Vous êtes contre le mariage homosexuel ? Les revendications féministes vous hérissent ? Vous ne supportez pas que les Juifs se fassent tous les avocats de la politique de l’Etat d’Israël et hurlent à l’antisémitisme à tout bout de champ ? Vous n’en pouvez plus de tous les discours victimaires, des revendications mémorielles et de la repentance perpétuelle ? Les minorités visibles qui réclament plus de visibilité vous fatiguent ? Vous ne voyez pas en quoi être descendant d’esclaves ou de peuples colonisés donne des droits particuliers dans la France d’aujourd’hui ? Vous refusez l’idée que le statut de victime se transmette de génération en génération ? Les discours régionalistes, qu’il soit en faveur du mode de vie des « ruraux » ou qu’ils visent à plus d’autonomie vous laissent totalement indifférent ?
Vous craignez d’être un homophobe qui s’ignore, un antisémite honteux, un macho qui croit encore à la supériorité du genre masculin, un islamophobe radical, un jacobin centralisateur ou tout simplement un xénophobe intolérant qui ne supporte pas l’idée qu’il puisse exister des différences entre les hommes, et pourquoi pas même un raciste qui n'a jamais osé Front National ?
Non. Vous êtes peut-être simplement contre le communautarisme et attaché à une conception civique et républicaine de la nation. C’est ce que nous explique Julien Landfried dans un essai tonique et réjouissant paru il y a quelques mois aux éditions Armand Colin.
Julien Landfried est un cumulard des bonnes causes. Il est à la fois l’animateur du site du protectionnisme européen, directeur du développement de la fondation Res Publica (le think tank de Jean Pierre Chevènement), gestionnaire du site de l’ancien ministre, directeur et fondateur de l’observatoire du communautarisme, responsable des activités internet de l’hebdomadaire Marianne, et accessoirement, un soutien d’Horizons depuis sa création.
Son essai décrit les diverses formes du communautarisme et comment elles ont pénétré le champ politique depuis une dizaine d'années. L'ouvrage, extrêmement documenté et très précis, nous fait découvrir dans une langue alerte pleine d'élégance, les différents aspects de ce phénomène que l'auteur considère comme le symptôme d'une déliquescence de l'esprit républicain. Il y analyse les ressorts de cette pensée "différencialiste" et dénonce toutes les concessions qui ont été faites ces derrnières années par les pouvoirs publics aux revendications mémorielles et identitaires des diverses "communautés".
Julien Landfried, en républicain passionné qu'il est, en appelle au retour à la conception traditionnelle de la nation en France « qui n’est ni une appartenance ethnique, ni une appartenance religieuse, ni aucune autre appartenance identitaire, mais la volonté de se rassembler dans le cadre commun de la laïcité publique et de l’intérêt général » car, pour lui, ces communautarismes conflictuels et rageurs sont autant d’attaques contre les principes républicains et portent en germe la destruction de ce qui fait la France, l’impossibilité de construire un avenir collectif et l’abaissement de l’Etat à un rôle d’arbitre entre des communautés concurrentes et mimétiques.
Le propos de l’auteur ne se limite pas à défendre la mystique républicaine dans la pureté des origines, ce qui aurait pu le conduire un débat théologique sur la nature de la nation française. La critique philosophique du communautarisme en emporte d’autres, plus concrètes, qui ont des conséquences directes dans le débat public.
Parce que tout communautarisme est fondé sur l'affirmation d'une victimisation, il use volontiers du terrorisme intellectuel pour défendre ses vues. Il est en effet interdit de critiquer une victime ! La bien pensance médiatique y veille avec soin. La stratégie des communautarismes est toujours de s'imposer de manière totalitaire. Toute critique portée ou toute réserve formulée contre ses prétentions est aussitôt perçue comme une insulte à l'égard de la communauté, comme une pensée crminelle, si bien que tout débat serein devient impossible sans verser dans les jugements de valeurs réciproques.
L'antiracisme bien pensant des années 80 a ainsi empêché tout débat de fond sur la question de l'immigration pendant 20 ans. On était soit antiraciste, différencialiste et même islamophile, ou bien on était xénophobe et lépéniste. Aujourd'hui, on est pour le mariage homosexuel ou bien homophobe. Pour une femme-présidente ou un gros macho arriéré...
Les communautarismes sont d'ailleurs souvent contreproductifs. La défense des intérêts ou des droits de la communauté tourne vite à l'affirmation identitaire synonyme de repli sur soi et de rejet de l'autre. L'affirmation identitaire, loin de faire accepter les différences, conduit la plupart du temps à une crispation dans le camp opposé et à une surenchère victimaire entre communautés. L'exemple le plus caricatural de ce phénomène fût l'émergence du CRAN (conseil "représentatif" des association noires) dans le sillage de Dieudonné et la revendication sur la reconnaissance de l'esclavage en crime contre l'humanité, en réaction aux complaintes permanentes des Juifs sur l'antisémitisme latent de la société française. Progressivement les différences s'exacerbent, les communautés se dressent les unes contre les autres, et c'est un mécanisme séparatiste et de ségrégation qui se met en place.
Cela, c'est la face connue (mais néanmoins inquiétante) du communautarisme, celle qui est généralement admise comme dangereuse. Il existe cependant un autre aspect, plus subtil que Julien Landfried dénonce dans son ouvrage : ses conséquences sur le débat politique en particulier sur les idées de gauche.
Officiellement la gauche n'est pas communautariste. Elle est en revanche volontiers victimaire, ce qui revient strictement au même. Elle a tellement cédé à la victimisation des minorités de toutes sortes qu'elle a fini par faire de l’homosexuel, de l’immigré, de l’handicapé ou des femmes (battues ou non), les nouveaux opprimés du monde moderne, reléguant ainsi les catégories populaires dans les oubliettes de l’Histoire. L’ouvrier, le prolo, le précaire ne sont plus dignes d’intérêt. Ils ont été remplacés par la figure du beur de banlieue qui souffre de racisme et de discrimination ou par l’homosexuel dont les droits sont bafoués parce qu'il lui est interdit de se marrier ...
