Le texte d'orientation politiques pour les trois prochaines années, approuvé lors du dernier conseil national du PS a été accueilli par une volée de bois vert par les Ségoléniens. Julien Dray l'a jugé nul et Peillon de "pire régression intellectuelle", de surcroît, criblé de fautes d'orthographe !
Il est vrai que d'un point de vue technique ce texte est très en retrait par rapport à la dernière déclaration de principe du PS, que ce soit sur la forme ou sur le fond. Ce dernier texte, s'il ne décrivait qu'un projet technocratique fade et tiéde, affirmait néanmoins quelques croyances et valeurs, ce qui pouvait inviter à la réflexion.
Rien de tel dans l'acte fondateur de « l'Aubrysme ». Celui-ci ne fait qu'établir la liste des sujets sur lesquels le PS n'a pas d'idées et se propose réfléchir. Les seuls éléments que l'ont peut relever dans ce texte sont ceux qui n'y figurent pas, et en particulier ceux qui faisait l'originalité et la force de la motion de Benoît Hamon.
Le caractère incantatoire et creux de ces orientations politiques se découvre dès le plan : Inventer un nouveau modèle de développement, Donner un nouveau sens à la société, Donner une nouvelle direction à l'Europe … Tout est à l'avenant : Les annonces d'alternatives succèdent aux nouveaux horizons, nouveaux modèles, nouvelles pratiques en passant par les autres pistes ou les autres instruments ou tout simplement les promesses de reconfiguration, de réformes ou de débats dont on ne sait rien si ce n'est qu'on devra y réfléchir.
Bref, le PS se propose d'inventer autre chose, sans bien savoir ce que ce sera, sauf bien sûr que ce sera « de gauche » !
Le texte est en outre épouvantablement mal écrit, avec des phrases à rallonge, mêlant plusieurs idées et finalement n'en exprimant aucune, totalement creuses ou incroyablement maladroites : « Notre objectif est de parvenir à garantir structurellement la répartition des richesses » « le droit de la concurrence devra être adapté en faveur de la maîtrise des centres de décisions considérés comme stratégiques » …
On relève également, comme c'est souvent le cas dans des textes de compromis écrit à plusieurs mains, où l'un a fait ajouter un bout de phrase sans se rendre compte qu'il entre en conflit avec ce qui suit. Au chapitre économique, un bien pensant avait ainsi écrit « Nous devons en priorité développer l'innovation et la qualification des salariés pour renforcer la compétitivité de notre pays, afin de permettre à nos entreprises de se situer sur les marchés les plus dynamiques et aux salariés d'obtenir de plus fortes rémunérations grâce à une meilleure productivité »
Un représentant de la liste Hamon, trouvant que la phrase n'était pas encore assez longue et pour prendre ses distances avec cette profession de foi libre échangiste a certainement fait ajouter en préambule « Sans adhérer aux théories qui voudraient faire croire que la division internationale du travail partagerait le monde entre ceux qui sont entrés dans l'économie de l'intelligence et ceux qui se borneraient à être des pays ateliers – ceux qui pensent et ceux qui fabriquent »
Or la suite de la phrase est précisément une parfaite expression de cette théorie de la division du travail où le salut ne passe que par l'exportation et l'innovation et la haute valeur ajoutée qui serait le monopole de l'occident des pays développés.
De même, on lit plus loin un remarquable exercice de contorsionnisme pour tenter d'exprimer l'idée de protection économique. Encore une fois, l'idée est exprimée dans une perspective libre échangiste radicale, ce qui donne un affligeant : « Nous souhaitons que l'union européenne adopte une politique d'échange équilibrée prenant en compte les difficultés qui pèsent sur nos entreprises les plus exposées et les plus fragiles. La politique commerciale européenne devra (...) être justement calibrée afin de permettre à nos industries de se moderniser tout en permettant la croissance des pays en développement ».
