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20 avril 2007

Commentaires

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Gilbert Sorbier

Camarade Chav,
J'aime ségolène et je l'ai toujours défendue à chaque fois qu'elle a été attaquée sur ses soit disant bévues, que ce soit sur les 35 heures, la fameuse cassette sur l'enseignement (ma femme a été une enseignante et directrice d'école dévouée pendant 17 ans), la reprise en main des délinquants mineurs, ses références à la Suède (encore hier), ses tentatives de revalorisation du travail (il y a un an) etc. etc. etc.

Au plan économique ton exposé dis qu'elle à fait le bon choix et nous dis que faire autrement que ce qu'elle propose c'est mauvais "parce que ce qui est bon pour la Suède et l'Allemagne ne l'est pas pour la France !" Mais à aucun moment tu n'expliques TECHNIQUEMENT pourquoi ce qui est valable ailleurs ne le serait pas en France et plus précisément CE QUI ne serait pas valable en France.
Par exemple j'ai une PME qui emploie 50 salariés, pour élever et conditionner des truites fumées. Il existe au Danemark une PME identique qui peut se payer 75 salariés avec un SMIC plus élevé à masse salariale identique. Ils vont donc produire plus et moins cher que moi (même avec = 5% de TVA sociale et des impôts sur les bénéfices plus importants):
EN QUOI CETTE TECHNIQUE FISCALE plus sociale, qui permet de produire moins cher et de mieux payer mes salariés serait-elle valable au Danemark et pas en France ? C’est ça que j’ai besoin de savoir pour voter ROYALement. C’est toi qui a parlé de cela, je te demande donc des explications précises et non idéologiques.

chav

A Gilbert.
Je n'ai pas dit qu'elle a fait le bon choix, mais des choix qui me semblent plus adaptés à notre situation et plus cohérents dans leur complémentarité.
De même je n'ai pas dit que faire autrement c'est mauvais, mais que ce que propose Sarkosi et Bayrou ne me semblait pas convenir.
Pour l'Allemagne, il me semble avoir donné des éléments, je vais en rajouter un autre, la France est la 1ère destination touristique du monde, si l'euro est élevé, les touristes viendront moins nombreux et dépenseront moins.
Concernant la question précise pour ton entreprise, je ne suis pas en mesure de te donner des réponses, mais je suppose que la consommation de truites fumées doit être au Danemark plus importante qu'en France (sur les vols SAS, ils servent tjs du poisson fumé) et que de fait ton concurent s'appuie sur un marché intérieur plus porteur, et est peut être moins dépendant de l'export, peut être aussi les dannois sont-ils plus atachés à consommer local.
La productivité du travail en France n'est-elle pas plus élevée qu'au Danemark, ce qui devrait permettre de tenir le même niveau de production (mais, je n'y connais rien pisciculture, excuse moi)?
je ne suis pas économiste de formation, si d'autre veulent bien te fournir plus d'éléments...
Ne pourrais t'on pas commenter le contenu de l'article en lui même?

Gilbert Sorbier

Ma question ne portait pas sur le Danemark, (j'aurais pu parler de foie-gras ou de boutons de manchettes à la place des truites) mais uniquement sur un point précis concernant une de tes affirmations. Je te remercie d'avoir éssayé de répondre.

aiolive

Bonsoir Chav (et Gilbert, Ilysa, Marcus, Chevillette, etc.)

De retour après quelques jours d’absence sur la toile, je me réjouis de vous retrouver sur Horizons (encore merci Malakine) et suis heureux de voir que vous n’avez rien perdu de votre verve ! Félicitations pour votre promotion ! Et pour votre article intéressant, dont voici mes commentaires.

