Des pauses, j'en ai toujours fait et je continuerais. J'en ai besoin pour venir de nouvelles idées d'articles. Mais cette fois-ci, je n'ai pas eu de chance : elle est tombée en plein dans un psychodrame nationalement traumatisant qui a eu pour effet de bouleverser toutes les anticipations pour la présidentielle de 2012 et accessoirement de détruire la vie d'un homme.
Tout ayant été dit et écrit sur le sujet, je ne tenterai donc pas de rattraper mon retard, renvoyant simplement aux commentaires pour digresser librement sur l'une ou l'autre des polémiques annexes de cette affaire. Dans ce court billet de reprise, je me contenterai d'observer la nouvelle séquence que la chute de DSK ouvre pour le parti socialiste.
Avec la perte de son homme providentiel assuré de gagner dans tous les cas de figure, le PS a perdu non seulement un présidentiable disposant déjà d'une stature mondiale évidente mais aussi la crédibilité que lui conférait son image d'expert des questions économiques et monétaires. Avec Hollande, on se retrouve plusieurs crans en dessous en termes d'expérience des responsabilités et de compétence présumée. Et avec Aubry, on est très loin en termes de charisme personnel et de capacité de rassemblement. Le PS va donc devoir livrer bataille avec ses (petits) moyens d'organisation politique éloignée du pouvoir depuis une décennie et juste capable depuis de remporter des élections locales sans enjeu ni projets. Pourtant, ainsi que les derniers sondages l'ont montré, le PS demeure plus que jamais le grand favori de l'élection présidentielle.
Sans même parler de la personnalité des candidats possibles, de leur image ou de leur capacité à créer de la dynamique, il convient de souligner deux éléments rapportés par l'actualité récente.
Le projet socialiste a été analysé (et mis en miette) par Jacques Sapir dans Marianne2. Plus grave encore que l'inefficacité des mesures proposées ou leur incohérence, ce qui est dramatique dans ce projet pour le PS est qu'il ne lui permettra absolument pas de communiquer. On ne relève qu'un catalogue de mesures techniques, souvent fruit de compromis et assez timorés dans leur expression (voir notamment la question du juste échange). Aucun principe directeur d'ordre axiologique ou idéologique, pas de mesures phare, aucune rupture affichée avec tel ou tel élément du système ou du pouvoir en place. Ce programme semblait avoir été conçu pour être porté par une personnalité hors norme dont le crédit personnel aurait suffit à donner de la crédibilité à l'ensemble. Le gourou de l'économie mondialisée n'étant plus là, le PS va devoir convaincre à la fois de sa compétence, de sa capacité à mettre en œuvre ses promesses notamment dans le cadre de la crise des finances publiques, mais aussi plus fondamentalement de la viabilité du système caractérisé par le carcan européen, la crise de l'Euro, le libre-échange mondial, le capitalisme actionnarial, la crise de l'endettement et j'en passe ...
Car, la confiance que l'on peut placer dans le PS est en réalité tributaire de celle que l'on accorde au système économique. La note de Terra-Nova intitulée "Quelle majorité électorale pour 2012?" l'illustre clairement lorsqu'elle décrit la nouvelle sociologie électorale du PS en termes « d'outsiders », à savoir les catégories sociales montantes, ambitieuses et aspirant à se faire une place au soleil (les femmes, les urbains, les enfants de l'immigration, les diplômés) ou lorsqu'elle définit les valeurs de la gauche comme l'ouverture, l'optimisme, la tolérance, la solidarité et l'offensive quand la droite se caractériserait au contraire par l'inquiétude, le pessimisme et la fermeture.
Tenez le-vous pour dit : Porter un regard critique sur le système économique, le considérer comme non viable, non stable et portant en lui-même les germes de son autodestruction est incompatible avec le fait d'être « de gauche » !
