On a beaucoup dit que cette élection allait traduire un changement de génération et un renouvellement de l’offre politique. J'ai vu hier ce qu'était le Sarkozysme. Voyons aujourd'hui le « Ségolisme »
Je ne veux pas aujourd’hui évoquer le personnage Ségolène Royal et faire une synthèse de ce qu’à été sa campagne. Même si l’exercice serait plaisant, il tournerait vite au jeu de massacre et serait finalement assez peu constructif. Il est évident qu’elle n’était pas prête, pas à la hauteur et qu’elle a fait une campagne lamentable. Pourtant, elle conserve toutes ses chances de gagner face à l’épouvantail Sarkozien.
Ségolène Royal ne peut pas se réduire à la candidate du parti socialiste. Elle s’est imposée en marge du parti et a fait campagne en partie contre lui. En cas de victoire, elle en prendra certainement le contrôle et lui imposera sa marque idéologique. Car, si sa campagne a été sidérante de vacuité, le Ségolisme existe bel et bien comme idéologie ou comme sensibilité politique.
Le Ségolisme a émergé sur les décombres du socialisme.
Dans sa version Jospinienne, le PS a été le pivot de la « gauche plurielle ». Il demeurait un parti gestionnaire sans grand caractère, mais il fédérait autour de lui des composantes qui, elles, en avait. Le PC incarnait l’ouvriérisme et le rapport avec les classes populaires, le MRC la culture étatiste et républicaine, le PRG le libéralisme et l’idéal européen, et les Verts l’écologie politique et les résidus de l’idéologie soixante-huitarde. Ce schéma qui faisait du PS le fédérateur d’une famille agitée et hétérogène a conduit au 21 avril 2002, où la somme totale des scores des composantes de la majorité plurielle a dépassé celui du PS, élimant piteusement celui-ci de l’élection.
Avec la fin de la gauche plurielle, a disparu l'ensemble des pôles idéologiques qui conféraient au PS sa fonction centrale et arbitrale. Dans cette campagne, le PRG et le MRC ont été avalés par la candidature socialiste ; Le PC s'est noyé dans l'extrême gauche anti libérale et les Verts s'accrochent à une majorité plurielle qui n'existe plus. Ils sont réduits à néant et incapables de se faire entendre. Le PS devenu un centre gestionnaire dépourvu de périphérie idéologique.
L’agitation idéologique s'est donc développé au sein du PS depuis quelques années et notamment depuis les référendums (interne et externe) sur la question européenne. Il s'est présenté lors de la primaire avec trois visages bien distinct. En bon disciple de Jospin, François Hollande a voulu se maintenir au point d’équilibre des différentes sensibilités du parti, mais les divergences étaient devenues telles que toute synthèse était impossible sur autre chose que l’opposition à la droite au pouvoir.
C’est ainsi qu’a émergé le Ségolisme. On ne savait pas bien ce que c’était, mais c’était nouveau, ça semblait moderne, neuf, frais, ça passait bien dans les médias et ça semblait compatible à la fois avec la social démocratie Strauss Kahnienne, avec le néo gauchisme fabiusien, et même avec le républicanisme patriotique de Chevènement. En plus, il annonçait une large et facile victoire contre la droite honnie. Le PS a donc remis son destin entre les mains de Ségolène Royal.
Le Ségolénisme c’est avant tout cela : une fuite dans « autre chose » pour échapper aux divisons sur le fond et l'absence de ligne politique. Jospin faisait la synthèse de la pluralité de la gauche. Ségolène Royal se contente de refléter sa diversité sans l’intégrer. Elle peut se le permettre parce qu’elle n’est ni gauchiste, ni social démocrate, ni républicaine. Le Ségolénisme c’est autre chose.
Il ne faut en effet pas penser que Ségolène Royal se résume à une simple surface projective sans contenu qui serait sorti de nulle part et qui se résumerait à une plastique avantageuse et un sourire étincelant. Elle incarne une vraie sensibilité politique, presque une idéologie.
