Emmanuel Todd est le "maître à penser" de l'auteur de ce blog et de nombre de ses commentateurs. Horizons est d'ailleurs un peu le lieu de rencontre des Toddiens sur la blogosphère. Pour nous, la sortie de Après la démocratie a été un événement que nous avons voulu saluer à sa juste mesure.Après ma note de lecture, une interview de Todd et un texte en exclusivité, voici maintenant un bréviaire préparé par RST des principaux concepts développés dans le dernier Todd. Si on a le courage, on essaiera de prolonger l'exercice en relisant les précédents.
En refermant le dernier bouquin de Todd, trois jours après l’avoir acheté, je me suis demandé comment digérer et assimiler le flot de pensées et de concepts de celui que l’Expansion n’hésite pas à qualifier "d’icône de la Nouvelle Pensée économique (NPE)". Il m’est rapidement apparu, notamment après discussion avec Malakine, que le meilleur moyen pour moi, avant même d’envisager une note de lecture, était de faire une sorte de "dictionnaire" de la terminologie Toddienne. Voila donc ci-dessous un "Petit bréviaire Toddien" non exhaustif et totalement subjectif librement établi à partir de l’ouvrage "Après la Démocratie".
Il est destiné, dans mon esprit, à se développer en intégrant les suggestions et commentaires afin de coller au plus près de la pensée d’E.Todd. Il pourra aussi être complété avec des définitions plus spécifiques liées, par exemple, au système anthropologique (famille souche, famille nucléaire, etc …) Bref, ceci ne constitue qu’une version préliminaire très incomplète, contenant nécessairement des erreurs et des omissions. Ecrite "à chaud" elle ne demande qu’à s’étoffer sur le mode participatif. RST
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Abri antiglobalisation
Sont qualifiés ainsi les milliers de petits pavillons neufs en construction. Posséder son logement constitue la garantie d’un certain sentiment de sécurité face à la globalisation.
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Alphabétisation
Joue un rôle moteur dans la poussée démocratique. On relève l’existence d’un phénomène historique : le mouvement autonome des populations vers l’alphabétisation. L’alphabétisation de masse est un vecteur primordial de la démocratie mais ce n’est une condition nécessaire et suffisante que dans la longue durée. La phase initiale de l'alphabétisation a produit un sentiment égalitaire. Ses prolongements, développement de l'éducation secondaire et supérieure, a elle été un facteur de développement d'un sentiment inégalitaire.
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Apesanteur
Caractérise une période de perte de repères et de références.
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Classe dérivante
Classe dite dirigeante, dont la soumission passive au libre-échange, l’aveuglement, l’incapacité à réfléchir sur des faits évidents, l’indifférence au sort des masses poussent à s’interroger sur des motivations d’ordre religieux (péché originel) ou psychiatrique (mécanisme de déréalisation). L’accroissement des inégalités de revenus au sein du groupe des plus privilégiés explique en partie pourquoi les classes dirigeantes sont devenues des classes dérivantes sans homogénéité, sans conscience de groupe et sans projet. L’élévation incessante du niveau de privilège déréalise la vie concrète des individus les plus riches, de moins en moins capables de concevoir les difficultés concrètes qu’éprouve le gros de la population.
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Classe moyenne
Représente environ 33 % de la société. De niveau d’éducation égal à celui des classes dirigeantes. Groupe en formation dont l’évolution idéologique déterminera la trajectoire du pays dans le siècle à venir. Les révolutions se produisent en effet lorsque la classe moyenne s'allie avec la classe populaire pour se retourner contre la classe supérieure.
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Crise religieuse
A l’origine de la décomposition politique. L’implosion de la croyance religieuse est le moteur initial du processus complexe de disparition des idéologies. Les laïcs, traditionnellement défenseurs du principe d'égalité, se retrouvent désemparés par la disparition de leur meilleur ennemi.
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Décomposition politique
Situation globale de vide idéologique et de montée en puissance de forces négatives, antidémocratiques trouvant son origine notamment dans la disparition des croyances collectives d’origine religieuse
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Démocratie de manipulation
Devenir chef de l’exécutif en démocratie de manipulation implique que le candidat se concentre sur les moyens d’obtenir le pouvoir au détriment des fins.
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Egalité, Egalitarisme
Caractéristique du système anthropologique Français basé notamment sur une règle d’héritage strictement égalitaire.
Dans les nations où le principe égalitaire n’est pas inscrit dans le système anthropologique (monde germanique et anglo-saxon), le principe d’exclusion supplée au déficit de valeurs familiales égalitaires. Par exemple, l’égalitarisme interne au groupe blanc en Amérique s’est constitué par opposition aux groupes parias des Indiens et des Noirs.
Avec l’alphabétisation, l’égalitarisme permet l’apparition de la démocratie.
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Ethnicisation
Phénomène provoqué notamment par le vide religieux et idéologique, la nouvelle stratification éducative et qui tend vers une refondation identitaire de la nation sur une base ethnique. Caractérise les démocraties primitives des systèmes inégalitaires formées d’un corps de citoyens égaux, constitué par opposition à un ou plusieurs groupes opprimés, extérieurs ou inférieurs ou présentant simultanément ces trois caractéristiques. Définit l’égalité des citoyens au sein du groupe dominant par l’inégalité vis à vis d'un groupe paria.