Ainsi défini l'électorat de gauche apparait des plus friables. Sont de gauche ceux qui espèrent se faire une place et comptent dans le PS pour les y aider, mais dès que ceux-ci en acquièrent une, ils deviennent aussitôt des insiders, tentés par la Droite car crispés sur leurs avantages acquis et ayant peur du déclassement. Mais s'ils perdent espoir, ils passent dans l'autre catégorie, celle du peuple aigri, fermé et crispé que l'on abandonne volontiers à Marine Le Pen ! Il faut en effet lire le passage consacré au FN mariniste (page 46 de la version intégrale) en qui Terra-Nova voit un parti en phase avec les valeurs des classes populaires travailleuses comme on n'en avait pas vu depuis 30 ans. Si c'est moi qui avait écrit ça, on m'aurait une nouvelle fois accusé de faire de la propagande et de prendre mes désirs pour la réalité !
Son rapport au peuple est le dernier handicap du PS. Il n'est pas récent et la note de Terra-Nova le met cruellement en exergue : la gauche a trahit le peuple qui s'est détourné d'elle.
Je ne suis pas sûr que le PS ait vraiment la possibilité d'adopter une autre attitude que celle que préconise le think-tank socialiste. Ce n'est certainement pas avec un leader par défaut et en aucun cas avec Hollande ou Aubry dont on connait l'attachement aux dogmes et à l'héritage libéral-européen, que le PS pourrait procéder à un aggiornamento profond de ses valeurs pour les faire coller à celle de sa base électorale traditionnelle. Le PS est conséquent. C'est lui qui porte la principale part de responsabilité dans l'édification du système actuel. Il défend son œuvre et il cherche aujourd'hui de nouvelles clientèles à qui vendre ce rêve.
En tout état de cause, Philippe Cohen n'a pas tort lorsqu'il considère qu'avec le rapport de Terra-Nova « la machine à perdre repasse à gauche ». Compte tenu du poids électoral des catégories populaires à l'élection présidentielle où les taux de participations sont traditionnellement massifs, il est impossible d'être élu sans le soutien des classes populaires ou pire, contre elles, en lui reprochant ses valeurs.
Dans la crise profonde que traverse le pays aujourd'hui et avec la purge d'austérité (évalué à 4 points de PIB par Artus) la France s'en remettrait donc à ... François Hollande, l'inattendu nouveau grand favori de l'élection? Soyons sérieux !
Il y a certainement dans cet engouement soudain, un effet de sympathie et de solidarité lié au traumatisme de l’affaire Strauss-Kahn,comme si les sondés voulaient s'associer au deuil des dirigeants socialistes. On est tout de même en droit de se demander la"bulle DSK" ne bénéficie pas aujourd'hui au PS dans son ensemble. Car si DSK disposait d’atouts évidents (même s’ils étaient précaires compte-tenu du remarquable succès de tous les plans de sauvetage européens engagé conjointement par le FMI et l’UE) le PS, lui, n’en dispose guère.
Cette bulle durera probablement jusqu'à la conclusion de la primaire interne, mais dès que le ou la candidate devra ferrailler avec de vrais adversaires et s'attacher à convaincre ou séduire le grand électorat, le PS devra revenir sur terre et il commencera aussitôt sa descente aux enfers. Dans le PS de l'après Strauss-Kahn rien n'a fondamentalement changé depuis 2002.
Malak
Parfaitement d'accord avec ton analyse du PS. J'aime beaucoup ta synthèse du rapport Terra Nova, au PS les outsiders, à l'UMP les insiders et au FN les catégories populaires déclassées. Le PS n'a pas changé depuis 2002. Je crois que ce parti a juste connu une parenthèse gauchiste qui n'était qu'une posture électoraliste de Mitterrand, mais ce parti a toujours été un parti social-libéral. Le Général ne disait-il pas qu'il n'aimait pas les socialistes parce qu'ils n'étaient pas socialistes ?
