Le conseil régional d’Ile de France, en votant la gratuité des transports en commun pour les érémistes et leur famille vient de porter un sale coup à la campagne de Ségolène Royal. La droite ne pouvait rêver mesure plus emblématique de l’assistanat qu’elle dénonce.
Pourtant, la candidate socialiste s’est toujours défendue de vouloir pratiquer l’assistanat. Ségolène Royal se veut en effet aussi la candidate de la valeur travail. Elle insiste sur le nécessaire « donnant-donnant » qui doit accompagner toute aide et veut encourager la reprise du travail par les titulaires des minimas sociaux.
La mesure du Conseil régional d'Ile de France ramène les socialistes à leurs vieux démons dépensophiles qui font système avec le chômage de masse. La crise de l’Etat providence entraîne celle du PS, et pour une fois, ce n’est pas la candidate qui est la plus ringarde.
La crise de l’état providence …
LEtat providence est en crise, dans son financement à cause des déficits, mais aussi dans ses résultats. Les rapports officiels soulignent régulièrement l’existence de « trappes à inactivité » qui découragent la reprise du travail. Dans la France d’aujourd’hui, on vivrait mieux avec des aides, sans rien faire, qu’en travaillant au Smic.
On devine la logique des politiques d’assistanat. On veut d’abord donner des moyens de vivre – ou de survivre – aux personnes dépourvues d’emploi, pour éviter qu’elles ne sombrent et restent employables. Intention louable, mais lorsqu’on entend des anciens érémistes déclarer qu’ils s’en sortaient mieux avec le RMI, l’APL et autres aides, qu’avec leur salaire et les coûts induits par la vie active, on s’attache à recréer une vraie différence de niveau de vie entre actifs et inactifs en récréant de nouvelles aides, cette fois au profit des actifs à bas revenus. C’est ainsi qu’est née à la Prime pour l’emploi. Même récemment revalorisée par le gouvernement Villepin, elle apparaît encore insuffisante puisque les candidats proposent de nouvelles mesures destinées à maintenir une partie des allocations lors de la reprise d’un emploi.
Naturellement, ces aides sont financées par des impôts et des charges qui pèsent sur l’emploi et les salaires. Le mouvement se renforce de lui-même dans un cercle vicieux sans fin. Plus de chômage, plus d’aides aux inactifs, plus de charges, des salaires nets moins élevés, plus d’aides aux actifs à bas revenus, plus de charges, plus de chômage … Et voilà comment la France arrive à avoir dans le même temps des dépenses publiques qui à 55 % du PIB, 3 millions de chômeurs et 7 millions de travailleurs pauvres !
La générosité publique n’est en réalité admissible que les populations que l’on veut aider restent marginales. Quand l’Etat providence concerne la majorité de la population et que vivre de la générosité publique devient un mode de vie à part entière, le système devient intenable et s’effondre sous son propre poids.
Il serait temps que l’on arrête de penser que compenser avec des aides et des allocations les dysfonctionnements du système peut tenir lieu de politique. Les traitements symptomatiques n’ont jamais guéri aucune maladie. Ils ne font que les rendre plus supportables, et souvent, elles les aggravent en laissant prospérer les causes.
Le sous-emploi et les bas salaires ont pourtant des causes sur lesquelles il serait possible d’agir. Ces causes s’appellent libre échange, coût excessif du travail, sous qualification de la main d’oeuvre, inadéquation entre l’offre et la demande de travail, inefficacité de l’ANPE, hyperproductivité des services. Les réponses se nomment protectionnisme, transfert des cotisations sociales vers d’autres assiettes que le travail (consommation, revenus du capital), formation professionnelle, refonte du service public de l’emploi, incitation à l’embauche dans les services non exposés à la concurrence internationale(1), emplois aidés …
Les allocations ne font pas les réformes, ni ne donnent des droits. Cette réponse n’est qu’une lâche dégénérescence de l’esprit de transformation sociale.
… entraîne celle du PS :
La crise de l’Etat providence a évidemment des conséquences sur le PS qui en a fait de la redistribution, l’un des deux piliers de sa politique depuis qu’elle a renoncé à la rupture avec le capitalisme, l’autre étant l’Europe.
La politique d’assistanat a beaucoup pesé dans la rupture des classes populaires avec ce parti qui était pourtant sensé les défendre. J’ai été frappé de voir dans l’étude sur les milieux populaires dont j’ai parlé la semaine dernière, que les politiques d’assistanat étaient jugées très négativement par les personnes confrontées à la précarité. Ils y voient comme des sables mouvants dont il devient impossible de sortir, beaucoup plus que comme un filet de sécurité. Ils attendent des emplois, pas des moyens pour vivre sans !