Ce qu'on comprend, c'est que le libre échange est, dans les pays riches, un vecteur de modernisation du tissu économique (ceux qui disparaissent étant considérés comme des canards boiteux) et dans les pays pauvres un facteur de développement ! Le PS n'a toujours pas compris que la concurrence par les coûts organisée par les pays à bas salaires n'est pas un facteur de modernisation de l'appareil productif, mais de désindustrialisation et de recul des droits sociaux. Ni que de d'enfermer les pays en développement dans une logique d'avantages compétitifs par les coûts à l'exportation est le meilleur moyen d'entretenir chez eux la misère et la pire exploitation de l'homme par l'homme !
Cette contradiction entre un attachement viscéral aux dogmes du libre échange et de la concurrence du tous contre tous avec un semblant de discours protectionniste est tout à fait caractéristique de la non pensée de ce texte d'orientation. Le PS continuera à pratiquer des politiques d'adaptation à la mondialisation en feignant d'adopter un vernis de discours protectionniste sans bien sûr se donner les moyens de la moindre rupture doctrinale … La rénovation est en marche !
Mais il y a plus grave, certains passage du texte semblent exprimer une vision de l'économie complètement fantasmée.
On découvre ainsi que « la création de nouveaux emplois passe aussi par la mobilisation de gisements insuffisamment explorés jusqu'à présent dans un certain nombre de secteurs : produits et technologies propres de l'environnement, grande distribution, services à la personne ou de la petite enfance … » L'emploi serait donc une matière première dont il faudrait exploiter les filons, sans qu'il y ait aucune distinction à faire entre l'économie productive, l'économie induite et le secteur public ! Le programme du PS en matière économique consistera donc à subventionner des emplois comme à l'époque des emplois-jeunes. Le terme de « gisements d'emplois » est en effet caractéristique des années 90 et des emplois aidés. Martine Aubry l'avait inauguré au début des années 90 avec les emplois familiaux.
Le chapitre consacré au pouvoir d'achat est tout aussi désolant. Tout en annonçant d'autres pistes et d'autres mesures, le texte n'est capable que de proposer une hausse du SMIC et diverses nouvelles allocations ! Voilà qui est révolutionnaire ...
Lors du congrès le seul vent de nouveauté est venu de la motion de Benoît Hamon. S'appuyant sur une analyse juste de la crise financière mondiale, elle proposait des solutions en décalage avec la non pensée de l'époque, même si elles n'étaient pas vraiment nouvelles : Constitution de pôles publics bancaire et énergétique, indexation des salaires sur les gains de productivité, fonds souverain, protections commerciales, rééquilibrage du partage de la valeur ajoutée entre travail et capital …
Rien, aucune idée, aucune trace même, des idées fortes de cette motion ne se retrouve dans l'acte fondateur de l'Aubrysme, si ce n'est un léger souci de protections commerciales tellement maladroitement exprimé qu'il exprime en réalité une profession de foi pour le capitalisme mondialisé le plus sauvage. Si ce texte tient lieu de synthèse entre les trois motions anti-ségolène, le Sarko de gauche, l'apôtre de la gauche décomplexée et l'étoile montante du PS était manifestement prêt à tous les renoncements pour devenir la nouvelle voix du PS.
Une seule idée à été reprise de la motion Hamon : Le refus de toute alliance avec le Modem. En conclusion de 9 pages de non pensée molasse et de lieux communs affligeant, le texte a l'aplomb d'affirmer que le parti de François Bayrou « prône une politique économique et sociale qui se situe aux antipodes (oui, aux antipodes !!) de nos orientations » ! On serait tout de même curieux de savoir ce qui dans ce fatras de bonnes intentions pourrait bien choquer le leader centriste …
J'étais de ceux qui croyaient que l'élection de son nouveau premier secrétaire au terme d'un débat dur dans un scrutin uninominal majoritaire allait être de nature à mettre enfin le PS sur la voie de la rénovation. Manifestement je me suis trompé. Ce texte dit « d'orientations » montre une chose : Le PS est un parti qui est structurellement incapable de penser.
