Mes analyses des résultats et des sondages sorti des urnes m’avait amener à considérer que le deuxième tour restait ouvert. Sur le papier, Ségolène Royal pouvait encore gagner. Sa première semaine de campagne d’entre deux tours semblait installer une dynamique à son avantage, mais celle qui s’achève, qui a été un concentré de ségolisme et de ségolénades, l’a fait perdre des points à la fois dans l’électorat centriste et celui des milieux populaires.
Aujourd’hui, les jeux sont faits. Sarkozy sera élu dimanche, et largement élu. La question qui se pose désormais est de savoir avec quel score elle sera battue, et s’il est vraiment de l’intérêt de l'électorat de gauche de voler à son secours pour lui éviter une défaite cinglante. Veut-on Ségolène Royal comme leader de l’opposition pendant cinq ans ou a-t-on envie de passer à outre chose ?
La dynamique anti-bonapartiste s’est perdue dans une rhétorique antipolitique.
Le rapprochement de Ségolène Royal avec François Bayrou lors de la première semaine de campagne avait été plutôt habilement mené. Comme je le soulignais lundi, un front anti-Sarkozy se dessinait autour des valeurs du parlementarisme, du pluralisme et d’une gouvernance mesurée.
Malheureusement, Ségolène a jeté le bébé avec l’eau du bain. Quant il fallait dénoncer les excès du Sarkozysme et les risques d’une gouvernance autoritaire, Ségolène Royal est allée jusqu’à rejeter l’idée même de la volonté en politique et le principe même de toute réformes. Sa prestation lors du débat a fait carrément disparaître l’Etat du paysage institutionnel. Ses propositions s’appuyaient, soit sur les régions (que l’Etat ne maîtrise pas), soit sur les partenaires sociaux, soit encore sur l’Europe tout en préférant généralement en rester au stade de l'incantation et se garder de toute promesse ou de tout engagement concret et chiffré.
Personne ne peut être contre le principe du dialogue social, mais la structure de notre syndicalisme et nos valeurs ne permettent pas d’escompter une gestion consensuelle à l’allemande ou à la scandinave. Si la CGT et le MEDEF s’étaient illustrés dans le passé par leur souci de l’intérêt général, cela se saurait ! S’en remettre en tout sujet aux négociations syndicales c’est condamner le pays à l’immobilisme, aux grèves à répétition et au déclin. Dans la République Française, la politique se produit au sein de l’Etat. C’est l’Etat qui est dépositaire de l’Intérêt général, pas la société civile et ses représentants autoproclamés, aussi peu éclairé que soucieux de compromis sociaux.
Ségolène Royal s’inscrit dans la lignée de Jacques Delors. Elle en fût d’ailleurs l’un de ses principaux soutiens à travers le club témoin, quand il était le favori de l’élection présidentielle de 1995. Souvenons nous tout de même que ce a fait renoncer Jacques Delors en décembre 1994, c’était son absence de soutien dans le monde syndical et la conviction qu’il avait acquise que ce mode de gouvernement, celle sociale démocratie à la mode nordique, était inopérante en France.
Un concentré de ségolisme et de ségolénades.
Alors qu’elle commençait à atteindre péniblement la stature présidentielle après son débat avec Bayrou, la dernière semaine a été un désastre, propre à dégoûter n’importe quel électeur républicain, attaché à la laïcité, au débat d’idées et à la volonté en politique.
