A gauche, le combat est ouvertement lancé pour la conquête du leadership dans la perspective du prochain congrès. Tour à tour les candidats au poste de premier secrétaire et/ou à l’investiture pour 2012 produisent leur offensive médiatique. Après Valls, Moscovici, Dray, Royal, et en attendant Aubry (j'en oublie?), c’est actuellement au tour de Bertrand Delanoë.
Naturellement, la « guerre des chefs » au PS ne se déroulera pas sur le plan idéologique. Il est inutile d’attendre du débat autre chose qu’une surenchère de lieux communs et des polémiques sans portée sur des mots symboles. Les leaders socialistes ont été jusqu’ici incapables de s’exprimer sur le fond autrement que pour énumérer des sujets de réflexions ou pour professer des banalités dans l’air du temps que n’importe quel député UMP n’aurait pas pu désavouer. Il n'y aucune raison que ça change.
Après Manuel Valls qui nous a expliqué pendant un an que la modernité pour le PS consistait à s’aligner sur le discours qui a fait élire Sarkozy, Delanoë tente désormais d’exister dans le champ du débat d’idées en exhumant le libéralisme politique des penseurs du siècle des lumières. Quelle audace !
La récente déclaration de principe du PS était d’ailleurs là pour évacuer les questions de fonds et laisser place au combat d'égos. Puisque c’est l’enjeu du moment et que le PS a besoin réellement besoin d’un leader, parlons donc de cela …
A entendre les médias et les instituts de sondages, l’affaire est entendue. Il s’agira d’un duel entre Ségolène Royal et Bertrand Delanoë, le remake à la française du duel Clinton Obama.
L’affaire apparaît toutefois un peu plus compliquée, car il n’y a pas un poste à prendre mais deux : celui de patron du PS et de candidat à la prochaine présidentielle, deux postes dont le profil reste sujet à débat.
Le PS n’a toujours pas décidé si son premier secrétaire devait avoir vocation à être le prochain président, le prochain premier ministre ou s'il devait rester chef de parti. Sa position sur le profil du prochain président est tout aussi ambiguë. D’un coté, il conteste l’omniprésidence de Sarkozy mais veut l’institutionnaliser en demandant à ce que son temps de parole dans les médias soit compté avec celui du gouvernement.
Doit-il désigner quelqu’un que les français jugeront apte à présider aux destinées du pays, sur le mode d’un Mitterrand ou d’un Chirac ? Un futur chef de gouvernement et majorité parlementaire comme le fût Jospin ? Un bon candidat pour la campagne ? Un homme à forte densité intellectuelle pour conduire la refondation doctrinale ? Un gestionnaire d’organisation pour maintenir l’unité du parti et gérer les troupes pendant les batailles ? Les socialistes n’ont aucune réponse à aucune de ces questions, ce qui rend le débat actuel si confus.
Chaque prétendant joue sur le registre qui lui est propre. Royal a pour elle sa capacité à capter la lumière des médias et ses fameuses 17 millions de voix. Strauss Kahn sa stature intellectuelle et désormais internationale. Julien Dray son expérience de gestion d’organisations militantes. Aubry son expérience ministérielle et son image de dame de fer. Moscovici, la clarté de son expression et de sa pensée qui en fait un redoutable débatteur. Valls, son « courage politique » qui le conduit jusqu’aux confins du camp adverse… mais aucune de ses qualités ne suffit à produire du leadership. Aucun n’apparaît comme le premier secrétaire idéal ou le futur candidat incontesté.
C’est alors que de ce vide en forme de trop plein, émerge la figure de Bertrand Delanoë, comme Ségolène Royal en son temps, propulsée par les médias et les sondages, avec pour seul argument son image de modernité et sa popularité.
Delanoë n’a strictement aucune expérience ministérielle. Il ne représente aucun courant d’idées. Il incarne une gauche morale et sociétale, hyper parisienne, fait de bons sentiments écolo-libertaires, de happening culturels ou festifs et de soumission à l’ordre économique mondialisé, c'est à dire un discours qui n’a strictement aucune chance de passer dans les classes populaires et les régions industrielles. Il n’a jamais conduit de campagne nationale, son seul fait d’armes ayant été de se faire réélire à Paris sur une vague rose, comme beaucoup de ses collègues. Son mauvais caractère est notoire, ce qui fait douter de sa capacité de rassembleur. Et pour finir, il partage avec sa concurrente, l’handicap d’avoir son statut assis sur des responsabilités locales. Or, comme la campagne malheureuse de Royal l’a montré (même si cela n’a pas été suffisamment analysé), l’expérience de la gestion locale n’est ni transposable, ni valorisable dans une élection politique comme la présidentielle.