Julien Landfried y voit une explication simple
« Les dispositifs de protections des catégories populaires - qui avaient ceci de spécifique qu’elles s’inscrivaient pour la plupart dans le cadre de droits sociaux et politiques universalistes et ouverts – ont peu à peu volé en éclats à mesure que leur coûts devenait trop lourd dans le nouvel ensemble de contraintes qui est celui du grand marché mondial dérégulé et de l’horizon toujours heureux des politiques de désinflations compétitives »
L’abandon du terrain social pour celui du sociétal recouvre en fait une capitulation idéologique bien pratique pour une gauche qui a été une complice consentante de "l'adaptation à la modernité libérale". Les revendications communautaristes qui ont pris ces dernières années une place toujours croissante dans le débat public sont symptomatiques d'une accession de nos société dans ère « post-politique » où les questions économiques et sociales ont été sorties du champ du débat.
L’effacement du politique et la montée des communautarismes se nourrissent l’un de l’autre d’autant plus sûrement qu’ils sont alimentés par une même source : la dissolution de la Nation dans une Europe sans autre projet que de s’abandonner aux vents dominants. A défaut de pouvoir s'identifier dans une nation vidée de sa substance, l'individu est conduit à se rabattre sur des groupes dans lequel il va reconnaître certains traits de son identité, qu’il s’agisse de son origine, de son sexe, ou son orientation sexuelle. C’est ainsi que le citoyen membre d’une nation politique et souveraine tend à disparaître au profit de l’individu membre d’une « communauté » qui n'aspire qu'à culiver ses propres valeurs et son propre mode de vie.
Julien Landfried a écrit son essai avant la campagne présidentielle. Depuis, la donne politique a quelque peu changé.
A droite, on a senti avec la campagne de Sarkozy un très net reflux des idées différencialistes (au moins dans le discours) par rapport à l'époque chiraquienne où elles avaient eu beaucoup d'influence sur l'action gouvernementale. La rupture a été notamment très claire sur le terrain de la repentance.
A gauche, la question est moins claire. La campagne de Ségolène Royale contenait des échos très nets de l'idéologie victimaire, notamment au travers de son discours féministe et de sa « saine colère » à propos de la scolarisation des enfants handicapés. Depuis, le PS se cherche, mais ce point ne semble pas mobiliser beaucoup sa réflexion (?), et il y a fort à parier que si la gauche n'ose pas, ou s'avère incapable, de réinvestir le terrain économique et social, qu'elle renouera avec son penchant à l'antiracisme et à la défense de toutes les minorités.
Le communautarisme est sorti de la campagne un peu affaibli. Avec l'agitation frénétique du nouveau pouvoir qui lance chaque jour un nouveau débat, les revendications communautaristes ont désormais plus de mal à se faire entendre (mais pas plus que tout autre sujet qui n'est pas porté par le président). Les forces à l'oeuvre restent puissantes. Rien ne permet de penser que les groupes de pression se soient désarmés ou que le sentiment national se soit renforcé au point de pouvoir de nouveau transcender toutes les différenciations. Ni la République, ni la nation ne se sont refondées à l'occasion de la présidentielle. Car, si le communautarisme est le cancer de la République, l'idée de nation est son antidote possible.
Il convient donc de rester vigilant et pour cela, le mieux est encore de lire l'essai de Julien Landfried pour connaître le phénomène et pouvoir en comprendre tous les ressorts.
Malakine
PS : Pour aller plus loin, lire le site créé par Julien Lanfried sur son essai et une interview de lui à lire sur le site de la Revue républicaine reprise (en moins lisible) sur sur notre blog "frère", le blog des B & B . Donc, je propose que l'on se retrouve chez les B&B pour les bavardages et les digressions et qu'ici on se concentre sur le thème du communautarisme. Je vais proposer à l'auteur de venir débattre avec nous ...
Malakine,
j'aimerais savoir ce que tu pense d'un type comme Alain Soral le nouvel intellectuel du FN qui dit vouloir transformer ce parti de l'intérieur. Si je parle de lui c'est que ses propos sont souvent anti-communautariste, il est d'ailleurs la bête noir des féministes je mets trois de ses interventions en lien pour se faire une idée. Est-il un vrai républicain, ou un extrêmiste déguisé en républicain? Quoiqu'il en soit son discours proche de celui d'un Chevenement à réussi à pénétrer au FN c'est un phénomène politique à suivre à mon avis.
Pour ce qui est du livre de Landfried il va falloir que je l'achète avant de donner mon avis mais il risque de précher en terre conquise. On est entre républicain sur ce blog, il serait intéressant de voir la réaction de politique et notamment des gens d'extrême gauche comme Besancenot ou Clémentine Autain histoire de rire un peu. Je n'ose pas dire de Ségolène Royale de peur de reveiller en toi des instincts de meurtre et de sale macho.
Alain Soral le républicain du FN? :
http://www.dailymotion.com/related/4369148/video/x2fat7_partie-1-alain-soral-er-1er-juin-20_politics
http://www.dailymotion.com/related/4073083/video/x2fbcm_partie-2-alain-soraler-1er-juin-200_politics
http://www.dailymotion.com/related/4073782/video/x2fm2m_partie-3-er-1er-juin-2007-toulouse_politics
Rédigé par : yann | 05 septembre 2007 à 00:18
Malakine,
Tu as bien compris que mes prétentions "d'auteur" étant très minces, je serais bien entendu d'accord avec ta proposition de venir discuter des choses sérieuses chez toi !
Reste à savoir ce qu'est une digression... Alain Soral en est-il une ?
@Yann,
Tu as raison de dire que nous sommes plutôt entre républicains ici, comme d'ailleurs la pluspart des Français moyens et d'en-bas. Comme le disent Todd et Landfried, ce sont plutôt les élites... qui se délitent !
Pour Alain Soral, je le connaissais de l'époque ou il était en odeur de sainteté dans la médiacratie. Je l'avais alors catalogué comme "Garçon intéressant, pas idiot, mais cherchant à tout prix à avoir des idées originales".
J'ai publié tes liens sur Soral chez les B&B's et fait la première digression... pas facile de trier ce qui est digression ou non !!!
Rédigé par : Ozenfant | 05 septembre 2007 à 09:15
je suis surement un humanophobe ou quelque chose comme ça:-(
il m'a suffi de lire les propos de ce que cèrtains sortent au sénat pour faire une crise d'urticaire .
de mon point de vue, ces gens défendent les intérets privés de quelques uns et se fichent des implications de leurs rèsponsables injonctions .ils argumentent , mais ont'ils des opposants?
je vois fondre nos libèrtés, mais jusqu'a quand ?
j'ai vu le sujet de la prostitution(par exemple ) ,traité par les maks semble t'il .
j'ai regardé la misère des toxicos .
l'argumentaire sur la détention d'arme ,est incroyable,pourquoi n'intèrdisent'ils pas les voitures ausi ?
croient'ils nous faire croire qu'en intèrdisant les armes aux bons citoyens , les malfaiteurs deveindront désarmés ?
mais a qui a t'on a faire ?
veut'on une paix civile ou au contraire ,une dictature qui réduit en charpi la société ?
devons nous accèpter une telle dictature silencieuse ?
