les classes moyennes girondines et latines.
La vie politique va devenir dense, intense et pleine. Les trois camps idéologiques, droite et gauche latines, les girondins seront présents. PS et UMP devraient finir par s'allier.

[Rédigé par : omj]

c'est quoi , le concept de droite et gauche latines ?

[Rédigé par : olaf]

Au sujet de MLP :

http://descartes.over-blog.fr/article-marine-le-pen-un-jeu-ou-tout-le-monde-gagne-63190706-comments.html#anchorComment

[Rédigé par : Jardidi]

Les droites et gauche des régions latines, celles qui ont soutenu la révolution française avec enthousiasme. En gros, le Bassin parisien.

[Rédigé par : Aluserpit]

Billet intéressant (comme toujours) et distrayant).

Par contre ce scénario me semble peu réaliste, plus un désir qu'une prévision.

Sauf maladie grave, je ne vois pas Sarkozy ne pas se représenter. Fillon n'est qu'un épouvantail sondagier. Copé sait très bien que son intérêt est de jouer la défaite de son camp pour se place pour 2017 (comme les concurrents de Royal en 2007).
je ne vois pas non plus DSK candidat, sans mais sans croire au complot contre la France !
Un duel Hollande-Montebourg me semble assez réaliste, à propos où en est le 2nd avec le souverainisme et le protectionnisme ?
Par contre tu oublies (volontairement ?) Royal. Nous sommes sous la Ve Rép, si elle sélectionnait des hommes d'état équilibrés, ça se saurait !
L'éviction de Mélenchon par le PC me semble improbable. Il est leur seule chance de conserver un groupe parlementaire. Avec les 1 ou 2% d'un Chassaigne ou autre, les législatives s'annoncent compliquées.
Villepin m'es de plus en plus insupportable. A part sa haine recuite de Sarkozy, il n'a pas grand chose à proposer de différent. C'est la caricature du pseudogaullisme performatif.
Le score de Bayrou me semble logique, contrairement à DDV, il dispose d'un socle électoral solide, la démocratie-chrétienne.
Sur MLP, je rejoindrais les commentateurs qui parlent de bulle médiatique et sondagière. Est ce simplement dû au fait que les gens assument plus leur vote qu'avec son père ? les instituts de sondage en tiennent ils compte ? Je pense que d'ici le premier tour nous n'avons aucune idée de la fidélité des sondages la concernant. De plus elle ne pourra pas jouer de l'effet de surprise. Encore moins nous jouer la mal aimée des médias, avec la couverture de la semaine dernière !
Une alliance des souverainistes me semble impossible. Et ta critique de la Ve Rép touche juste. Le nœud du problème est que les souverainistes sont en bonne partie gaullistes "intégristes", qui, par fidélité à un homme, refusent de regarder objectivement le bilan d'un point particulier de son œuvre. Finalement, comme le dis souvent Zemmour, "Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes". Quand NDA aura compris que le présidentialisme fait parti du problème et pas de la solution, on aura fait un grand pas.
Je finirais par la magnifique citation de Brecht par Verdun : "Malheureux le pays qui a besoin de héros".

[Rédigé par : Sancelrien]

Personnellement, je crois que Sarkozy est assez imbu de lui-même pour se représenter, mais qu'il sous-estime totalement l'ampleur des déceptions et de la haine ( je pense qu'on peut employer le mot ) qu'il a suscitées.
Quant à MLP, je la jugerai ( en tant qu'animal politique ) sur sa capacité à se débarrasser ( à tous les sens du terme, y compris meurtre rituel ) de son père. Elle ne peut pas le faire dans les huit premiers jours ! Si elle y arrive, je verrai.

[Rédigé par : Santufayan]

@Sancelrien
D'accord sur le ras-le-bol de Sarkozy mais qui d'autre fait plus envie au PS par exemple ? ou ailleurs ?
Dans ce contexte qui ressemble étrangement à 2002, c'est à dire un vote à reculons, MLP peut tirer son épingle du jeu en 2012 malgré le poids de son héritage paternel et sa tutelle financière. Mais je crois que la grande refondation du parti attendra le départ définitif de JMLP et s'accompagnera d'un nouveau nom à consonnance souverainiste, ce n'est donc pas pour tout de suite d'après mes prédictions mais plus probablement d'ici 2017.

[Rédigé par : Sancelrien]

@Santufayan
Nous sommes d'accord sur le fond mais il est encore trop tôt pour juger Marine. Son discours d'investiture était un simple discours d'opportunité, et tout ce qu'on peut en conclure est qu'elle n'est pas sotte, ce qui n'est déjà pas si mal.
Par contre elle commence déjà à faire peur aux souverainistes : voir la réaction de Laurent Pinsolle dont je lis d'ailleurs le blog régulièrement et avec sympathie. Ils ont raison de se faire du souci : ce qui manque complètement à quelqu'un comme NDA, par ailleurs très estimable, c'est le côté "bête de scène" indispensable à un poids lourd politique. C'est pour ça que les journalistes le négligent : il dit des choses sensées et puis c'est tout. En politique cela ne suffit pas.

[Rédigé par : PeutMieuxFaire]

Je viens de relire ce billet et quelques prédictions hasardeuses commencent déjà à prendre forme !
- "l'heureux évènement" a même pris un peu d'avance.
- le retrait (si j'ose dire) que DSK devait annoncer pour le 28/06 il l'a anticipé mais à partir de la suite 28-06 !
- chez les Verts, Hulot est appelé à la rescousse comme annoncé...

Et rien ou presque ne rend, jusque maintenant, les improbables autres prédictions, caduques. Félicitations ! :)