Il y a des défaites électorales qui sont des victoires politiques. Depuis sa troisième place lors du premier tour et un score tout à fait honorable, François Bayrou n'est plus le même.
Lors de sa conférence de presse, il n'est pas apparu comme le troisième homme qui détient les clés de l'élection, mais comme le Président que les Français auraient du avoir, si le premier tour n'avait pas été manipulé par un choix préétabli, comme le futur président de 2012, et dans l'immédiat, comme le premier challenger du nouveau président élu, quel qu'il soit. Il est battu mais c'est lui qui a gagné.
Bayrou vient de s'ériger en conscience morale de la vie politique française et comme le pivot de tout ce qui pourra se passer à partir de maintenant. Tel un Président planant loin au dessus des joutes politiciennes, parlant au nom de l'intérêt national, il a commencé par poser le diagnostic des maux de la société française, pour rapidement renvoyer dos à dos les deux finalistes avec beaucoup de lucidité dans l'analyse et de force dans l'expression.
Sarkozy, présenté comme manipulé par les puissances d'argent et manipulant les grands médias est une menace pour la vie démocratique et les libertés publiques. Sa brutalité et son goût pour l'intimidation dressera les Français les uns contre les autres et aggravera la fracture sociale comme les inégalités.
Ségolène Royal ne vaut guère mieux. Animée de meilleures intentions en ce qui concerne les questions démocratiques et sociales, elle présente un risque pour le dynamisme économique en raison de sa vision hypertrophiée de l'Etat qui a réponse à tout. Son programme est dangereux. Avec tous les nouveaux services publics qu'elle entend créer, il aboutira à un Etat obèse et impotent. Plus qu'une divergence d'appréciation économique, il a avec cette conception de l'Etat une opposition d'ordre philosophique. Le danger est moindre qu'avec Sarkozy, mais l'état de la société française et des finances publiques ne permet pas de le courir.
Le deuxième tour nous offre le choix entre deux mauvaises solutions, entre deux risques insensés. Entre les deux, il ne peut choisir. Il dit d'ailleurs que son choix n'est pas encore fait et qu'il dépendra du débat qu'il aura avec Ségolène Royal, si sa proposition de débat télévisé tient toujours, du même avec Nicolas Sarkozy s'il accepte la proposition, et du débat du 2 mai entre les deux candidats. Il dit cependant qu'il sait déjà ce qu'il ne fera pas. Entendez voter Sarkozy, qu'il n'hésite pas à comparer à Berlusconi. Il pencherait plutôt pour un vote pour un vote pour Royal, si sa position évolue jusqu'au 6 mai, ou l'absention, solution qui peut se justifier dans des circonstances exceptionnelles.
Bayrou n'est pas que l'arbitre du second tour. Il est déjà l'arbitre de la vie politique, et on sent bien qu'il entend devenir l'arbitre de la future politique gouvernementale. Rien ne se fera sans lui. Pourtant, il ne veux pas s'abaisser aux basses négociations d'appareils auxquelles Ségolène Royal l'a lamentablement invité ces jours ci. Hors de questions que des ministres UDF (ou démocrates) participent à un gouvernement dont il ne partageait pas la ligne. Sa place sera centrale ou ne sera pas, qu'elle soit dans l'opposition ou dans la majorité.
Aucune revendication, aucune exigence, mais une menace à peine voilée : Appeler à l'abstention et au refus délibéré de choisir entre deux mauvais candidats et deux programmes dangereux. Pourrir le deuxième tour pour délégitimer leur élection, et donner rendez vous aux législatives, où tout se jouera, et où il sera incontournable avec sa nouvelle force politique, son « parti démocrate ». Passé par la fenêtre, il reviendra par la grande porte.
Les socialistes vont se mordre les doigts de ne pas avoir saisi sa main tendue à la veille du premier tour. Car, il était prêt à discuter. Il aurait pu appeler à voter Royal sans hésitation, ce qui aurait grandement clarifié l'issue de ce scrutin. Mais, il n'a pas aimé qu'on le rejette à droite, lui qui a voté la censure contre le gouvernement Villepin. Il n'a pas aimé qu'on lui reproche son absence de programme. Il s'est vexé quand on a catégoriquement avancé qu'on ne pouvait concilier les inconciliables, alors qu'il se proposait justement de dépasser les vieux clivages.
L'alliance était possible. Sûr de sa force, l'appareil du PS l'a refusé avec mépris. Dommage pour lui. Ce sera donc l'affrontement, dans un rapport de force d'égal à égal. Bayrou se sent en situation de pouvoir bouffer le PS, le vider de ses électeurs et amener à lui ses grandes figures parmi les plus respectables. Non, il ne se livrera pas à du débauchage, comme sarkozy le fait de son coté. Les meilleurs viendront à lui spontanément. Il en est sûr.
