La campagne est finie. Aujourd’hui, on en est sûr. Les candidats ne diront plus rien jusqu’au 22 avril. Sarkozy et Royal, persuadés de se retrouver au second tour, ne prendront pas le risque de perdre l’avantage qu’ils croient avoir. Bayrou et Le Pen également, car ils pensent que les sondages publiés sous estiment leur scores. Quand aux médias, la règle de l’égalité des temps de parole leur donne prétexte pour déserter la campagne. Et, d’une manière générale, je crois que tout le monde commence à être vraiment lassé de cette campagne si creuse qui a commencé il y a trop longtemps.
Elle reprendra au soir du second tour quand nous connaîtrons les finalistes. En attendant, l’heure n’est plus aux commentaires et aux analyses. Nous devons entrer en nous même, faire le vide, digérer tout ce que l’on a lu et entendu et faire son choix en conscience. Je vais donc me faire plus silencieux ces prochains jours (surtout que je subis une panne de câble pour une durée indéterminée qui me prive de la télé, d’internet et du téléphone. Merci Numéricable !!) Je vais donc avoir beaucoup plus de difficulté à continuer d’animer ce blog.
Le problème c’est que je ne sais toujours pas pour qui voter, car je ne sais pas comment voter. J’hésite encore entre un vote « idéologique » qui me conduirait à choisir le candidat le moins éloigné de mes idées, et un vote « institutionnel » qui me ferait participer à la sélection pour la finale entre les quatre possibles.
Cette hésitation fait monter en moi ma profonde et ancienne aversion pour l’élection du président au suffrage universel. L’extrême personnalisation de la campagne pollue, au point de le rendre presque impossible, tout choix fondé sur des considérations politiques.
La perspective de poursuivre avec un gouvernement UMP, comme celle de revoir les socialistes au gouvernement me laissent de marbre. Aucune des deux hypothèses ne me terrifient ni ne m’enthousiasme. Si l’option était celle là, je pourrais faire un choix serein en comparant les programmes.
En revanche, l’idée d’imaginer à l’Elysée Sarkozy l’agité, l’américanolâtre, l’apôtre de la tolérance zéro, avec son goût immodéré du pouvoir et le culte qu’il voue aux démonstrations de force m’inquiète. Tout autant que la perspective de voir à la tête de l’Etat, Ségolène Royal, avec ses approximations, ses flottements, sa démocratie participative qui n’est que l’alibi de l’impuissance et de la démagogie, le narcissisme qu’elle voue à sa féminité, son goût pour le pouvoir personnel, et ses insuffisantes criantes. Avec ces deux là, les institutions de la cinquième république qui font que tout le pouvoir procède d’un seul homme, parce qu’il a été investi par le peuple, redeviendront des institutions dangereuses.
Rien n’arrêtera leurs caprices. Rien ne viendra tempérer leurs excès. Rien ne viendra corriger leurs mauvais penchants. La France partira en guerre contre l’Iran, à la remorque des Etats-Unis, s’ils en décident ainsi. Et ils en décideront ainsi ! Le gouvernement sera prié de mettre en œuvre leurs promesses électorales, même les plus débiles ou de retirer leurs réformes aux premiers soubresauts de l’opinion. Ils ne gouverneront pas, ils règneront comme on aura jamais vu un président régner. Pouvoir personnel. Pouvoir absolu. Pouvoir conquis grâce à l’opinion et au vote populaire. Ce pouvoir qu’ils auront gagné, eux même, de haute lutte, contre tous les caciques de leur camp, s’exercera sans faille et au profit de leur seule gloire.
Ces deux présidences portent en elles les mêmes germes de l’autoritarisme, du culte de la personnalité, et de toutes les dérives populistes, impériales ou monarchistes. Chacun dans leur registre évidemment. Sarkozy menace de faire sombrer la France dans l’Etat policier pour assouvir son fantasme de puissance. Royal menace, quant à elle, de faire chavirer la République dans un régime compassionnel et incantatoire. L’un concevra son pouvoir par la force et par la contrainte. L’autre par le prêche et l’aumône.
Voilà à quoi abouti l’élection du président au suffrage universel. Jusqu’ici les candidats de deuxième tour étaient des personnages au long court, des leaders politiques qui incarnaient de manière incontestable leur famille et leur courant de pensée, des personnages fabriqués par l’histoire et la vie politique.
Désormais, on a affaire à des égos hypertrophiés dont le moteur n’est pas idéologique mais psychiatrique. C’est deux là ont des comptes à régler avec eux-mêmes, des revanches à prendre sur la vie. L’Elysée ne représente pas pour eux l’aboutissement d’une carrière politique mais la réalisation d’un fantasme de jeunesse entretenu avec constance et obsession. Ils sont imposés par les médias dans une rupture avec la pensée de leur camp, le logiciel gaulliste pour Sarkozy, le logiciel laïc et républicain pour Ségolène Royal. Ils sont libres, imprévisibles, donc dangereux.
Je n’ai même pas besoin de regarder leur programme pour craindre que l’un ou l’autre parvienne à l’Elysée. Je crains par-dessus tout à un second tour entre ces deux là, et dans ce cas, j’espère de toute mes forces, que les Français auront la sagesse de refuser de leur confier une majorité aux législatives en Juin prochain. J’en fais le pari. Ils opèreront une correction qui les condamnera à inaugurer les chrysanthèmes.
Cette logique devrait donc me conduire à voter pour l’un des deux autres, car nul ne peut imaginer que Bayrou ou Lepen disposera d’une majorité pour gouverner tel un monarque absolu … mais il n’est pas simple de voter pour quelqu’un dont on ne partage pas les idées, surtout sur l’essentiel.
Je peux aussi choisir de me désintéresser de la sélection pour la finale et de voter pour celui que je considérerais comme le plus proche de mes idées … mais comment accepter le risque d’un duel Royal Sarkozy au deuxième tour, sans tout faire pour l’empêcher ?
On a cherché pendant longtemps le thème sur lequel l’élection se ferait. Il se pourrait bien finalement que ce soit sur le type de présidence et sur l’évolution de notre système politique. Sarkozy nous propose une présidence impériale. Royal une présidence charismatique. Bayrou une présidence arbitrale. Le Pen une présidence contestataire et impuissante.