Le Ségolisme est avant tout un féminisme
Avant d’être la candidate du parti socialiste, Ségolène Royal ne s’est pas illustrée par des prises de position sur l’environnement, la fiscalité, la montée des inégalités ou les institutions. Elle s’est exclusivement consacrée au féminisme. Comme le rappelle Michel Scheider, dans son essai « la confusion des sexes » « La carrière politique de Ségolène Royal s’est illustrée par une action constante pour régler par la loi des questions relevant de la vie privée ; censure des pratiques sexuelles qu’elle réprouvait ; lutte contre la pornographie et l’usage du corps féminin dans la publicité, pénalisation des clients de prostituées ; appel à la délation de tout éducateur soupçonné de pédophilie, combat contre le harcèlement sexuel ou le bizutage, transmission maternelle du nom de famille »
Tout le monde a encore en souvenir cette immense tirade de début de campagne dans un de ses premiers meeting en novembre où la candidate s’époumonait jusqu’au bord des larmes :
« Femmes voilées, femmes excisées, femmes violées, femmes intériorisées, femmes écrasées, inégalités salariales, violences faites aux femmes, mariages forcés, inégalité dans la formation professionnelle, inégalités salariales, inégalités dans l’emploi. Femmes, mon combat, c’est pour vous ! »
Par la suite, elle nous a dit et répété, que sa première loi serait une loi sur les violences faites aux femmes. Et pour clore sa campagne, elle va dans un supermarché pour dénoncer le « nouveau prolétariat féminin ». Elle aurait pu dénoncer le nouveau prolétariat des services, le temps partiel contraint, les maigres salaires distribués dans des entreprises qui font des profits et qui ne sont pourtant pas exposées à la concurrence internationale. Non. Sa cible n’est pas des problèmes économiques ou sociaux. Sa cible, c’est les femmes. Exclusivement les femmes.
Le féminisme du ségolénisme se traduit aussi dans sa manière de concevoir le pouvoir et la politique. Dans un article consacré à la journée de la femme, je disais que le pouvoir au féminin se légitime par l’amour et le sentiment d’unité, voire de symbiose entre le gouvernant et les gouvernés. Il fonctionne au consensus, à la participation, à la négociation. Le Ségolénisme est la parfaire incarnation de ce type de pouvoir, fait d’écoute, de participation, de proximité. Il définit une république modeste s’attachant aux questions de vie quotidienne des français, un Etat maternant et hyperprotecteur qui a réponse à toutes les demandes sociales, y compris dans leur aspect intimes. Il dessine un Etat qui entend éduquer, consoler, récompenser des comportements individuels, bien plus qu’il ne prétend organiser la société.
Le Ségolisme ou la fin du politique
Je ne dirais pas comme Eric Zemmour que les femmes sont entrées en politique quand le pouvoir n’y était plus, je dirais simplement que le Ségolisme prend acte de la fin du politique. Il est parfaitement adapté à la post-démocratie dans laquelle la campagne présidentielle de 2007 nous fait entrer.
La plupart du temps le Ségolisme ne fait pas de la politique au sens de construire des propositions pour agir sur le réel, pour changer la donne, pour créer les conditions du progrès économique ou social. Il se contente de dire le bien et le mal. La fin de campagne nous a encore fournit nombre d’illustrations de ce moralisme prédicateur qui a renoncé à agir.
Comment réagit-elle à l’annonce du montant du parachute dorée de Noel Forgeat ? Propose t-elle une loi pour interdire ses pratiques, les réglementer, en plafonner le montant ? Veut-elle créer une tranche supplémentaire de l’impôt sur le revenu pour dissuader ses rémunérations excessives ? Non. Elle se contente de déclamer que cela est indécent et que Monsieur Forgeat devrait rembourser.
Elle s’alarme lors de sa visite à Carrefour du risque de suppression des emplois de caissières par des automates. Que propose t-elle ? Une réforme du mode de calcul des cotisations sociales pour les services non exposés à la concurrence internationale pour freiner leur recherche éfreinée de productivité ? Une loi obligeant à un certain niveau de service dans ces entreprises ? Non. Elle se contente de dire que les caissières devraient être reclassées dans des emplois de puéricultrice dans des crèches d’entreprise ! Monsieur Carrefour en tremble encore …
Il n’y a pas que la morale qui se substitue à l’action publique. Il y a aussi les régions. C’est un point dont je m’étonne qu’il ne soit pas plus relevé : La plupart des mesures qu’elle propose ne relèveront pas de l’Etat mais des Régions : Le contrat première chance, le revenu de solidarité active, les emplois tremplins, les aides aux petites entreprises, la remise à niveau de l’enseignement supérieur … Et elle nous dît même que la plupart sont déjà expérimentées ici ou là. Avec succès bien sûr. Preuve en est, qu’elles n’ont pas besoin de l’Etat pour être mise en œuvre !
