Le conflit des régimes spéciaux semble toucher à sa fin. L’issue est celle qu’on pouvait prévoir. Le gouvernement a pu faire passer les 40 annuités et, à l’occasion, prouver son courage d’avoir fait « une réforme que personne avant lui n’avait eu le courage de faire ». La grève s’est essoufflée d’elle-même, faute d’avoir eu l’opinion avec elle.
On n’a eu finalement confirmation dans cette affaire que de choses que l’on savait déjà. Sarkozy adore le rapport de forces. Les syndicats restent furieusement corporatistes et toujours aussi incapable de penser l’intérêt général. Le service minimum dans les transports, c’était du vent. Et … le problème des retraites reste entier !
Aussi plutôt que d’analyser les ressorts de ce conflit – qui en lui-même n'est qu’un mauvais remake en version soft du mouvement de 1995 – la bonne perspective est de savoir en quoi ce conflit a fait progresser le débat sur la vraie réforme des retraite, celle qui concerne tous les salariés. Comment va-t-on l'année prochaine pouvoir financer les 25 Milliards de déficit à horizon 2020 que nous annonce le COR ? Comment va-t-on faire les arbitrages nécessaires pour répondre à cette question toujours pendante?
Cette approche conduit à une extrême sévérité à l’égard de la méthode appliquée par le gouvernement. Ce conflit qu'il aura organisé de toute pièce par le gouvernement pour des raisons idéologiques, non seulement ne résoudra rien sur le fond, mais il y a fort à parier qu’il rendra encore plus difficile la vraie réforme qui est prévue pour 2008.
La question des retraites peut être posée dans des termes assez simples : L’arrivée à l’âge de la retraite de la génération du baby boom entraîne une rupture de l’équilibre entre les actifs et les inactifs. Le produit des cotisations des actifs n’est plus suffisant pour payer les retraites au niveau où elles sont définies. Cette situation était prévisible depuis des décennies. Il suffisait pour cela de regarder trois secondes la pyramide des âges de la France. Mais non seulement la classe d’âge dont le financement des retraites pose problème, n’a rien provisionné pour ses dépenses futures, ni fonds de réserve, ni retraite par capitalisation, mais elle laisse les finances publiques au bord de la banqueroute avec une dette de 1 200 Milliards. Finalement l'ardoise de la retraite non financée des Baby Boomers n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan de dettes qu'ils ont légué aux générations futures.
Face à cette solution, il y a plusieurs solutions envisageables.
La première option recherche à prélever le surcroît de ressources nécessaire, soit dans la poche des actifs avec une augmentation des cotisations retraite, soit dans la poche des retraités avec une réduction du montant des pensions, soit dans une autre catégorie transversale avec l’instauration d’un nouvel impôt.
La seconde cherche à minimiser les charges en raccourcissant la durée de la retraite, soit en augmentant la durée de cotisations, soit en arrêtant de soigner les vieux au délà d’un certain âge. Cette solution n’est pas encore envisagée, mais on y viendra vite quand s'apercevra qu’il est absolument stupide de dépenser des sommes folles pour prolonger de quelques mois ou quelques années la vie d’un vieillard condamné par la vieillesse. Cette parenthèse qui ne plaîra pas à tout le monde, est là pour rappeler qu’au problème des retraite s’ajoute aussi celui de l’augmentation des dépenses de santé. Au final, le problème posé est celui du coût du vieillissement dans son ensemble, incluant aussi les dépenses liées à la dépendance .
En ce qui me concerne, je suis pour une solution mixte qui allierait un impôt qui pèserait essentiellement sur les classes d'âges agées et porterait sur le patrimoine (l’impôt sur les successions malheureusement supprimé par la magie du paquet fiscal), un allongement de la durée de cotisation afin que le départ à la retraite coïncide avec l'âge de l'incapacité physique et intellectuele de travailler, et une acceptation plus lucide de l’inéluctabilité de la fin de vie (il y a une différence entre une maladie et un symptôme de vieillesse). Je ne développe pas, cela pourrait donner lieu à un article en soi.
En tout état de cause, tout opposant à une solution doit être en mesure de proposer une solution alternative. C’est une simple question d’éthique républicaine. De ce point de vue, l’attitude des cheminots qui campent sur des droits acquis, non financés et déjà déficitaires, sont irresponsables. Ceux qui veulent conserver un droit à la retraite de bonne heure doivent dire s’ils entendent que leur pension soit financée par les jeunes, par l’impôt, et dans cette deuxième hypothèse, dire sur qui ou quoi, il pèserait.
