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11 février 2009

Commentaires

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BA

Malakine écrit : " En outre, rien n'interdit une forme de spécialisation à l'échelle mondiale. Il ne sera nullement nécessaire de protéger tous les secteurs, même ceux sur lesquels on n'est pas présent. Le protectionnisme ne vise pas à l'autarcie. La tertiairisation des sociétés développées ne permettrait d'ailleurs plus que l'on y fabrique sur place tout ce que l'on y consomme. "

A mon humble avis, tu oublies la chose la plus importante.

Tu n'évoques pas une seule fois la chose la plus importante : NOUS VIVONS SUR UNE PLANETE DANS LAQUELLE LES RESSOURCES SONT RARES, ET NOUS SOMMES EN TRAIN DE DETRUIRE LA PLANETE.

A partir de là, presque toute ton analyse s'effondre.

" En outre, rien n'interdit une forme de spécialisation à l'échelle mondiale. " Mais si ! Ce qui interdit cette spécialisation à l'échelle mondiale, c'est ce que nous savons aujourd'hui en 2009 ! Aujourd'hui, nous savons que :

- importer et exporter des marchandises par camions, ça détruit la planète ;

- importer et exporter des marchandises par bateaux, ça détruit la planète ;

- importer et exporter des marchandises par avions, ça détruit encore plus la planète (brûler des millions de tonnes de kérosène en altitude est une catastrophe écologique).

Tout ça, nous le savons.

Or, nous n'en tenons pas compte dans nos analyses.

En clair, nous n'avons que deux possibilités :

1- Soit nous continuons de raisonner comme si importer et exporter des marchandises à travers les cinq continents, ça allait de soi.

2- Soit nous changeons RADICALEMENT de raisonnement, et nous disons alors ceci : " importer et exporter des marchandises à travers les cinq continents, c'est assassiner les générations futures, c'est leur laisser un monde irrespirable, invivable. Nous devons fabriquer sur place tout ce que nous consommons, ou alors nous devons renoncer à consommer les produits importés d'autres continents. Par exemple, nous devons renoncer à consommer du chocolat, du café, des ananas, des bananes, du rhum, etc. Nous devons fabriquer sur place tout ce que nous consommons, ou alors n'importer que ce qui est produit dans les pays frontaliers (Allemagne, Italie, Espagne, etc.) "

Je suis toujours stupéfait que la destruction en cours de la planète n'entre jamais en ligne de compte dans nos analyses. C'est le problème le plus important car il conditionne la survie de l'espèce humaine. Et pourtant, nos analyses ne prennent pas en compte ce problème. Ce problème est l'impensé de nos analyses.

Malakine

@ BA

Le problème avec les discours maximaliste, voire intégriste, comme le tien c'est qu'il ne suscite que haussement d'épaules et ricanements. Ton propos se conclue sur quoi exactement ? Qu'on retourne tous à la campagne pour cultiver son potager et se chauffer avec le bois qu'on aura coupé l'été ? Mais tu vas me dire qu'il n'y aura pas assez d'espace pour tout le monde ? Alors tu proposes quoi ? Un génocide organisé de la moitié de l'humanité ?? On prie pour que la dépression mondiale détruise en quelques années toute forme d'économie sur la planète ?

Tu crois vraiment que le transports induits par le libre échange mondial c'est le problème écologique numéro 1 du monde, loin devant les bagnoles dans lesquelles roulent les américains, la configuration de leurs villes (le quart de la consommation mondiale rien que pour les besoins domestiques de ces dégénérés), le chauffage domestique, l'alimentation ? Tu sais peut-être que l'élevage produit autant de Co2 que les transports ? Alors, quoi, tu es végétarien, toi ? Et c'est quoi qui te fais peur fondamentalement ? L'épuisement des ressources fossiles ou alors le réchauffement de la planète. Qu'est ce qu'on vit en ce moment d'après toi ? La crise d'un système économique ou une crise énergétique ou écologique ?

Pour te faire plaisir, je ferais un papier sur le changement climatique un de ces jours. Ceci dit, j'en ai déjà fait un et je n'ai rien à changer par rapport à ce que j'avais écris à il y a plus de deux ans : http://horizons.typepad.fr/accueil/2006/11/la_vritable_que.html

Pour moi les solutions sont assez simples mais encore plus utopique que mon protectionnisme : C'est Arrêter de manger de viande, reconstruire des nouvelles villes très denses pour réduire les transports, en finir avec le périurbain et la maison individuelle, et renouveler l'intégralité de l'habitat pour ne plus avoir à se chauffer. Mais si j'écris ça on va me répondre "c'est gentil mais les gens ne veulent pas" ou alors "oui, mais tu finances ça comment" ... Ce qui nous ramène donc aux questions purement économiques. On ne pourra surmonter la crise écologique qui arrive que si on arrive à trouver de vraies solutions à la crise économique actuelle.

BA

Il y a un livre qui vient juste de sortir.

Jean-Marc JANCOVICI, Alain GRANDJEAN, " C'est maintenant ! ", Seuil.

Ce sont deux intégristes, comme moi.

Moi, je suis un intégriste, et toi tu es raisonnable.

En tout cas, je te conseille de lire le livre de ces deux intégristes.

yann

@Malakine

Tu es en forme en ce moment félicitation pour ce très bon résumé de la pensée protectionniste à tendance régulationniste. Il est bon de rappeler que nous ne sommes pas des MERCANTILISTES et de rappeler que les excédents des uns sont les déficits des autres. La crise actuelle c'est la faute aux déficits USA mais aussi aux excédents Chinois, Allemands ou Coréens. Toutes les nations sont collectivement coupables d'avoir créé un système instable en regardant les déséquilibres s'accroitre inexorablement sans jamais rien faire pour y palier. Je parles bien sure des nations dominantes pas des pays en dehors du systèmes comme les états d'Afrique bien que ces dernier en prennent surement plein la gueule.

Pour ce qui est de l'écologie nul ici n'a la prétention de dire qu'il ne faut rien faire. On en a déjà discuté autrefois mais le protectionnisme est déjà un moyen de responsabiliser les industries. Les normes européennes qui sont de loin les plus draconiennes ne s'applique pas aux produits importés de Chine le premier pollueur planétaire maintenant. Donc toute production relocalisé sur le sol européen sera évidement moins polluante et moins gaspilleuse en matière première. Donc écologie et protectionnisme font plutôt bon ménage et se renforces mutuellement en tant que principe de développement.


Maintenant il est vrai que c'est le concept même de croissance qui pose problème. Mais il faut savoir que la nature de la croissance peut-être modifié le PIB augmente que vous construisez une centrale à charbon ou un centrale solaire l'impact environnemental est pourtant différent. Le tout est de savoir si l'ingéniosité humaine utilisé dans le sens de l'éco-développement est capable de remplacer notre modèle actuel. Nous devrions remettre en place un commissariat au plan ayant pour seul et unique but prévoir des projets concrets, à l'aides de scientifique et d'ingénieur, pour sortir le plus vite possible d'ère de l'énergie fossile. C'est une priorité absolue. L'absence d'organe comme le plan fait largement défaut en ce moment ou le gouvernement cherche des projets concrets pour relancer la machine, si nous avions eut un commissariat au plan écolo Sarko aurait pu faire autre chose que multiplié les aides au grès des lobby.
Je milites pour l'huile d'algue comme carburant çà c'est du concret:
http://www-sop.inria.fr/comore/shamash/

olaf

BA,

Jancovici, je l'ai entendu disant que les grosses fortunes se goinfrant n'étaient pas un problème puisque les montants cumulés de ces fortunes répartis à l'échelle de la démographie mondiale ne représenterait rien par tête de pipe. Quand on sait les quelques milliards de bonus des traders pour 2008 sans compter les fortunes personnelles du top des plus riches, je pense que Jancovici raconte n'importe quoi, comme tous les intégristes qui font leurs choux gras dans le consulting écologique en ménageant la chèvre et le chou pour remplir leur carnet de commande. Décidément polytechnique a produit parfois le meilleur mais souvent le pire comme Messier, des putes à vernis grande école élite de la France. Oublie Jancovici, ça vaut mieux, c'est un courtisant qui ne sait pas envisager les impacts financiers des décisions.

olaf

En résumé de l'article avec lequel je me sens d'accord dans l'ensemble, il s'agit de dire maitrisons en tant que collectif géographique notre destin plutôt que de le laisser aux équations des multinationales apatrides. Le propos néolibéral propose une forme d'internationalisme copié-collé de celui du logiciel socialiste du début du début du 20 ème siécle, d'où sans doute les conversions de gauchistes maoistes au reaganisme-thatcherisme-blairisme etc... Pas de conversion en fait, mais une ligne intangible de l'internationalisme forcené, une chimère capitalisto-léniniste, nouvelle bible indiscutable car saturée de bonnes intentions, à prétention de nouvel ordre mondial sous couvert d'universalisme juridique, dont l'un des prototypes est la constitution européenne. Bref, un délire new age de fusion originelle.

