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18 janvier 2007

Commentaires

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chavinier

La vraie question pour aborder selon moi la problématique de la fiscalité est de mettre en perspective l'évolution globale du PIB et la répartition de celui ci entre les revenus du travail et du capital.

Je ne sais si les chiffres que j'ai lu sont justes.
Nous avons une hausse moyenne du PIB (croissance) sur les 30 dernières années qui doit en moyenne tourner aux alentours de +2% par an. C'en est terminé des 30 glorieuses ( la croissance moyenne tournait aux alentours de +5% par an), place aux 30 piteuses où la stagflation et une croissance molle et incertaine se sont succédées.

Au delas de la croissance ce qui compte c'est la part de celle ci allouer aux revenus du capital et à ceux du travail.
C'est cela qui doit conditionner la politique fiscale.

Les chiffres que j'ai lus sont si ahurissants que je me demande si ils sont justes, si des internautes peuvent confirmer ou infirmer j'en serais très heureux.

A la fin des 30 glorieuses, environ 60% du PIB aux salaires, 40% aux revenus du capital.

2005, 40% du PIB aux salaires, 60% aux revenus du capital!!!!!

Pourquoi une telle évolution?

On me répondra que la situation n'est pas si grave et que 40% d'un gateau qui a grandi c'est mieux que 60% d'un gateau qui serait rester le même.
De fait le niveau de vie des salariés à en moyenne progressé c'est vrai.

Mais la vrai question est le caractère injuste de la répartition.

Si les revenus du capital se satisfesaient des 40% avec une croissance proche des 5% l'an, l'appétit insatiable, plus on en a plus on en veut, des détenteurs du capital a fait que l'on en est arrivé là!
La crise ils l'ont fait reposer sur le dos des salariés.

Aujourd'hui pour maintenir les gains de capital il y a nescécité de casser les protections sociales, c'est le cadre que préparait le TCE.

Concernant les niches fiscales la liste des abus est t'elle qu'elle m'inciterait presque à hurler avec l'extrème gauche.
Installer un jakusi ou un sauna est considéré comme une ammélioration de l'habitat et donne droit à des crédits d'impots!
On aura tout vu, non?

Mon grd père avait un vieux dicton, "l'argent c'est comme l'engrais, c'est fait pour être répandu. Mais si tu veux que sa pousse fait attention où tu le répends".
Vieille sagesse paysane, mon grd père n'a sans doute jamais possédé plus de 100 francs ds ses poches, mais à la maison on a tjs tous bien mangé.

L'Etat devra rapidement revoir sa répartition de l'engrais si l'on veut que demain, chaque français mange à sa faim.

Yann

En réalité l'accroissement des inégalités est un problème qui touche tout les pays du monde. C'est le fruit du libre-échange qui dévalorise le revenu du travail et augmente celui du capital. J'ai lu un texte interressant sur ce sujet écrit par un spécialiste de la finance. Il dit ,pour résumer ,que nous avons affaire à une nouvelle forme d'inflation qui contrairement à l'ancienne (celle du système Keneysien)favorise les revenues du capital. La stagnation des salaires dans les pays développé oblige ces derniers à accroitre leurs endettements public et privé sous toutes ses formes. Celà revient a pratiquer la politique de la planche à billet, les obligations d'état, le dollars (devenu quasiment de la fausse monnaie), les divers titre de dette, représentent aujourd'hui des sommes trés largement supérieur au PIB mondiale, la croissance mondiale actuelle est le fruit de la relance monnétaire de Bush en 2002. Autrefois les relance augmenter le revenu du travail en réduisant le chomage ,en relançant la croissance et en augmentant l'inflation des marchandises, mais le libre-échange à changé la donne. Aujourd'hui les relances Keneysiennes pratiqué par l'amérique provoque le creusement de son déficit extérieur et la croissance en Asie, ceux qui bénéficie de cette croissance en amérique sont les financiers et les grand possesseur de capital. C'est la meme chose en france, la mondialisation enrichie ceux qui possède des actions , des obligation etc.. Mais le problème c'est que la production mondiale stagne en effet les nouveaux pays industrialisés exportent l'essentiel de leur production vers les pays anciennement développés, ceci subissent un sous emplois chronique et ne fournissent que des services pour leur salariés. Donc la richesse PHYSIQUE du monde stagne ,mais certain s'enrichissent il y a donc transfert de revenu du bas de la pyramide vers le haut.

