Contrairement aux supputations de Pierre Luc Séguillon, il y a peu de chances que l’élection de 2012 se présente comme une revanche de celle de 2007. Le système politique a beaucoup évolué en deux ans et demi, et il évoluera certainement encore jusqu’au lancement de la campagne.
On a d’abord assisté à l’apparition d’un centre d’opposition avec la création du Modem, puis à la naissance du Front de gauche destiné à incarner une autre gauche, à l’émergence d’un mouvement concurrent du PS au centre-gauche (1) avec Europe-Ecologie, à la mutation progressive du Front National. Désormais c’est à droite que ça bouge.
Nicolas Dupont-Aignan avait lancé le mouvement de dissidence au lendemain de l’élection avec la création de Debout la République. Aujourd’hui, c’est Dominique de Villepin qui, tout en réaffirmant son appartenance à la majorité, annonce sa candidature à l’élection présidentielle de 2012. Cette candidature a été accueillie par beaucoup de sarcasmes et d’incrédulité par les commentateurs, mais elle pourrait bien s’avérer structurante et annoncer un campagne où, comme en 1995, la compétition s’organisera autour des deux champions de la droite pour se conclure par une alternance au sein même de la majorité.
S’il est encore trop tôt pour envisager la création d’une nouvelle formation politique, il semble possible d’évoquer l’apparition d’une nouvelle droite que l’on qualifiera, de manière un peu réductrice, de « gaulliste » ou « plus simplement républicaine » par opposition à la droite Sarkozyste davantage bonapartiste, d’inspiration américaine et à finalité oligarchique.
Ainsi que le note dans un billet très pertinent Sébastien de Ca réagit “La droite est morte, vive les droites”, Sarkozy qui avait réussi le miracle d’unir toutes les droites dans sur son nom et dans l’UMP, a accompli le tour de force en deux ans de présidence de se fâcher avec toutes. Que l’on appartienne à la droite démocrate-chrétienne, à la droite libérale, à la droite gaulliste, à la droite conservatrice et même la droite nationale-populiste, chacun a une décision, un propos ou une annonce qui lui reste en travers de la gorge.
Depuis la rentrée, on ne compte plus les fissures dans la majorité parlementaire, et cela ne risque pas de s’arranger dans les mois à venir tant il paraît évident que le pouvoir navigue aujourd’hui à vue, sans projet, sans cap et sans doctrine. Entre le grand emprunt qui inquiète les libéraux et la réforme de la TP qui angoisse les élus locaux, la tentation de la rébellion ne va faire que s’accentuer au cours des prochains mois. Une défaite cuisante aux régionales en mars prochain n’arrangerait rien. On n’en est pas encore à pouvoir anticiper un mouvement global de révolte qui conduirait la majorité à se choisir un nouveau champion pour 2012 mais on peut d’ores et déjà envisager la constitution d’un pôle structuré de dissidents en rupture avec l’UMP. L’annonce de la candidature de Villepin a précisément vocation à précipiter ce mouvement.
Cette nouvelle famille a tout pour s’imposer au cours des prochains mois. Outre Villepin et ceux qui lui sont resté fidèle, on peut y ranger la formation de Nicolas Dupont-Aignan, ainsi que le Modem. Si l’on ajoute des personnalités chiraquiennes en disgrâce comme Alain Juppé ou François Baroin, ou les Sarkozystes répudiés comme Christine Boutin ou Rama Yade, on obtient un casting qui ressemblera vite à une irrésistible dream team !
La présence du Modem dans cet ensemble peut se discuter. Néanmoins, en ce qui me concerne et après y avoir beaucoup réfléchis in concreto, j’ai acquis la conviction que l’avenir du Modem à gauche est désormais totalement bouché. Le PS ne commettra jamais la folie de lui ouvrir les portes d’une coalition arc en ciel qui ferait de Bayrou le candidat naturel la gauche pour 2012 tout en prenant le risque de finir de fracturer l’unité de ce parti déjà miraculeuse. En outre, la stratégie qui consistait à servir de refuge à l’électorat socialiste écœuré par l’évolution (ou sa non évolution) du PS est désormais obsolète. Europe Ecologie l’a supplanté dans sa fonction de nouvelle gauche et joue maintenant un rôle de cordon sanitaire entre le Modem et le PS. N’ayant ni électeurs, ni postes d’élus à gagner dans une alliance à gauche, le Modem est contraint de faire un revirement vers son positionnement d’origine, au centre droit, pour se proposer en refuge des dégoutés du sarkozysme.
On objectera que toutes ces personnalités ne sont réunies que par la rancœur et le désir de revanche, sans aucun fond idéologique commun. Cela n’est pas faux, mais il n’est pas sûr que les différences soient supérieures à celles qui existent au sein du PS entre Manuel Valls et Benoit Hamon. En outre l’hétérogénéïté de l’attelage n’a jamais nuit à la dynamique. Chirac a bien gagné en 1995 avec Madelin à droite et Seguin à sa gauche.
Le corps de doctrine de cette famille ne sera pas bien original. On continuera de penser à l’intérieur du cadre. On prônera une conception des institutions moins personnalisée et plus rationnelle, un style plus sobre et plus digne. On s’inquiètera de la dette, de justice fiscale et de la fracture sociale. On mettra en avant l’exigence de compétitivité dans la mondialisation, la nécessité d’investir dans les technologies d’avenir. On louera le modèle français, ses services publics, ses traditions régulatrices et son tempérament égalitaire. On se prononcera en faveur d’une Europe politique, moins technocratique et plus sociale. On voudra faire entendre dans le monde une voix de la France originale et indépendante en faveur d’un monde multipolaire. On voudra ouvrir des grands chantiers d’avenir en faveur du développement durable ou du logement. Finalement, rien de fondamentalement différent de ce que pourra proposer le candidat PS !
La condition pour que cette nouvelle famille émerge et pèse dans la vie politique est qu’elle parvienne à s’unir rapidement. En 2012, le seuil de qualification pour le second tour sera probablement proche de celui de 2002 si le PS et Europe Ecologie présentent chacun leur candidat, soit entre 16% et 18% ce qui semble tout à fait à la portée de cette nouvelle droite plurielle.
Un candidat qui serait crédité d’un tel score dans les sondages serait considéré par les médias, non pas comme le « troisième homme » puisque les socialistes n’auront pas de candidat avant mi-2011 et que personne (de chez personne) n’émerge, mais comme le challenger numéro 1 de Sarkozy ! Si celui-ci est Dominique de Villepin, la charge émotionnelle et romanesque de l’affrontement sera telle, que la campagne s’organisera autour de ce duel, comme en 199, le socialiste étant réduit à un rôle de commentateur, ou de faire valoir s’il arrivait à se hisser au second tour.
