La première opposition théorique à clarifier porte sur la conception civique ou ethnique de la nation. La mythologie républicaine tend en effet à sacraliser la première et faire de la France son modèle archétypal sinon exclusif et à stigmatiser la seconde comme étant fermée, vecteur de rejet de l’autre et de violences. C’est ainsi que Jean Pierre Chevènement a récemment considérée que Marine Le Pen était porteuse d’une conception ethnique de la nation pour lui dénier tout brevet de républicanisme.
L’opposition entre ces deux notions est très ancienne dans le débat public Français. Elle mérite effectivement d’être exhumée et réactualisée, tant elle est fertile intellectuelle et débouche sur des applications concrètes dans le rapport à la souveraineté ou aux minorités.
La genèse de cette distinction
L’opposition entre nation civique et nation ethnique est apparue à la fin du XIXème siècle pour justifier les revendications territoriales sur l’Alsace et la Moselle. Du côté Allemand, on justifiait l’annexion des territoires frontaliers par leur germanité définie par la langue (même si toute la zone n’était pas germanophone, Metz ayant toujours été francophone) leur culture et peut-être aussi la race. Fin XIXème, on n’hésitait pas à manier de tels concepts, y compris en France. Il n’y a qu’à lire le manuel d’histoire de nos grands-pères, le Malet-Isaac pour s’en apercevoir. L’annexion allemande était d’autant plus envisageable du côté Allemand que le Reich Bismarkien avait déjà une organisation fédérale et portait une conception plurielle de l’unité nationale. Dans ce modèle, le premier sentiment d’appartenance vient du Lander considéré comme la petite patrie (Heimat), l’Empire ne venant que fédérer ce qu’on pourrait appeler l’aire de civilisation. Les spécificités culturelles et même linguistiques du Reichland Elsass-Lothingen (les terres d’empire d’alsace-Lorraine) ne posaient donc guère problème au regard de ce modèle d’Etat-nation.
Du côté Français on mettait en avant la volonté (supposée) des populations concernées de demeurer au sein de la République et ce malgré leur germanité à l’époque incontestable. Cette conception dite « civique » de la nation a été théorisée par Renan dans un discours célèbre prononcé à la Sorbonne en « Qu’est ce qu’une nation ? ». Sans totalement nier les facteurs culturels, Renan considère que l’élément constitutif essentiel d’une nation provient d’un critère subjectif et volontaire, une volonté de vivre ensemble et d’exercer en commun ses droits politiques de citoyens. La nation civique est donc perçue avant tout comme une construction politique réunissant des citoyens libres et égaux par un acte adhésion rationnel, volontaire et donc révocable.
Cette conception n’était pas réellement nouvelle en France. On la constate déjà chez Rousseau où les éléments culturels qui fondent un peuple souverain sont presque totalement absents de son raisonnement. S’il considère que le vrai fondement de la société et « l’acte par lequel un peuple est un peuple est le vrai fondement de la société et suppose une unanimité préalable » (I.V) il ne dit rien sur ce qui fonde cette unanimité. Aux chapitre consacrés à la formation du peuple (II, VIII et suivants « Du peuple ») Rousseau définit le périmètre pertinent d’un Etat à partir de critères purement pratiques et fonctionnalistes : « Un Etat ne doit être ni trop grand pour être bien gouverné, ni trop petit pour pouvoir se maintenir par lui-même » ce qui exclue clairement toute dimension ethnique au modèle de souveraineté populaire qu’il décrit.
La mythologie républicaine et la sacralisation de la nation civique
De cette opposition, la mythologie républicaine en a déduit l’idée qu’il existerait deux types de nations. Le modèle de nation ethnique, définie par la langue la race et la culture, dont l’Allemagne serait le plus éminent représentant, s’opposerait de manière irréductible à la nation civique dont la France serait le phare. Le livre de JP Chevènement reprend cette idée en assignant à notre pays la mission d’aider les nations du monde à se constituer sur une base civique.
Pour les républicains, la nation civique présenterait l’avantage incomparable d’être universelle. N’étant pas définie par une identité culturelle mais uniquement par la volonté de participation à une communauté politique, quiconque peut en devenir membre à condition qu’il en exprime la volonté. Cet universalisme va notamment s’incarner dans un droit de la nationalité particulièrement généreux qui peut l’accorder à des personnes d’origines diverses. A l’inverse, les nations ethniques privilégieraient « le droit du sang » pour ne réserver la nationalité qu’aux descendants des membres de la communauté nationale.
Les républicains français opposent donc volontiers l’universalisme ouvert et généreux des tenants de la nation civique, et le racialisme fermé et identitaire des tenants de la nation ethnique. Voilà certainement ce qu’il fallait lire dans les propos de JPC condamnant Marine Le Pen et lui récusant tout brevet de républicanisme.
La France est une nation ethnique, comme les autres.
Ainsi présentée, l’opposition entre ces deux conceptions de la nation est franche, radicale et sans compromis possible. Malheureusement, la réalité rend très mal compte de cette distinction.
L’épisode historique qui a fait émerger cette distinction l’infirme très vite. Après l’annexion de l’Alsace-Moselle, le Reich s’est montré tolérant à l’égard de la culture et de la langue française, qui eurent droit de cité dans l’espace privé comme dans l’espace public jusqu’en 1914. Une politique de germanisation fut bien évidemment conduite mais elle fût progressive et jamais totale. Par ailleurs, juste après l’annexion, l’Allemagne en application du traité de Frankfort proposa aux habitants des territoires concernés d’opter pour l’une ou l’autre des nationalités. L’Allemagne a donc manifesté à l’égard des territoires conquis une attitude caractéristique de la nation civique : tolérance à l’égard de la diversité culturelle et élément intentionnel.
