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31 mars 2010

Commentaires

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Lector

Pour revenir un instant sur le dernier billet que je viens de découvrir:

Globalement d'accord avec MALAKINE et notamment pour dire que le cadre et le contexte politique dans lequel VILLEPIN a tenu son discours ne lui ont pas permi (1) de parler de tous les sujets et (2) d'en parler dans les détails. Pour certains d'entre eux, il les a déjà abordé ailleurs. Je pense par exemple à sa conférence à l'Assemblée Nationale où il parle in extenso de l'Europe (http://www.dailymotion.com/video/x9fcd9_villepin-27-mai-2009-ass-nationale_news ff.) et où il dit entre autres:

'Il est évident que la Comission a vécu sur une politique qui a été très marqué par la volonté libérale, la concurrence libre et non faussée et qu'elle a été prise (...) beaucoup de travers par la crise économique et la crise financière.'

Je n'ai pas le temps de développer ici ma conviction que VILLEPIN est tout sauf un néolibéral. Je me contenterai de dire que ce qui me rassure chez lui ce sont ses orientations globales et ses motivations profondes. Je crois qu'il a trop de recul historique, trop d'ambition pour son pays et j'allais dire: une idée trop haute de son propre rôle dans l'Histoire pour considérer que son objectif économique devrait être l'enrichissement de quelques-uns au détriment du plus grand nombre.

Qui a dit devant un auditoire composé d'hommes d'affaires millionaires:

'La crise nous ramène à l'essence même et au coeur même de l'activité humaine: c'est qu'il y a de richesse que d'hommes et que l'objectif, in fine, de nos sociétés c'est bien l'épanouissement des individus.' ?

C'est VILLEPIN au Spa Waux-Hall Club le 9 décembre 2009. (Dans un discours qui est, à bien des égards, autrement plus intéressant que celui qu'il a prononcé à l'occasion de son nouveau mouvement politique: http://2villepin.free.fr/index.php/2009/12/18/1348-video-de-la-conference-de-dominique-de-villepin-a-spa-le-9-decembre-2009 )

PS: A propos de MÉLENCHON: Tout en le rejoignant sur le fond je trouve que sa réaction sur son blog n'est pas à la hauteur. Il parle d'un 'piège' que lui aurait tendu le jeune journaliste et suggère qu'il s'agissait là d'un coup médiatique préparé: Pourquoi, dans ce cas, aurait-il attendu la fin des régionales pour publier sa vidéo? Et comment pouvait-il prévoir que MÉLENCHON allait parler de la Une du Parisien (qui n'est d'ailleurs pas celle du lendemain, mais du jour 4 après les élections)? C'est invraisemblable et ne justifie pas son comportement à l'égard de jeune homme, certes, provocateur, mais pas aussi 'pourri' qu'il le présente.

Pullo

Je partage votre analyse. Et j'ajouterais que la prétention des journalistes de presse écrite à parler de "ce qui intéresse les gens" est d'autant plus forte que le lectorat se réduit progressivement. On est loin de l'époque où France-Soir vendait près de 2 millions d'exemplaires chaque jour. Aujourd'hui, ce quotidien est réduit a faire des unes bidons (comme celle sur Johnny Halliday) pour élargir sa diffusion...

Archibald

@ Malakine

Toutes les critiques qui devaient être faites sur le journalisme l'ont été par Karl Kraus au début du siècle dernier. Je ne saurais trop conseiller aux lecteurs Schmock ou le triomphe du journalisme: la grande bataille de Karl Kraus, de Jacques Bouveresse, qui fait le point sur la question.

Je trouve la réaction de Mélenchon aussi inutile qu'excessive.

Autrement, d'accord avec toi sur Apathie (un compatriote :-) ) et Demorand, dont l'émission est pitoyable (rendez-nous Moati!).
Mais cela ne doit pas nous faire oublier que les journalistes français sont particulièrement inoffensifs, l'insolence ne remplaçant évidemment pas la pertinence.

