Comme à chaque fois que l'équipe de France joue à Paris contre une équipe du Maghreb, la marseillaise a été sifflée. Depuis ce nouvel acte sacrilège, toute la France est de nouveau en émoi et se fait peur en s'imaginant confrontée à une sous nation hostile prête à faire sécession : Une bénédiction pour les politiques de tous bords !
Ces évènement à fort contenu symbolique permettent à chacun de prendre, sans trop d’effort, la pose qui convient pour se resituer sur l’échiquier politique. La gauche y voit le symptôme d’une souffrance sociale, la droite un manque de fermeté, l’extrême droite la manifestation d'un racisme anti-français et l'extrême gauche le signe d'une décolonisation encore inachevée.
Ce psychodrame est concomitant d'un autre qui s'est déroulé au Palais Bourbon au sein du groupe socialiste. L’intenable Manuel Valls, parce qu’il n’approuvait la décision de s'abstenir sur le plan de "sauvetage" du système bancaire, a tenu des propos d’une incroyable violence contre son parti dénonçant l’absence « d’hommes d’Etat » Autant dire qu'il accusait ses collègues d'être des politiciens démagogues uniquement motivés par des préoccupations électoralistes...
Ces évènements n'ont en apparence rien à voir, ils expriment en réalité tout deux le même phénomène : une opposition entre le particularisme et l'universalisme. L'affirmation d'une l'identité particulière passe désormais par la détestation du collectif.
Les réactions politiques au match France-Tunisie ont été incroyablement stéréotypés. Le pouvoir Sarkozyste a affiché, comme à son habitude, une posture de fermeté tout en cherchant des coupables, en l’espèce la FIFA qui aurait du suspendre le match. Le PS par la voix de Razzy Hammadi a condamné les faits tout en excusant ces jeunes « victimes de discriminations et de harcèlement policiers » Le PC est sorti de sa léthargie pour donner dans la compassion face à « ces pauvres jeunes qui ne se sentent pas bien chez nous » Le FN a dénoncé sans surprise l’échec de l’intégration et les conséquences d'une immigration de masse inassimilable.
La blogosphère a traité le sujet de manière plus intéressante en s'intéressant au sentiment d’appartenance. Le néocon Rioufol donne, comme toujours, dans l’islamophobie pour prôner une forme de guerre civile des civilisations. Criticus, son disciple, remet en question un droit de la nationalité trop généreux qui impose une identité à des personnes qui n’en veulent pas. Chafouin, dans la même veine, va plus loin encore. S’il n’ose pas demander des charters pour les siffleurs, prône l’exclusion de la nationalité française pour ces gens qui décidément ne sont pas des bons Français. Si l'on peut comprendre la réaction ulcérée des deux derniers nommés, on se demande si la pilule aurait été moins amère à l’idée que la marseillaise ait été sifflée au Stade de France par des immigrés tunisiens plutôt que par des français d’origine tunisienne.
La question de la nationalité n’est en réalité pas le sujet. Le fait est là : ces populations expriment en ce type d’occasion leur fidélité à leurs origines familiales par une manifestation de rejet contre le pays dans lequel ils sont nés. Ils pourraient choisir tout simplement de supporter la Tunisie plutôt que la France. Ce ne serait pas assez. L’affirmation identitaire du particularisme doit s’exprimer par un rejet du collectif dans lequel cette identité est partie prenante.
On peut ici faire le parallèle avec la situation au PS. La déclaration de Valls accusant ses collègues d’être des politiciens démagogues et irresponsables vient après beaucoup d’autres. Depuis plusieurs mois, il est impossible d’entendre un chefaillon socialiste s’exprimer sans critiquer vertement le parti auquel il appartient. Afficher et défendre ses convictions ne semble plus suffisant.
La solution qu’adoptera le PS sera peut-être celle que préconisent Criticus et Chafouin : Exclure tous ceux qui ne s’y sentiront pas bien. De toute manière, l’autodétestation dans ce parti a atteint un degré tel, que ceux qui ne pourront pas faire partie de la majorité le quitteront probablement d’eux même. La Nation comme le PS est donc menacé de balkanisation, d’émiettement, de repli identitaire, d’affirmation de ce qui distingue, au détriment de ce qui réunit.