Bon prétexte, pour vendre toutes les transgressions de nos choix sociétaux au profit des mercantiles prêcheurs du développement du tiers monde. Même si le tiers monde à besoin à de développement, ça ne peut pas se faire sous l'égide des marchands de soupe.

BA

Olaf écrit : " Jancovici, je l'ai entendu disant que les grosses fortunes se goinfrant n'étaient pas un problème puisque les montants cumulés de ces fortunes répartis à l'échelle de la démographie mondiale ne représenterait rien par tête de pipe. Quand on sait les quelques milliards de bonus des traders pour 2008 sans compter les fortunes personnelles du top des plus riches, je pense que Jancovici raconte n'importe quoi "

Je suis d'accord avec lui. Les grosses fortunes se goinfrant ne sont pas l'urgence. Les grosses fortunes se goinfrant ne sont pas la priorité. D'abord, dans les années qui viennent, les grosses fortunes n'échapperont pas, comme tout le monde, à la baisse du niveau de vie. Le temps des vaches grasses est passée pour tout le monde. Le temps des goinfres est passé.

Ensuite, ce qui est génial dans ce livre, c'est que Jancovici l'a écrit avec Alain Grandjean, qui est économiste.

Que nous apprend Alain Grandjean dans le domaine de l'histoire économique ?

Ceci : l'économie n'est pas un problème. Le problème, c'est LA VOLONTE POLITIQUE.

Premier exemple : une des pires ordures de l'espèce humaine, Adolf Hitler. Hitler arrive au pouvoir en 1933. Il a LA VOLONTE POLITIQUE de faire la guerre. Son problème, c'est que l'Allemagne en 1933 est ruinée. L'Allemagne est dans une situation économique et financière cataclysmique. Pourtant, Hitler va parvenir quand même à financer la construction de milliers de tanks, de milliers d'avions, de milliers de bateaux de guerre, de milliers de sous-marins, de milliers de kilomètres d'autoroutes, de milliers de ponts, etc. Comment Hitler a-t-il bien pu financer sa politique de taré, alors que l'Allemagne était ruinée en 1933 ? Par un simple tour de passe-passe économique. Par un simple jeu d'écritures.

Dans le livre " C'est maintenant ! ", lisez le passage sur les " Traites de travail ".

Deuxième exemple : les gouvernements français dans les années 1944-1945-1946. Les gouvernements Charles De Gaulle, puis Félix Gouin, avaient LA VOLONTE POLITIQUE de reconstruire une France plus solidaire. Problème : en 1944, la France était ruinée. En 1944, la France était dans une situation économique et financière désastreuse. Pourtant, Charles de Gaulle, puis Félix Gouin, ont nationalisé les Houillères du Nord et du Pas-de-Calais, Renault, la compagnie d'aviation Gnome et Rhône, Air France, la Banque de France, les banques, les assurances, le gaz (GDF), l'électricité (EDF), ils ont créé la Sécurité Sociale, etc. Et tout ça, bien avant de recevoir l'aide du Pln Marshall.

Quand il faut reconstruire, l'économie n'est pas un problème. Notre problème, c'est LA VOLONTE POLITIQUE.

Aujourd'hui, c'est exactement pareil. Nous allons devoir reconstruire notre mode de vie, notre organisation économique, notre façon d'occuper le territoire (Malakine, si tu as le temps, lis ce que Jancovici et Grandjean écrivent à propos des Français qu'il faudra faire partir à la campagne).

L'économie n'est pas un problème.

Oppossum

Une petite chose amusante :

Quel est le parti politique (ayant des chance d'arriver concrètement au pouvoir) qui a le plus défendu une certaine dose de protectionnisme ? : le RPR , ancêtre de l'UMP.

Quel est le parti qui finalement, concrètement , a le plus oeuvré en direction du libéralisme , des privatisations et de diverses dérégulations et dans la diffusion de ces idées ? le P.S.
Parti socialiste pour qui , en fin de compte, l'interventionnisme et la 'Politique' consiste tout simplement à ponctionner pour re-distribuer ou bien à s'endetter lorsque cela n'est plus possible.

Laurent, gaulliste libre

@ Malakine,

Tu es revenu de Paris en grande forme ! Cet article est très juste à nouveau et prend un recul qui manque souvent dans ce débat. Je suis complètement d'accord avec le fait que le protectionnisme est un moyen de définir le "nous" et que l'abandon de toute frontière, toute régulation ne fait que réduire l'individu à ce qu'il est dans la théorie néolibérale.

J'apporterai seulement un bémol à ton optimisme sur la progression de nos idées. Si je pense que l'opinion publique a basculé (62% des lecteurs du Figaro sont pour le protectionnisme dans un sondage en ligne d'hier auquel des milliers de personnes ont participé), les classes dirigeantes résistent fortement. Il va être difficile de faire bouger les lignes. Brown, Merkel, Sarkozy ou Obama ne semblent pas très ouverts. Bizarrement, c'est peut-être notre président qui sera le plus ouvert, tant il peut être une girouette. Bien sûr la crise peut faire bouger les choses : le PIB britannique a reculé de 6% en rythme annuel au 4ème trimestre et on attend -6 à -8% en Allemagne, mais ce sera dur.

@ Oppossum

En un sens, c'est normal : il y avait encore du gaullisme au RPR et le Général de Gaulle n'était pas vraiment du style à accorder un blanc seing au "laissez-faire" et au "laissez-passer" comme il disait souvent, responsables selon de "graves inégalités et de rudes secousses" et que le "dirigisme" de son régime devait corriger.

@ Tous

Je finalise ma contribution au débat dans quelques minutes...

Malakine

@ BA

"Les grosses fortunes se goinfrant ne sont pas la priorité. D'abord, dans les années qui viennent, les grosses fortunes n'échapperont pas, comme tout le monde, à la baisse du niveau de vie" Sérieux ? Lis d'urgence le dernier papier de Frédéric Lordon dont RST nous a donné le lien hier. C'est un régal à lire et très intructrif sur la mentalité de ces grosses fortunes qui se goinfrent.

@ Laurent

Non je ne suis pas en grande forme. C'est juste que c'est les vacances ici et que j'ai plus de temps libre la journée :-)
Et puis, il me semblait nécessaire depuis longtemps de rédiger un manifeste de ce genre. Comme j'ai vu qu'on parlait de protectionnisme partout, je me suis dit qu'il était temps.

@ A tous

J'ai entendu ce matin sur France Inter chez Nicolas Demorand (un converti) un débat qui semblait très chaud et très intéressant entre Emmanuel Todd et Christian Saint Etienne, lequel a d'ailleurs prédit à la stupéfaction d'Emmanuel l'éclatement de l'Euro a brève échéance. Il me semble que leurs analyses ne divergeaient pas tant que ça, preuve que les lignes bougent ...

***

Bon, l'écologie c'est sympa, mais j'aimerais qu'on débatte du sujet. Alors je vais relancer le débat en vous posant deux questions :

- Est ce qu'on peut encore espérer mettre en place un protectionnisme à l'échelle européenne, est ce qu'il faut le concevoir sur un périmètre limité à la zone euro ou bien carrément sortir de l'Europe ? Il me semble que la crise et l'inertie de l'Europe nous oblige à nous reposer la question ?

- Est-ce que le protectionnisme doit toujours être la revendication centrale pour fonder une alternative ou d'autres axes sont-ils devenus prioritaires avec la crise, comme la nationalisation des banques, le retour à une souveraineté monétaire, l'accentuation des politiques redistributives (voir les propositions de Lordon dans son dernier papier) ou tout simplement la remontée des salaires)

BA

- Est ce qu'on peut encore espérer mettre en place un protectionnisme à l'échelle européenne, est ce qu'il faut le concevoir sur un périmètre limité à la zone euro ou bien carrément sortir de l'Europe ? Il me semble que la crise et l'inertie de l'Europe nous oblige à nous reposer la question ?

A mon avis, non.

Avant-hier, Sarkozy a annoncé une aide de 6,5 milliards d'euros à Renault et à PSA, à condition que Renault et PSA arrêtent de délocaliser. Cette mesure est une mesure protectionniste.

Aussitôt, la Commission Européenne a hurlé que c'était illégal.

Aussitôt, la Commission Européenne a hurlé au scandale.

Aussitôt, l'Allemagne a hurlé au scandale. L'Allemagne a une économie basée sur les exportations de produits industriels et de machines-outils. L'Allemagne est le premier exportateur mondial. Tous les dirigeants de gauche et tous les dirigeants de droite répètent que l'Allemagne est contre le protectionnisme. Dernier exemple en date : Angela Merkel a condamné le protectionnisme le 30 janvier 2009 en recevant le Premier Ministre chinois.