Réciproquement, la France s’est bien davantage comportée comme une nation ethnique au moment du retour des provinces perdues en 1918. Le gouvernement français a catégoriquement refusé toute consultation des populations, alors que l’Allemagne l’exigeait. Les institutions locales ont été soit dissoutes, soit mise sous tutelle de l’Etat central. Pire, la République se mit à « débochiser l’Alsace-Lorraine » selon l’expression de l’époque. Les résidents allemands dont certains vivaient là depuis plusieurs décennies furent expulsé sans ménagement et leurs biens séquestrés. « L’épuration ethnique » fut si violente qu’elle s’est accompagnée par le départ de plus de 100 000 personnes, des Allemands mais aussi des Alsaciens et Lorrains, ce qui fait dire à l’historien François Roth(1) que « Les brutalités, les spoliation et les humilations qui accompagnèrent ses départs nourrirent un ressentiment tenace contre la France ».
La recherche de la plus grande homogénéité culturelle du territoire français fût d’ailleurs une constante de l’œuvre de la troisième république. L’enseignement gratuit, laïc et obligatoire fût l’occasion de se livrer à une guerre culturelle impitoyable contre les langues et cultures régionales. Cette obsession française à lutter contre tous les particularismes culturels ne s’est jamais démentie depuis, la lutte contre le communautarisme religieux ayant désormais remplacé celle contre le régionalisme. Certains jacobins fanatiques s’acharnent même à regarder l’échelon régional comme une insupportable menace contre l’unité de la république, quand ce n’est pas un complot européïste destiné à dissoudre les nations.
L’examen de notre code de la nationalité ne permet pas davantage de caractériser franchement le caractère purement civique de notre nation. Le droit du sang y a une bonne place. C’est bien en vertu de ce principe tant honni, que les enfants de Français nés à l’étranger acquièrent automatiquement la nationalité française. Il s’agit même du premier article du code de nationalité : « Est français l’enfant dont l’un des deux parents au moins est français ». Pour le reste, le code hésite entre conception civique et conception ethnique. Si l’acquisition de la nationalité s’effectue bien sur la base de l’élément intentionnel caractéristique de la nation civique, on relève tout de même plusieurs traces d’exigences culturelles, notamment dans les procédures de naturalisation et par mariage où certains articles font explicitement référence à la notion d’assimilation, sans qu’on sache bien pour autant s’il s’agit d’une connaissance des droits et devoirs (conception civique) ou d’une adoption des codes culturels français (conception ethnique).
La question va prochainement se poser concrètement à propos de l’incorporation de la Wallonie et il est intéressant d’examiner au nom de quels arguments les rattachistes français s’expriment. Si on ne prendra jamais Jean Pierre Chevènement en flagrant délit d’éthnicisme, d’autres comme Eric Zemmour, Dupont-Aignan, Eric Brunet (ou même Malakine) n’hésitent pas à parler de compatriotes, de culture commune ou pire, de réunification de la France.
Mais c’est encore à l’égard des populations étrangères que l’approche ethnique de la nation s’est le plus clairement exprimée à travers cette fameuse exigence d’assimilation, qui exige de l’étranger qu’il intègre la culture la langue et les mœurs du pays de résidence, alors qu’une conception purement civique de la nationalité devrait demeurer indifférente et donc extrêmement tolérante à l’égard de phénomènes d’attachement résiduels des populations immigrées à leur culture d’origine. Il convient cependant de ne pas confondre les différences d’attitude des différents pays vis-à-vis de l’immigration (système multiculturel allemand, système communautariste anglo-saxon, assimilation à la française) considérant que la France représenterait le modèle civique quand les autres représenteraient des modèles ethniques. Il s’agit là de réactions spécifiques des systèmes culturels (donc des ethnicités) au contact de cultures étrangères. Ce point sera traité ultérieurement. Il ne s’agit à ce stade que d’opposer conception ethnique et conception civique.
La nation française ne fait donc pas exception. Elle comporte comme toutes les autres une dimension « ethnique ». Les Français ne sont pas simplement reliés entre eux par l’exercice en commun de leurs droits politiques. Ils le sont aussi par la langue, le territoire, l’Histoire, certaines croyances, modes de pensées ou mœurs.
Nation ethnique et nation civique, deux éléments en réalité complémentaires
En réalité, la nation civique et la nation ethnique sont intimement complémentaires. Il ne saurait y avoir l’un sans l’autre. L’une fonde le Peuple en tant que communauté humaine ; l’autre l’institue en tant que communauté politique dotée des attributs de la souveraineté.
Il est bien évident que le bon fonctionnement d’une communauté politique existe un terreau culturel et en particulier linguistique suffisamment homogène pour former l’unanimité préalable chère à Rousseau, nécessaire à l’acceptation par la minorité de la loi de la majorité comme à la délibération publique. Il n’y qu’à constater le devenir des nations qui associent des populations trop diverses sur les plans linguistiques, religieux économiques ou culturels pour se convaincre de l’impossibilité de faire fonctionner une communauté politique dans ces conditions. La Belgique moribonde ou l’introuvable démocratie européenne nous rappellent l’impossibilité de faire exister un espace public sans un terreau culturel commun. Sans sentiment d’appartenance fort à une même communauté humaine, il ne peut exister ni intérêt national, ni de solidarité redistributive, ni jeu démocratique.
Le mythe selon lequel la France serait une nation civique et les autres des nations ethniques vient probablement de facteurs historiques et de l’ordre dans lequel les communautés humaines et politiques se sont instituées.
