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18 mai 2009

Commentaires

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yann

@Malakine

Au moins on ne peut pas t'accuser de caresser tes lecteurs dans le sens du poil si l'on se réfère au récent sondage que tu avais fais pour les élections et où le front de gauche arrivait largement en tête.

Sinon je ne parlerais que de ta remarque sur le FG parce que les deux autres sont tout simplement sans intérêt, sans vouloir offusquer leur éventuelles électeurs. Le parti de Mélenchon a le même problème que le PS ou le PCF finalement, la maladie endémique de la gauche à savoir l'incapacité à accepter des divergences même mineur pour atteindre un objectif politique. On en avait parlé avec RST ce que tu dis sur le FG confirme les propos que j'avais tenu sur le blog de RST:

http://ecodemystificateur.blog.free.fr/index.php?post/2009/05/12/Nicolas-Dupont-Aignan-et-Jean-Luc-M%C3%A9lenchon-font-alliance-pour-l%E2%80%99Europe2#comments

(voir le premier commentaire)

Les électeurs de gauche (surtout les militants) n'arrivent à des accords qu'avec un programme monolithique, en cas de tension et de volonté d'imposer une position commune forte le parti se divise et explose. Les dirigeants sont alors obligés de simplifier les programmes et de les agglomérer, même en cas d'antinomie, ce qui produits ces textes insipides et contradictoires qui n'ont finalement aucune chance de réellement convaincre les électeurs. Le FG ne fait que rééditer l'éternelle émiettement des politiques de gauches, ils ont ajouter du désordre au désordre.

baloo31

Bonne analyse, je suis plutôt d'accord.

Pour les écolos, ils surfent actuellement sur l'écologiquement correct, comme il existe un politiquement correct. Ils ont reçu un puissant renfort du GIEC dont j'ai du mal à comprendre les motivations profondes. S'agit-il de brider les pays en voie de développement qui récupèrent les industries polluantes et les emplois avec ? S'agit-il, comme vous le dites, de préparer les peuples occidentaux à la régression sociale ou s'agit-il de la mise en place d'un nouveau contrôle social basé sur la culpabilité individuelle ? En tous les cas les scientifiques et les écolos prennent une lourde responsabilité car les classes dirigeantes leur refileront le mistigri sans complexe si jamais ça tourne à la farce et que les prévisions apocalyptiques se révèlent des pétards mouillés.
Pour le Front de Gauche, je répète ce que j'ai dit déjà ici, il est noyauté par le PCF qui cherche désespérément à sauver ce qu'il reste de son appareil d'élus, quelques milliers, je crois, et peser ainsi sur le PS pour les futures négociations électorales. Disant cela, je ne met pas en doute la sincérité de Mélenchon, bien sûr.
Pour le NPA, nouveau nom de la LCR, c'est l'habituelle tactique de l'entrisme dans tout ce qui bouge pour n'importe quelle revendication, même simplement médiatiquement, en gros à la recherche du prolétariat perdu et si on ne le retrouve pas, on prend tout ce qui ressemble vaguement à un opprimé.
Il faut se rendre compte que tous ces partis souffrent terriblement du vieillissement des cadres et de leur embourgeoisement(dans le sens puisque les masses ne sont pas au rendez-vous de l'histoire, il faut bien gagner sa croûte et en général cela se passe pas trop mal).
Cela dit, il faut être quand même indulgent, il n'y a pas d'alternatives actuellement, le bon peuple ne dévoile pas ses opinions réelles. Je pense, pour finir sur une note d'espoir, qu'une véritable alternative radicale portée par le peuple balayera immédiatement ce fatras et mettra ces militants sincères, je n'en doute pas, face à leurs responsabilités "Vous voulez changer le monde, hé bien, faites-nous des propositions CONCRETES !).

Malakine

@ Yann

Mais j'ai été le premier déçu. Je m'apprêtais à voter pour eux, parce que j'ai beaucoup d'estime pour Mélenchon et aussi pour réveiller le PS. Maintenant je ne sais pas ... Tu me connais. J'ai le goût des constructions intellectuelles et des programmes bien fait. Quelle déception ! Heureusement pour le PG personne ne lit les programmes. Le leur est une cata. Même la déclaration de principe du PS était mieux foutue.