Cette politique a également contribué à brouiller le PS avec les classes moyennes. Ceux qui ont du mal à boucler les fins de mois, mais qui pour autant ne perçoivent aucune aide, vivent très difficilement la générosité des socialistes à l’égard de ceux qui ne travaillent pas. Sarkozy a très bien compris que les excès de l’Etat providence sont de plus en plus contestés, y compris dans les catégories modestes, ce qu’il a très habillement traduit par ses odes répétées à « la France qui se lève tôt le matin et qui travaille dur »
Il ne faut toutefois pas jeter à la Pierre sur ce point à Ségolène Royal. Même si son pacte présidentiel contient une masse considérable de promesses dépensières, elle a toujours agrémenté sa générosité par un souci du « donnant donnant » ou de « cercles vertueux » Hier encore, interrogée au grand jury, sur le sujet, elle a déclarée « Chaque fois qu’on fait un acte de don, il faut s’interroger sur la contre partie ». Son propos n’est pas toujours bien clair ni très concret. Il ressemble souvent à un préchi précha sans consistance, mais l’intention de rompre avec la logique de l’assistanat en ressort toujours assez clairement.
Malheureusement pour la candidate, son parti, dans ses profondeurs, ne semble pas avoir entamé le moindre début de réflexion sur les limites à fixer à l’Etat providence et les moyens à donner à son ambition réformatrice. La mesure du conseil régional d’Ile de France est en effet caricaturale d’imbécilité : gratuité totale pour un service illimité, extension à tous les membres du foyer, effet de seuil brutal, octroi d’un « droit nouveau » (à la mobilité) dont le coût pour les finances publiques est non maîtrisable, absence totale de contre partie et de conditions d’octroi … Je pourrais ajouter injustice, car de nombreuses catégories de personnes vont très certainement trouver anormal de ne pas bénéficier des mêmes avantages. Pourquoi en effet les étudiants et les personnes âgées avec de petites retraites n’en bénéficieraient pas également ?
La mesure du Conseil régional d’Ile de France est également symptomatique de cette décentralisation totalement folle. Les collectivités – et en particulier les régions - veulent exister, et ce, malgré leur absence de compétences. Alors, ils dépensent ! On veut faire de gauche. Simple : Donnons des aides « aux plus démunis » Mais de quoi se mêle le conseil régional d’Ile de France ? Depuis quand, l’insertion relève t-elle de sa compétence ? (Le RMI relève des départements) De quel droit vient-il annihiler les effets d’une politique de l’Etat, la prime pour l’emploi, destinée à creuser l’écart entre les revenus du travail et les revenus de l’assistance ? Le discrédit qu’elle jette sur les régions, ne sera pas non plus pour aider Ségolène Royal.
La compétence de la région en la matière, c’est les transports collectifs. Si elle veut exister, qu’elle développe les transports de banlieues à banlieues ou la qualité de service, ou à la limite, qu’elle suive les conseils d’Olivier Besancenot et étudie la gratuité totale des transports collectifs, quitte à se financer autrement (publicité, concession d’espaces dans les gares …) Le droit à la mobilité propre pour tous, pourquoi pas, en effet …
En attendant, Sarkozy va pouvoir s’en donner à cœur joie pour stigmatiser cette mesure emblématique des politiques d’assistanat dont il veut débarrasser la France !
(1) A ce propos, les tentatives d’automatisation des caisses dans certains supermarchés me scandalisent. J’y reviendrais certainement bientôt. Ce sont des évolutions que rien ne justifie et que les responsables politiques ne devraient pas laisser faire.
Le vrai problème est donc les salaires trop bas .
La faute à qui si le salaire médian est d'environ 1300 € ?
Jusqu'à 1.6 SMIC les charges sont faibles .
Question heures de travail par actif la France est dans la moyenne de l'Europe .
Donc ce ne peut ètre que de la faute des socialos .très simpliste article malgré sa longueur .
Rédigé par : louarn | 02 avril 2007 à 22:18
Je n'ai pas eu l'impression que votre candidate ait été ravie de devoir justifier les mesures prises par ses collègues de la région IDF ! Mais je conviens que ce n'est pas très plaisant d'être mis face à ses contradictions ...
Rédigé par : Malakine | 02 avril 2007 à 22:36
La gratuité des transports en communs en Ile de France ne vient pas de sortir d’un coup comme ça en pleine période électorale. Ce n’est que son application qui a été réalisée en avril 2007.
Pour qui a participé à l’élaboration du programme de JP Huchon au cours de débats avec la population d’Île de France, c’était une demande de la population qui a été reprise dans le programme des socialistes autour de JP HUCHON.
