La "commissionite" du nouveau pouvoir a un peu l'inconvénient de diluer la décision politique dans un flot permanent d’idées nouvelles et d’annonces prématurées au point qu’on commence à se perdre un peu entre ce qui s’avèrera réel et ce qui fera flop. Le commentateur est donc partagé entre l'envie de commenter les rapports qui sortent chaque semaine et le souci d'attendre de voir ce qu'il en ressortira.
En ce qui concerne le Grenelle de l'environnement et la commission Balladur sur les institutions, la qualité du travail qui a été réalisé en amont et le consensus qui s'en est dégagé suffira à faire date, aussi bien dans la manière de gouverner que dans le débat public.
Je reviendrais prochainement sur le type de gouvernance caractérisé par ces deux procédures, ainsi que sur plus précisément sur le projet de réforme des institutions. Je me contenterai aujourd'hui de tenter de tirer quelques conclusions politiques du Grenelle. Cet exercice me semble en effet avoir définitivement réconcilié l’économie et l’écologie et ainsi fait disparaître toute nécessité et tout espace politique pour un parti spécifiquement écologique.
Autrefois les partis écolos avaient une fonction d’aiguillon et se proposaient d’accélerer la prise de conscience des partis à vocation majoritaire sur les enjeux environnementaux.
Les verts se sont spécialisés à outrance dans ce rôle de "supplément d’âme" et de lobbyïstes de quelques causes bien ciblées. Même à l’époque de leur apogée, ils ont renoncé à construire une vision globale de la société et de son avenir, alors même que le concept de développement durable leur en offrait pourtant une belle matrice. Issus sociologiquement du terreau des association de protections de la nature, ils ont été incapable d’investir le champ intellectuel pour préférer se poser en relai des luttes de terrain de la gauche mouvementiste : Abandon du projet de canal Rhin-Rhône à grand gabarit, arrêt du surrégénérateur superphénix, dates d’ouverture de la chasse, interdiction des OGM, régularisation des sans papiers, mariage homosexuel …
Ce modèle, déjà condamné par le 21 avril 2002 et la fin du concept de majorité plurielle a été définitivement enterré avec le Grenelle.
Désormais l’enjeu n’est pas de proposer un contre modèle de société que l’on veut promouvoir avec quelques avancées emblématiques. Il s’agit de traduire une préoccupation qui fait désormais consensus dans les règles du jeu de l’économie. Et cela, les écolos post-soixante huitards en étaient conceptuellement incapables ou inaudibles dans ce rôle.
Il ne faut tout de même pas jeter la pierre aux Verts. Dominique Voynet à l’époque où elle était ministre avait déjà tenté de promouvoir contre Bercy un embryon de fiscalité écologique, ce que l’on appelait à l’époque la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes) Elle a prêché dans le désert pendant des années pour ce grand plan de modernisation des performances énergétique du parc de logement que le grenelle vient d’annoncer. En revanche, les Verts, prisonnier de leur haine de l’idée de nation, ont toujours été incapables de faire mettre les questions écologiques dans une perspective géopolitique, avec notamemnt une remise en cause des termes du commerce mondial.
La nouveauté avec le Sarkozysme c’est que le souci de l’écologie n’est plus porté par des politiques hyperspécialisés comme Voynet ou Lepage, mais par un généraliste qui n’est même pas l’animateur d’un courant écolo dans son propre parti. En nommant Borloo et Mme Kosusko-Morizet dans ces fonctions, Sarkozy a fait sortir l’écologie de son ghetto et ainsi lui a donné la possibilité de bénéficier d’une traduction dans les faits.
C’est un changement profond et durable dans le jeu politique. L’écologie n’est plus un supplément d’âme, mais une matière transversale d’ordre essentiellement technique, qui n’appartient ni à la droite, ni à la gauche. On pourrait même dire qu’elle a quitté le champ politique pour pénétrer celui de la technocratie ou pour reprendre une formule de l’un de nos commentateurs les plus assidus, qu’on est passé au stade où le comment l’emporte sur le pourquoi.
Le plan d’amélioration du logement :
C’est un chantier exaltant. Remettre aux dernières normes de performance énergétique, l’ensemble du parc de logement existant et construire dans un futur proche des bâtiments à énergie positive est un sacré défi collectif. 600 milliards d’investissements amortissables en 10 ans avec les économies d’énergie réalisées, avec ce que cela implique en termes de créations d’emplois et d’activité économiques, ça ressemble aussi furieusement à une martingale pour aller chercher la croissance qui nous manque.