Malgré tout, je crois que le PS peut toujours gagner car la démonétisation de Sarkozy est très profonde. On pourrait bien avoir Hollande président de la République...
Rédigé par : Laurent Pinsolle | 24 mai 2011 à 19:26
Je n'enterrais pas aussi vite le PS. Arnaud Montebourg a de quoi faire une très bonne campagne interne, particulièrement si Martine Aubry n'y va pas. Benoît Hamon et les jeunes socialistes se rangeront derrière lui, formant une base militante importante.
Ceux-ci apporteront également leurs propositions qui sont très bien conçus pour les outsiders :
http://www.perspectives2012.fr/lesdossiers.php
Les soutiens d'Emmanuel Todd et de Chevènement ne sont pas négligeables non plus, de même que celui de Taubira.
Rédigé par : EtienneB | 24 mai 2011 à 20:35
@malakine
"On ne relève qu'un catalogue de mesures techniques, souvent fruit de compromis et assez timorés dans leur expression (voir notamment la question du juste échange)"
En même temps à trop vouloir plaire à des courant idéologique contradictoires on ne peut que produire ce type programme. Car comment concilier les protectionnistes du PS comme Hamon avec les partisans de la mondialisation heureuse à la Hollande ou DSK? Si ce n'est en faisant des propositions minimaliste qui ne vont nul part en particulier.
Sinon à titre personnel je pense que la disparition politique de DSK est une chance pour le PS. Encore faudrait-il qu'il s'en saisisse ou que les quelques alternatifs qui restent encore au PS s'en saisissent. Sinon comment as-tu trouvé le Débat Guaino/Todd d'hier sur France3?
@Laurent
Le PS n'est même plus social-libéral, il est libéral tout court maintenant. Sinon le PS a de forte chance de gagner quoiqu'on en dise. Si on se fit à l'expérience des autres pays du club med, c'est les socialiste qui purgent et provoquent la révolte populaire, on risque de ne pas faire exception. Hollande le futur Papandréou français?
Rédigé par : yann | 24 mai 2011 à 20:40
Finement analysé ,cette mécanique qui pousse les outsiders à devenir rapidement des insiders une fois leur statut conforté est tellement vrai qu'il suffit de penser aux premières critiques formulées par les "exclus" du systeme aux outsiders issus du même milieu qu'eux ,que leur reproche t-ils souvent?De les avoir oublié!
Les cas d'outsiders ayant réussit à l'UMP ou au PS qui finissent haït par leur milieu d'origine sont tellement nombreux...
Ce tranvasement d'une catégorie à une autre a aussi été étudié dans un éssai sociologique dont j'ai oublié le nom,le chercheur remarquait que le nombre de propriétaires de pavillons habitant en banlieue qui votaient à droite augmentait à chaque éléction,il notait que le phénomène touchait aussi les anciens immigrés naturalisés et les francais issus de l'immigration.
Le maire de Sevran faisait à peu près la même remarque sur le vote FN dans sa ville aux dernières cantonales , le vote frontiste provenait avant tout des zones pavillonnaires.
Le projet de Terra Nova est typique de la pensée mythique anglo saxonne ,celle du rêve de la réussite pour tous...mais qui ne profite en réalité qu'à qqs uns.Je sais plus quel nom porte l'arnaque à la pyramide en tout cas ca y ressemble.
Rédigé par : Damien | 24 mai 2011 à 21:34
Pas sûr du clivage droite/PS vu par Terra Nova. Ce parti est fort chez les gens liés à l'état et les girondins, la droite aurait ses bastions chez les gens âgés, les classes moyennes du secteur privé et les latins.
Il me semble que Malakine affirme la mort du PS pour 2012. Oui, il est épuisé mais l'UMP l'est tout autant. La conclusion mène-t'elle à Marine Lepen?
Rédigé par : Jardidi | 24 mai 2011 à 23:11
Pour moi en tous les cas c'est clair : Nicolas Sarkozy ne peut pas gagner en 2012. Il a suscité trop de déceptions et, disons le mot, trop de haines.