@ Baloo

Le phénomène écolo mériterait d'être analysé en profondeur. Ca signifie probablement quelque chose sur l'évolution de notre société. Dans cet article je les présente comme un symptôme de la crise (au moins dans sa dimension intellectuelle) mais on peut y voir aussi une idéologie d'accompagnement du libéralisme. Je ne sais pas. Il faut réfléchir à ça.

Sur le FG, ton interprétation ne tient pas. C'est Mélenchon qui a fait beaucoup de concessions programmatiques pour souder sa coalition. A mon avis, il a eu grandement tort de rechercher à rassembler des partis qui ne représentent rien. Que le PC veuille sauver ses élus, ça se comprend et c'est légitime. Mais c'est pas en intégrant les lambeaux de doctrine qui leur restait dans le programme de Mélenchon que ça va aider à leur sauvetage.

En tout cas, on peut constater que Mélenchon n'a pas réussi une OPA sur le PC et qu'il n'a en rien commencé le début d'une rénovation doctrinale à la gauche de la gauche. Il a peut-être un leadership personnel mais pas (encore?) un leadership programmatique et conceptuel. Enfin ... J'ai peut-être tort de lui préter une densité intellectuelle. La suite nous le dira

Je n'ai pas compris ta conclusion. Tu dis qu'il n'y a pas d'alternative (ce en quoi je te rejoins) mais tu annonce ensuite un mouvement qui viendra du peuple. Pour ma part, j'aurais plutôt tendance à dire que les propositions devront dabord être conceptuelles avant d'être concrètes. On le voit à la lecture de tous ces programmes. Maintenant j'espère ne pas arriver au même constat désespéré après l'analyse des projets des souverainistes.

archibald

@ Malakine

Ce que vous dites sur Mélenchon et le PG m'a un peu fait peur, car j'ai eu l'impression d'être votre clone (quelques années de moins, je crois) ;-)

Je ne regardais certes pas beaucoup les programmes, car pour cette élection ils ont quelque chose d'irréel (volontairement ou non), puisque personne n'est d'accord pour réorienter l'Europe (d'où, sans doute, le score correct de l'UMP dans les sondages, le corps électoral ayant aussi horreur du vide).
Mais on peut quand même être un peu exigeant, et déjà la volonté de s'allier au NPA était de mauvais augure. Il n'y a que des ex-tout-ce-qu'on-voudra pour croire que le soixante quinze millième comité Ramulaud pourra proposer une alternative crédible. Et je n'aime pas beaucoup que l'on fasse de la campagne contre le TCE l'alpha et l'omega de l'action politique. Bien qu'ayant voté (pour une fois) non, je ne me suis jamais reconnu dans le "nonisme", et dans les incantations qui lui servent de substitut de programme - en général, il suffit que je lise que l'Europe doit être "plus sociale", plus ceci, moins cela, pour que je détourne le regard. En rester à ce degré de généralité, c'est vraiment se moquer du monde.
Le Front de gauche avait le choix entre Sapir, Gréau d'un côté, les alters de l'autre, il a été incapable de faire un choix, apparemment - il est vrai que les gauchistes sont naturellement d'accord avec les néo-libéraux: le protectionnisme, c'est Hitler. Si je vote pour Mélenchon, ce sera vraiment par défaut.

archibald

Ce que je viens de noter n'enlève rien aux qualités de tribun de Mélenchon, que j'aime assez dans les débats.
Mais il appartient à cette vieille école politique qui considère que l'identité politique est en soi un programme.

RST

@ Malakine
Merci pour cette analyse. Cela m’évitera de lire les programmes (en supposant que je comptais le faire) et surtout cela me conforte dans mon choix de soutenir NDA et donc DLR. L’ordre est important car c’est vraiment la personnalité de NDA qui m’inspire.
Me considérant plutôt de gauche, j’avais d’une certaine façon, mauvaise conscience. Yann, dans le débat qu’il mentionne dans son commentaire, en avait fait disparaitre une grande partie et tu finis pas m’enlever tout complexe.
Au sujet du débat que nous avons eu avec Yann chez moi, je ferai une remarque : Mitterrand avait réussi à imposer l’unité à la gauche. Mais c’est vrai que lui-même n’était pas de gauche !