Aussitôt, l'Italie a hurlé au scandale.

Aussitôt, la Slovaquie a hurlé au scandale.

Aussitôt, la République Tchèque, qui préside actuellement le Conseil Européen, a hurlé au scandale.

Conclusion : plusieurs pays de l'Union Européenne ont une économie basée sur les exportations. Plusieurs pays européens sont structurellement favorables au libre-échange mondial. Depuis 35 ans, l'idéologie sur laquelle l'Union Européenne s'est construite est l'idéologie du libre-échange mondial. Pour instaurer le protectionnisme européen, il faudrait deux choses :

1- En 2012, à l'élection présidentielle, un candidat favorable au protectionnisme est élu en France.

2- Le nouveau président de la République écrit un nouveau traité européen, qui crée la rupture avec l'idéologie de l'Union Européenne, qui instaure le protectionnisme européen. Ensuite, le nouveau président de la République fait ratifier ce nouveau traité européen par les 26 autres Etats membres, SANS AUCUNE EXCEPTION.

Vous y croyez ?

Franchement, vous y croyez ?

BA

- Est-ce que le protectionnisme doit toujours être la revendication centrale pour fonder une alternative ou d'autres axes sont-ils devenus prioritaires avec la crise, comme la nationalisation des banques, le retour à une souveraineté monétaire, l'accentuation des politiques redistributives (voir les propositions de Lordon dans son dernier papier) ou tout simplement la remontée des salaires ?

A mon avis, la revendication centrale doit être le retour à la souveraineté monétaire. C'est le point de départ obligé. C'est ça qui rendra tout le reste possible.

Gilbert

@Eiran,
Vous faites du mâché/répété, trouvez donc des arguments personnels, ce que vous dîtes peut se lire partout !

@Olaf, tu dis à Malakine : "Nos vues sont proches par la direction mais différentes par le détail des moyens, et chacun sait que le diable et dieu sont dans les détails. Un article donc à faire sur les diverses voies de relocalisation ou protectionnisme selon les allergies sémantiques. N'en reste pas moins que le terme protectionnisme a une connotation un tantinet paranoïaque, ce qui n'est pas très porteur comme vecteur dialectique." :
BON COURAGE ! C’est le message que j’essaie de faire parvenir à Malakine depuis deux ans… Mais quand on a pas les faits têtus du réel pour vous guider : Les idées sont toujours belles !
Un mec qui a les pieds sur terre, comme toi, n’a pris les relocalisation du présidentounet au sérieux ? C’est comme pour le chocolat... Un mec a dû lui souffler çà, 10 minutes avant son speech, en ayant mal lu la circulaire ! Il faudrait déjà qu’il explique COMMENT (comme pour les banques qui vont rembourser avec intérêts !) En prenant le pognon où ? Sur la tête à Léon ?
@Oppossum,
Tu dis là même chose que moi au sujet du protectionnisme, mais d’une façon plus intellectuelle: En fait on en revient toujours à la même conclusion : Les POURQUOI sont toujours faciles à trouver, ce sont toujours les COMMENT qui posent problèmes !
J’ai en ce moment un projet commercial innovant sur lequel je passe 5 heures par jour et dont les POURQUOI sont évidents !
Malheureusement, comme souvent il y a des COMMENT impossibles à résoudre.

@Malakine dit : “Gilbert, Je me méfie de tes compliments. Ils cachent toujours une vacherie.”
Comme si je me gênais de te dire ce que je pense ! C’est la meilleure, celle là !
Voilà bien les idéologues ! Toujours à vouloir comprendre ce qui n’existe que dans leurs lubies !
… Merci de TON compliment rappelant que j’ai rappelé ne pas écrire comme Lordon, c’était trop gentil ! Il ne fallait pas. lol
Oui, tu as raison de reconnaître que protectionnisme est trop -usé-, j’utilise -Défensionnisme économique- lol
Enfin à propos de nos ’’big two’’, ce n’est pas par des mesures de soutien ponctuel qu’on va changer quelque chose, mais en leur donnant les moyens permanents (avec le reste de l’industrie) de le faire !
A propos du prédidentounet, je suis content de voir que tu dis maintenant comme moi, (toi qui le défendais bec et ongles il y a encore peu de temps !)… il faut être intelligent pour être capable de changer… Si, si !
@BA,
Ne parlez pas de faits concrets, ça fait mal au crâne ... non je plaisante !
Je suis pour le défensionisme légal et immédiat et possible dans le cas des lois de Bruxelles...

Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, nous sommes Français, merde quoi ! lol

Malakine

@ BA @ Gilbert

Vous avez lu mon texte ? Vous etes sûr ?

Non, la mesure de sarko n'est pas protectionniste. Elle contrevient peut-être au droit de la concurrence (droit des aides d'Etat) mais elle n'a rien a voir avec la politique commerciale.

Non, le protectionnisme n'est pas du "defensionnisme" ! Je n'ai pas parlé du capitalisme coopératif, du retour du collectif et de la repartition des richesses pour lire ca.

Interessant le point de vue de BA. En ce qui me concerne, ma religion n'est pas encore faite, mais je donnerais mon point de vue en fin de soirée.

BA

Est-ce que les 27 Etats membres ont tous la même économie ?

Est-ce que les 27 Etats membres ont tous la même structure économique ?

Est-ce que les 27 Etats membres ont tous les mêmes intérêts d'un point de vue économique ?

Est-ce que les 27 Etats membres ont tous les mêmes intérêts d'un point de vue commercial ?

A mon avis, non, non, non, non.

Il ne pourra jamais y avoir une politique économique commune aux 27 Etats membres.

Il ne pourra jamais y avoir une politique commerciale commune aux 27 Etats membres.

Il ne pourra jamais y avoir une politique monétaire commune aux 27 Etats membres.

Lisez le livre " Le bêtisier de Maastricht ", édition Arléa. Ce livre recopie des citations qui ont été prononcées en 1992, juste avant le référendum sur le traité de Maastricht. Pendant 145 pages, ce livre recopie des citations d'hommes politiques OUIstes. Pendant 145 pages, ce livre recopie des citations d'économistes OUIstes. TOUTES LES BELLES PROMESSES CONCERNANT LA MONNAIE UNIQUE ONT DONNE EXACTEMENT LE CONTRAIRE DANS LA REALITE.

En 1992, les hommes politiques OUIstes et les économistes OUIstes nous promettaient : " La monnaie unique nous protègera. "

En 1992, les hommes politiques OUIstes et les économistes OUIstes nous promettaient : " La monnaie unique, c'est plus d'exportations. "

En 1992, les hommes politiques OUIstes et les économistes OUIstes nous promettaient : " La monnaie unique, c'est plus d'emplois. "

En 1992, les hommes politiques OUIstes et les économistes OUIstes nous promettaient : " La monnaie unique, c'est moins de chômage. "

En 1992, les hommes politiques OUIstes et les économistes OUIstes nous promettaient : " La monnaie unique, c'est plus de progrès économique. "

En 1992, les hommes politiques OUIstes et les économistes OUIstes nous promettaient : " La monnaie unique, c'est moins de pauvreté. "

On a vu.

Maintenant, ça suffit.

La France a fait une expérience : construire une Europe supranationale. Le bilan de cette expérience est une catastrophe économique, financière, sociale. La France doit tirer les conséquences de cette expérience.

La France doit reprendre le contrôle de ses frontières. La France doit reprendre le contrôle de ses lois. La France doit reprendre le contrôle de sa monnaie. La France doit reprendre le contrôle de son destin.

Ludodo

Je profite de cet article fort intéressant pour poster mon premier long commentaire.
- Est ce qu'on peut encore espérer mettre en place un protectionnisme à l'échelle européenne, est ce qu'il faut le concevoir sur un périmètre limité à la zone euro ou bien carrément sortir de l'Europe ? Il me semble que la crise et l'inertie de l'Europe nous oblige à nous reposer la question ?

Pour moi, OUI. Même si à l’heure actuelle, cette idée repousse la majorité des dirigeants. Voilà les raisons de mon espoir.
1/ les pro-européens de la première heure, ils ont œuvré à la mise en place des traités actuels sur les bases du libre-échange et de la concurrence. Je suis convaincu que pour un certain nombre d’entre eux, la conversion au libre-échange était vue comme un moyen (si ce n’est le seul, au moins le meilleur) favorisant cette construction européenne. Ils sont plus attachés à l’idéal européen qu’au dogme du marché. La crise actuelle peut leur faire prendre conscience des erreurs du passé, et ils peuvent très bien voir dans le protectionnisme européen une solution en adéquation avec leurs idéaux, celle pouvant éviter un repli de chaque état sur lui-même.