Ces incidents sont une nouvelle illustration du discours d’Emmanuel Todd de samedi. L’individualisme narcissique a atteint un tel degré d’intensité qu’il en est devenu incompatible avec tout sens du collectif. Car, il ne faut pas croire que ces jeunes franco-tunisiens expriment une haine consciente et raisonnée de la France lorsqu'ils en conspuent les symboles. Ils auraient probablement sifflé la Tunisie avec la même force si un match avait eu lieu entre des tunisiens de souche et les franco-tunisien nés en France.Ils voulaient juste affirmer leur identité de "jeunes franco-tunisien des banlieues parisiennes"
La comparaison avec la situation au PS fournit probablement le principal élément de réponse : L’absence de projet collectif.
Si le PS s’entredéchire depuis deux ans, c’est simplement parce qu’il ne sait plus qui il est, ce qui le constitue, quelle est sa raison d’être et quel est son idéal. Toute son énergie se consume dans cette quête du soi.
Le problème se pose dans les mêmes termes pour la France, qui n'est ni une nation ethnique, ni culturelle, mais politique qui ne peut se rassembler que dans un grand projet fédérateur. La période n’est pas (encore ?) propice à une telle construction. Si le pays prend aujourd’hui une direction, c’est celle du déclin et de la dépression, et celle ci favorise plutôt les stratégies de survie individuelles. Ni la France, ni le PS n'ont d'ennemis à combattre et d'idéaux pour lesquels se battre.
Demander aujourd’hui à des étrangers d’aimer la France ou sinon de la quitter (physiquement ou symboliquement) est une facilité intellectuelle proche de la lâcheté. La lucidité exige de voir que les Français eux mêmes méprisent ou détestent leur propre pays. Parce qu’ils estiment n’avoir aucune bonne raison d’en être fier ou parce qu'ils en attendent autre chose.
La France ne pourra renaître à elle-même qu’à la faveur d’une Révolution qui réunira le pays et au delà dans une cause qui le transcendera. Les tensions sociales et le désespoir rendent la situation suffisamment explosive pour l’envisager. Il ne manque que la doctrine. On ne fait pas la révolution sans révolutionnaires.
Ne désespérons pas. L’histoire s’accélère très vite en ce début de 21ème siècle...
Malakine
Criticus, disciple d'Ivan Rioufol... Je pense valoir mieux que ça, mais bon ! ;-)
Rédigé par : Criticus | 15 octobre 2008 à 23:29
Sur ta conclusion : je souhaite comme toi la Révolution. Ce sera le seul moyen d'éviter la guerre civile qui s'annonce, n'en déplaise aux bien-pensants...
Ou plutôt d'en limiter les heurts. De toute façon, soit il y aura une Révolution qui, comme tu le dis bien, « réunira le pays et au delà dans une cause qui le transcendera »,soit la France sombrera dans l'anarchie, le chaos et la destruction.
Pour éviter cela, il faudra, comme tu le dis aussi, une doctrine, une idéologie.
Il est plus que temps de les construire. Toutes les bonnes volontés seront utiles.
Rédigé par : Criticus | 15 octobre 2008 à 23:37
Vu l'écho et l'importance que l'on donne à ces enfantillages ils ne sont pas prêts de cesser.
Je n'ai pas l'impression que les claquements de pupitre ou autres expressions de mécontentement que l'on observe parfois sur les bancs de l'Assemblée soient plus dignes.
Et pourtant, on s'y habituerait presque. Cela fait partie du folklore parlementaire, dit-on !
Dans ces conditions, les réactions indignées du PS à la seule solution qui vaille, celle d'organiser les matchs ailleurs qu'au Stade de France si l'on de supporte plus "cette atteinte à notre symbole républicain", sont inopportunes même s'il était inutile et maladroit de la part du secrétaire d'État aux sports de la claironner.
On pouvait aussi se passer de la mise en scène, (réunion de crise à l'Élysée !!!) pour déboucher sur une solution (suspension des matchs si un hymne a été sifflé) aussi ferme qu'inapplicable.