Dans ta critique d’ Europe écologie, il me semble percevoir une certaine "méchanceté" ou tout au moins, une absence totale d’indulgence de ta part liée à ton histoire personnelle. Je me trompe ou tu en profites pour solder des comptes ?
Tu as vu que sur Marianne2, Cohn-Bendit fait lui aussi dans la victimisation ?

Sur le Front de Gauche, ta description me rappelle ATTAC : un grand fourre-tout qui prétend traiter de tous les sujets et rassemblant des gens dont les positions peuvent être aux antipodes mais qui font semblant de ne pas s’en apercevoir … ouvertement.

Pour le NPA, j’ai toujours eu le sentiment que c’était … un mal nécessaire.

Malakine

@ Archibald

On se rejoint effectivement dans nos analyses. J'aime beaucoup la formule : cette vieille école politique qui considère que l'identité est en soi un programme" A cela s'ajoute le problème que l'identité de gauche ne signifie plus grand chose pour une grande partie du corps électoral. Il faut vraiment avoir milité dans les années 70 pour que cette identité dise encore quelque chose.

@ RST

Mon histoire personnelle me rendrait méchant à l'égard des écolos ? :-) Non ! C'est de l'histoire ancienne. A l'époque les écolos étaient des gentils utopistes plein de bons sentiments. Il me semble que l'écologie a muté ces dernières années avec le thème de la décroissance. C'est quelque chose que je n'arrive pas encore bien à analyser mais pour moi c'est quelque chose de nouveau. Franchement, je n'arrive pas du tout à admettre que l'on assimile la crise économique actuelle (qui tu me l'accorderas est un évènement historique majeur) à une pseudo crise écologique dont on parle sans jamais l'avoir encore rencontré ! C'est soit du délire, soit une dégénérescence de la pensée. Carrément pathologique.

Tu crois vraiment qu'ils ne s'aperçoivent pas de leurs contradictions. Je suppose que la rédaction de leur programme à 18 mains n'a pas du être chose facile. Au final ils ont du se dire que les incohérence n'étaient pas grave du moment qu'ils pouvaient faire campagne sous la même bannière. L'unité a prévalu sur l'identité.

Un mal nécessaire ? Pourquoi donc ??

Gracques

Un "vite dit" :
- sur l'idéologie écologique et son danger d'accompagner un "ultra liébralisme" de pénurie , un livre d'ado amateur de science fiction me revient en mémoire : "RAVAGE" de Barjavel écrit en 1943 . Un retour a la terre apres une catastrophe, Pétainiste anti "lumières" et anti technologie . L'anti Humanisme de l'écologie a toujours été présent.

-Néanmoins , vous me paraissez tous essayer de prendre en considération le "réel". Pouvez vous réellement croire que les travaux du GIEC soient de la "soupe" ? Franchement , même si des critiques ou des doutes peuvent et doivent survenir sur ces travaux (c'est de la recherche donc contradictoire) , écarter ces conclusions d'un revers de main me parait ressortir de l'aveugelement.

Avez vous exploré le site Manicore.com de Jancovici (conseiller de Nicolas Hulot)? Ce type est sans nuance (par "pédagogie" ou par sa formation d'ingénieur?) mais percutant me semble t il. Son dernier pamphlet "cest maintenant" est a mettre en parrallèle avec TODD et "apres la démocratie".

En conclusion : Le danger "anti-humaniste" de l'écologie ne doit pas nous empecher de nous coletter avec le changement climatique et la répartition des ressources énergétiques et géologiques de manière plus générale.

Malakine

@ Gracques

Les thèses des néo-écolos c'est surement le sujet que j'ai le plus travaillé cette année. J'ai notamment lu le dernier bouquin de leur gourou Jancovici. J'aurais du d'ailleurs en faire une note de lecture, car même si le bouquin est très intéressant il ne m'a pas convaincu du tout et il m'a fait peur !

Certes, il y a le changement climatique. Et encore, en soi, est-ce l'annonce de l'apocalypse imminente qui devrait nous conduire à passer en mode "économie de guerre" (expression de Jancovici) ? Je vois ça plutôt comme une redistribution des cartes avec des zones qui y gagneront et d'autres qui y perdront.

