La polémique sur les tests ADN a totalement masqué le fond de la dernière loi sur l’immigration du gouvernement. Peut-être était-ce d’ailleurs la véritable raison d'être de ce qui m'est toujours apparu comme une pure provocation, car le Sarkozysme s'efforce de cacher une petite révolution dans son approche des questions d’immigration avec laquelle il ne semble pas très à l'aise
Le slogan «une immigration choisie plutôt qu'une immigration subie » comporte bien deux faces. La première, celle de la lutte contre l’immigration illégale et de la restriction à l’immigration familiale est bien connue. C’est en partie grâce à ce thème que Sarkozy a gagné les élections en siphonnant la moitié de l’électorat du FN et c’est aussi – très logiquement – l’aspect de sa politique d'immigration qui est le plus combattu par la gauche « morale ». Très logiquement, le gouvernement communique donc autant qu’il peut sur ce registre, quitte à se livrer à une dangereuse surenchère pour masquer son autre versant.
Car cette politique consiste aussi à rouvrir les vannes de l’immigration de travail, officiellement fermées depuis 30 ans. La gauche morale est toujours contre – ce qui n’est pas pour déplaire au gouvernement - mais elle n’est pas la seule. Il existe des oppositions à cette politique aussi bien dans le camp des républicains, en particulier l’hebdomadaire Marianne qui n'y voit qu'une revendication du patronat pour refuser d'augmenter les salaires dans les métiers en tension, qu’à l’extrême droite qui aura beau jeu d'affirmer qu'avec Sarko on aura, et l'immigration subie, et l'immigration choisie. Marine Le Pen, très remontée dimanche soir au grand jury, s’est d’ailleurs livrée à quelques charges particulièrement violentes sur cet aspect de la politique du gouvernement.
L'immigration choisie est un sujet d'autant plus explosif pour le gouvernement, qu'elle n'a jamais réellement donné lieu à un débat sérieux. Tentons donc de l'ouvrir ...
Faut-il relancer l’immigration ?
Il y a deux arguments qui permettent de prôner une relance de la politique d’immigration.
Le premier procède de l’idée à la mode selon laquelle c’est le travail qui fait l’activité économique et non l’inverse. C’est d’ailleurs cette idée qui a conduit le gouvernement à « libérer » les heures supplémentaires dans l'espoir de créer de la croissance avec le fameux slogan « travailler plus pour travailler tous ». Dans la même logique, un accroissement de la population active par une relance de l’immigration pourrait créer par elle-même de l’activité économique qui profiterait aux populations autochtones.
J’ai toujours été très dubitatif face à ce nouveau dogme de la pensée économique. Le discours me semble être bien trop pratique et avec des visées politiciennes bien trop évidentes pour être vraiment crédible. On en arrive à une tautologie du genre « s’il y a du chômage, c’est que les français ne travaillent pas assez et donc pour réduire le chômage, il faut remettre les français au travail". Ben voyons ! Pourquoi n’y avait-on pas pensé avant ?
On ne peut pas à mon sens faire l’économie de la question de la compétitivité. Il paraît difficile de créer des emplois sans élargir la base productive « compétitive » du pays. A compétitivité constante, on ne pourra créer des emplois qu’en affaiblissant le niveau de productivité moyen … mais je ne veux pas ouvrir ce débat qui me ramènerait une fois de plus à la question du protectionnisme ou de l'innovation comme seule planche de salut dans la nouvelle « division internationale du travail ».
L’argument peut en revanche prendre du sens lorsqu’il s’agit d’immigration qualifiée ou très qualifiée. Il est évident que l’économie américaine profite fortement de sa capacité à attirer dans ses universités les meilleurs cerveaux du monde. S’il s’agit de ne prôner une immigration que des cerveaux et des créateurs, le débat risquerait de tourner court, encore que, certains pourraient préférer relancer le système de formation pour qu’il produise plus d’ingénieurs ou de personnes réellement qualifiées.
Les bonnes âmes de la gauche s'élèvent pour dénoncer « le pillage des élites » et le « tri des étrangers ». L’argument pourrait s’entendre si la France était les Etats-Unis. Malheureusement elle est aussi un pays d’émigration. On estime en effet à un million le nombre de Français qui se sont expatriés ces cinq dernières années. A priori, ce n’est certainement pas les moins qualifiés ou les moins entreprenants qui s’en vont. Dans ces conditions, la France est elle-même pillée de ses talents par les Etats-Unis, l’Angleterre ou les pays émergents.
Le deuxième argument est purement démographique.