Cet immense chantier ne se mettra pourtant pas en œuvre tout seul, même avec des systèmes d’aides appropriés. Il faudra qu’au plan local l’offre et la demande puisse se rencontrer, et notamment que les filières du BTP soient en mesure de proposer les prestations voulues. Cela exigera certainement la mise en place de mini grenelle locaux pour rassembler autour d’une même table, architectes, bailleurs sociaux, organisations professionnelles du BTP et structures de formation ou d’insertion. Comme toujours le diable est dans les détails. Ce n’est pas avec quelques incitations et des effets d’annonce qu’on parviendra à remettre en cause la prégnance des raisonnements court-termistes ou l’image négative et la faible organisation des métiers du BTP
La taxe carbone sur les produits importés et la fiscalité écologique :
Sarkozy a l’intention d’instituer une TVA a taux réduit sur les produits propres et une taxe sur les importations de produits provenant de Pays qui ne se sont pas engagés dans le protocole de Kyoto, le tout sans augmenter les prélèvements obligatoires. Faire en sorte que les « impôts du grenelle aillent au financement du Grenelle » s’annonce d’une effroyable complexité.
A la difficulté liée à l’ingénierie fiscale s’ajoute une autre, bien plus épineuse encore, liée au fait que la République est désormais sous tutelle de la commission européenne pour décider de ce genre de mesure. Il y avait d’ailleurs quelque chose de pathétique à voir notre président implorer le soutien de José Manuel Barroso pour toutes les mesures fiscales qu’il proposait.
Car, cette taxe carbone est une mesure clairement protectionniste. Elle a donc très peu de chances d’être soutenue par Bruxelles. L’affaire n’est d’ailleurs pas nouvelle. Dominique de Villepin avait déjà émis cette idée l’an dernier, la proposition ayant aussitôt été enterrée après que le commissaire à la concurrence avait déclaré qu’il s’agirait d’une entrave insupportable au commerce mondial !
Il est d’ailleurs édifiant de voir que le protectionnisme est présenté comme acceptable lorsqu’il s’agit de protéger la planète du dumping environnemental, mais qu’il est toujours dénoncé lorsqu’il s’agit de protéger nos économies et nos emplois des dumpings sociaux et monétaires. Cela en dit long sur l’état d’esprit de l’époque …
Je ne bouderais pas mon plaisir de voir les idées protectionnistes gagner ainsi du terrain. Néanmoins, il me semble qu’on se complique la vie à vouloir inventer des taxes sur les émissions en carbone contenues dans les produits importés. Il serait tellement plus simple de mettre en place des écluses tarifaires permettant de ramener le coût des produits importés aux coûts de productions européens avec l’ensemble de nos normes …
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Avec ce Grenelle, l’écologie est enfin entré à l’âge adulte. Le temps n’est plus aujourd’hui aux mesures ou des combats symboliques du type « en ville sans ma voiture ». C’est vraiment devenu une préoccupation transversale qui oblige à concevoir autrement l’ensemble des politiques publiques et à réguler l’ensemble des marchés pour qu’ils intègrent l’exigence de long terme, ce qu’ils sont spontanément incapable de faire.
Même s’il convient de rester prudent et de se méfier des effets d’annonce, l’acquis politique de ce grenelle semble d’ores et déjà considérable. Nicolas Hulot n’a pas perdu son temps avec sa vraie fausse candidature à l’élection présidentielle. Il a définitivement tué ses amis les verts, mais se faisant, il a permis de sortir l’écologie de son ghetto libertaro-soixantuitard.
La prochaine étape sera d’étendre l’exercice à l’ensemble du concept du développement durable, qui a encore beaucoup à dire que ce soit en matière de finances publiques, de démographie, de système économique, de mondialisation, de culture et d’éducation, ou de cohésion et de lien social. Faire pénétrer partout l’intérêt collectif de long terme et lutter contre toute vision court-termiste de satisfaction des besoins et des désirs immédiats devrait être le nouvel horizon de tous les progressistes.
Malakine
Texte très intéressant comme toujours.