De ce point de vue les socialistes ont une énorme responsabilité dans l’impasse actuelle. Depuis qu’ils ont accédé aux responsabilités, ils n’ont fait que de l’anti-pédagogie. D’abords avec la retraite à 60 ans qu'ils ont présenté comme une conquête sociale. Ensuite en ne liant pas la réduction du temps de travail au cours de la vie et l’allongement de la durée de travail dans une vie. Enfin, en étant totalement muet sur la question depuis toujours. La seule proposition qu’on ait jamais entendu chez un responsable socialiste sur la question du financement des retraites est venu de F. Hollande en janvier 2007 avec sa proposition d'une CSG Retraite, avant que son ex-future compagne ne le fasse taire.
Le résultat de ces décennies d’anti-pédagogie a été de laisser croire que la retraite était une question de droits sociaux à défendre, alors qu’il ne s’agit que de droits à financer.
La droite a de ce point de vue été plus responsable, même si elle n’a jamais fait beaucoup de pédagogie sur la question. Son attitude s’est résumée à un coup de force en Août 1993 avec une réforme passée dans la torpeur estivale, puis à un appel au principe d’égalité pour ramener les autres catégories de population au même régime.
Sarkozy dans le conflit des régimes spéciaux a fait encore pire dans le registre de l’anti-pédagogie. Au lieu de poser le problème tel qu’il est, il l’a déplacé pour des raisons de commodités politicienne et idéologique.
Jamais le gouvernement n’a mis en avant la question du déficit des régimes spéciaux (environs 5 Milliards en 2007) ou plus exactement le coût des avantages spécifiques des régimes spéciaux (2 Milliards), la nécessité de le ramener à l’équilibre et le gain que pourrait engendrer la réforme qu’il propose (200 millions par an dans le meilleur des cas). Le gouvernement a positionné la réforme sur deux terrains qui n’avaient rien à voir avec les retraites : Le volontarisme politique (Evacuer le spectre de 1995) et la suppression des « privilèges » des agents du secteur public au nom du principe d’égalité.
En quoi cela pourra t-il aider à trouver les voies d’un financement durable et pérenne des régimes de retraites en 2008 et après ? Le gouvernement apparaît de ce point de vue dans une impasse. S’étant fait un ardent défenseur du pouvoir d’achat, il ne pourra ni augmenter les cotisations ni réduire les prestations. Après son paquet fiscal et avec l’engagement de campagne de réduire le 4 points le niveau des prélèvements obligatoires, il ne pourra pas instituer d’impôt nouveau. L’allongement de la durée de cotisation butte sur le taux d’emploi des séniors qui stagne. Le taux d’emploi des 60-64 ans a en effet augmenter de 12.7% à 12.9% !! Et naturellement, une fois que tout le monde sera au même régime de 40 ans, l’argument de l’équité sera totalement inopérant.
Faire de la réforme des régimes spéciaux une réforme emblématique de son volontarisme réformateur aura été une erreur lourde. Le gouvernement aura ainsi donné à penser à son électorat que les problèmes sont maintenant résolus et il aura humilié tous ceux qu’il aura traité de privilégiés. Il y a mieux pour demander de nouveaux sacrifices !
La solution était pourtant simpl : Il lui suffisait d’affronter le problème par la voie du déficit et d’ouvrir la question du financement dans sa globalité. La question des régimes spéciaux intervenant comme l’une des composantes du problème. Il aurait été tout de même plus facile de faire passer les régimes spéciaux à 40 ans si dans le même temps le régime général passait à 41 ou 42 ans, plutôt que de se braquer pour les stigmatiser comme des affreux privilégiés ! Ensuite, il n’avait qu’à poser le problème sous l’ange du pouvoir d’achat et de ressortir son bon vieux slogan « travailler plus pour gagner plus » : "Il y a nécessité d’équilibrer le financement des régimes de retraite pour les pérenniser, et si vous ne voulez pas perdre du pouvoir d’achat, il faut travailler plus longtemps"
La France sous Sarkozy fait de plus en plus penser au rat du professeur Laborit que l’on voyait dans le film d’Alain Resnais « Mon oncle d’amérique ». La thèse du professeur Laborit est qu’un individu soumis au stress a trois échappatoires possibles : la fuite, le combat ou l’inhibition de l’action.