Rédigé par : Sancelrien | 25 mai 2011 à 08:34
> Laurent
Certes, Sarko est démonétisé mais je me demande si ce n'est pas exclusivement sur ça que repose la bonne santé apparente du PS. On ne devrait pas tarder à le voir. Je me demande vraiment si la primaire va contenir ou non quelques débats de fond ou si le PS va dès ce stade donner l'impression qu'il tourne à vide ...
> Etienne
Je te rappelle que j'avais annoncé Montebourg en finale des primaires dans mes prédictions 2011 :-) Néanmoins, sa percée tarde à se concrétiser, tout comme les soutiens que tu lui imputes. A ma connaissance, seule celui de Taubirat s'est concrétisé.
> Yann
La disparition de DSK est une bonne nouvelle dans le sens où ça va obligé le PS à mobiliser ses propres forces sans pouvoir compter sur un homme providentiel/ Le problème c'est qu'elle va montrer la réalité des forces du PS. Là j'ai des doutes ...
Le débat Todd/Guaino, j'en parle dans l'article qui suit. Je ne pouvais pas reprendre sans parler de l'affaire DSK.
> Damien
Oui c'est exactement ça. Un rêve de la réussite pour tous ! On est au coeur du biais individualiste. On ne pense pas le système et l'évolution du nombre de place au soleil qu'il est capable de produire. On ne regarde que les trajectoires individuelles avec le souci que chacun puisse espérer en décrocher une.
> Jardidi
Je trouve qu'il est encore un peu tôt pour les pronostic électoraux, mais c'est vrai que et l'UMP et le PS sont épuisés et on se demande bien sur quels thèmes, ils vont pouvoir faire campagne et quoi promettre.
A priori les deux grands partis devraient sortir affaiblis de la campagne. Cela devrait profiter à MLP, mais peut-être aussi à d'autres. Je reste très étonné par l'énorme potentiel électoral du centre que j'avais analysé dans "il n'y aura pas de 21 avril" comme un électorat à la recherche d'une alternative. Il n'est pas impossible que qqun capitalise sur cette envie d'autre chose. Borloo, Villepin, Borloo. J'en sais rien, mais tout est possible.
> Sancelrien
Evidemment que non ! Il suffirait que le PS s'effondre et qu'il se retrouve au second tour face à Marine. Et même face à un PS, je pense que Sarko conservera quelques chances. Je ne crois pas du tout à ce que nous disent les sondages aujourd'hui.
Rédigé par : Malakine | 25 mai 2011 à 10:32
Cher Malakine,
En phase avec ton analyse, la note de terra nova est non seulement consternante, mais elle est surprenante. J'y retrouve ce sentiment que j'éprouve très souvent en écoutant les représentants médiatiques traditionnels ou en écoutant le milieu patronal dans lequel je travaille, celui d'être encore dans les débats du début des années 90. Cela est sans doute un effet du vieillissement de la population. La note de Terra nova est ridiculement 90's, du blairisme anachronique. elle est inconsistante sur le plan des concepts (on mélange allègrement les classes sociales, les appartenances sexuelles, les âges...) et anachronique sur le plan économique et social. Nous ne sommes plus dans les 90's on effectivement les classes moyennes pouvaient avoir l'illusion d'un système où elles pouvaient faire porter le poids des ajustements sur les plus pauvres (la droite et la gauche s'affrontant uniquement sur le dosage aides sociales / incitations au travail. D'où ce sentiment de condescendance sociale et culturelle qui se dégageait des cadres socialistes dans ces années-là. Aujourd'hui, la distinction classe populaire / classe moyenne n'a plus de sens, tout le monde morfle ou va morfler. Nous sommes tous des islandais !!