J'ai plus d'indulgence pour Malakine qui trouve dans ce défoulement folklorique et collectif l'espoir et les prémices d'une Révolution à venir... Quoique je me demande s'il ne se fait pas un peu plaisir lui aussi. :)
PS : la photo que vous proposez pour illustrer ce billet me semble révélatrice de l'ambiance :
2 jeunes gens hilares brandissent le drapeau tunisien, 2 autres sifflent et 2 prennent des photos. Tout cela semble bon enfant. Cette soirée est une fête pour eux, et siffler l'hymne, insulter l'arbitre ou chahuter un joueur fait partie de "leur fête" !
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 16 octobre 2008 à 00:23
En effet je ne suis pas allé jusqu'aux charters mais à un moment je pense qu'il faut assumer aussi ses actes même si les sifflets n'ont aucune importance en eux-mêmes : ils sont juste un révélateur d'un mal être qu'une révolution ne cangera pas.
Sinon, bien vu : je pense que mon billet, et celui de criticus, trahissent effectivement une forme de désespoir au sujet d'une situation qui paraît décidément bloquée et sans issue.
Rédigé par : le chafouin | 16 octobre 2008 à 01:24
Razzye Hammadi ne représente pas le PS. Pourquoi choisir cette citation, plutôt que celle de Dray, bien plus représentatif ?
A part bien entendu pour dénigrer le PS...
Rédigé par : Etienne | 16 octobre 2008 à 08:16
Je trouve, comme les intervenants précédents, que l'on accorde trop d'importance à ces incidents.
On ne parlait plus que de cela hier à l'Assemblée alors que d'autres sujets sont bien plus grave.
Que ceux qui s'indignent aillent voir ce qu'il reste du prétendu plan Marshall dans les banlieues et ...les sommes importantes que coûtent les expulsions décidées par Hortefeux.
A cela s'ajoute ce qui m'a toujours semblé un scandale: l'immigration choisie qui prive les pays émergents de leurs cadres...
Dernier point: les tunisiens ont voulu imiter les algériens et les marocains, sans plus, peut-être!
Rédigé par : Philippe | 16 octobre 2008 à 09:23
@ Criticus
Je ne suis pas un grand historien comme toi ;-) alors je te pose la question. Est-ce qu'une doctrine révolutionnaire est déjà née spontanément dans le peuple, ou n'est-elle pas le propre de grands hommes qui ont fait basculer les représentations ?
@ PMF
Oui, la photo d'illustration est bien choisie. Tu aurais du ajouter comme toujours car j'ai passe beaucoup de temps et c'est souvent pas facile ! :-)
Je suis assez d'accord sur les déclarations de Laporte. On jouerait ces matches en régions, ça ne poserait aucun problème. Enfin, peut-être pas partout... mais c'est vrai aussi que c'était une erreur terrible de le dire. Ca signifie déjà l'ile de france est une terre que la république à abandonnée à l'immigration.
Pour la révolution, ce n'est pas que je me fait plaisir, mais je n'y crois pas. Par manque de doctrine alternative. A la fin du papier se posait la question de ce qui pourrait réconcilier l'individu avec le collectif et je n'ai vu que ça comme réponse ... Je ne voulais pas finir sur une note trop pessimiste.
@ Etienne
Non, non je n'ai pas besoin de dénigrer le PS et je vais dire que ça ne m'amuse même plus. Il s'en charge très bien tout seul.
Pourquoi hammadi : 1- Parce que ses propos étaient repris par le Monde et pas ceux de Dray 2- Parce qu'ils sont hyper représentatifs de l'attitude de la gauche angélique face aux questions des banlieues à chaque fois qu'elles se posent et enfin parce que l'ancien leader du MJS me semble assez légitime pour s'exprimer sur cette jeunesse rebelle.
@ Chafoin
Non pas bloquée et sans issue. Il nous manque juste un bon projet collectif et la nation renaît.
@ Phillipe
Tu penses que je n'aurais pas du en parler ?? Rien que pour ironiser sur la position des nationalistes comme criticus et chafoin ça vallait le coup non ? Et puis, même si personne ne l'a relevé j'étais assez content du parralèle entre la situation au PS et cet incident.