En France, la communauté politique a préexisté à la communauté humaine. L’Etat s’est construit progressivement par rattachements et annexions de différentes provinces qui constituaient encore à la révolution « un agrégation de peuples désunis » selon le mot célèbre de Mirabeau. Le processus s’est poursuivi, d’abords avec la révolution et l’annexion de la rive gauche du Rhin, puis avec l’Empire et sa France des 130 départements. L’unification de la communauté humaine s’est opérée ensuite (comme on l’a vu avec l’exemple de l’Alsace-Moselle) avec l’œuvre de francisation de l’école républicaine.
A l’inverse, des nations comme l’Allemagne ou l’Italie ont fait le chemin inverse. La communauté humaine réunie par la langue et la culture préexistait sans unité politique. La construction de la communauté politique s’est effectuée ultérieurement. La primauté de la communauté culturelle dans ces nations n’est bien évidemment pas exclusive de tout lien civique. La RDA avant son absorption par sa grande sœur de l’ouest était un bien beau modèle de nation civique où des citoyens épris d’un profond patriotisme s’attachaient à construire un régime politique exemplaire ?
Peu importe l’ordre chronologique par lequel ces nations se sont affirmées. Une nation stable et viable ne peut fonctionner et se maintenir sans un lien culturel fort et la volonté commune de bâtir ensemble une œuvre politique, ni substrat culturel commun capable de produire du sentiment d’appartenance à une seule et même communauté.
Ces deux dimensions constituent deux aspects d’une même réalité, mais selon l’image classique de la médaille à deux faces, il est difficile de les regarder simultanément. Cette distinction théorique ,si elle ne produit pas deux types irréductibles de nations comme la mythologie républicaine a voulu nous le faire croire, va en revanche générer deux cultures politiques distinctes, certains privilégiant la dimension civique de la nation, d’autres la dimension ethnique.
Malakine
(1) François Roth "Alsace-Lorraine, histoire d'un pays perdu" Editions place Stanislas.
A suivre : De l”ethnicité française
N'y-a-t'il pas une inversion essentielle dans les quatre premières lignes? Peux-tu effacer ce commentaire?
Rédigé par : Jardidi | 30 avril 2011 à 09:33
Avant de commenter deux remarques de pure forme (à effacer dès correction) :
Petit pataquès qui rend la conclusion incompréhensible : "Cette distinction théorique si elle ne produit pas deux types irréductibles de nations comme la mythologie républicaine a voulu nous le faire croire va en revanche générer deux cultures politiques distinctes, certains privilégiant la dimension ethnique de la nation, d’autres la dimension ethnique."
Et tant que j'y suis : "Metz étant (non ayant) resté".
Rédigé par : Emmanuel B | 30 avril 2011 à 10:07
Merci à vous deux. Les corrections sont faites.
Rédigé par : Malakine | 30 avril 2011 à 10:51
Je crois que ton texte contient un problème terminologique tel que personne ne pourra s'entendre à son propos, venant du qualificatif "ethnique", susceptible de recevoir trop de définitions contradictoires.
Sous influence croisée des conceptions anglo-saxonnes et soviétiques qui l'utilisent d'ailleurs dans des sens différents, le terme en est venu à désigner autre chose que les groupes homogènes sur le plan de la filiation et de la culture rencontrés en marge des ensembles étatiques anciens en Afrique, en Amérique, en Océanie, en Sibérie ou en Asie du Sud par les colonisateurs européens. Mais cette extension sémantique n'a pas à mon sens de réelle rigueur conceptuelle. Elle est d'ailleurs parfaitement aléatoire dans son utilisation pratique sur la surface du globe.
Dans le cadre français en particulier, elle ne renvoie notamment à rien de stabilisé et pour cause, elle est parfaitement absente de toute réflexion politique dans la profondeur historique, même si il y a des équivalents qui peuvent s'en rapprocher plus ou moins (mais justement se rapprocher de quel paradigme précis - zat is ze question).
Pour pouvoir commenter plus avant sans m'enferrer dans des distinctions qui risquent de ne pas du tout correspondre avec les tiennes, je préfère attendre que tu apportes une série de précisions à moins que tu ne préfères modifier ta terminologie (ce qui est une autre solution).
Une seule remarque tout de même sur la place que tu accordes à la question de l'Alsace-Lorraine. Il ne fait pas de doutes que la question a beaucoup compté et est fondamentale à certains égards, mais il faut quand même la rattacher à un contexte plus large et chronologiquement plus long sous peine de réduire la question nationale au seul dialogue polémique franco-allemand, ce qui serait très réducteur.
Rédigé par : Emmanuel B | 30 avril 2011 à 10:53
Oui ben justement, on a créée la République pour tuer tous ces particularismes réducteurs(régionaux, ethniques, religieux, raciaux, etc) qui enferment l'esprit humain dans toutes sortes d'archaïsmes.
On a créée la République pour sublimer le citoyen, individualité qui fait le choix de s'intégrer dans une communauté de destin dont l'échelon le plus pertinent est la nation.
Et on a créée la République car c'est le seul moyen connu à ce jour de rendre la Démocratie pleinement opérationnelle.
Donc il est normal qu'un modèle de nation civique écrase les particularismes et qu'une nation ethnique respecte des régions avec lesquelles elles n'ont pas l'intention de se mélanger sinon pour y exercer un pouvoir et en tirer des richesses.
Et je n'ai aucun problème a dire que le modèle de nation civique nécessite un état fort, puissant et déterminé à combattre tous les particularismes qui pourraient pousser des individus à se reconnaître d'abord dans une religion, une ethnie ou que sais-je plutôt que la nation. Du moment que tout cela fonctionne sur des principes démocratiques, c'est idéal.
Et je ne vois pas l'utilité de réouvrir des débats que l'on a mis plusieurs siècle à mener et pour lesquels on a prouvé que le modèle républicain français était de loin le plus efficace pour permettre l'émancipation des individus et des peuples.