Son concurrent UMP Jean-François Copé lui, pas démago pour un sou, promettait la gratuité des transports en communs pour tous s'il était élu !
En quoi la mesure est elle scandaleuse ?
Une carte orange coûte mensuellement selon les zones de 52.50 à 142.70 euros.
Prenons un Rmiste habitant Melun en zone 6, le montant de la carte était de 116.40 euros par mois alors que le RMI est de 440,86 euros soit le quart de ses revenus. Faut-il s’étonner dans ces conditions d’avoir un nombre important de fraudeurs ?
Plus les gens sont démunis, plus ils habitent loin de Paris et plus le prix des transports est élevé
Si le même Rmiste était salarié, la carte ne lui coûterait que 58.20 euros car elle est prise en charge pour 50% par l’employeur.
Ne faut-il pas aider les personnes sans emplois à pouvoir se déplacer pour trouver du travail. Les jeunes, avec la carte Imagin’R bénéficient eux aussi grâce à la région de tarifs intéressants.
Et n’oublions pas qu’en incitant les gens à utiliser les transports en communs on diminue la pollution
Rédigé par : Constantin | 03 avril 2007 à 00:46
On ne peut pas dire que le problème de l'emploi en france est liée au coût du travail qui serait excessif. Malakine vous savez très bien que cet argument ne tiens pas la route, il faudrait au contraire pouvoir augmenter les salaires, le sous-emplois est le fruit d'une productivité insuffisamment rémunéré. Bien sure on retombe sur le problème de la contrainte extérieure et de l'euro que vous n'avez pas mentionné. A quoi sert d'augmenter la pression sur les salariés et faire des économies tout azimut en rongeant sans arrêts sur les dépenses publiques (aggravant encore le problème de la demande intérieure), tout ça pour baisser les charges et le coût du travail de disons au maximum 10%, quand dans le même temps votre monnaie prend 50% de hausse par rapport aux monnaies asiatiques?
Dois je vous rappelez que lorsque l'euro prend 10% par rapport au Yuan chinois les prix des exportations françaises vers ce pays augmentent de 10%, et que les marchandises provenant de ce pays voix leurs valeurs relatives s'abaisser de 10% sur notre propre marché et ce sans aucune "réforme" d'aucune sorte.
Autre point qui me turlupine vous semblez adhérer à l'idée que les chômeurs sont tous volontaire. Et qu'il suffirait de leurs donner des coup aux fesse pour qu'ils ne soit plus chômeurs, excusez moi mais ce ne sont pas les salariés qui crée les emplois. La france manque cruellement d'investissement productif c'est ça l'origine du chomage et rien d'autre, pas d'investissement, égale pas de croissance, égale pas d'emplois. Mais pourquoi investir en france lorsque l'on peut produire des biens et des services à un coût minime ailleurs, dans des zones ou la monnaies est sous-évalué et ou les salariés sont des esclaves?
Cessez donc de taper sur les plus pauvres, ces derniers ne sont pas maitres de leurs destins, ils ne font que subir les politiques économiques débiles de ces trente dernières années.
A lire ce texte de Jean Paul Fitoussi sur l'euro:
http://www.alternatives-economiques.fr/site/hs72_002_economie_france.html
Rédigé par : yann | 03 avril 2007 à 01:22
Bonjour,
Une fois de plus, parlons terrain. La gratuité des transports pour les RMIstes, c'est bien le moins que notre pays puisse faire pour eux !
Mais quid de la même gratuité ou d'une remise conséquente pour les demandeurs d'emploi qui émargent pour la plupart dans les 900/1100 Euros par mois aux Assedic (quand ils en ont encore !). Eux aussi ont besoin de se déplacer, y compris prendre le train, pour rencontrer des entreprises.
Que prévoit la SNCF pour eux = zéro !
Pourquoi ne pas, tout simplement, soumettre le prix des transports dans toute la France aux conditions générales de ressources ?
C'est si compliqué.
Expliquez-moi pourquoi l'un de mes amis, ultra fortuné (famille de la grande distribution) bénéficie de la carte senior alors qu'il pourrait se payer un TGV entier ?
Ne faudrait-il tout simplement pas remettre à plat la politique d'attribution des gratuité et remises en tous genres, à une époque où les retraités jouissent de conditions matérielles conséquentes (souvenez-vous que la courbe de la richesse jeunes - vieux s'est inversée dès les années 70 au détriment des jeunes !).
Merci pour vos réactions.
Je suis du genre pragmatique, les grandes phrases, les brillantes démonstrations et les partis m'emmerdent.
Il faut regarder le terrain, c'est là que ça se passe nom d'un chien !!!