Pour le Ségolisme, tout se joue au niveau local, entre partenaires sociaux ou au niveau européen. Plus grand-chose ne se joue au niveau national. Dans sa profession de foi, la seule mesure qui concerne directement l’Etat, c’est d’ailleurs la réduction de son train de vie.
La France, dans la profession de foi ségoliste, c’est une addition de territoires, un grand territoire, une grande région de l’Europe. L’Etat deviendra une grande collectivité locale et la politique, une morale publique plus ou moins sécularisée.
Le Ségolisme et l’Etat maternant
La disparition programmée du pouvoir étatique se trouve même dans les moyens d’action envisagé par le Ségolisme. Je devrais plutôt dire LE moyen d’action, car il n y a qu’un : l’aide, qu’elle soit attribuée par l’Etat, les collectivités ou la sécurité sociale. La réglementation, l’incitation, la taxation, l’interdiction, la remise à plat d’un système pour créer les conditions de comportements vertueux ne sont jamais des moyens retenus.
Ségolène Royal se plaît à se définir avant tout comme une maman, et une maman ça ne fixe pas de règles. Ca donne à manger et ça console. C’est pourquoi le Ségolisme attribue des aides, des allocations, des prestations, à tous ceux qui en on besoin ou pour récompenser les « bonnes actions ». Une maman, ça éduque aussi. Alors, les aides doivent avoir une contre partie. Celui qui n’est pas sage sera punit. C’est donnant donnant !
Il y aurait mille manières de lutter contre les licenciements dans les entreprises qui font des profits ou contre les délocalisations: mettre en place des barrières douanières, jouer sur la fiscalité, moduler les charges sociales, intervenir dans le capital pour faire valoir les intérêts des salariés (par l’Etat ou la participation). Le Ségolisme n’intervient que par l’aide et la menace du remboursement de l’aide. L’entreprise qui licencie alors qu’elle fait des profits devra rembourser les aides perçues pour l’emploi supprimé. Celle qui délocalise devra rembourser les aides dont elle a bénéficié pour son développement !
Le Ségolisme est-il un nouveau socialisme de gouvernement ?
Le socialisme suppose en effet des réponses collectives. Or, l’aide par définition est individuelle, surtout si elle est conditionnelle et sujette à remboursement. Le Ségolisme organise en toute chose un face à face entre une administration tentaculaire et l’individu. Il tend à substituer le contrat à la loi.
Le socialisme suppose une volonté de transformation sociale. Or le Ségolisme est foncièrement conservateur. Il n’ambitionne pas de réformer, de transformer la société ou de changer les règles du jeu. Il ne cherche qu’à récompenser et punir certain comportement au sein d’un système inchangé, ou à en corriger les dysfonctionnements par des systèmes d’aides. Le Ségolisme prône d’ailleurs une gouvernance empathique où le pouvoir maternant refuse de violenter en le corps social aucune manière
Mais surtout, le Ségolisme sera relativement inopérant à l'épreuve du pouvoir. L'obsession du statut des femmes et de la réglementation de la vie privée, la focalisation sur des problématiques qui relèvent des régions, le moralisme qui prétend dire le bien et le mal dans les comportements sociaux ne feront pas une politique gouvernementale. Le Ségolisme fait l'impasse sur les vrais sujets, les grands enjeux. Sa force aura été de pouvoir éviter au PS de choisir entre l'accompagnement de la mondialisation proposée par Strauss Kahn et la réorientation du cadre européen proposé par les noniste, Fabius en tête. C'est aussi sa faiblesse et ses limites. Le logiciel Ségoliste ne fournit pas une vision du monde, ni de la france, encore moins de l'avenir. C'est une micro idélogie qui, si elle se développe, plongera pour longtemps le PS dans une ère de vide doctrinal.
Au pouvoir, le Ségolisme sera au mieux une nouvelle coloration de la gauche de gouvernement, gestionnaire et conformiste. Au pire, un moyen de détourner l'attention des vrais sujets pour justifier le pire immobilisme et conservatisme le plus radical.