Son féminisme qui commence vraiment à devenir fatiguant
Lors du meeting de Charlety, elle a d’abords remis un féminisme guerrier au cœur de son discours, en se présentant comme la présidente des mères célibataires, ces femmes « abandonnées par leur homme », « qui ont le courage d’élever leur enfants seules ». Il y a sûrement mieux pour faire l’apologie de la paix civile que de vouloir allumer une guerre des sexes. Il y a meilleure défense de la famille que de faire l’apologie des familles détruites par les séparations, d’ailleurs presque toujours demandés par les femmes, auxquelles la Justice, aux mains des femmes, donnent toujours tous les droits. Le féminisme, lorsqu’il vise à l’égalité des droit, très bien. Mais lorsqu’il vise à évacuer l’homme pour donner en tout domaine l’intégralité du pouvoir aux femmes, il devient une idéologie de haine profondément destructrice. Ce féminisme obsessionnel là n’a rien à faire dans la bouche d’une candidate à la présidente de la république !
Son insupportable style de télévangéliste
A Charlety, puis de nouveau à Lille hier, elle a également repris ses habits de prédicatrice, fonctionnant à l’empathie, à l’amour et au prêche. Tout le monde garde en mémoire son envolée finale sur la « France souriante » qui s’est conclu par ce fameux « Prenez vous par la main, Aimez vous les uns les autres ». Sur le coup, j’ai éclaté de rire en me disant qu’elle avait du culot. Trois jours après, ça ne passe toujours pas. Est-ce qu’on attends vraiment d’un Président de la République qu’il se transforme en curé pour nous dire le bien et le mal et nous appeler à l’amour ?
Un florilège de Ségolénades
Enfin, la fin de la semaine a été un florilège de Ségolénades. Il y eut d’abords ses erreurs grossières : l’affirmation péremptoire que seulement 17% de l’électricité française était d’origine nucléaire, que les Finlandais disposaient de leur propre prototype (alors qu’il a été vendu par la France et qu’il s’agit d’un produit industriel), le fait que l’Etat pouvait réduire les effectifs dans la fonction publique territoriale.
Il y eut aussi ses délires si caractéristiques de sa capacité à s’affranchir de toute rationalité : Sa volonté (réaffirmée ce matin) que toutes les femmes se fassent raccompagner par des agents de sécurité à leur domicile, ou son choix d’un sujet qui faisait consensus, la scolarisation des handicapés, pour marquer son différent majeur et attaquer Sarkozy sur son bilan. Bienvenue dans le degré zéro de la pensée politique !
Et ce matin sur RTL, elle annonce des émeutes urbaines en réaction à l’élection de Sarkozy et n’hésite pas à affirmer que c’est elle ou le chaos ! Elle aurait voulu instrumentaliser la violence des banlieues et encourager quelques nuits d’incendie de voitures dans les quartiers, qu’elle ne s’y serait pas prise autrement ! A ce niveau, on se demande si c'est de la bêtise ou de l'irresponsabilité !
Une perspective de recomposition politique qui tourne le dos au peuple.
Autant, comme la recherche d’alliance avec les centristes autour de valeurs communes sur les questions de gouvernance était une bonne chose contre les excès du pouvoir personnel et l’autoritarisme de Sarkozy, autant comme les contours de la majorité qu’elle a dessiné cette semaine devient un véritable repoussoir.
Les choses sont désormais claires. Elle veut gouverner avec Bayrou. Son futur premier ministre s’appellera Strauss Kahn. Son modèle c’est Jacques Delors, l’homme du marché unique, du droit français composé à 80 % issus de directives communautaires, de la technocratie bruxelloise toute puissante, l’apôtre du libre échange, dont son premier disciple, Pascal Lamy, est actuellement à la tête de l’OMC … Enthousiasmant !!
Je l’avais indiqué avant le débat. Emmnuel Todd a dit la même chose dans un article paru dans le nouvel obs. Ségolène Royal avait le choix entre s’adresser à l’électorat populaire qui, au premier tour, a encore assez bien résisté aux sirènes du Sarkozysme, et à l’électorat centriste, des classes moyennes et intellectuelles et de la petite bourgeoisie catholique de province. Elle a choisi. Le peuple ne fait pas partie de ses préoccupations.