La vraie question c'est celle de l'épuisement des ressources. Pour les décroissants, l'équation est simple : Toute activité économique consomme des ressources. Donc la croissance se traduit par un pas de plus vers la pénurie définitive. Je dirais même toute croissance, car ils ne croient ni au concept de développement durable, ni à la croissance verte, ni à la possibilité de réorienter la demande vers des produits plus propres. C'est l'activité économique elle même qui est l'ennemi. Cela est d'ailleurs à rapprocher de la sortie de Cochet sur la natalité. Pour lui aussi, l'ennemi c'était ni plus ni moins que l'humanité elle même.

Or si on a un vrai problème avec l'énergie fossile, l'équation : Plus de revenus = plus de consommation (matérielle ou immatérielle) = un pas de plus vers la pénurie des matières premières me semble ni démontrée, ni juste. Dans ces exemples, il s'appuie sur une économie entièrement basée sur l'exploitation de ressources matérielle non renouvelables et finies (le bois et les poissons) Heureusement nous n'en sommes plus là ! On ne peut pas faire l'impasse, ni sur l'économie des services (qui ne consomme rien ou si peu), ni sur le recyclage qui doit apporter une réponse à la finitude des ressources géologiques.

En tout état de cause, je continuerais à regarder ceux qui affirment que nous ne vivons pas une crise économique mais une crise écologique comme des mecs qui délirent et des fous dangereux !

Malakine

Pour appuyer ma thèse selon laquelle les néo-écolos sont les idiots utiles du néolibéralisme, voici l'intro de la dernière note de Patrick Artus datée d'aujourd'hui :

"Fondamentalement, la crise vient de l’usage de l’endettement pour accroître la capacité à dépenser des ménages. Bien sûr, l’exigence de rentabilité forte du capital, la confection liée d’actifs financiers complexes jouent un rôle, mais la cause sous-jacente de la crise est bien le désir d’accroître la demande des ménages.

Le besoin de progression de la consommation et des achats de logements est soutenu par les entreprises à la recherche de marchés ; mais il vient aussi des souhaits des consommateurs qui désirent acquérir les biens nouveaux mis sur le marché. Le problème est que, dans beaucoup de pays, les revenus (salaires) seuls ne permettent pas à la dépense des ménages d’avoir la progression souhaitée par les ménages eux-mêmes compte tenu de l’offre de nouveaux biens.

Une question importante pour le futur est donc celle du comportement des consommateurs : s’ils n’acceptent pas de restreindre leurs besoins de biens nouveaux et d’avoir un niveau réel de consommation, en faible hausse et si par ailleurs les gains de productivité et les délocalisations restent sur leurs tendances antérieures, un conflit impossible à résoudre entre les revenus et la demande de dépense des ménages va apparaître dans beaucoup de pays."

La stabilité du capitalisme exige donc désormais que le consommateur occidental sache modérer sa soif de consommation car on ne pourra jamais le payer suffisamment pour satisfaire ses désirs ! Et pour cela une nouvelle idéologie arrive à point nommée : LA DECROISSANCE ECOLOGIQUE !

PeutMieuxFaire

Je me risque à une prédiction : aucun programme ne trouvera grâce à vos yeux ! ^^

Néanmoins, c'est une performance et cela tient peut-être du perfectionnisme d'analyser tous les programmes, même les pros (les journalistes de profession ou les politiques) ne s'y lancent guère, avant de voter.
Vous cherchez, dans ces programmes, LA réponse globale et cohérente à la crise. Pensez-vous qu'il y a la tête des partis politiques des responsables qui se sont investis au moins autant que vous dans cette recherche ? Vous le dites d'ailleurs, résultat de compromis, le programme n'est qu'un outil pour capter des voix diverses.

Je me contenterais probablement d'exprimer un "vote de réveil", car c'est en définitive ainsi qu'il sera interprété. Notez que votre "banc d'essai" critique m'oblige quand même à lire sérieusement un programme, celui d'"Europe écologie" ; "idiot utile" ça interpelle !

Gracques

BRRRR quelle véhémence ! ;0), mais je comprend très bien , j'ai horreur de la culpabilisation.

Bon très sérieusement , je pense que Jancovici nous met en garde d'une manière brutale contre le danger de la pénurie ( ou contre le danger climatique si l'on utilise massivement le charbon) pour lui la conséquence c'est la fin de la démocratie et le partage autoritaire (et donc inégalitaire) de la pénurie.
Contairement a Yves Cochet je ne l'ai pas entendu proner la fin des bébés européens pour "faire de la place".