Objectivement, Delanoë cumule beaucoup d’handicaps. Pourtant, il est assez curieusement considéré comme un « présidentiable » incontournable. Il a certes pour lui l’estime des journalistes politiques (parisiens) et des sondages flatteurs, mais cela est précaire. Ne jamais oublier la formule de Jean François Kahn : « Lèche, lache, lynche… » Toute bulle médiatique est condamné à exploser.
Le PS va-t-il nous faire un remake de l’élection de 2007 avec des déchirements internes, un parti démobilisé, une candidature hyperpersonnalisée, un programme d’une vacuité abyssale, une campagne conduite avec amateurisme, des bourdes à répétition trahissant l’inexpérience et conduisant aux procès en incompétence, un candidat finalement discrédité et repoussoir ?
Plus qu’un premier secrétaire ou un candidat pour la présidentielle, le PS a besoin de se trouver un leader. Or la popularité et les mouvements d’opinions, s’ils peuvent faire un vote, ne font pas un leadership. Le leadership se conquiert et se constate. Sarkozy a conquis la droite bien avant de se faire élire président de l’UMP.
C’est triste à dire, mais pour en arriver là, le PS devra aller au bout de sa guerre des chefs et accepter qu’elle soit violente : Qu’ils arrêtent de se réfugier derrière des questions ou des discours tiédasses et de jurer qu’ils n’ont pas d’autre ambition que le souci du collectif. Que les prétendants affirment leur caractère, leur ambition, leurs convictions, qu’ils expriment leur haine et leurs désaccords. Qu'ils se comportent en mâles dominant en lutte pour le pouvoir !
Au final, il ne restera qu’un et celui là sera vraiment un « présidentiable ».
C’est ce que la droite sait très bien faire. La bataille pour le leadership y est ré-ouverte depuis que la disgrâce du président apparaît profonde et durable. Sarkozy risquant de perdre son leadership sur son camp, un rival est en train de s’affirmer. Il s’impose progressivement comme quelqu’un avec qui on doit compter. Il mobilise les troupes contre le chef légitime, conteste son autorité, fait entendre parfois une voix dissonante... Jean François Copé n’aura besoin ni de courant, ni d’élection, ni d’investiture pour s’imposer comme le futur leader de la droite post-sarkozyste.
Il est vrai qu’il est plus facile de s’affirmer lorsqu’il y a un chef à tuer. C’est peut-être cela le problème du PS. Ce parti est depuis trop longteamps un collectif hétérogène et fragmenté, dépourvu de chef, de ligne et d’autorité, que nul ne peut s’y affirmer par un combat d’idées ou d’égo.
Malakine
@Malakine
"Toute bulle médiatique est condamné à exploser. "
Dans le cas Sarko l'explosion fut malheureusement post électorale.
Je pense qu'il est vraiment bien trop tot pour préparer 2012. C'est loin et les crises qui s'accumulent n'attendrons pas d'ici là. Les médiats français sont d'une discrétion absolue sur la crise US qui deviendra rapidement transatlantique, or ce genre de problème rend complètement caduc toute forme d'anticipation. L'accélération délirante de l'inflation mondiale, le pic pétrolier et tout les problèmes qui y sont joins vont affecter profondément les sociétés occidentales d'ici 2012. Le pays pourrait fort bien être plonger dans l'anarchie avec les autres prisonniers de l'UE bien avant l'élection présidentielle. Et sur tout les types que cite pas un seul n'est à la hauteur et ils en sont loin. Je crois beaucoup plus volontier à une purge violente qui accompagnerait des famines en Europe. Je sais des famines en Europe c'est impossible du moins le croient on.
Au fait dans le genre pessimiste as tu lu l'interview de Gore Vidal sur la situation des USA:
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6670
Y a pas à dire les plus septiques sur l'avenir des USA sont bien les intellectuelles américains.
Rédigé par : yann | 21 mai 2008 à 19:56
En effet, Delanoë fait figure depuis mai 2007 de "candidat préféré de la médiacratie et du sarkozysme".
Son ouvrage d'entretiens avec notre barbichu préféré (Joffrin) sera bien sûr salué par tous pour son "audace" alors qu'il ne fait que ressortir les vieilles lunes de Smith et de Quesnay et nous rappeler que le libéralisme est bien né...à gauche.
Etrange parallèle alors que Bertrand déclarait son amour du libéralisme, Ségolène visitait Grandrange...
NB: Julien Dray est devenu protectionniste...signe des temps?