2/ les nouveaux arrivants, ils se sont convertis très vite aux vertus supposées du libre-échange. Cette conversion leur a permis dans un premier temps d’augmenter rapidement leur niveau de vie, mais ils se rendent compte qu’ils vont subir de plein fouet la crise, encore plus durement que les grands pays occidentaux. Il va donc y avoir une demande importante de protection, qui peut s’exprimer soit par un repli sur son état, soit éventuellement par le protectionnisme européen.
@BA : concernant l’exemple que tu donnes, il est perçu par les états européens comme du protectionnisme étatique contre les autres états (puisque dans l’automobile, les délocalisations restent à l’échelle européenne). Leur réaction est donc normale, et ne laisse en aucun cas supposer d’un refus total de protectionnisme européen.

3/ les anti-européens d’hier, ils se divisent en 2 catégories : ceux qui ne veulent pas entendre du tout parler d’Europe, et ceux qui refusent le modèle européen actuel. Aucun espoir à entendre des premiers, par contre les seconds devraient logiquement adhérer à ce projet.

Il y a donc un réel espoir de mise en place de protectionnisme européen. Si à un moment donné la question qui se pose est « Doit-on arrêter l’Europe ? », ce concept peut apparaître comme le meilleur compromis, d’autant plus que la structuration du monde en grandes puissances (Chine, Etats-Unis, Inde, Russie, Brésil…) va renforcer l’envie d’une Europe Unie.

Pour que cela se produise, il faudra bien sur que le projet soit porté par une personne emblématique (le futur président français ??) capable de convaincre ses partenaires des bienfaits du projet pour eux-mêmes.

BA

Ludodo écrit : " concernant l’exemple que tu donnes, il est perçu par les états européens comme du protectionnisme étatique contre les autres états (puisque dans l’automobile, les délocalisations restent à l’échelle européenne). "

Non. Les délocalisations ne restent pas à l'échelle européenne.

1- Usines de l'entreprise Renault :

Asie :
Usine Renault de Bursa (Turquie) fabrication de Clio, Mégane, moteurs et boîtes de vitesses
Usine Renault de Moscou (Russie) filiale Avtoframos, fabrication de Logan
Usine Renault de Téhéran (Iran) filiale Renault Pars, 2 usines, fabrication de Logan
Usine Renault Samsung Motors de Busan (Corée du Sud) filiale Renault Samsung Motors, fabrication de SM3 (pour RSM et pour Nissan), SM5 et SM7 et du futur 4X4 Renault Koleos.

Amérique du Sud :
Usine Renault de Cordoba (Santa Isabel) (Argentine) fabrication de Mégane, Clio et Kangoo
Usine Renault de Envigado (Colombie) filiale Sofasa, fabrication de Twingo, Clio, Mégane et Logan
Usine Renault de Curitiba (Brésil) fabrication de Clio, Mégane, Logan, Scénic, Master, Nissan Frontier, Nissan Xterra et moteurs
Usine Renault de Los Andes (Chili) fabrication de boîtes de vitesses.

Afrique :
Usine Renault de Casablanca (Maroc) filiale Somaca, fabrication de Logan et Kangoo

2- Usines de l'entreprise PSA (Peugeot - Citroen) :

Buenos Aires (Argentine),
Porto Real (Brésil),
Wuhan (Chine),
Kaduna (Nigéria),
Le Caire (Égypte),
Iran Khodro (partenaire Peugeot Iran),
Saipa (partenaire Citroën en Iran),
SOMACA Casablanca (Maroc),
Turquie (utilitaire Peugeot Boxer).

Productions mineures : Uruguay, Chili, Indonésie, Thaïlande, Zimbabwe, Kenya.

Laurent, gaulliste libre

@ Malakine et Ludodo

A ta première question : je réponds OUI. Je crois qu'il y a encore des choses à tenter en Europe. Même si j'ai voté "non" en 1992 (mon premier scrutin) et 2005 et que je suis en opposition complète avec la direction du projet européen depuis 30 ans, je crois que l'on peut encore espérer changer les choses. Sans doute pas avec les britanniques. Mais il faut convaincre les Allemands et les Italiens. Les premiers seront faciles à convaincre : l'Italie est le pays malade de l'euro et n'a quasiment plus de croissance depuis qu'ils ont rejoint la monnaie unique. L'Allemagne, cela sera plus dur, mais leurs mauvais résultats économiques depuis 10 ans pourraient faire bouger les lignes (2006 et 2007 sont les arbres qui cachent la forêt).

A ta deuxième question, je réponds NON. Je crois que le problème actuel est plus large que le libre-échange. Comme je l'ai dit dans mon papier de mardi, nous subissons les conséquences d'une triple déréglementation, commerciale, monétaire et financière. Il faut s'attaquer à ces trois symptômes de l'anarchie néolibérale pour corriger les choses. Le protectionnisme apporte une réponse, mais il en faut deux autres, sur la monnaie et sur la finance.

BA

Ludodo écrit : " la structuration du monde en grandes puissances (Chine, Etats-Unis, Inde, Russie, Brésil…) va renforcer l’envie d’une Europe Unie. "

Non.

Tu ne vois pas la différence ?

En Chine, le peuple chinois existe. Le peuple chinois ressent un sentiment national.

Aux Etats-Unis, le peuple étatsunien existe. Le peuple étatsunien ressent un sentiment national.

En Inde, le peuple indien existe. Le peuple indien ressent un sentiment national européen.

En Russie, le peuple russe existe. Le peuple russe ressent un sentiment national.

Au Brésil, le peuple brésilien existe. Le peuple brésilien ressent un sentiment national.

En Europe, le peuple européen n'existe pas. L'Union Européenne est une usine à gaz, construite sur du sable. En période de prospérité, ce genre de construction supranationale peut faire illusion en tenant debout tant bien que mal.

En revanche, en période de crise, ce genre de construction supranationale éclate car les égoïsmes nationaux reviennent. La raison d'Etat revient. L'intérêt national revient.

Comme toutes les constructions supranationales en Europe, l'Union Européenne s'effondrera dans quelques années.

Le plus tôt sera le mieux.

 eirean

@ Malakine, en tentative d'apporter un commencement de réponse à tes 2 questions (qui sont centrales)

> Le périmètre : Il semble évident qu'un périmètre différent des 27 doit se dessiner. A mon sens, il se déduira naturellement des circonstances et des sommets de l'UE. L'axe en sera sans doute la zone euro, sauf à considérer que les pays les plus affectés sur le plan monétaire s'en extraient. L'hypothèse du passage d'une monnaie unique à une monnaie commune ne doit pas être écartée. Ménageant les marges de chaque pays, elle ne signerait pas la fin de l'Euro.
NB : le raidissement actuel de l'Allemagne me semble conjoncturel et politique. La situation électorale de la chancelière l'explique sans dote pour partie. Mais l'opinion allemande se retourne (cf l'étude KPMG de janvier, selon laquelle 73% des chefs d'entreprise allemands se déclarent favorable à des mesures protectionnistes, contre 40% un an plus tôt)

> L'axe de notre réflexion ne doit pas être le protectionnisme, qui n'est en rien un idéal social, mais un simple outil au service d'un projet. En faire une idéologie serait sans doute nuisible à son succès. Reste à défnir le projet en question ... ce qui dépasse sans doute le cadre de ce blog.
En revanche, la progression du concept dans les cercles dirigeants peut laisser augurer un virage idéologique que le pragmatisme du président pourrait s'approprier. Ne sous-estimons pas l'instinct de survie des décideurs, ni, chez certains, (on peut rêver), le sens de l'intérêt général. Soyons gramsciens, et patients.

Ludodo

@BA

Concernant l'automobile, les productions des usines que tu cites servent-elles à alimenter les marchés locaux ou à alimenter le marché européen? Je vais me renseigner sur ce point. Je maintiens que certains états ont peur de la fermeture de chaines de production chez eux, d'où leur réaction.

Concernant le sentiment européen, je ne dis pas qu'il soit aussi fort qu'un sentiment national, ni même qu'il soit partagé par tous mais il existe. Je pense juste qu'il va se renforcer. A quel point? Je n'en sais rien. Mais ce qui est sur c'est que les sentiments nationaux, ça se cronstruit lentement avec l'histoire.
De plus il existe bien un peuple chinois, pourtant celui-ci est composé de plusieurs nations (appelées ethnies) avec des langues, des traditions différentes. Pourquoi n'existerait-il pas un peuple européen aussi? Mais là on s'éloigne du sujet initial.

René Jacquot

@ Malakine

Excellent texte synthétique. Comme Yann, je rejette les accusations de mercantilisme des néomarxistes.

Le protectionnisme à l'échelle de l'Euro me parait le plus adapté (même si l'on va faire hurler la République Tchèque) et la condition sine qua non d'une politique de relance fondée sur une meilleure répartition du travail face au capital, l'indexation des salaires sur les prix (comme en Belgique et vieille revendication du Groupe de Doorn)

Bon, on le fait quand ce grand colloque sur le Protectionnisme européen?

