Mon dernier article se contentait de poser un constat : En réponse à la mondialisation, l’économie française est un train de se spécialiser sur l’économie résidentielle, ce qui est un gage certain d’appauvrissement dans la durée. Au vu des réactions, il me semble nécessaire de poursuivre la réflexion.
Ainsi qu’Edgar l’a très justement souligné, la vraie question sous jacente est de savoir quelle est la bonne réponse au libre échange. Comme il me connaît bien, il y a vu un plaidoyer en faveur du protectionnisme. Mais Seb de son coté, y a vu un argument en faveur d’une attitude plus offensive et conquérante dans la mondialisation. Alors, prolongeons le débat et posons la vraie question : Comment la France peut-elle réellement se positionner dans la nouvelle division internationale du travail ?
Mais cette question, formulée ainsi, suppose qu’il existe une réponse positive, ce qui n’a rien de certain. Il faut donc se demander au préalable si la France a les moyens de s’adapter et, sans cette hypothèse, si cela est politiquement souhaitable. Je dis bien « politiquement » car à supposer qu’il existe une solution économiquement viable, il n’est pas certain qu’elle corresponde au projet de société que nous voulons pour notre pays. N’oublions pas que nous sommes encore sensé être en démocratie. C’est encore au peuple qu’il revient de choisir son modèle de social, pas aux lois abstraites et impersonnelles de l’économie moderne.
De la nécessité de se spécialiser :
Le système de libre échange s’appuie sur les vieilles théories économiques de Ricardo selon lesquelles toute nation a intérêt à se spécialiser sur les secteurs où elle dispose d’un avantage comparatif. Ainsi, les revenus qu’elle dégagera sur ses zones de compétitivité lui permettront d’acheter à bon prix tous les produits sur lesquels les autres sont plus performants qu’elle.
Tout pays dans la mondialisation est donc sensé trouver ce en quoi il va être meilleur jusqu’à concentrer chez lui une grande partie de la production mondiale. La Chine tend à devenir l’atelier du monde, l’Inde son bureau, l’Allemagne le fournisseur exclusif de machines outils, l’Angletterre son pôle financier, le Luxembourg sa banque, la Russie lui fournit ses matières premières, les Etats-Unis des innovations informatiques et de l’entertainment ect…
Pour reprendre la distinction entre économie productive et économie résidentielle, tout pays doit disposer de pôles de haute compétitivité dans le secteur de l’économie productive afin d’alimenter en revenus son économie induite faite de services publics, de commerces et de loisirs, en eux même peu créatrice de richesse mais essentielle à la qualité de vie et au lien social.
Il est évidemment inconcevable de se spécialiser dans l’économie résidentielle sauf s’il s’agit de drainer des revenus exogènes en accueillant des populations de riches retraités de toute la planète ou de devenir l’un des hauts lieux du tourisme mondial. C’est un choix qu’est en passe de faire notre pays. Et après tout pourquoi pas …?
Les conséquences de la spécialisation :
Un monde organisé sans frontières économiques va spontanément s’organiser en pôles hyperspécialisés et ceux-ci ne sont pas des Etats mais des territoires, voire des villes. Il suffit de regarder les Etats-Unis pour avoir une idée du modèle vers lequel se dirige ce système. On conçoit les logiciels dans la « silicon valley », on boursicote à New York, on joue à Las Végas, on fait des films à Hollywood, des voitures dans la région des grands lacs, on étudie dans le Massachuset ou je ne sais où… Chaque zone géographique s’est de fait spécialisée dans une quasi mono-activité.
Pour les territoires-site de ces activités de rayonnement mondial, c’est quitte ou double. Soit ils bénéficient d’une rente de situation à force d’avoir concentré l’activité et détruit toute possibilité de concurrence (Hollywood) Soit c’est la catastrophe sans espoir de rebonds lorsqu’une activité perd brutalement sa compétitivité par l’apparition d’un concurrent (le cas de l’automobile aujourd’hui pour rester aux Etats-Unis)
Malheureusement la spécialisation ne se fait pas toujours sur une page blanche. Lorsque les économies s’ouvrent brutalement, des secteurs et des pans entiers de territoires, se retrouvent laminés par la concurrence des pays plus "performants", ce qui induit des coûts importants pour le reclassement des personnes et la reconversion des territoires. Selon les libre-échangistes, ce coût est largement compensé par le surcroît de ressources générées par les secteurs mondialement compétitifs qui peuvent exporter sur un marché mondial. La spécialisation a un coût. Même les plus ardents libre-échangistes ne le nient pas : Il faut indemniser les perdants.
Un système ouvert induit donc la nécessité d’un système fortement redistributif qui prélève des ressources sur les acteurs compétitifs pour faire vivre les perdants, lesquels représentent l'essentiel de la population active "productive" et l'essentiel des territoires à structure industrielle. On ne peut pas être les meilleurs partout !
Sur quoi la France peut-elle se spécialiser ?
Voici une question sur laquelle la plupart des libre-échangistes font l’impasse, se réfugiant généralement dans des généralités : la haute valeur ajoutée, la qualité, l’innovation …
Certes, la France dispose d’un bon appareil de formation supérieure, mais il serait quand même prétentieux d’en faire son avantage comparatif dans la nouvelle division internationale du travail ! La France n'a nullement le monopole de l'intelligence et de la créativité.
Quelles sont fondamentalement les grands avantages comparatifs de la France, ceux qui sont liées à l’abondance de certains facteurs de production, de sa culture ou de son image propre ou de certaines de ses caractéristiques qui la distinguent ?
J’en citerais trois :
- Le luxe avec son image de raffinement et d’élégance (parfumerie, maroquinerie..)
- Les grandes d'infrastructures publiques liées à sa tradition étatique et à son goût des grands programmes d’aménagement du territoire : (TGV, nucléaire, armement, autoroute, aéronautique …) Le problème est que la production se fait sur place plus qu’elle ne s’exporte.
- Sa « douceur de vivre » avec son territoire variés, ses paysages de qualité, son patrimoine, sa culture … ce qui peut en faire un pôle de compétitivité (au moins dans sa moitié sud) pour accueillir les riches européens à l’heure de leur retraite.
Pour le reste, il est tout de même bien difficile de faire émerger ex nihilo un pôle de compétence de niveau mondial. L’Etat le pourrait t-il ? A-t-il les moyens de concentrer les moyens et les talents dans un ou deux axes prioritaires ? En a t-il la volonté la volonté nécessaire ?
L’expérience des pôles de compétitivité est de ce point de vue plutôt décevante. Il suffit de regarder la carte desdits pôles pour s’apercevoir de leur caractère largement artificiel et diffus. La première chose à faire serait de concentrer les activités de formation, de recherche et les entreprises dans un même lieu pour atteindre la masse critique et les synergies recherchées. Le projet des Ecopolis devait s’inscrire dans cette perspective, mais il a malheureusement semble t-il déjà été abandonné.
De la difficulté à se spécialiser :
L’adaptation à la mondialisation est entravée par deux contradictions inhérentes au système.
- La contradiction entre la nécessité d’indemniser les perdants toujours plus nombreux et l’obligation d’investir dans les secteurs où la France disposerait d’avantage comparatifs.
- La nature libérale de notre économie et l’obligation pour l’Etat de faire émerger des zones d’excellence mondiale de manière quasi autoritaire. Non seulement l’Etat ne sait plus le faire mais il n’en a plus les moyens.
En outre, il ne faut pas perdre de vue que l’économie française est parfaitement intégrée dans l’Europe. C’est en réalité à ce niveau qu’il faudrait rechercher une adaptation à la mondialisation par la constitution de pôles spécialisés. Mais cela supposerai l’existence d’un marché du travail unique et une forte mobilité géographique au sein de l’union européenne. Or faute de peuple européen parlant la même langue, cette organisation ne verra jamais le jour ou de manière très embryonnaire.
Cela ne signifie pas que l’Europe sera à jamais dépourvue d’atouts dans la mondialisation. La finance londonienne, les banques luxembourgeoises ou la machine-outil allemande sont là pour le rappeler. Ces pôles peuvent d’ailleurs tout à fait attirer spontanément les élites de tous les pays européens.