Rédigé par : un chouka | 05 septembre 2007 à 09:22
EXCELLENT texte. Bravo, bien envoyé. J'en redemande.
Pierre le Belge de Lille
Rédigé par : Belgo3.0 | 05 septembre 2007 à 10:17
Non la question posée par Yann n'était pas une digression. Julien en appelle à la resistance. Peut-on la conduire depuis le FN, telle est la question.
Sur Soral, je ne peux rien dire. Je ne connais rien du personnage. Je me ferais ma petite idée quand j'aurais été voir les liens.
En revanche, sur le FN j'ai ma petite idée.
J'avais dit dans un article sur la structuration du champ politique, qu'il manquait un parti, on va dire républicain pour faire court, pour capter les voix de l'électorat populaire, autrefois communistes et est parti chez Sarko après avoir fait un détour vers le FN.
Ce parti, on ne le vois pas naître. Il n'est pas impossible que ce soit un FN new look qui cherche à occuper cet espace. Ce serait d'ailleurs la seule stratégie de survie possible pour ce parti et je crois que Marine Le Pen l'a très bien compris. Le fait qu'elle cherche à s'implanter à Henin Beaumont chez les "boyaux rouges" et non dans le site de la France est assez révélateur. En 2007, le FN a perdu son électorat bourgeois conservateur, mais a bien resister dans les régions ouvrières sinistrées.
Pour faire cette évolution, le FN devra faire une vraie mue et je ne sais pas si l'appareil du parti laissera faire MLP. Pour devenir un parti républicain il devra abandonner la "préférence nationale" qui est en fait une nouvelle forme d'apartheid et aussi revoir totalement son programme fiscal, actuellement ultralibéral, pour pouvoir se présenter comme le parti des milieux populaires.
En résumé, je suis assez sceptique dans l'évolution républicaine du FN. De toute manière, la mutation serait telle que ça reviendrait à créer un parti ex-hihilo, alors pourquoi ne pas le faire carrément ?
Rédigé par : Malakine | 05 septembre 2007 à 10:45
moui là ou tu fais erreur c'est dans l'approche économique
le FN ne peut etre un parti républicain dans la mesure ou l'évolution naturelle de la contestation républicaine me parait naturellement la contestation du mode de vie capitaliste.
Si tu regardes bien, le FN n'est pas républicain POURQUOI ?
Parce que l'évolution naturelle de la droite, c'est la violence et, d'une maniere elliptique, le camp de concentration.
Le camp, c'est l'usine totale ou le producteur devient matiere premiere.
Néanmoins, il faut produire, et le bon sens républicain veut qu'on le fasse avec son libre-arbitre..d'ou le socialisme...je veux dire le socialisme non-violent.
A partir de là, on peut comprendre les ambiguités nazies sur le socialisme. Elles se comprennent à mon sens sous la forme d'une bureaucratie qui emploie cette fois des moyens violents, criminels.
Or tu le sais, la droite commet de nombreux crimes : étatisme, criminalité de presse, étouffements financiers ou de presse (EDF par Suez, les affaires Dassault en Belgique..., affaires des frégates), lutte antisyndicale, ghettoisation, noyautage de la police, étouffements judiciaires (affaire des mandataires de faillite et du tribunal de commerce à Lille) etc.
bonne réflexion,
Pierre le Belge de Lille
Rédigé par : Belgo3.0 | 05 septembre 2007 à 11:07
@Malakine
Parce que le FN a déja de l'argent et des structures établit c'est comme cela que Soral le justifie, au fait il me semble que Soral avait soutenu Chevènement en 2002.
L'idée avancé par Soral c'est que le FN n'a que 20000 militant si des gens républicain et de la vrai gauche entrent à l'intérieur il est possible de faire évoluer la ligne du parti afin qu'elle corresponde mieux à son électorat qui est populaire et attaché à la république. Je n'ai d'ailleurs jamais cru qu'il y avait 15% des électeurs français qui votait pour le FN par racisme, comme Todd je pense que le FN n'a servi jusqu'a maintenant que de parti bulldozer permettant à l'électorat de punir les partis du centre.
De toute façon comme tu le dis si le FN veut devenir plus respectable pour les républicains il va falloir qu'il se purge de certaines de ses élites passablement raciste et éthniciste complètement contraire à l'esprit républicain.
Mais je reconnais que Alain Soral a les mains dans le cambouis, il essais de changer les choses à sa manière et c'est respectable, mais c'est aussi vrai que le FN trimbale une image vraiment mauvaise dans l'opinion en générale est-ce que son action ne va pas être contre-productive?
Rédigé par : yann | 05 septembre 2007 à 11:09
Ce qui serait bien, aussi !
Ce serait d'arrêter de se la péter avec le FN !
Le FN n’a aucune théorie économique sensée, ce n’est qu’un ramassis d’inanités inapplicables (contrairement à Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon), et cela bien sûr parce qu’il n’a jamais vraiment imaginé être au pouvoir.
C’est là même chose pour Besancenot et la gauche communautariste, qui est d’ailleurs à un cheveux du langage de Le Pen…. à l’immigration près.
Moi qui suis de famille de la multi-mixité Arabo-Antillaise, je vomis autant l’extrême gauche du racisme communautaire que l’extrême droite du racisme ordinaire.
Rédigé par : Ozenfant | 05 septembre 2007 à 11:26
le communotarisme , n'est 'il pas aussi un droit que chacun doit pouvoir exercer pour défendre sa particularité ?
les assocs seraient 'elles illégales ,immorales ?
les minorités ne sont elles pas les cibles des intérets tres privés qui en fin de compte font de cèrtains des victimes désignées ?
de quel droit immonde devrait'on accèpter d'etre la cible passive des attaques intéressées ?
Rédigé par : un chouka | 05 septembre 2007 à 12:42
Je crois que c'est typiquement la question qui crée une réponse de nature binaire, donc forcément simplificatrice.