@ Laurent

Ce n'est pas seulement les gouvernants qu'il faut convaincre ( Berlusconi m'a l'air d'ailleurs ouvert grâce à Tremonti) mais également les establishment syndicaux...

@ Yann

Décroissance ou alter-développement? L'écologie radicale est quelque chose de profondément réactionnaire qui peut légitimer certains excès (comme la dictature douce du Philosophe Hans Jonas) mais je partage tes critiques du dogme de la croissance et de la mesure marchande de bonheur.

Depuis 1950, aux États-Unis, bien que les standards de vie aient plus que doublé, la population n’est pas plus heureuse !

C'est là qu'on attend les propositions du groupe mis en place par Sarkozy (Sen-Fitoussi-Stiglitz).

PeutMieuxFaire

Pour répondre aux questions, nouvellement posées par Malakine :

1 - çà me semble une évidence que la crise obligera l'Europe à revoir ses principes : une concurrence dite "libre et non faussée" avec des niveaux de protection sociale et des contraintes fiscales non harmonisées sera fatalement remise en cause (enfin, je l'espère) ...
Les décisions nationales contraire à la lettre du Traité Européen seront de plus en plus nombreuses ce qui peut amener à l'éclatement de l'Europe (option "BA", en quelque sorte) ou au contraire à une remise en cause commune des dogmes communautaires. Il faudrait peut-être que les élections pour le parlement européen soient l'occasion d'en débattre. Doute...

2 - Est-ce que le protectionnisme doit toujours être la revendication centrale pour fonder une alternative (...) ?
L'axe prioritaire, de mon point de vue, ce serait de trouver le moyen de supprimer la tutelle de la finance sur l'économie. En dehors d'un système financier qui globalement a montré ses limites (bel article que celui de London, merci RST), il est aussi facteur de bien des dérives dans "l'économie réelle". Deux petits exemples :
- un groupe financier contraint le responsable d'une de ses filiales à ne pas se diversifier bien que les débouchés se raréfient. Si la situation devient trop insupportable le groupe vendra ou fermera la filiale déficitaire, avec toute la casse sociale et locale.
- pour produire (ailleurs souvent) au meilleur coût on n'hésite pas à rendre votre appareil ménager non dépannable pas le SAV (emplois non délocalisés). Pour changer un joint serti en usine il faut désormais changer la cuve du lave-linge !

@Gilbert : c'est dans le cadre du "mâché/répété" que le "chocolat" va désormais remplacer le "lumpen-intellegentsia" ? ^^
Sinon, puisque vous répondez dans ce fil au commentaire produit par "Eiran" dans le fil précédant, je peux donc vous préciser ici que c'est PMF (moi donc !) et non RST qui avait apporté les précisions sur la TVA appliquée au chocolat dont on a débattu dans le billet précédent !

BA

Ludodo écrit : " Concernant le sentiment européen, je ne dis pas qu'il soit aussi fort qu'un sentiment national, ni même qu'il soit partagé par tous mais il existe. Je pense juste qu'il va se renforcer. A quel point? Je n'en sais rien. Mais ce qui est sur c'est que les sentiments nationaux, ça se cronstruit lentement avec l'histoire. "

Il existe le sentiment européen ?

Qu'est-ce qui te permet de dire ça ?

Au fait, il va y avoir des élections européennes en juin 2009. Regarde bien ce graphique, Ludodo. Il est une partie de la réponse à ta phrase sur le sentiment européen.

http://www.europarl.europa.eu/elections2004/ep-election/sites/fr/results1306/turnout_ep/graphical.html

Le sentiment européen " va se renforcer ", comme tu dis ? A mon avis, c'est exactement le contraire. Le sentiment européen va continuer à baisser, et le sentiment national va revenir en force.

Et peut-être même que les passions nationales vont revenir en force.

Et peut-être même que les passions nationalistes vont revenir en force.

Le XXIème siècle verra le retour des nationalismes en Europe ? Je ne sais pas. On verra.

Ludodo

Je ne vois aucune correlation entre sentiment européen et particpation aux élections. En plus les électeurs potentiels n'étaient pas les mêmes à toutes les élections (9 états seulement en 79, le taux de participation moyen pour ces états était de 58.38% la dernière fois). Dans tous les cas, la baisse montre au mieux un désaveu des institutions actuelles et un désinteressement pour la politique depuis les années 80.
Après concernant le pronostic de l'évolution du sentiment européen, on verra bien, j'exprime juste mon ressenti.

Par ailleurs, j'ai l'information concernant les productions de voitures (de la part d'ingénieurs dans le secteur auto):
La production des voitures dans les autres continents sert bien à alimenter les marchés locaux. Cela coûte trop cher en transport et en logisitique de fabriquer une voiture à l'autre bout du monde. Les usines en Inde, au Maroc ou en Amsud ne servent pas à produire des voitures pour l'Europe.
Ce qui se pratique c'est de faire les usines à l'endroit où ca coute le moins cher possible dans le continent cible, d'où le fait que Renault et PSA aient des usines en Slovénie, Turquie, Espagne... D'où la crainte des autres états.

PeutMieuxFaire

Malakine a évoqué ici du débat E. TODD - Christian Saint Etienne ce matin sur France Inter ; Philippe Cohen le commente sur Mariane2 : je joins le lien, ci-dessous, pour que personne ne loupe ce commentaire même si beaucoup l'ont peut-être déjà lu. Pas de doute, il y a emballement sur le sujet, et c'est tant mieux...
http://www.marianne2.fr/Todd-il-faut-dissoudre-le-Conseil-d-analyse-economique_a175010.html

BA

Ludodo écrit : " Je ne vois aucune correlation entre sentiment européen et participation aux élections européennes. "

Ah bon ?

Tu ne vois aucune corrélation ?

Depuis 1979, la participation aux élections européennes baisse de plus en plus et tu ne vois pas de corrélation ?

Et est-ce que tu vois une corrélation entre sentiment européen et, par exemple, réponse au trois derniers référendums européens ?

Abdel

@BA

Petite incruste :

Je ne pense pas qu'il y est un sentiment d'être européen mais par contre une meilleure connaissance d'autrui plus particulièrement chez les jeunes.

Je connais des jeunes qui ont fait Erasmus en Finlande, Suède , Allemagne et Espagne. Les jeunes se sentent peut être pas européens mais l'Europe est un espace qu'ils se sont appropriés (un peu aidé par les tarifs de trains et les vols pas cher).

olaf

BA,

Depuis trente an le nombre d'avides de pognon et leurs richesse ont exponentiellement augmentés. J'ai fréquenté les milieux du fric de par mes activités professionnelles mais aussi par mes relations avec un ami d'adolescence qui nage là dedans comme un poisson, 2 jours de travail par semaine et 500 000 euros par an, hotels de luxe etc...

Ces gens là en veulent toujours un max, une drogue, et ils savent très bien y faire, maitrise de langues étrangères, des codes sociaux et vestimentaires haut de gamme, capacité d'influence voire d'emprise mentale sur les dirigeants politiques ou privés. Faut voir à quel point c'est un monde à part très élaboré et efficace sachant faire appel aux meilleurs experts juridiques et fiscaux et ayant les moyens de s'offrir leurs services. Que j'aie pu voir ça et en avoir reçu les explications détaillées par ce pote, je dois dire que c'est informatif.

Alors penser qu'ils vont lâcher le morceau sous prétexte de crise économique c'est sous estimer leurs aptitudes.

Seule une révolution comme 1789 ou celle Russe peut mettre à plat ce genre de nomenklatura, avec le risque d'en voir une autre apparaitre, telles les bulles éclatent pour en générer d'autres.

BA

Olaf, je me suis mal exprimé. Les " avides de pognon " ne sont pas la priorité, à mon avis.

De même, essayer de convaincre TOUS nos 26 partenaires de l'Union Européenne de signer un nouveau traité européen instaurant le protectionnisme européen, ce n'est pas la priorité, à mon avis.

La priorité, c'est foutre le camp du Titanic " Union Européenne ".

Le Titanic " Union Européenne " vient de percuter l'iceberg, c'est foutu, c'est mort, foutons le camp d'ici en vitesse.

La priorité, c'est que la France retrouve son indépendance pour continuer à être la France.

La priorité, c'est que la France retrouve son indépendance pour montrer une façon de vivre différente.

La priorité, c'est que la France retrouve son indépendance pour montrer une autre façon de produire des biens matériels et de les consommer.

La priorité, c'est raccourcir les distances.

La priorité, c'est raccourcir les distances entre l'endroit où nous produisons des biens matériels et l'endroit où nous consommons ces biens matériels.

La priorité, c'est montrer l'exemple.

La priorité, c'est montrer aux autres nations une autre façon de vivre, de consommer.

Je sais que ça va provoquer des ricanements et des haussements d'épaules, je sais que je suis un intégriste.