D’ailleurs, si l’on met de coté le féminisme et la peur que suscite Sarkozy, qu’est ce qui dans son discours ou son programme est vraiment de gauche ? C’est de gauche, la négociation sociale qui donne la moitié du pouvoir au Medef ? C’est de gauche, la sécurité sociale professionnelle qui vise à permettre aux salariés de changer d’emploi « sans drame » ? C’est de gauche l’acceptation de la désindustrialisation et la promotion de l’économie de la connaissance ? C’est de gauche « la France d’entrepreneur » ? C’est à la fois de gauche, de droite et du centre. C’est la pensée commune de la technocratie française. C’est cette « deuxième gauche » qui se caractérise par son renoncement à transformer la société, qui déteste l'Etat et la Nation et qui se soumet avec enthousiasme à la sacro-sainte modernité.
Sarkozy a eu le mérite de sortir du discours des élites de Neuilly et d’aller à la rencontre du peuple. Il a parlé à cette France qui ne supporte plus le « droit à la différence » des populations immigrées, qui n’en peut plus de vivre sous la menaces des délocalisations, que l’assistanat révulse, qui enrage de voir le pouvoir politique impuissant, face à l’Europe, aux lobbies et aux corporatismes. Il a eu raison et ça a payé.
Le Sarkozysme a scellé une nouvelle alliance entre les milieux populaires et les hyperélites pour conduire des réformes essentiellement en faveur de ses derniers. A l’épreuve du pouvoir, cette alliance peut vite exploser, mais elle peut aussi durer.
Face à cette nouvelle droite, la France aura besoin d’une vraie gauche, qui sache à son tour parler à l’électorat populaire pour proposer, elle aussi, une voie de transformation sociale en faveur d’une société plus égalitaire, plus fraternelle, plus souveraine, libérée du diktat de la finance apatride et mondialisée comme de la bien pensance de la technocratie d’Etat et des baronnies locales.
Cette gauche là, ce n’est pas Ségolène Royal qui l’incarnera. Elle en est l’antithèse. Ce n’est pas en la propulsant au pouvoir, ou pire, en l’installant à la tête de l’opposition que le Sarkozysme pourra être combattu dans ses aspects les plus nocifs. L’opposition à Sarkozy, mérite mieux qu’une gauche politiquement consensuelle, démagogiquement participative, totalitairement maternante, moralement conservatrice, hystériquement chrétienne et animée par un féminisme guerrier et revanchard. Ségolène Royal à la tête de la gauche, c’est 10 ans de Sarkozysme !
Le verdict du corps électoral de dimanche sera sans appel. Il sanctionnera une campagne inconsistante qui a été incapable de parler des vrais problèmes et d’apporter des réponses à l’angoisse du Pays. Avec un peu de chance, les leaders socialistes sortiront les couteaux dès la soirée électorale, et nous débarrasseront rapidement de Ségolène Royal, de son ségolisme et de ses ségolénades. Avec un peu de chance, le parti socialiste pourra présenter aux législatives un visage présentable pour commencer à offrir une véritable opposition à Sarkozy, ou mieux, déjà une proposition d’alternance.
Dimanche rien n’est fini. Tout commence.
Malakine,
Mea culpa, je sollicite humblement votre pardon.
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 07 mai 2007 à 11:53
Le score de l'UDF était une bulle crée par les médias et une adhésion à la personnalité sympathique de François Bayrou sur un positionnement intenable (Ni eux, ni eux: moi).
Cependant, au vu de la majorité de son camp qui a rallié l'UMP comme un seul homme. Au vu de ses déclarations redevenues Sarkozystes. Il est fort à parier qu'il reviendra dans le giron de la Droite. Pour en avoir parler à certains bayrouistes de la derniére heure qui ont voté Royal, il n'a plus grand chose à espérere le béarnais.
Je m'engage ici à prévoir un score d'entre 5 et 10% pour l'UDF/MD aux législatives!