Cependant, on ne peut pas exclure que des pays entiers soit dépourvus de pôles productifs susceptibles d’alimenter leur économie. A l’échelle d’un pays, une région non compétitive vit de revenus de transferts étatiques (dotations aux collectivités, emplois publics, prestations sociales…) ou privés (tourisme, accueil de retraités) Cela ne fonctionne pas au niveau européen. Les réussites de l’industrie allemande ne financeront jamais les déserts industriels français, espagnols ou italiens ! Pire. Ils les condamnent un peu plus en leur imposant une monnaie forte (mais c’est encore un autre problème)
Plus le taille du marché est grande, moins le nombre de pôles compétitifs seront nombreux. A l'échelle d'un pays comme la France, chaque région trouvera aisément sa vocation productive. A l'échelle d'un continent, la polarisation se fera entre quelques grandes métropole.
Si la division internationale du travail se fait à l’échelle de la planète, les pôles de productifs seront nécessairement rares. Tout le monde n’en aura pas. Surtout si la Chine et l’Asie du sud-est monopolisent les tâche de production, l’inde les tâche de conception et les Etats-Unis les fonctions de commandement. Il ne restera aux pays européens que des marchés de niche. L’exercice est donc aléatoire et périlleux. En cas d’échec, c’est des pays entiers qui seront à ranger dans le camp des perdant, sans aucun système de redistribution autre que le tourisme pour le sauver. Et le seul avenir que ces pays seront en mesure de proposer à leur jeunesse sera l’expatriation.
Veut-on vraiment un monde hyper spécialisé ?
Au-delà de la question de la viabilité de ce schéma, il faut se demander si ce projet est vraiment très excitant.
A supposer que cette organisation de l’économie mondiale soit réellement celle qui est commandée par la rationalité économique, veut-on vraiment qu’à jamais tous les logiciels soient fabriquées dans la même ville par un oligopole de quelques géants, que toutes les chaussettes sortent de la même usine en chine, que tous les films soit le fruit de la même culture, que des pays entiers se spécialisent dans la culture du blé ou de l’huile de palme et que d’autres, les perdants, soient rendus à la nature faute d’avoir su trouver leur place dans la division internationale du travail ?
Pour ma part, je préfèrerais que dans un siècle, dans notre coin du monde, on continue à produire à peu près tout ce qui peut se produire et à pratiquer toutes les activités professionnelles possibles. Le souci de l’efficacité économique doit être concilié avec le respect de la diversité.
C’est aussi pour cela que je suis protectionniste. Parce que je suis pour un monde plus diversifié et moins spécialisé où aucune nation ne gagnera jamais aucune forme de monopole dans la production de biens ou de services. Un monde plus égalitaire avec moins de super gagnants et moins de super perdants. Un monde plus équilibré avec de la vie, de la production et de la consommation sur tous les territoires. Un monde où les peuples pourront avoir leur destin entre leur mains sans contrainte extérieure excessive. Un monde où les économies pourront être régulées par des Etats démocratiques.
Je n’ai même pas besoin de croire aux arguments de la critique protectionniste du libre-échange, à l’effondrement de la demande globale, à la compression mécanique des salaires et à l’explosion des inégalités, à l’impossibilité de toute politique de régulation et de relance par les Etats, à l’explosion des systèmes sociaux pris en tenaille entre la nécessité d’indemniser les perdants et l’impossibilité de taxer une richesse devenue mobile, à l'obsolescence de la théorie de Ricardo appliquée à des géants démographiques tel que la Chine qui n'ont aucune nécessité à se spécialiser surtout s'il disposent d'un avantage comparatif absolu sur les coûts de production, à la course au moins disant social et environnemental.
Je recuse l’idée même de division internationale du travail comme projet de civilisation.
Malakine
Quelle belle conclusion.
Un espoir réel?
Tant que les USA et les financiers tiendront les rênes, cela risque de rester un espoir virtuel.
A moins que un ensemble conséquent de Nations et leur Etats soit capable de construire un nouvel ordre économique international purgé de l'influence anglo/US, si la France veut s'y associer (elle devrait historiquement en être un des moteur) va falloir un bon coup de balais.
Hors sujet mais... Gracias a la selecion, campiones olympicos de football.
Viva Argentina.
Rédigé par : perla austral | 23 août 2008 à 12:06
Malakine,
Tu dis : "Certes, la France dispose d’un bon appareil de formation supérieure, mais il serait quand même prétentieux d’en faire son avantage comparatif dans la nouvelle division internationale du travail ! La France n'a nullement le monopole de l'intelligence et de la créativité."
Ces propos optimistes quand à la qualité de notre formation supérieure n'engagent que toi.
C'est étonnant de ta part car c'est le genre propos auto-glorifiants qu'ont est plutôt habitué à subir de la part du corporatisme universitaire (pas la peine que je te donne l'opinion des grands chercheurs à ce sujet ?).
Ce jugement de valeur qui tient plus du patriotisme que des classements internationaux. Heureusement que tu les corriges toi même en relativisant sa portée.
Lorsque je déposait des brevets Européens de technologie avancée pour une Sté de Bourges, (les derniers il y a une dizaine d'années), les recherches d'antériorité ne m'opposaient pourtant guère de brevets français. Les brevets Japonais et Allemands étaient de loin les plus gênants, car les plus pertinents.
Il s'agit là de constatations concrètes, pas de souhaits.
Des recteurs d'écoles nationales supérieures d'ingénieurs eux mêmes sont conscients du manque de réalisme des élèves issus de notre enseignement.
Bien sûr, on ne trouve pas ces avis dans la presse, il faut avoir fréquenté ces gens là pour pouvoir s‘en rendre compte.
"Pessimisme de l'intelligence et optimisme de la volonté" (merci Mimi) devrait être le mot d'ordre du renouveau... je constate que nous en sommes bien loin.
J'ai aussi constaté qu'il existe en France (comme ailleurs), de brillantes individualités qui sont régulièrement combattues par l'establishment. Un des plus célèbres exemples en a été Henry Laborit, l’inventeur de la méthadone, toute sa vie combattu parce qu’il n’était pas issu du sérail. La preuve en est, le grand nombre de Français de talent (architectes, biologistes, ingénieurs) combattus par une presse ignorante et obligés de s’expatrier pour pouvoir s’exprimer. Les organismes du type ANVAR font tant bien que mal leur travail, mais il n’existe aucun relais entre ces aides à la recherche et leur industrialisation dans un pays d’où disparaît jhour après jour une sous-traitance qui permettrait une production française de ces produits avancés.
C’est dans la création d’un organisme relais entre la recherche appliquée et l’industrie qu’il faut voir une chance de ré-industrialisation de pointe. Mais cela ne se fera pas dans un pays à la fiscalité obsolète et la plus pénalisante au monde sur le plan du prix de la main d’œuvre, donc de l'embauche.
Je ne prétend pas que ces faits soient exhaustifs mais ils sont d’autant plus essentiels qu’ils sont ignorés des profs d’économie et de la bullocratie.
Au fait : Je parle de Toreador, de Malakine et d’Autheuil dans le dernier texte que j’ai commis: Pourquoi la blogosphère doit-elle de démarquer de la presse, et comment peut-elle s’en démarquer ? http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2008/08/pourquoi-la-blo.html#comments
Rédigé par : ozenfant | 23 août 2008 à 17:10
Malakine,
J'espère que tu vas effacer ton pote Bruno Grossefesses !
J'ai eu la réponse de David Mourey concernant mon avant dernier texte.
Réponse mesurée et non corporatiste comme on pouvais l'espérer d'un personne ouverte comme lui :
Fiscalité incitative contre récession. Mr David MOUREY : La France est-elle le cancre de l’Europe ? http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2008/08/fiscalit-incita.html#comments
Rédigé par : ozenfant | 23 août 2008 à 18:04
Bonjour Malakine,
Je viens de lire ton texte, long mais très intéressant par les questions posées.
Avant de commencer, merci à Ozenfant pour son sympathique commentaire. Comme lui, comme toi, comme beaucoup d’autres bloggeurs …, je pense juste que le débat démocratique est le seul moyen de dépasser les vieux clivages stériles qui empêchent tout progrès de la pensée et, in fine, des actes.
Pour moi, pour faire vite car il faudra approfondir ces questions en confrontant humblement nos arguments de citoyens, il n’existe plus vraiment de débat libre échangisme versus protectionnisme.
Depuis David Ricardo en 1817 (au moins), on sait que le développement à long terme des économies doit reposer sur l’échange international et donc la spécialisation. Cela ne veut aucunement dire le libre échange débridé ou le jeu est à somme nulle.