Rédigé par : Jb | 30 avril 2011 à 14:14
@ Emmanuel B
Dans la terminologie actuelle, une ethnie désigne un groupe humain ayant un héritage culturel commun. Il s'agit donc d'un peuple homogène culturellement, et souvent aussi relativement homogène racialement, pour la bonne raison que l'échange culturel requis pour l'homogénéisation suppose l'échange génétique.
Que le terme ait été soumis à évolution conceptuelle ou d'usage, soit. Mais attention à ne pas tomber ni dans l'essentialisme, ni dans le nominalisme. Ce n'est pas parce que un mot existe qu'il existe nécessairement que la chose auquel il réfère existe dans le monde réel, et inversement, une chose désignée à bon escient par un concept peut se transformer et cesser d'être adéquatement désigné par lui.
Quand il est défini correctement (c'est à dire sans équivoque)comme je viens de le faire, le concept d'ethnie désigne une réalité actuelle. Je pense, au risque d'être provoquant, qu'on peut parler d'ethnie française, qui réfèrerait donc à un groupe humain partageant la culture française (tradition, moeurs, langue. Cette ethnie n'est pas une réalité immuable (elle ne renvoie à rien en France de stabiliser comme tu dis) mais évolue avec le temps (sous l'influence des flux migratoires, de l'apparition ou non de particularisme différentialiste, etc). Si une telle plasticité du language te dérange, propose un autre terme, mais ça n'aura pas de grande importance sur le plan de la démonstration (le language devrait être purement instrumental).
Rédigé par : Benji | 30 avril 2011 à 14:58
Merde pas moyen d'éditer mon cafouillage.
"Ce n'est pas parce qu'un mot existe que la chose à laquelle il réfère existe dans le monde réel"
Rédigé par : Benji | 30 avril 2011 à 15:00
Ne peut-on pas dire que la nation civique est une nation ethnique qui a réussi et qui s'est imposé? En effet si l'on se réfère à l'anthropologie todienne, la révolution a été le moment où les valeurs issus du bassin parisien élargi ont été idéologisées et imposées au reste de la France, avant que ce ne soit sa langue sous la III° République.
Quand aux contradictions juridiques relevés dans ce texte, ils proviennent sûrement du fait qu'il y a une grande part d'opportunisme dans le droit du sol, droit qui s'est en fait rajouté au droit du sang vers la fin du XIX° siècle pour pouvoir transformer en conscrits les enfants d'immigrés italiens ou espagnols, dans une France au dynamisme démographique médiocre, en vu de la revanche contre l'Allemagne.
Enfin une petite remarque sur Rousseau: ne pas oublier qu'il est citoyen genevois, originaire donc du seul pays d'Europe multi-ethnique effectivement basé sur un contrat et qui ait tenu comme tel, la Suisse.
Rédigé par : el topo | 30 avril 2011 à 15:01
Je suis d'accord avec Emmanuel B sur l'utilisation du terme "ethnique" celui-ci étant trop connoté. Je pense qu'il faudrait remplacer l'expression "nation ethnique" par "nation culturelle" dans cet article. En tout cas c'est comme cela que je le comprend.
Rédigé par : Sylvain | 30 avril 2011 à 15:23
> Emmanuel B
J'utilise le terme ethnique avec le sens proposé par le dictionnaire. Ethnie "Ensemble d'individus que rapprochent un certain nombre de caractère de civilisation, notamment la langue et la culture. Je ne vois pas où est le problème.
> JB
Comment peux tu avoir l'audace de me dire que ce débat n'a pas lieu d'être alors que ta définition de la république est entâchée d'une violente contradiction ?
Tu défends une conception civique, qui consiste à dépasser ou à transcender les particularismes culturels, tout en portant une conception ethnique qui recherche l'homogénéité par la destruction des particularismes.
D'ailleurs, je me demande bien d'où tu sors que la république a été construite pour tuer les particularisme.
> Benji
Rien à ajouter. Je consacrerais d'ailleurs un volet sur l'ethnicité française. Je me demande bien d'ailleurs pourquoi la France serait le seul pays au monde à ne partager aucun "caractère de civilisation"
> El Topo
Quand tu dis "la nation civique est une nation ethnique qui s'est imposée", tu évoques le cas allemand. En France c'est le contraire qui a eu lieu.
Peut-être pour Rousseau, n'empêche qu'il décrit très bien le modèle de la nation civique dans le contrat social. Je l'ai parcouru dans tous les sens, je ne suis pas parvenu à trouver la moindre référence à des traits de caractères culturels communs qui fonderaient un peuple.
> Sylvain
Oui, tout à fait. Mais l'opposition telle qu'elle a cours oppose civique et ethnique. JPC n'a pas dit que MLP portait une vision "culturelle" de la nation.
Rédigé par : Malakine | 30 avril 2011 à 16:51
Peut-être n'ai-je pas saisi tous les tenants et aboutissants du débat mais pour moi une nation a forcément un côté ethnique dans la mesure où elle rassemble des individus ayant des traits communs (langue, valeurs ...). Et je crois que c'est effectivement le cas pour la France.
D'ailleurs, lorsque que l'on parle d'intégration voire même d’assimilation il est bien question que les "arrivants" acquièrent lesdits traits. Ainsi, ces derniers doivent apprendre la langue du pays mais aussi adopter ses us et coutumes.
De plus, on voit bien que dès lors que des individus ne partagent pas un socle minimum commun, la cohabitation est plus difficile et on risque d'aboutir à un système à l'anglo-saxonne.
Bref, pour résumer, je te rejoins sur le fait qu'une nation est/doit être un mix entre sa conception civique et ethnique. En somme, les individus doivent avoir la volonté d'être ensemble mais doivent également avoir un certain nombre d'éléments en commun.