En fait je pense (aux vues de son cour aux "mines" cf le site) que son propos est de nous faire comprendre que les trente/cinquante prochaines années vont être celles d'un "goulot" d'étranglement entre le problème climatique (qui peut etre nié et en utilisant massivement le charbon , tout va bien) et le changement technologique. A ce propos , bien noter que Jancovici est PRO NUCLEAIRE , pour lui impossible de s'en sortir sans cette ressource, même limitée a peu de pays.

Quant à la société de "service" pour le momment je reste dubitatif , pour CARICATURER : les sociétés les plus developpées et les plus "tertiaires" sont celles qui compte le plus de véhicules et de réfrigérateurs par personnes.
La question est bien l'adaptation sociale (par voie démocratique) et technologique a ces défis dont un autre qui est toujours en arrière plan : comment partager les ressources géologiques (et énegrgétiques) avec la Chine et l'Inde ? sans guerre cela va sans dire !
A ce propos , le discour de l'agence des pays consommateurs de pétrole (son sigle ne me revient pas. "IAI" ?) s'est infléchie ces dernières années et admet que l'on pourra difficilement dépasser l'ordre de grandeur de la production actuelle (position d'avant crise).

En fait , je ne sais pas si Janco est très populaire chez les "écologistes" , mais pour moi on ne peut ignorer les points qu'il soulève dans le débat sur la crise économique actuelle.
Fondamentalement , tout le discour sur l'"économie verte" n'est pas pour moi un faux débat en prennant en compe les paramètres suivants :
- developpement de technologies "économes" et non mondialisées (batiment, mais avec grosses nuances !) Urbanisme et transports.
- developpement d'une agriculture a la foi performente et acceptée socialement (problème des OGM et de l'industrialisation de l'agriculture)
- Transfert de ces technologies vers la Chine et Inde pour éviter un choc , non des civilisations , mais simplement des intérets.

Pour résumer a mon sens une société developpée démocratique (différente donc d'une vision dangereuse ET utopique d'une société agropastorale égalitaire et démographiquement stable a faible niveau) ne peut exister sans production matérielle et énérgétique abondante.
Et là nous avons un souci Ecologique et Geopolitique.

carole

Tout le monde a pu remarquer que l'on ne dit plus : "refroidissement climatique", ni "réchauffement climatique", MAIS changement climatique", hum................

Lobbyistes et écolos, main dans la main.

A visionner cette petite vidéo faite par des scientifiques canadiens "Friends of Science".

http://video.google.fr/videoplay?docid=-8217430236152148019

Gracques

@ malakine

Ma dernière remarque c'est croisée avec votre note de 10h39 au sujet de ARTUS.
Diagnostic entièrement partagé.

A mon sens , une idéologie ne se développe que si elle correspond a des intérets matériels conscients ou pas d'une classe sociale . Oui je sais ! simple et crypto marxiste , mais je n'arrive pas a dépasser ce stade.

N'empêche , ARTUS voit un problème ! la réponse apportée par l'histoire et il y aura toujours une voie plus ou moins construite ou subie sera un mélange de rapport de force entre des acteurs plus ou moins définis ou conscients de l'être (acteurs) et une idéologie qui "expliquera le réel" au plus grand nombre.

Notre "liberté" ? évaluer les points dur des rapports de forces et les évolutions .
Actuellement il y a un rapport de force capital/travail favorable au capital, mais en même temps impossibilité pour le capital de se developper sur un "marché" occidental rendu exangue par les conséquences de ce rapport de force.

Ceci coincidant avec une montée du fait nationnal surtout en Chine, mais aussi en Inde , voir du Brésil compte tenu leur mode de developpement et de leur insertion dans la division internationnale du travail (la position de chacun dans les discussions de l'OMC est révélatrice).
Aux states , le nationnalisme pourra être une réponse au déclin relatif.

Ces elements me font penser que l'on va connaitre une poussée nationnaliste dans l'avenir. D'ou la necéssité absolue selon moi d'une réponse souple tenant compte a la foi :
- de l'aspiration du plus grand nombre dans nos sociétés a l'aisance matérielle (réelle ou ressentie , et là l'ideologie du non gaspillage a un sens).
- du partage des ressources finie (géologique et en partie énegétique compte tenu de la technologie actuelle).
-et de l'adaptation au changement climatique qui selon moi n'est pas une chimère.