Joe Liqueur

@ Malakine

Je ne suis décidément pas un fan du show mélenchonien. C'est un peu trop facile. Et je ne suis pas non plus un fan du Parisien ! J'ai tendance à croire que JLM a d'abord cherché à faire du "buzz".

Quand Mélenchon aura un vrai programme politique, ce sera tout de suite plus facile de parler politique avec lui. En attendant il trouve malin de s'acharner sur un sciences-po tombé du nid. De mon point de vue, ça ne le grandit pas.

Je crois que je préfère encore DDV (dont je ne suis pas non plus un fan).

Bon, je cède peut-être à mon obsession anti-mélenchoniste, mais franchement, sur ce coup-là, tu ne m'aides pas à y renoncer.

Pullo

Petite précision : dans mon précédent commentaire, c'est à Malakine que je m'adressait.

@Tous
Sur le fond, Mélenchon a raison, mais sur la forme, il donne l'impression de surréagir et d'agresser un "Sciences Po tombé du nid" (belle expression).

@Joe Liqueur
Je me classe plutôt à gauche, mais il y a un je ne sais quoi qui fait que je n'ai pas totalement confiance en Mélanchon, à cause l'absence de programme clair sur le long terme (deux mandatures au moins). Mais mes réserves ne me poussent pas pour autant vers DDV. Les poseurs imposteurs gaullistes, ça commence à bien faire...

Malakine

@ Lector

Je pense que ton post avait plus sa place dans la discussion précédente, mais comme elle est déjà très chargées, je te comprends ... Je regarderais cette vidéo avec attention.

Je ne vais pas plaindre ce jeune journaliste. Il n'avait pas trop sûr de son bon droit pour être affectée par l'agressivité de Mélenchon.

@ Pullo

France soir est un bon exemple. Voilà jusqu'ou la presse est capable de tomber bas pour faire du tirage. Elle montre le chemin de ce que risque de devenir la politique.

@ Archibald

Quand tu dis que les journalistes sont inoffensifs, je suppose que tu sous entends "à l'égard du pouvoir" Car leur pouvoir de nuisance à l'encontre de la démocratie me semble très puissant.

@ Joe

Attendons que la campagne présidentielle se lance vraiment et que JLM soit investi au titre du front de gauche. Je crois que son allié communiste (complètement à l'ouest sur le plan idéologique) l'empêche de se libérer pleinement. Mon intuition me dit que nous aurons un Mélenchon totalement inédit pendant la campagne avec un discours plus que réjouissant. Mais attendons ...

@ Pullo

Encore une fois, le grand concours télévisé "qui veut devenir président?" n'a pas encore encore commencé ! Donc si on pouvait laisser encore pour quelque mois de coté ce petit jeu de "je préfère truc" "non moi, je ne lui fais pas confiance, je place plutôt mes espoirs en Y" pour se concentrer sur les questions de fond, encore une petite année, j'apprécierais beaucoup.

@ Tous

Donc, que pensez vous de ma proposition conclusive d'imposer une régulation publique stricte aux médias pour leur contribution au débat démocratique ??

cording

La campagne référendaire de 2005 avait déjà montré la vrai visage de la classe médiatique qui comme le dit Serge Halimi a les opinions des gens qu'elle fréquente c'est-à-dire qu'elle est néolibérale et européiste comme la classe politique, économique et sociale. Même les journalistes qui se prétendent "indépendants" comme Aphatie ou Bourdin !
Seul le contesté et contestable Eric Zemmour ne partage pas totalement l'idéologie dominante. Mélenchon estime ce dernier et apprend à ses dépens ce qu'il en coûte de s'en prendre à ces donneurs de leçons, laquais du pouvoir!
Une alternative politique républicaine se heurtera à cet establishment politiquement correct mais inculte parce que comme les politiques ils ne prennent pas le temps de lire, se cultiver, s'informer. Il faut aussi faire le constat que la presse papier est en voie de prolétarisation en raison de son conformisme et de la concurrence de la presse en ligne et d'internet.

edgar

bon billet.

que se passerait-il si par exemple l'ensemble des medias répétaient à tour de bras que la France, parmi les 10 premiers PIB de la planète, ne pouvait s'en sortir seule ? Heureusement les blogeurs viendraient corriger d'eux-même cette ineptie...

provocation gratuite mise à part, je ne crois pas à un autorité déontologique (qui serait certainement tout aussi biaisée que le reste de ceux qu'elle devrait contrôler).

je crois beaucoup plus à des règles d'indépendance dans le contrôle des médias : pas de participation de groupes vivant de commandes publiques (ni Bouygues ni Lagardère à la tête de medias grand public) me semble le point principal.

il y avait quelques débats intéressants dans le petit livre de rimbert (de mémoire), sur Libé, de Sartre à Rothschild.