En effet, il me semble, et je le dis de mémoire sans vérifier préalablement (désolé si je me trompe) que pour Ricardo le principal problème économique n’est pas la production mais sa répartition. Ce qui nous ramène aux problèmes des inégalités liées aux écarts technologiques et aux spécialisations.
Depuis Friedrich List en 1840, on sait que le protectionnisme est nécessaire mais qu’il n’est efficace que s’il est temporaire et ciblé.
Depuis Paul Krugman, 1979 – 1993, on sait qu’il convient d’avoir une vision beaucoup plus dynamique des spécialisations (division internationale du travail) et de leurs impacts du court terme au long terme. En effet, un avantage comparatif se construit dans la durée. Ici, le lien étroit entre l’innovation et la spécialisation internationale apparait clairement. Si un pays, au nom de la spécialisation (DIT) n’apprend pas à partir d’aujourd’hui, à faire ce qu’il ne sait pas encore faire, alors il ne saura jamais le faire et il va reculer relativement, voire absolument.
Concrètement, il convient de stimuler simultanément l’émergence des avantages comparatifs du futur, tout en restant compétitif pour ce qui concerne les spécialisations présentes et sans pour autant laisser à l’abandon les spécialisations obsolètes qui en fait concernent des entreprises et donc des personnes …
Certes, on ne peut être bon partout et c’est tout l’intérêt de la spécialisation et de l’échange.
De surcroit, compte tenu des écarts de niveau de développement, il est tout à fait normal que les spécialisations évoluent parfois favorablement et d’autre fois défavorablement.
Tout est une question de régulation. Régulation interne, nationale et/ou régionale et régulation externe, régionale et/ou internationale.
Il n’existe, de mon point de vue, aucun avenir en dehors du libre échange. Mais ce libre échange, par définition exige des formes de protectionnisme au sens de protection des plus faibles (au sein des pays les plus riches et entre pays riches et pauvres) à un moment donné du processus de développement.
Un libre échange qui contribuerait de manière persistante à creuser des écarts de niveau de vie au sein des pays riches et émergents et entre pays riches et émergents d’une part et pays peu avancés, n’a pas d’avenir non plus.
Ce serait même une menace pour les libertés, non pas seulement économiques, mais également pour les libertés politiques, …, pour la démocratie.
Je reviendrai progressivement sur ces questions de manière plus développée, sur mon propre blog et en prenant en compte tes billets comme ceux d’Ozenfant, et je vais aller lire tes billets précédents …. Retard du aux vacances …
A plus, cordialement, David Mourey
Sur mon blog, vous pouvez consulter les billets suivants :
« Croissance smithienne » et « Croissance schumpétérienne »
Et ici : http://democratieetavenir.over-blog.com/categorie-1152845.html
La France dans la Mondialisation : Atouts et faiblesses
La magistrale leçon du professeur Cohen
Intégration régionale et Mondialisation
Croissance en volume du commerce mondial de biens entre 1996 et 2004
Ne pas surestimer l’impact de la Chine sur la croissance économique mondiale
Exporter vers les émergents : condition indispensable pour conserver la croissance
Rédigé par : David Mourey | 23 août 2008 à 20:07
@David Mourey
Vous dites et je vous cite "il n’existe plus vraiment de débat libre échangisme versus protectionnisme". C'est faux.
Lors de la dernière conférence sur l'emploi et les salaires, Dominique de Villepin a demandé à E Todd d'en faire l'ouverture. Ce dernier ne s'est pas privé de l'occasion ainsi offerte pour faire l'apologie du protectionnisme provoquant immédiatement une très vive réaction à la fois de Laurence Parisot et Jean-François Roubaud représentants du MEDEF et de la CGPME. Ceux qui prônent ce protectionnisme le souhaitent au niveau européen et pour une seule et unique raison : Assurer la protection de nos marchés de l'afflux de produits des pays émergents qui en raison des bas salaires menacent à la fois les emplois et les salaires de l'occident. Comment assurer ce protectionnisme : pour les uns par la création de taxes, pour les autres par la création de normes. Donc en ce qui le protectionnisme le débat existe bel et bien et parmi ceux qui y sont favorables le débat existe encore sur la façon de procéder.
Au risque de surprendre de nombreuses personnes il faut savoir qu'il n'y a qu'un seul parti qui en France est ouvertement contre le protectionnisme et c'est le ......parti communiste. En effet selon Yves Dimicoli qui est la personne chargée des questions économiques et européennes au sein du comité exécutif du PC le protectionnisme n'a qu'un but je le cite " assurer la protection des rentes de situation, la protection des dividendes où la protection d'une politique de gestion réactionnaire". Fermer le ban.
Quelques remarques. Vous dites David Mourey et je vous cite "comme beaucoup d’autres bloggeurs …, je pense juste que le débat démocratique est le seul moyen de dépasser les vieux clivages stériles qui empêchent tout progrès de la pensée et, in fine, des actes."
Comme vous je lis de nombreux blogs et je constate une chose: C'est que ceux qui non seulement souhaitent mais réclament plus de protection sont également ceux qui ne cessent de mettre en exergue les modèles scandinaves, or nul n'ignore que ces pays sont ceux qui sont le plus ouverts sur l'extérieur et qui tirent un profit maximum de la mondialisation. Il y a donc une contradiction patente chez ces bloggueurs et soit ils en sont inconscients soit ils cherchent à la masquer..
Vous ajoutez "Il n’existe, de mon point de vue, aucun avenir en dehors du libre échange" en nuançant votre propos. Je pense que vous avez raison mais vous ne pouvez ignorez que les français ne sont pas favorables à ce libre échange et cela ne date pas d'aujourd'hui. Pour ne prendre que les 25 dernières années ce fut le cas en 1983 et dix ans plus tard en 1993. Ces années là il n'y avait pas de blogs , mais aujourd'hui et en ce qui concerne le libre échange on constate en lisant les commentaires que les attaques sont les mêmes et les propositions sont toujours aussi fausses . Dans son billet Malakine dit "Le système de libre échange s’appuie sur les vieilles théories économiques de Ricardo ". Aujourd'hui en 2008 personne n'ignore que Ricardo et ses thèses comparatives ne peuvent fournir une explication au commerce né de la mondialisation.
Egalement David Mourey quand vous parlez de régulation il est dommage que vous n'ayez pas plus développé. En effet le risque du protectionnisme c'est de perdre le fil avec les nations émergentes et par suite de décrocher d'avec ces nations. Quand on a peur de son voisin on fabrique des espèces de barricades, mais la protection ainsi faite est à la fois temporaire et illusoire. Illusoire parce que en fermant les yeux on se refuse de voir les progrès que font les autres, on refuse d'assister à leur développement, illusoire parce que si c'était du sport je dirai qu'on refuse le combat, comme il s'agit de commerce je dis qu'on refuse la compétitivité. Temporaire parce qu'un jour cette différence de compétitivité apparaîtra qu'on le veuille ou non et pendant qu'on aura fermé les yeux l'écart se sera encore agrandi et il apparaîtra au grand jour et à la vue de tous et qu'on n'y pourra plus rien parce que pour le coup on ne sera compétitif dans aucun domaine parce que pendant le temps où nos yeux auront été fermés les autres auront progressé dans des domaines qui n'étaient pas les leurs. Pour une nouvelle fois imager mon propos je reprends mon exemple du combat, on a peur d'affronter l'adversaire alors on se repli, mais il s'agit d'un repli défensif car l'adversaire lui va avancer et les protectionnistes ne font pas autre chose que de proposer un repli que je qualifierais de repli économique. Si les défenseurs du protectionniste pouvaient avancer la thèse du repli offensif, il serait intéressant de les lire.
Toutefois je ne me fais aucun souci car même si sous la pression des protectionnistes et il y en a de la pression (il suffit de lire les blogs) le gouvernement de la France venait à prendre la même position, ce dont je doute, cela ne pourrait se faire qu'au niveau de l'Europe et je suis quasiment certain que les pays scandinaves et la Grande Bretagne feront en sorte de bloquer un tel projet. Je ne suis par conséquent pas soucieux. C'est probablement une des raisons pour lesquelles parmi les protectionniste il y en a beaucoup qui souhaiteraient casser l'Europe mais là encore pas de souci.
Rédigé par : flamant rose | 23 août 2008 à 22:22
@ flamant rose
Vous dites « David Mourey quand vous parlez de régulation il est dommage que vous n'ayez pas plus développé. »
Je ne vais développer des commentaires de 50 lignes et plus. Je développerai sur mon blog.