Rédigé par : René Jacquot | 21 mai 2008 à 21:22
toujours un plaisir de te lire.
Même si, je ne partage pas le tout... il y a énormément de vérités.
Rédigé par : marc | 21 mai 2008 à 22:12
> Delanoë n’a strictement aucune expérience ministérielle
à part Royal et Aubry, qui en a dans les candidats ?
> Il incarne une gauche morale et sociétale, hyper parisienne, fait de bons sentiments écolo-libertaires, de happening culturels ou festifs et de soumission à l’ordre économique mondialisé
Vous nous sortez quand même des gros préjugés sur les socialo-parigos là. "La soumission à un ordre économique mondialisé" ? Il faut arrêter de trop cotoyer l'extrême gauche, vous commencer à en prendre la rhétorique.
Rédigé par : Bob | 21 mai 2008 à 22:28
> Delanoë n’a strictement aucune expérience ministérielle
à part Royal et Aubry, qui en a dans les candidats ?
> Il incarne une gauche morale et sociétale, hyper parisienne, fait de bons sentiments écolo-libertaires, de happening culturels ou festifs et de soumission à l’ordre économique mondialisé
Vous nous sortez quand même des gros préjugés sur les socialo-parigos là. "La soumission à un ordre économique mondialisé" ? Il faut arrêter de trop cotoyer l'extrême gauche, vous commencer à en prendre la rhétorique.
Rédigé par : Bob | 21 mai 2008 à 22:29
@Malakine
C’est marrant ça, j’avais justement commencé un post hors sujet sur… Delanoë
J’aime beaucoup ton article (il n’est pas publié sur Marianne2.fr ?) même si les perspectives que tu décris sont effrayantes : avoir un jour à choisir entre la folle de Poitou-Charentes, celle de l’Hôtel de ville ou Copé (Ce type me révulse. C’est physique)
En tous les cas, moi j’ai choisi, je vote Nicolas …. Dupont Aignan. Comme il le dit lui-même, il est parfois plus à gauche que Ségolène et DSK !
Je vais lui suggérer de reprendre à son compte les propositions ci-dessous et la France est sauvée :
http://www.chomage-et-monnaie.org/Documents_html/Vive_le_plein_emploi.html
Je vous recommande ce texte (et plus généralement le site dont il est issu). C’est le programme économique (et donc politique) le plus clair et le plus intelligent qu’il m’ait été donné de lire depuis longtemps.
Pour en revenir à Bertrand Delanoë, il aurait écrit dans son livre : «si les socialistes du XXIe siècle acceptent enfin pleinement le libéralisme, s'ils ne tiennent plus les termes de "concurrence" ou de "compétition" pour de gros mots, c'est tout l'humanisme libéral qui entrera de plein droit dans leur corpus idéologique».
C’est typique de ce que tu décris comme "(…) une surenchère de lieux communs (…) des polémiques sans portée sur des mots symboles."
Mais c’est plus grave qu’un simple discours vide de sens. En bon socialiste français, il ne se cache même plus et fait ouvertement l’apologie de la concurrence et de la compétition. Il faudra qu’il en profite pour m’explique clairement ce qu’il a prévu pour les perdants de cette compétition.
Cela me fait penser à un autre "socialiste", P.Lamy qui est en train de faire le forcing pour boucler le dernier round de négociations de l’OMC. C’est encore un "socialiste" français qui se distingue par son zèle dans la surenchère vers la mondialisation libérale.
Blum et Mendès-France doivent se retourner dans leurs tombes !
@ Bob
Pour qu’il y ait une "extrême gauche", encore faudrait-il qu’il y ait d’abord une "gauche"
Rédigé par : RST | 21 mai 2008 à 22:38
Militant Socialo, je doute fortement que l'angle sous lequel est parti le traitement médiatique du livre de Bertrand Delanoë soit vraiment celui souhaité par le personnage lui-même: L'ode au Libéralisme, pas seulement politique - celui des lumières - qu'on pouvait encore discuter sous cet angle à gauche mais aussi du libéralisme "y compris dans le domaine économique" (selon les propres même de l'auteur). Une aberration !
Si Delanoë avait envie de torpiller l'estime qui pouvait avoir chez certains militants socialistes qu'il ne s'y prendrait pas aussi bien... C'est curieux comme certains politiques on cette capacité de se flinguer eux-mêmes.
Peut-être confond-t-il la bataille de la présidentielle (destinée largement à l’adresse de tous les français) celle du Congrès (destinée à conquérir le cœur des militants) ? Peut-être a-t-il voulu occupé le créneau laissé par un Dominique Strauss-Kahn ? Mais là il le double encore plus et vire…à droite !