Désormais, la chose est entendue : Ceux qui recherchent des éléments nouveaux pour une alternative sérieuse à Sarkozy devront regarder ailleurs que dans la direction du PS. Du coté de Mélanchon, de Dupont-Aignan ou même de Bayrou.
Malakine
C'est la recette de la carpe fracie au lapin que tu nous donne!
Impossible pour le PS nous faire saliver s'il fait sa sauce avec tous ses vieux légumes.
Moi, je voudrais bien remettre le couvert du congres.
Parce que je ne crois pas que Mélanchon puisse apporter grand chose de plus, sa vraie gauche avec des morceaux de Guesde dedans, ça ne tiens pas vraiment au corps...
Peut être qu'on peut encore trouver des idées comestibles chez Bayrou ou Dany Cohn Bendit ?
Rédigé par : www.otium.fr | 09 décembre 2008 à 23:54
@ Malakine
Je remarque que tu as repris à ton compte le concept d'« Occident », même en le rayant. C'est bien, je constate que mon lobbying a porté ses fruits, je m'en réjouis.
;-)
Rédigé par : Criticus | 10 décembre 2008 à 03:45
ne restons pas interpersonnels, je vous prie.
Vous devriez étudier Lille.
Ca se passe comme ça chez Augustin's.
D'abord on pense que c'est les paquerettes, et en fin de mandat on cueille des roses.
Allons, allons, essayons de rester logiques et politiques. On ne va pas soigner comme ça DIX ANS de Hollandisme.
Ces Français...toujours impatients !
Pierre le Belge de Lille
Rédigé par : Belgo4.0 | 10 décembre 2008 à 08:56
@Malakine,
Excellente analyse!
J'ai rencontré hier des militants PS qui vont quitter le parti
Hors sujet:
Par hasard, j'étais sur la route entre 8 heures et 9 heures et j'ai eu l'agréable surprise d'entendre E.Todd sur France Inter!
Un détail: c'est le premier que j'entends dire clairement que NS a été élu par des vieux et les électeurs du FN.
Le temps me manque pour approfondir mais, une fois de plus, c'était très intéressant.
Rédigé par : Philippe | 10 décembre 2008 à 09:14
tout d'abord, relevons que la "Déclaration de Principes" en question a été adoptée en violation des statuts du Parti.
Pierre "le Belge" de Lille
Rédigé par : Belgo4.0 | 10 décembre 2008 à 09:34
Cette présente "Déclaration" a été faite pour remplacer (abusivement) la précédente déclaration de 1990.
http://www.parti-socialiste.fr/toutsurlepsStatuts.php
Cette déclaration 2008 a été adoptée en violation des Statuts du Parti Socialiste, articles 14.2 et surtout 14.3, car elle n'a pas été adoptée par un Congrès.
http://www.parti-socialiste.fr
/toutsurlepsStatutsStatuts14.php
et surtout
http://www.forces-militantes.org/agenda/details.asp?idCurseur=3
Il est à noter que ce débat a été porté dans le PS par "Forces Militantes", qui a justement quitté le PS pour créer le "PartiDeGauche". Bien lire l'acronyme de "Forces Militantes" :-). Et bien lire la premiere phrase de la Déclaration 2008 ;-).
On ne peut donc pas critiquer le PS parce qu'il se scinde sous l'action de Forces Militantes, critiquer le PS parce qu'il refute la Déclaration de Principes 2008, et dire que le PS ne rassemble pas.
En résumé, j'estime que la Déclaration 2008 est l'oeuvre des gens qui ont soutenu l'aventurisme de Royal, que je surnomme "les maçons-de-bazar", bazar faisant référence au marché, et à leur peu d'intégrité sur la question des principes.
Par ailleurs, et pour vous faire sourire, je surnomme les gens du Parti de Gauche, les PG, comme "les Prisonniers de Guerre", la Guerre dont je viens de vous parler : le PS ne peut être un lieu pour la violence, sinon il ne pourra jamais faire un projet autre de société. C'est ainsi que j'explique le fait qu'il soit victime d'une "mascialisation", ou prise de tête par des fractions de milieux qui le détournent de ses objectifs naturels, fondamentaux.