Bayrou apparaît effectivement gagnant dans tous les cas de figure.
Qu'il décide in fine de soutenir Royal ou non, les législatives mettront en concurrence le PS et le Parti démocrate dans toutes les circonscriptions. Il est en situation de force. Ségolène Royal n'est arrivée au score honorable de 25 % qu'en asséchant les composantes de la gauche plurielle et l'extrême gauche, à coup de vote utile. Il y a dans son résultat, entre 6 et 10 points qui ne lui appartiennent pas et qui reviendront mécaniquement dans leur sensibilité d'origine aux législatives, d'autant que des scores du premier tour de cette élection dépendent les dotations financières de l'Etat. Les partis de gauche seront contraints de se présenter pour survivre et n'accepteront pas de se sacrifier au profit de ce PS qui les a trahit en faisant la danse du ventre devant la droite entre les deux tours.
Parti Socialiste et Parti démocrate s'engageront dans la bataille à force égales, avec certainement une dynamique supérieure pour ce dernier compte tenu de sa nouveauté et de la nouvelle dimension, réellement présidentielle, prise par son chef.
Si Sarkozy est élu. Bayrou deviendra son opposant numéro un pendant que le PS plongera dans une crise interminable et assassine, et ce, dès le lendemain de la défaire. La campagne législative tiendra lieu du vrai deuxième tour auquel le pays n'a pas eu droit en raison de la manipulation des médias et du syndrome du 21 avril.
Si Royal est élue, son parti sera une composante déterminante de la future majorité. Peut-être la principale. Il en sera le premier ministre tout puissant.
On attendait la surprise du premier tour. Elle n'est pas venue des scores, mais du nouveau rapport de force qui s'en dégage. Le vainqueur sera celui qui est arrivé en troisième position.
"Parti Socialiste et Parti démocrate s'engageront dans la bataille à force égales, avec certainement une dynamique supérieure pour ce dernier compte tenu de sa nouveauté et de la nouvelle dimension, réellement présidentielle, prise par son chef"
Vous allez bien vite en besogne Malakine, je ne pense absolument pas que l'UDF soit capable de prolonger la percé de Bayrou aux législatives. Qu'elle français peut vraimment voter pour des libéraux quand on sait l'opinion qu'ils ont d'eux? Bayrou fut le candidat anti-systeme momentané, qui avait la possibilité de l'emporter au deuxième tour face au dingue néolibérale et rien d'autre. Il est le fruit du rejet simultané de Ségo jugé inapte à gouverner et de Sarko jugé dangereux et fou. On ne fait pas un parti politique sur un rejet, l'extrème gauche, qui a voulu récupérer le NON a démontré qu'être contre ceci ou celà ne suffit pas à monter quelque chose de sérieux. L'UDF qui va changer de nom ne changera pas de base intellectuelle, et si Bayrou essaye de changer les dogmes de son parti il aura une hémorragie de ses militants vers Sarko. Le centrisme n'a, à mon avis, aucun avenir, du moins tant que celà sera un centrisme de type libérale et libre-échangiste, adorateur du libre marché et de l'union européenne.
Rédigé par : yann | 25 avril 2007 à 19:24
Hello Malakine,
Moi je ne vois pas d'effondrement du PS en vue, ni même de ralliement d'un lot si important de personnalités de gauche à Bayrou. Au PS, l'activité préférée reste la sieste, que l'on fasse partie de la majorité ou de l'opposition. La prise de risques, incarnée en ce moment par Bayrou, 'connaissent pas. De façon imprévue, Ségo pourrait même sortir auréolée de son score au premier tour, qui a ramené le parti sur le devant de la scène alors que l'on pouvait craindre une réédition de 2002, incitant au contraire ceux qui songeaient à aller voir ailleurs à resserrer les rangs avant de la planter lorsqu'ils en auront l'occasion (comme cela se fait habituellement au PS en somme). C'est surtout Sarkozy qui risque de souffrir des déclarations de Bayrou. De là à imaginer que le béarnais pourra "péter un score" aux législatives, il y a quand même un pas que je ne franchirai pas tout de suite. Les prochains jours seront déterminants. Vu ce soir sur TF1, Sarkozy, en tout cas, a décidé de se mettre au boulot. Il est clair qu'à l'UMP, les déclarations de Bayrou inquiètent par les conséquences qu'elles pourraient avoir. A mon avis, Sarkozy a raison de se méfier, d'ailleurs en ce moment il remet le couvert sur tous les thèmes qui peuvent lui garantir le meilleur taux de récupération possible d'électeurs FN (voir dernier sujet dans mon blog, voir aussi son passage de ce soir sur TF1). Bayrou ne sera sans doute pas une force incontournable demain (l'objectif pour lui étant plus probablement 2012), mais il le sera devenu dans l'esprit des électeurs, et même si les scores ne sont pas au rendez-vous, c'est très important quand on fait de la politique face à des gens comme Sarkozy ou Royal qui ont vite fait de piétiner la morale et les principes démocratiques les plus élémentaires. Bon, je m'arrête là parce que je pourrais écrire comme ça toute la nuit, ce soir je raconterai les interventions des uns et des autres dans mon blog, ainsi que de la manière dont je vois les choses. En attendant, je suis 100% d'accord avec l'analyse que tu fais quand tu dis que quoiqu'il arrive, Bayrou est déjà le vainqueur de cette élection. La suite sera plus compliquée pour lui mais l'image est acquise, et ça ça n'a pas de prix.
