Philippe de Villiers vient de rouvrir ce matin sur RTL le débat sur le voile islamique en proposant d’interdire le port du voile dans la rue et dans tous les lieux publics.
Cette proposition me donne l’occasion de poursuivre les réflexions engagées hier dans mon article sur les banlieues. Auparavant, je souhaiterais tout de même analyser la logique de cette proposition et son rapport avec la précédente mesure d’interdiction limitée aux écoles.
L’interdiction de port de signe religieux à l’école était très limite sur le plan conceptuel. La mesure entendait se fonder sur le principe de laïcité de l’enseignement. Or, il n’était absolument pas en cause, puisque l’interdiction portait sur les élèves et non sur les professeurs ou le contenu de l’enseignement. Plus que du principe de laïcité de l’enseignement, il s’agissait en fait de faire de l’école un sanctuaire à l’abri de toute influence religieuse. (.../...)
On se berce d'illusion en affirmant que la laïcité est un principe de neutralité de l’Etat à l’égard des religions. La vérité est bien plus dure. Historiquement, il s’agit d’un combat pour la Raison et le Libre arbitre contre la religion et l’obscurantisme. La France n’est pas seulement un Etat Laïc, elle est depuis deux à trois siècles, une société déchristianisée, réfractaire à l’idée même de religion, qu’elle a substituée par une morale des droits de l’homme.
L’Ecole était alors appréhendée comme un sanctuaire ou seule la Raison devait avoir sa place. Mais pourquoi seulement l’école, et pas l’université, les mairies et autres services publics ? On a d’ailleurs assisté à une extension de la notion avec l’interdiction imposée par Sarkosy du port du voile sur les photos d’identité officielles. La proposition de Villiers va simplement au bout de cette logique en voulant évacuer tout signe d’appartenance religieuse ostentatoire de tout l’espace public. Sous réserve que la proposition porte sur l’ensemble des signes religieux, la proposition s’inscrit dans la continuité théorique du débat sur le voile. Elle a sa logique.
Je souhaite maintenant en venir au fond de l’affaire, c'est-à-dire le rapport entre la République et l’Islam, débat que j’ai esquissé hier, en évoquant les facteurs culturels bloquants à l’assimilation pour les populations issues de cultures arabo-musulmanes. Je les rappelle pour mémoire :
- Confrontation de deux systèmes de pensées opposés sur la notion de liberté et d’individualisme. J’ajouterais aujourd’hui à ce chapitre, rapport à la religion, même s’il participe à l’opposition sur la notion de liberté individuelle
- Origine coloniale et acquisition de la nationalité par un droit du sol très généreux, qui induisent une revendication d’appartenance la nation française en tant que communauté dotée d’une identité propre.
- Effet de masse dans certains territoires qui renverse la norme culturelle.
Je rappelle aussi mon postulat qui est de dire qu’il n’y a pas de voie moyenne entre l’assimilation, c'est-à-dire la francisation, et la logique communautaire. Toute la question est de savoir si la France peut tolérer la logique communautaire et si elle aura le courage et les moyens de réaffirmer son modèle d’intégration de type « Républicain ».
Le modèle communautaire à l’épreuve de la conception unitaire de la nation française
La logique communautaire est contraire à la conception traditionnelle de la Nation française. On n’appartient pas à la Nation française via une communauté, mais par l’adhésion individuelle à un système de valeur (la République, le rationalisme, les droits de l’homme) et à une communauté de destin. La France est une communauté de citoyens libres et égaux. Pas un agrégat de différents peuples.
La logique communautaire est également contraire à la logique de l’histoire. S’il était erroné de dire dans les années 50 « L’Algérie, c’est la France », il est tout aussi stupide de dire aujourd’hui « Nous sommes français, parce qu’algériens ou marocains, ou parce que nos grands parents ont combattus pour la France »
Néanmoins la logique communautaire progresse, jusque dans le discours gouvernemental. Il commence par une exigence de faire apparaître des minorités visibles dans les médias. Il prendra bientôt la forme de quotas ethniques dans la représentation politique. J’entendais d’ailleurs encore, l’arabe de service du gouvernement (désolé, mais c’est comme ça, qu’il se présente lui-même !) s’étonner dans « N’ayons pas peur des mots », qu’il n’y ait pas plus de noirs et d’arabes dans la police et à l’assemblée nationale. Dans la même logique, la semaine dernière, le nouvel observateur a consacré un débat à la question des statistiques ethniques. Je ne rappellerais pas les propositions de Sarkosy sur la discrimination positive et le préfet musulman. Tout le monde garde cela en mémoire …
Le discours passe relativement bien dans les élites car il joue sur la repentance et la culpabilité, très à la mode en son sein, mais je crains qu’il ne passe très mal dans le peuple et entraîne un jour une réaction qui amène un Le Pen au pouvoir. Je sais, je l’ai déjà dit hier, mais je le répète ! On ne joue pas impunément avec la culture d’un peuple s’en s’exposer à sa réaction !