Dans cette élection, j’avais envie de voter pour un mouvement politique et un projet. Pas contre ceux dont la personnalité m’inquiète le plus !
Beaucoup en sont arrivés là.
L'élection au suffrage universel direct majoritaire n'est pas la seule responsable de cet état de fait.
La machinerie politique des partis et de leur financement, le rôle de l'audio-visuel de plus en plus déterminant sont tout autant responsable de cette situation.
Il faut donc envisager le vote comme une perspective de correction institutionnelle si on se place ds la perspective malakinienne.
Bayrou, c'est institutionnellement l'impuissance, ses idées de 50% de députés élus à la proportionnelle et de grde alliance perpétuelle droite gauche au pire ne marchera pas et au mieux provoquera un retour à la 4ème république, un régime des partis qui si il échoue fera le lit des extrêmes.
LePen c'est la guerre civile.
Sarkosy c'est le statut quo institutionnel et la perspective d'une confiscation perpétuelle du pouvoir au profit de lui même et de ses amis, les riches et les néo-conservateurs pro US (voir sa dernière sortie sur la "prédestination génétique" digne d'un télé évangéliste fanatique).
Alors la meilleure perspective de recomposition institutionnelle positive n'est-elle pas plus incarnée par Ségolène Royal? J'invite chacun à consulter ses positions sur ces questions.
Le débat est ouvert.
les réactions de Toussainlt, défenseur de la restauration des privilèges (c'est pour le taquiner)et des marcus and co est attendue, si un lepeniste passe par là (lingane?) qu'il essaie aussi, pourquoi pas?
Rédigé par : chav | 11 avril 2007 à 21:24
Et bien mon cher Malakine ! Tu es dans une sacrée panade.
En apparence du moins.
Rédigé par : Marcus | 11 avril 2007 à 21:50
Ceci étant, la campagne est-elle finie ?
je n'en crois pas un mot, la pression que mettent les indécis sur tous les candidats va précisément booster la fin de campagne. Les enjeux des candidats de gauche -vent debout contre l'appel au vote utile du PS- sont suffisamment importants pour eux et par contrecoup pour Royal pour que cela crée de l'animation. Hélas l'actualité ne devrait pas manquer elle aussi d'interférer.
Certes la personnalité de Sarkozy se révèle, qui en profitera ?
Cédera-t-il à la tentation de trop parler ?… rien n'est moins sûr que l'incertain !
Rédigé par : Marcus | 11 avril 2007 à 22:04
Un sondage de BVA publié par Metro et l’express montre l’incertitude des électeurs.
Sur la question : » lors du 1er tour laquelle de ces deux attitudes correspondra le plus à la votre »
55% voteraient pour le candidat le plus proche de ses idées même s’il a peu de chances d’être présent au second tour
32% se prononceraient pour le candidat de leur bord politique qui a le plus de chance d’être au second tour et 13% ne se prononcent pas.
Le vote utile au premier tour ne semble pas de mise. Les français on le sait ont la mémoire courte !
Je ne pense pas que la campagne du premier tour soit finie. Les surprises arrivent tous les jours qui peuvent apporter des voix ou en faire perdre aux candidats.
Quelle sera la réaction des électeurs face aux déclarations de Sarkozy sur la prédétermination génétique de la pédophilie et du suicide ? Est ce un dérapage verbal ou contrôlé pour occuper le terrain des médias et courtiser un peu plus l’extrème droite
La publication dans les pages du « Canard enchaîné » des accords entre Chirac et Sarkozy pour avoir le soutien du président et de son épouse influencerait sûrement la campagne si les médias télévisuels s'en emparaient
Non la campagne n’est pas finie et le nombre très important d’indécis ne peut qu’inciter les candidats à chercher à les convaincre pour cela toutes les surenchères sont possibles. Le cirque continue..
Rédigé par : Constantin | 12 avril 2007 à 00:55
@Malakine,
J'ai bien du mal à croire que l'on puisse se torturer à ce point !
Il est regrétable mais pas surprenant qu'aucun des candidats n'incarne parfaitement le projet auquel vous aspiriez mais plus étonnant qu'aucune préférence ne se dégage.
Inutile de vous préciser que ce n'est absolument pas mon cas et que pour moi, là c'est vrai, la campagne du premier tour et finie et mon choix irréversible !
J'en reparlerai dans un peu plus de 15 jours...
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 12 avril 2007 à 01:43
@ chav
Je crois qu'il faut arrêter de croire bayrou quand il parle de grande coalition. Ca n'a aucune chance d'arriver. S'il est élu, il gouvernera avec une alliance PS-UDF ou UMP-UDF, en fonction de qui sera son concurrent au second tour, mais sa recomposition s'arrêtera là. N'oublions pas que le ressort initial de FB était de sauver son parti ...
Rassure toi, Toussaintl m'a donné son accord pour participer au grand débat de ce week end, et on aura aussi un vote pour Le Pen. Il n'y a pas plus pluraliste que les commentateurs d'Horizons ! :-)
@ marcus,
Oui, une vraie panade. C'est long les soirées seul, sans télé, ni téléphone, ni internet ! Heureusement, je suis dans un excellent bouquin "Un roman russe" d'émmanuel Carrière ...
Sur la fin de campagne, je suis mal placé pour m'exprimer, vu que je n'ai plus que la radio pour m'informer. A vous de me dire, si ça s'agite ou pas ... en tout cas, moi, je ressens une vraie lassitude de tout le monde. Pas vous ?
@constantin
Merci du sondage. Ca me rassure un peu ... Je suis d'accord la fin de campagne de sarko renforce le coté inquiétant de sa personalité. Dans le même temps, SR déclate qu'il faut faire pression sur le "régime" des talibans, ce qui renforce aussi les doutes qu'on peut avoir sur sa capacité à occuper le poste.