Je m'étais fait la même réflexion sur la disparition des écolos en voyant récemment le film d'Al Gore, "Une vérité qui dérange". Pour paraphraser Georges Clemenceau (je n'ai peur de rien !) : "L'écologie ! C' est une chose trop grave pour la confier à des verts !"
Je n'ai pas suivi le "Grenelle de l'environnement" de très près mais à en juger par les réactions (et particulièrement l'absence de critiques fortes) je veux bien croire que l'on peut considérer cela comme un succès. Reste à voir maintenant si les promesses seront suivies d'effets.
Pour ce qui concerne la taxe carbone et si, pour une fois, on s'asseyait sur l'opposition de Bruxelles ? Et si on passait outre ? On peut toujours rêver ! Je rêve que, "le voyou se transformant en homme d'état", notre président, soutenu par la nation, dans une envolée de type Gaullien, envoie ch... les instances européennes en arguant par exemple que l'heure est grave et qu'il faut sauver la planète. On verrait alors qu'il ne se passerait .... rien de particulier. Nous pourrions même avoir de bonnes surprises comme le soutien de certains pays. Nous nous rendrions compte que le "Roi (européen) est nu" et qu'il est grand temps d'agir sur plein d'autres sujets, en coopération avec les quelques pays qui le voudront bien. On pourra alors commencer à construire l'Europe...... Mais là je m'égare .....
Rédigé par : RST | 31 octobre 2007 à 18:40
Je partage l'analyse sur l'état et ses causes du mouvement écologiste en France comme sur l'aspect essentillement positif de ce grenelle. Mais post-soixante huitards ou pas je reste convaincu que leurs destin était cellé d'avance. Les questions écologiques s'imposent et s'imposeront à nous et à nos gouvernants avec une telle force qu'elles seront au centre de tout. Et là ou le tableau se noirci c'est que nous avons désormais un retard tel sur ces questions que nous ne pourrons que réagir. Il en découlera que les grands partis prendont possession de l'écologie mais pas de manière constructive, on verra alors les restrctions de libertés proliférer comme le prétxte du terrorisme à déja permis de le faire en partie. lemondequivient ne sera pas fait d'écologie mais d'écologisme!
http://lemondequivient.typepad.fr/
Rédigé par : Rickyny | 01 novembre 2007 à 00:21
"le voyou se transformant en homme d'état" !
Ca me plaît bien et à part le voeux pieux de RST, je ne sait pas quel autre scénario pourrait fonctionner.
Ce que ne laisse pas paraître ce Grenelle de l'e...
c'est qu'en plus des difficultées soulignées, il y a surtout notre immense retard en la matière avec la majorité des pays comparables en Europe. Je ne sais pas si, tout du moins au début, cela ne va pas venir encore accroître le déficit de notre balance commerciale.
Rédigé par : Jeunesépat | 01 novembre 2007 à 17:14
Ou est passée Boréale ?
Le réalisme de RST serait susceptible de lui plaire !
Alors il ne resterait plus qu'à aller chercher Aïlolive et nous pourrions constituer le premier blog dissident de la blogosphère inféodée à St. Jeumelapètte !
Rédigé par : Ozenfant | 02 novembre 2007 à 10:21
Bonjour,
Bon billet, qui questionne l'écologie politique, alors que la politique "tradi" commence "lentement" à se préoccuper d'écologie.
Je doute qu'avec "ce Grenelle, l’écologie soit enfin entrée à l’âge adulte". Entre l'enfance et l'age adulte, il y a l'adolescence, et nous en serions là.
Si les mesures et/ou combats symboliques peuvent être dépassés, pour réclamer une préoccupation transversale qui conçoive autrement l’ensemble des politiques publiques, on ne rattrape pas une culture d'écologie politique en un Grenelle de quelques mois.
Car si nous sommes tellement en retard vis à vis de nos voisins européens sur bien des sujets écolos, c'est en grande partie par le manque de culture et d'intérêt de la classe politique, toujours en retard d'un train d'évolution sociale. Et comme nous avons plus ou moins exactement la même classe politique après qu'avant ce Grenelle, le chantier d'éducation de nos élus sur le sujet est titanesque. Combien revendiquent aujourd'hui le Grenelle et les arbitrages comme les leurs (posture à la mode avant les municipales), alors que leur bilan est en cruelle contradiction avec l'esprit de ce grenelle ?