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France
Même si la France est dominée par le système nucléaire-égalitaire (liberté-égalité), caractéristique de son centre parisien, elle contient, à l'état minoritaire, tous les autres systèmes anthropologiques. Pour aimer la France, il faut avoir le goût de la synthèse anthropologique. Dans l’Hexagone, l’identité est multiplicité.
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Globalisation
Voir Mondialisation
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Hakim El Karoui
Ancienne plume de J.P. Raffarin et ami d’E.Todd qui fut son « attaché de presse » supplétif pour son livre "L’Avenir d’une exception"qui dénonce le libre-échange et propose un projet de protectionnisme européen. Emmanuel Todd et Hakim El Karoui, ont fait le tour des états majors politiques avant l'élection présidentielle de 2007 pour promouvoir l'idée protectionniste. Ils ont failli convaincre Dominique de Villepin de lancer une candidature sur cette base, avant que Jacques Chirac ne l'en empêche pour se ménager l'hypothèse d'une nouvelle candidature. Cette campagne de lobbying idéologique s'est traduit par l'invitation d'Emmanuel Todd à ouvrir la conférence sur les revenus et l'emploi de Matignon en décembre 2006.
- Henri Guaino
Chef-baratineur à l’Elysée et parolier du Président. Pratique le style performatif : parler, c’est agir. Revendique l’invention du concept de "fracture sociale" A l’origine de la récupération démagogique du concept de préférence communautaire (et du vote de Malakine pour N.Sarkozy).
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Idéologie
Instrument de cohésion des nations ou des classes tourné vers le futur et l’action
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Islamophobie
Hostilité à un islam fantasmé commune aux incroyants venus de la vieille laïcité républicaine et à ceux qui viennent de sortir du catholicisme terminal. Le vide religieux chrétien précède l’islamophobie. Levier doctrinal potentiel pour une politique d’ethnicisation.
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Libre échange
Croyance économique fondamentale, dogme des classes supérieures. Le libre-échange non régulé favorise aussi sûrement que l’autarcie totalitaire la haine entre les peuples. La pression destructrice du libre-échange exerce ses effets, progressivement mais méthodiquement, en faisant remonter toujours plus haut la ligne de la fracture sociale. La prédominance de la doctrine du libre-échange doit en dernière analyse beaucoup plus à la "narcissisation" des comportements qu’à l’influence des économistes.
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Lutte des classes
Le trait égalitaire du système anthropologique explique la préférence française pour la lutte des classes. La lutte des classes est née symboliquement en France d’une lutte des races, lorsque la bourgeoisie a contesté la légitimité de l'aristocratie que celle-ci prétendait fonder sur sa descendance des peuples germains conquérants. La France de 2008 paraît toujours plus douée pour la lutte des classes que pour l’affrontement ethnique.
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Militantisme performatif
Militantisme qui pense que la parole est action
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Moment Sarkozy
Phase étrange durant laquelle les conventions politiques explosent, les traditions idéologiques disparaissent, les bonnes manières s’évanouissent
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Mondialisation
Ouverture mentale des cultures de la planète les unes aux autres. A ne pas confondre avec la globalisation, mécanisme économique et financier aveugle aux effets négatifs. Le monde de la globalisation est le monde de l’inégalité.
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Narcissisme
Caractérise une individualité (ou un groupe d’individualités) isolée, farouchement préoccupée d’elle-même, détachée de la religion, des idéologies, obsédée d’épanouissement corporel, sexuel, esthétique. Le narcissisme est par définition inégalitaire et donc antidémocratique dans ses conséquences. Il conduit à l’oubli de la collectivité globale et du monde extérieur. Il désigne un état d’atomisation qui ne correspond à aucune doctrine spécifique, à aucun projet social, à aucune volonté d’action de groupe. A ne pas confondre avec l’individualisme qui fut une croyance collective, une idéologie puissante.
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National-républicanisme
Doctrine qui a émergé à la fin des années 80 et début des années 90 en réaction à l'intégration européenne, notamment à l'occasion du référendum sur le traité de Maastricht. Elle s'est manifestée par delà du clivage gauche-droite dans le champ politique (Chevènement à gauche, Séguin à Droite) et dans le champ intellectuel par la création de la fondation Marc Bloch (ou fondation du 2 mars). Son incapacité à proposer un débouché politique en a fait une doctrine régressive, se manifestant par le nonisme (l'opposition à toute évolution des institutions européennes) et par un pensée anti-moderne selon lequel tout était mieux avant, par l’identité nationale et la fierté d’être français.
Emmanuel Todd qui a été de ceux qui ont tenté de réhabiliter l'idée de nation, s'est démarqué de ce courant de pensée en raison de son optimisme viscéral et sa proposition de protectionnisme européen qui s'est heurté au souverainisme étroit de ceux qui ne peuvent concevoir cette notion que dans un cadre strictement national.
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Pessimisme culturel
Thématique réactionnaire de la régression. Le pessimisme culturel est le fruit de la stagnation éducative de la société française que l'on constate depuis 10 ans.
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Peuple
Le peuple, laissé à lui-même, ne peut que donner une version aggravée des valeurs et du comportement de ses élites. Ce qui sépare la démocratie du populisme, c’est l’acceptation par le peuple de la nécessité d’une élite en laquelle il a confiance.