@ PMF
Si, un candidat a ma préférence mais il ne fera pas plus de 5 Je sais que ce serait un vote perdu. Sinon, bonnes vacances, et à très bientôt ...:-)
Rédigé par : Malakine | 12 avril 2007 à 09:07
mon cher Malakine,
autant je peux comprendre tes interrogations... seulement renvoyer dos à dos Royal et Sarkozy... ça j'avoue je ne pige pas...
deuxième, sur la dernière déclaration de SR sur l'afghanistan... là entre nous, c'est toujours simple d'avoir sa compréhension du monde derrière son clavier... Mon amie est allée en Afghanistan il y a 3 ans... la situation des femmes ne s'éatait guère améliorée... une amie qui s'y rend tous les ans depuis 2002 dans le cadre d'une association humanitaire constate une chose... ça se dégrade de jours en jours et les talibans ont repris la main au niveau de la société afghanne... si ce n'est dans les ministères... donc que fait on ??
Rédigé par : Marc | 12 avril 2007 à 11:28
Oui, Malakine, c'est la panade !
Économiquement les propositions de Sarkozy en faveur de la TVA Sociale et de la baisse des charges m’ont convaincues un temps qu’il fallait voter pour lui, car malheureusement l’économie c’est ce qui permet de rénover la justice, l’enseignement, la recherche et tutti quanti. Dommage que des mesures aussi incohérentes que la détaxation des heures sup. viennent détruire ces bonnes idées, car je ne vois pas bien comment on peut se permettre financièrement la mise en place toutes ces mesures en même temps.
Je suis un socialiste à 20 euros, qui espérait TOUT de Ségolène, en particulier quand elle est allée en Suède et a "vanté" les solutions Suédoises de justice sociale et de libéralisme conjuguées.
Comme tous les autre partis socialistes Européens, je suis contre l'assistanat et pour beaucoup plus de solidarité. Je suis pour l'arrêt du financement par l'état Français de l'aide aux immigrés clandestins et le renforcement de l'aide aux Français d'origine étrangère. Intégrer décemment ceux qui sont installés mais ne plus encourager ceux qui veulent venir faire des enfants financés par la France ou qui sont en état de délinquance comme les familles polygames.
La France a le choix entre continuer à tout faire mal, ou à se concentrer sur la bonne intégration de ceux qui veulent vraiment devenir Français et de ceux qui sont devenus Français sans le souhaiter.
C’est déjà une tâche énorme qui ne peut s’accompagner de l’accueil logé nourri blanchi de 300.000 personnes supplémentaires par an. Ces 300.000 immigrés supplémentaires par an, le bon sens voudrait que ce soit le choix exclusif de l’extrême gauche qui compte sur ces 3 millions de nouveaux arrivant en dix ans pour venir grossir les rangs des six à dix (personne ne le sait) millions déjà là qu’ils espèrent avoir comme réservoir pour « leur » révolution de dans dix ans!
Voilà comment IL ME SEMBLE que se présentent les choses, je ne prétend pas que j’ai raison, mais c’est comme cela que j’appréhende la France, ayant vécu ces 20 dernières années en banlieue.
Mon avis est assez concordant avec celui de Malek Boutih, je crois !
Tout cela pour dire que je ne peux pas voter pour mon parti, tant qu’il ne sera pas redescendu sur terre, car il est très en retard sur les autres partis socialistes Européens.
Enfin Bayrou est très loin de mes idées « Chevènementistes » sur beaucoup de choses mais son ami Jean ARTHUIS est favorable à la TVA sociale et à la réduction des charges salariales. Son idée de deux nouveaux emplois dépénalisés n’a pas soulevé l’enthousiasme qu’il mérite, alors que c’est une formidable aide aux petites entreprises. Autre atout, JM. Cavada, dont la matière grise illumine ses trop rares interventions.
Comme la plus part des Français, je ne suis convaincu par aucun candidat, alors finalement je me suis dit:
Nous élisons un président de la république, ce n’est pas lui qui va tout diriger, mais de lui va dépendre la NOMINATION DES MINISTRES.
L'élection consiste donc à savoir si l'on veut retrouver FILLON, BRETON, DE ROBIEN, RAFFARIN, BUSSEREAU, JUPPE, ESTROSI, DEVEDJIAN, COPPE ETC. à la rentrée. Si oui on vote Sarkozy ! Tous les sondages du deuxième tour Sarkozy/Bayrou ayant donné Bayrou largement vainqueur, l'élection se résume bien par une équation simplissime:
Soit Bayrou est au 2ème et Nicolas a perdu, soit Bayrou n'est pas au 2ème et Nicolas a Gagné. C'est "POUR OU CONTRE NICOLAS".
Si l'on est contre il n'y a qu'un seul vote possible: BAYROU ! Si l'on est pour Sarkozy, on peut voter Le Pen ou Royal au premier ça n'a pas d'importance, on peut aussi voter pour les « petits candidats » et même pour SARKOZY.
Il me semble que rien n'a changé depuis le début de la campagne, c'est Sarko or not Sarko !
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 12 avril 2007 à 11:50
@ Malakine
me situant "plutôt" dans le camp "de gauche", mais plus proche des petits candidats, et très réservé sur N Sarkozy, mon premier problème, comme vous l'avez énoncé, est celui du vote utile du premier tour.
Voter utile, pour moi, ce serait choisir entre F Bayrou et S Royal, le mieux placé contre N Sarkozy. Il y a beaucoup d'arguments pour F Bayrou, mais aussi quelques uns pour S Royal.(en clair, qui va le mieux rassembler des voix hétéroclites ?). Les sondages donnent l'avantage à F Bayrou, mais ils me paraissent trop incertains (comment va faire F Bayrou pour rassembler les voix de gauche, sans trop perdre sur sa droite ? y arrivera-t-il ?)
En fait, je suis suffisamment incertain sur le mieux placé pour battre N Sarkozy, pour que je laisse le choix aux autres. D'autant plus volontiers que je n'imagine pas qu'ils présideraient très différemment une fois en situation (cela va choquer les partisans de l'un et de l'autre et demanderait une longue démonstration, mais ce n'est pas le sujet).
Du coup je me sens libre de voter pour le "petit" candidat dont je me sens le plus proche (le moins éloigné).
Cordialement
nb: Tout ce qui précède n'est-il pas un essai de "rationalisation" de mon envie de ne pas donner ma voix à F Bayrou, trop centre droit, et à S Royal si peu à gauche ? Ce sont pour moi deux "démocrates", au sens américain.