La France a toujours été obligée d’avancer sur l’environnement grâce à l’Europe, cette fois, elle se donne toute seule un coup de pied aux fesses pour rattraper son retard, avec des caresses pour que ça passe mieux. On peut s’interroger sur la panne démocratique vécue depuis si longtemps, qui oblige à passer par-dessus les représentants officiels du peuple, pour tirer ce constat qui s’impose : il faut décider et agir sans délai.
L’acquis politique de ce grenelle, s'il peut être considérable, en reste néanmoins très fragile, à cause du manque de culture environnementale des élus. Comme un adolescent grandi d'un coup, grande gigue qui n'a pas encore les codes de l'age d'après, qui ne maîtrise pas encore l'émoi des changement en cours.
Je retiens à l’actif du Grenelle, le rattrapage de volonté politique pour assumer nos responsabilités, ainsi qu’une percolation du sujet au sein des forces représentatives des français (élus, syndicats, collectivités, entreprises, société civile, …). Les traditionnels conservateurs contre les contraintes environnementales ont du négocier et lâcher du lest. Imaginait-on il y a seulement cinq ans, la Fédération du Bâtiment et la Capeb se faire les chantres de la lutte contre l’effet de serre ?
Il est encore trop tôt pour tirer le bilan politique de ce Grenelle, et il conviendra d’être particulièrement vigilant et mobilisé sur sa mise en œuvre gouvernementale et législative. Néanmoins, les consensus, les déclarations au plus haut niveau, sont des points d’appui inespérés pour l’action locale et globale, pour concrétiser un changement de cap. Si je suis d'accord sur le changement de culture nécessaire des écolos pour tenir dompte de l'évolution de l'échiquier politique, les vigilants restent plus que jamais nécessairent pour traduire les bonnes paroles et nouvelle gouvernance.
Cordialement
SH
Rédigé par : Héloïm Sinclair | 03 novembre 2007 à 11:19
Salut Ozenfant ! :-) Ca fait plaisir de t'entendre !! :-)
Où suis-je passée en effet ? C'est une question que je me suis posée moi aussi quelques fois... ;-)
C'est vrai que j'ai quelque peu déserté le web ces derniers temps. Je ne dispose plus du temps libre dont je jouissais il y a encore 2 mois... et je n'écrirai plus sur le blog de Malakine, par manque de temps. Entre mon boulot, ma reconversion en cours, et tout le reste... aïe aïe aïe !
Mais je fais des trucs passionnants, et j'envisage de créer mon propre blog, un blog vidéo en fait... avec (je ne pourrai pas m'en empêcher) quelques billets politiques ??? ;-)
En tout cas, je passerai vous dire bonjour de temps en temps ! :-)
Rédigé par : Boréale | 03 novembre 2007 à 23:02
Ah au fait : je suis 100% d'accord avec ce qu'écrit RST. (tout juste Ozenfant ! :-))
Sur le fond du billet, très intéressant comme d'habitude : les Verts n'ont plus de raison d'être, SOUS LEUR ANCIENNE FORME, soit, mais je ne pense pas qu'ils soient morts. L'écologie reconnue par tous est encore une écologie de façade, dont on prend le chemin contraint et forcé, mais sans y croire, sans percevoir qu'elle suppose des révolutions culturelles profondes... Dans un univers politique où leurs idées écologistes sont appropriées par tous, les Verts doivent se repositionner.
A mon avis, ils seront un aiguillon utile, et il y a au sein des Verts un vivier de penseurs, qui réfléchissent à ces questions depuis des décennies, qui sont en mesure de nous aider à réfléchir différemment à toutes ces questions.
Sans pensée, sans réflexion, tout ça n'est que du vent...
Rédigé par : Boréale | 03 novembre 2007 à 23:19
C'est un peu le problème des verts que de ne plus se reposer sur leur fond de commerce de 30 ans et de déplier une nouvelle idéologie ou l'économie et le social seraient parties prenantes.
Rédigé par : olaf | 04 novembre 2007 à 02:05
Lucia à même le droit de venir dire bonjour aux B&B's... on ne lui demandera pas de droit d'entrée !