Rédigé par : Chevillette | 07 mai 2007 à 12:41
@ Aiolive
Nous devrions savoir après les législatives, écrivez-vous, si nos craintes relatives à l'autoritarisme, à la violence et au déséquilibre mental de Nicolas Sarkozy étaient fondées ; il est possible en effet que parvenu au sommet du pouvoir, notre président libère son agressivité et son égocentrisme forcenés mais on ne peut pas non plus écarter l'hypothèse que cette part de sa personnalité reste longtemps, très longtemps dissimulée …
D'abord, son intelligence remarquable fait de lui un dissimulateur exceptionnel . S'il est vrai, comme le dit Freud, que les pervers finissent toujours mal, on ne peut dire à quelle échéance et des impostures peuvent durer très longtemps quand elles sont le fait d'habiles manipulateurs . Chez Molière, sans l'intervention d'un roi "ennemi de la fraude" qui assure, tel un "deus ex machina" un dénouement heureux de convention, Tartuffe, le dévot manipulateur triompherait sans vergogne . Comme il l'a fait dans son débat face à Ségolène Royal, notre nouveau président, celui de "tous les français", s'efforcera de prouver à ses opposants que leurs craintes n'étaient pas fondées : il continuera de leur donner une belle image de calme et de maîtrise de soi . La dangerosité du manipulateur tient aussi à sa capacité de séduire ses adversaires et à leur montrer patte blanche : le loup des contes avale de la craie pour dissimuler sa grosse voix aussi longtemps que nécessaire …
Ensuite, dans l'introduction de son livre "Ces fous qui nous gouvernent", Pascal de Sutter distingue le "marketing politique" qui repose sur "un jeu des apparences, un remodelage, voire une manipulation de l'image" et "la psychologie politique, travail sur la réalité, sur l'envers du décor", née aux USA où fut créé par Jerrold Post, au début des années 70, le premier "Centre d'analyse de la personnalité et du comportement politique" pour la CIA . Quand Nicolas Sarkozy assure avoir changé et qu'il répudie sa phase brutale, un tel exemple de marketing politique et de remodelage de son image nous autorise à prévoir qu'il continuera à nous offrir de lui une image rassurante .
D'autre part, ses conseillers de psychologie politique qui travaillent dans la discrétion que requiert leur métier mal connu, ces "key leaders profilers" sont susceptibles d'exploiter ses capacités manipulatrices, paranoïaques et son égo surdimensionné de façon à ce qu'il réponde au mieux aux attentes de son électorat et à ce qu'il décrédibilise les critiques de ses opposants… Gageons que les journalistes politiques l'y aideront !
2 @ Aiolive et @ Gilbert Sorbier
Merci de fournir un matériau précieux pour l'analyse de l'argumentation de François Bayrou et de ses partisans dans vos propos envers les électeurs de Royal du premier tour…
3 @ Gilbert Sorbier
Vous critiquez volontiers les intellectuels et les idéologues . Je ne sais si mon chevènementisme assumé fait de moi une "idéologue" au sens où vous l'entendez mais je me reconnais volontiers en tant qu'"intellectuelle" dans la mesure où ce terme implique la primauté d'une distance critique par rapport à un ressenti libéré à l'état brut .
Je me fais une loi de ne répondre à un contradicteur qu'après réflexion même si cette exigence n'est guère adaptée au rythme des échanges entre internautes : c'est selon moi l'honneur des "intellectuels" que d'essayer d'exprimer une pensée accomplie .
Permettez-moi, enfin, de vous demander si les mots par lesquels vous critiquez ceux qui n'ont pas voté Bayrou au premier tour respectent leur liberté de vote démocratique et républicaine .