Rédigé par : marc-sevres | 12 avril 2007 à 12:08
Gilbert,
Réservez vos arguments pour votre article de prise de position que j'attends pour ce week end !
Vos considérations sur l'immigration sont intéressantes mais hors sujet. Comme je l'ai écrit récemment, je ne veux pas que les discussions dans les commentaires dérivent sur n'importe quoi. Que ceux qui ont envie de développer un point de vue sur tel ou tel sujet m'envoie un article, je le publierais.
En revanche, la fin de votre commentaire est dans le sujet. Vous allez encore plus loin que moi en prônant, non pas seulement un vote institutionnel, mais pour un vote stratégique. Voter pour celui qui semble en mesure de battre le pire des candidats.
La position se défend, mais elle me semble fragile pour deux raisons.
1- L'analyse repose sur des sondages d'opinions dont rien ne prouve la fiabilité. Emmanuel Todd prédit un Sarko à 16 %. Rien n'indique qu'il ne va pas s'effondrer dans la dernière semaine. Son statut de favori n'incite pas à la mobilisation de son électorat. Vous aurez l'air fin en votant bayrou si le deuxième tour est Royal - Le Pen ... Si les sondages vous disaient que Royal pouvait battre Sarko, alors vous voteriez pour elle ? Vous acceptez donc de laisser votre vote être manipulé par les sondages d'opinion ??
2- Du point de vue de l'éthique républicaine, il me semble déjà limite de voter pour quelqu'un pour qui on ne partage pas les idées, mais voter pour celui qui semble avoir le plus de chance de gagner contre sa bête noire m'apparaît être un dévoiement du suffrage universel.
Rédigé par : Malakine | 12 avril 2007 à 12:14
Encore une fois, je suis frappé dans vos commentaires par votre total hermétisme aux questions institutionnelles. Pour vous tous, le choix entre Sarko, Ségo et Bayrou se fait donc uniquement en raison de critères idéologiques ?
Ce que j'ai dit dans l'article, c'est que c'est la perspective d'un pouvoir archi personnalisé qui m'inquiète avec NS et SR, beaucoup plus que leur programme.
Vous êtes donc insensibles au type de présidence et aux dérives que peut engendrer un pouvoir solitaire ?
Je vous rappelle que l'orientation politique dépendra des élections législatives. En mai, on élit le président.
Rédigé par : Malakine | 12 avril 2007 à 12:22
Je me revoie encore au soir du 22 avril, et je ne peux m'empêcher de penser que ma foi en les français ne saurait résister à une répétition de ce jour.
Vote utile? Vote stratégique? vote idéologique? vote de coeur?
Bien qu'aucun ne me satifasse, je me résouds à voter utile dès le premier tour.
Je partage ta vision des caractères de chacun, mais si cela peut t'orienter, mon choix s'est fait sur une proposition, une position, celle d'attribuer la présidence de la commission des finances à un membre de l'opposition et celle de nommer les membres de divers organismes d'importance au travers d'un vote de l'assemblée.
Seule la pratique parlementaire renouvelée, consciente et courageuse, dotée de réels pouvoirs permettra de rétablir le fonctionnement de nos institutions, c'est en tout cas mon avis.
Pour moi ce sera la rose. Elle est un peu fânée, mais je préfère essayer de la cultiver plutôt que d'acquérir un chrysantème du parlementarisme.
Rédigé par : frednetick | 12 avril 2007 à 12:29
Hello Malakine,
Moi tu connais déjà ma position. Je trouve l'ensemble des programmes pitoyables au vu de la situation réelle du pays dans à peu près tous les domaines, bien que Bayrou me paraisse plus apte à secouer efficacement le cocotier que Sarkozy et Royal, que je vois comme toi comme deux personnages qui relèvent de l'asile psychiatrique, qui méprisent leurs concitoyens et qui, au travers de l'élection, ne visent que la fonction avec, cerise sur le gâteau, la possibilité de "mettre en place" des gens qui ont déjà tous démontré leur incompétence et leur inaptitude à gouverner le pays.
Comme toi, je ne raisonne pas en termes idéologiques mais plutôt en termes de logique et de morale. Bayrou me paraît, globalement, moins déconnecté que Royal et Sarkozy de la réalité, et sur un plan humain je le ressens comme l'un des seuls candidats en lice qui ne souffre pas d'un ego surdimensionné. Pour moi il est donc le plus apte à imprimer une ligne qui "pourrait être la bonne", même s'il faudrait moults tâtonnements pour y parvenir (si toutefois il arrivait à faire quelque chose après avoir été élu...).
Je voterai donc Bayrou au premier tour parce qu'il est le seul des trois ou quatre candidats ayant une chance d'être élu qui ne m'inquiète pas "vraiment" pour l'avenir, c'est aussi simple que ça. En d'autres termes, je voterai pour Bayrou parce que je ne veux pas de Sarkozy ni de Royal à la Présidence, quant à Le Pen je pense qu'il ne pourra pas se hisser jusqu'au second tour, donc je ne le prends tout simplement pas en compte.
Je comprends ton raisonnement et ton "angoisse" relative à mesure que l'échéance approche, j'y ai été confronté moi aussi jusqu'au jour où je me suis dit qu'il fallait bien trancher, et miser sur un candidat qui soit à la fois acceptable pour moi et qui, surtout, ait des chances d'arriver au second tour.
C'est aussi pourquoi je n'ai jamais vraiment envisagé de voter pour un "petit" candidat (excepté peut-être NDA, mais le fait qu'il n'ait pas eu ses parrainages nous a privés d'éclaircissements sur son programme, que beaucoup semblaient attendre). Ce serait, je pense, le meilleur moyen de rejoindre les rangs de tous ceux qui, quoiqu'il arrive, ne seront plus entendus jusqu'en 2012...
Bref, je ne peux pas dire que je choisis "mon" Président dans l'offre qui est faite, par contre je sais très bien qui je ne veux pas voir dans le fauteuil présidentiel à partir du 6 mai, et je vais utiliser la possibilité qui m'est offerte de voter pour essayer de sortir Sarkozy et Royal, que je vois comme deux véritables dangers pour toutes les valeurs que je respecte et dont bien peu ont été défendues ou même représentées pendant cette campagne.