Qu'un Noir s'intéresse au passé eslavagiste de son pays ne me semble en rien "condamnable" au titre d'une suspicion de communautarisme, s'il le fait sur le plan de la réflexion intellectuelle, et sans chercher à capter un statut de "victime". Et s'il ne prétend pas monopoliser pour sa "catégorie ethnique" la débat sur la question: j'ai vécu longtemps en Guyane et je me suis très souvent entendu dire avec plus ou moins de nuances que je n'étais pas apte à émettre un avis sur la question, "ne l'ayant pas vécu dans ma chair" (l'esclavage ayant été aboli en 1848, mes contradicteurs ne l'avaient pas davantage vécue et ne s'interdisaient pas d'émettre des avis sur le servage - alors même que je suis descendant d'une famille de serfs papaux émancipés bien plus tardivement!)***
*** Je précise que je n'ai cité cet exemple que parmi bien d'autre, qu'il pourrait s'appliquer à "la condition juive", la "beuritude", etc.
___________________
Cette histoire de communautarisme, c'est l'oeuf et la poule: on ne sait plus qui a commencé. C'est un fait que sur la ligne de banlieue Paris-Meaux, les contrôles d'identité non justifiés par un délit sont strictement proportionnels à l'indice de pigmentation de la peau de ceux qui les subissent. C'est aussi un fait, j'en suis désoleé de le dire, que l'agressivité ou les sauts de portiques pour ne pas payer son billet le sont aussi, par "révolte" contre ce qui précède, dit-on souvent.
Victimiser les "gens de couleur" où les "personnes de sexualité différente", effectivement, non! Mais lutter contre les discriminations systématiques à l'embauche, ça ne me paraît pas être du "communautarisme". Ce n'est justement que quand il sera établi que les dérapages individuels sont sanctionnés sans faiblesse et qu'ils diminueront tout simplement parce que l'environnement ne les tolèrera plus que la lutte contre les "communautarismes" sera dénuée d'ambigüité.
Que les auteurs d'agressions homophobes soient châtiés sans faiblesse. Mais qu'en retour, les gays ne nous gonflent plus avec leurs "marches des fiertés" comme s'il y avait une raison sérieuse d'être "fier" de sa sexualité... Mais là encore, on trouvera nombre d'attitudes discriminatoires qui justifieront ces replis communautaires qui font mal à tout le monde...
Mais enfin... quand sur un blog ami, je constate que la simple relation d'une "soirée portugaise" à Meaux (repas et danses traditionnelles), d'ailleurs ouverte à tous et non seulement à la communauté lusophone, déchaine des commentaires acerbes au nom d'un repli communautaire supposé, je me dis qu'on pousse un peu quand même dans la "dénonciation des communautarismes"...
Exprimer sa "particularité" (terme de un chouka) ce n'est pas forcément "la défendre"; parfois il est nécesaire de "la défendre"; et même si ce n'est pas le cas, "la défendre" n'est pas forcément "l'exalter"
Rédigé par : Benjamin | 05 septembre 2007 à 13:18
Ah! j'oubliais: il y a des bêtes puantes qu'on "n'apprivoise pas": on s'en débarrasse.
Alors qu'on ne me parle pas "sérieusement" de "réformer" le FN de l'intérieur ou de l'extérieur. Ou je change de crémier. Le FN, on le combat, point barre.
Rédigé par : Benjamin | 05 septembre 2007 à 13:26
Bonjour,
A l'invitation de Malakine,
je peux répondre à vos questions, dans la mesure de mes disponibilités,
cordialement,
Julien Landfried
Rédigé par : Julien Landfried | 05 septembre 2007 à 13:30
s'il est vrais qu'exprimer "sa mise a l'écart ou sa position de martyre "(d'étranger ),ne doit pas etre une occasion pour agresser les autres.
mais sans ces "tapages",rien ne bougerait ?
de la en faire plus des lors que le but est touché,révèle d'un "commèrce" qui est bien connu de tous,il me semble.
cette atitude est devenue tellement courante qu'il faudrait la traquer a tout bout de champ ?
Rédigé par : un chouka | 05 septembre 2007 à 13:40
mais oui, Benjamin !
mais de mon point de vue, le mieux est de prendre les gens comme ils sont ,vu qu'il est imposible de les changer au risque de se faire du mal .
la promiscuité est devenue un vrais problème pour tout le monde ,mais que faire d'autre que de suporter la réalité ?
c'est peut etre pour ça justement que les gens se font leurs petits royaumes a eux(centre ville , quartiers, etc....?)pour ne pas avoir a souffrir la différance ?
Rédigé par : un chouka | 05 septembre 2007 à 13:47
Une approche économique( amartya sen ) du communautarisme et de la pauvreté :
http://notedelecture.over-blog.com/article-11910964-6.html#anchorComment
Concernant dieudonné, j'ai toujours été surpris de ses attaques contre l'occident esclavagiste, alors qu'il fait partie de l'histoire que les pays arabes et les africains ont largement pratiqué l'esclavagisme depuis l'antiquité, tout comme les démocraties grecques ou l'empire romain, y compris les gaulois. Comme si le meurtre ou l'exploitation étaient le monopole des européens. Quelques leçons d'histoire manquent à ces gens qui ne revendiquent que les misères de leurs mythiques ancêtres pour se donner une consistance.
Une forme de dolorisme pathétique comme argument politique encouragée par une inculture sociale et historique hystérique.
Rédigé par : olaf | 05 septembre 2007 à 13:54
Monsieur Landfrief,
d'après vous est-ce que le phénomène du communautarisme est évolution endogène à la société française ou est-ce en grande partie une importation culturelle lié à l'invasion des médiats et de l'idéologie Américaine?
Je demande cela car pour notre intellectuel favori sur le site, à savoir Emmanuel Todd, c'est une évolution lié essentiellement à l'évolution du niveau scolaire (monté de l'individualisme). Et il me semble dans le texte que j'ai lu de vous sur la revue républicaine (n'ayant pas encore pu lire votre livre), vous pensez plutôt que c'est une influence externe sur notre élite qui a produit la "mode" du communautarisme.
Rédigé par : yann | 05 septembre 2007 à 13:59
@ Benjamin
Je te rejoins lorsque tu parles des soirées portugaises. Cultiver des spécificités culturelles n'a rien à voir avec du communautarisme. La nation française est politique, pas culturelle. La diversité culturelle ne doit pas poser problème.
Le communautarisme commence quand un individu est appréhendé dans la sphère publique compte tenu de certaines caractéristiques identitaires : Harry Roselmack n'est pas un journaliste mais un noir qui présente le journal, Pour Ségolène Royal Angela Merkel n'était pas le chancelier de l'allemagne mais une femme ...
