Il n'est pas de cérémonie de remise de prix sans distinction spéciale pour l'œuvre globale d'un grand disparu. Nous le ferons pourtant sans aucun esprit de deuil, car l'hommage funèbre s'accompagne de la célébration d'une renaissance. « Des sous et des hommes » émissions de radio confidentielle mais site internet bien connu, qui a fermé ses portes en juin dernier vient en effet de ressusciter sous la forme de « J'ai du manqué un épisode »
Pendant 7 ans, l'animatrice - une bénévole - Pascale Fourier a en effet accompli un travail admirable : Plus de deux cents interviews d'économistes et d'intellectuels de la mouvance « alter » sur toutes les questions qui préoccupent tous ceux qui cherchent à comprendre notre monde et qui s'efforcent d'imaginer un autre demain. Une mine d'or !
J'ai découvert DSDH grâce à ce site et en particulier à Yann. J'ai y ait passé quelques heures de pur bonheur, souvent au balladeur pendant mon jogging. Et parfois, ce que j'entendais était si fort qu'il fallait s'arrêter pour ne rien rater. Je garde un souvenir émerveillé des interminables monologues impeccablement construits comme s'il s'agissait d'une lecture de Jacques Sapir, de l'incroyable verve flamboyante de Frédéric Lordon expliquant les excès de la finance et me guidant à cet occasion dans un univers dont j'ignorais tout, aussi scandaleux que riche en révolutions à conduire, ou même des dernières interviews d'un Dupont-Aignan à la parole libérée et exprimant une colère qu'on ne soupçonnait pas si puissante chez lui.
Bien sûr, certains invités suscitaient d'avantage l'irritation que l'orgasme intellectuel, mais par la grâce de l’envoutante musique du générique, de la voix douce et légèrement cassée de l'animatrice, sa timidité contrariée et la fausse naïveté de ses questions, le plaisir était toujours au rendez vous, même lorsqu'on écoutait délirer les pires illuminés.
Car Pascale Fourier est plus qu'une militante efficace, c'est aussi une excellente intervieweuse. Contrairement à bien des grands noms qui s'érigent en procureur de la bien-pensance et considèrent l'invité comme le faire valoir de leur propre hargne supposée exprimer leur rectitude morale et leur indépendance d’esprit, Pascale fait parler ses invités. Elle se contente d'interpeller ou d'interroger pour déclencher du verbe. Et si l'invité en délivre à jet continu, elle s'efface pour comme nous les écouter.
Pascale, au nom de les passionnés de la chose publique et tous les des chercheurs d'alternatives : Merci !
Merci pour tout ce que tu as fait. Merci pour tout le temps que tu y as passé. Merci à tous ceux qui t'ont aidé, notamment à transcrire les textes. Merci pour l'œuvre que tu nous lègues. Merci de remettre ça avec « J'ai du loupé un épisode » Et si j'ose, … merci d'avoir choisi Emmanuel Todd et Jacques Sapir pour inaugurer ton nouveau site. J'ai toujours su que tu avais bon goût !
Rien à rajouter à cet hommage tellement mérité si ce n'est un grand MERCI à Pascale.
Rédigé par : RST | 29 décembre 2008 à 21:57
C'est vrai, très bien ces interviews, peut être que le bénévolat est aussi un bon ingrédient, même si P Fourier a un savoir faire que l'on aimerait rencontrer plus souvent.
Rédigé par : olaf | 30 décembre 2008 à 12:19
Un prix amplement mérité qui récompense un travail remarquable.
Rédigé par : Bertrand Du Gai Déclin | 30 décembre 2008 à 15:39
Le problème avec ton texte c'est que l'on ne peut rien n'y rajouter si ce n'est qu'il faudrait que tu l'envoie à Pascale Fourier cela devrait lui faire plaisir.
Rédigé par : yann | 31 décembre 2008 à 11:59
@ Yann
Elle l'a lu et m'a remercié par mail.
Rédigé par : Malakine | 31 décembre 2008 à 13:42