Rédigé par : Cath | 03 avril 2007 à 09:26
Yann,
On est en phase sur les questions macroéconomiques. Depuis le temps, il me semble que c'est quelque chose que vous devriez considérer comme acquis ! D'ailleurs, j'en parle quand je dénonce l'idéologie redistribuitive lorsqu'elle devient un alibi à toute ambition de transformation sociale, à toute volonté de s'attaquer aux causes du sous emploi et des bas salaires.
Je ne critique pas la dépense publique en tant que telle, mais je considère qu'avec notre niveau de dépenses publique, on devrait avoir des résultats bien meilleurs, que ce soit en terme d'égalité ou d'investissements sur l'avenir. L'argent public est souvent mal utilisé, et cela, ça n'a rien à voir avec la macroéconomie. C'est lié à cette idéologie de la dépense publique dont cette mesure en est une caricature.
Je n'ai jamais "tapé sur les plus pauvres" !! J'ai juste taper sur le PS qui se donne bonne conscience en prenant des mesures "sociales" qui aggravent plus le problème qu'il ne l'arrange.
Les trappes à inactivité, tout le monde les connaît. Même au PS ! C'est quand même Jospin qui a inventé la prime pour l'emploi ... Royal aussi en parle et veut rendre plus attractif la reprise du travail (son projet de revenu de solidarité active). L'hebdomadaire Marianne y avait consacré un dossier édifiant en février dernier intitulé "les pièges de l'assistanat", et ce n'est pas un journal ultralibéral, que je sache.
Maintenant pour répondre à constantin, bien sûr qu'il faut aider les transports collectifs, et bien sûr aussi qu'il faut aider la mobilité des gens à faibles revenus, en ile de france ou ailleurs.
Cette mesure est surtout choquante dans ses modalités, et dans l'esprit qui l'inspire. J'aurais de loin préféré une mesure qui aurait accordé un nombre limité de tickets gratuits à tous les franciliens en fonctions de leur ressources et de la composition de leur foyer. Je ne vois pas pourquoi les enfants de eremistes auraient une totale gratuité et des droits illimités alors que les enfants de couples au smic devraient, eux, payer plein pot.
L'effet de seuil est trop brutal entre les inactifs et les actifs à bas revenus et trop à l'avantage de ses derniers. C'est en cela, qu'elle renforce les "trappes à inactivité".
Rédigé par : Malakine | 03 avril 2007 à 09:42
Anecdote :
Reportage télé sur cette mesure de gratuité.
1/ Interview d' une responsable qui déclare que c' est une bonne mesure qui permettra aux Rmistes d' aller voir leurs parents, d' aller au musée, à Baubourg et de pouvoir se promener sur les bords de Seine.
2/ Rappel que le ville de Toulouse était précurseur en la matière.
3/ Interview d' une responsable toulousaine qui confirme que cela permettait aux Rmistes de trouver du travail plus facilement.
Cherchez l' erreur ...
Rédigé par : Erick | 03 avril 2007 à 10:05
Point de vue, de Martin Hirsh, président d'emmaus sur la question :
"Cette initiative part sûrement d'un bon sentiment. Les transports peuvent représenter un obstacle financier et les salariés bénéficient eux de la prise en charge de la moitié de leur carte orange par leur employeur, mais lier une prestation sociale à un statut d'inactivité peut être dangereux et contre-productif. En particulier vis-à-vis des travailleurs pauvres qui vont continuer à payer leur billet. 0r, en Ile-de-France moins les salariés sont qualifiés plus ils habitent loin et plus leur coupon de carte orage est cher. Un système où ces travailleurs pauvres vont payer plein tarif alors que ce sera gratuit pour les Rmistes n'est pas viable durablement". M. Hirsch suggère de mettre en place un dispositif progressif, non pas lié au statut mais aux ressources".
http://www.20min.fr/article/149053/20070331-France-Ile-de-France-gratuite-des-transports-pour-les-Rmistes-a-partir-de-samedi.php
Rédigé par : Malakine | 03 avril 2007 à 10:36
Malakine, j'avoue que depuis quelques jours la tonalité de tes posts m'inquiète... on sent que les notions de solidarité, de responsabilité s'étiolent peu à peu devant une certaine forme d'individualisme et de retour à un état plus ou moins autoritaire... bref la victoire de la pensée unique et atlantiste
Rédigé par : Marc | 03 avril 2007 à 11:14
J'ai vécu "sous" HUCHON, ses combines, ses cadeaux au personnel de le "Région" sous forme de bons de coiffeur, de pressing.