Rédigé par : Tomgu | 30 avril 2011 à 18:01
Le problème est que cette définition est tellement vague qu'elle ne permet absolument pas de préciser les contours de ce qu'est une ethnie et de la distinguer par exemple de ce qu'est une nation. Ce n'est pas pour rien que le terme est peu employé dans le contexte français (où il n'est utilisé que par contamination tardive) mais bien parce qu'il y pose plus de problèmes qu'il ne permet d'en résoudre. Quand on observe la façon dont les différents pays européens (restriction importante) envisagent la question, on se rend vite compte, par exemple, qu'il n'y a quasiment pas deux pays qui utilisent ces termes relatifs (ethnie/nation) de la même façon. Il me semble que la manière dont le mot mêle hérédité et culture s'applique plutôt mal dans le contexte national français où il apporte de la confusion (quelle relation avec la race - autre concept porteur de grande confusion? quel degré d'homogénéité culturelle suppose-t-il? etc.).
Par ailleurs, je me rends compte que le dernière paragraphe de mon commentaire précédent n'est guère compréhensible. Ce que je voulais dire, c'est que si la polémique franco-allemande sur les deux concepts de nation est centrale pendant toute une phase historique, elle doit être incluse dans un contexte plus large. Pendant la phase historique précédente (disons 1750-1870) durant laquelle le concept de nation se dégage puis s'impose, il est ainsi envisagé selon de tout autres principes. L'important est alors avant tout de se détacher de l'Ancien-Régime politique (et c'est bien là que s'ancre la relation entre nation et autonomie politique qu'il s'agit de retrouver). D'autre part, si Français et Allemands continuent à se référer par prédilection à cette polémique fondatrice, les autres pays s'en dispensent allègrement et il faut relativiser à leur exemple les dichotomies trop figées à cet égard (mais il me semble que c'est justement ton objectif).
Rédigé par : Emmanuel B | 30 avril 2011 à 18:27
Cette définition du mot "Ethnique" me gêne. Toute nation un peu solide produit du culturel, du spécifique et est ou devient alors forcément une ethnie. Opposer nation ethnique et civique n'est plus possible, n'existe que des nations essentiellement ethniques et des nations ethniques et civiques.
A mes yeux, la nation ethnique est celle qui réserve la citoyenneté aux enfants de citoyens. Elle se vit comme un groupe particulier et ses membres se considèrent comme appartenant au groupe. C'est de cette façon que l'on peut opposer les deux conceptions. Pour Malakine, ethnique et civique se traduisent pour moi en culture et fonctionnement politique.
Dans la réalité, le fonctionnement non ethnique des Français historiques est très net. Ils épousent les noirs, les Arabes et les asiatiques, ils enlèvent leurs frontières avec les Allemands et sont parfois favorables à une Républiqque mondiale. Le comportement des Allemands est différent.
Le communautarisme et le régionalisme sont bien antinomiques avec la citoyenneté et donner la langue française aux enfants des régions girondines me paraît être un cadeau. Je serais aujourd'hui prisonnier de la Flandre, limité à une petite nation ethnique.
Pour la France, ne faut-il pas d'abord interroger le concept de Nation? Les Girondins font l'Union européenne par haine de la France, la droite latine suit par amour pour l'argent et le peuple, impuissant, place ses espoirs dans Marine Lepen. Ces divisions ne montrent-elles pas, justement, que la France n'est en aucune façon, l'ancienne et la nouvelle, une Nation ethnique?
Rédigé par : Jardidi | 30 avril 2011 à 20:30
Pour aller de l'avant...
La redéfinition de la Nation s'impose en raison des bouleversements récents.
Nous avons maintenant sur notre territoire des pratiquants de l'excision, de la polygamie, du mariage forcé entre cousins, des gens qui considérent les femmes comme des enfants ou des objets. Une petite redéfinition de ce qu'est être Français suffirait.
L'essentiel aujourd'hui n'est-il pas l'abolition de la distance physique? Un pays universaliste en est bouleversé. Nous achetons, investissons étranger en fonction de notre intérêt personnel. En 1789, grand moment de définition de la Nation, l'unité et la fermeture du Bassin parisien n'étaient-elles pas très fortes?
Rédigé par : Jardidi | 30 avril 2011 à 21:00
De ce que je constate de la réalité allemande, elle est très prosaïque, ils se marient avec des asiatiques, des italiens, des slaves...
Ils parlent l'anglais nettement mieux que les français, embauchent toutes sortes de nationalités sans frilosité ethnique.
Ils conservent une organisation où le Land est important mais ne bloque rien des échanges.
Il y a des différences linguistiques, mais mineures, un allemand comprendra très bien un suisse allemand ou un autrichien, voire un tchèque, un hongrois ou un silésien.
Le Heimat est ici très proche du Heim, la localité ouverte.
Rédigé par : olaf | 30 avril 2011 à 22:53
Pour préciser ma pensée, ce qu'il est capital de considérer c'est bien le moment de formation de l'état-nation. Contrairement à ce que tu dis, il importe énormément de savoir dans quel ordre chronologique les choses se sont déroulées.
Si la France n'a jamais eu besoin (de l'époque moderne jusqu'à aujourd'hui) de produire une définition ethnique du Français, de la francité, de que sais-je..., c'est d'abord parce que l'inscription territoriale de la nation dans un cadre étatique stable précède ici l'affirmation nationale (notamment en tant que rupture avec l'ordre propre à l'Ancien Régime). Elle n'est pas seule à posséder ce trait en Europe. C'est aussi le cas de l'Angleterre, de l'Espagne, du Portugal, de la Hollande, du Danemark, de la Suède et de la Suisse (liste close). Toutes ces nations se caractérisent au cours des deux derniers siècles par une faible agressivité vis-à-vis de leurs voisins (une fois l'épisode napoléonien passé toutefois dans le cas de la France) et une assurance identitaire qui les dispensent d'avoir à se définir de manière polémique sur un plan "ethnique". La question identitaire peut néanmoins s'y poser mais elle ne concerne pas alors une interrogation interne propre à l'identité des groupes culturellement dominants de l'ensemble étatique. Les conflits concernent les peuples se considérant comme indument inclus dans un ensemble étranger, qui peuvent être tentés, eux, de se définir sur le mode ethnique pour s'en séparer (c'est le cas de la Norvège, de l'Islande et de l'Irlande qui ont fait sécession et de la Catalogne, du Pays Basque espagnol, du Pays de Galle et de l'Écosse dont le cas reste pendant).