Si l'immigration choisie est un scandale, l'immigration humanitaire est une hérésie. De toute manière avec la crise, pardon "la dépression" qui arrive, on n'entendra bientôt plus parler de tout ça.
Rédigé par : Malakine | 16 octobre 2008 à 09:29
@Malakine,
Mon propos ne te concernait pas mais les politiques qui se sont saisis de l'incident pour "baver" dans la salle des quatre colonnes comme si c'était le seul sujet important ces jours-ci.
Au contraire, cela m'a donné l'occasion de dire ce que je pense de la politique d'immigration que, maintenant, l'on peut qualifier d"européenne".
D'accord avec ton jugement sur l'immigration dire "humanitaire".
Donner à ces pays les moyens de sortir de leur marasme serait plus pertinent...que (je me répète) faire venir en Europe leurs meilleurs éléments.
Hors sujet: Est-ce le moment pour NS d'acquérir un avion aménagé luxueusement dont l'idée lui est venue quand, à N.York en 2007, il s'est aperçu que son avion était ridiculement petit par rapport à celui de Bush?
Rédigé par : Philippe | 16 octobre 2008 à 09:45
Complètement d'accord sur le fait que la mesure annoncée par le gouvernement est "aussi ferme qu'inapplicable" pour citer PMF. Le déluge d'annonces gouvernementales (Fillon le matin sur RTL, puis Laporte, puis la réunion de crise et l'annonce de Bachelot) montre malheureusement que la réactivité a des limites quand elle aboutit à des annonces d'un amateurisme aussi voyant. Il fallait voir Laporte chahuté par Apathie dans le Grand Journal hier. Il soutenait l'annonce faite par sa ministre puis expliquait qu'il fallait sans doute ne plus faire de match au Stade de France, ce qui marque un recul incroyable de la République comme le dit Malakine.
Le chroniqueur en colère de Canal Plus n'a pas eu de mal à lui montrer qu'il était impossible d'évacuer 60 000 personnes avec 600 policiers et que l'abandon du Stade de France était une farce. Laporte a même fini par affirmer qu'Apathie avait raison alors qu'il avait démonté son argumentation ! C'était ridicule : vraiment, il n'est pas à la hauteur et cela montre les limites d'un casting gouvernemental façon Star'Ac.
Une solution serait peut-être de ne pas commencer le match tant que La Marseillaise n'a pas pu être chantée sans sifflets, quitte à s'y reprendre à plusieurs fois. J'avais bien aimé la réaction de Chirac en 2001 qui avait montré qu'on ne pouvait pas s'en prendre aux symboles de la République sans réaction de ses représentants.
Là où mon avis est un peu différent, c'est sur la crise du sentiment d'appartenance. Je crois que cette manifestation est plus le signe d'un besoin d'appartenance non satisfait que d'un refus d'appartenance. Je crois que les sifflets étaient plus destinés à ces dirigeants qui ne savent plus construire un projet politique collectif, redonner du sens à l'intérêt général. Ce qui n'excuse rien néanmoins. Je crois qu'il est important de ne surtout pas laisser faire cela sans réaction pour réaffirmer l'autorité de la société.
Pour le PS, je vais être brutal, mais je crois que la France n'en a plus besoin. Si ce parti a toujours des militants qui se battent pour un idéal, je crois qu'il est surtout devenu une franchise électoral pour élus ambitieux qui ne le prennent que pour véhicule de leur ambition personnelle. Le PS crève de l'absence d'idéologues et de serviteurs de l'Etat, de personnes qui sont capables de mettre le destin collectif au dessus du leur. C'est pour cela qu'ils passent leur temps à se battre entre eux et qu'ils en arrivent à s'abstenir lors du vote sur le plan de soutien aux banques...
La révolution, c'est l'apparition d'un nouveau parti qui explosera le système UMPS qui est à bout de souffle aujourd'hui.
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 16 octobre 2008 à 10:20
Puisque la situation au sein du PS semble tarabuster certains d'entre vous, je ne résiste pas à copier ci-dessous un lien, pas seulement par prosélytisme (!) mais aussi pour signaler qu'une réponse au délitement (supposé ou espéré) de ce parti me semble sur le point de se construire.