Rédigé par : Pascal L. | 25 avril 2007 à 23:15
Bayrou la grosse tête ?
Quel est le poids réel de Bayrou dans l’échiquier politique. C’est la question qu’il faut se poser. Son score au premier tour de l’élection présidentielle représente non seulement les voix des centristes mais aussi de ceux qui se souvenant du 21 avril 2002 ont voulu voter utile tout en ne voulant pas voter pour Sarkozy qui peut faire peur même à des électeurs de droite. Des socialistes aussi ont pu pour des raisons internes au parti, par « machisme » aussi préféré Bayrou à Royal.
Si lors de sa conférence de presse, Bayrou a accepté le dialogue avec Royal, c’est un moyen honorable de changer de partenaire sans perdre la face. Quelques ajouts au programme de Ségolène Royal devrait permettre une adhésion politique de François Bayrou au programme présidentiel de la candidate.
Avec tout ce qui a été dit contre Sarkozy, un rapprochement Sarkozy Bayrou me semble bien difficile. D’autant plus difficile que les pressions subies par lés élus UDF ont été portées sur la place publique.
Ce sont les élections législatives qui vont montrer l’impact du nouveau parti que Bayrou est obligé de créer après la fuite d’une partie des cadres de l’UDF attirés par les sirènes de Sarkozy. Ce sera en fonction du nombre d’élus du nouveau parti centriste que François Bayrou pourra influer sur la politique de la France.
La bataille du second tour va se jouer d’une part dans le débat Royal Bayrou et surtout dans celui qui aura lieu entre Royal Sarkozy le 2 mai.
Ce qui me semble certain c’est que Ségolène Royal, dans son chemin de candidate à la candidature au parti socialiste au passage du premier tour de l’élection présidentielle a pu montrer ses capacités à débattre . Sa réussite démontre ses capacités à assumer les fonctions présidentielles.
Rédigé par : Constantin | 26 avril 2007 à 00:05
Je crois bien que Ségolène Royal a loupé son "appel du 18 juin" Normal, ce n'est pas donné à tout le monde.
DSK aussi, qui appelle à l'élection de Ségolène en promettant la réforme qui ira avec, estimant qu'il serait bien plus difficile de réformer le PS dans le repli. A voir !
Un coup de théâtre est-il encore possible ?
Rédigé par : Marcus | 26 avril 2007 à 01:38
Si l'on additionne les certitudes de Malakine et celles de Yann: leur somme produit une incertitude que je partage.
Je ne suis pas sûr du tout que Bayrou pourra obtenir un groupe parlementaire pour le nouveau Parti Démocrate, mais bien que Radical/Chevènementiste, je sens que ce nouveau parti serait essentiel pour que la France bouge.
Encore une fois les journalistes ont analysé le discours de François Bayrou en "étiquetant" les électeurs en tant que centristes, estimant par exemple que Ségolène Royal aurait intérêt à prendre un 1er ministre socialiste proche du Centre comme DSK. Quels amateurs ! Décidemment ce qui caractérise les "experts" politique semble bien être de ne rien comprendre à la politique! Pourquoi ? Parce que les "nouveaux électeurs" de Bayrou viennent de tous les horizons: ce sont simplement ceux qui considèrent que la France va mal. Ce sont de VERTS déçus par la vacuité de Boynet et Bové, des gens d'extrême gauche sentant que même notre sympathique Facteur ne peut rien pour eux, des socialistes conscients du vide sidéral du programme économique et pro assistanat du PS, des électeurs de Le Pen qui ne votaient FN que par protestation contre le système, des gens de l'UMP réfractaires à Sarkozy, des Radicaux fatigués des ratiocinages de leurs dirigeants médiocres etc. Finalement la politique est un sujet trop important pour être laissé aux journalistes .........