Je suis– et depuis bien longtemps – littéralement effrayé par les perspectives de vieillissement de la population. Il ne s’agit pas que de l’équilibre des comptes sociaux (retraites, dépendance et dépenses de santé) il s’agit aussi de la vitalité sociale du pays. Je crains fort que lorsque la France devienne rapidement une gérontocratie (1) lorsqu’elle comptera un tiers de sa population de plus de 60 ans (et donc un électeur sur deux). Je ne crois pas qu’une société soit viable si la classe d’âge dominante a déjà sa vie derrière elle.
Plus qu’un enjeu économique, le vieillissement de la population est aussi un problème sociétal et culturel, dont malheureusement personne ne me semble avoir vraiment pris la mesure.
Avant d’être un étranger, un immigré est (en principe) un jeune. Sans immigration, la France s’achemine vers une société de vieux, incapable de se projeter dans l'avenir et essentiellement soucieuse de gérer tranquillement son déclin en attendant la mort. Avec l’immigration, la France a une chance de rester un pays à la démographie équilibrée, où la jeunesse conservera une place.
Le souci de maintenir un équilibre démographique dans la société me semble donc être un argument suffisamment puissant pour être favorable à un renouveau des politiques d’immigration. Reste à savoir comment l’organiser …
Comment relancer l’immigration ?
Pendant la campagne, beaucoup se sont scandalisés que Sarkozy fasse un lien entre identité nationale et immigration. Une certaine candidate qu’on a hâte de voir quitter définitivement la vie politique avait même jugé cela « ignoble ». Et pourtant …
Qui peut nier qu’une immigration non contrôlée peut aboutir à la désagréable sensation de ne plus « être chez soi » ? Qui peut nier que certain quartier de banlieue parisienne donnent plus l’impression de se trouver en Afrique qu’en France ? Qui peut nier le malaise qui quiconque ressent en voyant, dans la rue, des groupes de femmes en boubou ou voilées des pieds à la tête ? Qui peut nier la montée des communautarismes et des revendications identitaires, parfaitement crispantes pour un esprit républicain épris d’universalisme ? Qui peut nier le fait que tout projet de mosquée dans n’importe quelle ville de France pose problème à la population ?
Traiter de l’immigration pose nécessairement la question de l’intégration (ou de l’assimilation comme on préfèrera) et de l’acceptation ou non d’une société « multiculturelle » ?
En ce qui me concerne, j’ai longtemps hésité au point même d’envisager une évolution de la France en pays multinational où la citoyenneté serait dissociée de la nationalité. Mais j’ai fini par trancheren renouant avec la tradition républicaine dans toute sa pureté : Tout étranger qui s’installe en France a vocation à devenir Français en deux générations au maximum, c'est-à-dire concrètement à adhérer aux valeurs de la république et à maîtriser la langue. Il n’y a pas lieu de tolérer – encore moins d’encourager – la revendication de droits politiques au nom d’une identité étrangère, exception faite bien sûr du respect dû à toutes les religions en tant que foi. La question du droit de vote des résidents étrangers est une hérésie au regard des principes républicains
La relance d’une politique d’immigration active aurait d’ailleurs l’avantage de permettre d’afficher plus clairement l'objectif d'assimilation. Il est en effet plus facile d’organiser quelque chose que l’on accepte que quelque chose que l’on combat. La faillite du système d’intégration à la française, si abondamment dénoncée à l’époque des émeutes de 2005, trouve d’ailleurs peut-être sa source dans l’incapacité dans laquelle a été placée le pays d’afficher un objectif d’assimilation en raison de sa position de fermeture de principe à l’immigration.
Certains, tel Emmanuel Todd, considèrent même que de nouveaux flux d’immigration accélèrerait l’intégration des migrants présents sur notre sol. Ils se sentiraient davantage français en voyant arriver des gens plus étrangers qu’eux …
Afin de favoriser l’intégration de ces nouvelles populations, il est donc très tentant de les choisir en fonction de leur origine afin d’éviter des concentrations excessives de ressortissants d’un même peuple. Il est des intellectuels, tel Michel Godet, qui défendent ouvertement cette thèse. Celui-ci prône clairement une relance d’une immigration de travail restreinte à certaines régions du monde, notamment l’Asie et l’Amérique du sud. La thèse à le mérite de la cohérence mais pose tout de même question sur le plan moral.