Je serais cependant moins critiques que toi sur le PS. Il y a des évolutions intéressantes, de plus en plus d'élus semblent comprendre. Hollande ne sera jamais un anticonformiste fou, mais il axe intelligemment son discours sur les jeunes. Et puis, il faut être optimiste, même à 60 ans on peut évoluer... Ce qui est certain c'est que, finalement, la sortie de DSK, homme des 90's par excellence et candidat de gauche favori de la droite (je peux en témoigner dans mon milieu professionnel), est finalement une bonne nouvelle pour le PS.
Rédigé par : guzy | 25 mai 2011 à 10:52
Nos pauses sont concomittantes (même si à dire vrai la mienne est plus liée à un boulot "tsunamesque").
En revanchen nos réflexions divergent de plus en plus :
Outre tes articles sur les républicanismes sur lesquels je ne suis pas du tout d'accord (un billet est en préparation), je penche de plus en plus pour une résistance du système actuel, dont beaucoup sous-estiment l'emprise et la solidité.
En clair, le débat PS / UMP reste dominant, meêm s'il est dépassé, et je pense qu'il s'imposera, du fait des moyens de ces deux partis (finances, mais aussi appuis médias etc...).
Donc l'aggionrmaneto que nous appelons de nos voeux ne pourra venir que sous la contrainte, et non dans le cadre d'un fonctionnement "normal" des institutions (je mets des guillemets car il n'a plus que l'apparence de la normalité mais c'est un autre débat).
En clair, avant qu'une majorité de français votent pour un programme de rupture économique et politique (comme nous le prônons tous), il faudra un choc extérieur (au système) majeur qui n'est pas encore arrivé.
Pourquoi, le système va-t-il continuer à nous mener au pire, lentement mais sûrement ? Parce qu'il offre des "compensations", notion sur laquelle je travaille et qui va devenir de plus en plus centrale.
Voilà où j'en suis malgré mon manque de temps.
V.
Rédigé par : Verdun | 25 mai 2011 à 12:26
@Malakine
Evidemment que non ! Je n'en suis pas si sûr, moi. L'UMP a tellement exaspéré les gens ! Autant que le PS, c'est pour dire.
D'ailleurs, regarde Christine Lagarde : cette dame est puissamment antipathique ( du moins c'est mon avis ) mais elle n'est pas sotte. C'est le premier rat qui quitte le navire, même si les somptueux émoluments du FMI ne sont pas sans charme.
En fait, ma crainte est que MLP soit élue trop tôt. Même si elle paraît rassembler autour d'elle une bonne équipe, elle n'est pas encore prête à gouverner, et surtout elle n'a pas encore fait suffisament fait le ménage autour d'elle. Il faudra peut-être qu'elle aille jusqu'à quitter le FN avec ses sympathisants ?
En tous cas, si elle est élue et si elle se plante, c'est tout le mouvement souverainiste ( ou alternatif, comme tu voudras ) qui sera discrédité, et pour longtemps.
Son élection en 2012 serait donc une bénédiction pour l'UMPS, et je crains que ces gens-là ne possèdent un reste d'intelligence leur permettant de s'en apercevoir.
Pour le reste, entièrement d'accord avec Verdun.
Rédigé par : Sancelrien | 25 mai 2011 à 12:46
> Guzy
Ton analyse repose sur un postulat que je partage "tout le monde morfle ou va morfler". C'est bien ce que je dis dans ce petit texte : toute la crédibilité du PS repose sur la confiance que l'on porte au système économique. Manifestement pour le PS il n'est pas à remettre en cause. On doit seulement mieux le gérer.
Je suis assez consterné en ce moment lorsque je lis sous la plume de tel ou tel représentant de la gauche républicaine que la gauche devrait renouer avec les classes populaires sans pour autant verser dans le discours populiste. Encore récemment sous la plume de Christophe Guilluy dans le monde :http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/05/24/les-classes-populaires-sont-de-retour-en-france_1526634_3232.html
J'aimerais bien savoir concrètement par quelle rupture programmatique ou idéologique cette nouvelel alliance se traduirait pour le PS !! Je suis assez d'accord avec TN : compte tenu de son passé et de sa sociologique, le PS est dans l'incapacité complète de rompre avec ses dogmes et ses valeurs.