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 26 avril 2007 à 09:31
Malakine, comme toujours, tu nous gratifies d'un article de grande qualité. Cependant, il m'arrive parfois de faire confiance à l'intelligence de l'homme même politique. Aussi, je me refuse rerentrer à nouveau dans une logique du "je dévore l'autre"... logique poussée à l'extrème dans la 5ème;, les choses bougent, "enfin !!!" comme je l'ai écrit, trop tôt, trop tard... nul ne peut le prédire dès aujourd'hui. Je crois également que les citoyens en a assez de cette volonté de mise à mort de l'autre mais que beaucoup il y a la place un consensus sans pour autant dissoudre ses propres valeurs. Je suis socdem, j'ai une "inclinaison" vers une politique "plus sociale", le parti démocrate semble s'orienter vers une dimension plus "économique".... en quoi est ce ridibitoire et en quoi il faudrait manger l'autre... le monde est multipolaire, la vie politique peut l'être dans un cadre adapté. La démocratie pour vivre doit être en mouvemet, à défaut elle meurt ou et ménacée.
Là où je suis plus circonspect, c'est sur les attitudes et comportements des "déjà en place"... ça va être sportif... mais l'expérience à mon sens mérite d'être tentée.
(désolé, commentaire plus long que prévu... donc un peu confus)
Rédigé par : Marc | 26 avril 2007 à 10:13
Je me réjouis de la création d'un grand parti démocrate, dont notre pays a un besoin urgent et grande première me concernant, prendrait ma carte dès qu'elles seront en vente libre ;)
Pour le reste... faites vos jeux, les amis, apparemment vous continuez à bien vous amuser à enc... les mouches (pauvres mouches !)
Bien à toi Malakine
ps : si d'aventure, tu veux bien sortir le nez de ton blog, il se passe aussi des choses intéressantes sur d'autres blogs tu sais :)
Rédigé par : Cath | 26 avril 2007 à 10:26
Cet article était surtout un compte rendu de la conférence de presse de Bayrou, que j'ai pu regarder en intégralité.
Dans l'analyse de la fin de l'article, j'essaie surtout de me mettre dans la tête de bayrou à partit de ce que j'ai cru avoir compris de sa stratégie.
Sur la fond, la question posée est : Que restera t-il du parti socialiste après la présidentielle ?
Les électeurs de gauche qui ont voté Ségolène sous pression du vote utile ne vont-ils pas avoir envie de revenir vers leurs partis d'origine ?
Les électeurs de bayrou vont-il revenir au PS, désormais qu'ils ont un leader à la stature présidentielle et qui prend la pose de l'opposant numero un au Sarkozysme ?
Sur quoi le PS pourra se différentier du parti démocrate, si la campagne de deuxième tour de Royal se fait sur le rejet de sarko et sur une promesse de réformes en douceur ?
Rédigé par : Malakine | 26 avril 2007 à 11:37
Par son histoire, une sensibilité un peu différente, ses militants... et aussi pourquoi vouloir réduire à tout prix la politique à deux blocs... on me dira ben comme aux états unis... 1) en quoi est ce le Modélè 2)le monde est multipolaire, pourquoi la vie démocratiue ne poourait en être le reflet 3) on peut faire un système electif qui garantisse l'action et le pluralisme.
(désolé d'avoir fait les questions et les réponses)
Rédigé par : marc | 26 avril 2007 à 11:58
Pour moi, Bayrou a intérêt à faire élire Royal ... sans enfoncer officiellement Sarkozy. C'est ce que j'appelle le Centre austro-hongrois !
http://www.toreador.fr/2007/04/26/ole-n%c2%b061-le-centre-austro-hongrois/
Rédigé par : Toréador | 26 avril 2007 à 12:00
Le parti Démocrate c’est quoi ?
Je suis interloqué par le nom que François Bayrou propose pour son nouveau parti.
La démocratie n’est pas l’apanage des centristes mais de l’ensemble des républicains.
On trouve certes cette qualification le plus souvent dans les partis de gauche mais pas dans les partis de droite ; Est ce un signe d’un positionnement plus à gauche des centristes ?.