Certains bonnes âmes ne manqueront pas de critiquer le racisme qui sous tend la proposition : Oui aux latinos d’Amérique du sud, aux indiens ou aux slaves, mais non aux arabes et aux noirs ! Le gouvernement s’apprête à contourner la difficulté en ouvrant largement les frontières aux immigrés qualifiés (a priori provenant des pays avec un bon système éducatif) et en étant beaucoup plus restrictif avec les immigrés non qualifiés (a priori provenant d’Afrique et du monde arabe).
La question qui est sous-jacente est celle de savoir si l’acceptation de l’immigration peut-être fondée sur des motifs d’ordre humanitaire ? C’est la fameuse phrase de Michel Rocard interprété en sens inverse « nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde » qui est devenu. « Ils sont dans la misère, donc il faut les accueillir »
Confondre immigration et action humanitaire conduit nécessairement à une à une fuite en avant totalement incontrôlable. Il n’y a aucune limite à ce type de pratique. On voit bien avec la scandaleuse affaire de l’arche de zoé dans quelles dérives conduit ce genre d’idées ! Plutôt que d’aider les africains à vivre bien en Afrique, on les « rapatrie », selon l’expression hallucinante que l’on entend trop souvent dans les médias. Comme si la France était la deuxième partie de tous les pauvres et de tous ceux qui souffrent !
L'immigration est un phénomène démographique qui doit être traité comme tel. Son seul fait générateur doit se trouver dans les besoins en population active d'une société et sa seule limite dans les capacités culturelles et économiques d' absorption de cette société.
L'immigration choisie est une expression très maladroite. On devrait plutôt parler « d'immigration à assimilation rapide ». Je reconnais que la sélection à l'entrée peut s'avérer choquante sur le plan moral, mais c'est certainement le prix à payer pour réconcilier la France, après vingt années de diabolisation du sujet, avec l'idée que l'immigration peut être une chance, une richesse et un coup de jeune pour le pays.
* * *
Le rapport à l'immigration renvoie en fait la France face à la contradiction qui caractérise la période actuelle. Pour faire face à son vieillissement, elle aurait besoin d'une immigration forte pour soutenir sa population active, mais parce qu'elle est plongée dans une mondialisation qui érode sans cesse sa base productive elle n'est pas en mesure de fournir du travail à l'ensemble de cette population excédentaire.
Deux scénarios se dessinent, tout aussi inquiétant l'un que l'autre.
Soit le pays réduit sa population active à mesure que sa base productive se rétrécit, avec une fermeture à l'immigration et un développement de l'émigration de sa propre jeunesse, et elle vieillira jusqu'à s'effondrer sous le poids de ses inactifs. Soit le pays ouvre grand les portes de l'immigration pour se nourrir en forces vives, et sa croissance se paiera au prix d'un chômage de masse persistant dans sa population la moins productive et de grandes tensions sociales.
Il semble que cette dernière solution soit la voie choisie par le gouvernement, notamment sous l'influence du modèle américain qui fascine toujours autant notre président et de l'Europe qui s'est résolument engagée dans l'immigration choisie avec la création de sa « carte bleue »(2). Mais en ne faisant pas de la croissance un préalable, il prend un risque énorme.
Avec sa théorie selon laquelle « le travail crée le travail », il prend le risque économique de rejeter les personnes les moins qualifiées sans le chômage et la désespérance. Politiquement, il prend le risque de prendre son électorat à rebrousse poil et de renvoyer dans les bras du FN ses électeurs qui se sont laissé séduire par le volontarisme et le franc parler du candidat Sarkozy.
Pendant sa campagne, il avait dit qu'il voulait tout dire avant pour pouvoir tout faire après. Faute d'avoir suffisamment préparé les esprits, la relance de l'immigration apparaît aujourd'hui un peu comme le passager clandestin de la rupture.
Malakine
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la gérontocratie ne prends pas nécessairement la forme d'un gouvernement de vieillards. Elle peut aussi dans un régime de démocratie d'opinion se manifester par un gouvernement de jeunes loups qui font la politique de leur électorat, c'est à dire des petits vieux, des possédants et des privilégiés. Ce qui compte ce n'est celui qui représente le pouvoir mais la classe sociale ou générationnelle dominante au profit de laquelle il est exercé.
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La France est un pays atypique en Europe sur le plan de la démographie. La plupart de ses voisins ayant une natalité apocalyptique, le problème s'y pose en des termes très différents. Quand la France recherche de la main d'oeuvre qualifiée pour dynamiser certains secteurs, l'Allemagne connaît une pénurie globale pour faire face aux besoins normaux de son économie.
Il est claire que relancer l'immigration alors que la croissance réel en europe frise le zéro absolue, et que l'on risque une récession énorme avec l'affaire du dollars, est complètement suicidaire pour la stabilité sociale.