Ce scénario repose toutefois sur l’hypothèse d’une unicité de candidature. Si Bayrou, Dupont-Aignan, Villepin et Boutin allaient à la bataille séparément, aucun d’eux n’aurait la moindre chance de dépasser les 10% et de peser sur le cours des évènements. Or un tel accord apparaît en l’état actuel des mentalités fort improbable.
Nicolas Dupont-Aignan s’est déjà prononcé sur cette question pour d’ores et déjà affirmer qu’il n’entendait pas se priver de sa capacité à faire entendre une voix autonome aux prochaines élections :
« Mais soyons clairs, pour être efficace demain, ce projet doit rompre avec une construction européenne qui asphyxie notre pays. C’est pourquoi nous avons bâti Debout la République comme parti indépendant. Ma présence mardi soir ne change rien à ma volonté de développer DLR qui doit être présent aux échéances électorales, car on ne construit jamais l’avenir en déviant de son idéal et de ses convictions »
Son porte parole, Laurent Pinsolle, dont on connait l’estime qu’il a pour l’ancien premier ministre a également tenu à lever toute ambigüité en déclarant sur son blog
« Cependant, il reste des divergences significatives sur les solutions à apporter à la crise ainsi que sur l’Europe. Pour moi, ces différences sont fondamentales car elles sont au cœur de mon engagement politique,(…/…). C’est pourquoi, si Dominique de Villepin ne dépasse pas son évolution sur le constat, j’espère que Nicolas Dupont-Aignan sera candidat en 2012, pour être le représentant de mes idées et de celles de beaucoup de Français. »
Et voilà comment NDA, par attachement à la pureté de sa doctrine, s’apprête à endosser le rôle de Jean Pierre Chevènement dans la campagne de 2002 pour prendre les quelques points qui manqueront à DDV pour accéder au second tour. Tout cela pour pouvoir faire entendre sa petite musique, qui ne sera d’ailleurs ni plus audible, ni mieux entendue qu’elle ne le fût en 2007 et 2009. C’est dommage, car on verrait bien NDA en idéologue de cette nouvelle droite plurielle, à l’image de ce que fût Chevènement sous Jospin. Peut-il vraiment prétendre à autre chose aujourd’hui ?
On aurait le même type de réponse si on interrogeait Bayrou, Lepage (de plus en plus ambitieuse) ou Boutin. Chacun trouverait une divergence absolument fondamentale qui exigerait que les Français puissent avoir la possibilité de voter pour leurs véritables idées exprimées dans toute leur pureté et leur radicalité. Tout ça pour avoir le privilège de pouvoir se battre avec pour seul objectif le remboursement des frais de campagne …
Réapprendre à jouer collectif
Cette attitude, si elle est parfaitement compréhensible, outre qu’elle conduit à la marginalité, traduit une conception erronée, et d’ailleurs toute sarkozyste, de nos institutions. Raisonner ainsi revient à nier toute dimension collective à la politique, à la campagne comme à l’exercice futur du pouvoir. On est dans une logique hyperprésidentielle et hyperpersonalisée : Un homme, une doctrine, un parti,
Tant que les prétendants considéreront l’élection présidentielle comme une tribune et une aventure personnelle conçue comme un but en soi, le pouvoir restera assuré de sa réélection indéfinie. On pourrait même rapidement arriver à une situation à la russe, avec un candidat officiel opposé à une myriade de faire valoir marginaux dont la principale fonction concrète sera d’entretenir la fiction d’une démocratie encore effective.
La leçon du 21 avril n’a pas été retenue par tout le monde. Les électeurs l’ont comprise en votant utile pour le candidat que les sondages leur désignaient comme devant se retrouver au second tour. En revanche, les politiques semblent ne pas avoir encore compris que le premier tour de l’élection présidentielle n’est pas une élection proportionnelle qui permet à chaque formation d’exister dans le paysage politique.
Il ne faut pas oublier que les élections ont non pas deux tours, mais quatre ! Lors des deux dernières élections, les législatives ont été totalement escamotées en application de la jurisprudence Jospin qui veut que le battu s'empresse de courir avec la plus grande honte dans la première poubelle venue pour y manger les vers.
Or s’il n’est pas possible comme veut le croire Malek Boutih de faire l’impasse sur la présidentielle pour se concentrer sur les législatives, il est tout à fait envisageable de considérer ces deux élections comme un même tout : Présenter celui qui semble le plus apte à exercer la fonction présidentielle en raison de son expérience et de sa stature d’homme d’Etat, tout en laissant un collectif s’exprimer pour exposer le projet , quitte à ce que chacun fasse entendre sa sensibilité. Ensuite, au mois de Juin, en cas de victoire ou de défaite, un accord électoral de partage des circonscriptions permettra à chacune de ces formations de faire de bons scores et donc d’avoir des élus et des subsides de l’Etat.
Rien d’insurmontable a priori. Il suffit juste de mettre son égo de coté, de faire prévaloir l’efficacité sur le désir de pureté ou simplement de vouloir gagner pour exercer des responsabilités dans le cadre d’une alternance. Mais il est vrai que ces exigences peuvent effectivement être paraître incurmontables à beaucoup, à l’heure de l’individualisme triomphant où la présence dans les médias tient lieu d’action politique.
En ce qui me concerne, j’aurais le jugement le plus sévère pour toutes les petites candidatures désespérées qui n’auront pas été recherché une alliance unitaire pour la présidentielle et les législatives. Le propos concerne aujourd’hui cette droite plurielle en gestation. Il pourrait concerner tout aussi bien le PS s’il se divisait ou s’il s’aventurait à présenter un candidat dépourvu de toute expérience ministérielle, comme la gauche de la gauche si elle s’amusait à présenter trois ou quatre candidats portant le même discours.
L’enjeu au cours de l’année qui vient est de réussir la structuration de familles de pensée pour que le débat sur les alternatives puisse s’exprimer enfin. Et qu’ensuite chacune d’entre elle se choisisse un candidat effectivement apte à occuper dignement le poste auquel il prétend et non un simple porte parole d’un courant politique destiné à faire de la figuration.
Une élection-casting, sans enjeux de fond où les jeux sont joués d'avance tant l'un des concurrents est manifestement inapte à la fonction, comme en 2002 et 2007, plus jamais ça !