Rédigé par : Ilysa | 07 mai 2007 à 13:36
@ PMF
Quelques précisions car je crois que votre post s'adresse en partie à moi
- je ne suis pas ni-ni mais de gauche, plus précisément à gauche du PS; mon "angle de vue" est celui de quelqu’un qui attend désespérément que la gauche anti-libérale, qui doit peser au moins 25% de l’électorat, soit dignement représentée
- j'ai voté Bayrou (et je le referais) car c'était pour moi la seule chance d'atteindre mon seul objectif dans cette élection : échapper à Sarkoland
- j'ai voté Royal sans y croire (ni à la candidate, ni à ses chances de l'emporter) au 2e tour pour la même raison
- je n'ai pas attendu cette élection pour considérer le PS comme le fossoyeur de la gauche, et je pense toujours qu'il n'y aura pas d'espoir à gauche tant que ce PS là sera encore vivant ; nous devons au PS Maastricht, Chirac et maintenant Sarkozy… et ce n’est pas grâce à lui que nous avons échappé (pour combien de temps maintenant ?) au TCE
- mon appel à ne pas voter PS ne visait pas les socialistes (tant mieux pour eux s'ils savent encore ce que ça veut dire) mais les anti-sarkozystes, il y a une nuance, non? Je leur demande simplement de faire le choix que le PS refuse de faire : social-démocratie libérale (donc avec Bayrou) ou gauche anti-libérale (dont le seul représentant crédible est pour l'instant Besancenot)
- tant que les conditions ne sont pas réunies pour que ce que j’appelle la « vraie » gauche puisse se développer, je choisirai le moins pire au centre, et pour moi Bayrou vaut mieux que DSK
Mon « désir d’avenir » personnel ne s’accommode pas du PS actuel, et même si cela peut vous surprendre, je voterai aux législatives soit à gauche si on ne me propose pas 15 candidats voués à faire 1%, soit au centre (Bayrou), mais JAMAIS pour ce PS en tout cas pas au premier tour.
Cordialement
Rédigé par : aiolive | 07 mai 2007 à 13:45
La cohérence des propos de Gilbert sont aussi cohérent que son parcours.
Chevènementistes, puis ps encarté à 20 euros comme il se plait à le rappeller, pro Ségo, anti Ségo pro Bayrou, Anti ps...
Un conseil va faire un tour sur la lune.
Rédigé par : chav | 07 mai 2007 à 14:24
Aiolive, Gilbert, etc ...
Mon commentaire s'adressait effectivement à ceux qui pensent que l'autre solution, le vote utile donc, était François BAYROU au premier tour.
Ils confirment souvent que en plus du "ni droite, ni gauche" du candidat des électeurs "Anti Sarko - anti Ségo" ou "anti UMP - anti PS" ont aussi rejoint le candidat du centre.
Ce que je voulais exprimer c'est que pour coaliser ces électeurs, dans un second tour en particulier, et ceux qui, quoique vous en pensiez, continuent à se reconnaître dan le PS ou son(sa) candidat(e) il faut aussi à minima qu'un intérêt réciproque les unissent et mieux encore qu'ils définissent plus clairement leurs convergeances : n'avoir en commun que l'anti sarkosysme ce n'est pas un programme et même si ces partis peuvent gagner quelques élus avec cette stratégie c'est inuffisant pour gouverner.
D'accord, en démocratie chacun est libre de son choix, sans avoir à se justifier et l'on assiste à quelques témoignages surprenants. Mais dès qu'il s'agit de convaincre les autres, même sans donner de leçon, il faut au moins avancer des arguments covaincants donc à minima cohérents.
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 07 mai 2007 à 14:55
@ PMF
Je suis tout à fait d'accord avec vous : l'anti-sarkozysme n'est pas un programme, au mieux un réflexe de survie, et le PS a eu tort de s'imaginer que l'épouvantail Sarko le dispenserait d'être crédible.
J'ai tenté maintes et maintes fois d'argumenter mon choix du vote utile pour Bayrou, je pense que les résultats me donnent raison, mais mes arguments ne sont jamais recevables aux yeux des Royalistes.