Concernant Ségolène vous tirez argument qu’elle est une femme ; fort bien, c’est aussi le cas de Dominique Voynet, Marie-Georges Buffet, Arlette Laguiller, mais à part la symbolique certes sympathique, je ne trouve pas cet argument très rationnel ni républicain (et n’allez pas me parler de gênes XX ou XY… euh je plaisante of course)

Je suis d’accord avec vous pour dénoncer le traitement médiatique dont elle est l’objet, et les attaques indignes dont elle est victime y compris venant de son « camp » (mais quel camp ? qui oserait affirmer que le PS est un parti cohérent ?). D’accord avec vous aussi pour convenir qu’ils témoignent d’un machisme et d’une beauferie bien ancrés dans notre beau pays (et plus généralement des rapports brutaux entre personnes largement favorisés par l’idéologie libérale du chacun pour soi, mais je digresse…)
Mais ne pensez-vous pas qu’elle est victime d’un jeu de dupes qu’elle a initié ? Elle a joué avec les médias pour conquérir la candidature, et ce faisant mis le doigt dans un engrenage d’abord maîtrisé (et possédé) par les amis de Sarko.
Qui a vécu par l’image périra par l’image... Je ne le lui souhaite pas, et sur ce chapitre « elle ne vaut pas bien » Sarko pour faire référence à votre titre.

Vous m’accorderez que je ne l’ai jamais critiquée ni taxée d’incompétence dans nos échanges même si je reconnais avoir du mal à voir en elle plus qu’une création médiatique, et que son marketing ne me touche guère (cette affiche N&B quelle horreur ! on dirait un avis de recherche pour une disparue). Mon problème ce n’est pas Ségolène, même si je ne comprends rien à sa campagne, mais le PS, qui selon moi n’a pas de chances de gagner et ne le mérite pas.

Je trouve votre titre fort réjouissant : « Economiquement elle le vaut bien » (je suppose que vous parlez de Sarko). Au-delà qu’à lui seul il justifie mon ralliement bayrouiste, il implique une reconnaissance d’un modèle de droite qui serait l’étalon indiscutable « à valoir bien » c'est-à-dire à égaler…
Outre le fait qu’il ne faut pas oublier que Sarko fut un piètre ministre de l’économie et du budget, et donc certainement pas une référence à « valoir bien », ceci témoigne d’une surprenante soumission à la pensée unique.
Un jour le PS a compris l’économie de marché, et depuis il n’a eu de cesse que d’obtenir des brevets de bonne conduite (de compétence diront les ennemis de Ségolène) de la part des « spécialistes » de la Bourse et du Medef, goguenards. Regardez avec moi aussi il y a de beaux bénéfices ! Il n’est toujours pas sorti de cet aveuglement.

Ce n’est pourtant pas sorcier de comprendre l’économie de marché qui tient en quelques principes : ce qui est rare est cher, le profit appelle le profit, les plus riches dominent les moins riches… et le magique « business is business » qui justifie tous les écarts à la déontologie et au respect (du concurrent, du client, de l’homme, de la planète…) et se maquille parfois en « concurrence libre et non faussée ». Comprendre ça c’est comprendre comment se crée et circule le pognon, et admettre que le moteur s’appelle résultat d’exploitation (bénéfice quoi).
Le problème ce n’est pas la circulation du pognon, mais comment se crée la valeur, et comment la répartir. Et c’est là qu’intervient le politique : en encourageant ou décourageant certaine façons de faire de l’argent (exemple intégrer des critères sociaux et environnementaux dans l’imposition sur les bénéfices), et en intervenant dans le partage des richesses (services publics, code du travail, salaires minima…) pour contrebalancer la loi du plus fort, laquelle n’a besoin de politique pour prospérer.
Le PS est englué dans sa compréhension de l’économie qu’il n’arrive pas à concilier avec ses principes socialistes autrement qu’en renonçant aux dits principes. Il est, comme ses maîtres à penser économiques libéraux, prisonnier du paradigme de la croissance par la consommation, et se retrouve ainsi condamné à n’être qu’un accompagnateur du libéralisme, certains parleront de vaseline, d’autre de croix rouge selon leur sensibilité ou leur sens de l’humour.
Voila tout ce que m’inspire votre titre, qui est un formidable résumé de l’action économique du PS ces 25 dernières années.