Au regard de ces valeurs, je peux ajouter que Bayrou ne me paraît pas être un mauvais choix, loin de là.
Bref, l'heure du choix, dans une élection ou aucun candidat ne semble vraiment tenir la route, c'est aussi l'heure d'un certain renoncement. Si Bayrou n'est pas au second tour par exemple, j'ai déjà prévu de voter blanc, en sachant que je tournerai en rond comme un animal en cage en me demandant si je dois malgré tout soutenir Ségo, dont 95% du programme ne me conviennent pas du tout, ou Sarko, dont 95 "autres" % du programme ne me conviennent pas du tout.
C'est triste d'en arriver là.
Rédigé par : Pascal L. | 12 avril 2007 à 15:17
Malakine, je ne sais pas si tu as lu ce papier d'un ancien ministre de DG : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/opinions/chroniques/20070412.OBS1677/segolene_et_de_gaulle.html
Rédigé par : marc | 12 avril 2007 à 16:28
Moralité : il faut vider les pouvoirs du Président de leur substance, parlementariser clairement le système avec le PM à sa tête. Ainsi, le débat crucial serait les législatives, donc plus sur un projet, un programme, qu'une personnalité, des tics, imprudences verbales, tailleurs ou postures...
Un bémol sur les institutions : quoi qu'on dise, les contrepouvoirs existent et fonctionnent, sous la Vème. Je ne crois donc pas à un pouvoir absolu Sarko/Royal. Surtout que, pour Sarko, Jean-Louis Debré et le Conseil constit veilleront au grain!
N'oublions pas non plus le très fort contrepouvoir que constitue l'opinion, surtout chez nous.
J'hésite encore très légèrement. Mais je crois que perso la balance penchera pour Sarko, ne serait-ce que parce qu'après 10 ans de Chirac et, plus largement, 30 ans d'immobilisme corporatiste, il est temps de prendre des risques. L'essentiel est, pour moi, la mise en place d'un nouveau modèle économique et social ; sur ce plan, la balance me semble clairement pencher en faveur de Sarko (qui, jusqu'à son entrée en campagne, a fait preuve d'une constance idéologique assez rare).
Rédigé par : carolus | 12 avril 2007 à 16:51
Malakine,
Je vous ai envoyé mon texte !!!! Pas reçu ????
Pour répondre à ce que vous me dîtes sur mon précédent post:
Pascal vient de vous répondre pour moi !
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 12 avril 2007 à 17:06
@marc
Ah non, j'avoue que le parrallèle entre ségo et son "mon opinion est celle du peuple français" et l'homme du 18 juin, ne m'avait jamais sauté aux yeux ! LOL
@ Carolus
Oui, revenir à un regime parlementaire avec scrutin majoritaire aux législatives, ou passer à un régime présidentiel avec une assemblée à la proporitionnelle, mais ce régime concentre trop de pouvoirs dans une seule main, surtout que le système politique ne sélectionne pas les meilleurs mais les égos les plus hypertrophiés.
Certes, il existe le conseil constitutionnel et l'opinion, mais tant qu'il n'y en a, ni au gouvernement, ni au parlement, ni aucune procédure "qualité" qui permettrait de faire passer toutes les réformes au travers d'un processus normé, ces institutions pourront toujours produire le meilleur comme le pire, en fonction de la personnalité du chef de l'Etat.
Rédigé par : Malakine | 12 avril 2007 à 17:10
Je suis effaré par la vision apocalyptique que vous avez d'une présidence Royal ou Sarkozy: "germes de l'autoritarisme, culte de la personnalité, dérives populistes, impériales ou monarchistes, égos hypertrophiés dont le moteur n'est pas idéologique mais psychiatrique". Vous y allez vraiment très fort. L'une et l'autre ont un projet, développent une vision. Ils ont fait des propositions afin d'atténuer la concentration des pouvoirs dans les mains du PdeR: "renforcement du Parlement notamment pour les nominations, sur la politique de défense ou les Affaires étrangères, le statut de l'opposition, limitation du nombre de mandats du PdeR..." Je ne pense pas que NS poursuivra avec un Gouvernement UMP comme vous le dîtes. De même S. Royal incarne au sein du PS une nouvelle génération et une nouvelle approche. C'est d'ailleurs en partie pour ça qu'elle est là. L'une et l'autre ont conscience que le temps de la rupture est venu. Votre problème vient peut être du fait que leur rupture ne convient pas aux idées qui sont les vôtres.
En outre, je trouve que vous accréditez la dérive dangereuse des derniers commentaires sur la personnalité de SR et NS avec des slogans partisans et passionnés plutôt infâmant: "le narcissisme qu'elle voue à sa féminité" pour l'une, "l'agité, l'américanôlatre, l'apôtre de la tolérance zéro" pour l'autre. les voilà prestement habillés...
Enfin votre septicisme doit être profond pour en arriver à évoquer un vote Bayrou ou Le Pen, histoire de faire péter le système, par l'inertie pour le premier, par la guerre civile pour le second. Le pire n'est vraiment jamais sûr. Votre indécision désabusée montre bien que la campagne n'est pas finie.
Cordialement.
Rédigé par : gtab | 12 avril 2007 à 18:50
Personnellement, je mettrais trois paramètres en exergue :
1°) oui c'est vrai, le côté retors de SARKOZY dans son mode de pensée et d'expression n'est pas sain :
Deux exemples pour illustrer mon propos :
a) incident gare du nord / interrogations sur la relation jeunesse - police / Sarko réplique : "vous êtes du côté des fraudeurs moi je suis du côté des honnêtes gens qui payent leur billet".
b) le débat sur le déterminisme et la pédophilie / désapprobation de ses concurrents / Sarko répond : "vous trouvez normal de violer un enfant de 4 ans, moi pas".
Cette manière de provoquer puis de faire glisser la question sur autre chose, c'est franchement lourd.
Je me suis interrogé pour savoir s'il était réellement à la hauteur de cette fonction. Je réponds non, je crois qu'il ne sait pas tenir sa langue. Il ne résiste pas à l'envie de ferrailler et c'est dangereux.