Ou bien le "Jospiniste" Delanoë a-t-il voulu nous jouer à "l'iconoclastie" à la mode Ségolène Royal pendant la présidentielle ? Sauf qu'il s'y est pris mal et par un très - très - mauvais bout... à faire hurler les militants socialistes !
Mais les propos de Bertrand Delanoë sont fait pour plaire au petit milieu médiatico-parisien qui adore voir caresser le libéralisme dans le sens du poil. Le Journal Libération à la sauce Laurent Joffrin compris. Ce dernier qui a coécrit l'ouvrage avec le maire de Paris s'est rependu dans la presse pour faire la promo de l'ouvrage avant même qu'il ne sorte en librairie. C'est dire comme il partage ces propos minables...
Aussi, si Delanoë peut prétendre à la bagarre pour le contrôle du PS, je ne vois vraiment pas en quoi il fait "présidentiable" ? Aucune expérience nationale. Même pas un petit secrétariat d'état à la Fadela Amara ou à la Rama Yade. Mais la presse a ses critères... avant de le dégommage ?
Parce que je sais bien que depuis des semaines on assiste à une bulle médiatique sur le maire de Paris. Que la presse le moment venu ne se privera pas de lyncher comme on l'a vu avec un Bayrou, une Royal, par exemple.
Autre fait qui m'a marqué: on sent la presse mal à l'aise à évoquer la vie privée de Delanoë, son homosexualité qu'il évoque lui-même dans son bouquin. Pourquoi ce malaise ? J'ai souvenir que pour le bouquin récent d'une Ségolène Royal, par exemple, la presse, les dépêches ne s'étaient pas privées. Mais il faut sans doute laisser évoluer les mentalités.
Bref, d'un Bertrand Delanoë, je n'attend plus rien !
Rédigé par : Olivier | 21 mai 2008 à 23:42
Oui, séduire les socialistes d'abord, sans doute. Mais après ?
Le problème de l'élection présidentielle est qu'il faut rassembler au delà de son camp, savoir s'en extraire au moment opportun. Il faut aussi que le candidat de l'autre camp ait un plus fort pouvoir de répulsion que le sien. Séduction+/répulsion- sont les clés de l'élection qui se joue avec les indécis qui font les alternances.
Les programmes y participent bien sûr mais sont-ils si déterminants ?
L'expérience… :o) Que n'a-ton pas dit d'un Ronald Reagan en son temps.
Moi je trouve quand même qu'avec la mutation de la société et de l'économie qui se prépare et à laquelle la fin de la civilisation du pétrole nous incite, il faut vraiment une ambition démesurée et une soif de pouvoir incroyable pour vouloir y aller.
Rédigé par : Marcus | 22 mai 2008 à 00:38
Qu'est-ce qui fait de lui un présidentiable? comment définit-on la "présidentiabilité"? Ne vous en déplaise, le fait qu'il soit perçu par 58% des Français comme ayant la carrure d'un chef d'Etat en fait incontestablement un présidentiable. Je ne dis pas que ça en ferait un bon président, loin de là, mais un présidentiable, oui. Car ce ne sont jamais les compétences seules qui font la "présidentiabilité" mais l'entrejeu des compétences et de la perception.
Concernant ses compétences, le seul fait d'avoir eu ou non un ministère n'est pas du tout un argument; ou il faudrait limiter les présidentiables à ceux qui ont tenu des ministères REGALIENS.
Car vous m'excuserez, peser le poids des cartables des enfants et lutter contre la pédophilie à l'école pendant un an est une activité fort louable, mais je ne vois pas en quoi cela donne une carrure nationale plus importante que d'avoir dirigé pendant 7 ans la capitale avec un budget et un appareil administratif bien plus conséquents que tous les ministères tenus par Royal réunis. Par ailleurs, Delanoë en tant que président des maires francophones et de l'association internationale des maires a une expérience internationale dont ne peut se targuer Royal. Le fait de limiter la "présidentiabilité" à une expérience ministérielle est tout à fait déplacée dans ce cas-là. Donc, si vous admettez que Royal est présidentiable, Delanoë l'est tout autant, sinon plus.
Rédigé par : il y a maroquins et marocains | 22 mai 2008 à 03:02
Je me demande d'où vient cette idée insistante que Delanoë est le candidat choisi par Sarkozy. Je connais un peu les milieux journalistiques - bon, les journalistes peuvent se tromper, mais ils sont quand même mieux informés, en tous cas mieux que ceux qui affirment sans fondement que Delanoë serait le candidat que s'est choisi Sarko pour 2012 - et dans ces milieux ce n'est un mystère pour personne que Sarkozy veut se trouver en face de Royal en 2012.