Pierre le Belge de Lille
Toute autre logique ne peut qu'etre interpersonnelle
La précédente Déclaration est issue du Congrès de Rennes, et c'est le meilleur exemple de point d'équilibre entre les forces réformistes et autoritaires du PS. Elle souligne notamment la nécessité d'une économie mixte destinée à pallier aux dérives du capitalisme moderne, telles qu'illustrées par l'actualité de 1990.
Rédigé par : Belgo4.0 | 10 décembre 2008 à 09:49
@ Otium
Oui, c'est la la carpe farcie au lapin. Belle formule ... Ne soyons pas trop impatient en ce qui concerne Mélanchon. Son congrès fondateur est prévu en janvier. C'est à ce moment là, qu'on connaîtra ses orientations politiques. On en reparlera à ce moment là.
En ce qui me concerne, je suis sa démarche avec un intérêt bienveillant, mais je serais sans pitié dans mon analyse, s'il vire au populisme, au nonisme ou s'il se contente de formule incantatoires ou démagogiques. L'intitulé de son parti suscite chez moi les plus vives réserves. C'est creux ! Gauche ça ne veut rien dire. C'est un mauvais signe qui annonce plutôt un parti purement protestataire condamné à faire de l'anti-droite dans l'opposition. Mais attendons...
@ Criticus
Je pense à toi dès que j'écris ce maudit mot ! Mais là, il me semble que ce n'est pas dans le même sens que tu l'emploies. Il n'y avait pas de notion de civilisation, mais plutôt l'idée de la supériorité intrinsèque de l'homme blanc avec une équation débile entre "on est les plus riches" et "on est les plus intelligents" Donc on s'en sortira toujours pas le savoir et l'innovation.
@ Belgo
Je te rappelle que j'ai vécu une année à Lille, donc j'ai une petite idée des politiques qui sont menées la bas. J'ai d'ailleurs un souvenir très précis (et très douloureux) des impôts locaux que j'ai payé cette année là.
Ce que je dis dans ce texte n'a rien à voir avec le passé hollandiste du PS. Juste que ce texte est très mauvais d'un point de vue techniqueet que ce n'est vraiment pas un bon signe. Toi qui sait tout. Tu sais qui l'a écrit ??
@ Philippe
Je l'ai entendu aussi ... Et j'ai notamment retenu la proposition de Demorand d'organiser un débat entre Todd et Guaino. Ca promet !!
On retrouve de plus en plus régulièrement dans son discours cette idée de fracture générationnelle. J'y ai cru pendant longtemps moi aussi et puis j'ai arrêté d'en parler parce qu'il me semblait que ce discours heurtait inutilement les baby boomers et que finalement c'était injuste. De toute manière, le narcissisme ambiant s'oppose tout autant à la conscience de génération qu'à la conscience de classe.
@ Le Belge
Quand je dis que la déclaration de principe était meilleure, c'était uniquement d'un point de vue technique. Sur le fond, je te renvoie à l'analyse que j'en avais faite à l'époque. Je n'avais pas été tendre.
Rédigé par : Malakine | 10 décembre 2008 à 10:13
ne sois pas interpersonnel stp. Je ne fais pas d'attaques perso et ne connais pas ton vécu. Lille a bien changé en quelques années. BIEN CHANGE. Les impots sont élevés, mais c'est une ville RICHE, peuplée de bourgeois, où les enfants pauvres bénéficient d'une cantine à 1 euro, ce qui leur assure, par exemple, un repas chaud JUSQU'A LA FIN DU MOIS.