En outre Sarko enterrerait définitivement tout ce que le gaullisme portait de social. Il est trop lié aux puissances de l'argent avec lesquelles il entretient une proximité douteuse. Donc Exit
2°) Mme ROYAL : Elle a de l'allure, mais je perçois un tel décalage entre ce qu'elle a expliqué de la démocratie participative et sa pratique autocratique et déroutante du pouvoir que je ne peux me résoudre à lui faire confiance et puis quel changement de fond, les recettes restent les mêmes : l'ÉTAT, TOUJOURS L'ÉTAT.
La prise d'otage que tente le PS sur l'électorat au nom du vote utile est consternante, CRISPANTE MÊME. J'entends bien que BAYROU est critiqué, mais si seulement le PS avait fait le même chemin pour se réformer après les échecs successifs de 2002 et 2005, il serait sans doute dans une autre situation. Encore une fois, si le PS perd ce sera de la faute des autres. C'est fatiguant.
Donc Exit
Sarkozy et Royal méritent de perdre.
Le PEN ? vous me permettrez de ne rien en dire. Il n'aura jamais mon suffrage. Exit
Vous voyez que le choix est facile en ce qui me concerne.
Alors oui BAYROU c'est peut-être l'aventure. Et bien j'aime mieux cette aventure là que les certitudes que j'entrevoie personnellement avec tous les autres. Faisons confiance au peuple et il ferait beau voir que le personnel politique ne se plie pas à sa volonté.
Rédigé par : Marcus | 12 avril 2007 à 19:06
Je vous abandonne pour ce soir, craignant une nouvelle fois de retrouver mon PC sans internet. Je ne pourrais surement pas répondre à vos commentaires ce soir, ni les modérer.
Alors, soyez sages, ne vous disputez pas, et surtout pensez que notre grand débat sur le vote de premier tour a lieu en principe la semaine prochaine avec toutes les contributions que vous voudrez bien m'envoyer et que je me ferais un plaisir de publier (lundi puisque parti comme c'est, ces incapables de numéricable ne m'auront encore par rétablir l'internet pour ce week end)
Bonne soirée à tous. Pensez à moi ce soir, sans internet, sans télé, sans téléphone, seul comme un chien dans cette ville où je ne connais personne ... :-(
Rédigé par : Malakine | 12 avril 2007 à 19:17
Décidément c'est à croire que la tentation de l' extrême centre, tout aussi nauséabond que les autres extrêmes, qu'incarne le dénomé Bayrou, continue de faire des ravages.
J'invite tous ceux qui ont cette tentation à relire les articles et les commentaires qui lui ont été consacrés.
Faudra t'il le répété sans cesse? Bayrou ne conduira à rien de positif, bien au contraire, les commentaires de Chevillettte Yann et moi même s'appuient sur des faits pas des élucubrations, ou des paris infondés.
Institutionnellement, (c'était le sujet de l'article), Bayrou nous offre une perspective qui fait le lit des extrêmes et ce à très court terme! Révisez ses propositions et mettez les en perspectives avec la situation politique et sociale vous en ferez inévitablement le constat.
Rédigé par : chav | 13 avril 2007 à 00:43
Bonjour
Je ne sais pas si ma prose retiendra votre attention, elle est sans prétention, vous la trouverez sans doute simpliste, mais si elle peut vous donner envie de voter Bayrou...
J’ai 47 ans, j’ai toujours voté à gauche (donc à gauche du PS : Verts, PC ou LCR, et bien sûr Non à Maastricht et à l’infâme traité) et pourtant je voterai résolument pour Bayrou le 22 avril. Voici mon « argumentaire » personnel.
1) Le Pen sera très probablement au second tour !
- le potentiel « facho-réac » français est toujours là (25% global en 2002 avec Le Pen Mégret Boutin Saint Josse)… et il n’y a hélas pas beaucoup de « raisons » de voter Le Pen en 2002 qui ont disparu en 2007, par contre ses idées se sont banalisées, son programme mis en œuvre (16 propositions sur 30 par Raffarin-Villepin-Sarko)…
- Le Pen est au dessus de ses temps de passage de 2002 (devrait atteindre 19-20% sur la lancée actuelle, et il n’a pas Mégret pour lui bouffer 2,5%) donc on peut hélas le prévoir à 20-22%
- la question risque donc d’être qui contre Le Pen ? est la réponse est « Tout sauf Sarko » !
2) Il y a un gros risque Sarko / Le Pen au 2e tour !!
- la droite dure (Le Pen De Villiers Sarko Nihous) devrait faire au minimum 45% (48,4% en 2002 avec Le Pen Mégret Saint-Josse Chirac Madelin Boutin)
- Sarko descendra difficilement en dessous de 20%, s’il fait moins c’est que Le Pen fait plus…
- le risque d’un 2e tour Sarko / Le Pen devient une quasi certitude si le total « gauche » atteint celui de 2002 (19% Mamère Hue Besancenot Laguiller Gluckstein) : il resterait 36% maxi pour Bayrou et Royal, et une barre à 20-22% pour être au second tour… (si les deux font 18 bonjour l’angoisse !)…
3) Pourquoi voter utile Bayrou plutôt que Royal ?!