La coïncidence de la crise financière et du congrès donne à la motion conduite par Benoit HAMON une belle perspective, enfin c'est mon pronostic.
http://benoithamon.fr/2008/10/16/pour-un-nouveau-realisme-economique-de-gauche/
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 16 octobre 2008 à 11:40
Bonjour,
Je découvre avec un certain plaisir votre blog.
Votre article se rapproche de mes propres analyses, notamment sur la révolution comme moment de refondation collective de la France.
Je précise tout de même quelques éléments qui ,j'espère, permettront de faire avancer le débat.
La nation française est politique, soit.
Pas seulement.
ou du moins ,pas exclusivement.
J'estime que c'est la volonté de faire de la France une auberge espagnole ou il suffisait de partager, sans pouvoir le vérifier, quelques valeurs abstraites qui permettait au monde entier de se revendiquer français pour obtenir les droits associés qui nous mène là ou on en est aujourd'hui.
Le contrat social rousseauiste reprit à la sauce républicaine est un échec, car on a oublié le caractère héréditaire de l'appartenance collective.
Sur l'immigration :
La tradition française, puisque nous parlons de cette nation politique, est l'assimilation, et rien d'autre.
Ni intégration économique (version libérale basée sur le contrat), ni multi-culturalisme différentialiste.
Nier l'assimilation, c'est nier le processus historique de la construction française.
Cette remarque permet de comprendre que l'immigration massive sur fond d'angélisme et de reductio ad hitlerum a été une arme utilisée contre la nation, c'est à dire le cadre politique dans lequel s'exerce la souveraineté populaire qui aurait pu permettre, par exemple, de revoir le partage des richesses entre le travail et le capital.
Ceux qui se plaignent de l'échec de l'assimilation de l'immigration n'ont toujours pas compris que le but était justement l'échec, traduit par le conflit de basse intensité entre travailleurs et sous-prolétariat créé de toute pièce, conflit qui permet de paralyser l'action politique en faveur d'une société plus juste.
Sur la refondation :
Les classes dirigeantes préfèreront la guerre civile ethnique à la révolution sociale : la première leur permet de rester en haut, la seconde les envoie à la guillotine.
Reprenons cette affaire : pendant que l'on parlait du manque évident de respect de gens qui sont, administrativement, des français-autant-que-nous, pour reprendre la formule magique utilisée par les médias, les bourses du monde entier ont rechuté après deux jours de hausse.
Ce qui signifie que le super-plan européen n'a aucun effet sur une crise systémique.
Ce qui devrait inquiéter au plus haut point les français.
Cette affaire arrive à point pour faire diversion et comme vu plus haut, pour jeter les peuples entre eux, créant une ambiance de guerre civile.
Guerre civile ethnique au lieu de révolution sociale.
Cette remarque n'enlève pas la responsabilité des gens qui , visiblement, ne s'identifient pas à la nation française et possèdent une hostilité fondamentale.
Ce qui nous amène à penser que si il y a refondation et reprenant notre tradition historique d'assimilation, nous aurons un problème certain, même en tendant une main généreuse mais ferme, avec une majeure partie des extra-européens qui n'ont pas l'intention de se fondre dans le cadre français.
La réconciliation totale soralienne s'est éloignée en peu plus, elle est , bien entendu, utopique.
La "gauche", si elle prétend vraiment combattre le libéralisme, doit abandonnée la conception libérale de la nation et de la communauté et reprendre à son compte la vision organique, avec une porte ouverte pour les méritants (tradition gaulliste), et héréditaire.
Il va s'en dire que plus la crise économique sera profonde, plus les classes dirigeantes utiliseront cette stratégie de tension pour éviter la révolution sociale.
Nous notons que les fondamentaux de cette stratégie ont été légitimé par ceux qui nous expliquent que la France a toujours été un pays d'immigration et que le multiculturalisme est génial (autant qu'au Kosovo je suppose).
Sans parler de l'amalgame entre critique des mouvements migratoires et la théorie basée sur la supériorité ontologique d'une race sur une autre.