Deux rats placés dans une cage soumise à des décharges électriques se sautent dessus instantanément pour s'entre déchiqueter. Ils finissent amochés mais ils peuvent survivre au stress. Un rat placé dans une cage où l’on envoie aléatoirement des décharges électrique dans les deux moitiés de la cage, saute de l’une à l’autre comme un malade. En pure perte, puisque il a autant de chance de se prendre des décharges à droite qu’à gauche. Mais la fuite, lui permet de suporter au stress. En revanche, un rat placé, sans ne rien pouvoir faire, se recroqueville, tremble comme une feuille morte, perd ses poils par poignée et finit par mourir.
Ainsi va la France sous Sarkozy. Le peuple français est tantôt invité à se dresser catégories contre catégories comme si l’autre était le responsable de tous les problèmes. Tantôt il est distrait par un tourbillon médiatique de pseudo réformes qui l’oblige à zapper d’un sujet à l’autre. Très vite, constatant l’inefficacité de ces stratagèmes, il deviendra comme ce rat immobile, paralysé par l’angoisse de ne voir aucune solution au mal qui l’agresse et s’effondrera sous le poids du désespoir, jusqu’à même renoncer à l'espoir qu’un autre professeur puisse trouver l’interrupteur pour faire cesser les décharges.
Malakine
Je trouve que votre exposé reprend tous les poncifs du sujet.
Il omet le phénomène des préretraites (toujours actuels), le taux d'activité des 55 ans 60 ans et que l'ANPE à partir de 53/54 ans vous dispense de recherche d'emploi, reculer l'âge de la retraite quand on vous pousse vers la porte dès 50 ans, (l'âge de notre jeune président) est tout simplement un mensonge. Le problème qui va se poser aux générations d'aujourd'hui n'est pas l'âge de la retraite, mais comment travailler jusqu'à l'âge de la retraite s'ils n'ont pas pu atteindre un poste de direction. Quand aux expériences en laboratoire à titre d'exemple c'est le type même de ce qu'on appelle "la tyrannie du toutes choses égales par ailleurs", car personne ne vit comme les rats de laboratoire et cette extrapolation est tout simplement absurde et en plus dangereuse. Le problème de la retraite dont on parle aujourd'hui permet avant toute chose de masquer celui du travail des plus de 50 ans qui lui est d'actualité et vous concerne.
Quand à l'excuse fallacieuse des nouvelles technologies, il suffit de connaître le nombre de retraités équipés en microinformatique et d'Internet pour comprendre que c'est un prétexte spécieux.
De grâce abandonné la réthorique de la "génération des baby boomers" et bla bla bla ... elle vous rapetisse.
Rédigé par : GED | 23 novembre 2007 à 14:26
Malakine,
Content que tu ais cité Henry Laborit ("Les grandes écoles n’ont d’intérêt que si on les aborde comme des exercices de discrimination"), il est un de mes maîtres avec Einstein et Todd.
Pourquoi ?
Parce qu'ils expriment simplement ce que leur cerveau conçoit bien, cela leur permet d’être clairs… même pour un manuel !
Avec eux, pas besoin de faire semblant de comprendre !
Au reste, je suis entièrement d’accord avec ton dernier texte.
J’ai fait des commentaire sur un résumés de plusieurs Sud-Ouest (Oui je sais, je suis un faignant !):
Le pouvoir d’achat ne se décrète pas… il découle de la santé économique d’un pays !
http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2007/11/le-pouvoir-dach.html#comments
Rédigé par : Ozenfant | 23 novembre 2007 à 16:44
@GED,
Ce qui est réel dans ce que vous dîtes est que les créations d'emplois étant, au mieux, au point mort, on ne risque pas de nous demander de travailler plus vieux dans le privé.
A la SNCF, il en est tout à fait différemment puisque l’on peut compenser les annuités portés à 40 ans par une moindre embauche pour compenser les départs.
De toutes façon et quoi que l’on fasse, la seule façon de sortir de ce cercle vicieux est une relance d’une économie que l’on empêche depuis trente ans en pénalisant les salaires PLUS QUE DANS TOUT AUTRE PAYS INDUSTRIALISE. Tous les experts comptables et gestionnaires de France dotés de plus de 4 neurones le constatent chaque jour. Christine Lagaffe dite Miss Bourbourde à abandonné le projet de relance Arthuis/Borloo…. À dans 5 ans ?