Quand je dis qu’il n’existe plus vraiment de débat libre échangisme versus protectionnisme". C'est vrai du point de vue de la très large majorité des économistes.
L’alternative n’est pas le protectionnisme au sens ou on a pu le considérer traditionnellement. La fermeture ne peut être une alternative crédible aux défauts de la mondialisation des échanges divers.
En revanche, une régulation des échanges via quelques mesures protectionnistes ciblées et temporaires semble indispensable. Et je suis d’accord avec vous, je l’ai dit rapidement, cela doit se faire au niveau régional (principe de subsidiarité oblige) et éventuellement … mondial. Là, ce n’est pas gagné non plus !
Cela étant, le débat libre échangisme versus protectionnisme existe bel et bien dans les milieux politiques. Et pas vraiment pour de bonnes raisons.
Le protectionnisme au sens large, pour le dire simplement, c’est le repli vers le passé. Le libre échange, par les opportunités qu’il ouvre est tourné vers l’avenir et sa construction. Je crois que nous sommes d’accord sur ce point.
Mais, comme vous ici, je ne suis pas naïf et j’observe bien à travers mes lectures et mes quelques expériences que si la tendance passée du libre échange se poursuit dans le futur alors on va dans le mur.
Je le répète donc, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, et il en est de même avec le protectionnisme et le libre échangisme.
C’est vrai que les pays les plus ouverts, les plus mondialisés, sont souvent les plus protecteurs. Cela est tout à fait logique. Tout simplement, il ne faut pas confondre la mondialisation dans toutes ses dimensions et la rhétorique de la mondialisation qui raconte l’histoire d’une mondialisation sans heurts …
Vous écrivez « Aujourd'hui en 2008 personne n'ignore que Ricardo et ses thèses comparatives ne peuvent fournir une explication au commerce né de la mondialisation. »
Bien entendu mais il y a encore de nombreux enseignements à tirer des théories de Ricardo.
J’essaierai de développer progressivement dans mes pages et d’échanger avec vous. A suivre donc …
Cordialement
Rédigé par : David Mourey | 23 août 2008 à 22:53
@ ozenfant
J'attendais que quelqu'un me demandait d'effacer ce commentaire épouvantablement indigeste. Je ne voulais pas être accusé de censure. Donc, aussi demandé, aussitôt fait.
@ David Mourey et Flamant Rose
Même si je suis très heureux de vous revoir ici, je n'entrerais pas dans votre débat car il n'a rien à voir avec l'objet de mon texte. Votre position à l'un et à l'autre est parfaitement dogmatique.
David, tu penses en économiste qui recherche le système le plus efficace, sans se soucier des conséquences politiques ou sociales. Flamant Rose, vous êtes pour la compétition internationale parce que vous êtes de droite et que la droite aime la compétition, contrairement à ces "feignasses de gauche" qui préfèrent les RTT la fonction publique et la retraite à 60 ans et qui n'ont jamais rien compris à l'économie de marché.
Mon propos n'est ni économique (j'accepte l'hypothèse que le libre échange soit le système le plus efficace, même si j'en foute fort) ni dogmatique (c'est un débat qui transcende allègrement le clivage gauche / droite et qui colle mieux au clivage souverainistes / libéraux)
Mon propos est de se projeter dans l'avenir avec un système de libre échange pour se demander si la société que cela nous prépare AU CAS OU LA FRANCE PARVIENT A S ADAPTER constitue un modèle de civilisation que nous souhaitons. Pour ma part, l'idée d'une économie hyperspécialisée dans une parfaite division internationale du travail, où l'on aurait une métropole active siège des multinationales qui se battent dans la mondialisation et le reste du pays vivant de revenus de transfert, ne m'enthousiasme pas plus que ça.
Rédigé par : Malakine | 24 août 2008 à 01:08
Malakine, là tu exagères un peu. Qualifier d’emblée un propos de dogmatique est le meilleur moyen de mettre un terme à l’échange. Je suis très surpris de ta réaction.
Je ne vois pas en quoi mon propos est dogmatique dans la mesure ou je n’assène, à aucun moment, de vérité fondamentale éternelle en faveur du protectionnisme ou du libre échangisme.
Mon propos est nuancé et il vise à ne pas ignorer les avantages et les inconvénients de ces deux formes d’organisations des relations économiques internationales, en me nourrissant des avancées récentes de la recherche.
Si tu lis bien, tu dois admettre que si je suis plutôt favorable à l’essor du libre échange, je reste convaincu que l’ouverture croissante des économies implique davantage de protections des populations pour une meilleure efficacité économique et davantage de justice sociale.
En revanche toi, tu rentre dans une discussion dogmatique en politisant le débat et en opposant des caricatures des visions de droite et de gauche. Pour rejeter le propos de Famand Rose.
Enfin, je pense que nous nous interrogeons tous sur le modèle de société qui pourra découler de nos choix économiques … Le politique, l’économique, le sociale sont inséparables en démocratie. La séparation n’intervient qu’au niveau des premières analyses avant que n’interviennent des synthèses.
Rédigé par : David Mourey | 24 août 2008 à 10:52
@ Malakine
Encore un très bon papier ! Pour moi, le principal apport, c’est de remettre l’économie au service du politique. Aujourd’hui, la politique et les politiques semblent de plus en plus au service d’une économie utopique et déshumanisée. Même si l’efficacité économique doit être prise en compte par les politiques, ce n’est pas elle qui doit être la boussole de l’action politique. La conclusion « je récuse l’idée même de division internationale du travail comme projet de civilisation » est très juste : le néolibéralisme a provoqué une inversion incroyable des valeurs sur laquelle il est important de revenir.
Cette thèse me rappelle le livre de Robert Reich, « Supercapitalisme », que je suis en train de lire, qui dénonce la prise de pouvoir d’une forme d’économie sur la politique. Je reviendrai dessus dans quelques jours ainsi que sur le livre de Joseph Stilgitz.
Ceci est d’autant plus important que les thèses néolibérales s’appuient souvent sur des postulats imparfaits. Les thèses de Ricardo n’avaient absolument pas prévu qu’il pourrait y avoir de tels écarts de salaires entre pays. Jean-Luc Gréau montre bien que la théorie de la spécialisation est puissamment contestée par le fait que la Chine devient l’usine du monde dans toutes les catégories de produits sans exclusive apparente (électronique, habillement, jouets…).
J’ajouterai également que la concentration excessive de la production par quelques pays ou entreprises, si elle est la tendance générale de l’économie, est mauvaise dans la mesure où elle finit par aboutir à des oligopoles qui font de leur marché une rente, sur le dos des consommateurs. Il est important de garder une certaine diversité de production pour éviter ces effets détestables.
Je suis d’accord pour une réorganisation du commerce mondial, pour contrecarrer l’alignement par le bas sur le moins disant en matière de fiscalité, de salaires, de protection sociale ou de protection environnementale que provoque le « laisser faire et le laisser passer » non encadré. Le renforcement des blocs régionaux (cf Gréau) et un bouleversement fiscal (TVA sociale, TVA verte) constituent des solutions d’avenir, sans néanmoins tomber dans un protectionnisme extrême.
@ David Morey et Flamant Rose
Je pense que le débat entre protectionnisme et libre-échange doit dépasser les présentations en noir et blanc de la plupart des journalistes et économistes. Il y a une multitude de variantes entre le libre-échange intégral (que préconise un journal comme The Economist) et l’autarcie protectionniste (qui ne me semble pas être ce que préconise Malakine.
@ David
Toutes ces théories oublient souvent le rôle de l’Etat qui a pourtant été capital dans la construction des économies asiatiques, pourtant fortement exportatrices… L’Etat peut largement guider sa spécialisation.
Je crois malheureusement que le conditionnel dans la phrase « Un libre échange qui contribuerait de manière persistante à creuser des écarts de niveau de vie au sein des pays riches et émergents et entre pays riches et émergents d’une part et pays peu avancés, n’a pas d’avenir non plus » pourrait être remplacé par le présent car c’est ce que nous vivons depuis de nombreuses années maintenant. Robert Reich le montre très bien dans son livre « Supercapitalisme ». Les classes populaires voient leur pouvoir d’achat stagner alors que les plus aisés gagnent toujours plus.
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 24 août 2008 à 11:47
@Malakine
Bonjour,
comme vous l'avez peut-être remarqué, je vous suis entièrement sur ce point de vue.