Pour le FN, je te trouve bien sectaire. Pendant la campagne, j'ai écouté avec attention Marine Le Pen. Elle ne disait pas toujours que des énormités ou des propos sortis d'une "bête immonde"
@ chouka
Je ne comprends strictement rien à vos interventions.
@ Julien
Ma question :
J'ai un peu l'impression que les revendications identitaires ont comblé le vide du débat politique ces dernières années et qu'il suffirait qu'on se remette à débattre de vrais sujets, comme c'est malgré tout le cas depuis l'élection de Sarko, pour qu'il régresse.
Est ce que ce symptôme de la post-politique pourrait resister à un retour du politique ?
Rédigé par : Malakine | 05 septembre 2007 à 14:23
A Malakine,
je pense effectivement qu'un retour à un calendrier politique se concentrant sur les problèmes d'intérêt général (en particulier économiques et sociaux) ferait refluer le post-politique multi-communautarisme, en redonnant une vraie hiérarchie aux problèmes politiques.
A Yann,
je pense qu'il y a dans une certaine mesure un phénomène d'importation dans les élites de modèles idéologiques nord-américains (c'est le sens de ma critique des gender, gay, racial, colonial, etc. studies) qui ont décalé leur matrice intellectuelle sur des thèmes communautaires. Ce qui est aussi vrai, c'est que la montée de l'individualisme a à la fois engendré un certain narcissisme victimaire et en même temps fragilisé les grandes constructions militantes du mouvement ouvrier. Je pense qu'il s'agit là de phénomènes cumulatifs.
JL
Rédigé par : Julien Landfried | 05 septembre 2007 à 14:34
Une question à Julien Landfried :
vous n'auriez pas l'intention d'accepter de donner des conférences, par hasard ? ;-)
Pierre le Belge de Lille
Rédigé par : Belgo3.0 | 05 septembre 2007 à 15:19
Sur mon blog j'ai salué la parution de l'ouvrage de Julien, qui est à la fois simple, pédagogique, et pertinent. Il serait aussi intéressant de disséquer comment la contestation du communautarisme devient de plus en plus, notamment sur les blogs, suspecte de représenter "les habits neufs" du racisme ordinaire, voire du "fascisme républicain". C'est pourquoi j'ai décidé pour ma part, d'en rire, de tenter dans démonter les absurdités (notamment l'affaire Tintin au Congo est révélatrice) par l'absurde, l'ironie, le 2nd degré. Car il y a tant de bien pensance réunie actuellement dans les têtes, que l'on doit sans cesse se disculper ou rassurer son lecteur, et bien affirmer qu'on n'a pas d'idées "malsaines" ou "mal intentionnées", à l'égard de telle ou telle "communauté". Mais il est frappant de voir comme tenir des propos "distanciés" par rapport à la colonisation peut sur les blogs vous faire passer pour un fieffé salopard. Un lecteur à qui je citais Franz Fanon, (cité dans le dernier ouvrage de Bruckner) m'a rétorqué que mon cynisme lui donnait envie de vômir. Simplement parce que le militant caribéen indépendantiste tiers mondistes, rejetait avec force et conviction toute idée de repentance pour l'esclavage passé. Aujourd'hui, citez des hommes de bons sens, et vous passez -auprès de certains, la plupart vous soutiennent- pour un immonde facho raciste...
Rédigé par : Môssieur Resse | 05 septembre 2007 à 16:55
A Pierre,
J'ai déjà donné plusieurs conférences sur le livre (cf : http://www.communautarisme.net/contre/Agenda-et-medias_r2.html) et, dans la mesure de mes disponibilités et du cadre de la conférence (thème, organisateur), voici mes coordonnées : http://www.communautarisme.net/contre/Contacter-Julien-Landfried_r6.html
Cordialement,
JL
Rédigé par : Julien Landfried | 05 septembre 2007 à 17:05
Le FN un parti républicain ?? Quand les poules auront des dents alors !
Les thèses du FN, le fonctionnement, les valeurs de ce parti n'ont rien de républicain.
Si ce parti devient républicain il aura revu sa charte de fond en comble, changer tous ses cadres et dirigeants et au bout du processus changer de nom !
Non voyons , il faut être réaliste : Soral est instrumentalisé par le FN, c'est un peu le faire-valoir, la vitrine "républicaine" d'un parti qui reste extrémiste en profondeur.
Rédigé par : toto | 05 septembre 2007 à 18:36
Qui se ressemblent s'assemblent ! Les extrémismes se reemblent, donc ils s'assemblent. L'extrême-gauche et l'extrême-droite ont des points communs, c'est la jonction rouge-brune, cette alliance a déjà fait ses preuves.
Rédigé par : toto | 05 septembre 2007 à 18:47
@toto
Le FN ne serait pas le premier parti extrémiste à changer avec le temps, son électorat est populaire et s'il veut survivre face à Sarko il lui faudra changer ou disparaitre.
Le PS est bien devenu un parti libéral, le RPR puis l'UMP n'ont plus rien de Gaulliste et les communistes et bien... ils sont mort. Les partis vivent en fonction de leurs adhérants et de leurs électeurs si ces dernier changent le parti se transforme comme tout organisation humaine. Les socialiste d'il y a trente ans seraient bien en peine de reconnaître le PS aujourd'hui, c'est bien l'arrivé massive d'un électorat petit bourgeois et bien pensant qui à transformé se parti.
Enfin de toute façon qui vivra verra, la disparition de l'extrémisme au FN ne serait pas pour me déplaire et je ne cracherais pas dessus si cela arrivait.
Rédigé par : yann | 05 septembre 2007 à 18:59
yann
>"Le FN ne serait pas le premier parti extrémiste à changer avec le temps, son électorat est populaire et s'il veut survivre face à Sarko il lui faudra changer ou disparaitre."
Moi je crois surtout que le FN n'a qu'à attendre que l'électorat populaire qui s'est tourné vers sarko en 2007 après s'être tourné vers le FN en 2002 se retourne vers lui en 2012 lorsque ledit électorat aura réalisé qu'il s'est fait gruger par notre hyperprésident surtout hyper-agité qu'hyper-actif.
Perso je ne le souhaite pas, même si je n'ai pas voté pour Sarkozy.
Mais que ce soit clair, si le FN devait un jour disparaitre moi non je ne cracherais pas dessus.
Rédigé par : toto | 05 septembre 2007 à 19:24
Môssieur Resse,
La plus part de mes textes sont des cris du coeur sans idéologie particulière. L'interview de Julien Landfried par la Revue Républicaine se rapprochait tellement de mon idée que le communautarisme n'est que la forme la plus pernicieuse du racisme... que je l'ai publiée telle quelle !