Pour plus de clarté aller sur ce site d'analyse financière iconoclaste . L'un des créateurs de ce site est William Bonner celui qui à écrit "L'empire des dettes" et "L'inéluctable faillite de l'économie américaine".

http://la-chronique-agora.fr/lca.php?id=1012

Toreador

Cher Chavinier,

Tu oublies un détail : en 30 ans, le capital est devenu beaucoup pls mobile que le facteur travail. D'où une "prime" au capital et des impôts moins armés pour "capturer" cette prime !

Mon cher Malakine, tu m'as donné envie d'être un peu moins destructif. Je t'annonce donc que j'ai inauguré ce soir "Désirs de Rupture", une rubrique "Idées"...

Malakine

@chavinier:

Ce dont tu parles c'est la répartition entre capital et travail dans la valeur ajoutée produite. A ma connaissance les chiffres ne sont pas si déséquilibrés. A la fin des années 70 le travail représentait 70% de la VA. Aujourd'hui 60. Il s'agit d'arbitrages qui se passent pour l'essentiel dans les entreprises. Admettons que les entreprises favorisent les actionnaires plus que leurs salariés, est ce une raison pour que l'Etat adopte la même attitude dans sa politique fiscale en taxant moins les revenus du capital que les revenus du travail ! Son rôle devrait être de corriger ce desequilibre, pas de l'amplifier.

@ Yann

Ce que tu dit est juste. la mondialisation explique effectivement une grande partie le déséquilibre dans la repartition de la valeur ajoutée entre capital et travail. Mais dans ce phénomène global de triomphe du capital, il y a aussi l'immobilier - qui n'est pas que je sache influencé par le libre échange. Là, on est dans un champ strictement national. Aucun argument lié à la mobilité du capital, ne peut s'opposer à une plus grande taxation des plus values immobilières.

@ toreador.

L'argument est juste - on l'a malheureusement vu avec l'affaire halliday - mais on ne peut pas non plus en faire une règle d'or. On sait très bien que plus on a d'agent plus on a de motifs d'échapper à l'impôts (d'ailleurs il me semble que tu pratiques aussi l'"optimisation fiscale" à ce que tu dis sur ton site). Comme je le disais à l'instant, renforcer la taxation des plus values immobilières, ça ne ferait pas fuir les maisons !

Sinon, pour les idées, je veux dire les propositions alternatives, ça sera pour après la présidentielle. Pour l'instant je me contente de déplorer l'absence de vraie proposition de réforme fiscale.

chavinier

A Malakine.
Mon expression doit être confuse ou alors trop ironique.

Jamais je n'ai voulu cautioner de quelques façons que ce soit la dérive actuelle de la répartition travail capital bien au contraire.

C'est bien sûr à l'Etat qu'il appartient celon moi de mettre en oeuvre une politique fiscale qui rétablira un plus juste partage de la richesse produite.

La question est de savoir si un candidat souhaite le faire et surtout est prêt à s'en donner les moyens?
Sarko, la messe est dite!
Ségo, je suis comme vous tous, j'attend.

gtab

Vous avez écrit: "un étonnant débat sur le point de savoir à partir de quel niveau de revenu on peut être considéré comme riche dans la société française."
Ne pourrait-on pas aller plus loin dans le débat pour se demander si, dans ce pays, on peut accorder le droit à quiconque de devenir, d'être et de rester "riche"? J'ai été frappé par la manière dont Ségolène Royal a présenté son patrimoine. Après avoir listé ses biens immobiliers et reconnu son assujettissement à l'ISF, elle a cru bon de devoir parler de ce qu'elle n'avait pas: pas d'actions, pas d'obligations, pas d'objets d'art. Comme si elle devait jatténuer la qualité de son patrimoine et prévenir un jugement critique sur son niveau de vie.
Lorsque l'on parle de fiscalité, il faut prendre garde à ne pas focaliser les carences de notre système sur les inégalités. Ca conduit à un nivellement par le bas qui pénalise tout le monde. L'optimisation fiscale ça compte également surtout dans le contexte concurrentiel au niveau européen et mondial. Plus qu'on ne veut le reconnaître à cause de notre égalitarisme forcené et maladif, les pauvres ont besoin des riches. Johnny revient...

franc-tireur

Petite précision sur le partage primaire de la Valeur ajoutée (i.e. le partage du PIB avant impôts et investissements).
Il fut favorable aux salaires uniquement à partir des annés soixante-dix et au tout début des années quatrevingt où la part des salaires dans la VA a atteint environ 72 % (pour les sociétés non financières). En 2003, ce chiffre est de 65 % (donc 35% pour le profit brut des entreprises).