Il n'y a pas de honte à payer des impots s'ils sont bien utilisés. N'ayant pas voix au chapitre et critiquant souvent le communautarisme de De Saintignon (membre du Rotary...) j'accepte volontiers les critiques sur une éventuelle mésutilisation de l'argent public, notamment à Lille.
mmh je ne sais pas tout. C'est Bergounioux et Rebsamen, avec Le Foll qui ont fait "le consensus", Bergounioux n'ayant pas de pouvoir hiérarchique au PS, mais faisant partie des "socios"-libéraux que je critique vertement.(socio=associé du capitalisme)
http://www.mediapart.fr/journal/france/republico/210408/le-ps-renove-ses-principes
ce que dit cet article est faux en partie : Cherki et Melenchon n'ont cessé de combattre dans la Commission ce texte libéral.
A noter que l'essentiel des protagonistes là-dedans (auteur de cette "déclaration" 2008 nettement plus libérale)à ne travaillent PAS dans l'économie privée.
Pierre le Belge de Lille
Rédigé par : Belgo4.0 | 10 décembre 2008 à 10:33
si tu suis la piste Marc Vasseur,
tu as aussi ça :
http://renovationps.20minutes-blogs.fr/archive/2008/11/25/l-affolement-des-elephants.html
restons logiques.
le Belge
Rédigé par : Belgo4.0 | 10 décembre 2008 à 10:51
@ Belgo
Les fondations des changements sont l'oeuvre de Mauroy avant tout.
Lille a changé certes mais enfin quelle ville ne change pas en quelques années ? Surtout celles au centre d'un tel tissu urbain ... et le TGV n'y est pas pour rien non plus ...
Lille n'est pas une ville particulièrement bourgeoise : tout est fait pour fixer le vote de gauche des couches populaires intra-muros. L'intégration des populaires Lomme et de la belle Hellemmes renforce ceci). Les bourgeois sont ailleurs (Marcq/Lambersart/Wasquehal/Bondues/ etc ...)
Les impôts -pour ceux qui en paient- sont donc élévés tout en fournissant une manne un peu chiche qui peine à financer une véritable politique de rénovation de la ville : même si Lille a changé on n'est pas saisi par la qualité et la rationalité de la voirie et la circulation ou la mise en valeur de l'arrière de l'Hospice Contesse.
La cantine à un euro c'est bien mais enfin ça existe ailleurs, dans un pays où heureusement personne ne meurt de faim, depuis assez longtemps. C'est probablement financé par les nombreux parcmètres et amendes associées (Y'a pas de petites économies).
Oui Lille change et vit. Malgré Aubry et grace aux qualités de gens du Nord.
Elle a mis pas mal d'eau dans son vin pour se faire accepter ici et même si , à la longue, elle s'est imposée laborieusement sur un terreau déjà très à gauche et grace à la critique bienveillante ou feutrée des canards locaux ... très réalistes et pragmatiques, il n'en demeure pas moins qu'elle n'est pas particulièrement aimée ni admirée.
Et surtout pas par le personnel sous ses ordres à la mairie, à qui elle révèle des facettes moins médiatisées de son caractère.
Ceci dit, elle bosse, connait ses dossiers et défend avec opiniatreté ses intérêts.
PS/ En ce qui concerne les socialistes , leur problème c'est qu'ils ont déjà été , au plan national, au pouvoir : chacun a pu mesurer alors l'écart entre le discours et la réalité de la pratique. Il en résulte orcément un trouble dans les esprits.
@ Malakine : bien vu . (Encore un effort et on finira tous chez Dupont-Aignan.) ;)
Rédigé par : Oppossum | 10 décembre 2008 à 13:52
100% d'accord avec l'analyse et les conclusions tirées (regardez ailleurs que du côté du PS) mais cela ne me réjouit pas car, pour moi, la priorité absolue est la construction d'une machine de guerre organisée, efficace, potentiellement majoritaire dans le pays, capable de stopper le sarkozysme dès 2012. Et je vois mal le Modem y arriver !
Bien à toi.