Bien sûr qu’il y a de nombreuses autres options parallèles, mais celle là est réalisable immédiatement et avait été promise par Sarko, ce n’est qu’une question de courage politique.
Rédigé par : Ozenfant | 23 novembre 2007 à 17:11
@Malakine
Evacuons d’entrée de jeu les sujets qui fâchent :
1)Au sujet de la vieillesse ne serait-il pas plus simple de fixer une sorte de date limite de ″péremption″ et d’éliminer proprement et systématiquement les vieillards après, disons, 75 ans ?
Si c’est tout ce que tu as trouvé pour sauver les retraites, je préfère ne jamais en prendre (en supposant que j’ai encore le choix dans 20 ans).
Ce n’est pas que ta parenthèse ne me plaise pas comme tu dis, c’est qu’elle me scandalise.
2) Je ne partage pas non plus ta vision de l’éthique républicaine. On peut être contre quelque chose et ne pas proposer d’alternative pour différentes raisons (techniques par exemple, parce qu’on n’a pas les connaissances nécessaires), même en république. Tout le monde n’est pas qualifié pour proposer des solutions. Il y a des gens élus et même payés pour ça : les hommes politiques.
Sur les retraites et leur financement la question qui se pose c’est, une fois de plus, comment se repartit-on le gâteau. Je garde en mémoire cette interrogation posée par d’affreux gauchistes : comment est-il possible qu’un système (la protection sociale dans son ensemble) mis en place à la Libération, alors que la France était à genoux, soit remis en cause aussi radicalement 60 ans plus tard alors que la France n’a jamais été aussi riche ?
Lorsque l’on parle retraites on parle aussi bien évidemment de droits sociaux qu’il faut défendre contre les tentatives répétées de démantèlement en vue de récupération par la sphère financière des sommes considérables mises en jeu.
Michel Husson ou Jean- Marie Harribey ont très bien expliqué les enjeux réels de ce débat, au delà du fait démographique qui est incontestable.
On peut les lire là : http://dsedh.free.fr/transcriptions/husson51.htm
et là : http://dsedh.free.fr/transcriptions/harribey22.htm
Sur ce sujet des retraites, comme sur bien d’autres, je recommande le site eco pédago ″Des Sous…. Et des Hommes″ pour sortir de la pensée unique: http://dsedh.free.fr/index1024.htm#
Rédigé par : RST | 23 novembre 2007 à 20:53
"comment est-il possible qu’un système (la protection sociale dans son ensemble) mis en place à la Libération, alors que la France était à genoux, soit remis en cause aussi radicalement 60 ans plus tard alors que la France n’a jamais été aussi riche ?"
Riche de 1300 milliards de dettes ? Marrant les gauchistes !
En France, il y a les multinationales et 10% de riches que Sakozy vient de rendre encore plus riches...
Pour 40% de privilégiés (+ de 1700 euros mensuels) ça va à peu près !
Pour le reste c'est la dèche !
Ce sont les PMI/TPME qui peuvent créer de l'embauche (d'où l'intérêt des 2 embauches dépénalisées par entreprise de Bayrou).
Qui dit embauche dit économie sur le montant colossal du chômage et capacité de production accrue, autrement dit reprise.
Au sommet on a pas vraiment compris que la fiscalité datant des 30 glorieuses encourage les patrons au minimum d'embauche EN TAXANT PLUS LES SALAIRES QUE LES BÉNÉFICES.
Mr le chef d’entreprise préférez vous payer 33% d’impôts sur les bénéfices ou 98,5% sur les salaires ?
Tel est le choix que les experts comptables décrivent aux gestionnaires depuis 30 ans.
T’imagine ! Les élites Françaises n’arrivent même pas à comprendre une chose aussi simple que çà !
Et là ceux qui pensent comme tout le monde (c’est-à-dire qui ne pensent pas) vont me répondre que ce n'est pas aussi simple que çà... que c'est simpliste !
Bien sûr il ne pourront pas expliquer ce qui pourrait pousser un gestionnaire à avoir envie de payer volontairement plus d'impôts en prenant plus de risques... mais les tenant des certitudes de la pensée unique en sont tombé là !!!!
Rédigé par : Ozenfant | 24 novembre 2007 à 11:01
@Malakine, je suis d'accord avec Ged, de trop nombreux travailleurs sont virés avant 60 ans, et pas seulement dans des entreprises, c'est pareil dans les banques.