Malakine
En claire Ségo=Blair Sarko=Thatcher
On a du souci à se faire.
Une petite anecdote sur l'autoritarisme et le féminisme extrème de Ségolène:
J'aime beaucoup l'animation japonaise et il y a quelques mois le petit monde des fans de manga fut mit en émoi par les propos tenu par Ségolène disant que la misogynie Nipponne serait le fruit de cette contre-culture (les japonais n'ont d'ailleurs pas appréciés du tout). Au début des années 90 madame Ségolène Royale fut à l'origine de la guerre contre ces horribles dessins animés japonais donnant selon elle une mauvaise image de la femme. Elle a jugé une culture sans la connaître, elle ne connaît rien de Myasaki(Princesse Mononokee, Totoro, Nausicaa..) de Takahata (le tombeau des lucioles.. ) et des innombrables animes de qualité provenant du japon et mettant souvent les femmes en valeur. Celà traduit un manque d'ouverture certain et une incroyable prétention, lorsque l'on ne sait pas on se tait ou on se renseigne. Les chaînes de télé hertzienne française diffuse les plus mauvaises production nipponnes, mais à l'époque plutot que d'accuser TF1 madame Royale s'en prit à toute l'animation Japonaise, un peu comme si sous prétexte que le cinema français à produit des daubes idiotes comme "Taxi" il faudrait en interdire toute les autres oeuvres, un peu radicale non?
C'est évidement anecdotique, mais celà en dit long sur la personnalité de madame royale qui n'a pas grand chose à envier au gnome star des puissances de l'argent.
Cette article en parle:
http://www.anime-france.info/index.php?589-segolene-royal-la-reine-du-derapage
ce site parle d'un livre écrit par Royale en guerre contre les mangas:
http://xerbias.free.fr/
Rédigé par : yann | 20 avril 2007 à 11:01
J'étais sur que tu mettrais "ségolisme": différence de traitement avec le "nicolasisme" qui tu n'as pas osé écrire, parce que c'est une femme ou qu'elle le veux bien? ;-)
Rédigé par : Chevillette | 20 avril 2007 à 11:23
Je rejoint MAlakine sur le "ségolisme" comme appotre et symbole du post-politique. Je vous conseille, à ce titre de lire ou re-lire les écrits de Philippe Murray qui montrait combien Madame Royal était, dans ces discours et ces actes, le symbole de la "post-histoire".
L'autre facette de Royal, indissociable de la première, mais qui semble avoir pris le dessus lors de cette campagne, c'est le "populisme" de la candidate. Ce fut la clé de son succés initial, car elle n'hésitait pas à reprendre point par point cettaines reflexion qu'on entend plus souvent dans les diners de famille ou autour des comptoirs que dans les colloques universitaires (la carte scolaire, l'encadrement militaire des délinquants...).
C'est en jouant sur ces deux facettes que royal a pu attirer à la fois les Bobos (séduis par sa "post-politique" qui traite la société comme une maternelle) mais aussi une partie des classes populaires séduites par son discours anti-élite et anti-conformiste.
Il me semble cependant que lors d ela campagne , Royal s'est plutôt déportée vers le "populisme", ce qui explique en partie la fuite d'une partie des sociaux-libéraux vers le vote Bayrou.
Et c'est peut être ce populisme qui, bien au delà des attentes et souhaits de la candidate elle même, peut ouvrir des perspectives, y compris une remise en cause du libéralisme.
Ceci dit, je ne crois pas aux ruses de l'histoire, mais puisqu'il nous faut faire avec ce qu'on a, autant adapter notre stratégie. Reste à espérer que Chevènement continue à avoir plus d'influence que DSK.
Rédigé par : le Franc-tireur | 20 avril 2007 à 11:58
@ chevillette
Je n'allais tout de même pas parler de "Royalisme" ! :-)
@ franc-tireur
voilà ... Avec Ségolène Royal et au terme de six mois de campagne, on en est toujours réduit à espérer que tel aura plus d'influence que tel autre. Elle reste une "surface projective" où chacun tente de retrouver ses attentes. Voter pour elle reste un chèque en blanc ...
... C'est pour ça que j'ai voulu essayer de montrer les valeurs qu'elle portait et qui lui appartenait en propre. Personellement, je ne suis pas très client, mais bon ...