Il y a quand même un problème qui n'est jamais soulevé quand on parle de l'immigration et du viellissement des pays développé toute les études démographiques montre qu'une fois enclenché la transition démographique conduit à l'incapacité de l'auto-reproduction des société qui l'on franchi. Comme tout les pays du monde sont en passe de franchir la transition démographique on a du soucis à se faire pour l'avenir de l'humanité. Vers 2040 il n'y aura plus de réservoir démographique et la Chine et l'Amérique du sud manqueront à leur tour de main d'œuvre ou irons nous alors la chercher sur Mars?
J'aimerai que pour une fois on arrête d'agir à court terme et que l'on se demande si nos société sont capable de survivre à long terme et cela rejoins ton texte précédent sur le développement durable. Nos société ont été complètement américanisé dès qu'elles ont des problèmes elles importent des marchandise, des ressource en matière première, des travailleurs, des ingénieurs etc.. En oubliant que si toutes les sociétés faisaient de même le système s'effondrerait. Un pays ne peut pas durablement rester avec une natalité inférieure au seuil de reproduction, que l'état prenne donc des mesure pour faire remonter la natalité jusqu'a 2.2 ou 2.3 enfants par femme et l'on pourra reparler d'immigration. C'est bien beau le concept de développement durable mais il faut l'appliquer pas seulement s'en servir de slogan.
Et pour terminer sur une expérience originale nos amis les japonnais qui considèrent l'immigration comme un cancer et qui l'on interdit me semble-t-il, se mettent à vouloir mettre des robots partout pour compenser le vieillissement (apparemment les japonais préfèrent fabriquer des robot plutôt que de concevoir des enfants). Certaine de ces machine font froid dans le dos et font penser aux œuvres d'Asimov avec les conséquence à long terme que ce dernier avait imaginer.
voici un texte pour vous montrer de quoi il retourne:
http://www.clubic.com/actualite-84690-live-japon-robots.html
et quelques video saisissantes:
http://youtube.com/watch?v=rtuioXKssyA
c'est un robot qui humaniforme qui visent à remplacer des hôtesses...
http://youtube.com/watch?v=Q3C5sc8b3xM
ici le célèbre Asimo qui fait un sprint et qui soulève les deux pieds dans sa course une vrai prouesse technique
et enfin un texte qui présente le robot trieur de courrier :
http://www.ledroideenchaine.com/news+article.storyid+3646.htm
Rédigé par : yann | 07 novembre 2007 à 01:29
Oserais je le dire, mais j'ai le sentiment à lire ce texte de retrouver le "Malakine authentique", du fond, de la réflexion à long terme et une ouverture pluri disciplinaire brillament articulée, le tout saupoudré de réplubicanisme (comme en France on en trouve de moins en moins).
La question de la transition démographique est effectivement la pierre angulaire de toute projection sur ces questions, mais la mise en perspective avec las problèmatiques environementales et les questions des ressources est assez pertinente.
La logique voudrait que une fois le TD finie partout on retrouve une croisance modèrée, mais les modèles les plus aboutis ont plutot tendance à montrer des indices synthétiques de fécondité inférieurs à 2 enfants par femmes...
Donc a terme aprés hausse trés forte, 3 milliards en 1960, 9 en 2000, flèchissement 11 en 2050, stabilisation, vieillissement, baisse légère en adéquation avec les disponibilités en ressources, on pourait avoir une nouvelle organisation économique et géopolitique de monde en rupture avec les anciens hier majoritaires et nostalgiques de leur passé...
Les Etats et les peuples devront pour faire face à ces réalités faire preuve d'imagination.
Pas sûr du tout que la l'Europe soit bien partie..
La France serait a priori mieux armée mais, sa politique et ses choix de soumisions à l'Europe et au système impérial US...
Rédigé par : perla austral | 07 novembre 2007 à 09:55
On peut aussi voir les choses comme ça:
"Sachant qu'a partie de la 2ème génération, une partie non négligeable des "fils d'immigrés" ne condidèrent plus le travail comme une option décente"...
N'y aurait-il pas une remise à plat -franche et loyale- donc sans l'angélisme planant des bobos de toute la filière des jeunes blacks, blancs, beurs "des cités" et du travail ?
Rédigé par : Ozenfant | 07 novembre 2007 à 11:20
@Malakine, je profite d'un petit moment pour me livrer à quelques réflexions concernant ton article, excellent.