Pour tous les autres pays européens, la constitution territoriale de l'état-nation a posé de manière critique la question de l'identité et des contours de la nation. Dans deux cas (Italie et Allemagne), il s'agissait d'abord d'une unification mais dans tous (Italie et Allemagne comprises), la question des frontières est longtemps restée indécise (elle l'est encore parfois), notamment parce qu'elle était liée au démembrement d'ensembles impériaux appelés à se désagréger dans de graves convulsions. Dans ce cadre, la définition ethnique de chaque groupe considéré a presque systématiquement constitué une question violemment polémique, les critères présidant à la constitution des différents ensembles homogènes ambitionnant de se constituer en nation allant rarement de soi et variant extraordinairement d'un ensemble à l'autre. Il n'est pas besoin de revenir sur la furieuse mêlée que le phénomène des émergences nationales a entraîné en Europe centrale et balkanique, tout le monde a suffisamment d'exemples en tête. Le cas de l'Allemagne est particulier dans la mesure où son émergence a aussi bousculé les vieux états-nations stabilisés de l'Ouest - cas de l'Alsace-Lorraine mais aussi du Schleswig-Holstein disputé avec le Danemark. Confrontée à une définition ethnique de la nation déstabilisante pour elle, la France a alors dû se poser un certain nombre de questions qu'elle pouvait largement éluder jusque-là. Le concept de nation civique est directement issu de cette confrontation.
[je poursuis demain...]
Rédigé par : Emmanuel B | 01 mai 2011 à 01:04
Emmanuel B
Euh j'ai pas tout compris, mais mettre des espaces, des paragraphes, ça permettrait de respirer un peu quand on vous lit.
Parce que sinon, ça me fait des diarrhées à aller aux chiottes.
Bon, je sais que c'est très franchouille de mettre la tête du lecteur sous l'oreiller et de l'asphyxier.
Rédigé par : olaf | 01 mai 2011 à 01:46
Texte très intéressant. Simplement je ne comprends pas trop certaines conclusions et a lire les commentaires je pense aussi que ça vient de l’utilisation du mot « ethnique ».
De mon point de vu, si les allemands se sont montrés plus conciliants en 1970 que les français en 1918 c’est justement parce que sur de leur droit du sang, ils peuvent permettre certaines distinctions de langue ou de culture sans risque de voir se dissoudre la citoyenneté allemande des alsaciens et mosellans, c’est ça a mon sens la citoyenneté ethnique : tu es citoyen parce que tu es de la « race » allemande et non parce que tu respectes certains codes d’appartenance à la nation. Au contraire le français de la 3eme est citoyen au sens de la nationalité civique parce qu’il respecte le code de la république et non par son sang, pour l’unité du pays cela demande une certaine uniformisation et intégration, c’est comme ça que je comprends la dureté de la France de 1918 à l’encontre des alsaciens germanophones qu’il faut a tout pris intégrer à la république. (Après l’âpreté de 4 années de guerre explique surement aussi cela, comme pour le refus du referendum d’appartenance pourtant déjà réalisé en 1860 en Savoie et à Nice.)
On retrouve cette distinction entre les systèmes français et allemands dans le commentaire d’Olaf, il me semble, les allemands sont très ouverts justement parce qu’ils ne le sont pas ! (et que donc la définition de leurs identité ne se pose pas) Par exemple un turc allemand depuis 3 génération sera il considéré comme un « vrai » allemand un jour? Et ce même si il respecte les codes ? Je ne connais pas trop l’Allemagne mais il me semble que non. (Un peu comme au japon ou un étranger reste un étranger) Par contre en France avec notre conception de la nationalité un étranger peut devenir Français a part entière s’il accepte les normes de la république, c’est une richesse immense mais aussi une faiblesse puisque la définition cette normes qui fait le citoyen est à définir et est susceptible d’évoluer ! Ce qui explique surement les cris d’orfraie que l’on étend et la sévérité de la république des que des certains citoyens français d’origine étrangère ou non d’ailleurs s’éloigne un peu trop de cette culture qui définie le citoyen.
Rédigé par : red2 | 01 mai 2011 à 01:57
Ne faut-il pas interroger d'abord la cohésion culturelle de la société française? Hier, les trois formations politiques dominantes étaient des pro-allemands, des pro-américains, des partisans d'une France blanche. Est-il possible de concilier des gens favorables au niqab et d'autres qui ne le supportent pas? Plus généralement, n'y-a-t'il pas conflit éternel et insoluble entre la hiérarchie, la liberté et l'égalité et la liberté?
La France est-elle une Nation ethnique?
Rédigé par : Jardidi | 01 mai 2011 à 07:55
[... je reprends, mille excuses pour les intestins délicats d'olaf]
Si l'on voulait résumer à ce stade, on pourrait dire que la définition ethnique de la nation est passée à partir de la guerre franco-prussienne du statut de question inutile à celui d'éventualité envisagée sous pression allemande et repoussée. Les choses ne se sont toutefois pas passées d'une manière irénique, telle qu'une certaine mythologie républicaine semble l'avoir retenu comme tu dis en substance (rien à ajouter à ce que tu dis très bien à cet égard concernant l'Alsace-Lorraine).