Rédigé par : Malakine | 20 avril 2007 à 12:14
Je ne peux pas reprendre toutes les attaques injustes contre Ségolène Royal. Je vais me contenter d’une sur le thème « Le Ségolisme ou la fin du politique »
Lire que Ségolène Royal ne fait pas de politique me paraît choquant. En effet, quand on lit les 100 propositions du programme de la candidate, si ce n’est pas de la politique, on peut se poser la question de ce qu’est la politique.
Reprocher à la candidate à la présidentielle de ne pas proposer une loi contre le parachute doré de Noël Forgeat mais simplement de trouver cela indécent me fait penser au contraire qu’elle a la stature d’une présidente. Il n’appartient pas selon moi au premier personnage de l’Etat de proposer une loi contre une personne. Ce serait une attitude pour le coup populiste. C’est au gouvernement et aux élus du peuple de faire des propositions de lois. Ce n’est pas le rôle du président de la république.
Je suis socialiste mais pas Ségoleniste . Il faut toutefois admettre que Ségolène même avant le premier tour de l’élection présidentielle a fait mieux que Jospin.
Elle est arrivée à réunir sur son nom largement tous les socialistes face à DSK et Fabius dans une campagne interne au Parti socialiste. Puis elle a réuni le MRC avec Chevènement ainsi que le PRG. Il faut s’attacher aux valeurs que le candidat ou la candidate incarne plus qu’à la personne.
Demain samedi 21 avril est un jour anniversaire, il y a des dates comme ça qui n’ont pas besoin de millésime pour nous en souvenir. C’est pour cette raison et sans passion que je vais voter pour la seule personne qui incarne des valeurs de gauche et qui peut gagner l’élection présidentielle.
Rédigé par : Constantin | 20 avril 2007 à 15:35
Sans les concessions faites par Ségolène après le débat interne, au programme obsolète du PS concocté par Fabius et sans la série d'assistanats supplémentaires concédées au "clients d'extrème gauche", j'aurais voté pour elle.
Je voterais d'ailleurs pour elle au second tour en sachant qu'un an 1/2 après, 100 délocalisations de plus et 100 milliards de déficit supplémentaire elle sera de toutes façon obligée de revenir à une politique de dépénalisation du travail, parce qu'il n'y a pas de miracles en matière de fiscalité.
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 20 avril 2007 à 16:35
@ Gilbert Sorbier
Le programme des socialistes a eu pour base la motion "Hollande".
Pour la synthèse, il y a eu des ajouts (très peu) des "Fabusiens".
Là où je ne comprends pas c'est pourquoi voter d'une manière différente au premier et au second tour ?
Faut-il qu'après un 21 avril 2002, il y ai un 22 avril 2007 ?
Quel est le sens d'un vote de coeur au premier tour et d'un vote de raison au second tour avec les risques que l'on connait.
Rédigé par : Constantin | 20 avril 2007 à 16:44
Constantin,
Je vous crois volontiers, mais vu la manière dont Fabius parlait de "son" projet au cours des débats internes, ont avait l'impression qu'il en avait rédigé les 2/3.
Ceci dit, la nuance est faible pour moi !
Autant j'aimerais faire la connaissance d'Hubert Védrine, autant ces deux là (Lolo et Flamby), me font rigoler ou hurler selon le cas.
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 20 avril 2007 à 17:36
Constantin,
Excusez-moi de vous répondre en deux fois, je vote au premier et ua deuxième tour contre le même candidat.
Il suffit de voir la colère de Colombani dans le "Monde" pour comprendre qui il ne veux absolument pas voir contre Sarkozy au second tour !
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 20 avril 2007 à 17:41
@constantin
Si ce n'est pas du rôlr d'un chef d'Etat de proposer une reglementation sur les parachutes dorées, c'est encore moins de son rôle de promettre une loi que les femmes battues ! non ?
Je n'ai pas dit qu'elle ne faisait pas de politique, mais que sa doctrine était parfaitement adaptée à l'ère de la post-politique où l'Etat a été dépossédé de ses pouvoirs.
Rédigé par : Malakine | 21 avril 2007 à 08:07
@ Malakine
La comparaison ne semble pas pertinente. Si dans un cas, elle est dans son rôle de chef d'état en proposant une nouvelle loi pour les femmes battues, elle n'a pas fait comme d'autres une proposition sur un fait divers comme "l'affaire Forgeat".