Tu vas peut-être m'accuser de faire partie de cette gauche morale mais je pense qu'il est grave de se lancer dans une immigration choisie. les élites des pays émergents ont déjà trop tendance à venir s'installer dans les pays dits développés. Cela prive les pays d'Afrique de leurs forces vives.
Souvent, ceux qui ont pu faire des études supérieures en France, souvent parce que leurs parents avaient les moyens de les payer, parfois parce qu'ils avaient pu avoir une bourse souvent insuffisante, décident d'y rester.
Ainsi ai-je pu lire qu'il y avait plus de médecins du Bénin en Ile de France qu'au Bénin.
C'est d'autant plus regrettable qu'il y a actuellement des universités dans tous les pays d'Afrique dont les professeurs enseignent à la fois là-bas et en France, pour certains.
te rappelles-tu Kofi je ne sais plus comment, ex député socialiste et maire de St Couly? Il a créé dans sa commune de Bretagne un conseil des anciens en chantant les mérites de son Cameroun où l'on respectait les vieux! Envoyé par des missionnaires en France pour ses études, il y est resté alors que son pays manque d'ingénieurs.
Au lieu de parler d'immigration choisie le Sarkosy ferait mieux d'aider les jeunes des banlieues, certains sont très doués, à faire des études. J'ajoute qu'il y a en banlieue de nombreux diplômés qui ne trouvent pas de travail.
L'intégration se ferait alors plus facilement que lorsqu'on est le fils d'un OS et que l'on n'accepte pas d'être laissé pour compte.
Un détail: le Canada cherche des boulangers, des pâtissiers, des médecins mais la période probatoire est longue.
Un autre: les nombreux informaticiens indiens recrutés par l'Allemagne sont en grande majorité repartis dans leur pays. La greffe n'a pas pris et ils ont du travail chez eux.
C'est, à mon avis, une autre forme de colonialisme que de priver ces pays de leurs meilleurs éléments.
Rédigé par : Philippe | 07 novembre 2007 à 13:53
Il y a la question de la natalité et il y a celle du vieillissement. C'est deux problèmes qui se superposent. En france, la natalité reste correcte à presque 2 enfants par femme, mais ça n'empêche que la société vieillit avec l'accroissement de la durée de la vie ce qui déplace le centre de gravité vers à l'âge où on a déjà les cheveux gris - ce qui de mon point de vue est, en soi, un problème.
Ce qui est curieux en ce qui concerne la natalité c'est qu'aucun pays touché par le problème ne semble chercher à y remédier. Seule la Russie à ma connaissance tente actuellement de relancer une politique nataliste. On verra si ça produit des résultats. Par contre, l'allemagne, l'italie et l'espagne semblent s'en foutre totalement !
@ perla austra
Merci du compliment :-) mais c'est quoi le malakine pas authentique ? :-)
J'ai pensé à toi en écrivant le passage sur l'immigration en provenance d'amérique latine. Qu'est ce que tu en penses ? Y a t-il une pression à l'émigration en argentine et au brésil ?
@ Philippe
Comme je le dit dans le texte, si l'immigration choisie est une forme de colonialisme alors l'amérique a colonisé l'Europe depuis un siècle et maintenant colonise le monde. Ouais, je sais, ça n'excuse pas ... mais bon, il ne faut pas oublier de le dire non plus.
Sinon, je crois qu'il y a une confusion sur le sens de l'immigration choisie. A priori, elle ne sera pas destinée qu'aux élites des pays africains, mais ouverte à tous les pays du monde. Ensuite, comme tu le souligne avec ton exemple sur les informaticiens indien, cela pose la question de l'attractivité de notre pays pour les autres régions du monde que l'Afrique ... Peut-être qu'on s'illusionne sur ce terrain là (d'où ma question à perla austra)
Rédigé par : Malakine | 07 novembre 2007 à 14:23
Je vais essayer de te répondre, pour le Malakine pas authentique c'est le contraire de la def du malakine authentique, cqfd.
L'Argentine a connu trois périodes ds les processus migratoires.
L'Argentine est un pays d'immigration. Dés le début de son histoire et accélérée au 19ème. Il y a le vieux dicton argentin que je vais essayer de réciter de mémoire.
Recette pour fabriquer un argentin moyen:
Prendre deux cavalier espagnols et une femme indienne au hanches larges, ajouter 3 gauchos fortement métissés, 1 berger basque et la moitié d'un marchand oriental (arménien ou libanais de préférence), laisser massérer pendant un siècle.
Avant de servir rajouter 5 paysans italiens pauvres du sud ainsi qu' une prostituée française entière.