Donc, je suis pessimiste car :
1) si le système s'écroule totalement, la guerre civile ethnique aura tout de même lieu, même sans classe dirigeante pour l'alimenter (on verra si les valeurs ont une réalité à ce moment là).
2) si le système s'écroule partiellement, les classes dirigeantes joueront la carte ethnique.
Ma solution : changer les classes dirigeantes, ce qui nous évitera pas un conflit ethnique.
Cordialement.
Rédigé par : Three piglets | 16 octobre 2008 à 13:42
@ Philippe
L'explication de cet émoi est simple. Il figure en introduction de mon papier. C'est un sujet très clivant sur lequel il est super facile de faire "de droite" ou de faire "de gauche"
@ Laurent
C'est vrai que le casting ministériel commence à montrer ses limites. Ca fait un moment qu'on parle de remaniement. Il serait temps qu'il arrive avec des vrais politiques dans les ministères. Ah bon ? Y en a plus ?? Bon, des techniciens alors...
Je suis bien d'accord, ça serait bien de réagir pour que soit respecté l'hymne national. Ceci dit, je me demande quand même si c'est bien sa place dans un stade. C'est une équipe de foot qui est sur le terrain, pas une délégation officielle de la république. Pourquoi pas un hymne dédié à l'équipe de france ? Comme en 1998 avec les la-lala-la-la-lalalalala.. (vous voyez ce que je veux dire ?)
Ah oui, ça serait bien ça ! un parti qui viendrait prendre la place du PS dans le rôle d'opposant à l'UMP. J'imagine que tu ne penses pas au Modem et à Bayrou. Un parti gaulliste emmené par Villepin ? DLR et NDA ?? Tu as une idée ?
@ PMF
Il faut espérer effectivement que la liste d'Hamon qui est le seul souffle d'air frais de ce congrès fasse un gros score. Mais pour avoir parlé du congrès avec une élue importante du PS de ma collectivité, je me dis que c'est pas gagné. Les socialistes n'ont pas changé. Ils ne votent pas pour des idées (ils n'en ont plus) ils votent pour celui qui apparaît avoir le plus de chances de gagner. Hamon est étiquetté "extrémiste" et pour un socialiste, on n'arrive pas au pouvoir en étant extrémiste.
Merci pour le lien, je vais lire ce texte.
@ Piglets
Et bien !! Je crois que vous ne vous êtes pas trop trompé en visitant ce blog...
J'ai juste une nuance - et elle est peut-être de taille - c'est que dans un cadre national, je ne crois ni à la révolution ni à la refondation, encore moins à la lutte des classes.
Le système libéral tient parce qu'il est mondial et européen et qu'll ne connait aucune alternative idéologique. Ce n'est que lorsqu'on aura cassé la logique de la mondialisation et ce système de pensée que vous pourrez de nouveau parler de révolution sociale.
Rédigé par : Malakine | 16 octobre 2008 à 15:01
Merci Malakine.
Sur votre remarque, qui est pertinente et désespérante à la fois.
Je regarde, justement, avec intérêt la crise financière et économique qui a lieu depuis un an.
Si l'on ose un parallèle entre les deux systèmes matérialistes, communiste hier, et libéral aujourd'hui, on peut espérer une faillite totale de la mondialisation marchande.
L'alternative idéologique peut-être construite, objectivement, ce n'est pas un problème.
Avoir les moyens de la mettre en œuvre, surtout face à l'hyper-classe mondialisée est une autre paire de manche.
Mais pour l'alternative idéologique, il va sans dire qu'il faut quitter, à la fois la position réactionnaire consistant à revenir en arrière , ce qui est impossible, et à quitter le modernisme qui nous a mené ou nous en sommes aujourd'hui.
Vous avez l'âme d'un théoricien?
Rédigé par : Three piglets | 16 octobre 2008 à 15:18
@ Malakine
« Est-ce qu'une doctrine révolutionnaire est déjà née spontanément dans le peuple, ou n'est-elle pas le propre de grands hommes qui ont fait basculer les représentations ? »
Seconde option. Mais les grands hommes ne peuvent rien sans le peuple. Ils doivent le convaincre pour que celui-ci force la décision, souvent lors de crises graves.