Le parfait exemple de la gabegie du "mille-feuille" institutionnel français, des doublons des pôles de compétitivité, des centaines de milliers de fonctionnaires que font le même boulot dans les mairies, puis dans les départements puis dans les régions.
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 03 avril 2007 à 12:10
C'est bizarre mais l'"assistanat" est toujours vu du côté des cadeaux fait aux travailleurs pauvres. Hors, bizarrement, dans les faits (je parle de mon cas), la prime de l'emploi a permis par exemple à mon ancien employeur de me payer à un salaire inférieur au SMIC, le seuil étant atteint grâce à l'Etât et sa prime.
Le RMI permet aussi aux français éloignés de l'emploi de vivre décemment. Je n'ose d'ailleurs pas imaginé les conséquences en terme de vie sociale d'une disparition de cette allocation, sachant que (contrairement à ce que dit Sarkozy), les emplois ne sont pas là, et tant bien même les Rmistes voudraient tous travailler, ils ne pourraient pas!
Sur cet article, je ne vois pas ou tu veux en venir. La Droite a été plus loin dans la politique d'assistanat que la gauche et a permis l'apparition et la généralisation du travail précaire (Stages, CDD, Smic+prime à l'emploi..). Et ce système semble trés bien convenir aux entreprises...
Donc, soit il faut aller jusqu'au bout (systéme anglais), plus d'assistanat pour les pauvres ni plus d'aides pour les entreprises. Le libéralisme logique quoi. Ou alors, il faut rationaliser les aides avec une vision multi-latérale des choses et non en fustigeant les "assistés".
En même temps, c'est tellement à la mode, les "immigrésé, les "assistés". Lis un peu moins les journaux Malakine ;-)
Rédigé par : Chevillette | 03 avril 2007 à 15:17
Chevillette,
Il est tout à fait vrai que c'est la droite qui à précipité la France dans l'assistanat ou du moins Giscard.
"On ne peut pas dire que le problème de l'emploi en france est liée au coût du travail qui serait excessif. Malakine vous savez très bien que cet argument ne tiens pas la route, il faudrait au contraire pouvoir augmenter les salaires, le sous-emplois est le fruit d'une productivité insuffisamment rémunéré."
Quand j'entends une phrase pareille, j'ai la calotte crânienne qui se soulève, car c'est à cause de ce genre phrase à la fois bateau, contradictoire, issues d'idéologies et non d'expérience du terrain que la France glisse lentement mais sûrement vers la désertification économique et industrielle.
1° Le coût du travail et le salaire sont deux choses différentes.
2° Dire à un gestionnaire que le coût du travail n'a pas d'influence sur le prix de vente de ses produits, en particulier dans les produit à haute valeur ajoutée, c'est aussi débile que de dire que le prix d'un produit ne fait pas partie des arguments de vente.
3° Bien sûr que si le prix de revient du travail baisse, on peut baisser ses prix de ventes, augmenter sa production et donc augmenter son effectif.
4° Une fois que la demande est là grâce à des prix compétitifs, ont pourrait alors , si le régime fiscal était moins anti-emplois et moins pro bénéfices qu'en France jusqu'a maintenant, augmenter les salaires.
5° Bien-sûr que l'augmentation des bas salaires est une élément de reprise économique, mais il ne peut se construire sur des entreprise déjà au bord du dépot de bilan.
La baisse des charges EST le seul moyen de parvenir à cette augmentation des salaires par l'augmentation de la productivité.
Arrêtez donc de réciter des théorie pondues par des gens qui, heureusement pour nous, n'ont jamais géré une entreprise.
Franchement !
Vraiment ! quel est l'intérêt pour le lecteur, de lire dans un blog des théories que tout le monde peut lire partout, acheter partout, ou voir tous les jours débité par les clowns de l’audio-visuel économique ?
L'intérêt d'un blog c'est de lire les expériences personnelles du blogueur dans les domaines où il s’est épanoui NON ?
Je vous le demande ?
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 03 avril 2007 à 18:57
"Quand j'entends une phrase pareille, j'ai la calotte crânienne qui se soulève, car c'est à cause de ce genre phrase à la fois bateau, contradictoire, issues d'idéologies et non d'expérience du terrain que la France glisse lentement mais sûrement vers la désertification économique et industrielle."
Débile vous même, vous n'avez pas bien lu mon post, je parle de contraintes extérieures qui empêchent la hausse des salaires. Faut vous faire un cours d'économie mon vieux, pour vendre vos produits il faut des consommateurs. Si les entreprises sont aux bord du dépôt de bilan c'est parce qu'elles subissent une concurrence extérieur à la france de grande ampleur d'où le besoin de protectionnisme et de dévaluation monétaire, à fin de pouvoir relancer les salaires, la demande intérieure et in fine la croissance et l'emploi.