Pullo

@Malakine
Contrairement à ce que mon commentaire a pu laisser penser, je m'intéresse plus aux questions de fond qu'aux questions de personnes. Je regrette l'absence pour le moment de projet à long terme chez JLM. Et au risque de paraître pessimiste et/ou cynique, à l'ère du marketing politique et de la médiacratie, il ne suffit pas d'avoir un bon projet, il faut savoir le vendre aux électeurs, dont la politisation est trés variable comme vous le savez. Et à ce moment-là, difficile de faire abstraction des personnalités, surtout quand l'élection majeure est la présidentielle.

Sinon, je suis parfaitement d'accord avec votre proposition. Mais la corporation ne se laissera pas faire et criera à la censure larvée.

Abraxas

Tout à fait d'accord. J'ajouterai qu'il semble que le journaliste d'aujourd'hui, dont, en effet, l'égo, la prétention et l'inculture sont inversement proportionnels à la compétence, affiche une forte tendance à jouer les directeurs de conscience, un peu comme le curé d'autrefois.

Ils devraient quand même se demander pourquoi les gens ne lisent plus leurs journaux: Libé, icône de la gauche salonnarde, tire à 100 000 exemplaires payant par jour et le "quotidien de référence" à 500 000. Pour un pays de 65 millions d'habitants, c'est minable.

Archibald

@ Malakine

Bien sûr. Mais que faire? Je ne crois pas aux comités d'éthique, de déontologie ou autres. Ils ne remplacent en tout cas pas la qualité des journalistes. N'y a-t-il pas un problème avec leur formation? Remarque, quand tu vois Demorand, docteur en philo, il y a de quoi être consterné. Autant par ses questions que par son attitude. Mais tu as déjà écrit un bon article dessus, si ma mémoire est bonne.

Archibald

Une régulation publique? Soit. Avec Arlette Chabot comme régulateur en chef? Ou Etienne Mougeotte? Tu sais que, dans ce genre de truc, on ne choisit que ce type de personnage (qui ne parle que de déontologie), partie intégrante du système que tu dénonces à juste titre.

Malakine

@ Cording

Pourquoi ne pas dire plus simplement que la logique libérale a contaminé également le système médiatique et le jeu démocratique ?

@ Edgar

Décidemment, nous deux, on est d'accord sur rien. Non seulement je pense que la France n'a plus la force ni les moyens de tenter une alternative seule, mais je récuse totalement ce concept de liberté de la presse, qui pour moi revient à reconnaître une totale liberté à une caste de journaliste de manipuler la démocratie. Qu'ils soient indépendants ou sous l'influence des pouvoirs économiques ou politiques ne change pas grand chose à cet état de fait.

Pour moi, la presse est un service public et à ce titre faire l'objet d'une régulation par une autorité républicaine.

@ Pullo

Mais je suis bien d'accord sur la nécessité de prendre en compte le facteur personnel (d'ou mon papier sur Villepin)

Précision : Ma proposition ne s'adresse pas aux organes de presse mais à la classe politique qui en a ras le bol de devoir conformer son expression aux formats imposés par les médias.

@ Abraxas

La presse écrite est malade, c'est évident, mais par rapport à ce qui nous occupe, l'enjeu se situe plus du coté des télévisions commerciales.

@ Archibald

On aura effectivement un part de professionnels de la profession dans cette instance, mais aussi des politiques, des économistes, des juristes. C'est le principe de n'importe quelle haute autorité.

