En juin 2006, il y a de cela un peu plus de
trois ans, je publiais dans la revue
Perspectives
Républicaines l’article qui suit. La crise actuelle, que j’annonçais, ne le
rend que plus actuel.
Cette crise a provoqué des écarts sur les
taux d’intérêts des pays de la zone Euro qui remet en cause ce qui était en
réalité le seul acquis de cette zone, soit l’homogénéisation du marché des
dettes, qui était survenue depuis 2000. Après une période ou les écarts de taux
ont atteint plus de 300 points de base (en fait 399 points sur la dette
irlandaise), nous connaissons sur ce front une
accalmie. Cet éclatement avait résulté de la dégradation de la note sur la
dette espagnole, puis, de proche en proche, sur la Grèce, le Portugal,
l’Irlande et l’Italie.
Aujourd’hui, les écarts entre le taux
d’intérêt de l’Allemagne et celui de l’Italie atteint les 150 points de base
(soit 1,5%). Mais, le processus de convergence semble bien avoir été brisé par
la crise. L’émission de dérivés au futur sur la dette italienne, ce qui avait
été suspendu depuis 1999, nous indique bien que les opérateurs anticipent de
nouveaux troubles sur ce marché des titres publics. Le fait que l’Italie soit contrainte de
procéder à nouveau à ce type d’émission montre que l’Euro a cessé de jouer son
rôle de bouclier.