Voyez donc les remarques qui suivent comme des interrogations auxquelles je n'ai pas de réponses, et non pas comme des objections.
1- comment avancer politiquement sur un tel sujet ?
il me semble qu'il y a conjonction d'une très grande majorité pour continuer le système actuel: les favorisés et les défavorisés;
- les favorisés: (le terme favorisé est un peu vague, je veux dire tous ceux qui ont un emploi et qui sont raisonnablement assurés de continuer à en avoir un). Cela se comprend aisément, ils profitent à plein de la mondialisation
- les défavorisés (les autres ..). Le problème pour eux et qu'ils profitent à court terme des prix bas de la main d'oeuvre étrangère à bon marché. Et si on installait un régime plus ou moins protectioniste, ils subiraient dans un premier temps les augmentations de prix. Certes on pourrait prévoir un mécanisme de redistribution à leur profit, mais leur expérience, et la mienne, montre que ce n'est en général pas le cas. Donc il leur faudra dans un premier temps accepter "la rigueur" pour des lendemains meilleurs; Difficile, difficile.
Qui reste-t-il comme alliés d'une telle politique: les idéalistes qui pensent à leurs enfants (cela ne fait pas beaucoup), et ceux dans des domaines d'activité en difficulté (cela fait un peu plus, en gros les électeurs du Front National).
2- le phénomène de paupérisation de la France est plus lent que je ne l'imaginais.
Cela fait longtemps que le phénomène de destruction des emplois industriels et de service est en cours. Toutefois, globalement le phénomène est assez lent. Peut-être principalement grâce au mouvement d'immigration-régularisation qui instaure au coeur de notre société un régime à deux vitesses. Les inclus, et les "deuxième cercle" (je ne trouve pas de mots adéquats, faut-il dire sous-prolétariat ?). Ces travailleurs "bon marché" permettent aux autres de bien vivre (un exemple récent : tous les travailleurs sans papier de la restauration; idem pour la cueillette des fruits et légumes dans l'agriculture). Aussi je diffère légérement sur votre analyse des résultats des salaires de la Région Parisienne. Il y a accumulation dans cette zone de ce sous prolétariat (les fameuses zones "sensibles" et les dortoirs des marchands de sommeils) et de couches favorisés. D'ou une moyenne "pas terrible". Je la trouve d'ailleurs plus positive que je ne l'imaginais.
3- pour analyser nos points forts-faibles à l'exportation, il faudrait regarder notre balance commerciale, et celle dite des services et "invisibles" (les mouvements financiers).
Pour aller dans votre sens, avez-vous noté que les ressortissants étrangers et les expatriés ne paient pas d'impôts sur les obligations !!! Cela fait une bonne quantité de milliards qui échappent à la solidarité nationale.
Cordialement
Rédigé par : marc-sevres | 24 août 2008 à 13:54
Malakine,
Ce que j'entend aujourd'hui, ici de la part de tes "clients", n'apporte rien de nouveau et confirme tout un lot d'idées mille fois lues et entendues.
David Mourey à eu la gentillesse de me répondre, il a le mérite immense de vouloir faire connaître l'entreprise (et donc ses besoins) dans une école qui la vômit ??? Incroyable mais vrai !
Son avis est celui d'un professeur d'économie.
Mon avis est celui d'un acteur de l'économie.
Le tien est celui d'un passionné d'économie.
Nos points de vues sont donc forcément différents.
Le mien est sur terre, celui de David vient du Satellite d'observation et le tien du colloque d'économistes qui a vu les images satellite.
David à tendance à défendre ses collègues, moi les miens, et toi les tenants d'un protectionnisme modéré qui est pratiqué partout sauf dans notre Europe Mondialiste.... quoi que ?
Aucune raison de s'énerver, les jugements de valeur ne conduisent à rien, nos sources de renseignements étant diamétralement opposées, nos avis ne peuvent être identiques…. Peut-être sont-ils complémentaires ?
Rédigé par : ozenfant | 24 août 2008 à 18:03
Malkine, merci pour ton papier et celui d'avant. Pour rebondir sur favorisés et défavorisés.
Je crois qu'ici tu touche du doigt un problème majeur. Mais ma remarque est la suivante face à ta phare.
"il me semble qu'il y a conjonction d'une très grande majorité pour continuer le système actuel: les favorisés et les défavorisés;"
Le problème est que les perdants n'ont plus de relais politiques et sociales à leur revendication.
Il ont cru ou on leur a fait croire, qu'avec des aménagements structurels ils pourraient s'en sortir et non survivre. Et je crois qu'ils comprennent dans la douleur, que le système
dans lequel ils vivent à besoin d'un taux important de défavorisés pour survivre, ce que prétendaient combattre la république. Je connais même des gens qui profitent à plein du
système, mais qui culpabilisent d'être à ce point favorisés et de ne pas trouver le moyen d'aider l'autre, ou tout du moins, rendre le système plus morale, moins prédateur.
Comme si on vivait dans un système qui marche de lui-même récompensant les uns et les autres selon une logique implacable, ne permettant même pas, à ceux qui en auraient à priori la possibilité, de la faire. D'où une faillite morale extrêmement violente en constatant que cette idée de replacer l'homme au centre de l'économie, peut difficilement se faire, même si la majorité le souhaite.
Si l'économique a pu à ce point décider du politique, c'est la crise de sens qui l'a permis et une certaine culture hédonisme. L'économie est la partie visible de l'iceberg.
Nous assistons à une crise profonde de civilisation et seul l'économique, rend net et visible cette crise et l'atermondilalisme son contraire, pour faire gros.
Pour finir, je dirais que pour l'instant, nous sommes à attendre, à combien le curseur des inégalités doit monter pour que les gens se mettre en marche comme forcer, qui plus est, sans relais politiques et syndicaux.
Mais vraiment, je pense que la faillite morale de notre société est de loin bien plus importe que l'économique.
Car l'un va pas s'en l'autre. Mais le vrai mensonge est de masquer une réelle faillite par une autre, qui bien que puissante comme l'économie, n'en demeure pas moins une conséquence. Le problème, est que de voir en face la faillite morale de nos sociétés, c'est nous voir et délégitimer une bonne partie de ceux qui nous régissent, même pour certains humanitaires. La marchandisation du monde ne s'arrêtera pas aux marchandises. C'est un leurre.
A ce point des échanges, aussi massif, c'est notre être profond qu'on marchande. Les nouvelles générations, elles-mêmes, n'ayant connus que ce système, ne s'en rendant même pas compte. Je le vois tous les jours autour de moi. La bataille va être rude et ne fait que commencer, car rien ne se fera sans pédagogie, explications, et dire et redire que le politique traine avec lui une longue liste de névrosés dangereux, qu'il s'agit de traquer et de débusquer pour le bien commun. Et cela a toujours été ainsi. Dénoncer les impostures politiques économiques et médiatiques et faire passer le message à nos enfants.
«Il faudrait bien comprendre que le rôle de l’école est d’apprendre aux enfants ce qu’est le monde, et non pas leur inculquer l’art de vivre.» Hannah Arend
Rédigé par : rodolphe | 24 août 2008 à 18:34
Bonjour,
j'ai lu vos 2 derniers sujets avec intérêt. A priori j'adhère totalement à la conclusion de ce dernier billet. Il faut refuser toute politique qui n'a pour ambition que d'adapter le moins mal possible l'homme à l'économie, même par réalisme.
Il y a aussi une préoccupation (apparemment absente de votre réflexion) qui devrait encourager à redéployer la production de manière locale : l'aspect environnemental et la raréfication des produits pétroliers.
Par ailleurs, l'Europe, à ses débuts, avait imaginé les "Montants compensatoires" pour permettre l'harmonisation sociale en même temps qu'elle rendait rendait ses territoires plus ouvert à une concurrence réciproque.
Un extrait d'une contribution du PS (et oui, il y a parfois des idées) qui envisage des propositions analogues vis à vis de la Chine :
http://www.nouvellegauche.fr/PDF/4-Chine-Urgence_Sociale.pdf
Vos arguments pour un protectionnisme européen me semblent souvent de bon sens. Or il n'y a guère d'économiste "reconnu" qui fasse de même. Mais faut-il fuir le débat avec ces spécialistes parce que d'avis opposé ?
J'en serai d'autant plus navré que, béotien en la matière, j'ai bien besoin de conforter ou démentir mes quelques intuitions.