En ce qui me concerne - et pour que cela soit bien clair - je n’attends pas pour 2012 un candidat qui serait le reflet fidèle de mes idées dans toutes leur radicalité et leur complexité, mais un homme d’Etat qui saura penser l’intérêt national et avoir le courage d'envisager toutes les ruptures au moment ou la prochaine réplique de la crise financière s'abattra la France.
Malakine
Comme vous le dites ce ne sont que des querelles entre les diverses sensibilités de la droite mais pour faire quasiment la même chose: Villepin n'a pas de programme alternatif économique et social au néolibéralisme et à l'européisme. Son seul mérite serait de faire échec à Sarkozy et à toute sa façon de gouverner.Par défaut d'autre chose !
Rédigé par : cording | 04 novembre 2009 à 09:36
Analyse qui risque de démontrer une fois de plus le fossé, que dis je le canyon qui sépare les Français de leur classe politique.
Sur le fond je pense que le pouvoir dispose encore d'armes et de coups bas destinés à éliminer tel ou tel menace... Vilepin au 1er rang.
Rédigé par : ETDAS | 04 novembre 2009 à 09:39
@ Cording
Arrêtez donc avec ça ! On parle de politique ici, pas d'idéologie. Quelqu'un qui se présenterais avec un programme de rupture avec l'Europe et le capitalisme financier globalisé ferait 5 % au maximum. Les esprits ne sont pas encore prêt pour qu'une majorité l'emporte sur ces thèmes. Après la prochaine étape de la crise peut-être, mais aujourd'hui non !
Le prochain président aura nécessairement un programme qui s'inscrira dans le cadre actuel. Et si vous n'acceptez pas cette évidence, vous acceptez que Sarkozy soit reconduit.
@ ETDAS
Pourquoi le fossé ? Je ne te suis pas ...
Le pouvoir me semble bien faible en ce moment. Il a déjà voulu tuer DDV avec le procès clearstream. Sans succès ... L'heure de la contre attaque est venue.
Rédigé par : Malakine | 04 novembre 2009 à 09:46
@ Malakine,
C'est vrai que Villepin représenterait un gros progrès par rapport à Sarkozy. C'est vrai qu'une candidature de NDA et DDV réduirait les chances de DDV d'atteindre le second tour.
Néanmoins, ce qui me gène avec DDV aujourd'hui, c'est que les solutions économiques et européennes qu'il propose sont exactement les mêmes que celles du PS, du Modem et de l'UMP.
Il serait tout de même malheureux que l'autre politique ne soit pas représentée en 2012, ne serait-ce que pour lui donner une véritable chance en 2017. Je souhaite que les Français aient le choix. Je n'ai pas envie que nous n'ayons qu'un choix entre plusieurs habillages différents des mêmes solutions.
Rédigé par : Laurent Pinsolle | 04 novembre 2009 à 10:14
Je parle de fossé en ce sens que je reste persuadé que les Français sont prêts à une orientation politique de qualité au sens où nous l'entendons ici.
L'offre politique par contre est en décalage complet...
Pour ce qui est de DDV, en politique plusieurs coups d'avance sont nécessaires, comme aux échecs, je ne crois pas que l'ensemble des missiles est été tirés...
Rédigé par : ETDAS | 04 novembre 2009 à 10:19
@ Malakine
Qui peut savoir aujourd'hui, avant que la crise n'ait produit tous ses effets, quelle sera la donne politique au moment de la prochaine présidentielle? Aurons-nous, comme c'est encore le cas aujourd'hui, une classe politique en apesanteur, décidée à ne parler d'économie que pour dire que la crise, c'est bien triste? Avec une gauche qui ne parlera que du paquet fiscal, et des opposants au style Sarkozy, mais seulement au style?
Sur Villepin, j'ai en mémoire le CPE et son attitude lamentable. D'ailleurs c'est simple, imaginons qu'à l'époque Sarkozy ait été Premier Ministre à la place de Villepin. Il se serait entêté de la même manière, face à un Villepin plus gaulliste social que jamais, opposé au sacrifice de la jeunesse ou je ne sais quoi d'autre. Quand on n'a pas de programme économique digne de ce nom, on joue au poker avec une mesure symbolique dont on fait semblant d'attendre des miracles. Ou alors on joue la carte éthnique. Ou alors on essaie de trouver une grande cause, plutôt écologique en ce moment. Ou alors...
Rédigé par : Archibald | 04 novembre 2009 à 10:51
Salut Malakine,
Je crois tout de même que si rien n'émerge à droite pour aller à l'encontre de Sarkozy, tout le monde sera dans le rang lors d'élections.
Ce qui est sûr aussi, c'est que je préfère avoir un Sarkozy plutôt que n'importe lequel des mous du Gaullisme ou descendants plus ou moins directs. Ce qui me dérange profondément en revanche, c'est son zig zag idéologique, particulièrement en matière économique. Cela est vraiment déstabilisant, risqué, et, infine, inefficace.
A bientôt.
Rédigé par : Seb de CaRéagit | 04 novembre 2009 à 11:16
@ Laurent
Quant tu tends à mettre tous le monde dans un même sac au motif qu'ils pensent tous dans le même cadre, tu poses finalement la question de savoir en quoi ce serait mieux avec les socialistes ou avec Villepin plutôt qu'avec Sarkozy.
Il ne faut pas oublier l'importance de la méthode. C'est peut-être un point à approfondir, mais qui pour moi était implicite. L'échec du sarkozysme vient beaucoup de sa méthode du "bougisme performatif" liée à son goût pour la com et l'extrême concentration du pouvoir. C'est pourquoi il y d'énormes progrès à faire en changeant simplement la méthode de gouvernement.
Il est vrai que Villepin s'est déjà illustré par l'exercice solitaire du pouvoir et la confusion entre le message envoyé à l'opinion par une réforme et sa recherche d'effets réels. Il a vu avec le CPE les limites de cette manière de faire ! On peut donc espérer que ça lui servira de leçon. Je n'insiste pas assez dans ce billet sur ce en quoi la dimension "plurielle" de la majorité pourrait être un facteur de progrès.
Est-ce que tu crois que c'est bien un service à rendre à l'autre politique que de l'associer à un score de 1% ? En outre, il faudrait avoir le courage de la cohérence, ce qui n'est pas toujours le cas de NDA. Dire en même temps qu'on est pour un protectionnisme européen (parce que Todd) a ouvert la voie et qu'on est pour le droit de véto à chaque Etats (parce que ça fait gaulliste) c'est juste contradictoire et donc inopérant.