Les vrais conflits de classes opposent toujours des classes moyennes à des classes supérieures, le peuple servant aux premières de masse de manœuvre contre les secondes. L’erreur fondamentale de Marx est d’avoir laissé entendre que des hommes privés de tout, les prolétaires, pourraient remplacer la classe supérieure.
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Protectionnisme
Seul moyen dont disposent les gouvernements pour reconquérir la maîtrise de l’économie et ainsi de garantir la persistance d'un régime démocratique.
Le but du protectionnisme n’est pas, fondamentalement, de repousser les importations venues des pays situés à l’extérieur de la préférence communautaire, mais de créer les conditions d’une remontée des salaires.
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Pyramide idéologique
Structuration de la société par des groupes idéologiques (Droite catholique, Parti communiste, social démocratie, gaullisme) homogènes culturellement et favorisant la communication verticale entre les classes sociales. Le développement des éducations secondaires et supérieures a brisé l’homogénéité culturelle de ces pyramides autant que celle du pays dans son ensemble. Il n'existe plus aujourd'hui de pyramides idéologiques structurées capables de transcender la stratification sociale.
- Sarkozysme
Défi au principe d’égalité par une tentative d'importation en France du système anglo-saxon favorable aux intérêts des classes dominantes.
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Stagnation éducative
Blocage du progrès éducatif qui se constate par la stagnation du taux de bacheliers et de diplomés de l'enseignement supérieur.
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Stratification éducative
Phénomène du au développement des éducations secondaires et supérieures, à la disparition des idéologies (et donc des pyramides) fragmentant la société en strates horizontales. Aujourd’hui, une nouvelle stratification éducative tend à produire un subconscient inégalitaire.
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Trahison Gaulliste
Abandon des valeurs Gaullistes et disparition de toute influence chrétienne sur la mentalité de la droite française. La trahison des idées gaullistes s'est incarnée dans la retrait de la vie politique de Philippe Séguin, qui a préféré bénéficier de postes honorifiques (président de l'assemblée nationale puis premier président de la cour des comptes) à la poursuite de son combat politique en faveur de la nation républicaine.
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Trahison socialiste
Abandon par le PS des valeurs de gauche au profit d’une conversion au libéralisme économique, d’une acceptation du capitalisme financiarisé, d’un carriérisme cynique de ses hauts fonctionnaires. Les hautes sphères socialistes sont, plus encore que celles de la droite, l’un des hauts lieux du conformisme libre-échangiste. Les élites socialistes ont finalement produit les défenseurs les plus acharnés du système (Trichet, Lamy, Strauss-Kahn)
RST
excellent, un grand merci.
Signé : le social-traitre de service
Le Belge
Rédigé par : Belgo4.0 | 11 novembre 2008 à 23:07
> Crise religieuse : A l’origine de la décomposition politique.
Tu peux expliquer en quelques mots quels liens fait ce brave homme entre la religieuse et la « décomposition politique » ?
Rédigé par : Bob | 11 novembre 2008 à 23:31
"et du vote de Malakine pour N.Sarkozy"
Ah bon?
Mince alors...
Rédigé par : Three piglets | 12 novembre 2008 à 02:15
" Pessimisme culturel
Thématique réactionnaire de la régression. Le pessimisme culturel est le fruit de la stagnation éducative de la société française que l'on constate depuis 10 ans. "
Je peux faire la même chose :
Optimisme culturel :
Thématique gauchiste du progrés. L'optimisme culturel est le fruit d'une cécité idéologique flagrante sur le niveau éducative de la société française que l'on constate depuis 30 ans.
Rédigé par : Three piglets | 12 novembre 2008 à 02:19
Concernant le vote de Malakine pour Sarkozy, le explications ont été données en temps et en heure par son auteur.
Dans ce type de mise en cause on pourrait vous retourner et vous?
Pour rappel, le système français étant ce qu'il est, l'abstention vaut un vote pour le gagnant!
Je renouvelle ma question à Tree Piglets concernant sa disgression, focalisation sur Smith/Mugabe et son ommission volontaire de De Klerk/Mandela.Faute de réponse la conclusion s'imposerait d'elle même.
Rédigé par : ETDAS | 12 novembre 2008 à 08:06
@ Bob
Je réponds à la place de RST qui est actuellement en Chine et sans possibilité d'accéder aux commentaires.
Todd constate que le phénomène de recul de la pratique religieuse a précédé la décomposition politique. Elle a eu trois effets successifs. 1- Le recul d'une pensée collective à l'échelle de toute la société préparant le terrain à l'individualisme narcissique actuel. 2 - La disparition de la droite catholique qui avait un effet structurant sur le paysage poltiique (chez les démocrates-chrétiens comme chez les gaullistes) 3- La disparition d'un ennemi idéologique pour les républicains de gauche, ce qui a eu un effet déconstructeur chez eux aussi, ce qui a notamment suscité le développement de l'islamophobie.
@ Three Piglets
RST fait ici allusion au fait que j'ai toujours été sensible aux discours de Guaino. Ce fût ici un débat permanent pendant la campagne. Quand moi j'attirais l'attention sur la beauté et la force des discours du candidat sarkozy, on me répondait qu'on ne pouvait pas lui faire confiance, qu'il n'était pas sincère ect ...