Laissez reposer une cinquantaine d'année.
Présentez glacé et gominé.
Voilà, et en plus ça marche, il n'y a qu'à voir la puissance du sentiment national chez nous (si bien incarné par nos glorieux PUMAS), le drapeau, les équipes nationales (il faut avoir vécu en Argentine ce que signifie sur place un match de notre équipe nationale de foot pour comprendre cette communion collective ds le ciel et blanc, comme l'on dit en Argentine "cuando juega la seleccion, jugamos todos".
Cette capacité a faire l'argentinité a été exeptionnelle, l'école a joué un grd rôle, merci Sarmiento (notre Jules Ferry local) et puis comme mes ancêtres beaucoup des immigrants arrivaient plein d'espérance et souvent de pays qui les rejetaient voir de nulle part avec tout à faire ou à refaire (un arménien en 1920 c'était un apatride).
A ce propos, il ne faut jamais oublier que l'Europe a conjugué tois facteurs favorables, transition démographique assez progressive, croissance éco et mutation éco intégratrices (1ère et 2de révolution industrielles), débouchés migratoires pour son trop plein humain vers les pays neufs.
Le parallèle avec les pays d'Afrique noir actuels se passe de commentaires, explosion démographique brutale, sinistrose économique, fermeture des débouchés migratoires traditionnels... à méditer.
Puis, l'Argentine a connu l'émigration, dictatures militaires et multiples et persécutions (merci les usa et le général français Osares expert en tortures et guerre psychologique comme ils disaient, je ne suis pas sûr de l'orthographe Osares) et plus récemment catastrophe économique de la fin des années 90 début 2000, merci Ménem, le FMI et les USA, on a vu à ce momment de nombreuses personnes faire jouer leurs origines italiennes ou espagnoles pour repartir ds l'autre sens...
Les nations européennes ont même essayer de profiter de la situation pour nous piquer des joueurs de foot prometeurs, mais ils ont souhaité et sont restés argentins, merci Messi et Aguerro, certains y verront peut être un signe.
Depuis ça va mieux et il n'y a pas aujourd'hui une fuite en avant vers l'émigration, c'est même plutot des voisins qui sont atirés par la bonne santé éco de l'Argentine, Boliviens, Paraguayens... ds des secteurs comme la main d'oeuvre agricole le batiment il y a de l'embauche...ce sont les mêmes et aussi ceux de pays ou la violence est endémique Colombie qui pourraient être tenter par l'émigration vers la France, mais attention en général ceux qui partent sont plutot qualifiés et formés (informatique, médecine...).
Pour combien de temps cette embellie va t'elle durer? Chez nous le vent tourne si vite... mais comme le dit le proverbe "manana es mejor".
Et puis il y a notre territoire gigantesque qui nous laisse encore tant de possibilités internes, plus d1 tiers des argentins vivent sur le grand Buenos Aires.
La Patagonie (loin et froide en hiver), les Andes (ça grimpe), les grds espaces du nord ouest (même si là c'est plutot raide)et bien sûr las MALVINAS qd on en aura chassé ces maudits anglais.
Voilà rapidement pour l'Argentine et ses mouvements migratoires.
Saludos del Atlantico sur.
Rédigé par : perla austral | 07 novembre 2007 à 21:13
Sympa le témoignage sur l'argentine qui s'est pris un gros nid de poule FMI et semblerait avoir remonté la pente. En France on a l'impression d'être embourbés, pas vraiment le plongeon, mais pas non plus d'amélioration notable. On est plus ou moins droits dans nos bottes en caoutchouc engluées dans la terre de la beauce ou de normandie...question de terroir peut être.
Rédigé par : olaf | 07 novembre 2007 à 21:52
Non, mais je crois rêver !
Boréale, Aïolive, tous les pragmatiques.... au secours !
De quoi parle t'on, dans un pays ou le problème centrale est l'absence de création d'emplois ?
Il y a des filières où les jeunes français ne veulent pas travailler parce que c'est trop dur, et qu'ils considèrent que la restauration, les BTP et les métiers manuels en général "SONT DE L'ESCLAVAGE" (pauvres chéris).
Alors, on va aller chercher les esclaves au dehors ? (Importer de la main d'oeuvre clandestine destinée aux multiples sociétés écrans).
On veut retarder l'âge de la retraite ?
On veut mettre les jeunes chômeurs au travail ?
Mais BORDEL comment faire tout çà sans commencer par créer des emplois, donc de permettre la création de PME dont la France est en net déficit !
Tout le reste est de la littérature à la con…. Ou bien ?