Habitué de ce genre de prise de position anti-communautaristes ou en tous cas anti-idées reçues, je suis donc rôdé aux réponses manichéennes, amalgamée ou au premier degré de ceux qui, ne pensant pas, se contentent de déglutir la pensée unique médiatique.
Tout cela pour dire que, les médias étant le baromètre des états-majors politiques:
Je leur offre la priorité dans la responsabilité de la «mode communautariste» ! Pourquoi ?
Parce que si la presse pense peu, c’est quand même déjà beaucoup mieux que les directions des partis qui eux sont en hibernation. Non, correction, ça c’est beaucoup trop flatteur… plutôt en période de glaciation.
C’est donc sur les médias que doivent porter tous les efforts républicains, ou sur des opération médiatiques spectaculaire à imaginer…. Ou bien ?
Rédigé par : Ozenfant | 05 septembre 2007 à 20:02
pourquoi, les partis politiques ne se couleraient pas dans le moule des affaires présentes sans pouvoir avoir une action réelle sur celles ci ?(ils donnent peut etre l'illusion d'infléchir les choses , mais, c'est peut etre du vent ?)
pourquoi ne seriant 'ils pas simplement les gardiens de l'ordre publique ?(les gardes chiourmes des" affaires "?)
Rédigé par : un chouka | 05 septembre 2007 à 20:03
Si combattre résolument et frontalement le FN, c'est faire preuve d'étroitesse d'esprit ou de sectarisme, eh bien j'assume, même s'il arrive à Marine le Pen (et même à son père!) de dire parfois des choses sensées, de bon sens.
Si on pousse ce raisonnement jusqu'au bout, Hitler aussi tenait des tas de propos de "bon sens" et il aurait fallu adhérer au NSDAP pour "le changer de l'intérieur"? Désolé, on y adhérait par conviction ou sous la contrainte (parce que c'était ça ou perdre son emploi), ou après des années de bourrage de crâne. Pas pour en faire un parti progressiste, humaniste et tout et tout.
Rédigé par : Benjamin | 05 septembre 2007 à 20:04
Hitler disait effectivement plein de trucs de bon sens. Ce type était plein de bon sens populaire ! Voilà où mène le bon sens quand il est érigé en politique !
Le "bon sens" près de chez vous ... tu parles !
Rédigé par : toto | 05 septembre 2007 à 20:11
@Benjamin et @toto
Arrêtez de vous enflammer, personne ne vote FN ici, on constate juste qu'il est tout à fait possible que ce parti mute. Pour votre gouverne beaucoup de nos dirigeant si propre sur eux à l'heure actuelle furent membre de groupe sulfureux, des type comme Devedjian ou Madelain faisaient parti de l'extrême droite dans leur jeunesse, il parait même qu'un certain Cohn bendit fut l'extrême gauche mais j'ai beaucoup de mal à le croire en l'écoutant parler aujourd'hui.
Les gens change et les partis politiques aussi, rien ne prouve que le FN continuera son extrémisme, par ailleurs Sarko a à mon sens été beaucoup plus loin que le FN dans certains de ses discours alors qui est extrémiste?
Il faut regarder concrètement ce que disent les gens avant de les juger, on est dans une époque ou personne n'écoute plus, ne mesure plus, on juge à l'emporte pièce. Si certains au FN veulent changer le parti alors attendons et jugeons sur le programme et les discours prononcés, ne faisons pas comme les biens pensant pour qui protectionnisme = fermeture = raciste. A chaque fois que je parle de protectionnisme au lieu de m'expliquer en quoi j'aurais tord, on me dit t'est un xénophobe, un type du FN, un gros facho, de la même manière que je n'aime pas être juger de la sorte j'accorderais aux gens du FN et à Alain Soral le bénéfice du doute et vous devriez en faire autant.
Rédigé par : yann | 05 septembre 2007 à 20:42
yann
Attention , je ne pensais pas au protectionnisme dans ma diatride anti-FN!
Le fond de commerce du FN est connu et archi-connu. Il s'agit d'un parti raciste, xénophobe, antidémocratique donc antirépublicain. Faut-il faire un dessin ?
Qui plus est yann si tu veux trouver dans le FN un parti anti-libéral, protectionniste tu risques fort d'être déçu Le FN prône le contraire, il prône une politique pro-libérale par la suppression de l'impôt, des droits de succession ou encore de l'ISF (tiens comme un certain agité) . FN = anti-libéralisme = contre-sens!
Par contre oui le FN est antisémite, anti-atlantiste et anti-américain. Et là Alain Soral est dans son élément!
Rédigé par : toto | 05 septembre 2007 à 21:09
Bien d'accord avec Benjamin et Ozenfant : il faut gratter et vraiment le vouloir pour trouver de l'anti-communautarisme au FN :
homophobe, macho, antisémite... Au FN, ils n'ont pas seulement l'impression de l'être, ils le sont vraiment !
Pas tous ? Peut-être. Je ne sais pas où se range Marine Le Pen, ce que je sais c'est que les homophobes, machos &Co auront toujours besoin d'un parti où déverser leur haine entre potes.
Le FN, c'est le communautarisme des Français "de souche".
Rédigé par : Boréale | 05 septembre 2007 à 21:46
Une fois de plus, il ne faut pas tout confondre.
Je ne suis pas contre le F.N. (et l'extrême gauche communautariste) par principe !
Je suis contre leurs prises de positions ANTI-tout, (et comme le dit Boréale de communautarisme de "Français de souche, style à mort l'arbitre").
Par contre, il y a des tas de positions de JM Le Pen qui me semblent sensées comme la suppression de la double nationalité et des organismes d'aide aux immigrés clandestins (Organismes d'aide à bafouer les lois de la République, on croit rêver !).
Si Marine Le Pen exprimait clairement le changement de cap du F.N. en venant se placer entre Nicolas Dupont Aignan et De Villiers (en virant Golnisch et Maigret par exemple, en s'arrimant à une économie protectionniste modérée, en laissant les homosexuels hors du débat politique, etc.)... alors les choses seraient différentes et le FN aurait alors intérêt, me semble t'il, à changer de nom.
Rédigé par : Ozenfant | 06 septembre 2007 à 08:51
Yann, quoiqu'avec des types comme Devedjan on constate régulièrement des "rechutes" très inquiétantes, effectivement "ils ont changé".