Pardonnez-moi mais je n’entrerai pas dans les détails « techniques » du programme de votre championne (TVA and co) car ils importent relativement peu pour moi. Mes « principes » de compréhension du monde sont fondés sur le recul, la vue globale (tout est dans tout), et je m’intéresse plus au liens entres les éléments qu’aux éléments eux-mêmes. A l’arrivée je prends en compte plus les objectifs et les valeurs que les moyens annoncés pour les atteindre, dont je sais qu’ils évolueront.

J’espère que vous pardonnerez ma faiblesse technique, et que vous apprécierez tout de même ma modeste contribution au débat !

Bien à vous

aiolive

@ Chav (et bien sûr aux lecteurs)

Si vous le voulez bien, je me permets de répondre ici à vos objections et reproches (dont une parie était d'ailleurs d'ordre économique) quant à la justification de mon choix pour Bayrou, que je permets de résumer pour nos autres lecteurs (voir « L’heure du choix » et « Le coup de grâce » pour ceux que ça intéresse) :
- bien que je sois un électeur de gauche anti-libérale (Besancenot en 2002), j’ai choisi de voter utile car je redoute un 2e tour Sarko / Le Pen, probable selon moi si la gauche contestataire atteint son total de 2002 ;
- je choisis Bayrou parce qu'il me semble avoir de meilleures chances que Royal de battre Sarko (je ne crois que le PS puisse gagner aujourd’hui en France même face à Sarko) ;
- je choisis Bayrou parce que sa campagne est plus respectueuse des citoyens que celles de Sarko-Royal les marketteurs,que je partage son diagnostic sur la dette, qu'il est républicain, non énarque, et que c'est l'être humain des 4 favoris pour lequel j'ai le plus de sympathie ;
- je choisis Bayrou parce que je pense que le PS ne mérite pas de gagner et que l'élection de Bayrou permettrait aussi une salutaire clarification à gauche ;
- je sais qu'il est "de droite", pour moi guère plus que le PS, je suis résigné à ce que la France soit libérale les 5 prochaines années, et je pense que l'opposition anti-libérale et décroissante pourra mieux se développer sous Bayrou que sous Royal (d'ailleurs seul Bayrou propose la proportionnelle).

Vous me reprochez des raisonnements influencés par les sondages
- mes raisonnements ne se fondent aucunement sur les sondages, mais sur l’analyse des résultats de 1995, 2002, et 2005 ; je raisonne en grandes masses(droite dure libéral-populiste, centre social-démocrate, gauche anti-libérale) - mon éducation et ma pratique m’amènent à raisonner « macro » plutôt que « micro » -
- en observant ces « grandes masses », je pense que la droite dure et extrême « anti-PS » représente au moins 45% des voix (Le Pen Sarko Villiers Sarko Nihous), et que dans les 55% restant plus de 10% issus du centre droit ou de la gauche extrême n’apporteront pas leurs voix au PS (+ d’explications sur ces prospectives in « l’heure du choix »)
- je sais parfaitement que sondages et médias sont inféodés à Sarkozy (pour vous en convaincre s’il est besoin je vous recommande l’excellente analyse/démonstration de Philippe Cohen – interview à « Médias » - que l’on doit encore trouver sur le site de Marianne ou via l’excellentissime blog sarkostique)
- ce ne sont pas les sondages qui ont fait Bayrou, on peut même lui reconnaître une certaine habileté et un certain culot dans sa prise d’assaut « fondatrice » en direct avec Claire Chazal (je pense que tout le monde a vu la vidéo), c’est comme ça qu’il conquis sa place dans le PAF tout entier dévoué au duo Ségo-Sarko
- ce sont par contre bien les sondages, émis par les officines Sarkozystes, qui ont consacré votre Ségolène… et la regonflent en ce moment pour tenter d’influencer les indécis
- je n’accorde aucune foi aux sondages pas plus aujourd’hui qu’hier, suis convaincu de leur manipulation, et vous fiche mon billet que le nombre d’indécis annoncé permettra dimanche soir aux sondeurs de limiter l’aveu de leur incompétence (ou filouterie) : il sera le premier argument pour excuser leurs erreurs d’appréciation.