@ ETDAS
On verra pour les missiles ... Je continue de penser que les prochains temps vont être difficile pour Sarkozy et que DDV a une belle carte à jouer.
@ Archibald
L'ombre du CPE plane encore sur la tête de Villepin, c'est évident. Mais comme je disais, l'erreur était tellement énorme que j'espère qu'il en a tiré toutes les conséquences.
@ Seb
Zig zag idéologique mais aussi inefficacité des réformes, gouvernance brouillonne, communication désastreuse ... Le jour où on établira le vrai bilan du quinquennat, on s'apercevra qu'il n'y a pas grand chose. Sarkozy a des airs de réformateur décidé, mais la réalité ne suit pas. Il ne fait que des réformes à minima.
Rédigé par : Malakine | 04 novembre 2009 à 12:01
J'ajoute un sondage qui vient de tomber. Il donne Bayrou à 14% Villepin à 8% et NDA à 1%, ce qui fait au total 23 et sûrement bien plus compte tenu de la dynamique unitaire qu'une coalition permettrait de manifester.
A coté le PS est à 20% et les écolos à 5% (mélenchon a été oublié) En l'état c'est bien le PS qui accède au second tour. Dans l'hypothèse où des familles se constitueraient, tout est ouvert.
http://www.lejdd.fr/Politique/Depeches/Villepin-obtiendrait-8-a-la-presidentielle-147585/
Rédigé par : Malakine | 04 novembre 2009 à 12:06
Je ne crois pas que les "petites" composantes actuelles de la droite peuvent s'entendre pour proposer un candidat alternatif à NS avec en filigrane une autre gouvernance à défaut d'une autre politique.
Mais comme le prouve (déjà) la référence à un sondage sur les présidentielles de 2012, ce sont ces publications qui vont faire le tri. Alors on ne peut rien exclure.
En l'occurrence, NDA, qui progressera très probablement peu, devra rapidement en tirer les conséquences.
Décidément, le débat d'idées n'a aucune place dans cette "démocratie d'opinion", hormis pour quelques "oisifs" comme nous sur ce blog ! ^^
C'est pareil à gauche, même en organisant des "primaires ouvertes", la "sondagite" opérera les tris.
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 04 novembre 2009 à 13:23
un duo Nicolas Dupont Aigan-De Villepin,sa serait merveilleux,le talent de Dupond Aignan (mon personnage politique favori jusqu'a présent) associé a la notoriété,la classe et l'esprit de revanche de Villepin.
par contre ne ps négligé la monter des extrêmes,notamment a droite, en rejouant le jeu de l'identité Sarkozy joue un jeu dangereux,en effet en "droitisant" son discours lors des présidentielles il avait déjà en quelques sorte brisé un tabou,notamment sur l'identité nationale et l'immigration,il a décomplexe certains électeur,or sur ces sujet,vu son bilan il n'est pas crédible,des électeurs décomplexés qui ont voté pour lui en 2007 ne revoterons pas pour lui,et voterons surement pour l'extrême droite.
ces voix seront clairement des voix pris a la droite traditionnelle.
Rédigé par : Jehuty | 04 novembre 2009 à 17:27
J'aimerais bien des réactions de sympathisants du Modem à mon analyse selon laquelle son avenir à gauche est bouché et qu'il doit se retourner vers les dissidences à droite ...
Rédigé par : Malakine | 05 novembre 2009 à 10:22
@ Malakine
Plusieurs points contestables dans ton analyse :
1- Il me semble très surprenant que quelqu’un comme toi, qui fait tant pour pousser les idées alternatives et nationales veuille qu’un candidat (NDA) qui est proche idéologiquement de toit ne se présente pas à la faveur d’un candidat (DDV) dont tu dénonces (à raison) le libéralisme.
2- Je suis le premier à dire que ce serait nettement mieux avec DDV qu’avec Sarkozy et même significativement mieux avec Bayrou par exemple, notamment sur la question de la méthode. En revanche, les socialistes, le Modem et l’UMP ont une analyse très proche de la crise et des solutions à apporter (ainsi que sur l’Europe), on peut donc les mettre « dans le même sac » sur ces sujets.
3- On peut être pour le droit de veto et le protectionnisme européen, tout dépend de la priorité. A titre personnel, je mets le 1er avant le 2nd. C’est-à-dire que si nous n’arrivions pas à mettre en place un protectionnisme européen, il faudrait se lancer dans l’aventure seul ou avec un petit groupe.
4- Le score de 1% n’est pas significatif aujourd’hui. Une campagne pourrait beaucoup changer car les citoyens se rendraient compte que NDA a un discours véritablement alternatif, ce qui lui permettrait d’émerger. Je crois qu’il pourrait atteindre plus de 5%. Et surtout, il pourrait prendre date en vue de 2017 en annonçant que rien n’a été changé, qu’une nouvelle crise nous pend au nez…
5- Pour moi, la vraie question, c’est qui de DDV et de Bayrou prendra l’avantage. Je ne suis pas persuadé que les deux iront au bout car ils occupent des espaces politiques proches, comme tu le notes bien. De toutes les façons, si aucun ne prend l’avantage (s’ils se battent autour de 10%), alors le PS sera au second tour et la candidature de NDA ne changera rien. Et si un des deux prend l’avantage, alors, il n’est pas gagné que le perdant aille jusqu’au bout. On peut imaginer que si un des deux était en position de grande faiblesse fin février, alors il pourrait se rallier à quelqu’un d’autre ou se retirer. Je ne vois pas l’un des deux rester s’il tombe à 5%...
6- Je ne suis pas d’accord sur ton analyse concernant le PS et le Modem. Les deux ont besoin de croquer l’autre pour espérer gagner en 2012. Sans le Modem, le PS prend le risque de ne pas être capable de rassembler suffisamment s’il est présent au second tour, comme en 2007. Idem, Bayrou, seul, devra affronter la concurrence de DDV, qui sera terrible. En revanche, allié au PS et aux Verts, il pourrait questionner la pertinence de la candidature Villepin et proposer de vraiment rassembler les anti-Sarkozy. Les deux ont donc intérêt à travailler ensemble en espérant dégonfler l’autre. Cela ne rend pas l’alliance sûre, loin de là, mais je sens une convergence possible d’intérêts.
Rédigé par : Laurent Pinsolle | 05 novembre 2009 à 12:28
Je te réponds :
1- Comme je le dit dans le billet, l'élection présidentielle n'est pas une élection à la proportionnelle ou un tribune pour permettre aux différentes sensibilités politiques de s'exprimer. Tu es dans un schéma type 21 avril 2002, qui s'il s'applique en 2012, se concluera par un duel entre les représentants des deux principaux partis. Et tu veux connaître le résultat d'un duel Sarkozy-Aubry ou Sarkozy-Hollande ?