> Verdun
Tu dis que nos réflexions divergent de plus en plus, mais tu ne dis pas en quoi. Je peux le comprendre en ce qui concerne mes textes sur le républicanisme (encore que, la série n'est pas achevée) mais là je ne vois pas, d'autant qu'il ne s'agit pas là d'un vrai article de réflexion. Oserais tu soutenir que le PS est en pleine forme et propose un projet en phase avec les attentes de l'opinion ???
> Sancelrien
Je n'ai pas dit que Sarko était le favori de l'élection ! Juste qu'il ne fallait pas l'enterrer trop vite.
Rédigé par : Malakine | 26 mai 2011 à 10:38
Bonnet blanc et blanc bonnet :
http://www.causeur.fr/pour-montebourg-aubry-et-hollande-c%E2%80%99est-bonnet-blanc-et-blanc-bonnet,10042
Rédigé par : olaf | 27 mai 2011 à 11:42
L'évènement extérieur capable de changer la donne est en place: l'occupation de la plaza del sol à Madrid et aussi dans de nombreuses villes espagnoles. Ensuite la situation de la Grèce qui commence à connaître de sérieux troubles et pour finir la prédiction de J. Sapir d'un éclatement de l' euro l'hiver 2011/2012.
Est-ce que ce sera suffisant pour exclure PS et UMP du pouvoir ? Pas sûr.
Ce qui se passe en pays latin, c'est un peu comme les accidents de la route. Chacun croit que c'est réservé aux autres.
Et l'éclatement de la zone euro peut servir les partis traditionnels en ce qu' ils peuvent paraître, par leur expérience de la gouvernance, les plus à même de gérer dans l'urgence une situation nouvelle et dramatique.
Les différences que je vois au sein des partis, et entre les partis eux même: aucune. J'ai une très mauvaise opinion de cette classe politique, je pense qu'il ne s'agit, majoritairement, que de postures, visant à se montrer intéressant en essayant de se différencier des autres. Ce qui ne même nulle part, ailleurs que dans la quête du pouvoir pour le pouvoir.
Sur MlP, 2012 trop tôt: pas sûr... Pour la bonne et simple raison que les serviteurs de la victoire sont nombreux et certains ne manquent pas toujours de talent. Elle ne manquera pas de sollicitations, venues de toutes part, pas seulement du camp souverainiste identifié et nous serons surpris si tel était le cas de sa victoire.
Nous connaîtrions deux cas de figure: ceux qui vont essayer de la détruire pour récupérer la place et d'autres plus pragmatiques qui penseront qu'il vaut mieux "tenir que courir", et que ma foi, un poste de ministre ou de secrétaire d'Etat, c'est quand même pas mal, parfois pour clôturer une belle carrière.
En fait le risque serait plutôt interne, et qu'elle ne sache pas écarter des responsabilités des membres du mouvement qui n'y sont manifestement pas préparés
Rédigé par : Eddie Constantine | 29 mai 2011 à 07:45
C'est l'UMP qui va mourir d'un bon score de Marine Lepen. PS et EE vont conserver l'essentiel de leurs bastions, l'espace girondin. J'ai l'impression que Malakine sous-estime le potentiel monstrueux de la famille souche. La haine de soi des classes moyennes et la résignation des classes populaires assurent un socle électoral suffisant au PS-EE pour les législatives.
Marine Lepen, ce sera la latinité, le Bassin parisien, ses classes populaires s'opposant aux classes moyennes soutenant l'UMP plus quelques régions industrielles dévastées.
Je crois que les discours ne feront plus grand-chose, PS et UMP sont déconsidérés, les Français ont sans doute compris que le noeud est la sortie de l'UE.