Mais justement ils ne sont devenus "fréquentables" que parce qu'ils ont quitté leur sphère glauque et puante pour se réinsérer d'eux mêmes dans le giron de la "droite républicaine"... aussi parce que comme ils voulaient faire carrière en politique et qu'ils étaient intelligents, ils ont compris où il fallait se diriger pour avoir une chance.
_________
Seulement au temps où les Devedjan, Madelin, Longuet, etc. sévissaient dans les rangs d'Occident, combien de jeunes cons moins outillés intellectuellement ont été contaminés par ces "intellectuels" de l'époque, et eux, ne sont pas sortis de la peste brune? Ce sont des gens très propres sur eux, très intelligents, qui ont poussé Maxime Brunerie à tenter d'assassiner Chirac, qui ont donc failli tuer quelqu'un et qui de toute manière ont détruit la vie de ce pauvre c... en en faisant un criminel (et ensuite personne ne s'est solidarisé... dans ces milieux les losers c'est mal vu!)
Cela vaut d'ailleurs dans l'autre sens. Qui se souvient que Glucksmann était un maoïste très actif qui sabotait méthodiquement les cours de la fac de Vincennes, la seule ouverte aux non titulaires du bac - en gros des travailleurs qui y allaient sur leurs loisirs -, qu'il en a fait un foutoir monstre, poussant de "jeunes cons" à abandonner les études pour "se mettre au service de la classe ouvrière dans les usines" (tout en gardant, lui, son poste et son salaire de maître assistant), et a ainsi contribué à ruiner l'avenir de dizaines, voire de centaines de jeunes de l'époque? Maintenant c'est ce type qui combat "l'hydre de gauche" au nom de la "philosophie!
Je persiste, je signe: des partis extrémistes puants, ça se combat frontalement. Je parle évidemment des organismes, des dirigeants et de leurs "penseurs". Pas des "égarés", souvent d'ailleurs par désespérance parce que la République n'a pas su écouter leur détresse.
Mais puisqu'on était parti de Soral, c'est tout sauf un con. Il n'est donc pas "instrumentalisé", il s'est positionné de lui-même, et très cyniquement, sur une part de marché disponible.
Rédigé par : Benjamin | 06 septembre 2007 à 10:55
Bonjour,
Comme beaucoup de commentateurs ici, je pense que le FN pire (!) que d'autres est un parti communautariste. Inutile d'y revenir. Disons qu'il s'agissait d'une digression mal maîtrisée...
Concernant les propos initiaux de Malakine, j'accepte et je partage la dénonciation des positions victimaires faites à la Gauche en général et à sa candidate au second tour notemment.
Mais par contre suffit-il que Sarkozy ait rompu avec la repentance chiraquienne pour le dédouaner (et dédouaner la droite dans son ensemble ?) des mêmes errements ?
Ne profite-t-il pas tous les jours du moindre fait divers pour s'afficher aux côtés des victimes ?
Là aussi, espérons que les Français se lasseront sinon nous sommes partis pour voir perdurer un débat politique bien miévre.
[SARKOZY présentait récemment « la confrontation entre islam et Occident » comme « le premier défi mondial » à relever. Comme BUSH, Sarkozy a repris à son compte la thèse belliqueuse du « choc des civilisations »].
Sarkozy ne fait-il pas de la religion le critère de lecture du monde ?
N'est-ce pas faire la part belle à une vision communautariste du monde en rupture avec la conception universaliste de la politique étrangère de toujours de la France ?
Il faut certes que la Gauche et le parti socialiste en particulier se méfient de la contre-productivité des revendications catégorielles mal insérées dans un discours politique cohérent. Néanmoins l'universalisme, la laîcité y restent des valeurs fondatrices alors que l'on voit même à travers l'hyper agitation tout azimuth de l'actuel Président qu'il n'hésitera pas à s'en éloigner s'il sent que le sujet est "porteur" ... à moins que ce ne soit pas conviction personelle .
PMF
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 06 septembre 2007 à 10:58
Les amis,
Peut-être devrions nous attendre la rentrée politique du FN et en particulier de Marine Le Pen pour deviser sur l'évolution du mouvement. Néanmoins je pense que la place à prendre ne se situe pas entre Dupont Aignan et De villiers, mais plutôt entre le PC et la LCR, avec un discours totalement réactualisé en direction des classes populaires.
@ Boréale et Ozenfant
L'expression "communautarisme des français de souche" est d'une totale stupidité. La formule semble un bon mot, mais elle ne recouvre strictement aucune réalité ni dans le champ intellectuel ni dans le champ politique.
Pour reprendre ce que dis Oz, il faut effectivement mettre toutes les différences identitaires hors du débat politique. TOUTES ! le genre, l'orientation sexuelle, les origines géographiques, l'ethnie, la langue, la religion, l'âge, toutes ! Seules les idées doivent être prises en compte.
Et affirmer cela ce n'est pas vouloir défendre une prétendue communauté des gens qui ne se sentent aucune différence discriminante, la communauté des français de souche, blanc, laïcs, hétérosexuels ... ou une volonté de dénier le droit d'être à toutes ces différences.
Rédigé par : Malakine | 06 septembre 2007 à 11:07
Devedjan, Madelin, Longuet ... : faisaient partie du groupe "Occident" ds les années 60 !
Et à gauche, combien étaient maoiste ? Et d'ailleurs qui n'étaient pas maoiste à une époque où le maoisme était à la mode ?
Et Jospin alors ? N'était-il pas trotskiste ?
Rédigé par : toto | 06 septembre 2007 à 11:08
Malakine :
>"L'expression "communautarisme des français de souche" est d'une totale stupidité"
Donc le FN est un parti stupide ! CQFD!
Rédigé par : toto | 06 septembre 2007 à 11:10
La question est pourquoi des communautés qui se renforcent ? C'est sans doute un atavisme humain qui se développe dans le contexte des sociétés de consommation.
On voit bien dans tout ça un effort colossal, quitte à nier des données historiques, pour se construire une origine et une identité mythiques( origines religieuses ou culturelles ). L'illusion repose sur l'impression que nous avons une identité alors que nous en avons de multiples( affiliation selon le travail, études, langage, sexe, nationalité...).
Rédigé par : olaf | 06 septembre 2007 à 11:34
Malakine,
Je fais volontiers mon mea culpa "Communautarisme de Français de souche" est plus un bon mot qu'une réalité... pour le moment.