Rédigé par : Criticus | 16 octobre 2008 à 22:43
Des ados et post ado sifflant la Marseillaise dans l’unique but d’imiter les autres pour se faire de la pub. Un peu comme brûler plus de voitures que l’autre lors des émeutes afin que le journal de 20 h parle de leur "quartier". (Sans comprendre que la Peugeot 309 qu’ils brûlent appartient au voisin, le père de X). S’ils l’avaient fait dans le 16eme, ils auraient donner une connotation révolutionnaire à leur mouvement (ils faut pas trop leur en demander)
Certains parlent de guerre civile ethnique en France ! L’immense majorité de votre contingent d’ennemis n’en veut pas, et moi compris. Vous pouvez même donner un Famas au jeunes qui ont siffler et leurs demander de ce battre contre l’armée française, ils ne le feront pas car ils ne sont pas aussi sérieux que les gens pensent. Ils vont vous répondre que c’est pour la "déconne".
Nous allons parlez ensuite de fracture sociale etc. etc. …
On oublie énormément la majorité silencieuse qui travaillent et qui respectent ce pays (et je serrais prêt à le défendre au prix de ma vie) ingénieur, enseignant, plombier, commerçant etc.….
Nous faisons face à une jeunesse Playstation, Nike, Lacoste, I phone déconnectés des réseaux sociaux qui de part le bouche à oreille trouvent des opportunités d’évolution, où est en face de plus c’est idiot plus c’est "cool"
Je commence sérieusement à en avoir marre d’être représenté par une bande de morveux,
Qui ne mouftent pas dans le bus quand je leur demande de se calmer.
Alors allez y défouler vous, et parler de l’ Armageddon qui attend la France.
Rédigé par : Abdel | 17 octobre 2008 à 00:59
@ Abdel
Je en sais pas qui vise le "vous" mais ici, je n'ai lu personne annoncer l'armagédon. Dans mon texte, je relativise justement ce geste pour le replacer dans un contexte plus large de rejet du sens du collectif.
Je suis bien d'accord, le niveau de cette jeunesse est attérant. Ce qu'il y a de plus inquiétant dans ces histoires, c'est peut-être quand on entend ces jeunes s'exprimer quand on leur donne la parole. C'est surtout cet effondrement du niveau culturel qui fait peur. Les causes, il faut avoir le courage d'aller les rechercher où elles sont. ce n'est pas l'islam, l'immigration, même pas l'urbanisme des cités. La cause est à rechercher dans les valeurs ambiantes (playstation, nike... comme vous dîtes) dans une éducation nationale libertaire, dans une télévision sans contrôle ...
Juste une remarque. Vous dîtes que vous en avez marre d'être représenté par cette bande de morveux ... mais peut-être que vous devez vous choisir un autre référentiel. Pourquoi ne pas vous choisir une autre communauté dans laquelle vous reconnaître, une communauté d'idée par exemple ...
@ Piglets
Si j'ai un certain goût pour les constructions intellectuelles, je ne suis pas un théoricien. Je suis juste quelqu'un qui est à l'écoute du débat d'idées et si cette alternative émerge je ne manquerais pas de la relayer. C'est d'ailleurs ce que j'essaie de faire modestement en relayant comme je peux, la pensée de gens comme Todd, Sapir, Gréau ou gauchet. Mais entre un courant de pensée et une alternative, il y a une grosse marge. On en n'est pas encore là.
Rédigé par : Malakine | 17 octobre 2008 à 12:09
Un excellent article (pour la prochaine revue de blog ?) du non moins excellent Paul JORION sur les blogs et leurs commentateurs :http://www.pauljorion.com/blog/?p=851
Malakine,
Tu es sûr que Todd n'est jamais intervenu sur ton blog ? Sous un pseudo ?
Rédigé par : RST (Hors Sujet) | 17 octobre 2008 à 12:13
Franchement vous avez déjà vu les footeux du type de ceux qui ont sifflés. Alors un conseil, venez assister à l'arrivée des supporters de l'OM et du PSG lors d'un match PSG/OM au parc des princes. Et vous éviterez de faire des disgrsssio, sur le niveau intellectuel du Foot.