Ah! oui,PUB: Les Échos et la Tribune, fleurons de la presse macro-économique et financière… en danger ? http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2007/11/les-chos-et-la-.html
Rédigé par : Ozenfant | 08 novembre 2007 à 10:54
BonsoirMalakine.
J' ai lu votre post cet aprés-midi et l' ai trouvé extrêmement intéressant et éqilibré. Avec quelques réserves sur des points de détail (par exemple, votre interprétation du "travailler plus pour gagner plus").
L' article Yahoo info ci-lié vous intéressera sans doute.Vous trouverez le résumé des plans d'Hortefeux allant à l' encontre de la critique du "pillage des cerveaux" et permettant d' éviter la pression sur le coût du travail que vous craignez en favorisant l' emploi des chômeurs. Il me semble qu' il y a une certaine cohérence dans ce qui est rapporté.
http://fr.news.yahoo.com/ap/20071108/tfr-immigration-hortefeux-synthese-56633fe_1.html
Rédigé par : Erick | 08 novembre 2007 à 21:38
Bon article. Il manque cependant un éclairage européen là dedans. Pas trop la peine de se prendre le chou pour savoir ce que l'on veut faire au niveau national, l'Union européenne, avec ses "cartes bleues" est en plein dans l'immigration choisie. Et les étrangers accueillis grâce à cette blue card (avec une politique de type immigration choisie, Sarko ne fait rien d'original, il copie servilement soit les USA soit les projets de la Commission)iront s'installer où ils veulent en Europe.
Assez rapidement il apparaîtra qu'encore une fois nous sommes désaissis de nos compétences, et il se passera ce qui se passe avec le pourtant très européiste Prodi en Italie : des réactions brutales de rejet.
Pas très gai comme perspective...
Rédigé par : edgar | 08 novembre 2007 à 22:54
Malakine,
C'est probablement la seule et unique fois où je serais d'accord avec l'UMPiste Erick !
Mais l'urgence est à mettre les glandeurs au boulot comme le dit Fadela AMARA et comme voulait le faire Ségolène ROYAL avant d'être récupérée par les éléphants amateurs de caviar.
178 offres d'emplois à 500 mètres d’une citée bourrée de jeunes chômeurs pour 1 essai d’une journée ½, çà c’est la réalité !
Le travail n’est PAS une chose normale pour l’homme (je ne parle pas des "jobs" et nombreuses "planques qu‘offrent l‘administration", mais des véritables métiers où il faut se cracher dans les pognes). Le travail dans un restaurant c’est très dur et bien des gens qui croient que "faire la plonge" est un job d’été facile, abandonnent après le premier service et disent "Plus jamais".
Ceux qui n’ont jamais "travaillé" dans ces filières, se permettent de juger, de croire que "tout le monde veut travailler", c’est l’éternel problème des gens qui parlent de ce qu’ils ne connaissent qu’à travers Libé et le Nouvel Obs: des guignols !
Rédigé par : Ozenfant | 09 novembre 2007 à 16:56
@ ozenfant
Je ne suis pas en désaccord mais est ce que ça a vraiment un rapport avec l'immigration choisie ? Je n'ai pas l'impression. Il me semble que tu évoques bien plus le fonctionnement du "service public de l'emploi" non ?
@ Edgar
Oui tout à fait, copie servile des états-unis ... Thème de mon prochain article.
@ Erick
Où est ta réserve sur le travailler plus pour travailler tous ? Il me semble que j'ai pourtant repris exactement la théorie telle qu'elle a été présenté par ses auteurs, et notamment Michel Godet (ca fait deux fois que je le cite parceque j'ai fini son dernier essai - que j'ai adoré - il y a peu)
Ce n'est pas moi mais Marianne qui craint une pression à la baisse sur les salaires. En ce qui me concerne, je pense que le libre échange a des effets beaucoup plus puissants sur les salaires que l'immigration. Et si les salaires sont si bas, même dans les métiers en tensions, il doit y avoir bien d'autres explications ...
Rédigé par : Malakine | 09 novembre 2007 à 17:59
@Malakine
Disons que les immigrés auront un impact différents du libre-échange sur les salaires. Les secteurs de production et de l'industrie connaissent déjà une concurrence féroce que l'immigration n'aggravera pas puisque la chine et l'Asie sont imbattables sur les prix et que les immigrés qui vivront en France ne pourront en aucun cas s'aligner sur les chinois (ou alors il mourrait de faim). Par contre les immigrés font pression sur les métiers qui restent protégé par nature du commerce international les services, le BTP, et tout ce qui n'est pas encore délocalisable peut être touché par la pression salariale issue de l'immigration. Des scientifique américains pensent même que l'immigration est en partie responsable de la stagnation des salaires chez les ouvrier américains qui rappelons le connaisse la stagnation depuis les années 70. Même si le facteur libre-échange est prépondérant il n'en reste pas moins que l'immigration peut engendrer une stagnation des salaires.