En revanche, Pour les sociétés industrielles du CAC 40, ce chiffre a glissé de 59 % en 2001 à 52 % en 2004 ...

Au delà du partage salaires/profits, il y aune profonde inégalité entre les entreprises : les PME nationales sont souvent mmoins profitables que les grands groupes multinationaux... et ces inégalités se reproduisent au niveau du salariat : il y a un fossé entre un employé de chez TOTAL (qui touche pas loin de 5 000 € /an de prime d'épargne salariale) et celui d'une PME du limousin...

Malakine

@gtab

En effet, une économie a besoin de riches pour tirer la consommation. C'est la stratégie de Sarkozy telle que je l'analyse sans mon article sur son discours d'investiture.

En même temps, les finances publiques ont besoin d'être alimentée par ceux qui en ont les moyens. Pour cela, il me semble plus pertinent de taxer les facteurs qui sont à l'origine de la création de richesse, notamment les revenus du capital et les plus values, que de s'en prendre aux revenus élevés du travail. L'objet de mon article était justement de dire que le PS avait une très mauvaise approche en stigmatisant les riches.

@ franc tireur

Ton commentaire ouvre sur une autre question, l'inégalité des salariés selon la taille de leur entreprises. C'est à dire la structure de l'appareil industriel qui de plus en plus, tend à éclater les grandes entreprises en de multiples petites entités. Puisque les salariés ont plus d'avantages dans les grands groupes, est ce qu'il y a selon toi des mesures à prendre pour favoriser le maintien ou la reconstitution de grands groupes intégrés, ou bien est-ce un combat d'arrière garde ?

Franc tireur

En réponse à Malakine :

L'inégalité entre les entreprises pose des problèmes...

Il n'y a pas de solution purement redistributive, même si la variation des cotisations sociales en fonction de la Valeur ajoutée et la part de l'emploi peut être une solution (avec qq effets négatifs, comme la remise en cause de la logique nationale de la cotisation ).

On peut aussi s'orrienter vers un renforcement de la politique de concurrence (la régulation) pour protéger les petites entreprises de la dépendance économique vis à vis des grands groupes. Ainsi, on pourrait légiférer pour réduire les délais de paiement, afin d'améliorer la santé financière des PME industrielles.

Mais je crois surtout qu'il faut retrouver une véritable politique industrielle qui incite les entreprises à retrouver une logique de branche et non pas la seule logique de la concurrence. Pour cela, je crois que l'Etat doit intervenir directement : en re-rentrant au capital, ou en participant au financement de certaines entreprises stratégiques ; Mais aussi en développant une politique de recherche ambitieuse, associant tout le tissu économique d'une filière... mais pour cela, comme tu le soulignes régulièrement, il faut réintroduire des protections éconmiques au niveau de la zone euro et de l'UE... en attendant une réforme des objectifs de l'OMC (on peut rêver !).

En d'autres termes le seul volant de la fiscalité/redistribution est à mon sens impuissant à réduire les inégalités. Cela relève d'une politique globale, qui soit au service du dynamisme économique et de l'emploi, ce qui implique d'utiliser tous les leviers de politique économique pour atteindre ces objectifs (politique monétaire, fiscale, budgétaire, industrielle, de recherche, de formation...).

Mais dans le cadre des statuts actuels de la BCE, du pacte de stabilité , et de la politique libre-échangiste de l'UE , c'est impossible...
dans ces conditions le seul facteur d'ajustement est la budget de l'Etat (à condition de ne pas faire de deficit > 3%)... Cela nous donne les hausses d'impôts de Hollande et les baisse d'impôts de Sarkozy... toutes les deux amélioreront la situation de certaines catégories sociales (les + riches ou les plus pauvres), mais je doute qu'une qq.conque amélioration globale découle des cette seule politique.

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