Et je suis d'accord que TOUS les communautarismes sont discriminatoires... surtout pour quelqu'un qui a dans sa famille, a à peu près toutes les origines ethniques (Africaine, Moyen orientales, Germanique, et Latines... dommage de ne pas avoir d'Asiatiques.... désolé !!!). Quand au cul et à la religion, (j'ai aussi des homos, des bi-sexuels, des athées et des crédules dans ma famille proche et très proche... cela ne m'a jamais posé le moindre problème.... mais cela fait partie de la sphère privée!).
Rédigé par : Ozenfant | 06 septembre 2007 à 11:35
On connaît par coeur le discours victimaire de certains types de population.
Pourquoi, les Chinois, les Indous se démerdent t’ils pour gagner leur vie sans demander à l’état de les prendre en charge ?
J’ai pris en 2005, un jeune apprenti de famille mixte, que sa tante m’avait recommandé.
Poli, pontuel, travailleur, attentif, tout pour faire un bon cuisinier, sauf qu’ils ne voulait pas toucher aux lardons ou à toute forme de charcuterie. Sa tante à eu beau lui expliquer qu’il s’excluait lui-même… too bad !
On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre n’est pas une maxime comprise de tous !
Rédigé par : Ozenfant | 06 septembre 2007 à 12:00
oui, la société c'est du vent ,c'est comme ça arrange,comme on veut ,et chacun pour sa poche :-D
Rédigé par : un chouka | 06 septembre 2007 à 12:07
@Olaf, le 13 ème à paris est un bon exemple de communautarisme et le quartier de Belleville est en passe de le devenir, beaucoup de boutiques chinoises ou vietnamienne.
Je pense, mais peut-être je me trompe, que c'est une sorte de refuge où l'on se sent protégé, à l'abri des discriminations.
Autre sujet: je connais un militant FN homo et qui s'affiche tel et se sent à l'aise dans son parti!
Rédigé par : Philippe | 06 septembre 2007 à 12:19
Je veux bien admettre que ma phrase : "Le FN, c'est le communautarisme des Français "de souche"." soit un peu lapidaire. L'électorat du FN est très hétéroclite, et j'ai le tort d'englober la chair à partir du noyau.
Ceci dit, tu écris :"il faut effectivement mettre toutes les différences identitaires hors du débat politique. TOUTES ! le genre, l'orientation sexuelle, les origines géographiques, l'ethnie, la langue, la religion, l'âge, toutes ! "
Soit, j'applaudis, mais ça ne se décrète pas. Il FAUDRAIT effectivement que personne ne vienne "polluer" le débat politique avec des différences identitaires... mais certains les brandissent, qu'on le veuille ou non, et le FN est à ma connaissance le seul parti en France à être construit sur des revendications identitaires.
Que son discours se soit adouci, que son électorat ne soit pas forcément fana de ce socle identitaire, soit, et en effet ma phrase avait le tort de généraliser. Mais dire qu'elle est stupide, c'est choisir l'aveuglement à coups de "Il faut".
Rédigé par : Boréale | 06 septembre 2007 à 13:47
@ Boréale
Le seul propos de nature communauratiste en faveur du français de souche dont je peux me souvenir, est venu de George Freche lorsqu'il s'était plains qu'il y avait trop de Black dans l'équipe de France de foot. Je n'ai pas souvenir de propos similaire dans la bouche du FN ou de quelconque autre homme politique. Je maintiens que cette accusation de "communautarisme blanc" est sans contenu et sans fondement. A moins que tu illustres. Quels sont les revendications identitaires dont tu parles ?
Et vraiment je n'aime pas du tout cette notion, car elle légitime tous les discours communautaristes fondés sur la ségrégation et la discrimination dont ils serait victime.
Comment ça le refus de la logique identitaire ne se décrète pas ? Il suffit simplement de dire non (ou merde) à toutes les revendications de ce type. J'étais pour ma part contre la parité à l'époque comme je suis contre le mariage homosexuel, contre le conseil du culte musulman, contre les discours sur la "diversité", la discrimination positive sur une base ethnique, contre les télé-ghettos qu'on trouve sur le cable ...
Rédigé par : Malakine | 06 septembre 2007 à 14:41
Philippe,
Les asiatiques sont moins dans la victimisation et dans la recherche de sources originelles, possiblement parce qu'ils sont présents de fraîche date en france. D'autre part, il y a des systèmes d'aides et d'emprunts financiers qui leurs sont propres, comme les libanais. Ils ont aussi une forme d'attrait pour le capitalisme ou la démocratie et savent que leurs relations économiques et sociales passent par des concessions, même si l'exemple d'oz montre la difficulté parfois. Ils n'en restent pas moins attachés à leur culture, voire superstitions, qu'ils mettent en retrait pour s'adapter.
boréale,
Mon com ci-dessus
( http://horizons.typepad.fr/accueil/2007/09/le-communautari.html#comment-81792879 était une tentative de dire la même chose, soit d'essayer d'envisager ce qui se passe plutôt qu'énoncer des mots d'ordre triviaux du genre "c'est pas bien le communautarisme".
Comme dit philippe, le communautarisme comme certaines religions ou sectes, c'est toujours un refuge, donc un rempart contre l'aventure incontournable que constitue toute vie.
Rédigé par : olaf | 06 septembre 2007 à 14:48
Cher Malakine,
Aucun rapport avec le sujet présent.
Je voulais simplement vous signaler un article sur Agoravox http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=28497 à propos du projet d' Union Méditerranéenne qui avait fait l' objet d' un post le 18/07.
Rédigé par : Erick | 06 septembre 2007 à 16:47
En parlant de communautarisme saviez vous qu'une personne ayant un nom à consonance étrangère à plus de chance d'entrer chez Loréale, c'est ce qu'a déclaré le président de cette entreprise, il aime la discrimination à l'embauche mais inversé:
http://www.respectmag.fr/spip.php?article329
(au fait la source vient apparemment d'un magasine trés communautariste)
Rédigé par : yann | 06 septembre 2007 à 17:43
En parlant de communautarisme saviez vous qu'une personne ayant un nom à consonance étrangère à plus de chance d'entrer chez Loréale, c'est ce qu'a déclaré le président de cette entreprise, il aime la discrimination à l'embauche mais inversé:
http://www.respectmag.fr/spip.php?article329
(au fait la source vient apparemment d'un magasine trés communautariste)
Rédigé par : yann | 06 septembre 2007 à 17:44
Où sont passés les posts du 6 septembre ?
Rédigé par : Ozenfant | 06 septembre 2007 à 19:17