En période électorale, un analyste politique devrait exclusivement s’intéresser aux programmes et aux stratégies de campagne, et ne pas passer son temps, comme c’est trop souvent le cas, à commenter les évolutions des sondages en deçà de la marge d’erreur. C’est donc avec quelques scrupules « déontologiques » que je vais entreprendre un examen des derniers sondages, car ceux-ci indiquent un phénomène curieux, pour ne pas dire inexplicable.
Dans la dernière étude BVA, les listes Europe Ecologie font jeu égal avec les listes du Modem à 11%. Elles les devancent même dans l’étude TNS Sofres avec respectivement 13,5 % et 11%, avec un mouvement de vase communiquant assez violent (+2,5 %/-2 %) entre ces deux listes depuis la dernière vague.
En elle-même, la percée des listes écologistes en pleine crise économique constitue une surprise, pour ne pas dire une anomalie. Mais ce qui attire le plus l’attention c’est l’incapacité manifeste du parti de François Bayrou à attirer cet électorat, pourtant très proche du sien et que tout le prédisposait à capter.