Lisez " C'est maintenant ! " de JANCOVICI et GRANDJEAN, édition Seuil. Ils viennent juste de publier ce livre. Ils expliquent tout cent fois mieux que moi. C'est le meilleur livre que j'aie lu de ma vie.

Gilbert

@Malakine,
Tu dis :
"Non, la mesure de sarko n'est pas protectionniste. Elle contrevient peut-être au droit de la concurrence (droit des aides d'Etat) mais elle n'a rien a voir avec la politique commerciale."

M'enfin qu'est-ce que j'ai dis ? lol

Et puis tu dis :
"Non, le protectionnisme n'est pas du "defensionnisme" ! Je n'ai pas parlé du capitalisme coopératif, du retour du collectif et de la repartition des richesses pour lire ca."

Décidemment, tu n'arrêtes pas de sauter aux conclusions !

Je ne suis pas capable de jouer a coller des étiquettes, tu n'as pas encore compris çà ?

Donc dans ma bouche "Défensionnisme" n'est pas un truc appris par coeur dans un bouquin obsolète du début du siècle, mais seulement un moyen de trouver un autre nom de remplacement à celui de "protectionisme", éculé et trop péjoratif dans l'inconscient collectif.

Appelle le "Economie de survie" où "Malakinisme de protection" si çà te chante ! lol

Gilles Bert

@Olaf,
Parfaitement exact, j'en avais toute un kyrielle parmi mes clients... Ce ne sont pas eux qui s'en font pour la crise.
Oui, ça me rappelle l’éclat de rire général provoqué à JERSEY (et probablement dans les 50 autres paradis), quand Sarkozy à fait son premier cirque à propos des paradis fiscaux.

yann

@BA

C'est bien grâce à vous je ne suis plus le seul europessimiste du blog je me sens moins seul.

Sinon pour vous contredire sur l'écologie le fait que les riches ne représente qu'une faible proportion de la pollution et de la consommation global, la preuve la demande s'effondre alors que les riches se portent super bien, n'exclus pas le fait qu'ils donne le la an matière de consommation. Je vous conseil le très bon livre d'Hervé Kempf "Comment les riches détruisent la planètes". Kempf use de l'esprit mimétique de l'homo sapiencepour créé un lien de causalité entre la consommation des riches et le reste de la population. Les modes et les gadgets de tout bord partent toujours du haut de la pyramide social vers le bas, comme l'être humain est un être social attaché au fait de ne pas être trop différent des autres pour pouvoir se socialiser, il va imiter les classes supérieurs dans leur comportements économiques et sociaux. C'est un phénomène que l'on constate chaque jours et il n'y a guère que les asociaux de ce blog pour y résister lol. Quoiqu'il en soit Kempf montre que si l'on veut vraiment changer le comportement des masses il faut d'abord changer celles des élites.

A j'y pense il y a une émission avec lui de "la-bas":
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1124

@Malakine

"- Est ce qu'on peut encore espérer mettre en place un protectionnisme à l'échelle européenne, est ce qu'il faut le concevoir sur un périmètre limité à la zone euro ou bien carrément sortir de l'Europe ? Il me semble que la crise et l'inertie de l'Europe nous oblige à nous reposer la question ?"

Malakine tu vas finir par penser comme moi finalement l'UE n'arrive pas à fonctionner correctement c'est un boulet bureaucratique inerte. Maintenant je pense que nous pourrions agir en corrélation avec les états méditerranéens de l'UE. Rien n'empèche d'imaginer un groupe de pays ayant des situations similaire agissant de concert et créant un groupe à part, une espèce d'union latine 2 mais sans Napoléon III et ses délires. Avec l'Espagne et l'Italie une politique macro-économique commune est tout à fait possible. Alors le marché est moins vaste que l'UE mais on c'est quand même mieux que la France toute seule.

"- Est-ce que le protectionnisme doit toujours être la revendication centrale pour fonder une alternative ou d'autres axes sont-ils devenus prioritaires avec la crise, comme la nationalisation des banques, le retour à une souveraineté monétaire, l'accentuation des politiques redistributives (voir les propositions de Lordon dans son dernier papier) ou tout simplement la remontée des salaires)"

Il faut désacraliser les outils économiques, et faire comprendre à nos concitoyens qu'aucune politique n'est définitive car elles doivent s'adapter à un monde en constant changement. Le protectionnisme est un outil et rien d'autre, il faut garder à l'esprit que le but d'une bon politique économique est de permettre à la population de remplir ses besoins ontologiques, je laisse le bonheur aux philosophes. Donc pour répondre à ta question il faut mettre à coté du protectionnisme les outils politiques nécessaire à une remise en marche du plein emploi et à la pérennisation de notre économie. Il faut je crois militer pour un nouveau commissariat au plan capable de promouvoir des projets industriels concrets, bref un retour à la planification à long terme. Comme le disait Keynes l'état doit prendre en charge des projets techniquement et économiquement trop ambitieux pour être réaliser par le secteur privé, l'état doit être l'entrepreneur qui prend les risques les plus important et qui accepte de ne rentabiliser que sur plusieurs décennies. Ensuite il va falloir parler de la revalorisation des salaire et des syndicats, trop peu de salariés sont syndiqués et ces dernier, en partie à cause des changements dans la nature des emplois modernes, n'ont plus forcement la possibilité de faire des revendications collectives. Hors un salarié seul face à son patron s'écrase et cela participe à la faiblesse des revenues du travail, il va falloir trouvé un moyen de rééquilibrer les rapports de force entre salariés et patron car même sans le libre-échange il y aura déséquilibre.
Enfin bref le protectionnisme n'est qu'un aspect des chose, un outils parmi d'autre visant à la satisfaction des besoins de la population. Bien sure on peut disserter sur la nature de ces besoins mais ce n'est peut-être pas le moment.

olaf

Protectionnisme pas fun, relocalisation peut être bof, alors régulationnisme impliquant le droit aux nations ou ensembles de nations de poser leurs conditions d'échange par des contrats révisables et non institués dans les dogmes intemporels d'une constitution ou de directives qui produisent une irréversibilité des conditions d'échange.

Je veux bien lire Jancovici, va me falloir me fendre de combien d'euros ? J'espère que j'y trouverai du valable. Sinon plutôt d'accord que l'UE agonise. Perso je n'ai jamais voté pour elle, trop sceptique.

Mon expérience actuelle dans le monde germanique, allemagne, suisse allemande, autriche et pays de l'est très germanophones me fait sentir à quel point l'unité procurée par une même langue est forte.

L'europe francophone, France plus un bout de suisse pas dans l'ue plus un bout de belgique mal en point économiquement, me parait très small à côté de la Mitteleuropa germanique et ses satellites low cost de l'est très germanophones, hongrie, pologne, tchéquie, voire italie du nord.

Donc l'alliance franco germanique de mitterand-kohl est à l'image des photos de l'époque, un petit serrant la main d'un molosse.

Les choix des politiques allemandes n'ayant été que peu contestées par les politiques françaises, le bundestag n'allait pas se gêner pour pousser le bouchon aussi loin que possible.

Mon approche linguistique des liens me diffère de celle de Todd sur les structures familiales. Que voulez vous la triade psychique familiale freudienne me semble moins influente que celle du monde plus large qui communique à travers une structure linguistique, sans doute une de mes affinités deleuziennes.

Ce dernier avait insisté sur le concept de territorialisation et de déterritorialisation.

M Bethouart

Bravo pour l'article , remarquablement clair et très convaincant.
Heureusement d'ailleurs car il y a encore du travail à faire de ce coté la.
Hier ,aux matins de France culture, un professeur d'économie ( Elie Cohen je crois) a expliqué sans rire que la globalisation avait été un formidable facteur de progrès et que la crise financière actuelle était due à un excès de règlementation de la sphère financière . Bonne nouvelle tout de même , ses interlocuteurs , pourtant eux mêmes thuriféraires du libéralisme et pourfendeurs du protectionnisme, si on excepte C Clément ( Adler , Slama, Duhamel) ne semblaient pas très convaincus par ce qu'ils entendaient.
Bon courage donc et encore bravo !

M'ENFIN!

Très bon article, très bon débat.

Je ne vois pas ce que je pourrais ajouter. En fait, comme beaucoup de gens, plus je me pose de questions, moins je trouve de réponses - chaque réponse amenant de nouveaux questionnements.

@ Malakine

Je ne vois pas très bien en quoi le premier argument de BA est intégriste. Il a raison. Jancovici aussi.
Si le but du protectionnisme est de relancer la croissance, quel que soit le contenu de cette croissance, alors il vaut mieux laisser le libre échange détruire ce qui tient encore debout.

D'après moi, le protectionnisme n'est qu'un outil. Personne ici ne le présente comme une fin en soi, d'ailleurs.
Mais un outil pour quoi faire ? Construire un autre modèle de société ou rafistoler celui-ci, qui finira quand même par s'effondrer quoi qu'on fasse ?