L'incertitude née de la confrontation et de la défaite face à la toute neuve puissance allemande a aussi entrainé d'autres remises en question déchirantes du modèle national français. Fin 19e, c'est aussi l'époque de la montée des ligues antisémites de Drumont et pour le coup, on a bien l'émergence d'une conception ethnique de la nation sous un aspect que tu n'as pas envisagé (et auquel pourrait bien avoir pensé Chevénement, lui). L'homogénéité nationale se définit alors en fonction d'un Autre interne (le juif, auquel les petits gars de l'Action française ajouteront généreusement les protestants et les francs-maçons). La tradition centrale française a heureusement fini par rejeter ce type de définition ethnique, mais ce ne fut pas sans combat.
Pour être un peu complet, ajoutons que l'émulation nationale dans sa version dramatisée de la fin du 19e siècle a sans doute aussi nourri la course panique vers la colonisation des deux nations de vieille roche, la France et l'Angleterre, pas si stabilisées que ça donc, qui ont simultanément ressenti le besoin d'exorciser leur inquiétudes intérieurs en se projetant dans un projet pseudo-impérial dont les ressorts profonds restent fort énigmatiques (l'énigme semble même s'épaissir à mesure qu'on s'éloigne d'une entreprise qu'à distance on ne peut juger qu'absurde).
Ce qui me permet d'envisager un autre étage des conceptions ethniques, que lui aussi tu laisses de côté et qui concerne au premier chef les nations coloniales ayant un passé esclavagiste. Sur ce plan, la France ne se définit plus en opposition à l'Allemagne, mais à l'instar des nations latines (Espagne et Portugal) aux nations à tendance ségrégationnistes (Angleterre et Hollande). La question centrale est ici celle du métissage et des dosages mélaniques. A l'obsession de la pureté anglo-saxonne débouchant sur une classification binaire (ou ternaire si l'on inclut les populations amérindiennes) dans laquelle l'origine africaine joue le rôle d'un stigmate (la fameuse goutte de sang noir qui suffit à faire un noir) s'opposent des classifications multipliant les catégories envisagées en fonction des différents types de métissage possible. Il ne s'agit pas d'idéaliser l'attitude latine (loin d'être exempte de racisme) mais de pointer une différence fondamentale de perception du métissage. Les élites créoles de La Nouvelle-Orléans devenant américaines vérifieront à leur dépens la divergence des différentes conceptions ethniques à cet égard.
Or, c'est en grande partie à partir du monde anglo-saxon que la problématique ethnique ressurgit actuellement en France.
Quand à intervalle régulier revient l'idée étrangère à notre tradition nationale de constituer des statistiques ethniques, ce n'est pas en se fondant sur ta définition tirée du dictionnaire, qu'on envisage de le faire, mais bien pour compter des noirs, des jaunes et des arabes, c'est-à-dire des ensembles définis par l'hérédité et non par la culture. C'est ainsi et la résistance française n'est ni vaine ni absurde de refuser une fois de plus une telle conception ethnique.
Je persiste et je signe : le terme d'ethnie englobe trop de considérations contradictoires pour qu'on puisse en faire un usage simple. Il contient même, je crois, tellement de connotations polémiques divergentes qu'il est pratiquement impossible d'en faire un usage contrôlé.
Rédigé par : Emmanuel B | 01 mai 2011 à 11:09
@ Malakine,
Non, La France n'a jamais été une nation ethnique sinon elle ne serait pas ce qu'elle est! C'est une construction politique dont l'Etat a précédé la Nation : toute notre histoire monarchique en témoigne! La France n'est pas née en 1789 ! Une partie de la Révolution jusqu'en 1792 s'est faite avec Louis XVI, la meilleure part! Depuis La France a attendu 1958 sous l'égide du Général De Gaulle pour trouver un équilibre institutionnel compromis entre notre héritage monarchique et républicain que des politiciens de rencontre ont détruit par opportunisme en instaurant le quinquennat.
Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy nous avons à la tête de notre pays un personnage agité, grossier, vulgaire et inculte qui nous a souvent ridiculisé à l'étranger. Cela conforte mes convictions monarchiques et royales qui peuvent se traduire par une royalisation de la Présidence après une monarchie élective dans le cadre de la Vè , la vraie celle non dénaturé par des ajouts inutiles depuis 1992 qu'il faudra supprimer en attendant.
J'ai confiance en mon pays pour intégrer, comme par le passé,les immigrés même si nos élites n'ont plus le souci du peuple français mais la crise financière non résolue depuis 2008 montre que nous sommes en train de changer d'époque et qu'il s'agit de trouver de nouveaux dirigeants en phase avec le peuple français.
Les pays qui ont conservé un monarque qui règne sans gouverner ne se posent pas de questions quant à leur identité et savent bien que toute conception ethnique de la nation est un poison comme ce fût le cas en Côte d'Ivoire, en ex-Yougoslavie, Belgique, un ferment de guerre civile! Pire qu'une faute, un crime que de penser cela et de le théoriser, le mettre en débat comme vous le faites!
Rédigé par : cording | 01 mai 2011 à 13:49
Emmanuel B
Mille fois merci !
Rédigé par : olaf | 01 mai 2011 à 13:55
Avant de donner mon avis sur ton texte, je me suis attaché tout d’abord à extraire les phrases qui, très subjectivement, me parlaient le plus dans le fameux discours de Renan (référence presque obligée) sur « qu’est-ce qu’une nation », et que j’ai relu sur le blog d’Anthony Michel. Les voici :
-----------------------------------------------------------------------------
« À l'époque de la Révolution française, on croyait que les institutions de petites villes indépendantes, telles que Sparte et Rome, pouvaient s'appliquer à nos grandes nations de trente à quarante millions d'âmes. De nos jours, on commet une erreur plus grave : on confond la race avec la nation, et l'on attribue à des groupes ethnographiques ou plutôt linguistiques une souveraineté analogue à celle des peuples réellement existants. »
« L'oubli, et je dirai même l'erreur historique, sont un facteur essentiel de la création d'une nation, et c'est ainsi que le progrès des études historiques est souvent pour la nationalité un danger.