Rédigé par : Ozenfant | 04 novembre 2007 à 11:55
OK ! :-)
Rédigé par : Boréale | 04 novembre 2007 à 19:43
Un décryptage des mesurettes du Grenelle de l'environnement par @SI :
http://arretsurimages.net/post/2007/10/31/Grenelle-de-lenvironnement
Rédigé par : RST | 05 novembre 2007 à 22:16
Salut Malakine,
cette unanimisme écologique sent tout de même mauvais. Sans parler des doutes qui subsiste sur l'origine du réchauffement climatique (car il y a des scientifiques qui contestent l'origine humaine du réchauffements), je trouve que l'écologisme soudain de nos élites néolibérales tombe trés bien pour remplacé le moralisme tiers-mondiste qui sert depuis longtemps de par choc utopiste aux réalités nauséabonde du capitalisme "moderne".
Ne sommes nous pas en train de nous faire avoir par un discours qui vise toujours à cacher les intentions réelles?
Le libéralisme qui est une théorie de gauche à l'origine à servi pendant longtemps à protéger et justifier des politiques économiques plus proche en fait du féodalisme que des thèses d'Adam Smith. Aujourd'hui que le libéralisme est en faillite en tant que produit marketing on veut changer l'emballage et y mettre une étiquette bio.
Ne va-ton pas demain justifier tout et n'importe quoi au non de l'écologie devenu la nouvelle religion d'état? La vrai urgence en fait n'est elle pas le libre-échange, et la pénurie de pétrole dont on parle trés peu...
Ce qui m'effray le plus c'est cette capacité des individus à se jeter dans la première pensé venue pour la transformer en théologie sans compromission. Tu dis que l'écologie est arrivé à maturité je ne le crois pas je pense au contraire qu'elle va devenir un outil idéologique puissant qui permettra aux élites de faire à nouveau ce qu'elles veulent comme l'Europe ou le libéralisme. Nous vivons dans une ère de simplisme ou les religions règnent en maitre, donnant tout pouvoir à ceux qui savent s'en servir. Une vrai politique écologiste est tellement contraire à l'intérêt des puissant qu'il est tout à fait stupide de croire que ces derniers vont s'employer à la réaliser.
Rédigé par : yann | 06 novembre 2007 à 09:36
Succès ou pas, ce Grenelle de l'environnement sent le "pensum obligatoire".
Comme c'est nouveau, plus d'idées nouvelles en sont sorties.... l'inverse eut été navrant !
Sarkozy est déjà au bout du rouleau de son état de grace, la mise en route réelle d'une industrie française "Verte" me paraît être un leurre de plus:
Nicolas SARKOZY et la montée des mécontentements.
http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2007/11/nicolas-sarkozy.html?cid=88906358#comment-88906358
Rédigé par : Ozenfant | 06 novembre 2007 à 16:19
"Le Grenelle de l'environnement ou la fin des écolos", je ne m'étais jamis aperçu qu'il y avait des écolos en France car je ne suis pas daltonien et j'ai toujours vu leur vraie couleur.
En outre, j'ai lu l'ensemble des documents du "Grenelle de l'Environnement", ma conclusion : bof, mais j'ai noté que les principales mesures concernent, comme par hasard, le bâtiment. Qui est-ce qui dit merci à Sarkozy : Francis Bouygues (du Fouquet's).
Rédigé par : GED | 06 novembre 2007 à 17:29
@Yann
Je veux bien mettre en doute la réelle volonté et les arrière-pensées de certains de nos dirigeant en ce qui concerne l'écologie (même si j'ai du mal à voir où serait l'intérêt des puissants si l'humanité venait à disparaitre !)
Par contre , la question de l'origine des phénomènes naturels constatés ("car il y a des scientifiques qui contestent l'origine humaine du
réchauffements") ne me parait pas pertinente car même si l'homme n'est pas aussi responsable que ce que dit la majorité des scientifiques, c'est bien à lui qu'incombe la tâche de résoudre le problème. Je vous accorde cependant qu'il faudra bien trouver les causes réelles (j'ai personnellement tendance à croire qu'on les connait assez bien maintenant) si l'on veut trouver des remèdes.
Je trouve votre vision bien manichéenne et pas toujours en accord avec la réalité. La pénurie de pétrole est un sujet clairement d'actualité et dont on parle beaucoup me semble-t-il. Pour l'urgence relative au libre-échange (qui est un vrai problème) , il se réglera de lui même si l'humanité disparaît ! Quand aux religions qui règnent en maître, j'avoue ne pas bien comprendre à quoi vous faites référence alors que l'on assiste globalement à une crise du religieux.