Je ne voulais pas de Sarko, ne faisait aucune confiance au PS, et n'avait aucun espoir que mes idées "de gauche" puissent gagner cette élection. Le choix Bayrou était donc bien le seul possible. Les faits ont prouvé que face à Sarko le vote Royal était inutile.
Mais vous ne voulez pas de ma cohérence, comme je ne peux trouver de cohérence au vote Royal. Je persiste à penser que Royal est un épiphénomène médiatique, encouragé par Sarko et les médias, qui a évité au PS d'affronter ses contradictions en les cachant derrière cette icône sondagière.
Si le leader minimo est bien celui que l'on craint, le vote utile pour Royal (id est le vote ne venant pas de ses électeurs convaincus) n'aura fait que faciliter son avènement... et anéantir la gauche de la gauche !
Je pense comme vous que chacun est libre de voter selon son coeur et/ou ses idées; je me suis rendu compte au cours de cette campagne qu'il est aussi difficile de discuter avec un socialiste qu'avec un sarkozyste. A ce titre là, oui, je mets l'UMP et le PS dans le même sac.
Bien à vous
Rédigé par : aiolive | 07 mai 2007 à 15:22
je salue Chav et à Malakine je dis REVOLUTION!
Rédigé par : val | 07 mai 2007 à 15:24
Ma chère Ilysa, vous dîtes:
"Permettez-moi, enfin, de vous demander si les mots par lesquels vous critiquez ceux qui n'ont pas voté Bayrou au premier tour respectent leur liberté de vote démocratique et républicaine."
N'étant qu'un manuel dépourvu de toute idéologie, j'ai du mal à saisir les concepts !
Je dis simplement merci de nous avoir donné SARKOZY, à ceux qui n'ont pas compris qu'à défaut de voter Bayrou... nous aurions le leader minimo.
Ce serait donc antidémocratique de le dire.... encore un tabou de gauche de plus ?
Je ne bénéficie certes pas de la supériorité des "intellectuels" qui "essaient d'exprimer une pensée accomplie."
Et mon raisonnement n'est certes "qu'un ressenti libéré à l'état brut" qui n'implique pas la primauté d'une distance critique.
Mais contrairement à vous, je me suis toujours remis en cause pendant toute ma vie professionnelle, ce qui me permet l'auto critique non partisane de mon parti et donc celle des éléphants. Ils sont peut être socialiste à vos yeux, aux miens ils ne se servent du PS que comme d'un tremplin à leurs ambitions personnelles.
Si ce que je disais était faux, ils mettraient en avant leurs vrais hommes d'états: J.P. Chevènement et Hubert Védrine, voir Valls et Peillon et non leurs baudruches, leurs parangons de mauvaise foi et leurs apparatchiks de tous poils.
Je suis sympathisant de J.P. Chevènement comme vous, j'ai voté Ségolène Royal au 2ème tour, comme vous, et je suis plustôt à la gauche du P.S. ! Mais à l’inverse de vous, je ne voulais pas de Sarkozy président… j’ai donc voté Bayrou au premier tour.
Cela n’impliquait pas que je sois centriste, ni que j’apprécie Bayrou personnellement.
Quand on gère une entreprise, on est obligé d’anticiper les goûts futurs de la clientèle et, comme aux échecs de prévoir quelques coups en avance, sans a priori donc sans idéologie.
Voilà, ma chère Ilysa, une réponse simple d’un pauvre manuel.
Et quand je dis, en parodiant Charlie Hebdo "C'est dur de voter pour des cons"... c'est une boutade !
Il faut comprendre:
Pour nous les socialistes c'est dur de voter pour un parti qui nous représente si mal.
Doprénavant, je mettrais "joke" après chaque phrase !
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 07 mai 2007 à 17:43
Chav, cher camarade,
Je suis allé faire un tour sur la lune, elle était pleine d'idéologie soixante-huitardes attardées, bien rangées en immenses tas qui formaient comme des montagnes.