Néanmoins, je maintiens que je préfère que l'élection de Sarko se soit fait sur une base nationale-républicaine avec les discours de Guaino, plutôt que sur une base libérale mondialiste avec des discours à la Minc ou Baverez. Ca reste pour moi un évènement majeur et extrêmement positif, qui contrairement à ce qu'on dit, a pourri le logiciel de droite et a ouvert une brèche dans la pensée unique.
L'influence idéologique de Guaino rend pour moi Sarkozy acceptable. C'est pourquoi je le suis toujours refusé à tomber dans l'antisarkozysme viscéral. ceci dit, je ne suis pas dupe sur l'homme et ses autres influence, mais je me dit que tant que Guaino est là, il demeure une chance que Sarko se comporte en homme d'Etat.
Cependant, l'élément majeur qui a été déterminant sur mon vote du mois de mai a été la folie délirante de la campagne de Royal dans les derniers jours. J'ai toujours ressenti une profonde aversion pour le personnage, ses thèmes de campagne, l'ineptie de ses propositions et son expression confuse. Mais j'étais prêt à voter pour elle en me bouchant le nez. Cependant ses dernières sorties : Le meeting de charlety avec son ode "aux femmes seules qui ont le courage d'élever leurs enfants", son sourrire extatique les bras en croix, son aimez vous les uns les autres, sa prestation minable lors du débat où elle a laissé passer toutes les mesures du paquet fiscal sans broncher pour attaquer sarkozy sur la scolarisation des enfants handicapés et sur le fait que la police ne raccompagnait pas les femmes flics à leur domicile, m'ont achevé de me convaincre que Royal était un danger encore plus grand que Sarko. Parce que elle, en plus d'être un danger pour le pays, elle est un danger pour la démocratie !
J'aurais pu m'abstenir, mais j'ai voté Sarko pour contribuer à ce qu'elle disparaisse définitivement du paysage ! Vous pouvez imaginer à quel point je suis effondré en ce moment de voir ce qui se passe au PS !! J'espère vraiment qu'on pourra éviter ce choix Ségo-Sarko en 2012 !
@ ETDAS
C'est normal. Avant l'été Horizons faisait en moyenne 200 visites par jours. On est à presque 700 maintenant. Il y a des nouveaux lecteurs et de nouveaux commentateurs. Tout le monde n'a pas l'historique ... C'est aussi pourquoi la présence des anciens m'est aussi précieuse ;-)
Rédigé par : Malakine | 12 novembre 2008 à 09:59
Rendons à César ce qui appartient à César ...
Merci donc à Malakine d’avoir complété certaines définitions pour les rendre encore plus précises et intelligibles
Rédigé par : RST | 12 novembre 2008 à 10:51
Un grand merci à RST pour cet abécédaire Toddien de qualité.
Ta définition du pessimisme culturel me donne envie de faire un article là-dessus... C'est un concept nouveau chez Todd qu'il a sorti pour la première fois en octobre 2007 chez Guillaume Durand face à Finkielkraut et c'est cela qui le sépare fondamentalement des ex- membres de la fondation du 2 mars.
Le fait qu'il s'en prenne à un philosophe radical comme Jean-Claude Michéa n'est pas anodin puisque Michéa met en doute le concept même de progrès qui est la base de la philosophie des lumières développée par Todd.
Sur l'islamophobie, il faut se rappeler que cette idée s'est développée de manière mimétique par rapport à la judéophobie de Taguieff.
Force est de reconnaître est parfois manipulé par des personnes peu recommandables comme Vincent Geisser ou Laurent Lévy et autres adeptes du droit à la différence commbattu par Todd.
Quant au terme "national-républicain ", il a malheureusement été souvent employé à l’égard des républicains laïques afin de disqualifier d’entrée de jeu ceux que l’on cherche à stigmatiser, le terme faisant immédiatement penser au défunt mouvement crypto-fasciste du même nom – le MNR de Bruno Mégret.
Rédigé par : René Jacquot | 12 novembre 2008 à 11:15
Ciao Malakine,
sono contentissimo che tu abbia ripreso la pubblicazione. Sappiate, lì in Francia, che anche per me, in Italia, Emmanuel Todd è un vero maître à penser!
Ciao Malakine,
Je suis heureux de voir Horizon en line. Sachez, là en France, qui aussi en Itlie, Emmanuel Todd est un vrai maitre a penser.
http://www.repubblica.it/2008/10/sezioni/spettacoli_e_cultura/todd-intervista/todd-intervista/todd-intervista.html
Rédigé par : Antonio | 12 novembre 2008 à 13:58
Ciao Antonio,
Grazie mille per l'intervista di Emmanuel Todd!
In fatto, Emmanuel Todd è un pensatore alla notorieta internazionale, ma non penso che suo nuovo libro "Dopo la democrazia" sara tradotto in Italiano. Peccato.
René
Rédigé par : René Jacquot | 12 novembre 2008 à 15:42
En Italie nous avons: Aprés L'empire et L'Illusion economique. Mais c'est deux livres sont déjà desparu da la circulation.
La pensée unique ici est formidable!
Rédigé par : Antonio | 12 novembre 2008 à 21:16
La pensée unique en Italie dîtes vous?
Je pensais au contraire que le débat était de meilleur qualité dans ce pays chez nous.. je suis surpris.
