La réaction d'Ilysa
Je commençais à fréquenter votre blog dont j'avais noté l'adresse et je partage votre réaction ; à ma déception se mêle quelque perplexité .
Je m'interroge d'abord sur les motifs de la décision de Jean-Pierre Chevènement : comme j'ai confiance en sa sagacité et en son dévouement au bien commun ainsi qu'en son pragmatisme doublé d'une vision à long terme, j'éprouve quelque difficulté à désapprouver ce choix .
Il m'apparaît ensuite que la situation de notre pays diffère beaucoup de ce qu'elle était en 1997 ; la précarisation croissante et le développement de l'insécurité sociale sont susceptibles de créer des risques de guerre civile à terme, surtout si le résultat des élections frustrait une nouvelle fois les attentes des classes populaires ou si une Ségolène Royal n'était pas en mesure de les satisfaire.
Pour beaucoup, il semble que seul Jean-Pierre Chevènement, avec son intégrité, son sens des responsabilités et sa stature d'homme d'Etat pouvait être le garant de la paix civile. Ségolène Royal peut être consciente qu'elle a impérieusement besoin de lui pour redonner aux citoyens la capacité de vivre ensemble. Trahir l'accord républicain qu'elle a signé pourrrait susciter une exaspération populaire qu'elle ne serait plus en mesure de contrôler.
D'autre part, des décennies seront peut-être nécessaires pour sortir des contraintes des traités européens dans lesquels Jean Monnet et ses successeurs nous ont fait entrer "à l'insu de notre plein gré" : peut-être ne pourrons-nous en sortir que de la façon dont nous y sommes entrés, à petits pas, et l'auteur de "La faute de M. Monnet" pourrait être susceptible, sous une présidence Royal, de tenir le rôle d'un "Contre-Jean Monnet" !
Enfin, Internet modifie les rapports de forces politiques traditionnels ; au fur et à mesure qu'il se répand dans la population, il devient un intrument d'expression démocratique contre les manipulateurs d'opinion. Il n'est pas prouvé que Madame Royal, devenue présidente, pourrait trahir ses engagements républicains aussi facilement que Jospin dans le passé, notamment dans les négociations européennes !
Si la décision de Jean-Pierre Chevènement est sage et fondée — ce qu'on ne peut exclure a priori — il nous faut, pour le bien de notre pays, trouver la façon la plus pertinente de l'aider et ne pas lui compliquer la tâche ; cela pourrait nécessiter une extrême vigilance républicaine, auquel cas Horizons aurait un rôle à jouer…
Avec mes amitiés républicaines,
Ilysa
Monsieur Chevènement renonce à être candidat. Tout son cirque pour en arriver à annoncer, dans une mise en scène convenue d’avance, son ralliement à Madame Ségolène Royal. Avec ce ralliement le NON de gauche (à la constitution européenne) n’en finit plus de ce dissoudre dans le OUI. Il s’agit de la part de Monsieur Chevènement d’une véritable abjuration. Avec ce reniement le candidat qui en 2002 voulait faire « turbuler le système » disparaît dans les poubelles de la petite histoire politique de notre pays.
Ce reniement a débuté par un renoncement. Dès les résultats du premier tour, le 22 avril 2002, Chevènement déclare vouloir travailler à une recomposition républicaine de la gauche, abandonnant ainsi la ligne politique qui motivait sa candidature; à savoir la refondation de la république sur des valeurs qu’il situe au-dessus de la gauche et de la droite, notamment l’idée de nation; et à l’aide d’un outil, le pôle républicain, sensé rassembler des républicains des « deux rives » Il serait trop long d’énumérer les raisons de ce revirement.
Le rassemblement populaire et patriotique autour des valeurs républicaines et souverainistes portées par Philippe De Villiers me semble être dans l’esprit du pôle républicain. C’est pour cela que je suis à fond au MPF.
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Rédigé par : Alain | 14 décembre 2006 à 15:58