Reste à savoir si Lepen va simplement affaiblir l'UMP pour donner la victoire aux Girondins, si elle prendra l'ascendant à droite ou mieux.
Le travail le plus important n'est-il pas la préparation du projet plutôt que de simplement tenter de convaincre les Français? En n'oubliant pas de parler la langue de ses gens très très étranges qui habitent l'espace de civilisation du Bassin parisien.
Rédigé par : Jardidi | 29 mai 2011 à 16:48
Salut Jardidi,
je crois que la campagne va être déterminante. J'ai des craintes sur les temps de parole, sur des coups de com et autres magouilles préélectorales. Par exemple la libération d'otages quelques semaines avant le scrutin, sous la bannière du Sarko protecteur.
Les classes dites populaires s' intéressent peu à l'économie et seront séduites je pense par le discours sur l'immigration, mais aussi par une détermination affichée de prendre leurs problèmes à bras le corps. Les classes moyennes, jusqu'aux médianes, par contre vont tout lire.
Le projet sera impeccable et déjà le silence est assourdissant sur le document produit en Avril.
Le gros travail sera de déconnecter franc et inflation dans l'esprit des gens. Ils ont fait le voyage aller franc>euro avec les dégâts que l'on connait dans l'esprit des électeurs et ils auront peur du voyage retour euro>franc. Il y aura un gros travail à faire sur ce plan là.
Il faudra aussi en appeler à la démocratie bafouée par le Congrès et aussi mobiliser sur un retour de la morale en politique. Ce dernier point ne sera pas bien difficile à négocier.
Les thèmes seront donc: économie et social, immigration, démocratie et morale...
Le front républicain va se reconstituer peu ou prou, est ce que les électeurs suivront ? En partie oui. Sera-ce suffisant ?
Rédigé par : Eddie Constantine | 30 mai 2011 à 07:28
Malakine | 26 mai 2011 à 10:38
Je ne vois pas en quoi Christophe Guilluy aurait écrit, ou même seulement sous-entendu, "que la gauche devrait renouer avec les classes populaires sans pour autant verser dans le discours populiste" ni, encore moins, en quoi il aurait dit que les classes populaires devraient voter PS ou même, à gauche.
Il s'est contenté d'écrire que les classes populaires ne sont ni "de droite", ni "de gauche".
Je cite sa conclusion :
"Si le FN bénéficie de la fin de la bipolarisation et de la résurgence des catégories populaires, il ne capte qu'une part minoritaire de cette majorité de Français qui ne se reconnaît plus ni à gauche ni à droite. Il existe aujourd'hui un espace considérable pour qui souhaiterait répondre à la demande de protection des classes populaires.
Dès lors, plutôt que de se faire peur avec la montée du "populisme" ou la droitisation des opinions, il convient de prendre acte d'une bonne nouvelle, celle du retour des classes populaires dans le champ politique. Un retour qui impliquera mécaniquement une recomposition politique qu'une majorité de Français attend."
Rédigé par : Boreas | 06 juin 2011 à 16:22
DSK n'a jamais ete un presidentiable aux yeux des francais.
Les medias et les divers "sondages" ont tente de nous le vendre outrageusement (parce que, quand meme, on est cense etre en democratie, et la presse est censee etre independant *rire* ), comme cela avait deja ete le cas lors des precedentes presidentielles.
Donc il faudrait arreter avec "seul presidentiable valable du PS" blablabla. Les francais n'en voulaient pas et n'en veulent toujours pas.
Le seul candidats PS qui propose de veritables solutions qui tiennent la route et qui peuvent legitimement s'inscrire dans un programme socialiste, c'est Arnaud Montebourg.
D'ailleurs personne n'en parlent, ou si peu, bien evidemment il est difficilement attaquable et si les francais sont amenes a trop le connaitre l'UMPS a du souci a se faire.
Rédigé par : alala | 01 août 2011 à 07:06