Vous me retournez le passé de droite de Bayrou et son programme économique libéral
- pour moi voter PS c’est aussi voter à droite, je ne fais guère de différences entre les ¾ du PS aujourd’hui et ce qu’il reste de l’UDF (les pires sont tous partis chez Sarko)
- concernant le programme économique, celui de Royal serait libéral également, beaucoup de promesses non tenues car non finançables, les complicités perdantes avec le Medef, et toujours les actionnaires qui décident in fine ;
- je pense par contre que celui de Bayrou, assez flou et centré autour de la réduction de la dette, pourrait être influencé par les composantes de sa majorité d’union centriste
- je sais qu’il est de droite, mais j’aurais tendance à faire confiance à l’homme sur la réalité de son évolution, et de toutes façons il n’a jamais été de droite dure mais toujours républicain et démocrate

Il est évident que mes arguments sont ici, comme les vôtres, influencés par mes opinions et convictions personnelles ; une de mes convictions les plus fortes et qu’il faut remettre l’économie à sa place, c'est-à-dire derrière l’éducation, la santé, l’environnement, le logement… je ne vote pas pour un programme économique mais un projet global : la réduction de la dette est un projet auquel j’adhère, et la réforme institutionnelle qu’il propose et va provoquer m’intéresse. Economiquement parlant, je suis lucide sur les marges de manœuvre très réduites des gouvernements face à la mondialisation et aux multinationales, surtout quand on est comme Royal et Bayrou pour le TCE.

J'espère que ces éléments de réponse vous satisferont à defaut de vous convaincre !

Bien à vous

Malakine

Il n'y a rien de bien consistant dans le programme de Ségolène Rotal. Le CPP c'est bien, mais c'est une mesure d'aide qui du niveau d'une région, ça va pas chercher loin ... Et vu le nombre de candidats, ça ne va pas révolutionner la France.

L'accent mis sur la formation et la recherche, c'est la réponse classique à la mondialisation. Comment être contre ? Tous les candidats le proposent. Je regrette une fois de plus qu'on réponde en se contentant d'allouer des moyens supplémentaires et sans accompagner pes des réformes de structures (autonomie des université, sélection à l'entrée, développement d'un institut de recherche appliquée sur le modèle des fraunhoffer allemands ...)On sait généalement ce qu'il advient des moyens qu'on déverse sur un système qui ne fonctionne pas ...

Quand à l'agence de la ré industrialaton. C'est du vent, du vent du vent !! Et l'escroquerie intellectuelle de ce genre de mesure m'énerve au plus au point.

Ce sera encore une fois des aides aux entreprises, outil archi connu et très encadré par Bruxelles. C'est exactement ce qu'on fait depuis 20 ou 30 ans. Il n'y a rien de nouveau la dedans. Les politiques de reconversion industrielles ont montré leurs limites depuis longtemps. Réindustrialiser un bassin à coup de subventions, c'est au mieux attirer des chasseurs de primes qui se barre au bout de quelques années (voir le cas Daewoo en Lorraine) au pire répandre de l'argent sans aucun effet.

La première chose à faire c'est prendre des mesures destinées à rendre au pays sa vocation industrielle et de lutter contre les importations des pays asiatiques par des barrières douannières.

Ce genre d'agence, c'est fait pour se donner bonne conscience en affichant une action, mais 1- ça existe déjà dans toutes les régions. 2- Ca marche pas.

chav

A tous, je n'ai pas malheuresement le temps de vous répondre. Je tenterais d'y revenir prochainement.
A Gilbert Sorbier, merci de ne pas employer camarade svp, la seule considération positive que j'ai pour ce vocable remonte à l'école primaire...

frednetick

L'agence de réindustrialisation est peut être du vent mais l'idée à au moins le bénéfice de poser la bonne question: qu'est ce qui des services ou de l'industrie rapporte le plus par emploi?

RDV sur le site de l'INSEE pour le savoir

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