Il y avait aussi de grands lacs d'idées reçues et de lieux communs, la mer de l'assistanat, l'océan des délinquants chéris...
Au fond, c'est peut-être de là que vient l'expression:
"LES VIEILLES LUNES SOCIALISTES".
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 07 mai 2007 à 18:05
Gilbert à la réflexion vous avez raison la lune n'est pas assez loin, pluton, voir alpha du centaure vous irais bcp mieux.
Si un jour vous répondiez au lieu de manier l'ironie bcp de lecteurs vous en serait reconnaissants.
Rédigé par : chav | 07 mai 2007 à 21:02
Et au fait Gilbert comme je vous l'ai déjà dit je ne suis le camarade de personne depuis la communale, et encore moins le vôtre , tenez le vous pour dit.
Rédigé par : chav | 07 mai 2007 à 21:03
@ Ilysa
Je ne doute pas de l'intelligence et des qualités de dissimulation de notre président... sur l'analyse de sa personnalité comme de ses capacités nous sommes je crois en parfait accord.
Ce qu'il ne pourra pas dissimuler longtemps, c'est la mise en oeuvre de son programme ultra-libéral, qui peut l'amener à se confronter à la rue... premier test de comportement ? Mais son sens stratégique, sa science de la communication et sa maîtrise des médias l'amèneront sans doute à beaucoup mieux préparer ses "réformes" que le bourrin Raffarin ou l'illuminé Villepin, et donc à peut-être éviter la rue...
Quant à ma contribution aux argumentaires, notre ami Chav me reprocherait de ne pas me renouveller : j'ai tenté d'expliquer depuis mon arrivé sur Horizons pourquoi le PS ne pouvait pas et ne méritait pas (selon moi) de gagner cette élection.
En me promenant sur Horizons, j'ai vu d'ailleurs avec soulagement que j'avais la même analyse qu'Emmanuel Todd (interview à Télérama) - qui l'exprime et l'argumente cent fois mieux que le gauchiste passionné que je suis... ;-)
Je respecte les choix de chacun, et n'envisage pas de me fâcher avec mes nombreux amis qui ont voté utile pour Royal.
Sachant qu'ils ne voulaient pas voter PS au départ et que leur objectif était d'écarter Sarko, et considérant l'abattement qui est le mien depuis hier soir, j'avoue l'avoir un peu mauvaise, à chaud. P... c'était poutant simple d'éviter ça !
L'absence de clarification du PS (et donc de sission entre socios-démocrates libéraux et anti-libéraux) reste pour moi le frein majeur qui bloque la rénovation de l'ensemble de la gauche, et empêche l'expression politique d'une grande partie de l'opinion.
Je ne remets pas en cause l'honnêteté et l'engagement des militants socialistes, mais le comportement de la plupart des dirigeants de ce parti. Même le prometteur De Montebourg est rentré dans le rang, démontrant que lui aussi avait plus de gueule que de convictions.
Vu l'image de Fabius et le positionnement (pour rester poli) de DSK, Royal était certainement la moins pire des candidats socialistes; mais il fallait compter sur autre chose que le TSS et le "Ségolénisme": un discours clair, concret, répondant aux inquiétudes de l'électorat.
Je souhaite sincèrement que l'opposition de gauche se reprenne : il ne sera pas possible de s'appuyer sur le PS actuel. Mais on ne parle partout que de recomposition : peut-être va-t-elle enfin se faire ?
Merci en tout cas pour vos réponses
Rédigé par : aiolive | 07 mai 2007 à 21:17
@ Gilbert Sorbier
Vous reconnaissez que votre raisonnement est "un ressenti libéré à l'état brut" qui n'implique pas la primauté d'une distance critique .
Cette belle franchise honore "le simple manuel" que vous affirmez être mais elle montre aussi l'inutilité de poursuivre le dialogue dès lors que vous vous flattez de parler sans réfléchir .