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 25 août 2008 à 10:18
@ David Mourey
Dogmatique c'était pour dire que ton propos repose sur certaine une conception de l'économie qui vise à créer le plus de richesse. Tu es dans une logique hyperationnelle, très technique, très économique alors que mon propos était purement politique en posant la questions des moyens et des conséquences sociales et territoriales de la "spécialisation"
Quand à Flamant Rose, je le connais bien, c'est un provocateur qui la plupart du temps ne sait de réciter le bréviaire du bon militant de droite.
@ Laurent
Effectivement, le protectionnisme n'a rien à voir avec l'autarcie. Aux objectifs connus de se protéger contre la concurrence déloyale, d'éviter la pression au dumping ou de retrouver une certaine souveraineté économique, j'ajoute là l'objectif de préserver une certaine diversité de l'appareil productif contre une spécialisation excessive car conçue à l'échelle planétaire.
Quand la France aide ses pécheurs c'est parce qu'elle pense que cette activité est "culturelle" et qu'il est hors de question de la voir dipsaraitre parce qu'elle ne serait pas "compétitive"
@ Marc-Sèvres
Effectivement les "défavorisés" pensent avoir un intérêt à l'ouverture des frontières pour avoir des produits moins chers. Il faut toutefois nuancer le propos car si le système nous permet d'avoir de l'informatique ou des écrans plats très bons marché, les produits de première nécessité nous semblent hors de prix. De plus, les mesures de protections prennent la forme aujourd'hui d'aides sectorielles, qui se paient avec des taxes.
Je sais bien que ce combat n'a pas beaucoup d'alliés. Sarkozy a fait campagne sur la préférence communautaire et depuis qu'il est président, rien. berlusconi et Tremonti également : On n'a toujours pas entendu de proposition de l'Italie. Villepin invite fin 2006 Todd a faire un exposé sur le protectionnisme et depuis qu'il est sorti du jeu : Rien ! Tout cela est littéralement désespérant. Sans compter que le débat est totalement rejeté par la caste des économistes.
Peut-être que si l'amérique devient protectionniste, nos élites verront cette hypothèse autrement ...
Sur l'ile de france, on se rejoins. Je dis bien dans mon papier précédent que la moyenne pas terrible cache une forte pauvreté.
"Pour aller dans votre sens, avez-vous noté que les ressortissants étrangers et les expatriés ne paient pas d'impôts sur les obligations !!! Cela fait une bonne quantité de milliards qui échappent à la solidarité nationale." Non je ne suis pas au courant de ça et quelques compléments d'information seraient peut-être intéressant.
@ Ozenfant
Certes il est difficile de débattre quand on n'a pas tous la même perspective. Je te corrige sur un point, je ne suis pas un passionné d'économie. C'est la politique au sens l'organisation de la société qui m'intéresse. Mon point de vue est plus large. L'économie il faut bien s'y intéresser si l'on veut parler politique, mais je pense qu'il ne faut pas en faire un but en soi.
@ Rodolphe
Tu dis qu'il n'y a plus de relais aux défavorisés. C'est vrai et c'est faux à la fois. Le PS s'adresse toujours à eux, mais il a renoncé à leur faire quitter le statut de perdants du système. Il ne contente d'en appeler à plus de redistribution. C'est d'ailleurs tout le pb du PS
@ PMF
En effet, je ne parle jamais de l'impact environnemental parce que je trouve que c'est un argument de faux cul. Annoncer qu'on va assister à une relocalisation des activités en raison de l'augmentation des coûts de transports revient à adopter une position passive de commentateur des évolutions. Soit on est favorablement à une relocalisation et on s'en donne les moyens. Soit on est pour la spécialisation des économies à l'échelle mondiale et on laisse faire le jeu du marché sans rien n'en penser.
Je suis toujours prêt à débattre, y compris avec des gens qui ne pensent pas comme moi, mais qu'on parle de la même chose. Cet article posait la question de "la spécialisation" Personne n'a répondu sur ce sujet.
Est-ce qu'on veut vraiment que la france se spécialise. Si oui, sur quoi ? Si non, faut qu'on sorte vite de cette mondialisation et qu'on s'en donne les moyens. Voilà le débat que j'ai voulu lancer.
La question posée en termes économiques "le protectionnisme est-il un système plus efficace et plus avantageux que le libre échange?" on en a débattu plein de fois en sachant qu'on aura jamais aucune réponse définitive.
Rédigé par : Malakine | 25 août 2008 à 10:59
@Rodolphe,
Je rencontre beaucoup de gens qui partagent ton avis.
C'est une banalité de le dire, mais c'est vrai: les exclus (pour qui le PS est un parti de privilégiés qui s'ignorent), n'ont plus de relais.
PMF,
Le débat sur mon blog, avec David Mourey, est symptômatique du précipice qui sépare l'enseignement de l'économie des acteurs de l'économie. J'y a même appris que l'entreprise y était vue comme une ennemie, comme si nous en étions encore à 1917 !
On pourrait dire du fossé qui sépare les actifs de ceux qui les jugent et qui on souvent oublié que la critique est facile mais que l'art est difficile.
Rédigé par : ozenfant | 25 août 2008 à 11:01
@Malakine
Trés bon texte comme d'habitude, je remarque qu'il suffit que je m'absente pour que les débat tournent autour de mes sujets favoris lol.
Il y a des points à ajouter à ton texte il me semble.
En premier lieu le libre-échange mondiale est aussi en grande parti le fruit du bas cout de l'énergie qui en permet sa rentabilité, chose que certains économistes ont tendance à oublier. L'évolution énergétique mondiale dans les trente ans qui viennent condamne à terme les échanges mondiaux, il faut s'attendre à des hausses spectaculaire du prix de l'énergie et donc à une dégradation continu de l'intéret des importations lointaines. L'argument énergétique et écologique est un atout essentiel à qui veut défendre une politique de relocalisation de la production par l'intermédiaire du protectionnisme.
Deuxième point dans toute les divagations sur le libre-échange les libéraux ont tendance à oublier ce qu'ils défendent si ardemment depuis Adam Smith, à savoir la concurrence. Si l'on promeut le libre-échange c'est pour accroitre la concurrence et donc l'accroissement de la productivité. C'est ainsi qu'est présenté l'argumentation du libre-échange dans son fondement. La réalité du monde sensible c'est que la concurrence n'est bonne que si son objet se porte effectivement sur la productivité physique du travail. Pour explicité mon propos je vais user de deux termes la productivité physique et la productivité comptable . Il me semble que les économistes ne parlent que de la productivité comptable et produisent ainsi une confusion qui fait croire bêtement qu'une société qui perds des usines et des emplois industriels s'enrichit alors qu'en réalité elle s'appauvrit.
La concurrence n'a d'intérêt que pour la capacité qu'elle a à pousser les entreprises à investir et à accroitre l'efficacité du travail humain. Cette efficacité du travail se mesure en quantité de travail fournit pour obtenir un objet ou un service. C'est ce que je nomme la productivité physique, ainsi par exemple un ouvrier qui produit 10 ampoules au lieu de 8 par minutes a effectivement accru sa productivité au sens physique du terme. La productivité comptable, elle , se contente de savoir le cout monétaire du travail horaire ,ainsi l'ouvrier va me couter 0.5€/ampoule, s'il ne me coute plus que 0.4€/ampoule j'aurais fait des gains de productivité. La façon dont se fait les gains de productivité n'a aucun intérêt pour celui qui ne s'intéresse qu'a la productivité comptable. Que ce soit le fruit de l'ingéniosité humaine ou le fruit de l'esclavage importe peu, pour peu qu'il y est accroissement de la quantité produite pour une même quantité monétaire.
Or malheureusement pour nos amis les économistes libéraux, la seule chose qui enrichisse réellement l'économie physique c'est l'accroissement de la productivité physique du travail. Lorsque vous employez des chinois dans usines globalement moins productives (et plus polluante)que celle d'Europe vous n'enrichissez pas la planète, vous changez seulement la répartition des richesses mondiales. Pour que la concurrence accouche d'un accroissement de richesse réelle il faut qu'elle se fasse sous condition égalitaire! En ne faisant de la concurrence que sur le cout de la main d'œuvre les libre-échangistes construisent un monde où des usines moins performante vont gagner non parce qu'elles sont plus productives au sens physique, mais parce qu'elles maltraitent mieux leur salariés. C'est tout simplement anti-économique, et, je pense d'ailleurs que c'est une incompréhension des penseurs libéraux comme Adam Smith qui disait lui même qu'un état devait toujours faire attention à ce que le nombre de manufacture ne viennent jamais à décroitre, et si tel était le cas l'état se devait d'intervenir fasse à la concurrence étrangère déloyale.