D'ailleurs regarde ce qu'il se passe en Algérie pays pauvre pourtant et bien l'état Algérien fait construire des bâtiment par des entreprises chinoise qui n'emploie que des chinois importé parce que moins cher que la main d'œuvre locale tuant ainsi dans l'œuf l'effet multiplicateur d'investissement de notre cher Keynes qui aurait pu créer plus d'emplois.
voir:
http://www.dailymotion.com/relevance/search/chinois+en+alg%C3%A9rie/video/x1socp_lalgerie-le-nouvel-eldorado-chinois
L'immigration n'est une bonne chose que lorsqu'il y a surinvestissement et pression trop forte de la demande sur le système de production, il est vrai que cette situation est inconnue en France depuis 35 ans au moins.
Tant que l'on aura une politique libéralo-malthusienne de petit paysans et rentiers assis sur leurs tas d'or l'immigration n'aura que des effet négatifs.
Rédigé par : yann | 09 novembre 2007 à 19:02
J' ignore ce que dit Michel Gaudet. Je ne réagis qu' à ce que j' ai lu dans ton post.
Que les gens travaillent et puissent gagner davantage qu’ en touchant des allocations diverses, c’ est bon pour les entreprises qui pourront voir leurs charges sociales diminuer, leur production et leur vente s’ accroître et donc embaucher. Travailler plus pour gagner plus c’ est combiner une relance par les revenus et par l’ offre; on peut regretter que cela commence par ceux qui ont déjà du travail, mais ils constituent un socle solide qui permet d’ espérer qu’ il entraîne la création de richesse et d’ emplois. Ne voir dans cette idée que des visées politiciennes et la résumer en une tautologie caricaturale me paraît abusivement réducteur pour dire le moins.
Rédigé par : Erick | 12 novembre 2007 à 11:50
@ Erick
Les visées politiciennes auxquelles je fais référence c'est naturellement le discours sur les 35 heures, qui tient lieu de pensée économique de la droite depuis maintenant 10 ans. Je me demande vraiment ce que la droite dirait aujourd'hui si la gauche n'avait pas fait les 35 heures. C'est un discours bien pratique sur le plan politique car il permet de rejeter la responsabilité du problème sur l'adversaire et qu'il offre une solution facile pour le régler : travailler plus.
Sur le fond, je l'ai dit : je ne sais pas.
Si je peux concevoir que la travail créé de la richesse et que la création de richesse génère du travail, j'ai du mal à accepter l'idée que l'offre globale de travail puisse se générer elle même en la "libérant". Ca me paraît un peu simple. Pour donner des heures sups (qui traduisent une vraie augmentation de l'offre de travail et ne soient pas une substitution) il faut encore avoir un marché qui la réclame et la compétitivité nécessaire pour y accéder.
Rédigé par : Malakine | 12 novembre 2007 à 12:09
Il nous faut penser sans oeillères. Dans quelques décennies, tous les peuples maîtriseront leur natalité et les réfugiés issus des catatstrophes écologiques seront accueillis à bras ouverts. Nous faisons entre 1,8 et 2 enfants par femme depuis vingt ans. C'est ni bien ni mal, c'est ainsi et si nous considérons que cela mène inéluctablement à une politique de vieux, que dire de tous les peuples en vieillissement accéléré quand on sait que c'est le cas de la très grande majorité des pays à haut niveau d'instruction?
La responsabilité de la politique de vieux en incombera à notre latinité, pas à notre vieillissement. Les élites de pays de type social-démocrate ont des projets. Mais je ne vois pas ce qu'il est possible de faire, le latin étant un conservateur, un conformiste sans vision générale ou alors un inorganisé chronique. Nous coulerons parce nous ne sommes pas capable de construire un parti politique défendant l'intérêt général. On peut seulement espérer un phénomène du genre de Gaulle.
Là où je ne suis pas d'accord avec Todd, c'est de considérer que cela était mieux avant. Par exemple, est-ce que la défaite de 1940 suivie de la remise des pleins pouvoirs à Pétain étaient des symboles de vitalité démocratique?
Rédigé par : Didier Bous | 31 décembre 2008 à 15:26