L'histoire récente a montré, me semble-t-il, qu'il était possible d'agir face à l'urgence écologique. La prise de conscience liée au problème du trou dans la couche d'ozone a entraîné des changements importants (interdiction des CFC par exemple) qui ont, apparemment, permis de mettre fin au problème. Je crois donc qu'il y a de l'espoir et que le Big Brother écologique que vous semblez prédire n'arrivera pas.
Rédigé par : RST | 06 novembre 2007 à 18:39
@RST
Une croyance religieuse ne se limite pas au christianisme ou différentes religions officiel. Une croyance religieuse dans mon esprit correspond à l'affirmation de dogmes non démontrable par les fait mais accepté comme allant de soi, comme des évidence. Le marxisme est devenu une religion alors qu'il est évident que Marx n'était pas un prophète, de même le libéralisme est devenu une religion dans le sens ou il régit la totalité des actions politiques et collectives, pourtant cette philosophie était opposé au prêt à pensée à son origine. Même chose pour la science et le progrès technique qui est assimilité systématiquement à l'amélioration du sort de l'humanité, il y a pourtant bon nombre de "progrés" techniques dont l'intérêt collectif est négatif.
Donc oui nous vivons dans un monde profondément religieux, mais il s'agit de succession de religion dont les théologies suivent les modes et évolue de certitude en certitude en fonction de multiple facteur. C'est d'ailleurs l'un des pères de la pensée écologique qui en a parlé en premier, Jacques Ellul, dont le nom ne doit pas vous être étranger. Comment ne pas voir dans l'action de nos hommes d'états un activisme fondamentaliste appliquant des recettes économiques, politiques ou autres avec une foi de charbonnier même quand les faits contredisent totalement les théories sources de leurs actions?
Quand au réchauffement climatique anthropocentrique il me semble que l'argumentation actuelle ressemble en grande parti à une espèce de foi qui doit être admise sous peine d'excommunication. Dire qu'une théorie est vrai parce que tout le monde dit qu'elle est vrai n'est pas vraiment scientifique d'autant que les climatologue on montré à de nombreuses reprises leur incapacité à prévoir les changements climatiques.
Le problème c'est que l'on entend tout le temps les gens qui sont pour, jamais ce qui son contre ce qui personnellement me gêne voyez vous. Celà me rappel comment le libéralisme s'est installé, comme une vérité indépassable, et même avec l'actualité économique il est toujours mal accepté de critiquer le marché, le libre-échange et toutes les foutaises qui tiennent lieu de vérités indépassables.
Rédigé par : yann | 06 novembre 2007 à 19:06
@Yann
Grâce à vous j’ai appris un nouveau mot : anthropocentrique.
Je ne vous suis pas vraiment sur l’argumentation qui voudrait que parce qu’il n’y a pas de contradiction, la théorie sur le réchauffement est suspecte. Comme toute théorie, elle est valable jusqu’à ce que quelqu’un démontre le contraire ou la fasse évoluer. Une théorie n’est pas forcément vraie ou fausse dans l’absolu. La théorie de la mécanique classique reste valable dans son domaine d’application même si elle a été « dépassée » par la mécanique quantique.
Aujourd’hui les explications données pour expliquer le réchauffement climatique me paraissent crédibles dans l’état actuel des connaissances (le film d’Al Gore est très convaincant), ce qui n’empêche pas, vous avez raison de rester vigilant et de ne pas tout gober béatement.
Je trouve que vous mélangez allégrement les concepts et que vous ne pouvez pas tout ranger sous le même terme de religion. Le marxisme n’est pas devenu une religion pas plus que le libéralisme. Le concept de religion a quelque chose à voir avec le divin. Parlez plutôt d’idéologie par exemple.
Je vous rejoins certainement sur la critique nécessaire du libre échange (je ne viendrais par sur ce blog sinon) et du libéralisme mais il me semble que vous êtes un peu extrême et simplificateur dans votre approche et que vous perdez donc en pouvoir de conviction.
PS : je ne connais pas Jacques Ellul
Rédigé par : RST | 06 novembre 2007 à 22:50