De toutes façons, spéculation contre rumeur, ce genre d'arguments ne vaut pas grand chose. Il faudrait arrêter les spéculations fumeuses. D'ailleurs, si Sarko était le mieux placé pour savoir qui serait le plus facile à battre parmi les candidats PS, ça voudrait dire qu'il a un sacré génie; rien n'est moins sûr.
Rédigé par : qui est l'adversaire rêvé de Sarko? | 22 mai 2008 à 03:13
Tout est sur les rails, si il y a bien une chose que le président français maîtrise à défaut de maîtriser le destin du pays c'est bel et bien son plan de carrière.
1) Il a retenu la leçon de ce maître politique que fut François Mitterrand et nous fait monter en épingle la sauce du facteur rouge de Neuilly, ce petit Olivier aux joues bien ronde qui sur fond de Manu Chao sert ce discours extréme gauche modernisé qui passe si bien à la télé et va ainsi stéréliser une part non négligeable de l'électorat. Car tout comme LePen et le FN, la LCR est une impasse... Sarkozy nous ressert donc le plan de Mitterrand avec le FN, même stratégie, sauf que les rôles sont inversés. Il n'y a donc aucun stratège avec une culture historique politique digne de se nom au PS?
2) Bertrand Delanoé candidat du PS, magnifique! Cet "homme" (chacun comprendra le sens des guillemets, personnellement je m'en fou mais une grde partie des français n'est pas prête) qui symbolise tous ce que la France profonde et besogneuse rejette. A savoir Paris, la capitale et sa suffisance, le chouchou des médias, et du show biz, un homme qui se couche plus tard qui ne se lève tôt. Avec Bertand c'est l'assurance au mieux de voir une grande partie de l'électorat populaire s'abstenir au pire voter pour sarko... Je connais nombre de petit artisans et leur employés qui chaque matin vitupèrent le charles Trenet de l'hotel de ville qui leur rend en terme de situation de circulation et de stationnement la vie chaque jours de plus en plus impossible.
(Il faut avoir cuit dans son jus, bloqué une demi heure sur un pont parisien en plein soleil, 35° ds l'habitacle, après une journée de boulot ds le batiment et voir passer sur les quais deux martiens en rolleurs pendant 30 minutes pour comprendre leur ressentiment).
C'est toute la France de la province et de la ruralité, une grande partie des urbains provinciaux qui ne voudront pas de cette personne à l'élysée.
Les médias sont aux ordres du patron. Ils font monter la sauce Besancenot et la figure de Delanoé, pour le plus grd service de l'élysée.
Sarko a bien raison devant l'incapacité du PS à analyser ses erreurs et à faire une analyse rétrospective de l'histoire politique de ces 20 dernières années, il rejoue la même partie qu'en 2007 en remplaçant la reine des sondages par "l'homme de paris" et en ressortant la partition mitterrandienne de l'extrème stérilisante, il multiplie ses chances...
La seule erreur de sarkozy c'est peut être d'avoir sorti son plan trop tôt, trop plein d'assurance et d'arrogance sans doute, cela permettra peut être au français de comprendre et déjouer les ficelles de ce plan, mais j'avouerais que le niveau de culture politique actuelle de la France et de son peuple m'incline à penser que c'est fort peu probable, les médias vont conditionner les neurones des décérébrés et le PS va vampiriser la plus grde partie de l'opposition sincère mais insuffisament cultivée politiquement parlant, et ainsi couper l'herbe sous les pieds des vrais opposants crédibles et structurés mais sans moyens, donc sans audience donc sans reconnaissance donc voués à l'échec...
Nous vivons une époque formidable, ça ressemble à de la démocratie, mais c'est en réalité une vrai confiscation autocrate qui se met en place relayer bien sûr par Bruxelles et le capitalisme financier, car même si bertrand passait... pour eux bien sûr rien ne changerait.
Rédigé par : perla austral | 22 mai 2008 à 08:32
@ Yann
Notre classe politique nous prouve en permanence qu'elle est incapable de s'adapter au monde qui change. L'interview de Delanoe en fournit encore la preuve. Alors, même si les catastrophes que tu prédis se réalisent, le jeu politique continuera à vivre sa vie à l'abri de la réalité et les candidats continueront de nous parler de réformes et d'adaptation à la mondialisation.