En ce qui concerne les régimes spéciaux, on a peu entendu parler des clercs de notaire, de l'opéra et autres.
Le plus clair dans celui des cheminots est qu'ils ont obtenu beaucoup plus de compensations que ne le prétend le gouvernement: ceux qui accepteront de partir à 52 ans et demi au lieu de 50 auront des avantages financiers dont le moindre n'est pas le calcul incluant les primes, même chose pour les 55 ans. Des augmentations également à la RATP et il en restera bien peu qui feront 40 ans.
Le pire, comme tu le remarques est que cela ne résout en rien le vrai problème des retraites; de plus, les compensations vont coûter plus cher que la situation actuelle. Certains journalistes l'ont bien expliqué.
Quant à nous dont une éventuelle cessation d'activité aura lieu dans 25 voire 27 ans, on ne sait ce qu'il en sera!
Notons que les députés gardent la possibilité d'avoir une retraite à taux plein au bout de 25 ans et demi! Certains prétendent être en CDD alors que pas mal de circonscriptions ne les mettent pas en danger.
Hors sujet: à quand l'interdiction d'être député ou sénateur plus de trois fois?
Maître Juppé cumule ses mandats avec un emploi d'avocat.Et il n'est pas le seul!) Pour rester dans la vraie vie, dit-il. Pourquoi n'y retournent-ils pas tout à fait?
Cela montre en tous cas que la charge de parlementaire est soit légère, soit inintéressante!
Rédigé par : Philippe | 24 novembre 2007 à 11:05
Un article bien intéressant, bien qu'à mon avis il convienne de ne pas mélanger frais médicaux qui peuvent paraître "superflus" quand on parle des vieux avec la gestion de la fin de vie, qui est en partie très coûteuse parce qu'elle est aussi très juteuse pour des groupes privés de maisons de retraite...
Sur le financement proprement dit des retraites de tous, toutes les théories actuelles me paraissent hautement ridicules et même très dangereuses dans l'esprit, car elles partent du principe qu'il n'y a plus suffisament d'actifs pour financer alors que de touté évidence, le problème de fond est... un problème de chômage de masse et de paupérisation des actifs, qui ne cesse de s'aggraver faute de réaction de tous les gouvernements successifs (augmentation affolante, pour une pas dire intolérable de la proportion de smicards dans l'effectif global des actifs, les chômeurs de longue durée qui sont incroyablement nombreux ne pouvant de leur côté plus contribuer à rien).
Je suis 100% d'accord, par contre, pour parler de l'intérêt tout à fait "anecdotique" des pseudos-réformes "pensées" par Sarkozy sur le sujet. Leur effet sera absolument nul ou pas loin, car sans une politique forte de retour au plein emploi (domaine dans lequel Sarkozy est un double zéro), le nombre d'actifs ne va jamais cesser de diminuer, autre élément que les "analystes" ne prennent jamais en compte, eux qui habitent sur une planète totalement différente de celle de quelques... 30 millions de Français ou plus qui tirent la langue dès le cinq ou le dix du mois !
Rédigé par : Poliblog | 24 novembre 2007 à 13:56
@Ozenfant
La France est globalement plus riche aujourd’hui qu’il y a 60 ans. C’est un fait. Il suffit de comparer les PIB respectifs. Le problème de la répartition de cette richesse entre les individus est bien sûr fondamental et c’est au cœur de la question des retraites.
Sur la dette, il y aurait beaucoup à dire pour combattre les idées reçues. Je vous renvois la encore sur le site de "Des sous … et des hommes"
Je crois avoir enfin compris un de vos thème favori : vous pensez qu’il vaut mieux taxer les bénéfices plutôt que le travail ? Et bien je suis entièrement d’accord avec vous.
A ce propos, je recommande la lecture de texte http://www.ecopublix.eu/2007/11/qui-paie-vraiment-les-cotisations.html publié sur le site Ecopublix qui montre que "la distinction administrative entre cotisations salariales et cotisations patronales n’a aucune justification économique". Quelque soit le nom qu’on leur donne (salariales ou patronales) toutes les cotisations sont en fin de compte payées par les salariées.