Rédigé par : Three piglets | 12 novembre 2008 à 21:29
http://www.stop-finance.org/
une suite de videos datant de juin à la sorbonne, video 11 sapir prévoit le recentrage de l'économie chinoise. Lordon envisage le mélange détonnant qui nous arrive.
Rédigé par : olaf | 12 novembre 2008 à 21:39
"Crise religieuse : A l’origine de la décomposition politique."
Après la guerre le paysage politique était une droite catholique contre une gauche communiste. (Voir l'invention de la France Todd/Le bras).
Droite catholique : Nord Ouest de la France, Flandres, Alsace Lorraine, Savoie , Sud est du Massif Central, Pays Basque).
Le catholicisme s'est affaiblit à partir des années 60 dans ses derniers bastion en Europe (Italie du Nord, Bavière, Flandres) sauf Irlande et Pologne (plus tard).
Puis la chute du communisme entraine une crise à gauche, plus en France par exemple qu'en Europe du Nord fait du rôle prépondérant du parti Communiste et même du marxisme au Parti Socialisme.
En fait les élites Française n'ont plus d'idéologie et les 2 idéologies dominantes : la Social-démocratie Germano-scandinave et Libéralisme Anglo-saxon ont du mal à se développer en France.
Les élites ne seraient peut-être par contre mais au niveau du peuple çà coince.
Rédigé par : JLS | 12 novembre 2008 à 22:46
Ah antonio ! Ca faisait longtemps ...:-) Pour tout le monde, je précise que j'étais entré en contact avec Antonio il y a deux ans car il croyait que Horizons était le site d'Emmanuel Todd tellement j'en parlait !
Alors, où en est le protectionnisme en Italie ? On espérait que l'élection de Berlusconi et de Tremonti, fassent bouger les lignes en Europe. Mais non. Que se passe t-il ? Ils ont renoncé ? Ce n'était que des propos de campagne comme pour l'élection de Sarkoy ?
@ JLS
Le problème de la France c'est qu'il n'y a pas d'idéologie bien structurée qui corresponde à son système anthropologique. Si je me souviens de l'invention de l'Europe aux système nucléaires égalitaires correspondent à droite le national-militarisme (je ne suis pas sûr de l'exactitude de l'appelation) et à gauche l'anarcho-syndicalisme. Pas vraiment des systèmes idéologiques bien stables.
Rédigé par : Malakine | 13 novembre 2008 à 09:56
A lire absolument pour se poiler, cette "critique" dégoulinante de conformisme néo-libéral signée par un certain Philippe Riès.
Un hilarant tombereau de fumier déversé sur Emmanuel Todd. Un sommet de suffisance bourré de contre-sens et d'approximations. Un sommet de l'immonde.
Les commentaires bien sentis de certains lecteurs valent leur pesant d'or eux aussi, remettant en place ce tartuffe aux petits pieds avec parfois un sens de l'à propos réjouissant et forçant l'auteur de ce torchon malodorant à s'emberlificoter dans des justifications scabreuses et tarabiscotées qui donnent au vide sidéral de sa non-pensée sa pleine mesure. Un Must!
http://www.mediapart.fr/club/blog/philippe-ries/121108/determinisme-millenarisme-pessimisme-protectionnisme
Beaucoup moins intéressante, mais qui, comme disait Henri Jeanson, se laisse lire d'un derrière distrait, une autre daube sur le même site par un quidam qui avoue lui-même pérorer sur un livre qu'il n'a même pas daigné lire, mais qui a quand même jugé utile et nécessaire de chier une bouse dessus.
Un texte sans le moindre intérêt, donc totalement fondamental :
http://www.mediapart.fr/club/blog/jeanpaulyveslegoff/131108/apres-la-democratie-d-emmanuel-todd
Bonne rigolade à tous! 8)
Rédigé par : Bertrand Du Gai Déclin | 14 novembre 2008 à 04:18
Oui, en Italie nous avons un trés grand pensée unique. Media, université, editorie sont tous occupée da la géneration du '68 de gouche. Mais les editeur (Berlusconi, Caltagirone, Tronchetti Provera...) sont tous de droit.
J'ai qualque probleme avec Aprés la Democratie: je note que Emmanuel ne parle jamais de l'Italie!!!
Rédigé par : Antonio | 14 novembre 2008 à 09:11
@Malakine : Merci pour l'explications :)
Rédigé par : Bob | 15 novembre 2008 à 12:24
Etant parti en vacances quelques jours, j’ai lu le livre de ce monsieur Todd.
Sa théorie sur le protectionnisme européen me semble totalement aberrante puisqu’il considère qu’il faut convaincre l’Allemagne (premier exportateur mondiale) de virer au protectionnisme, au repli sur soi, à l’arrêt des échanges : c’est ca l’avenir ???
Mais surtout, je suis resté choqué, oui choqué de sa capacité à colporter autant de haine sur le président.
Plus j’avançais dans la lecture, plus je me demandais ce qui motivait ce monsieur.
Pourquoi tant de haine ?
A priori, bien que proche de monsieur Villepin ce n’est pas la politique car les socialistes en prennent aussi pour leur grade.
Je n’ai compris qu’à la fin.
Quand ce monsieur parle de 68.
J’ai compris que la haine de ce monsieur provenait du fait que le président qui va vite a accélérer le jugement de l’histoire sur cette génération de 68 et sur le mal que ces gens la ont fait au pays.