La régulation , le protectionnisme dans des blocs régionnaux homogènes, sont une solution possible (par quelle voies? je ne sais pas), sinon j'ai bien peur que nos élites ne choisissent l'asservissement aux intérets du bloc le plus fort au détriment des habitants de notre pays.

A l' été 2008 la "question Tibétaine" nous a montré la reaction différenciée de la Chine aux positions Allemande et Française (somme toute tres similaires) , un avant gout de notre "sort" , si la France se montre trop "impertinente" ? La position des dirigeants économiques a été sur ce point très rapide : allez baiser la main de l'Empereur de Chine !

Bon pas le temps de conclure et synthétiser , je dois partir au travail !
En tout état de cause je trouve ce site particulièrement relevé et je suis toujours impatient de vous lire.

Malakine

@ PMF

Comme je l'ai déjà dit à ETDAS qui trouvais que le premier volet était sans intérêt, la crise et "le monde d'après" est devenu le fil rouge d'Horizons. Depuis des mois je scrute l'évolution des représentations et je tente de contribuer à la réflexion sur un nouveau modèle. J'aimerais d'ailleurs que ça se conclue un jour par un bouquin. Donc, c'était indispensable d'examiner les programmes en tentant de voir l'impact de la crise sur la représentation que se font les partis de l'Europe et de la mondialisation.

@ Gracques

Effectivement Janco ne traite pas de la dénatalité.
Je ne fais pas l'apologie de la société de service. Au contraire, je défends à longueur d'articles la nécessité d'avoir une base productive suffisante. Néanmoins, on ne peut pas nier qu'une part de notre activité économique ne prélève pas de ressources. L'exemple type c'est le recyclage. Ca contribue au PIB et ça ne prélève rien. Ca restitue ! Idem quand tu vas au restau. Tu continue au PIB et ça ne consomme pas plus que si tu manges chez toi. L'équation croissance = épuisement des ressources, c'est du pur dogmatisme.

Ceci dit je n'ai jamais nié qu'un défi majeur de civilisation nous attend au 21ème siècle. J'en parlais abondamment dans ma série sur la recherche de l'alternative.

@ Carole

En effet, mais ce qu'on a vu jusqu'à présent ne justifie pas encore de parler de crise écologique majeure.

@ Gracques

Très intéressant cette hypothèse du retour du nationalisme. Je garde mes commentaires pour un futur billet sur l'hypothèse d'une mondialisation acte 2 (c'est à dire dans un contexte de stagnation de la demande et de course au profit qui perdurerait) Deux hypothèses : Le règne des multinationales et la disparition des Etats ou la compétition féroce entre les systèmes socio-productifs c'est à dire le retour des Etats dans le cadre d'une économie beaucoup plus dirigées.

carole

Tout à fait Malakine.
Le plus grand fléau actuel, c'est l'ignorance. Rien de plus porteur, quand il s'agit de faire avaler des couleuvres.

René Jacquot

@ Malakine

Décroissance écologique va bien de pair avec modération (voire régression) salariale!

Sur le billet en lui-même, quand on pense que des économistes hétérodoxes et protectionnistes ont appelé à voter pour le Front de Gauche... cela laisse songeur!

Quant à Europe-Ecologie, certains ont trouvé qu'ils n'allaient pas assez dans la décroissance puisque la liste Europe-Decroissance tente d'agir également:


Tes remarques sont redoutables sur le NPA,le léninisme à la mode Joey Staar.

J'attends avec impatience ton analyse des programmes de "Libertas" (dont le programme comporte des contractions notables"), Debout la République et de l'Alliance Royale (qui se réclame de Maurice Allais).