J'estime donc que si on veut vraiment une alternance, on ne doit présenter à l'élection présidentielle que des candidats sérieusement aptes à occuper le poste. Et que tu le veuille ou non, NDA n'a pas l'épaisseur pour la fonction. Il n'a même jamais été ministre.
2- Tu as oublié la conclusion de ton raisonnement qui est "tant qu'on n'il y a pas de possibilité d'une véritable alternative, autant se passer d'alternance et garder sarkozy"
3- Droit de véto et protectionnisme européen s'opposent dans le sens ou dès lors qu'un pays des 27 ne voudrait pas de ton protectionnisme, on en resterait au libre échange. La règle de l'unanimité est la meilleure garantie pour la permanence des politiques libérales (ou des non politiques)
Le protectionnisme européen est une politique fédérale qui devrait être défendue par les fédéralistes et non les souverainistes.
Si NDA défend le droit de véto (ou l'unanimité) c'est uniquement parce qu'il continue de penser l'Europe comme celle qui existait du temps de De Gaulle et qu'il continue de penser que seule la France pourrait dire non. Dans une Europe à 27, cela n'a aucun sens.
4- Tu confirmes donc que tu fais l'impasse sur l'élection de 2012 pour préparer 2017, donc que tu est DE FAIT pour une réélection de Sarkozy. Ton raisonnement se tient, mais à la condition quand même de pouvoir survivre et d'exister pendant 5 ans. Dis moi donc ce qu'il se passe après juin 2012 si Sarko est réélu ! NDA quémande le soutien de l'UMP dan sa circonscription des Yvelines, d'un autre parti (mais pourquoi cette alliance ne se manifesterait déjà pas aux présidentielles?) il commence une traversée du désert. Et comment se fera t-il entendre dans les médias et peser sur le débat ?
Maintenant, imagine autre chose. Villepin est élu dans le cadre d'une alliance pour l'alternative républicaine. NDA en est. Il est réélu député en juin et devient ministre de l'Intérieur. En 2007 ne serait pas mieux placé pour succéder à Villepin qu'après une traversée du désert qui le fera oublier de tous ?
5- Sur ce point on est d'accord. Mais pourquoi NDA et DLR ne jouerait-il pas un rôle de fédérateur et de trait d'union ? Et j'espère que d'autres élus du Modem pousseront également en faveur d'une candidature commune.
6- Je n'ai rien compris à ton scénario. Pour que l'alliance du Modem à gauche lui soit profitable, il doit 1- entrer dans une coalition à gauche pour les régionales afin d'avoir des élus. Mais je ne vois pas que le PS ouvre la porte. Ils se contentent de lui faire les poches. 2- Devancer le candidat PS dans les sondages en 2012 pour attirer sur lui la dynamique du vote utile et accéder au second tour. Et cela c'est mal barré, surtout si il souffre d'une candidature concurrente de Villepin.
De toute manière, on aura la réponse bientôt aux régionales. A mon avis, le Modem va se retrouver à poil. Il n'a pas d'autre solution que de se retourner vers le centre droit, vers des listes de divers droite ou de dissidents aux régionales et vers Villepin aux présidentielle. C'est ça ou la mort.
Rédigé par : Malakine | 05 novembre 2009 à 13:41
Il me semblait avoir lu dans un de tes papiers que DDV était intéressé par les travaux d'E.Todd mais que Chirac avait opposé son veto à toute velléité protectionniste. Dans ce cas, cela pourrait être un point d'accord avec NDA pour une véritable rupture. NDA manque de visibilité/charisme et ne pourra probablement jamais prétendre à + de 5% malgré sa valeur et son courage. DDV pourrait être un excellent faire-valoir pour sa politique, si tant est qu'elle puisse être acceptée par les autres ténors Sarko-dissidents. Pour moi, l'épisode CPE est bien mineur à côté de sa prise de position à l'ONU. Le CPE devait être mené tambour battant, en fin de quinquennat, envers et contre tous, même à droite. C'était mission impossible, on peut même voir chez DDV l'archétype du héros de littérature prêt à sacrifier sa personne pour la cause :=) L'ONU, c'était énorme, le genre de truc qui te reconcilie avec ton pays. Je m'emballe un peu (à peine) mais l'idée y est. Lequel de ces 2 épisodes reste à l'esprit des Français , je ne sais pas trop.
Pour Bayrou et le paysage bouché à gauche, il va falloir attendre un peu que tout cela s'éclaircisse: Europe Ecologie a fait un score énorme aux Européennes, Bayrou s'y est lamentablement planté mais le PS est toujours aussi mal et il ne faut pas tirer des conclusions trop rapides du score d'EE. Il faudra confirmer et c'est là qu'on verra vraiment si EE a fait main basse sur le Modem de gauche. Bayrou a toujours la chance de n'avoir aucun présidentiable à sa gauche:ni EE, ni le PS n'ont un candidat naturel et si le PS en trouvera probablement un, son score risque probablement de ne pas être bien supérieur à celui de Bayrou. A droite, il est déjà mort: Sarkozy + DDV, c'est déjà beaucoup et un nouveau revirement de Bayrou l'anéantirait probablement.
Rédigé par : Ryan | 05 novembre 2009 à 14:50
D'accord avec Ryan sur Bayrou. Il ne peut plus retourner à droite. Son échec aux européennes a été fatal.
Côté Union à gauche, les primaires sont la porte de salut surtout si une candidature est commune avec EE. Je vois bien une candidature non affilié aux PS ou EE gagner !
De toute façon, le seul salut à droite, c'est Cécilia, la seule à pouvoir destabiliser Sarko :) rejoignez Désir de Revanche !
Rédigé par : sangaku | 05 novembre 2009 à 17:35
Comme je prendrais bien Bayrou sans le Modem* (contrairement à tous les socialistes!), je ne pense pas être le mieux placé pour parler "en tant que sympathisant du Modem". :-)
*Et avec un programme économique inspiré par Jacques Sapir. Bon Malakine, promis, j'arrête. Je ne tiens pas à être interné.
Rédigé par : Archibald | 05 novembre 2009 à 22:15
Je suis assez en accord avec Ryan sur son analyse de Villepin dans les affaires CPE et ONU...