Nicolas Sarkozy a mis le doigt la ou ca fait mal : les dégâts monstrueux de 68 sur la moralité, l’égoïsme, le nivellement des valeurs etc qui ont conduit à la France de 2007.
En fait monsieur Todd en détestant le résultat de 68 se déteste lui même mais comme il est trop intelligent il ne s’en rend même pas compte, ou s’agite pour ne pas s’en rendre compte.
Il ne lui resterait que le suicide, s’il en a le courage, ce dont je doute. Un malade alcoolique qui soigne sa maladie parcequ’il s’est rendu compte du mal qu’il se faisait, et qu’il faisait a mille fois plus de courage que monsieur Todd qui aveuglé d’ignorance et de suffisance refuse de voir la réalité en face.
Exemples factuels pour montrer l’aveuglement de ce monsieur :
Page 191 “envoyer des CRS dans les banlieues pour y provoquer les jeunes ou expédier des gamins en Afghanistan pour s’y faire tuer inutilement”.
Page 235 “si les jeunes des banlieux servent effectivement de boucs émissaires c’est comme substitut de Cecilia”
Page 129 “l’Education nationale a, semble t’il, plus à craindre de lui (le président) que des jeunes casseurs”
Page 129 “Le président, quand à lui, s’apprête à se venger de ses complexes scolaires (pour monsieur Todd, si on a pas fait l’ENA on est un abruti) en diminuant le nombre des enseignants”
Première page : “cet homme nous avait pourtant révélé, ministre de l’intérieur, qu’il était incapable d’exercer la fonction de chef de l’Etat : ses provocations avait alors réussi à mettre le feu aux banlieux dans l’ensemble du pays”
etc etc etc
Ce livre est un pamphlet conte le président rédigé par un soixanthuitard haïssant l’homme qui a osé appeler un délinquant un voyou, et a osé dire “Mai 68 nous avait imposé le relativisme culturel et moral”
“Ils avaient cherché à faire croire que la victime compte moins que le délinquant”
“Ils avaient proclamé que tout est permis, que l’autorité c’était fini”
“Souvenez-vous du slogan de mai 68 sur les murs de la Sorbonne : Vivre sans contrainte, jouir sans entrave”
Et je conclurais en disant à ce monsieur que La France est eternelle, que ma génération (j’ai 39 ans) est en train de réparer les dégats que 68 a fait au pays et que tout celà n’a rien à voir avec le président. Nicolas Sarkozy a juste accélerer les choses.
Rédigé par : Mistral | 21 novembre 2008 à 22:01
Mistral... c'est bien trouver comme pseudo.
Sans doute payé par le CG du 92.
Pour ce qui est du mal fait aux enseignants , nous étions assez nombreux à en témoigner hier.
Ah non c'est vrai 70% (à voir) de non grévistes, donc CQFD 70% d'approbation!
Enorme non? Faut l'oser!
Mistral l'avait sans doute rêvé, Darcos et Sarkozy l'ont fait.
Pour l'Allemagne relire les pages suffira à témoigner de l'incongruité de la remarque, car c'est justement un élément magistralement étayé.
Et puis la France "éternelle" Sarkozy il la sodomise tout les soirs, Mistral, mais je vous rassure elle n'aime vraiment pas ça.
Rédigé par : ETDAS | 21 novembre 2008 à 22:56
Vous devriez voir le bon coté des choses, ETDAS : certains sarkozistes sont capables de lire des livres. Même s'ils ne les comprennent pas, c'est quand même rassurant.
-"Et puis la France "éternelle" Sarkozy il la sodomise tout les soirs, Mistral, mais je vous rassure elle n'aime vraiment pas ça."-
Ah... Carla Bruni... la France éternelle...
Rédigé par : Bertrand DGD | 22 novembre 2008 à 08:22
@ Mistral
Effectivement, le dernier opus d 'E.Todd contient un démontage en règle du personnage de N.Sarkozy. C'est votre droit de ne pas aimer. Personnellement, je me suis régalé. Ce qui est dommage c'est que vous passiez totalement à côté de l’analyse qui essaye de démontrer, en gros, que Sarkozy n’est que le pur produit de son époque, une époque sans idéal, sans vision uniquement préoccupée d’elle même et de sa jouissance immédiate.
Votre commentaire est basique et ne vise que l’auteur en tant que personne sans même prendre le temps de réfuter les arguments et les idées qui vous sont proposés. Mais en êtes vous seulement capable ?
Je passe sur le total délire qui vous fait dire que Todd serait proche de Villepin (vous sortez cela d’où ? ils se connus au parti communiste ?) pour dénoncer vigoureusement votre tentative ridicule de discréditer la notion de protectionnisme en la réduisant au repli sur soi et à l’arrêt des échanges. Merci de m’indiquer à quel endroit du livre vous avez lu cette définition. Vous n’avez visiblement pas lu (ou pas tenu compte) de celle que j’ai donné dans le bréviaire et qui vient directement du bouquin. Pour plus de détail sur ce que nous entendons par protectionnisme, je vous renvoie à la (bonne) littérature abondante sur le sujet.
Voila j’ai essayé de rester calme et poli pour ne pas prêter le flanc aux reproches éventuels des gentils lecteurs qui pensent que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil et qu’il faut rester courtois dans la discussion.