Néanmoins il faut aussi savoir changer de point de vue et se mettre à la place de ces communautés. A mon sens, la double revendication à la citoyenneté française d’une part et à la conservation de son identité de communauté dotée de spécificités culturelles et religieuses d’autre part, ne me pas paraît illégitime. Soyons honnête. Nous nous retrouverions entre français dans un pays étrangers avec lequel la France aurait des liens historiques, nous tiendrions exactement le même discours. Cette position ne me semble pas illégitime, sous réserve toutefois, qu’elle ne les exonère pas totalement des efforts individuels nécessaires à une bonne intégration sociale. Je me méfie. La culture de l’assistanat et de la créance permanente vis-à-vis de l’Etat sont si fortes dans notre pays, qu’il ne faudrait pas qu’elle en devienne l’élément unique de la conversion
Dans ces conditions, si la crise actuelle aboutissait à une tension durable entre la société française et les communautés immigrées, je me demande s’il ne conviendrait pas de remettre en cause notre conception unitaire de la Nation pour une conception multinationale qui distinguerait nationalité (notion culturelle) et citoyenneté (notion politique) de manière à prendre acte des différences tout en les fédérant dans une même communauté de destin. Nous pourrions ainsi commencer à intégrer les populations immigrées sur une base clairement communautaire, avec des outils tels que la discrimination positive, les quotas, les statistiques ethniques et autres structures représentatives tel que le « conseil français du culte musulman »
Cette voie est difficile pour la France tant elle heurte son égalitarisme et son individualisme. Je crains qu’elle ait du mal à l’accepter.
Le modèle républicain à l’épreuve de nos lâchetés et de notre faiblesse
Le choix du modèle républicain passe par un arrêt définitif de toute l’autoflagelation et de toute la culpabilisation d’un coté et de toutes les revendications collectives de l’autre. Cesser de parler de communauté opprimée pour ne parler de réussite individuelle, d’éducation, de formation, et d’élitisme républicain (voir mon article sur la carte scolaire).
Cette solution est intellectuellement séduisante mais il ne faut pas en sous estimer la difficulté, surtout après tant de terrain perdu et de concessions faites. Cette voie impose notamment de ne plus faire aucune concession ni à l’islam, ni à la langue arabe, ni au système de valeurs arabo-musulman. Avoir le courage de franciser les populations concernées avec la même énergie que la IIIème république a détruit les langues et cultures régionales.
Cette voie imposera aussi de remettre en ordre de marche la République et de redonner lisibilité et force au modèle français. Il faudra ainsi notamment rétablir remettre en fonction l’ascenseur social, refaire fonctionner le système éducatif, mettre fin à la ségrégation urbaine et aux ghettos ethniques.
Je doute fort que la France aura la volonté de revenir à la pureté des origines de la république et la force de s’y tenir. Je doute en particulier qu’elle acceptera l’idée de francisation sans taxer immédiatement celui qui la préconisera de lepéniste.
Il s’agit là d’un vrai choix que doivent faire la société française comme les représentants des communautés issues de l’immigration. En la matière, l’attitude la plus dangereuse est la situation actuelle où aucun choix n’est fait entre les deux options et où l’ambiguïté et les contradictions dominent chez tout le monde. On laisse prospérer les causes du communautarisme, par un louable souci de tolérance et de générosité, tout en s’offusquant de ses effets. On revendique la citoyenneté française et les droits associés pour la communauté sans avoir le courage de remettre en cause le modèle républicain et prôner un vrai système communautariste.
Cette attitude ne peut qu’engendrer que des frustrations et du ressentiment. Ce faux compromis génère un sentiment d’exclusion chez les populations d’origine immigrée, et un sentiment d’islamisation chez le petit peuple de France. Il mène tout droit au choc de civilisation et à la guerre civile urbaine. Entre assimilation et communautarisme. Il faudra un jour faire un choix.
pour limage dintro la gadi tte nue ac le voile moi je di kel ayent droit en enfer j'ai limpression kelle insulte tout le musulmans allah inazal 3lik sakht!!!
Rédigé par : sososofia | 19 octobre 2007 à 18:35
salut; 1ere l'image de l'introduction est une mauvaise image de l'islam c'est pas ca l'islam. je veux dire un mot si vous êtes étudié sur l'islam je vous jure que ton opinion soit changé completement. cherchez bien sur cette merveille religion avant de parler. la voile est un ordre de dieu pour la femme et c'est pas une chose sur la tête. je sais que la france est ville democratique et elle respecte les droits des hommes mai cette idée sera changée.pouvez vous changer quelque chose dans votre religion? je pense non si tu es vraiment croire.
Rédigé par : khadija ben ahemed | 24 octobre 2007 à 22:13
l'islam c'est dans le coeur
Rédigé par : imene | 23 novembre 2007 à 12:01
cette femme nue est une honte (inchahallh elle ira en enfer)! islam ne doit pas être humilié comme le fait cette 3rhba.
Ce n'est pas votre problème si certaine femme ont envie de metre le voile: je crois que vous avez oubliez le mot "liberté"
Rédigé par : btissem | 31 janvier 2009 à 12:10