Je crois d'ailleurs que c'est le discours de l'ONU qui lui a donné sa crédibilité et, qu'on le veuille ou non, l'a fait quitté son statut de grand fonctionnaire pour une position politique "présidentiable"...
De plus l'épisode Clearstream, lui de lui nuire, renforce cette position.
Donc, pour moi, il a réellement un avenir politique et représente une véritable alternative. La gauche NE VEUT PAS gagner, Malek Boutih l'a avoué : la postion d'opposant va très bien au parti socialiste.
Il faut encore que DDV affine son discours sur l'Europe et il me semble que, sans se rallier pleinement aux idées de Dupont Aignan, un positionnement plus critique de cette Europe libérale devrait répondre aux interrogations des Français.
Quant à Bayrou... en ma qualité de sympathisant et électeur du Modem, je considère maintenant que Bayrou n'a qu'un réel adversaire et c'est Bayrou lui même : son rêve de se positionner en permanence pour la présidentielle, quelque soit l'élection, lui a fait perdre sa crédibilité. On sent qu'il ne pense qu'à çà... et çà discrédite son discours.
On sait bien que tous les hommes politiques ont des ambitions personnelles. Mais, même si on croit peu aux discours de nos politiciens et à leur engagement au service des français, on attend d'être rassuré par des promesses et des convictions d'être "à notre service" pour que nous, électeurs, allions le coeur serein mettre le bulletin dans l'urne. Ce qu'a su faire Sarkozy lors de la reconquête de l'UMP (souvenez vous comme il a été hué après sa trahison de Chirac) puis pendant la campagne.
Rédigé par : Reno.th | 06 novembre 2009 à 01:31
Si Sarko tourne mal au point d'être vraiment inquiété par DDV/NDA ou autres, il y aura une réaction au sein de l'UMP, et ce sera sans doute Copé l'alternative en 2012.
NDA ne souffre pas d'être trop anti européen, il souffre de ne pas l'être assez, ou de vouloir ménager chèvre et choux.
Il ne s'agit pas forcément d'annoncer une sortie immédiate de l'UE, il s'agit d'annoncer un programme ambitieux, impliquant notamment que la France reprenne son siège à l'OMC. On verra bien ensuite ce que ça peut entraîner comme conséquence vis à vis de l'UE.
Je ne vois pas bien quel serait l'intérêt d'une victoire d'un atellage DDV/NDA/Bayrou quel qu'en soit le bénéficiaire si c'est au final pour "lutter contre les déficits". De ce seul point de vue du cadrage macroéconomique, je suis plus rassuré par Guaino à l'Elysée que par la perspective de voir Peyrelevade lui succéder.
Rédigé par : edgar | 06 novembre 2009 à 11:07
Edgar, vous êtes sévère. :-)
Evidemment, si vous sortez des casseroles comme Peyrelevade, personne ne peut sérieusement imaginer de voter pour Bayrou.
Rédigé par : Archibald | 06 novembre 2009 à 12:15
@ Malakine
1- Pourquoi serais-je forcément dans un shéma de type 21 avril ? En plus, il est assez cavalier de dire que le 21 avril de 2012 serait favorable au PS cette fois-ci étant donné le précédent… Pour moi, c’est s’il y a DDV et Bayrou que le PS a une chance d’être au second tour (j’avais fait un papier sur le sujet il y a quelques mois). La présence de NDA aura moins d’impact. Je comprends que nous avons un point de désaccord sur le degré de priorité entre remplacer Sarkozy dès 2012 (ce que faciliterait une démarche unitaire de ses opposants) et défendre nos idées. Pour moi, du moment que l’alternance (à Sarkozy) n’en serait une que sur la méthode et pas sur le fond (économique et européen), alors la priorité devient la défense de mes idées. Je n’ai pas envie de voter à nouveau pour un candidat du système en 2012, comme en 2007.
Sur l’épaisseur de NDA, gros désaccord. Bien sûr, Villepin parle remarquablement bien, mais NDA, lui, a une épaisseur intellectuelle sur les sujets qui importent aujourd’hui. Il lit Lordon et compagnie. Bref, lui cherche à comprendre ce qu’il faut faire pour faire tourner rond cette planète et cela lui donne une épaisseur largement supérieure aux autres. Attention à ne confondre la forme et le fond.
2- Faux : je souhaite une alternative mais je ne suis pas prêt à tout sacrifier pour y arriver.
3- Comme je l’ai expliqué dans mon précédent commentaire, à titre personnel, si nous n’arrivons pas à mettre en place un protectionnisme européen, je suis pour une démarche qui sorte du cadre de l’Europe à 27 dans laquelle nous sommes, que ce soit solo ou avec un petit groupe. Il me semble que nous sommes d’accord. Il me semble que la différence entre nos deux positions est seulement que tu ne crois pas du tout à la solution européen, alors qu’il me semble que si la France et l’Allemagne tapaient du poing sur la table (avec d’autres dirigeants bien sûr), nous pourrions imposer un changement.
4- Non, je ne suis pas pour une élection de Sarkozy en 2012. Tu peux relire le grand choc. A la limite, je préférerai presque Bayrou, comme ça les électeurs comprendraient que PS, UMP et Modem, c’est la même chose sur la globalisation.
Ce qui m’intéresse, c’est de savoir comment faire en sorte pour que quelqu’un dont je partage les idées arrive au pouvoir un jour. Je crois que cela sera très dur en 2012, à moins d’une nouvelle crise économique très rapide (ce en quoi je ne crois pas). Du coup, je raisonne à horizon 2017. Et pour moi, il vaut mieux que NDA se présente en 2012 pour préparer 2017.
S’il ne se présente pas en 2012, j’ai peur qu’il soit marginalisé et que le seul qui se profile pour 2017 soit Copé si Villepin ou Bayrou n’ont pas gagné en 2012 et sinon que ce soit une nouvelle candidature Villepin ou Bayrou qui repousse la véritable alternance à 2022…
NDA pourrait bien sûr être ministre de Villlepin, mais cela n’est pas sûr. On ne sait pas quel poids il aurait. Ce parcours me semble finalement plus aléatoire qu’une candidature. Après tout, il ne serait pas sûr de traverser le désert. Si le duel Bayrou / Villepin se clarifie rapidement, NDA pourrait leur apporter ses voix au 2nd tour face à NS (à mon avis, le PS sera très bas du fait de la fracture entre royalistes et anti-royalistes).