baloo31

@Malakine,

Je me suis peut-être mal exprimé, j’aurais du plutôt dire qu’il n’y a pas d’alternatives actuellement, mais que si une véritable alternative à cette crise de civilisation (du moins la civilisation occidentale moderne appelé aussi civilisation néo-libérale ou capitalisme financier mondialisé) existe ou existera dans le futur, elle sera portée par le peuple qui est pour moi le vrai contre-pouvoir au pouvoir en place quel qu’il soit, historiquement parlant (je parle ici du peuple en tant que classe dirigée ayant plus ou moins volontairement abandonné le pouvoir à une classe dirigeante). Si tu veux, la classe dirigée a fait un deal avec la classe dirigeante, je te laisse gouverner si tu me garantis un certain confort matériel, sécuritaire, etc… Sinon, je reprends mes billes. Dans la société moderne occidentale, ce deal est réduit à sa plus simple expression, c’est donnant-donnant. En réalité, personne ne croit à la « mondialisation heureuse ou à la « consommation heureuse » ou encore à la « supériorité de la démocratie comme système politique achevé » car ce sont des mots vidés de leur sens par la politique-spectacle moderne qui a réussi à débarrasser ces mots de toute référence concrète, de tout ancrage dans la réalité humaine.
Pour prendre un exemple, Lénine en 1917 déclenche une révolution par un slogan (je simplifie bien sûr) « La paix, la terre et le pain » immédiatement concret pour des millions de citadins russes qui souffrent des restrictions de guerre, des millions de paysans russes qui souffrent de ne pas réaliser leurs rêves de petits propriétaires, des millions de soldats qui souffrent de mourir en de vains combats. Ces mots sont concrets, les propositions conceptuelles léninistes qui guident alors la révolution russe (et qui valent ce qu ‘elles valent à ce moment) sont admises. Je n’ai pas voulu opposer les concepts et le concret, j’ai voulu dire que les concepts se valident dans le concret. A mon avis personnel, si les programmes européens restent des enveloppes vides, c’est que personne ne voit ce que le protectionnisme peut apporter réellement comme garantie d’emploi, par exemple, ou ce que l’appel à la révolution des opprimés pourra changer dans la vie quotidienne des habitants des cités.
Je suis certainement très basique, mais ce qui se passe actuellement pose aussi des questions très basiques, l’avenir de mes enfants dans le monde du travail ou l’avenir de ma retraite, par exemple…

archibald

@ René Jacquot

Je suppose que Jacques Sapir lui-même...

Mais je ne crois pas qu'il faille s'attarder aux programmes qui, pour ces élections, comptent pour peanuts (Même si on doit saluer Malakine pour ce travail que je n'aurais pas moi-même fait).

Ce qui compte, c'est la contestation des options néo-libérales. Et cette fois, elle se fait encore (trop, toujours trop) de manière identitaire (désolé, on va finir par croire que je suis un monomaniaque), avec un front de gauche trop gauchiste pour moi d'un côté, des gaullistes sociaux trop droitiers de l'autre, un PS qui ne sait pas quoi dire, mais le dit quand même.
Quant à Bayrou, je partage presque entièrement l'analyse de Malakine à son sujet (décidément), mais il est pour l'instant trop euro-conventionnel pour moi. Mais il est possible que Bayrou soit un malin, qui évolue lentement, mais sûrement - je crois qu'il a tout intérêt à chercher une alternative réelle, car sa posture sympathique ne suffira pas.

René Jacquot

@ tous

Le nouvel ouvrage de François Denord et d'Antoine Schwartz porte sur le mirage de l'Europe sociale:

http://bourdieuhommag.podemus.com/2009/05/francois-denord-et-antoine-schwartz-leurope-sociale-naura-pas-lieu/

L'explication des racines du mal européen me semble alléchante dans la table des matières (Mont Pélerin+ ordolibéralisme).

La quatrième de couv:

"A l’instar de Nessie, le sympathique monstre du Loch Ness, l’Europe sociale soulève les passions sans que jamais son existence n’ait pu être prouvée.

Dans les eaux glacées du grand marché, ses chances de survie sont pourtant minces. Sa mythologie n’a qu’une raison d’être: elle insuffle un supplément d’âme à une Europe qui flotte en apesanteur, au-dessus des peuples. Dès les années 1950, la construction européenne fut l’autre nom donné au rétablissement du libre-échange. Elle prend racine dans un projet conservateur porté par des élites atlantistes soucieuses de dompter sous le fouet de la concurrence les soubresauts du Vieux continent.

Cette empreinte s’est avérée indélébile, malgré les élargissements successifs du périmètre de L’Union. Une Europe libérale ne saurait, comme par magie, se muer en Europe sociale. Sauf à envisager une refonte complète de ses institutions et de ses principes. Ce à quoi invite ce livre qui dissipe bien des illusions et permet de découvrir les possibles écartés sur le chemin de l’histoire."