J’espère que j’ai réussi ?
Je n’ai pas encore utilisé la "licence to kill" délivrée par le maître de ces lieux, mais faudrait voir à pas pousser. Non, mais …
RST
Rédigé par : RST | 22 novembre 2008 à 16:29
@Bertrand DGD.
Mon propos n'était pas d'assimiler la "France éternelle" à la compagne nocturne du président français.
Il et elle fonf ce qu'ils veulent de leur nuit, ça ne nous regarde pas.
L'image employée se voulait représentative de l'irespect notoire, avéré, du président pour le pays.
Je ne conteste pas le fait que l'on puisse être sarkozyste, mais la soupe propagandiste des soldats idéologique de l'UMP, quand elle prend des formes aussi venteuse et intellectuellement malhonête (comme RST le démontre dans son post) se doit d'être traiter comme elle le mérite.
Saludos.
PS: Merci Bertrand pour avoir rappelé par ailleurs les valeurs de la civilisations contre celle de l'obscurantisme et de la haine.
Rédigé par : ETDAS | 23 novembre 2008 à 10:47
C'était pour rigoler, ETDAS. J'avais bien compris le sens de vos propos.
Notre ami sarkozyste n'était pas né en 68, mais notre président, qui se comporte en parfait rejeton de 68 avec son bling bling, sa copine top model de gôche, sa façon d'insulter comme un charretier ses concitoyens en difficulté et son ministre des affaires étrangères pur produit soixante-huitard, a réussi à le convaincre que tous les problèmes de la France étaient dûs à mai 68... C'est pathétique.
Rédigé par : Bertrand DGD | 23 novembre 2008 à 18:57
Je lis, comme toujours, avec beaucoup d'intérêt les analyses d'Emmanuel Todd, que je cite volontiers.
Mais dans ce dernier ouvrage, il ne va pas au bout de l'analyse :
Que se passe-t-il si le marché qu'il propose à l'Allemagne ne rencontre pas d'écho ?
Le protectionnisme raisonnable invoqué suffira-t-il, alors que la France est toujours enfermée dans une zone mark et dans une politique monétaire et économique qui la dessert ?
On est tenté de dire "Encore un effort"... pour sortir de la zone euro ! ...
La Suède, qui n'en est pas, se porte-t-elle plus mal ?
Jean-Luc Gréau, dans "La trahison des économistes", montre bien l'effarante propagande qui fait croire à tant de Français que l'appartenance à la zone euro les protège...
Au-delà, il serait enfin temps de se déprendre de l'idéologie européiste... Et lorsqu'Emmanuel Todd évoque la sortie de la France de la zone euro... suivie par l'Italie, il esquisse, en négatif, mais sans vouloir la voir, une configuration géopolitique toute différente de l' "Europe"... et que l'on pourrait appeler l'Union latine... Mais cela demanderait de plus amples développements...
Rédigé par : Griesmar | 24 novembre 2008 à 01:07
@ Mistral
Déjà, je suis désolé de vous le dire, mais vous n'avez rien compris au protectionnisme. Ce n'est absolument pas se fermer sur soi et limiter les échanges. C'est juste se donner les moyens d'augmenter les salaires, mais j'y reviendrais un jour où l'autre.
Sur le pamphlet anti sarkozy, je ne nie pas que certains jugement sont excessifs. Oui, c'est un pamphlet ... Par contre, je ne pige pas vos développement sur Mai 68.
Le procès de 68 a été fait depuis longtemps il me semble, et en particulier par des gens de notre génération (j'ai 40) Ce thème n'a pas joué un grand rôle dans la campagne. Sarko n'y a consacré qu'un discours, celui de Bercy en fin de campagne. Et depuis, on ne voit pas vraiment en quoi la page de 68 a été tournée... Sarkozy est le dirigeant le plus soixante huitard que la France ait jamais connu.
@ Griesmar
Attention, vous confondez deux notions, la compétence monétaire et la compétence commerciale. Certes, les taux de change peuvent avoir un effet protectionniste dans la mesure où une monnaie faible renchérit les produits importés et diminue le prix des exportations. Mais on peut avoir les mêmes résultats en utilisant les instruments de la politique commerciales, avec des résultats supérieurs car l'effet peut être plus différencié et plus efficace. Il y a d'ores et déjà des secteurs protégés en Europe (le cycle) On pourrait donc progressivement restaurer des quotas dans telle ou telle branche pour préserver l'emploi et faire remonter les salaires.
Rédigé par : Malakine | 24 novembre 2008 à 10:07
Je n'ai pas confondu... mais posé la question de savoir si la France, qui se trouve ne pas avoir les mêmes intérêts que l'Allemagne et ses satellites d'Europe du nord, peut accepter d'être systématiquement mise en minorité, et de voir refuser lesdites mesures pas ses "partenaires"...
Rédigé par : Griesmar | 24 novembre 2008 à 19:10
Je ne crois pas que la France et l'allemagne ont des intérêts divergents. Mais ils ont deux perceptions différentes du problèmes. Chez nous, l'industrie se fait anéantir par la concurrence et les délocalisations. La leur est asphyxiée par l'absence de débouchés. C'est pourquoi l'idée de protection peut-être porteuse ici mais pas outre rhin. De toute manière, je crois que les allemands ont des rigidités mentales extraordinaires.