Bon, je tire des plans sur la comète, mais il me semble qu’une campagne présidentielle de NDA serait ce qui peut arriver de mieux pour nos idées. Nous devons prendre date pour la prochaine crise…
5- Parce que, pour l’instant, nous ne sommes pas vraiment d’accord sur l’Europe ou l’économie…
6- Ce scénario n’est pas sûr, mais il a ses chances…
Rédigé par : Laurent Pinsolle | 06 novembre 2009 à 13:01
@ Ryan
Je suis assez d'accord sur l'impact du discours de l'ONU qui demeure assez fort. Toute proportion gardée c'est un peu l'appel du 18 juin version moderne ... Même si certains disent que le non à la guerre c'est plus du Chirac que du Villepin.
Il ne faut pas surestimer la conversion de DDV au protectionnisme européen. Certes, il a invité Todd à la conférence sur les revenus en décembre 06, mais depuis je l'ai entendu dire "le protectionnisme c'est la guerre" ou une autre connerie bien outrancière de ce genre. L'obsession de DDV c'est la grandeur de la france dans le monde. Les moyens c'est secondaire. Ca peut aussi bien être le protectionnisme ou n'importe quel élément de politique alternative ... comme la plus élémentaire politique de compétitivité à l'allemande.
Pour Bayrou, voir mon dernier billet, la sociologie de son électorat me semble quand même pas super de gauche. Il a un coeur très petit bourgeois agrémenté d'un vaste électorat flottant et peu politisé.
@ Sangaku
Une candidature non affilié PS ou EE ? Tu penses à qui ? Et tu as compris que les candidatures seraient ouvertes à des personnalités non encartées ?
@ reno
Parfaitement d'accord. J'ajouterais que je sais de source sûre, qu'il se contre fout des élections régionales. Autant dire qu'il se contrefout du Modem, car un parti sans élus locaux c'est comme une entreprise sans actionnaire ou un club de foot ou une télévision sans annonceurs.
@ Edgar
Je reconnais que la question se pose de l'intérêt d'avoir une nouvelle droite au pouvoir si elle n'est pas au service d'un autre projet. Mais comme je répondrais à Laurent, tout dépend de l'analyse que l'on fait du sarkozysme. Si on pense qu'il faut au mieux dans les circonstances actuelles, alors effectivement, on peut le garder. Je sens qu'on n'a pas fini d'avoir ce débat.
Assez d'accord sur NDA. Son discours sur l'Europe en juin n'était pas clair ni bien mobilisateur. Trop daté et contradictoire.
Rédigé par : Malakine | 06 novembre 2009 à 14:33
@ Laurent
Tu es dans un schéma type 21 avril simplement parce que tu considères l'élection présidentielle comme une tribune pour porte parle de famille de pensée.
A qui d'autre qu'au PS et donc in fine a Sarkozy veux tu qu'un émiettement de l'offre au 1er tour profite ?
Il me semble que personne n'a contesté l'épaisseur intellectuelle de NDA. Manifestement, il lit, il réfléchir et est à l'écoute des idées nouvelles. On discute seulement son poids politique qui le condamne à faire de la figuration. Pour jouer dans la cour des grands dans une présidentielle, il faut être présidentiable. Or, il ne l'est pas, simplement parce qu'il n'a jamais été autre chose que député-maire.
2- Vrai ! Tu as répondu sur laternative et non sur l'alternance. Tu viens de dire au 1 que tu te fous d'une alternance s'il n'y a pas d'alternative.
3- Oui on est d'accord, totalement d'accord. Sauf que moi, je ne crois plus du tout à la possibilité de faire bouger l'allemagne, ni à capacité pour l'UE 27 de gérer une politique protectionniste ou alternative.
4- Tu vois quand même que si tu te fixe 2017 comme horizon, il y a quand même un débat possible sur la meilleure méthode pour y parvenir. Mais tu ne m'as pas répondu pour les législatives de juin 2012 ? Il fait quoi dans sa posture solitaire ? Il négocie l'absence d'un candidat UMP ou renonce au palais bourbon ?
5- Tu as une attitude de puriste et d'idéologue campé dans ses certitudes. Tu sais ou cela conduit ... A demeurer dans des groupuscules aux idées pures mais marginales. Franchement, je ne comprends pas. Il me semble que cette attitude n'a pas grand chose de gaulliste.
Pour moi l'enjeu c'est d'avoir à l'Elysee un chef d'Etat qui sera prêt à la rupture lorsque la deuxième étape de la crise viendra : un vrai homme d'Etat, courageux et lucide qui a le sens de l'intérêt national. On sait que ce ne sera jamais sarkozy. Le jour où la crise des finances publiques arrivera, c'est le genre à tailler dans les dépenses et à envoyer l'armée mater les manifestations. Des hommes d'Etat à la hauteur du défi qui se présente, je n'en vois que deux : Villepin et Védrine.
Et personnellement je me contrefous d'avoir la possibilité de voter en 2012 pour un candidat proche de mes idées mais qui ne fera que 1.5% Je ne voterais d'ailleurs certainement pas pour lui, mais plutôt pour celui qui sera véritablement apte à relever le défi. S'il y en a un ...
Rédigé par : Malakine | 06 novembre 2009 à 14:51
N'oubliez ps la possibilité d'une candidature de DSK...
Je sais, il est désespérant de conformisme (ce n'est pas pour rien qu'il est le directeur du FMI...) et il n'a d'autres repéres que son ambition (qui est grande) et ses appétits (qui ne le sont pas moins...).
Mais, si l'on est en 2011 dans une situation ou Sarkozy s'est rendu insupportable alors, il risque bien d'être par défaut le candidat du PS. Il est clair qu'il irrite aujourd'hui un nombre grandissant de personnes.
En fait, la seule chose que l'on peut dire aujourd'hui c'est qu'il y a pour l'instant un grand espace ouvert à droite comme à gauche dans la perspective de cette élection. Il n'y a pas de "candidat évident", et ce dans aucun des camps.
Cela peut permettre de pousser à un candidat qui rassemblerait au-delà des courants traditionels, mais cela laisse une marge certaine pour toute opération de promotion médiatique.
À noter aussi que Ségolène Royal ne figure pas dans le classement. Or, elle a un électorat...
En fait, je pense qu'un jeu de dissuasion réciproque risque de se mettre en place entre Royal et DSK. Mais, tout risque de se jouer une nouvelle fois dans un jeu médiatique.
Aussi, pour l'instant, je pense qu'il est plus important de donner du contenu que de parler d'un ou de plusieurs candidats.
Amitiés
JS
Rédigé par : sapir | 06 novembre 2009 à 14:52
DSK est un candidat par défaut... si personne n'est apte à se présenter de façon crédible au PS, alors oui, on fera appel à DSK, ne serait-ce que pour donner l'illusion que ce parti a encore de l'ambition... mais je n'y crois pas.