C'est vous qui êtes enfermé dans une idéologie qui s'appelle le libéralisme, même si vous pensez le contraire.
Vous êtes prisonnier de ce que Keynes appelait l'esprit comptable, qui pense la société en terme de bilan comptable sans bien voir la dynamique globale de la société dans laquelle il vit. Il faudra que je vous mettes un texte pour vous expliquer ce qu'est l'économie Kénésienne parce que manifestement vous avez un problème de compréhension macro-économique.
Rédigé par : yann | 03 avril 2007 à 19:25
Il va bien falloir arrêter de faire peser le financement de la protection sociale sur le coût du travail et donc sur la production.
La TVA sociale est dans l'air, sauf au PS et d'une manière générale toute la gauche plurielle qui en fait encore une question dogmatique.
Les Allemands viennent de le faire et de manière pérenne. Avant les élections, la gauche ne voulait pas en entendre parler. Et puis il y a eu les élections et la nécessité de gouverner ensemble. Alors la concertation a permis de rapprocher les points de vue. Finalement les socialistes se sont ralliés à cette proposition. Mieux, ils voulait initialement faire deux points de TVA en plus, ils en font finalement trois.
Rédigé par : Marcus | 03 avril 2007 à 23:05
@Yann :
- Ne penses-tu pas que le retour du protectionnisme, peut pousser les pays émergents à produire à un coût encore plus bas et à sacrifier les hommes et l'environnement pour se développer ?
- Comment se fait-il que d'autres pays européens s'en tirent mieux que le nôtre ?
Je vais me faire iconoclaste dans ce temple du protectionnisme :-) en faisant observer que L'OMC qui a succédé au GATT est bien la seule organisation internationale qui fonctionne. Mieux que l'ONU en tout cas. (En revanche, il est clair qu'il manque un gendarme des parités monétaires au niveau mondial du type SME que nous avons connu en Europe).
Et j'en viens inévitablement à la question Européenne.
Je m'interroge et je vous interpelle tous :
- En toute objectivité, dans notre situation financière et en l'état de notre économie, n'aurions-nous pas été contraint à dévaluation du franc ?
- Quelles conséquences sur la dette les prix (cf produits pétroliers) et le chômage ?
Je pense que l'on serait dans une situation épouvantable. Et c'est certainement la solidarité monétaire des pays européens économiquement et budgétairement vertueux qui nous permet d'avoir encore la tête hors de l'eau avec une monnaie européenne à sa juste valeur.
Alors effectivement, vu comme ça, je comprends que nos partenaires soient quelquefois lassés, surtout quand nos gouvernants leur font la leçon et se servent de l'Union pour se défausser en disant au peuple français : ce n'est pas nous… c'est l'Europe.
Rédigé par : Marcus | 04 avril 2007 à 00:27
@Marcus,
entièrement d'accord avec votre dernier § : "nos" partenaires européens ont quelques raisons d'être lassés. là, c'est une certitude.
Je partage aussi le "sentiment" que sans l'Europe et aussi sans l'Euro notre situation ne serait pas plus enviable. Là, ce n'est qu'une hypothèse et il serait intéressant de vérifier qui la partage.
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 04 avril 2007 à 09:23
@Marcus et @PeutMieuxfaire
Simple question entre 1998 et 2000 la france à vue sa croissance dépasser celle de la zone euro et atteindre en moyenne près de 4%. Est-ce le résultat d'une augmentation momentanée du temps de travail, d'une subite réforme libérale entreprit par le gouvernement Jospin, ou est-t-il plus vraisemblablement que ce soit le fruit du passage de la politique du franc fort à celle, non désirée, de l'euro faible, ce dernier ayant alors perdu près de 30% de sa valeur par rapport à son niveau de départ et vis à vis du dollars.
La dévaluation de 30% à alors stimulé la croissance sur tout le continent européen, et la france eut la croissance la plus rapide pendant deux ans.
Si vous voulez des preuves de l'efficacité des politiques monétaires et protectionnistes, sur la croissance et le dynamisme économique, il existe de nombreux exemple récent que je citerais ultérieurement, n'ayant pas le temps pour l'instant.
Rédigé par : yann | 04 avril 2007 à 09:39
Ce n'est pas tant l'Euro qui est surévalué que le Dollar et le Yuan qui sont sous leur valeur réelle. Et c'est bien pour cela que la question des parités monétaires devra faire l'objet d'une régulation internationale en complément de celle du commerce.
Et donc, c'est également dans cet esprit que l'Europe qui est le plus grand marché, devra peser plus fortement politiquement sur cette question.