@ René jacquot
Dray protectionniste ? Ca m'a échappé. Apparemment c'est là que tu as eu l'info : http://www.marianne2.fr/Julien-Dray-le-protectionnisme-n-est-pas-un-gros-mot-!_a86499.html
Je regarderais les vidéos mais il me semble que la prise de position reste soft.
@ marc
Salut marc ! De toute manière tu n'es jamais d'accord avec ce que j'écris :-)
@ bob
Mosco et strauss kahn. Et puis, il y a ceux dont on ne parle jamais et qui pourraient pourtant faire de bons candidats comme Hubert Védrine par exemple.
Moi cotoyer l'extrême gauche ? Vous la sortez d'où cette info ? Lisez plutôt l'interview de delanoe et dîtes moi si vous y voyez la moindre trace de critique du libre échange, du capitalisme financier, de la concurrence sociale et fiscale, et de leurs conséquences sur les économies et les sociétés.
@ RST
Je vais envoyer l'article à Marianne, mais j'ai quand même le droit de le tester avant sur Horizons non ? D'ailleurs, c'est ce que je crois que je vais faire désormais.
Bon, je vais défendre Delanoe et répondre indirectement à bob qui n'a pas digéré ma critique du parisianisme. C'est tout à fait logique que Delanoe défende le système. Il est le maire d'une ville inscrite dans la mondialisation, compétitive, avec des emplois de haut niveau ect... C'est normal qu'il pense que la France peut combattre à armes égales et que son économie peut muter dans la fameuse "économie de la connaissance" ... Pendant sa campagne, si sa trajectoire se poursuit, il s'apercevra que la France ne se résume pas à Paris et que l'immense majorité des territoires ne sont pas compétitifs dans la mondialisation ... mais là il sera trop tard. En 2012 on verra une nouvelle fois que toutes les régions industrielles auront voté à droite, aux extrêmes ou se seront massivment abstenue. Et on se demandera une fois que pourquoi le peuple a abandonné la gauche.
@ Olivier
Tu as raison de mettre en doute la pertinence de la stratégie "à droite toute" de la plupart des leaders. Il est clair que la cible de ce discours "moderniste" est avant tout les journalistes pour que du buzz se créé autour d'eux. Mais bon, je crois aussi, plus fondamentalement, qu'ils sont sincères et qu'ils n'ont pas d'autre discours à tenir que de se convertir au réalisme économique pour mieux investir le champ sociétal.
Est ce que ce discours conviendra aux militants ? Ca je n'en sais rien ... Est ce qu'ils vont une nouvelle fois se faire avoir à voter en fonction des sondages. C'est un peu la question que pose mon article ...
@ Marcus
Bien d'accord sur ta conclusion. ET c'est d'ailleurs un phénomène inquiétant. Plus les temps seront durs et plus la politique attirera des narcisses, des égos hypertrophiés et des fous.
@ Marocains (svp, prenez des vrais pseudo)
Comme je le dis dans l'article la présidentiabilité ne peut pas être définie tant qu'on n'a pas de vision claire de ce qu'on attend d'un président. Et comme je l'ai développé dans de précédents articles je pense qu'il y a une contradiction fondamentale entre les qualités nécessaire pour être élu et celles pour présider, ou plutôt entre ce que les français attendent d'un candidat à la présidentielle et ce qu'ils attendent d'un président ensuite.
Donc, on ne peut pas mettre en équation la présidentiabilité. C'est pourquoi dans l'article j'ai déplacé la notion sur celle de leadership et de considérer que la popularité peut faire une présidentiabilité (au sens de capacité à se présenter) mais pas de leadership. On l'a vu avec Ségolène Royal.
D'ailleurs, non, je n'ai jamais pensé qu'elle était présidentiable. C'est bien pour cela qu'elle a perdue. N'en déplaise à tous ceux qui ont voté pour elle en croyant bien faire, la majorité des français ne la voyait pas apte à représenter la france et à inspirer la politique de la nation.
Delanoe est surement un peu plus structuré mentalement, mais je suis convaincu qu'il sera lui aussi confronté aux procès en incompétence.
@ Melusine (non sérieux, prenez des pseudos!)
Je parie que Sarko ne sera pas en situation de se représenter et d'ailleurs qu'il n'en aura pas envie. A droite ce sera soit Juppé, soit Villepin, soit Copé. L'ère post-sarkozyste a déjà commencé.
@ Perla austra
C'est un article que tu nous as fais là ! Rien à ajouter, si ce n'est que la partie n'est pas encore écrite. Il y a eu le précédent de 2007 et je crois avoir compris que certains au PS veulent éviter de reproduire l'expérience. *
Personnellement je ne suis pas socialiste, mais si j'avais un conseil à leur donner ce serait d'élire Mosco comme premier secrétaire, et de désigner un vieux sage à la présidentielle. Rocard par exemple. S'il tiennent à se point à leur culture parlementaire et qu'ils refusent la présidentialisation, ils doivent aller au bout de leur logique.