Le PS, depuis toujours, est une coalition d'ambitions qui n'ont comme point commun que de vouloir se positionner comme incontournable du parti... l'ambition s'arrête généralement là. Ils ne veulent pas le pouvoir : c'est prendre des responsabilités, des décisions impopulaires, se faire huer... pour quel gain ???...
Député ou sénateur ET président de région est un statut bien plus confortable.
Rédigé par : Reno.th | 06 novembre 2009 à 17:59
Réponse à Malakine,
1- Deux points : pour que NDA devienne présidentiable, il ne serait pas mauvais qu’il se présente aux présidentielles de 2012…. Ensuite, tout dépendra du shéma de 2012 qui reste très incertain : quel candidat pour le PS ? Dans quel état sera le PS après la primaire ? Et pour moi, l’enjeu majeur se joue sur le duel DDV-Bayrou. C’est entre les deux que se jouera le destin de cette élection (encore que DSK a également ses chances).
2- Non, je ne me fous pas de l’alternance. Je souhaite que Sarkozy soit battu en 2012. Simplement, pour moi, l’alternative est plus importante que l’alternance. Je suis surpris que ce ne soit pas ton cas également.
4- D’abord, une candidature au premier tour de NDA en 2012 ne changera pas forcément l’issue du premier. Ensuite, il peut apporter son soutien à un candidat du second tour et rejoindre une majorité (ou une minorité), négocier des places pour les législatives… Se présenter au 1er tour en 2012 ne signifie pas forcément rester tout seul après… De toutes les façons, je crois qu’il est aujourd’hui assez fort sur Yerres pour ne pas risquer de perdre son siège.
5- J’avoue être surpris par ta position. Bien sûr qu’il nous faudra un Homme d’Etat pour affronter la 2ème étape de la crise, mais s’il est équipé du mauvais logiciel et qu’il pousse vers plus de mondialisation et plus de libéralisme, alors il nous mènera dans la mauvaise direction. Paradoxalement (et même si je souhaite la défaite de Sarkozy en 2012), comme le soutient même Lordon dans son dernier livre, le bougisme de Sarkozy pourrait paradoxalement plus facilement le pousser à prendre de bonnes solutions dans une 2ème étape de la crise (même si cela demeure hautement hypothétique) qu’un DSK. Je précise que cela ne signifie pas que je préfère NS à DSK.
La France et le monde ont vraiment besoin d’une alternative économique. Je ne crois pas que ce soit en favorisant des personnes qui sont fondamentalement opposées à cette alternative qu’on arrivera à quelque chose. Si le Général était un pragmatique et un réaliste, il était autant un idéaliste, comme le montre le 18 juin, son attitude sur la 4ème République et mille autres exemples.
A un moment, les compromis avec ses convictions deviennent des compromissions.
@ J.Sapir
Clairement, DSK a de grandes chances. L'étoile de Ségolène Royal palit, aucun autre socialiste n'émerge et la concurrence entre DDV et FB pourrait assurer sa présence au second tour sans le moindre effort.
Après, cela sera une calamité économique tant son logiciel est le même que celui qui nous a mené dans le mur.
Rédigé par : Laurent Pinsolle | 07 novembre 2009 à 15:26
@ Laurent Pinsolle
Tu te vois voter pour DSK? Moi pas. Je crois qu si un second tour opposait DSK à Sarkozy, je ne pourrais évidemment pas voter pour Sarko, mais j'espèrerais secrètement qu'il le batte. Pour quelqu'un qui, comme moi, peut encore préférer la gauche à la droite, DSK est une calamité.
Cela dit il pourrait faire un bon score chez ceux qui, à droite, souhaiteraient un candidat plus présentable que Sarkozy. Donc les classes moyennes supérieures surreprésentées dans les sondages qui servent maintenant à départager les candidats avant qu'ils ne se présentent.
Rédigé par : Archibald | 07 novembre 2009 à 16:16
L'obsession de la présidentielle et le "pousse toi de là que je m'y mette" sont à mon avis indépassable dans le cadre institutionnel actuel (5e république + quinquennat + inversion de calendrier). Dans ce système, plus de coalition, de ticket, d'alliance ou d'équipe! Sarkozy a gagné parce qu'il avait un parti au garde-à-vous derrière lui! Créée en réaction au régime des partis, notre république est devenue ironiquement "le régime du parti (présidentiel)". Le mythe de la rencontre d'un homme et du peuple est une vaste escroquerie!
Je pense qu'il est temps de faire le bilan de ce système: il favorise les égocentriques qui ne reculent devant aucune trahison et défavorise ceux qui croient aux coalitions et au travail en équipe. Le fait d'espérer que celui qu'on élit sera capable grâce à ses capacités hors du commun de compenser les défauts du système et de limiter son propre pouvoir est totalement irrationnel!
Penser que les hommes politiques puissent "réapprendre à jouer collectif", comme tu le dis si bien, dans le carde actuel me semble un vœu pieu.
Rédigé par : Aluserpit | 07 novembre 2009 à 22:14
Missile Pasqua sur son rail de lancement.
Vieille arme, mais éprouvée...
10; 9; 8....
Rédigé par : ETDAS | 12 novembre 2009 à 13:18
@ Malakine
Ce n'est pas de l'idéologie que de penser que le programme compte plus pour vaincre Sarkozy en 2012 sinon les électeurs peuvent se dire que l'original vaut mieux que la copie! Vous oubliez que contre toute la classe politico-médiatique le Non à l'Europe néolibérale a triomphé un certain 29 mai 2005, donc il est faut de dire que sur les idées que je propose nous ne ferions que 5% parce ce qui compte ce sont les électeurs et pas forcément telle ou telle formation politique sclérosée comme le PS,néolibérales et européistes comme Europe-écologie et le Modem. LE front de Gauche avec moins de 6 moins d'existence a fait 6% aux européennes, dommage que le NPA s'entête dans une opposition systématique même si je comprends ses réserves: l'Union est un combat!
Cela dit De Villepin peut incarner une opposition à Sarkozy il lui faut se doter d'un programme pour être crédible.
Comme vous le constatez je suis ouvert à toutes les possibilités mais pas à n'importe quel prix: pas pour Bayrou ni pour DSK qui ne sont que des roues de secours d'un néolibéralisme et d'un européisme en crise. Une alternative politique, une vraie pas une alternance!
Rédigé par : cording | 24 novembre 2009 à 09:44