Je pense donc que vos deux points de vue ne sont pas du tout inconciliables. Ce sont différents aspects du même problème.

De même, je ne séparerais pas comme tu le fais la crise économique et financière de la crise énergétique et écologique.
Elles forment un tout, une énorme crise qui les englobe toutes. Les crises sont tellement liées entre elles qu'on ne pourra pas en résoudre une sans tenir compte des autres. C'est le propre d'une crise systémique.

BA

Olaf, et tous les autres,

vous pouvez demander à votre épouse (ou à votre copine) qu'elle vous offre pour la Saint Valentin le livre de Jean-Marc JANCOVICI et Alain GRANDJEAN, " C'est maintenant ! ", édition Seuil.

Je l'ai trouvé à 18,53 euros sur Amazon !

Un livre clair, net, précis, génial.

http://www.amazon.fr/gp/product/2020987686/ref=s9_sdps_c5_s1_p14_t1?pf_rd_m=A1X6FK5RDHNB96&pf_rd_s=center-1&pf_rd_r=1M96DYJWS39TW7A5GGDZ&pf_rd_t=101&pf_rd_p=463375513&pf_rd_i=405320

Gilbert

Olaf,
C'est une évidence, la communauté de langage est un lien extrêmement fort, mais encore faut-il l’avoir vécu pour le savoir.

Gilbert

@Olaf,
Je sais que tu as été (ou est) dans la recherche appliquée, et je voulais faire un parallèle entre nos projet dont l’indispensable critique est un des piliers (au sein de l’équipe, puis auprès des ingénieurs des cabinet de brevets, puis enfin des ingénieurs de La Haye, dont le rôle est de trouver les failles dans votre projet innovant.
Pour quelle raison un projet économique, ne tient-il jamais compte des critiques ?

Par exemple je me demande toujours comment on peut se dire POUR un projet AVANT qu’il ait été défini.

Est-ce difficile de saisir que c’est une hérésie, ou est-ce tout simplement que nos somme là, dans un domaine abstrait, pour ne pas dire mythique ? Et donc que nous ne somme plus dans un domaine rationnel ?

Malakine

@ Ludodo

Tu invoques "l'idéal européen". Mais qu'est ce que c'est au juste l'idéal européen ou plutôt qu'est ce qui l'a motivé historiquement au moment de la fuite en avant des années 80 et 90 ? Ce fût un idéal creux, sous tendu par aucun projet réel. Ce fût un substitut bien pratique pour toute la classe politique permettant de détourner l'attention sur leur complète soumission à l'idéologie libérale dominante et à leur nouvelle non-pensée. Le libre échange et le laisser faire, procède avant tout d'un refus de penser et d'agir.

Il est vrai que les nouveaux entrants auraient intérêt, plus encore que la vieille Europe à des protections commerciales car ils seront les premiers bénéficiaires de la relocalisation des industries de l'Asie vers l'Europe. Le problème c'est qu'ils ont peur d'en être victime. Il faudra leur expliquer que tout le monde et en particulier les économies les plus "productives" (ou industrielles) aura intérêt à des politiques de soutien à la demande globale.

@ BA

Il faut quand même faire une distinction entre investissements à l'étranger et délocalisation. Je doute que les usines Renault en Russie sont destinées à fabriquer pour le marché européen. Il y a aussi des marchés locaux à desservir. On ne va pas laisser les russes rouler indéfinement en Lada !

@ Laurent

Oui, il y a encore des choses à tenter en Europe. Mais comme je le dis dans ce texte, il faudra que le "nous" soit suffisamment puissant en Europe pour pouvoir penser une solidarité protectionniste. Et de l'Islande à l'Estonie et à Chypre, je crains que cela ne soit déjà plus possible. Peut-être faudra t-il recréer un périmètre plus étroit autour de la vieille europe ou d'une union latine...

Je suis d'accord sur la demande de régulation globale ... mais cela va être dur à faire passer. Il est quand même plus facile de livrer la bataille idéologique sur un mot d'ordre unique.

@ Eirean

"L'axe de notre réflexion ne doit pas être le protectionnisme, qui n'est en rien un idéal social" Je ne suis pas tout à fait d'accord, même si c'est vrai que c'est un moyen plus qu'une fin.

Il y a une idée de solidarité économique et de collectif dans le protectionnisme qui a lui seul marque une rupture conceptuelle avec le libéralisme qui repose exclusivement sur la somme des intérêts individuel.

@ Ludodo

Non, pas du tout, la notion de peuple européen n'est pas hors sujet. Elle est au coeur du débat. L'un des obstacle majeur au protectionnisme est la difficulté de l'homme moderne à penser collectif. Est ce qu'on pourra reconstruire des solutions collective et sur la base de quel sentiment d'appartenance, telle est la vraie question. C'est d'ailleurs pourquoi, certains qui ne croient ni à la nation, ni à l'Europe, propose d'instaurer des régulation directement à l'échelle planétaire.

@ René Jacquot

L'italie, je demande à voir. Apparemment c'est tremonti qui a préparé le G7 de Rome, lequel devrait se conclure par une condamnation du protectionnisme.

@ PMF

Bien vu la pique à l'attention Gilbert ! :-), les thèmes varient mais le caractère monomaniaque obsessionnel demeure.

@ BA

Non on n'assistera certainement pas au retour du nationalisme version 19ème ou 20ème, à cause de la narcissisation des individus. En revanche, la crise peut réveiller les tempéraments nationaux et faire réapparaître des spécificités.
Mais franchement, aujourd'hui, l'idée de nation en France est tout aussi mal en point que le sentiment d'appartenance à un peuple européen.

@ Ludodo

Attention à ne pas résumer les flux aux produits finis. Il est vrai que la voiture ne voyage pas beaucoup, mais les composants, eux, peuvent migrer sur de longues distances. Les usines dont on parle, ce ne sont que des usines d'assemblage. Ce qu'il faudrait étudier c'est la localisation de leurs sous-traitants.

@ Abdel

L'attrait des jeunes pour l'Europe est-elle la marque de l'émergence d'un peuple européen ou plutôt d'une xenophilie française, très forte chez les étudiants et les responsables de l'enseignement supérieur ?

@ Gilbert

Quand est ce que tu comprendras que la force du mot protectionnisme vient précisement du fait qu'il incarne le mal absolu chez les élites bien pensantes ?

@ Yann

Super intéressant ton commentaire sur les comportements des élites et les derniers asociaux qui y resistent. Moi, l'écran plat géant ça ne me fait pas rêver ...

Mes idées ne sont pas encore stabilisées sur ce point, mais de plus en plus, je reviens à la question de la souveraineté économique. Sans elle, il est impossible de penser. La suite logique serait peut-être : Protectionnisme comme concept bélier, revendication à la souveraineté économique puis édification d'un nouveau modèle. D'où, effectivement, la condamnation de l'Europe communautaire.

D'ailleurs, L'Europe politique n'a d'intérêt que tant qu'existe l'Empire américain. Celui-ci étant en train de s'effondrer, il n'y a peut-être plus lieu de maintenir l'espoir d'un contrepoids.

@ Olaf

Ca y est ? Le pangermanisme est de retour ?? déjà ? Je signale aussi que plus à l'Est l'URSS est de retour aussi. Les anciens pays soviétiques sont en train de s'organiser face à la crise financière. Le Russie étudie même la possibilité d'accorder un prêt complémentaire à l'Ukraine pour combler son déficit budgétaire que le FMI refuse de financer ...

Dans ces conditions, notre sphère d'influence naturelle c'est effectivement le "club med". France Walonnie, Espagne, Italie, Portugal, ce qui ferait déjà pas loin de 150 millions d'habitant. On pourrait éventuellement pousser jusqu'à la Roumanie et avec un partenariat étroit avec le Maghreb.

D'ailleurs les systèmes familiaux et les aires linguistiques ne sont pas si distinctes que cela. Dans ton aire germanique, c'est la famille souche qui domine très largement. Dans les pays latin, c'est la famille nucléaire égalitaire avec certes beaucoup d'autres formes plus ou moins minoritaires.

@ Marc Bethouard

Elie Cohen ne comprends rien à ce qui se passe. Il faut écouter attentivement ce qu'il dit. Le type est complètement paniqué par l'effondrement de ses dogmes. Son dernier article sur Telos est de ce point du vue remarquable. Il est tout simplement dans l'incapacité d'appuyer ses affirmations par le moindre arguments. Et je pense qu'il s'en rend compte !

@ M'enfin

Ce n'est pas parce qu'elles arrivent en même temps que les crises économiques et écologiques sont liées. Elles ont des causes et des solutions différentes. ceci dit, leurs effets pourraient bien se cumuler. Mmmm... intéressant ça. Ca peut donner l'objet à un article. :-)

@ BA

C'est con ça, je n'ai toujours pas d'épouse, ni de copine. Bon, mais promis, à défaut de me faire offrir ce bouquin je vais me renseigner sur les thèses de tes "intégristes". Promis

M'ENFIN!