Je propose une instance de régulation publique et non un auto-régulation de type corporatiste sur le modèle des conseils de l'ordre des professions réglementées.

PS : Je vais être peu disponible ces prochains jours (week-end de Paques qui commence demain pour nous vu que le vendredi saint est férié et pour moi à midi) Je libère les commentaires à titre exceptionnel pour ce week end.

yann

@Malakine

Je crois de tout façon que les journalistes sont en réalité condamnés à disparaitre avec les nouveaux médias. C'est ce que j'écris en réponse à ton texte ici:

http://lebondosage.over-blog.fr/article-la-technique-et-les-medias-47778616.html

Il ne servent fondamentalement à rien, aujourd'hui un économiste, un scientifique ou un politique qui veut s'exprimer peu le faire sans leur accord. Nous vivons simplement une transition pendant laquelle la légitimité journalistique et celle de la télévision s'effondre petit à petit. Les journaux ne peuvent d'ailleurs plus survivre sans subvention voilà un signe claire de la chose.

Les journalistes sont des intermédiaires qui n'auront bientôt plus de raison d'être.

edgar

Tu mets un économiste dans la commission. Il s'agit ensuite de lui faire juger l'assertion suivante : "il n'y a plus d'argent dans les caisses de la sécu, il faut retarder l'âge de départ à la retraite".

Cette assertion est invérifiable scientifiquement.

Il est en réalité très rare que la presse mente platement. La plupart du temps c'est : priorité donnée aux "bons clients" (et on ne donne jamais ou pas beaucoup la parole aux vilains canards type Mélenchon) et présentation biaisée.
Rien de facilement vérifiable, contrôlable et répréhensible.

Pullo

@Malakine
La proposition d'Edgar n'est pas idiote, et le cas (caricatural, je le sais) de TF1 le montre bien. Cela dit, je reconnais que le statut de média indépendant (c'est à dire ni dépendant de l'Etat, ni de groupe vivant de commandes publiques comme Bouygues, Dassault ou Lagardère) n'est pas une garantie contre d'éventuelles manipulations.

@Yann
Ce que vous dites n'est pas faux. Les journalistes ont plus servi de passe-plats que de réels intermédiaires entre le public d'un côté et les politiques/intellectuels/experts de l'autre. Quant à savoir quand ils vont disparaître...

Taciturne

@Malakine
"Cette démocratie de marché animée par des médias mercantiles" : j'aime beaucoup la concision de la formule ! Entièrement d'accord avec le fond de ton article.

Création d'une HADP ? Je partage - malheureusement - en grande partie les réserves d'Archibald à ce sujet. On peut toujours rêver, mais je ne pense pas que les "grands" partis politiques soient très demandeurs : le système médiatique actuel les avantage. Les petits partis, eux, râlent depuis longtemps (cf. le FN qui en use et en abuse) sans que rien ne bouge.
Si tu as des relations bien placées, tu pourrais peut-être à ce sujet (HADP) suggérer un débat sur la chaîne parlementaire ? :-)

Lortitna

" Mélenchon tombe d’ailleurs quelque peu dans le piège en cherchant à contester l’intérêt populaire pour les conditions de travail des prostituées. "

Ah le piège, quel mot amusant. J'ai bien rigolé lorsque mes yeux ont lu ce mot, cette affirmation qui supposerait au final que la populace a besoin d'être "éclairée" par des sujets qui font la première page des canards au moment d' un entre deux tours des élections régionales où un sujet comme l'abstention record se retrouve affaibli par l'importance accordée à un sujet de second plan. Parce que retirer un fait de son contexte revient à mouliner dans le vide, tout comme la distorsion du sens de la parole d'autrui. Que l'on soit d'un bord ou d'un autre notre perception est changeante sur la critique de l'état des choses. Mais il restera évident qu'une enquête sur la condition des péripatéticiennes dans un entre 2 tours est un sujet de moindre importance que le taux d'abstention est proche de +-50%. Ce que Mélenchon a remis en cause, c'est le timing et la hiérarchisation de la diffusion et donc du contenu du flux à un instant T, pas la pertinence d'en débattre.

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