Rédigé par : Malakine | 22 mai 2008 à 08:48
@Malakine
Je m'inscris en faux :-) je partage souvent... c'est vrai parfois c'est sur la conclusion que nous en tirons :-)
Mosco t'es sérieux là ??? où alors est ce pour définitivement asphixié le PS ?
Rédigé par : marc | 22 mai 2008 à 09:08
Oui, je suis sérieux. Qu'est ce que tu as contre lui ? Je ne partage pas ses idées. Au PS je serais plus proche d'un Montebourg par exemple, mais je trouve Mosco brillant, intelligent, clair, convaincant. Je le trouve plutôt sympa, il passe bien à la télé. Il a de l'expérience. Qu'est ce que tu veux de plus ? En plus c'est un élu de ma région ... Tiens d'ailleurs, petit souvenir personnel. Il y a une dizaine d'année quand il était ministre et que moi je bossais pour une de ses collègues du gouvernement, je me rappelle avoir tapé la discute avec lui dans le TGV. Très sympa, ouvert, détendu, amical, chaleureux... J'en ai gardé un très bon souvenir.
Rédigé par : Malakine | 22 mai 2008 à 11:11
Malakine:
"Chaque prétendant joue sur le registre qui lui est propre. Royal a pour elle sa capacité à capter la lumière des médias et ses fameuses 17 millions de voix. Strauss Kahn sa stature intellectuelle et désormais internationale. Julien Dray son expérience de gestion d’organisations militantes. Aubry son expérience ministérielle et son image de dame de fer. Moscovici, la clarté de son expression et de sa pensée qui en fait un redoutable débatteur. Valls, son « courage politique » qui le conduit jusqu’aux confins du camp adverse… mais aucune de ses qualités ne suffit à produire du leadership. Aucun n’apparaît comme le premier secrétaire idéal ou le futur candidat incontesté."
Bonne analyse de la superficialité de chacuns d'entre eux.
Moscovici, représente tout ce que je déteste;
Thuriféraire de l'Europe Mondialiste à l'extrème, Social démocrate à l'ancienne,
partisan de l'utopie qui consiste à prendre les ingénieur Indien et Chinois pour des imbéciles et à précipiter les délocalisations.
Le seul (Je dis "pour le moment" car je n'ai pas lu son livre).
Valls est le seul à ne pas tomber dans le cercle vicieux monomaniaque du PS qui est d'avoir à choisir entre les vieux centres soc/dem et les vieilles gauches de la révolution d'octobre.
Il semble vouloir essayer des solutions modernes essayées avec succès par des PS du Nord :
Combiner des techniques économiques réalistes ambidextres et une solidarité avec les travailleurs pauvres.
J'ai dit "semble" !
Rédigé par : Ozenfant | 22 mai 2008 à 11:30
@Malakine
En liaison avec tes propos sur les candidats du PS as tu lu la dernière intervention de NDA:"Moi tu sais, je vis au jour le jour"
http://www.blog.nicolasdupontaignan.fr/
Une vision qui montre le coté pathétique de nos dirigeants dont la vision s'arrête aux objectifs électoraux.
Rédigé par : yann | 22 mai 2008 à 11:48
@Malakine
Au fait voici un lien vers le blog d'un vrai écologiste qui est contre le libre-échange, c'est un altermondialiste (je n'aime vraiment pas ce terme) d'ATTAC.
voir ses propositions pour vraiment sauver la planète plutôt cohérentes (on est très loin de l'écologisme bidon du maire de Paris).
http://abernier.vefblog.net/6.html
Rédigé par : yann | 22 mai 2008 à 12:15
@Yann,
Pour moi l'essentiel est que les dirigeants du PS se rendent compte que même en tant que patron socialiste j'ai toujours eu a lutter pour essayer de payer mon personnel correctement.
DONC, nos lois fiscales empêchent les patrons qui veulent le faire... de faire du social, et encouragent aux prise de bénéfices immédiates !
C'est le monde à l'envers !
Il faut IMPERATIVEMENT que les patrons aient intérêt aux investissements de développement à long terme et en personnel plutôt qu'à réaliser de stériles prises de bénéfices immédiates.
Tout cela les éléphants du PS l’ignorent... !