@ Malakine

Les crises sont liées, non pas parce qu'elles auraient la même cause mais parce que leurs effets sont interconnectés.

C'est comme si on mettait plusieurs chatons et plusieurs fils de laine dans une pièce. Au bout d'un certain temps, les fils, qui étaient séparés au départ, ne formeront plus qu'une grosse pelote de nœuds. Si on veut les démêler, on n'y arrivera pas en tirant sur un seul fil. Il faudra nécessairement s'occuper de tous les fils en même temps.

Si tu veux te faire une idée du travail de Jean-Marc Jancovici, je te conseille de visiter son site ( http://www.manicore.com/ ). C'est le site le plus complet que je connaisse sur le réchauffement climatique. Clair, didactique, documenté et sans prétention.

A part ça, Philippe Grasset parle beaucoup de protectionnisme ces derniers jours. Il nous apprend aujourd'hui que les États-Unis sont devenus officiellement protectionnistes. La clause "buy american" a été votée ( http://www.dedefensa.org/article-buy_american_a_survecu_et_se_porte_bien_13_02_2009.html ).
Il parle par ailleurs, avec sa verve satirique habituelle, du poids du mot "protectionnisme". Les américains voudraient voter une loi protectionniste tout en assurant le reste du monde que ce n'est pas du tout du protectionnisme ( http://www.dedefensa.org/article-panique_a_downing_street_04_02_2009.html ). Le débat qui t'oppose à Olaf a également lieu au sein du gouvernement de Washington.

BA

Malakine écrit : " aujourd'hui, l'idée de nation en France est tout aussi mal en point que le sentiment d'appartenance à un peuple européen. "

Désaccord total.

L'idée de nation va faire un retour ravageur, et d'abord en Europe. L'idée de nation va faire littéralement EXPLOSER l'Union Européenne. Prépare-toi au spectacle. Dans très peu d'années, le feu d'artifice va commencer.

Les années qui viennent diront qui de nous deux avait raison.

olaf

Malakine,

Je suis panriendutout à part pandanslagueule parfois. Ce que tu ne saisis pas c'est que les germanophones parlent la même langue et sont d'un point de vue pratique aux maximum de leurs capacités de négociation et de compréhension, fluidité de l'expression et donc de la pensée, quand ils vont dans un autre pays germanophone.

Mets un français en Italie, Espagne ou Roumanie, langues latines,
en ne parlant pas la langue, eh bien il est comme une poule devant un cure dents. Dieu sait si les français ne sont pas réputés pour leurs qualités polyglottes. Le business économique c'est la langue en premier, pas en premier un truc de culture latine, asiatique ou nordique.

Même si on peut parler anglais entre un français et un étranger, le niveau de négociation reste inférieur à celui intervenant entre deux personnes ayant la même langue d'origine.

Pour ma part j'ai cette expérience pas théorique mais physique, au sens de dans la chair, qui consiste à devoir comprendre ce que dit un étranger n'ayant pas la même langue maternelle, et aussi lui faire comprendre quelque chose. Si on a pas vécu ça au long cours dans des situations complexes comme celles de l'industrie et des affaires, on voit pas vraiment le problème.

Donc pas de pangermanisme mais seulement constater ce fait.

D'ailleurs je suis en Allemagne pas par pangermanisme mais parce que l'opportunité était là et que je l'ai saisie par nécessité et peut être un peu par gout de l'aventure. Si j'avais eu le choix j'aurai préféré l'Espagne, peut être l'Italie , la Grèce, le Canada ou l'Australie, où j'ai de la famille pour les 2 derniers, du fait d'une mère anglaise qui ne m'a d'ailleurs pas appris l'anglais dont j'ai fait comme tout le monde l'apprentissage à l'école et en allant à l'étranger.

olaf

Yann,

tout à fait d'accord, le rééquilibrage des rapports entre salariés et patronat est essentiel. J'en parle en connaissance de cause, puisque que j'ai une affaire en cours aux prudhommes, ce qui m'a amené à expérimenter ce sujet. L'une des fonctions du droit est de compenser les asymétries de puissance entre les parties adverses, par exemple le salarié faible et l'entreprise ayant bien plus de moyens.

Je ressens bien que cet équilibre dérive fortement actuellement en faveur de l'entreprise. C'est nocif.

yann

@Malakine

Si tu as aimé mes propos sur la consommation et le role de riches alors tu devrais apprécier le très bon texte de Seb Musset en lien avec ce sujet:

http://sebmusset.blogspot.com/2009/02/chou-et-chaton-sur-la-voie-de.html

Balthazar

Bonjour,
"J'ai entendu ce matin sur France Inter chez Nicolas Demorand un débat qui semblait très chaud et très intéressant entre Emmanuel Todd et Christian Saint- Etienne(...)Il me semble que leurs analyses ne divergeaient pas tant que ça,preuve que les lignes bougent..."

Peut être que vous devriez vous désensabler les portugaises,parce que si sur le champ de bataille vous êtes incapable de distinguer vos ennemis,alors vos coups ne risquent pas de porter!
Manifestement,Emmanuel Todd(lui...)ne s'est pas trompé de cible...

"Le protectionnisme c'est ce qui empêche la division du travail(...)Le commerce international vise à essayer de donner à tout le monde l'efficacité qui va avec la spécialisation.Le protectionnisme,parce qu'il empêche cette spécialisation,est une mauvaise chose."

"Le protectionnisme sec c'est toujours une catastrophe!"
Christian Saint-Etienne dans l'émission C dans l'air cette semaine.

Daniel Pipe

Il me semble qu'une chose n'est pas assez dite : l'économie de marché et le libre échange ne peuvent intrinsèquement pas prendre en compte le long terme. Sans partir dans des diatribes sur la crise écologique (réchauffement climatique, crise de la biodiversité, pollution des sols, de l'air et de l'eau) ou la finitude de notre planète (et l'épuisement prévisible de certaines ressources), notre économie a besoin de plus qu'une simple régulation des échanges, elle a besoin d'être soumise au politique (pris au sens large du terme). Le défi est de faire effectivement fonctionner la démocratie, c'est à dire décider en commun de notre avenir et de celui de nos enfants, de définir quelles sont les valeurs premières auxquelles nous tenons (démocratie, éducation, culture, solidarité, santé, mais aussi quel climat, quelle eau, quel air, quelle biodiversité, quelle nature) puis de mettre en place les règles de nos échanges.
Quant au protectionnisme, il me semble qu'en fait la pseudo-globalisation que nous vivons actuellement est ultra-protectionniste! Le système des brevets protégeant les savoir-faire représente me semble-t-il le pire des protectionnismes. Tout est à l'envers : l'intelligence, le savoir et la culture sont les seules choses qui peuvent se partager en rendant plus riches les partenaires, or c'est ce que nous protégeons! En fait si on partage les savoir-faire il n'y a plus besoin de spécialisation, chaque groupe (pourvu qu'il soit un peu conséquent) doit pouvoir satisfaire ses besoins dans les meilleures conditions et les échanges sont d'abord ceux de la culture et des compétences, puis des matières premières quand elles sont inégalement réparties à la surface du globe. Ceci pourrait conduire à une très forte réduction des échanges matériels sans laisser pour compte des peuples ou des groupes humains. Il me semble qu'il s'agit là des fondamentaux pour un développement d'une humanité plus solidaire et en même temps plus respectueux des équilibres de notre planète.

olaf

Les risques et les pratiques du protectionnisme :

http://www.alternatives-economiques.fr/jean-paul-fitoussi----la-crise-est-nee-d-un-grand-mensonge-_fr_art_633_42040.html

olaf

A bas la crise, vive la fête du citron :

http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&id_notice=AFE85001898&xtor=RSS-1

olaf

"Adam Smith pensait qu’il ne peut y avoir libre échange qu’entre des pays qui ont des niveaux de développement et de salaires équivalents. Il ne devrait pas y avoir libre échange avec la Chine vu le dumping salarial qu’elle pratique. Allons-nous commencer à nous chamailler entre grands pays de l’Union faute d’avoir le courage de rééquilibrer notre commerce par un système de « préférence européenne »?
http://www.marianne2.fr/Angela-Merkel-peut-se-faire-du-souci_a175043.html

Amusant, je ne connaissais pas cette phrase d'Adam Smith mais elle correspond à ce que je disais en 2002 à un copain, en d'autres termes.

A savoir que le libre échange ne peut être accepté qu'à l'intérieur de ce que j'appelle des plate-formes économiques de pays de même niveau économique et social. Les relations entre plate-formes devant être régulées autrement, majoritairement selon des accords sectoriels révisables bilatéraux.

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