Matéo 34

@ Malakine.

Bonsoir,

Je vous trouve bien sévère avec le Front de gauche... mais là, je manque totalement d'objectivité. :-)).

Pour ce qui est de l'alliance entre le PCF et le PG (qui est à l'initiative du PCF lors d'un conseil national d'octobre et voté lors de notre congrès en décembre... désolé, c'est un choix politique de militants et non un pseudo sauvetage d'élu), je me permets d'apporter quelques précisions : il n'a jamais été question que les organisations politiques disparaissent dans un truc unique...

Chaque organisation politique garde ses propres propositions. Le Parti de la gauche européenne - European Left (http://www.european-left.org/)fonctionne comme cela et nous souhaitons garder la vitalité intellectuelle que cela donne (et puis, je veux bien que les Français définissent le programme clé en main pour l'Europe mais le mieux reste que l'on puisse travailler avec nos camarades d'Europe... qui peuvent avoir une autre approche !!!)
Par exemple, le passage cité sur la question des femmes est une demande forte de nos camarades des Pays Bas (qui ont beaucoup perdu avec l'Europe), d'Irlande et surtout de Pologne.

Ceci dit, ce qui est dit sur l'unité de autour des principes qui nous unissaient en 2005, je suis assez d'accord... Mais là, c'est surtout du fait du PG. Francis Wurtz, président du groupe GUE/GNL (http://www.francis-wurtz.eu/), nous a d'ailleurs interpeller pendant l'université d'été du PGE - European Left en juillet 2008 nous le disait clairement : "la gravité de la crise économique, nous devions travailler à l'union des force du "Non de gauche" mais aussi savoir travailler vers ceux qui ont voté "oui"".

enfin, je trouve votre analyse sur les écolos comme les nouveaux idiots utiles très juste.

Cordialement,

Matéo 34

René Jacquot

@ Matéo

Francis Wurtz est l'un de nos députés les plus expérimentés... sa chronique dans l'Huma hebdo est une grande mine d'infos !

@ Malakine

Je ne sais s'il faut distinguer le programme du Front de Gauche lui-même du programme des économistes qui soutiennent le mouvement:

http://www.frontdegauche.eu/index.php?option=com_content&view=article&id=514:europe-pour-changer-de-cap&catid=97:actualite&Itemid=27

J'ai rarement vu une telle brochette d'économistes hétérodoxes, voilà ce qu'ils écrivent sur la protection:

"L’Europe doit cesser d’être le prétexte de tous les renoncements de la gauche. Les Etats nations ont des marges de manœuvre. Par sa puissance, l’Europe est néanmoins un cadre idéal pour une autre politique. Mais cela ne pourra se faire si continuent à prévaloir la libre circulation des capitaux et la possibilité pour les entreprises de localiser librement leur production dans des pays à bas coûts pour la réimporter ensuite. Quelles formes précises doivent prendre ces protections ? Le débat mérite d’être ouvert en partenariat avec les pays du Sud, vis-à-vis desquels une nouvelle ère en matière de politique de développement doit enfin s’ouvrir."

Une telle déclaration devrait nous amener vers une sorte de taxe Lauré.

L'un des signataires de cet appel, l'excellent Gilles Raveaud trouve que le texte demeure un peu flou sur cette question:

http://alternatives-economiques.fr/blogs/raveaud/2009/05/19/europe-pour-sortir-du-liberalisme-suivez-les-fleches/#more-153

"Sur ce point, je trouve que le texte manque de précisions : on peut se reporter à ce texte défendant l’idée, que je trouve excellente, d’un “accès qualifié” pour les produits étrangers au marché européen, c’est-à-dire l’obligation pour les entreprises qui souhaitent vendre leurs produits dans l’UE de respecter des normes sociales et environnementales."

Le concept d'accès qualifié a d'ailleurs été développé du côté de proches d'Europe-Ecologie:

http://challengeforeurope.blogactiv.eu/2009/05/06/introduire-le-principe-dacces-qualifie-au-marche-europeen/2/

L'argument pourrait être valide sur un plan juridique si l’UE fait jouer la jurisprudence extraterritoriale du droit communautaire en matière de concurrence pour ceux qui ne respectent pas les normes de l’Organisation internationale du travail (OIT).

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