Emmanuel Todd : "En France, ce sont vraiment les élites qui vont mal, qui sont malheureuses et complètement larguées."
http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2008/05/emmanuel-todd-e.html#comments
Rédigé par : Ozenfant | 22 mai 2008 à 12:16
@Malakine
Tu fais un tabac sur Marianne2.fr. A l'heure où j'écris 3484 lectures et 78 commentaires.
Y-en-a même qui t'accuse de ne pas faire correctement ton boulot de journaliste ;) La consécration.
Sinon, Moscovici n'est pas mieux que les autres. Je ne me souviens plus exactement mais il parlait de lui il n'y a pas longtemps, de sa vie privée de célibataire heureux. C'était pitoyable. J'ai l'impression qu'il a un égo sur dimensionné et que le "pipole" il adore ça.
Le seul qui trouve grâce à mes yeux aux PS c'est B.Hamon. C'est drôle, personne n'en parle ?
Je vais m'interressé sérieusement à ce monsieur
Rédigé par : RST | 22 mai 2008 à 21:17
@Malakine,
Peu de loisir pour poster actuellement.
Excellent billet sur Delanoë dont je pense que, s'il a réussi à se faire réélire à Paris, ce ne serait pas la même chose en province, trop de préjugés et un manque d'intérêt pour cet homme politique.
De plus, c'est l'homme de Jospin avec qui il déjeune souvent en compagnie des anciens comme Vaillant et d'autres que l'on n'entend plus, comme Guigou.
M.Aubry et M.Lebranchu ne font plus partie de ce cercle. Y aurait-il là aussi une ambition quelconque?
Oui, il faut un leader mais il y en a trop et pas de projet.
On reparle de DSK mais il ne faut pas oublier qu'il n'a pas eu la faveur des militants.
Rédigé par : Philippe | 22 mai 2008 à 22:53
@malakine
Rien a voir avec ton texte mais il semble que les bien pensants européiste prennent la mesure des problèmes économique et écologiques qui se dresse devant l'humanité:
http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=5143
dedefensa fait référence au deux textes suivant parus dans le Monde:
La finance folle ne doit pas nous gouverner:
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3232,50-1047738,0.html
publication du rapport de la commission Croissance et développement:
http://www.lemonde.fr/archives/article/2008/05/22/21-sages-pour-une-mondialisation-moins-sauvage_1048251_0.html
Rédigé par : yann | 23 mai 2008 à 15:56
@ Ozenfant
Au fait, tu es toujours adhérent PS ? J'espère que tu nous tiendra au courant de l'évolution de ta pensée sur ce sujet. Le point de vue de l'électeur et de l'observateur n'est pas tout à fait le même.
@ Yann
Merci pour tes liens, continue...
@ RST
Heu ... en fait j'évite de regarder Marianne2 après les publications. J'ai peur de prendre la grosse tête. Un tabac Nan, je déconne. Pas de risque de ce coté là, y en a qui se charge de me la maintenir sous l'eau.
Benoit Hamon ? Ca ne m'étonne pas de toi ... mais il va tout de même falloir que tu te décides. Suivre Dupont aignan et espérer en une droite répubilcaine ou en la gauche noniste en suivant des jeunes pousses comme Hamont (ou montebourg non ?) Etre de Gauche ou de droite ... Je sais j'ai le même problème !
Rédigé par : Malakine | 23 mai 2008 à 18:31
Malkine,
Je suis toujours adhérent au PS, mais je ne vois pas la lumière au bout du tunnel.
V-V sont les deux individualités qui me plaisent le plus (Védrine/Valls), mais j'ai peur d'être déçu par le livre de Manuel.
FABIUS : "Responsable, mais pas coupable ! "
http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2008/05/fabius-responsa.html?cid=116637652#comment-116637652
Rédigé par : Ozenfant | 28 mai 2008 à 17:56
C'est vrai qu'il y a deux sujets en un: la prise du PS, et la candidature à la présidence de la république. Vous soulignez bien à quel point Delanoë est parisien (dans le mauvais sens du terme) et combien il risque de se ramasser à une élection nationale où toute la France voterait. Mais il ne faut jamais sous-estimer la bêtise des cadors du PS: ils sont capables de bombarder Delanoë à leur tête, sans se rendre compte qu'il est un repoussoir parfait pour une grande partie des électeurs de gauche en France, ceux qui n'entrent pas dans les galeries de peinture, qui ont des préventions contre le libéralisme, qui se foutent des couloirs de bus et de la place du vélo en moyenne montagne.
Une petite auto citation, sur le sujet: http://beboper.blogspot.com/2008/03/lcheculisation-mdiatique.html
Rédigé par : Beboper | 30 mai 2008 à 11:27