Quant à savoir s'il faut envisager de quitter l'Europe, avant de venir à ce mot d'ordre il me semble que l'on pourrait exiger d'abords de nos dirigeants de demander à l'allemagne de changer de politique économique.
Rédigé par : Malakine | 24 novembre 2008 à 22:45
Depuis plus de dix ans, ma recherche stratégique - après des responsabilités de gestion publique et d'entreprise, notamment dans des groupes en restructuration - m'a porté en tant que généraliste - sans la compétence d'anthropologue de E.Todd - dans le sens de ses analyses et préconisations. D'ailleurs je faisais partie en 1998 de ce séminaire de Semur en Auxois (qu'il évoque dans "après la démocratie") de la Fondation Marc Bloch ( qui réunissait une palette de personnalités - de D. Motchane et G. Lafay à H. Guaino - entrées parfois depuis lors en divergences, mais qui cherchaient alors ensemble une nouvelle ligne de pensée hors des camps. Comme E. Todd, alors, mais nous n'étions pas nombreux, je récusais l'obsession souverainiste de certains ou la simpliste explication monétariste d'autres. Je mettais en effet l'accent sur les "trois illusions qui nous gouvernent" : celle, fondamentalement, du libre-échange aux considérables inéluctables conséquences ; celle de l'Europe de la gouvernance non démocratique ( ce n'est même pas la peine de supprimer le suffrage universel...) ; celle de l'alternance politique sans alternative stratégique. "Trois illusions qui nous gouvernent" était d'ailleurs le titre de l'ouvrage que je venais de publier et dans lequel il y a d'une part une très forte expression des effets négatifs de la globalisation sans régulation, ce qui est consubstantiel à l'U.E, d'autre part une explication de la solidarité logique entre notre alienation par ces phénomènes économiques et le régime de "démocratie absolue", résultant du double scrutin majoritaire (et c'était bien avant la réforme du quinquennat...). Alors même que j'étais connu deuis la fin des années soixante par différents ouvrages de science politique, cet essai fut naturellement écarté par des éditeurs de grande diffusion, parce qu'il était économiquement et politiquement "incorrect" et "trop pessimiste" et retenu par "France Empire" qui y vit peut-être une approche conservatrice de son goût - ce qui n'était pourtant absolument pas le cas. De la même manière aujourd'hui, peut-être parce que je suis suspect d'être il y a bien longtemps passé par l'ena ( qui nétait pas ce qu'elle est aujourd'hui), ce livre ne se trouve pas indiqué dans les biblio sur les travaux critiques du libre échange, pas plus que mes différents articles échelonnés depuis deux ou trois ans ( publiés par "passages", "priorité à gauche" ou "la gauche cactus", et dont les contenus sont largement repris par des auteurs qui ont, eux, le crédit accordé à des universitaires.
Ces rappels pour souligner deux points:
- c'est par la réunion des réflexions pour une nouvelle stratégie issues de milieux différents et d'expériences diverses que l'on peut avoir une chance de progresser vers une mise en oeuvre de nos thèses, plutôt que dans des enfermements de chapelles, c'est à dire dans quelques "narcissismes" ;
- c'est, plus encore, en projetant dans le champ institutionnel( et je ne vois cela pour l'instant,du moins, dans Todd) les conséquences à tirer de ces rassemblements intellectuels que l'on pourrait trouver les outils politiques des aggiornimentos nécessaires . Ils passent certainement par un changement de régime politique; ce que je ne saurai développer ici, mais sur l'intérêt duquel - dont la prise de conscience doit s'accélérer à la faveur d'ailleurs des ruptures d'aujourd'hui dès lors que le "moment Sarkozy" entraîne un chapelet de contradictions qui vont éclater - je me permets de vous inviter à consulter le site www.ecritures-et-societe.com. merci de votre attention
Rédigé par : Gérard Bélorgey | 28 novembre 2008 à 15:45
Le dernier Todd : à lire mais....
Badiou a pris soin de faire son bouquin anti-sarko d'un côté et ses oeuvres philo de l'autre. Il est vrai que Badiou peut attirer avec son libelle anti-sarkosyste un public qui n'ira pas potasser ses bouquins.Il est vrai que dans son débat avec Slavoj Syzek dans son bouquin Mao il estime ne devoir débattre qu'avec une sélection de penseur globalement en accord avec lui (je simplifie un peu)
Todd dont l'oeuvre est un peu plus accessible a pu mélanger les genres produisant dans les mêmes pages des analyses dans le prolongement de ses travaux sur la longue période et des observations instantanées assez méprisantes sur Sarko sur son langage, son éducation, son intelligence, etc..;): cela nuit "un peu" un peu à ses démonstrations tirant de ses derniers 18 mois des enseignements dans la ligne de ses observations sur les structures familiales, religieurs et de classe sur plusieurs siècles. Je suis dubitatif !
Rédigé par : Jaco | 19 février 2009 à 21:46
Pour d'autres bases d'analyse sur la crise de la démocratie et notamment le processus de dé-démocratisation qui semble en cours, voir aussi http://yannickrumpala.wordpress.com/2009/03/17/sur-les-manieres-d%e2%80%99envisager-le-devenir-de-la-democratie/
Rédigé par : Y | 18 mars 2009 à 17:21