Rédigé par : fer | 10 décembre 2008 à 15:24
Le niveau baisse encore... Alors, à force de creuser ils finiront par trouver du pétrole ! ^^
Malakine, je crois que vous l'aviez déjà analysé ainsi : "Le PS souhaite-il vraiment revenir au pouvoir ?" un article datant de quelques jours de Gérard GRIMBERG qui souligne les contradictions que ce parti n'arrive pas à dépasser :
http://www.telos-eu.com/fr/article/le_parti_socialiste_souhaite_il_vraiment_revenir
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 10 décembre 2008 à 15:32
Puisqu'il semble, que sur ce blog, vous serez amenés à écrire son nom plus souvent, je vous signale que sa bonne orthographe est : Mélenchon (en et non an) !
Ah ! Il n'y aurait pas que Vincent PEILLON qui attache encore de l'importance à l'ortografe. ^^
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 10 décembre 2008 à 15:41
@ Fer
Un site agrégateur vient de me commander un article sur le sujet suivant "l'échec du congrès de Reims ouvre t-il la voie au Modem pour 2012 ?" Donc, je devrais bientôt traiter la question qui, même si elle est très spéculative, est bien intéressante. Car à chaque fois qu'on émet une hypothèse, un nouveau problème se pose ... L'arme anti-sarkozy n'est pas encore créée.
@ PMF
Sur mon précédent, j'en ai fait une belle qu'un commentateur de Marianne a relevé "coup de pousse" Drôle non ?
Rédigé par : Malakine | 10 décembre 2008 à 18:15
Complètement d'accord sur l'analyse. Le PS a déjà perdu 2012 :
- ils l'ont perdu sur les idées quand on analyse ce texte
- ils l'ont perdu sur leur candidat quel qu'il soit : après 5 années de lutte intestine, le rassemblement ne se fera que de manière trop imparfaite pour gagner et plus probablement même pour atteindre le second tour
François Bayrou a une autoroute devant lui, malgré ses grandes limites. A moins que DDV ou NDA ?
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 11 décembre 2008 à 10:30
En effet le PS, dans son culte du compromis incarné par sa conversion au social-libéralisme depuis 2004 (vote interne pour le TCE) ne représente plus une alternative "de choc" au libéralisme.
Dupont-Aignan, Bayrou, Mélenchon, Cohn-Bendit, Besancenot...ce sera chez eux que sortira l'alternative salvatrice...
Mais referions nous confiance à un homme ou femme de droite pour changer de système ? Dupont-Aignan est conservateur de droite, Cohn-Bendit écolo de centre droit, Bayrou centriste de droite.....
Je regarderai davantage vers Besancenot et Mélenchon. Sur l'impulsion du second peut être s'allieront ils pour les européennes......avec le PCF, des alternatifs, des écolos de gauche....
Belle perspective pour l'idée d'un protectionnisme et d'un retour de l'Etat "ami-du-peuple".
Rédigé par : Rémi V. | 11 décembre 2008 à 17:45
"Les vieux ont voté Sarko !" est un thème de blog qui a fleuri immédiatement après les élections de 2007 (voir Google) et qui s'est éteint pour la bonne raison qu'il y avait rien de bien neuf la-dedans, et même des exceptions à la théorie générale (taux des 25-34 à avoir voté Sarkozy=57%,...), difficiles à rattacher à la seule fracture générationnelle. Ou alors Todd a "voulu" que la réalité concorde avec ses jugement (et sa mémoire ;) )...
Rédigé par : amike | 11 décembre 2008 à 19:20
@ Laurent
C'est le sujet de mon dernier billet. Mon analyse me conduit à un point de vue plus nuancé.
@ Remi
Quand on regarde bien, le PS n'a JAMAIS incarné une alternative de choc.
@ Amike
Faux. La proportion des votes sarko augmente avec l'age. Selon les tranches, les sondages sorties des urnes donnaient : 40-46-49-56-64. Je crois que c'est clair. Alors pourquoi faire de la désinformation aussi grossière ? Oui, Sarko a été élu par les vieux !
http://www.tns-sofres.com/etudes/pol/060507_presi2007.pdf
Rédigé par : Malakine | 12 décembre 2008 à 09:21
L'article est un peu orienté ; il espère récupérer au profit de Bayrou les déçus du socialisme made in Aubry.