- Bayrou est le seul capable de battre Sarkozy au 2e tour si par bonheur Le Pen n’y est pas
- même contre Le Pen, Royal n’est pas sûre de gagner : les gens de droite voteront Le Pen ou s’abstiendront, beaucoup de gens de gauche s’abstiendront, le PS n’a rien compris à 2002 et 2005 et ne se rend pas compte à quel point il est rejeté
- Bayrou n’est pas plus à droite que la moitié du PS, sans doute plus « à gauche » que Strauss Khan, et on peut lui faire crédit de positions plus courageuses (médias, dette, Darfour, identité…), d’un antisarkozysme réel et ancien et d’une démarche plus citoyenne que le cinémarketing de Royal
4) La mort du PS, une chance pour la gauche
- la France sera à droite, en tout cas pas à gauche, pendant les 5 prochaines années, que ce soit avec Le Pen, Sarkozy, Bayrou ou Royal : le choix c’est droite très dure avec Le Pen / Sarko ou droite social-libérale avec Bayrou / Royal
- le PS a doublement trahi la gauche, en ne réalisant pas la politique voulue par ses électeurs et en étant responsable de la perte de sens du clivage droite/gauche (qui est toujours plus d’actualité alors que les rapports de force n’ont jamais été aussi violents) – il a bien été aidé en cela par tous ceux (médias, bourse) que cela arrange de classer comme extrémistes ceux qui veulent contester la loi du fort
- l’élimination au premier tour pour la 2e fois consécutive l’amènerait peut-être enfin à écouter les électeurs et à disparaître : que les sociaux démocrates rejoignent le futur parti de Bayrou et que le petit reste renonce au caviar (et aux ors de la République) pour participer à la création d’un vrai parti de gauche anti-libérale
5) L’union de la (vraie) gauche, une condition pour renaître
- la division et le nombre ahurissant de candidatures à gauche ont ruiné les espoirs nés du référendum de 2005 : alors que la France est majoritairement anti-libérale, la gauche anti-libérale a la cacophonie pour porte voix…
- les victimes du libéralisme sont de plus en plus nombreuses, le modèle libéral de plus en plus contesté, et la gauche ne pourra peser d’aucun poids dans la future assemblée qui sera toujours élue à la majorité absolue
- une vraie gauche forte, même minoritaire au parlement (elle pourrait représenter 20% voire plus) beaucoup plus efficace pour défendre les « siens » (chômeurs, exclus, salariés, fonctionnaires…) que la dispersion actuelle
- la chance est passée pour cette fois, la gauche saura-t-elle s’unir pour les prochaines échéances ?
Bien que de gauche je voterai donc Bayrou au premier tour :
- parce que la (vraie) gauche n’a pas su s’unir
- parce que je veux éviter un 2e tour Sarko / Le Pen et voterai donc « utile »
- parce que la fin du PS créerait peut-être enfin les conditions de (re)naissance d’une gauche anti-libérale forte
- parce que je fais au moins autant confiance à Bayrou qu’à Sarko et Royal, et n’ai aucune confiance dans le PS
Si Bayrou n’est pas élu Président c’est qu’on aura Sarko ou Le Pen à la tête du pays,
et toujours le PS pour empêcher la gauche d’exister…
Et après les Présidentielles ?
- si la (vraie) gauche s’unit avant les législatives de juin (très improbable) je vote à gauche
- sinon je vote pour donner à Bayrou la majorité parlementaire qui va avec son élection
- et ensuite je retourne à gauche en espérant qu’enfin elle s’unisse !!!
Merci de votre attention et bon vote le 22 avril !
Rédigé par : aiolive | 13 avril 2007 à 01:54
Merci pour ces explications aiolive, elles sont très instructives pour moi sur la vision, par ceux qui aimeraient encore pouvoir la soutenir, d'une certaine gauche qui a disparu depuis bien longtemps... ;-)
Rédigé par : Pascal L. | 13 avril 2007 à 03:09
Vous l'aviez tous compris, j'ai un frère jumeau qui s'exprîme mieux que moi:
C'est AïlOlive !
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 13 avril 2007 à 11:17
Désolé aiolive mais là comme raisonement alambiqué torturé mélangé et au bout du compte incompréhensible je n'ai jamais vu mieux.
je vais être trivial, mais vous commencez tous à me gonfler sévère avec Bayrou, toute l'argumentation favorable à Bayrou repose sur des calculs tous plus inconsistants les uns que les autres, avec en base de départ cette connerie qui constitue à faire des sondages de second tour avant que le 1er est livré son résultat.
Mettez au second tour ds un sondage Lepage face à Sarko elle gagnait aussi.
Vos calculs sont le résultat d'un veritable bourrage de crane médiatique qui ont monté Bayrou en épingle pour mieux servir les intérêts des détenteurs du pouvoir.
Vous tombez ds le piège comme des mouches sur un ruban encollé et allez vous retrouvez le soir du 22 comme il y a 5 ans gros Jean comme devant.
Que ce soit Sarko ou bayrou vous aurez la même politique sur le fond même si la forme changera je vous le concède.
La victoire de Bayrou serait le pire non sens qui soit.
En allant jusqu'au bout de votre calcul politicien, un vieux tacticien stalinien vous dirait même que c'est lepen qu'il faut voter. là ce serait cohérent et vous la réveillerez votre "gauche"... mais non votre bonne conscience vous en empèche et vous tombez ds le panneau.
Un peu de formation politicienne s'impose, mais c'est trop tard je le sais.
Rédigé par : chav | 13 avril 2007 à 14:39
Bonjour Chav
Merci pour votre réponse, c’est sans doute vrai que je suis torturé (et surtout angoissé par la perspective Le Pen / Sarko), mais vous ne répondez pas à mes points :
- je persiste à dire qu’il y a deux « choix » qui sont « droite dure » contre « social-libéralisme »
- je souhaite ardemment la victoire du social-libéralisme (et l’instauration de la proportionnelle que seul Bayrou propose)
- dans ce contexte je ne suis pas pour le grand soir mais pour l’existence d’une gauche authentiquement anti-libérale et plutôt « décroissante », bien représentée, qui puisse faire entendre sa voix mieux qu’elle ne le fait aujourd’hui, puis pourquoi pas gagne démocratiquement le pouvoir ?
Sinon mes raisonnements ne sont pas basés sur les sondages mais sur les résultats de 2002, 2005, et sur une partie subjective c’est vrai mais dont je suis convaincu : le total divorce du PS avec les 3/4 du pays
Royal ne gagnera jamais, le seul choix pour un pays libre et des rapports de force apaisés, c’est Bayrou. Je voterai bien sûr pour Royal si elle se qualifie au 2e tour, mais ce ne sera pas grâce à moi.
Enfin je n’ai pas de formation politique mais j’ai toujours voté, et me suis toujours passionné pour la chose publique. Je ne regarde pas la télé, et ne lis que des journaux non financés par la publicité, ce qui je crois me mets à l’abri des battages médiatiques (je pronostique d’ailleurs l’élimination des 2 favoris des médias).