C'est plus dans le diapason de Mitterand quand il avait promis au cours de sa campagne l'abolition de la peine de mort. Certes, Ségolène prend moins de risque Que François Mitterrand qui avait une grande partie de l'opinion publique contre lui.
Rédigé par : Constantin | 21 avril 2007 à 16:04
J'en ai marre de polémiquer à ce sujet. ok tu as raison. J'abandonne, la loi royal sur les femmes battues est une loi majeure, qui méritera à terme de rentrer dans la constitution, et qui a défaut de changer la face du monde, rétablira la dignité du nouveau prolétariat féminin et permettra d'en finir définitivement avec la violence et la brutaliste machiste de ces salauds de bonshommes qui sont comme chacun sait l'incarnation absolu du mal.
Vivement dimanche qu'on en finisse ... Au fait, envoie plutôt tes pronostics !
Rédigé par : Malakine | 21 avril 2007 à 16:22
Ce brillant essai de définition d'une idéologie de la candidate à l'élection présidentielle serait plus convaincant s'il intégrait la dimension essentielle de la politique étrangère et européenne : notre avenir dépendra pour des décennies du choix crucial qu'opèrera Ségolène Royal, si elle est élue, face aux projets euratlantiques défendus par Angela Merkel .
Comparer les professions des trois candidats susceptibles de l'emporter permet de préjuger de leurs orientations . François Bayrou entend "réconcilier les Français avec l'Europe et l'Europe avec la France" ; il fera réécrire "un nouveau texte fondateur, plus simple, plus lisible, plus compréhensible" soumis à référendum, ce qui donne à entendre que, le 29 mai 2005, les Français rejetaient le TCE parce qu'il était mal écrit et qu'ils se sont fâchés avec l'Europe (sic), et non parce qu'ils refusaient, entre autres, le primat de la concurrence libre et non faussée, c'est-à-dire le libre-échangisme effréné de l'Union Européenne qu'il identifie abusivement à l'Europe . Le "nouveau texte fondateur" — pour ne pas dire constitution, relevons l'hypocrisie de l'euphémisme ! — les réconciliera avec la construction européenne de Madame Merkel .
Nicolas Sarkozy, dont Malakine note justement que la dimension souverainiste est le point fort, développe l'idée d'une "Europe qui protège" ; Ségolène Royal annonce vouloir construire une Europe "qui protège des délocalisations" et la mettre "au service de l'emploi et de la croissance et non de la seule monnaie" .
Un "noniste"qui voudrait voter en cohérence avec son choix de 2005 ne saurait voter Bayrou, il lui faut choisir entre Royal et Sarkozy : à s'en tenir au texte de leurs déclarations, celui-ci est des plus convaincant, mais à la réflexion, celle-là est la plus crédible . Rien ne prouve qu'Henri Guaino qui rédige les discours de Sarkozy exercerait encore un influence sur lui après son élection . Pour rallier l'électorat de Le Pen qui a vigoureusement défendu le NON au TCE, Nicolas Sarkozy se doit d'afficher une dimension souverainiste et, ce faisant, il creuse sa différence d'avec Bayrou qui propose, lui, aux "ouistes" de faire revoter la même constitution européiste et libre-échangiste, plus coquettement habillée . Dès lors qu'il serait élu, que représenterait l'éloquence d'Henri Guaino, tout talentueux qu'il est, par rapport à George Bush et à Angela Merkel ?
Si Ségolène Royal l'emporte, la présence, à ses côtés, de Jean-Pierre Chevènement sera d'un tout autre poids : d'une part, elle s'appuiera sur la compétence et sur l'autorité d'un authentique homme d'Etat ; d'autre part, lui-même a déclaré faire confiance "à son sens des responsabilités et à sa capacité à incarner la France qui est et doit rester une grande puissance politique", tout en notant qu'entre eux "le courant passe" .
Le "ségolisme" de Royal n'exclut pas l'intelligence et le courage de reconnaître la valeur d'un "homme d'Etat", capable de l'aider à relever les défis auxquels notre pays doit faire face, et de l'intégrer dans son dispositif de campagne en dépit de l' "anti-chevènementisme" avéré des médias et de nombre de personnalités de son propre parti : ce n'est que justice de le souligner !
Rédigé par : Ilysa | 22 avril 2007 à 00:22