Autre phénomène ignoré c'est la baisse de l'investissement productif produit par le libre-échange débridé. En effet a quoi bon investir dans la recherche ou les machines pour gagner quelques pourcents de productivité physique, quant on peut délocaliser pour pas cher et faire d'énorme gains de productivité comptable grâce à la baisse des salaires! Ainsi va le monde libérale, de moins en moins porté sur le fleuve de l'innovation réel et de plus en plus entrainé par l'efficacité de l'esclavage de masse. Notez que l'on justifiait l'esclavage par l'intérêt commerciale et économique qu'il suscitait cela devrait en faire réfléchir certain. Bien sure la contraction de la demande solvable mondiale est en train de mettre fin à la fiesta.
Et pour finir parlons de la réalité concurrentielles mondiale. La mondialisation laissez-fairiste à construit de toute pièce des monopoles mondiaux, loin de voir un accroissement du nombre de concurrent nous voyons une concentration jamais vue dans l'histoire. Les PME se font dépecer et absorbé et bientôt nous n'auront plus de choix qu'entre quelques entreprises pour la plupart de nos biens de consommation. Bien loin d'avoir accru le nombre d'acteur la mondialisation les a diminué créant des oligopoles et des cartels dans quasiment tout les domaines. Il n'est dès lors pas surprenant de voir ces mastodontes s'affairer à lutter contre ces états qui veulent le protectionnisme, qui seul serait capable de les
briser.
Mais chute continuons à dormir dans le rêve du libre-échange intégrale pourvoyeur de richesse infinies et de liberté, c'est ainsi qu'en parle les livres et les économistes.
Rédigé par : yann | 25 août 2008 à 11:04
@ Malakine: Tu vas arrêter de poster des messages intéressants ? ;-)
Ma réponse --> http://careagit.blogspot.com/2008/08/libre-change-le-meilleur-des-systmes.html
Rédigé par : Seb | 25 août 2008 à 11:08
@Malakine,
Je suis d'accord avec toi, l'économie n'est pas un but en soi.
Et puis, ne perdons pas de vue que l'homme ne souffre pas de ce qu'il ne possède pas, il souffre surtout de ce que les autres ont !
(J'ai fréquenté l'Allemagne l'est où le citoyen "moyen" était assez heureux avec sa 125 MZ et sa Trabant, puis plus tard, lorsqu'il avait pris conscience des Mercedes des cousins de l'Ouest... n'y avait pas photo !).
Marc Sèvres applique la technique des militants et con-vaincus de tous poils, chère à Adolf Hitler : "Répétez un mensonge assez fort et assez longtemps et les gens le croiront."
Sous la surface du produit importé bon marché à usage du défavorisé, prolifère les causes de sa mise au chômage.
Pour le privilégié de gauche, il est plus facile de mentir que de consentir à abandonner les plus hauts plafonds d'aides sociales d'Europe qui permettraient de relever les planchers trop bas. La solidarité ? Quelle solidarité ?
Est-ce dû à un idéalisme aveugle (pléonasme)et sincère, où à un hypocrite calcul prémédité... Un peu des deux peut-être ?
Rédigé par : ozenfant | 25 août 2008 à 11:37
@Yann,
Je constate que pendant que je me farcis la cuisine pour toute la famille en vacances à la maison, toi, le privilégié tu peux te permettre de partir (lol) !
Rédigé par : ozenfant | 25 août 2008 à 11:42
@Oz
J'ai remplacé mon oncle dans la garde de ma grand-mère qui a un Alzeimer ce n'était pas vraiment des vacances vois tu. Mon Oncle s'en occupe toute l'année avec des assistantes, et il a bien le droit de souffler pendant ses vacances alors la famille l'aide en le remplaçant pendant un certain temps. C'est pour ça que je n'ai pas posté alors que les textes de Malakine furent si constructifs.
Rédigé par : yann | 25 août 2008 à 11:53
@ Malakine
Vous, vous avez le droit d'avoir des convictions mais vous faites partie de ces gens qui interdisent aux autres d'en avoir si elles sont contraires aux vôtres. Vous employez alors une méthode bien connue en politique qui consiste non seulement à laisser entendre, mais à affirmer que ces gens là n'ont pas de conviction et qu'ils récitent leur catéchisme. Naturellement il n'est pas question de vous renvoyer la même chose parce que cela ne s'applique pas à vous. Pour vous il est inconcevable que l'on puisse émettre un avis différent du votre, il est concevable que l'on possède des valeurs différentes des vôtres, il est inconcevable de vouloir transmettre ses biens à ses enfants sans que l'état ne vous rackette au passage, il est inconcevable que l'on soit favorable à une loi qui fait que l'on ne sera pas imposable sur plus de 50% de ses revenus, il est inconcevable de trouver anormal de payer l'ISF à partir d'un patrimoine de 770000 somme atteinte dés que l'on possède une résidence secondaire qui peut d'ailleurs faire partie de la transmission.
Et bien figurez vous Malakine que je ne récite pas mon catéchisme et que je ne possède pas de bréviaire. Je suis satisfait que la loi me permette de transmettre mes biens sans être taxé, je suis satisfait de ne pas payer plus de 50% de mes revenus et je trouve que le plafond de 770000euros pour l'ISF est trop bas. Il ne s'agit pas de dogme, il ne s'agit pas de provocation, il ne s'agit pas de catéchisme. Ce que j'ai, je ne l'ai pris à personne, je l'ai gagné parfois au prix de terribles efforts, de longues absences, d'éloignement et je veux le transmettre. En ce qui me concerne je ne traite pas de dogmatiques ceux qui comme vous sont favorables à me prendre une partie de ce que j'ai gagné pour le donner à je ne sais qui, au nom de je ne sais quelles valeurs et au nom de je ne sais quel esprit républicain. Alors que vous combattiez mes idées, mes propos oui d'accord, mais que votre seule réponse soit de me traiter en récitant de bréviaire c'est un peu court comme argumentation car c'est ne pas me reconnaître le droit de penser différemment et je ne crois pas que vous soyez là dans la ligne que vous prétendait défendre.
Mais c'est votre blog. Alors je vais faire comme d' autres : très bon billet Malakine, rien à jeter, rien à ajouter. Votre commentaire est d'une justesse comme j'en ai rarement lu, vos propos sont paroles d'évangile et je les bois jusqu'à plus soif. Ca va comme ça.
Rédigé par : flamant rose | 25 août 2008 à 11:59
@ Flamant Rose
Soyez honnête ! Quand je lis ça : "Quand on a peur de son voisin on fabrique des espèces de barricades, mais la protection ainsi faite est à la fois temporaire et illusoire" Oui, je dis que c'est la récitation d'un catéchisme de la droite libérale qui fait de la compétition une valeur cadinale.
En plus ce qui est frustrant c'est que cela n'a rien à voir avec mon texte. A aucun moment je ne parle de défense ou de protection contre un agresseur extérieur ! Je n'ai voulu parler (pour la 18ème fois) que des voies et moyens de la spécialisation et de ses conséquences sur l'organisation de la société.
Pas plus que j'ai parlé du paquet fiscal !
Quand aux commentaires toujours favorables qu'il y aurait sur ce site, ça aussi ça m'énerve. Allez jetez un oeil sur les commentaires dans Marianne 2. Vous verrez que c'est bien plus élogieux encore que ce qu'on peut lire ici. Lisez aussi les commentaires qui ont suivi mon article sur les dépenses de santé où je me suis fait littéralement assassiné, y compris par des gens qui me suivent depuis très longtemps.
On a le droit d'être en désaccords, mais à la condition que l'on parle du même sujet. C'est la règle du jeu ici. C'est pour ça que peuvent cohabiter des commentateurs qui n'ont pas tous la même sensibilité. Mais cette règle là, vous ne la respectez pas. Vous êtes en permanence dans le jugement de valeur, dans la provocation et la RECITATION !
Rédigé par : Malakine | 25 août 2008 à 12:15
Dans les arguments politiques contre un "monde hyper spécialisé" vous ne devriez pas écarter l'énergie (son coût mais aussi son impact sur le climat) pour deux raisons :
- c'est un facteur qui modifie désormais un peu (et demain beaucoup ?) nos habitudes de consommation et donc l'économie.