Rédigé par : Ilysa | 08 mai 2007 à 11:00
Ma chère Ilysa,
Je tremble rien qu'a l'idée que je pourrais avoir l'outrecuidance de me mesurer à une grande intellectuelle qui a eu la chance d'apprendre à penser.
Je vous approuve cent fois de ne pas vouloir continuer le dialogue avec moi pauvre français d'en-bas.
A votre place je ferais probablement de même.
Je vous prie encore une fois de bien vouloir m'excuser
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 08 mai 2007 à 17:06
A Gilbert.
La formule français d'en bas est insultante pour tous ceux à qui elle s'adressait de la part de son auteur Raffarin et de la part de tous ceux qui continue à l'employer.
Remarquez venant d'un citoyen c'est moins grave que d'un 1er ministre.
Un peu de créativité laissons ces pales formules à leur créateur.
Rédigé par : chav | 08 mai 2007 à 20:51
@ Gilbert Sorbier
Merci de réserver l'épithète "grand" aux intellectuels dont l'oeuvre et le rayonnement en justifient pleinement l'emploi, Emmanuel Todd, par exemple .
Rédigé par : Ilysa | 09 mai 2007 à 10:04
@Ilysa,
Emmanuel Todd est un de mes maîtres à penser (vous savez même un manuel a le droit de lire... si, si!.
Son opinion sur le PS est beaucoup plus proche de mon réalisme plébéien, que de votre idéalisme intellectualiste.
Lors de sa dernière interview sur LCI, Emmanuel Todd disait qu'en France ce sont les élites qui sont largués et non le peuple.
Je vous remercie de le citer.
Dans votre dernier post, vous dîtes que cela ne sert à rien de discuter avec des manuels, puisqu’ils n’ont pas de pensée accomplie…. Pourquoi alors me répondre ?
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 09 mai 2007 à 10:45
@ Gilbert Sorbier
Refuser de poursuivre avec vous le débat sur une question de fond telle que le vote Royal au premier tour ou l'état du PS ne signifie pas renoncer à relever des maladresses trop flagrantes dans votre expression écrite .
S'il s'avérait, d'autre part, que vous vous employiez à m'adresser des posts provocateurs ou accusateurs, ce serait une faiblesse de ma part que de me croire concernée par vos propos, même s'ils étaient ouvertement insultants, dans la mesure où ils exprimeraient, non votre réflexion, mais votre ressenti psychologique .
Rédigé par : Ilysa | 09 mai 2007 à 11:22
@Ailolive,
Emmanuel Todd n’essaie même pas de justifier son erreur de pronostique par celles dues au disfonctionnement du PS que nous révèle le livre de Raphaëlle Bacqué sur les relations orageuses entre Ségolène Royale et François Hollande, et qui confirme ce que pensaient les gens les plus avisés, sur les prestations incohérentes du 1er secrétaire pendant cette campagne.... Ceux là mêmes qui accordaient au moins le mérite de la franchise à la boutade de Montebourg sur "Le plus gros défaut de Ségolène".
On comprend mieux des croches pieds -d'une inexcusable connerie- dès lors qu'on les sait prémédités !
On comprend mieux qu'Hollande ait exigé qu'elle embrasse mortellement un programme suicidaire par son néant intergalactique.
Gérard Collomb, le maire socialiste de Lyon, se déclare favorable à des accords avec François Bayrou en vue des législatives. "Pour que la future opposition soit forte, il faut qu'il résiste et que le PS rénove". "Nous sommes prêts à tendre la main aux amis de François Bayrou si c'est pour développer une action constructive dans nos villes".
Ici à Montpellier, le Midi Libre dit que le PS est prêt à faire la même offre à Bayrou.
Un UDF "godillot" dirigé par De Robien et un M.D. indépendant mais réduit à la portion congrue avec Bayrou ?
I dont have a clue !
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 10 mai 2007 à 13:55