Rédigé par : RST | 24 novembre 2007 à 15:13
@ GED
Vous voulez du poncif ? "L'allongement de la durée de la vie est un grand progrès de l'humanité. Le financement des retraites est un faux problème. Il n'y a qu'à prendre l'argent ou il est". Ca c'est du poncif !
Vous avez du mal lire. J'évoque clairement la question du taux d'activité des séniors et disant qu'un nouvel allongement de la durée de cotisation butera sur le taux d'emploi des séniors qui n'a que très peu progressé depuis 2002.
La rhétorique de la génération des baby boomers est pourtant une réalité. Je suis désolé mais c'est la vérité. Cette génération a tout eu et n'aura jamais subit le prix des ajustements. Si la pyramide des âges était linéaire et que le financement des retraites n'était lié qu'à l'allongement de la durée de la vie, le problème serait bien plus simple à résoudre. On a à faire à une génération très nombreuse qui n'a pas cotisé à la hauteur de ce à quoi elle prétend et qui, historiquement, s'est enricit pendant que la collectivité s'apauvrissait.
@ RST
Je sais bien que la question de la fin de vie choque dans notre société hypermatérialiste et dont la culture chrétienne ne lui a jamais permis d'accepter la mort. Mais il y a tout de même une incohérence de vouloir réduire la durée de la retraite en amont, tout en continuant à faire de l'acharnement tjérapeutique pour prolonger de quelques mois les vieilliards. Maurice Papon est mort à 93 ans en sortant de la clinique où il avait subit une opération pour une "insuffisance cardiaque". Une insuffisance cardique à 90 piges, c'est pas une maladie. C'est juste la vieillesse.
Je suis très choqué par ce que tu dis sur l'éthique républicaine. Ce que tu dis prépare le terrain à tous les despotismes. Pour un anti-européen comme toi, je trouve ça très curieux de s'en remettre ainsi à "ceux qui savent" !
D'ailleurs, je note que dans la suite de ton commentaire, tu entres bien dans cette logique en proposant une taxation sur les produits financiers. Pourquoi pas, mais tu sais bien que cela nécessite au préalable une révolution parce que c'est impossible dans une économie globalisée où les capitaux circulent à la vitesse de la lumière.
@ Ozenfant
Voilà que tu reviens monomanique de ta réforme fiscale. Je ferais la même remarque. Cela est impossible dans la cadre actuel. Un renforcement de la taxation des bénéfices nécessiterait une harmonisation de l'IS à la hausse en Europe. On n'en prends pas le chemin.
Pour le reste, je suis d'accord. Les français se sont enrichis ces deux dernières décennies mais sur le dos de la collectivité. L'Etat lui, s'est considérablement appauvrit.
@ Philippe
Tu illustres très bien ce que je voulais dire lorsque je critique la perspective choisie par le gouvernement de prendre le problème par le bout de l'équité alors qu'il s'agissait de boucher les trous. On verra dans un an si le déficit des régimes spéciaux s'est réduit. Effectivement, à écouter certains analystes, on peut en douter. Mais ça n'empêchera pas Sarko de dire partout qu'il a "réformé" les régimes spéciaux ...
@ Poliblog
Le sous emploi joue effectivement un rôle dans le déficit des systèmes sociaux. C'est évident. Mais il y a aussi un problème démographique. Toutes choses égales par ailleurs, l'allongement de la durée de la vie, la médicalisation de la fin de vie et l'arrivée à l'age de la retraire de la génération du baby boom génèrent des dépenses supplémentaires.
Rédigé par : Malakine | 25 novembre 2007 à 18:15
Malakine,
Je n'ai jamais dit qu'il fallait augmenter l'IS au dessus du taux maximum autorisé en Europe !
L'ai-je dit ?
Par contre il faut nécéssairement et comme dans tous les autres pays d'Europe, que les salaires soient moins taxés que le taux de l'IS.
C'était ça que je voulais dire.
Simplement parce que c'est la réalité de tous les jours du gestionnaire, du comptable, de tous les gens de terrain.
Difficile pour moi, de comprendre ce que vous ne pigez pas dans le mécanisme de l'incitation ?
Ne te fâche pas c'est un gag et un rappel de mon dernier pétard:
"Une véritable sélection à l’entrée de l’Université ? Peut-être, mais ALORS dans le but avoué d’en éliminer les perroquets savants qui ne doivent leur présence en Fac qu’aux moyens financiers ou intellectuels de leurs parents."