La tentation d'une monnaie faible, surtout pour un pays qui importe beaucoup, et qui n'a pas de pétrole n'est pas sans conséquences sur les prix et là nous savons bien quelles sont les catégories de la population française qui en souffrirait le plus.
Par ailleurs, notre dette est largement constituée de titres sur le marché monétaire (+ du 1/5e du total) Avec le franc dévalué, on le sentirait passer.
Rédigé par : marcus | 04 avril 2007 à 10:36
Mon cher Yann,
Tout le monde y compris vous est moi disons chaque jour des chose débiles !
En réponse à mon besoin de lire les économistes, je me méfie toujours de gens en "istes".
Il ont pour caractéristique commune d'être inféodés à une cause.
Il est déjà infiniment difficile pour le tout petit cerveau humain, de résoudre des problèmes simples, alors pour des problèmes complexes il doit IMPERATIVEMENT être libre de toute idée préconçue !
Quand j'ai monté ma première société, une concession Automobile, j'ai fait appel à un commissaire au compte d'un grand groupe Français.
J'ai passé ma première année à me battre contre ses "conseils avisés" venant de théories fumeuses lues dans des livres dépassés, écrits généralement par des gens n'ayant jamais géré eux même de sociétés.
Exemple simple: Il me disait "Votre atelier ne fait pas assez de bénéfices, il vous faut compter plus d'heures à vos clients".
Moi j'ai fait l'inverse, j'ai vendu plus de voitures en faisant venir des clients par notre réputation de "Bon atelier pas trop cher".
Résultat au bout de trois ans nous étions les N° 2 ou 3 de la marque en France !
Il est important de faire confiance à la logique avant de faire confiance à des soit disant "Experts" qui n'ont aucune expérience et "théorisent" à l'infini.
Les patrons qui souhaitent embaucher sont non pas rares, mais certainement minoritaires... OUI !
C'est précisément pourquoi il est con comme un balais d'espérer qu'il suffit de leur DIRE qu'il faut embaucher comme on le fait depuis 30 ans !
Je ne crois qu'à l'incitation intéressée !
Si un patron se voit soudain dans l'obligation de payer plus d'impôts sur ses bénéfices et ses revenus que sur les salaires de ses employés, alors l'embauche deviendra une option de développement de sa société.
Il remplacera les bénéfices immédiats par la plus value de sa société à terme.
Ça c'est du réel , du dur, du français, du vécu !
Quand à toutes les conneries lues et entendues…… c'est conforme à notre bullocratie: N U L !
La seule chose de réaliste c'est que toute l'Europe souffre, et que pour ralentir sa phagocytose programmée par les investissement de la mondialisation dans le bébé Tigre CHINOIS (et le bébé éléphant Indien), la seule défense Nationale est l'augmentation de la TVA et la seule défense Européenne est un droit de douane mesuré, comme le font les USA.
Nous vivons malheureusement dans une Europe hyper capitaliste aux ordres de l'OMC, qui nourrit le bébé Tigre sans se rendre compte qu'adulte, il ne fera qu'une bouchée de la France au grand dam des innocents qui entendent nous régenter avec la suffisance que seule procure l'inexpérience
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 04 avril 2007 à 10:44
Yann
"Cessez donc de taper sur les plus pauvres, ces derniers ne sont pas maitres de leurs destins, ils ne font que subir les politiques économiques débiles de ces trente dernières années."
Un seul contre-exemple de "pauvre" qui s'est sorti seul de sa "pauvreté", un seul, et ton argument se casse la figure.
Rédigé par : david-david | 04 avril 2007 à 11:21
"Je ne crois qu'à l'incitation intéressée !"...
autrement dit : le "donnant-donnant" - Non ?
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 04 avril 2007 à 12:03
@PMF,
Oui c'est donnant-donnant ou gagnant-gagnant comme dirait la Parizot (encore une "Experte", celle- là).
Tenez MALAKINE, je ne peux résister à vous copier/coller le post que Pascal L. vient de me poster chez les B&B's, il colle admirablement à ce que je viens de dire sur l'incompétence chronique des gens qui "SAVENT" et rejoint la célèbre boutade d'EINSTEIN: "Quand on sait, on fait ! Quand on ne sait pas on enseigne."
C'est en particulier vrai dans la restauration où les bons "chefs" cuisinent et où les ringards sont profs de cuisine au Lycée Hôtelier.
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Pascal a dit:
"Sinon Gilbert, je vois que sur le plan "professionnel" nos constats ne sont vraiment pas différents à-propos des experts qui prétendent détenir la solution à tous les problèmes mais qui n'ont eux-mêmes jamais été en position de gérer quoique ce soit.