Rédigé par : GED | 20 octobre 2008 à 00:49
De la Tunisie, La Marseillaise chantée à capella est un chant de guerre
« Le jour de gloire est arrivé... », « aux armes citoyens... ». Siffler l'hymne Français lors d'un match "amical" a été vraisemblablement une atteinte à la nation, mais si l'on s'y résout à saisir ses paroles, bien sonnante à capella, on s'apercevra que c'est un chant de guerre. Allez expliquez alors que c'est un symbole d'état...
Nous étions devant notre télé à la maison en Tunisie pour suivre ce match. C'était la première fois que ma fille s'intéresse au foot, mais comme elle venait d'apprendre le Français, elle s'était vraiment concentrée.
Ah! tiens on chante au stade de France, sans musique et en arabe. Bravo FFF.
Papa: "Eh oui ma fille il y a des gens qui comprennent l'arabe en France".
Amina, disait (traduction): "...si un peuple voulait vivre un jour en paix, il se doit de se faire respecter..." C'est un beau message de paix.
Papa: "Maintenant tu vas écouter l'hymne Français ma fille".
Le second hymne, chanté par Laam dans la langue de Molière disait: "Aux armes citoyens ... un sang impur abreuve nos sillons...". Et quelle fut la réaction de ma gamine? Je suis sur que vous l'avez compris. Je dois expliquer des paroles d'un autre temps: ... Aux armes citoyens..., ... etc, prononcées lors d'un match de foot!
Et j'avais donc du répondre à cette question:
La fille: "A qui donc appartient ce sang impur dans un stade?"
Je m’étais résilié alors à tirer de la bibliothèque l'encyclopédie qui retrace l'épopée Napoléonienne pour lui expliquer que la France a hérité ce document depuis plus de deux siècles et qu'elle n'envisageait pas le changer même s'il est porteur d'idées agressives.
Dommage que ces phrases soient encore prononcées au cours d'un match "amical".
Rédigé par : nedhir.azouz | 20 octobre 2008 à 12:04
Franchement je commence à en avoir plein le dos de tous ces commentaires.
Il suffit d'expliquer un peu et tout se comprend.
Bien sûr il faut replacer dans un contexte.
Ensuite il faut savoir de quoi on parle, le texte est très clair et le dernier couplet, couplet des enfants, donne tout son sens en terminant par "et les Français alors s'arrêteront de chanter ce terrible refrein".
Par ailleur en terme de chant de guerre je vous invite à écouter l'hymne mexicain, vous comprendrez ce que signifie chant de guerre.
Pour autre info l'hymne allemend qui clame que l'Allemagne est au dessus des autres, devise du pays d'ailleur, craint tout de même un max! Non? Surtout en référence au passé allemand...
Alors svp foutez la paix à la Marseillaise, et surtout lisez la avant de déblatérer.
Faut vraiment être mal intentionner et stupidement bêtes en plus d'irespectueux, pour siffler et beugler sur un hymne quel qu'il soit.
Comme d'ailleur le public franchouillard du stade de France qui lors du quart de finale de la coupe du monde d erugby a sifflé l'hymne argentin, simplement parce qu'ils avaient acheté leur place à prix d'or pour voir la France, mais que nos vaillants Pumas en avaient décidé autrement.
Pour info l'hymne argentin est d'une gentillesse folle, trop peut être.
Si vous voulez la traduc et un exemple
http://fr.youtube.com/watch?v=nxXy5egBrFY
En tout cas la Marseillaise est inataquable, c'est un chant sacré, n'en déplaise aux crétins comme Noel Mamère qui ont encore profité de l'occasion pour cracher dessus.
Sur le site de toréador j'ai adoré l'idée on la passe en boucle avant le match et tant que sa siffle et braille on continue...
Saludos.
Rédigé par : ETDAS | 20 octobre 2008 à 17:58
@Malakine
Désolé, je n'ai pas précisé qu'en parlant d’armagédon, je répondais au commentaire de "Three piglets" et de concept de "guerre ethnique".
Par contre j’apprécie de lire vos articles, mais je n’écris pas de commentaires sauf cette fois ci
Rédigé par : Abdel | 21 octobre 2008 à 00:09