Mais quoi qu'on fasse la solution aux égarements de Aubry est dans le Parti Socialiste.
Ceci étant dit, je donne raison au rédacteur de cet article sur un point:
On ne peut pas faire un Parti d'avenir autour du plus petit dénominateur commun. L’équipe autour d’Aubry est composée de caciques qui n’ont plus rien à proposer et des jeunes loups sans expérience du monde du travail tout droit sortis des rangs des manifestants de l’UNEF, qui doivent encore faire leurs preuves.
Avouer que c’est un peu léger face à la qualité et à l’expérience qui accompagne Ségolène ; Manuel Walls, Vincent Peillon ; Najat Belkacem ; Bianco ; Fillipetti ; Julien Dray ; Laure Adler etc. Et j’en suis convaincu, cette qualité est porteuse d’avenir, si on ne lui barre pas le chemin en bourrant les urnes...
Et Martine doit se ressaisir. Elle ne peut pas faire un parti solide avec ces gens là !
Pour plus de détails, vous êtes invités à venir consulter mes contributions sur ce sujet et d’autres sur le Blog que j'anime sur le nouvel observateur.
http://critique-politique.blogs.nouvelobs.com
dialement
Rédigé par : bindjouli | 12 décembre 2008 à 22:09
@ Bindjouli
Je crains qu'il y ait confusion. Ce n'est pas un blog de militants PS ici, pas plus qu'un blog modem qui rechercherait à ramener les brebis égaré dans le giron de tonton françois. Bon, mais ce poste n'est peut-être qu'une profession de foi de manière de signaler un blog, alors pourquoi pas ...
Cependant, à titre perso, j'ai plutôt tendance à croire que l'équipe de Ségolène c'est les chevaliers de la table ronde de Arthur dans Kaamelott : Un ramassis de gentils abrutis fasciné par la personnalité du roi (de la reine) et des opportunistes prêt à trahir.
Je suis persuadé que les Dray, valls et Peillon ne se sont associé à SR que parce qu'ils pensaient qu'elle allait gagner. Dès qu'ils verront que les "militants" de désir d'avenir quitteront le parti, ils la lâcheront ! D'aileurs Montebourg ne s'y est pas trompé en lançant un appel à Peillon pour qu'il le rejoigne maintenant qu'il avait perdu...
Le personnage ségolène royal existe et signifie quelque chose. Son équipe par contre, c'est du vent !
Rédigé par : Malakine | 13 décembre 2008 à 02:35
Je pense surtout que le PS est malade du localisme
Ils gouvernent la France décentralisée
mais sont incapables de réfléchir à une alternative crédible
Rédigé par : Tout va TB Mme La marquise | 17 décembre 2008 à 07:19
je pensais que Malakine était un observateur mieux informé du PS. Tout le monde sait que ce parti souffre depuis plusieurs années d'une incapacité à penser, collectivement, en phase avec la période d'atonie volontaire que lui a imprimée François Hollande comme premier secrétaire. La plupart des motions (exceptées celles de Benoît Hamon et d'Utopia) reflétaient ce vide intellectuel.
Il est évident que, rapport de force aidant, la synthèse partielle qui a présidé à la rédaction du texte d'orientation national voté lors du CN du 6 décembre 2008 ne pouvait être que décevante. L'essentiel n'est pas là ; le centre de gravité du PS qui menaçait gravement de se déporter vers la droite s'est réinscrit sur la gauche. Benoît Hamon imprime désormais sa marque à l'appareil, des secteurs essentiels sont tenus par ses amis. Le texte national peut être médiocre, attendons de voir les actes et bientôt les propositions pour juger, ce sera toujours mieux que les jurys participatifs.
Frédéric Faravel
Rédigé par : Frédéric Faravel | 23 décembre 2008 à 17:01