Rédigé par : Ozenfant | 25 novembre 2007 à 19:48
@Malakine
Il y a une différence majeure à mon sens entre les concepts d’acharnement thérapeutique (mentionné dans ta réponse) et l’arrêt des soins au-delà d’un certain âge (mentionné dans ton post initial). Dans le premier cas on traite une maladie et la question se pose de savoir jusqu’où l’on doit aller (ou ne pas aller). C’est un vaste débat (dont les meilleures réponses, me semble-t-il, sont données au cas par cas) que je ne prétends pas traiter ici. Dans le second cas, on parle de soigner des gens âgés. La vieillesse n’est pas une maladie (ou alors la vie est une maladie… mortelle) et une société qui déciderait pour des raisons économiques de ne pas soigner correctement au-delà d’un certain âge serait abjecte (peut-être l’est-elle déjà ?). Alors oui je suis pour que l’on traite correctement les insuffisances cardiaques même à 93 ans.
Pour conclure sur ce sujet, je suis surpris du choix de ton exemple (M.Papon) qui pollue le débat plus qu’autre chose.
Sur l’éthique républicaine, je ne comprends pas ce qui te choque. Par exemple j’ai voté contre le traité européen mais je n’avais pas dans la poche une meilleure solution à proposer. C’est entre autre le rôle des politiques (pas seulement je te l’accorde) de proposer des solutions et à nous citoyens de décider ensuite celles qui nous paraissent convenir.
Quand tu dis "… tu entres bien dans cette logique ", tu veux dire proposer des solutions quand on n’est pas d’accord ? Ben oui, quand on a des éléments de solutions on peut les proposer, mais ce n’est pas selon moi une obligation pour être contre quelque chose. Disons que le facteur temporel joue ici. Si je m’oppose dans un premier temps, je suppose qu’à terme je dois proposer autre chose.
Je ne me définis pas vraiment comme anti-européen. C’est l’Europe actuelle telle qu’elle est faite que je rejette.
PS : c’était bien le Sénat ?
Rédigé par : RST | 25 novembre 2007 à 20:30
@Malakine,
Honte à moi: l'ai dit Maître Juppé au lieu de Maître Copé!
Cela vient de ma proximité avec Bordeaux où Juppé s'est moqué de tous en faisant démissionner le Conseil Municipal dès son retour du Québec.
Puisque je parle de lui, il faut noter qu'il a liquidé sa pension de haut fonctionnaire (jamais exercée)juste avant l'application de la loi Fillon, qu'il perçoit sa pension d'ancien député, qu'au Québec il a eu l'impudence de réclamer 93000 euros (c'était 80000 pour les canadiens, je lis leur presse sur le web) pour quelques heures par semaine à une vingtaine d'adultes et qu'il est donc redevenu maire de Bordeaux.
Certes c'est hors sujet, mais pas tant que ça puisqu'il est question des retraites. Un des bordelais avait fait le calcul mais j'ai oublié!
Rédigé par : Philippe | 26 novembre 2007 à 09:46
Il va fallor trouver 25 milliards d'€ ? çà tombe bien c'est à peu prés le montant cumulées des exonarations de cotisations sociales accordées au patronat depuis 1993.
Rédigé par : franc-tireur | 27 novembre 2007 à 10:26
Bon, étant donné qu'il serait aussi malséant que salissant de décapiter Nicolas Sarkozy, on n'en sortira pas. Je propose donc de buter les vioques dès l'âge de 55 ans, quoique... entre Sarkozy et les "vioques", je ne sais pas qui coûte réellement le plus cher à la France. Bien peur que ce soit quand même Sarkozy. A votre avis, y' aurait moyen de pousser la bête au suicide ? :)
Rédigé par : Poliblog indépendant | 28 novembre 2007 à 16:41
Malakine,
Etonnant que tu n'ais rien "fait" sur ce qui se passe dans mon ancien département: le 95 !
Guérilla urbaine en Val d’Oise: http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2007/11/gurilla-urbaine.html
Rédigé par : Ozenfant | 28 novembre 2007 à 17:34
Je n'ai rien fait parce que :
1- Je réagis de moins en moins à chaud
2- Je travaillais sur autre chose (publication ce soir si tout va bien)
3- Je voulais attendre de voir ce que cela donne et j'ai eu raison parce qu'à ce qu'il paraît la nuit dernière a été calme.
a+
Rédigé par : Malakine | 28 novembre 2007 à 19:03