Bien cordialement
Rédigé par : aiolive | 13 avril 2007 à 20:20
A Ailolive.
D'abord merci et félicitation pour votre calme et votre courtoisie, mon intervention n'en méritait pas tant.
Une phrase de votre commentaire m'interpelle, la rupture entre le PS et le peuple.
Justement,SR l'a comprise, elle ouvre justement une perspective de renouvellement très intéressante, voyez qui occupe les 1er plans de sa campagne, au grd dam de F Hollade lui même, Dray, Montebourg, chevènement...
A l'opposé le récent ralliement De Rocard à Bayrou incarne cette alliance condamnée par le peuple et j'en suis sûr vous même le 29 mai 2005.
Rédigé par : chav | 13 avril 2007 à 23:07
Bonsoir Chav !
Royal n'a aucune ligne directrice claire, contrairement à Bayrou, et le ralliement de Rocard va plutôt décomplexer beaucoup d'hésitants, non?
J'ai peur qu'il ne soit trop tard pour réconcilier le PS et le peuple, et encore une fois le seul vote "libre" dès le premier tour c'est Bayrou.
Je ne veux pas d'une France en guerre, je veux d'une France où je puisse mener mes combats de - vraie :-) gauche librement. Bayrou bat Sarko et m'offre la proportionnelle, que Royal a encore refusée aujourd'hui pour faire son horrifiée sur le front national.
Le problème du front ce n'est pas qu'il entre à l'assemblée c'est qu'on lutte réeelement contre ses causes et ses idées.
Pour revenir à Bayrou, j'y crois de plus en plus tant je vois des gens de tous bords se décider pour lui. C'est un peu comme avec les potes : on est différents mais d'accord sur l'essentiel, et là de gauche ou de droite tout le monde s'entend sur Bayrou !
Il me tarde le 22 avril...
Bien à vous
Rédigé par : aiolive | 14 avril 2007 à 01:34
Et bien non tout le monde ne s'entend pas sur Bayrou.
Si Bayrou gagne ds les circonstances politiques actuelles c'est la catastrophe et je pense que c'est une terrible erreur que de croire comme marcus à une recomposition générale, encore une fois que les lecteurs relisent tous les articles et commentaires consacrés à Bayrou.
de Gaulle avait raison des veaux!!!
Rédigé par : chav | 14 avril 2007 à 08:35
Allons vous verrez que Bayrou ne sera pas une catastrophe.
Je ne pense pas qu'il faille attendre une recomposition mais plutôt une clarification saine et salutaire : la droite à droite (national-populisme Le Pen / Sarko), le centre social démocrate majoritaire (Bayrou / Royal) et la gauche à gauche (altermondialisme, anti-libéralisme, décroissance).
Le PS n'est plus de gauche depuis longtemps, il est passé de l'opposition au libéralisme à son accompagnement (de Jaurès à lAbbé Pierre si vous préférez), et seuls l'obsession politicienne et sans doute l'absence de courage politique l'a empêché de faire sa clarification interne. De Montebourg lui même déclarait en 2002 que Jospin était plus à droite que Bayrou...
J'ai parfois l'impression que les socialistes préfèrent perdre face à Sarko que de voir Bayrou battre Sarko... Ils sont devenus un parti de notables coupé du pays (qui pensent par exemple que gagner 4000 € par mois ne fait pas de vous un privilégié...). Je leur souhaite de retenir les leçons de la nouvelle giffle qui s'annonce, mais il n'est pires sourds que ceux qui ne veulent entendre... rejoignant l'agité Sarko sur ce point.
Bien à vous
Rédigé par : aiolive | 14 avril 2007 à 16:19
Moi, je lis vos élucubrations sur Bayrou et consulte son programme. Je lis le passage "économie" et là: stupeur. C'est le même que celui de l'UMP (Contrat Unique, cadeaux aux entreprises...etc).
Alors en un sens, vous avez raison, avec Bayrou, il ne se passera rien (comme sous Chirac). Ce sera le même type de régime (président isolé dés le départ) avec une majorité libérale (UMP) qui fera ce qu'elle veux....
Tu parles d'une révolution (Et ceux qui se prétendent être de gauche et pour bayrou, je crois qu'ils abusent des substances illicites..)
Rédigé par : Chevillette | 14 avril 2007 à 17:25
Bravo chevillette bravo!
Rédigé par : chav | 14 avril 2007 à 20:41
Allez je la refais autrement :
Je ne veux pas de Sarko et seul Bayrou le battra à coup sûr.
Je ne veux pas du PS et Bayrou l'amènera à enfin assumer ce qu'il est devenu : un parti social-démocrate qui ne lutte pas contre le libéralisme mais l'accompagne - il est passé de Jaurès à l'Abbé Pierre, ou plutôt MSF :-). Qu'il implose, que sa plus grande part rejoigne le futur parti centriste de Bayrou, et que les autres participent à la construction du parti de gauche alternative que la France attend.
Je veux qu'une gauche altermondialiste, anti-libérale et décroissante, qui pourrait représenter 20%, puisse peser sur les décisions. Seul Bayrou offre la proportionnelle qui le permettrait (l'autre condition étant l'union de cette gauche introuvable et pourtant si désirée...).
Voila pourquoi, en citoyen de gauche qui s'apprêtait à voter Bové, Besancenot, Buffet ou Voynet, mais surtout pas Royal, je vais voter Bayrou sans avoir le moins du monde le sentiment de trahir mes idéaux.
Bien à vous
(et merci Malakine pour ce blog passionnant)
Rédigé par : aiolive | 15 avril 2007 à 01:17
Votre analyse est très excessive sur Royal. Vous fantasmez ses insuffisances et son inconstances, et en oubliez toutes les qualités.
La différence avec Sarkozy, c'est qu'elle propose de donner plus de pouvoir au parlement, et de renforcer les contrepouvoirs. Donc cela peut alléger vos inquiétudes. Le PS n'est pas un parti soumis, elle devra composer avec lui.
Elle incarne une modernisation de la gauche, et sera entourée d'équipes solides et crédibles.
Cessons d'agiter des fantômes... Il faut lui donner une large avance au premier tour.
Rédigé par : jani-rah | 16 avril 2007 à 13:54