- c'est un argument que l'opinion est prête à prendre en compte et à partir duquel on peut envisager des politiques volontaristes et pas simplement prétendre que tout va se réguler tout seul à partir de l'augmentation de coûts.
Mais je vois que Yann a argumenté aussi dans ce sens.
Aparté : Malakine, je ne suis pas à même de vous réconcilier avec flamant rose, mais, à condition de doser [:)], les avis d'un commentateur, même ouvertement de droite, peuvent obliger à pousser l'argumentation plus loin.
Vous supportez déjà quelques "pénibles", alors un de plus ? ^^
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 25 août 2008 à 13:34
@ Yann
Excellent commentaire. C'est effectivement ce qu'il faut répondre aux flamnts roses qui pensent que nos adversaires gagnent parce qu'ils sont meilleurs que nous et que si l'on veut s'en protéger c'est qu'on est des pétochards qui refusent le combat. Considérer que la chine est meilleure que nous ca revient à considérer que l'escavage est un modèle supérieur au salariat et la dictature un modèle supérieur à la démocratie.
Il ne faut pas confondre effectivement la "productivité physique" avec la "productivité comptable". On aurait tort d'interdire les véhicules hybrides au motifs qu'il n'y a que les japonais qui en fabriquent. De même, les américains auraient tort de protéger leur industrie autonomobile obsolète par des taxes. Ils ne feraient que de s'enfermer dans leur retard technologique. Le protectionnisme ne consiste pas à se priver des innovations faites par les autres. Personne ne propose d'ailleurs cela.
Il s'agit soit de rétablir l'équilibre de la concurrence par les coûts (la forme antidumping) soit de réserver l'importation aux produits technologiquement en avance (la préférence communautaire), soit de sauvegarder des activités jugées essentielles.
@ PMF
Des pénibles parmis les commentateurs d'Horizons ?? Vous pensez à qui ?? :-)
Rédigé par : Malakine | 25 août 2008 à 14:18
A noter que la débat sur BFM ce matin de 11h à midi avait pour thème "Vers un retour du protectionnisme mondial ?" avec pour comme invités:
- François Lenglet, journaliste, auteur de « La crise des années 30 est devant nous » aux éditions Perrin
- Emmanuel Todd, démographe, sociologue, animateur du site « Pour un protectionnisme européen »
- Nicolas Bouzou, Directeur du cabinet de conjoncture, Astérès (nouvel économiste à la mode).
Emmanuel Todd commence son marathon médiatique de rentrée avec comme point d'orgue, la sortie de son nouvel ouvrage-choc "Après la démocratie" (sortie 30 octobre 2008) ou l’explication de l’élection de Nicolas Sarkozy à travers ses facteurs lourds : le vide religieux, la nouvelle stratification sociale, l’impact destructeur du libre échange, etc.
Rédigé par : René Jacquot | 25 août 2008 à 17:01
Puisque René Jacquot fait dans la publicité Toddienne je vais compléter avec l'annonce de l'université d'été de Debout la République, le parti de Nicolas Dupont Aignan (au cas ou une personne l'ignorerait, ce qui ne serait guère étonnant). Avec à l'affiche Jean François Kahn, Emmanuelle Todd, Jean Luc Gréau, Jacques Sapir pour les plus connus voir sur ce lien:
http://www.debout-la-republique.fr/Universites-de-rentree-2008-les.html
C'est le 6 et 7 septembre à Paris comme d'habitude comme çà je ne peut pas y aller...
Le thème est "Comment sortir de la régression économique et sociale" tout un programme et vue les invités cela risque d'être assez intéressant. J'espère que les gens de DLR auront la bonne idée de mettre un résumé des interventions ou mieux une video .
Rédigé par : yann | 25 août 2008 à 18:39
@Yann,
David Rokefeller pense que la Chine a un régime préférable au nôtre.
@Malakine,
Pas la peine d'être devin, toute pensée non conforme au dogme de la lumpen intelligensia est pénible à PMF (lol).
Dans mon blog, ma dernière correspondance (sujet les acteurs de l'économie) explique pourquoi et combien les livres des Grandes écoles sont en retard sur la réalité scientifique et économique.
Il est marrant de constater comme les idéologues ont la trouille du réel.... vraiment franco-français !
Quand à Flamant Rose, il est venu faire une intervention sur mon blog !
Il n'y a pas de quoi s'énerver non plus.
Il défend simplement ses lardons qui vont devenir (selon lui) patrons de multinationales.
Il avoue être un con-vaincu (sans trait d‘union précise t‘il)) Hi ! Hi!.
Il pense qu'un chiard idiot, mais poussé dans les études par des parents riches !
Finalement c'est légitime.
Au moins ça à le mérite de l'honnêteté !
Tous comptes faits, je préfère cette "innocence" à l'hypocrisie des nantis de gauche qui essaient de cacher qu'ils haïssent (dans les faits) la SOLIDARITé et se foutent de la panne de l’ascenseur social puisqu’il ne sont pas vraiment concernés: Hou! Les vilains fourbes, Whouaf !
Rédigé par : ozenfant | 26 août 2008 à 21:04
@ Malakine
Je vois que tu n’as pas chômé pendant mes vacances ;)
Si je ne devais retenir qu’une phrase de ton texte se serait la conclusion (à laquelle j’adhère sans réserves) :
« Je récuse l’idée même de division internationale du travail comme projet de civilisation. »
En écrivant cela, tu remets l’économie (et ses pseudos lois) à sa juste place, à savoir au second rang, derrière le pouvoir et les décisions politiques.
Je ne vais pas me lancer dans un long commentaire sur le libre échange et le protectionnisme, tellement de choses ont été dites et écrites par des gens brillants (comme J.L Gréau ou J.Sapir et son néo-protectionnisme ici : http://dsedh.free.fr/transcriptions/Sapir153.htm )
Il faudrait déjà que tout le monde soit d’accord ne serait-ce que sur la signification des mots et des concepts.
Pour Edgar visiblement protectionnisme rime avec droits de douane. C’est une simplification bien rapide. Seb, dans un raccourci saisissant, oppose libre échange et "secteurs peu compétitif et entretenu" comme si l’un entraînait nécessairement l’autre.
Notre ami Flamant Rose a mentionné le sport pour justifier le libre échange et notamment le combat. Je suis sûr qu’il ne lui aura pas échappé qu’en sport, il y a des catégories, des divisions ? Un poids plume ne combat pas un poids lourd ! Si l’on considère le protectionnisme (dont les formes peuvent être très diverses) comme un moyen de mettre tout le monde sur un pied d’égalité dans la grande compétition mondiale, cela change singulièrement le point de vue, non ?
Voila quelques idées en vrac, l’esprit encore embrumé des petits vins de Savoie.
Je relirai tout ça à tête reposée et m’exprimerait de nouveau si besoin
Cela augure d’une excellent saison III
PS : merci à Yann pour l’info sur l’université d’été de DLR. Ayant la chance (?) d’habiter en région parisienne, je vais essayer d’assister à la conférence de Dimanche. Je vous ramène des autographes d’Emmanuel ?
Rédigé par : RST | 27 août 2008 à 13:19
@ René Jacquot
Merci de l'info pour le passage de Todd à BFM. Je l'ai écouté hier en podcast. Très tonifiant !! Il m'a d'ailleurs inspiré la perspective de mon dernier papier. Par contre, je n'étais pas au courant pour son prochain bouquin. Le thème ne me surprends pas. C'est un idée qu'il avait déjà développé plusieurs fois notamment en affirmant qu'il faudrait choisir entre le libre échange et la démocratie ou lorsqu'il disait que les élites s'efforçaient de neutraliser le suffrage universel.
J'avais prévu de faire un débat de l'été sur la question de l'avenir de la démocratie. Je ne sais pas si j'aurais le temps, mais ça vaudrait le coup pour tenter d'anticiper le propos du Maître.
@ Yann
Merci de l'info. Et bien Todd, Gréau et Sapir réunit au même endroit, il fait fort le Nicolas !! Ca mériterait d'y aller. Dommage, en ce qui me concerne, je ne pourrais pas vu que je serais encore sur la méditérannée à ce moment là.
... Mais je suis sûr que RST va nous faire un joli compte tenu de cette réunion ! Quelque chose me dit que Criticus ira également.
@ RST
Enfin de retour !! :-) Bon après c'est moi qui repart. Ca te laissera une semaine pour rattraper ton retard.
Rédigé par : Malakine | 27 août 2008 à 14:18