Le souci, c'est que beaucoup de ces experts font aujourd'hui du gras à la tête des plus grands groupes français. Ils commencent même à s'intéresser de très près aux grosses PME, en particulier à celles qui détiennent des savoir-faire que l'on ne trouve parfois nulle part ailleurs dans le monde, les seules qui continuent vraiment de créer des emplois.
L'un de mes derniers entretiens, par exemple, c'était avec le PDG d'une boîte de la région parisienne qui travaille surtout pour la Défense et pour l'Aérospatiale et qui est spécialisée dans les systèmes de simulation et les bancs d'essai. Pas vraiment des trucs à la portée du premier venu : simulateurs d'appontage pour porte-avions (Ch. de Gaulle), simulateurs de secousses sismiques pour le CEA, autres bancs d'essai sur mesures pour le CNRS...
La boîte avait aussi beaucoup bossé sur le projet de l'A380, mais du fait de la nouvelle politique d'Airbus qui a consisté, entre autres, à passer un gros coup de Kärcher dans la liste de ses fournisseurs, la phase "études" du projet A380 étant par ailleurs terminée, il se retrouvait du jour au lendemain presque sans boulot, avec un portefeuille de commandes quasi-vide et aucun projet mastoc en vue.
Pire encore, la boîte commençait à être concurrencée d'une façon plus que sérieuse par des boîtes étrangères, qui n'hésitaient pas à tirer les prix vers le bas et qui commençaient aussi à atteindre le même niveau de "capacité de réalisations" que le sien.
Bref... L'ambiance n'était pas au beau fixe et le PDG de la boîte, qui n'a aucune connaissance en marketing, était à la recherche d'un nouveau collaborateur pour "se lancer dans la communication" ! Remodeler son site Internet pour le rendre plus attractif (en 2007 !), créer une newsletter et dépenser le peu de fric qui lui restait dans un tas d'autres conneries, sans même s'intéresser aux questions que je lui posais pour essayer de cerner le problème.
Qu'aurait-on pu mettre dans la newsletter ? Réponse : RIEN ! Car la boîte ne faisait plus rien ! C'est ce que j'ai essayé de lui faire comprendre : il prenait tous les problèmes à l'envers.
Je les connais assez bien les gars de ce genre. En général, il ne faut pas plus de 10 minutes d'entretien pour que tu t'aperçoives que tu as un abruti en face de toi : en quelques questions, je me suis laissé dire que les ingénieurs ne développaient jamais rien qui ne rentrait pas "exactement" dans le cadre d'une commande déjà passée (il n'y avait donc aucune motivation, aucun appel ni aucune réponse concrête, pas plus aux demandes potentielles des clients déjà acquis qu'à celles des prospects qui ne connaissaient même pas la boîte !), les commerciaux ne mettaient jamais les pieds sur le terrain (comme souvent), quant à lui, le DG, il commençait seulement à avouer et surtout à "s'avouer"... qu'il ne savait pas du tout quoi faire pour relancer la machine !
Hallucinant, ce genre de mecs.
De toutes façons je n'ai pas été retenu pour le poste : le gars a très mal perçu une phrase que j'ai prononcée quand je lui ai dit qu'une telle expérience me permettrait aussi de me familiariser avec un nouveau secteur d'activités. Il faisait (en plus) partie des cons qui pensent que si tu as le courage d'avouer que tu ne sais pas tout sur tout, alors tu es un bon à rien !
Je ne sais pas ce qu'il est devenu, ce con. Lui s'est probablement enrichi (en licenciant peut-être) et moi je suis resté au chômage.
Il y a quelques temps, plusieurs mois après notre entretien, je suis retourné voir son site Internet par curiosité pour y découvrir que comme prévu, rien n'avait changé : aucune modification du site, toujours pas de newsletter, aucun développement en cours, pas de nouveaux clients...
Je n'ai pas besoin de retourner le voir pour être certain qu'il est encore en train de "réfléchir" à ses problèmes, au lieu de baffer ses ingénieurs qui sont payés à ne rien foutre ou de foutre des coups de pied au cul à ses commerciaux pour les jeter dehors, "au contact des clients".
... Tout à fait le genre de connards qu'on retrouve en grand nombre au MEDEF. Ils finissent tous par licencier à tours de bras ou par baisser le rideau pour se casser en Chine ou en Roumanie.
Bref... Je me suis encore emporté, moi. Tout çà pour dire que tu as raison, Gilbert (comme souvent) : elle est belle, la France des "experts" ! Mais pour la sortir de la merde, la France justement, il faudra quand même penser à trouver autre chose...
Rédigé par: Pascal L.
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 04 avril 2007 à 16:50