Il me semble qu’il y a là une tentative d’OPA vers l’aile droite du parti socialiste de la part de BAYROU. Est ce une préparation pour 2012 ou pour un effet plus immédiat en 2007. C’est d’ici le 3 mail que les choses seront plus claires
Rédigé par : Constantin | 26 avril 2007 à 14:14
Constantin,
La référence me semble claire pourtant. Il s'agit d'un parti de gauche à l'américaine que Bayrou a en tête. Je ne sais pas si c'est le signe d'un positionnement plus à gauche (peut-être), mais plus sûrement le signe d'un dérive à droite de l'UMP et du PS.
Oui, c'est une tentative d'opa sur l'aile droite du PS. (il vous laissera Mélenchon) C'est d'aileurs comme ça que mon article s'intitulait à l'origine.
Pour y voir clair, il faudra attendre jusqu'au 17 juin, date du second tour des législatives.
Rédigé par : Malakine | 26 avril 2007 à 14:49
Ça chauffe au PS : Jean-Luc Mélenchon remonté comme une pendule :-) titre "Luxation politique" sur son blog
http://www.jean-luc-melenchon.fr/
Bayrou aura au moins réussi à mettre un sacré bordel au PS et à l'UDF, c'est déjà ça. Pour peu que Ségolène prenne des initiatives sur Canal samedi entre (onze heures et midi) dans son débat avec Bayrou… Après tout, elle est coutumière du fait.
L'expression du Béarnais : "rien ne sera plus comme avant" prend tout sons sens. Michel Rocard ne doit pas être triste. ;)
Rédigé par : Marcus | 26 avril 2007 à 16:31
@ contantin : le nom évoqué, c'est juste la ligne, dans le droit fil du PDE au Parlement Européen. Il n'est pas définitif (il est déjà d'ailleurs contesté en interne à cause des initiales)
Rédigé par : Marcus | 26 avril 2007 à 16:33
F.Bayrou est décidément bien plus malin que tous les médias le pensaient.Il aura réussi le tour de force d'inventer une élection présidentielle avec trois candidats au second tour .Bien sûr il ne sera pas élu le 6 mai mais son ombre va planer jusqu'au bout Bayrou ne dira pas pour qui il votera car sa stratégie c'est d'entretenir le suspense pour que se maintienne l'intérêt autour de sa personne .En fondant son nouveau parti (dont le nom n'est effectivement pas très heureux)son souhait profond est de casser le parti socialiste pour fonder un nouveau parti avec les plus libéreaux du PS .C'est après le second tour que les grandes manoeuvres commenceront.
Rédigé par : René | 26 avril 2007 à 16:50
Il a été dit qu'effectivement l'objectif de Bayrou était d'éclater le PS, mais on en est encore loin. Au contraire, les rangs se resserrent autour de Royal (qui risque d'être mise au pas dans son projet éventuel de négocier quelque chose, fût-ce infime avec bayrou) et la branche dite sociale-démocrate risque d'être plus marginalisée que jamais. Ce ne sont pas deux pelés et trois tondus du type de DSK, qui n'ont rien d'autre qu'une image à vendre, dont le départ fera du tort à un parti qui a choisi de rester paralysé par des conceptions complètement archaïques de la politique. C'est sûr, le PS crèvera un jour (et je fais partie de ceux qui s'en réjouiront), mais Bayrou n'y sera pas forcément pour quelque chose, en tout cas pas plus que le parti socialiste lui-même (à mon avis).
Rédigé par : Pascal L. | 26 avril 2007 à 18:54
En tout cas moi qui suis un électeur de gauche et qui ai voté "utile" pour Bayrou, si je retourne à gauche ce ne sera pas au PS. On verra l'offre chez moi, et si elle n'est pas trop dispersée.
Pour juin je suis de plus en plus tenté par la récidive, l'idée d'un poids centriste indépendant de Sarko et pouvant aider à la recomposition à gauche me séduit.
Bayrou s'est révélé le plus "gaullien" de tous, celui dont on peut penser qu'il est intègre et fait passer l'intérêt général avant le sien. Je le verrai même capable d'évoluer sur le libre-échangisme forcené, car lui écoute plus qu'il ne parle. Et quand il nous parle on ne se croit pas à la messe comme avec Sarko (façon prêcheur US) ou Ségo (incantations à la Vierge).
Il s'avère certes être un habile tacticien politique, mais ne renonce pas à ses convictions et à ses valeurs pour arriver à ses fins.
En inventant ce "2e tour à trois" il prépare remarquablement les législatives. Et je pense ne pas être le seul à avoir envie de voir son aventure continuer.
PS - Il parait que les journalistes ont applaudi Bayrou dénonçant les vicissitudes de la presse et ses liens avec les pouvoirs financiers et politiques. C'est du Terry Gilliam ! On vit vraiment une époque formidable !
Rédigé par : aiolive | 27 avril 2007 à 00:10