… l'essence d'une nation est que tous les individus aient beaucoup de choses en commun, et aussi que tous aient oublié bien des choses…
La nation moderne est donc un résultat historique amené par une série de faits convergeant dans le même sens. »
« La considération ethnographique n'a donc été pour rien dans la constitution des nations modernes. La France est celtique, ibérique, germanique. L'Allemagne est germanique, celtique et slave.
… La vérité est qu'il n'y a pas de race pure et que faire reposer la politique sur l'analyse ethnographique, c'est la faire porter sur une chimère…
… La conscience instinctive qui a présidé à la confection de la carte d'Europe n'a tenu aucun compte de la race, et les premières nations de l'Europe sont des nations de sang essentiellement mélangé. »
« Ce que nous venons de dire de la race, il faut le dire de la langue. La langue invite à se réunir ; elle n'y force pas…
Il y a dans l'homme quelque chose de supérieur à la langue : c'est la volonté… »
« La religion ne saurait non plus offrir une base suffisante à l'établissement d'une nationalité moderne.
À l'origine, la religion tenait à l'existence même du groupe social. Le groupe social était une extension de la famille. La religion, les rites étaient des rites de famille…
La religion est devenue chose individuelle ; elle regarde la conscience de chacun. La division des nations en catholiques, protestantes, n'existe plus. »
« La communauté des intérêts est assurément un lien puissant entre les hommes.
Les intérêts, cependant, suffisent-ils à faire une nation ? Je ne le crois pas. La communauté des intérêts fait les traités de commerce. Il y a dans la nationalité un côté de sentiment ; elle est âme et corps à la fois ; un Zollverein n'est pas une patrie. »
« Non, ce n'est pas la terre plus que la race qui fait une nation. La terre fournit le substratum, le champ de la lutte et du travail ; l'homme fournit l'âme. L'homme est tout dans la formation de cette chose sacrée qu'on appelle un peuple. »
« Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n'en font qu'une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L'une est dans le passé, l'autre dans le présent…
Avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune dans le présent ; avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple…
Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu'on a faits et de ceux qu'on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune. L'existence d'une nation est (pardonnez-moi cette métaphore) un plébiscite de tous les jours, comme l'existence de l'individu est une affirmation perpétuelle de vie. »
« Je me résume, Messieurs. L'homme n'est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d'hommes, saine d'esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s'appelle une nation…
Voilà qui fera sourire les transcendants de la politique, ces infaillibles qui passent leur vie à se tromper et qui, du haut de leurs principes supérieurs, prennent en pitié notre terre à terre…
Messieurs ; laissons passer le règne des transcendants ; sachons subir le dédain des forts. Peut-être, après bien des tâtonnements infructueux, reviendra-t-on à nos modestes solutions empiriques. Le moyen d'avoir raison dans l'avenir est, à certaines heures, de savoir se résigner à être démodé. »
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Ce qui me gène maintenant dans ton texte, Malakine, c’est que tu ne fais mention qu’à une seule reprise du mot « Peuple », et cela dans le paragraphe suivant :
« En réalité, la nation civique et la nation ethnique sont intimement complémentaires. Il ne saurait y avoir l’un sans l’autre. L’une fonde le Peuple en tant que communauté humaine ; l’autre l’institue en tant que communauté politique dotée des attributs de la souveraineté. »
Je crois que toute l’actualité et la puissance du texte de Renan (même si on lui devine parfois les naïvetés propres à l’âge du positivisme) tient justement à sa définition de la nation comme l’expression politique d’un Peuple, lui-même défini comme Une Seule Volonté, volonté d’être ensemble, de le rester, et de vouloir l’avenir en commun.
C’est le peuple en tant que volonté qui fonde la nation, dépassant ainsi complètement et la nation civique, et la nation ethnique, et la seule association des deux à laquelle tu penses pouvoir réduire l’idée de nation.
Les « attributs de la souveraineté », sont les attributs de la nation, parce que fondée sur la volonté manifeste du peuple qu’il en soit ainsi. Cette volonté bien sûr va s’incarner dans la loi, et dans l’institution qui exerce la loi, mais parler de « nation civique » est à mon sens dangereux parce qu’elle peut laisser entendre que la loi et l’institution existe indépendamment de cette volonté, voire qu’elle permet de s’en passer.
Peut-être envisages-tu la nation civique plus comme une pratique, à la fois de la loi et de l’institution, et tu introduirais donc un zest pascalien à l’idée ? Mais je ne crois pas non plus que l’on puisse croire en sa nation simplement en s’agenouillant et en prenant de l’eau bénite, fut-elle républicaine.
Ce fut tout le débat sur le fameux premier article du traité constitutionnel européen de 2005 (« Le présent traité fonde etc. »), et sur lequel Etienne Chouard avait judicieusement mis l’index. La loi, et l’institution qui en procède, organisent les pouvoirs de la nation, mais en aucune manière elles ne peuvent la « fonder ». Ici étaient d’ailleurs en cause certaines catégories de la philosophie allemande, surtout le « patriotisme constitutionnel » théorisé par Jurgen Habermas. Celles-ci ont inspiré en fait toute la constitution de l’Europe depuis les origines, et, dans leur croyance fallacieuse en la primauté des textes sur la volonté, n’ont pas peu contribué à déconnecter complètement les peuples des institutions européennes.
De la même manière que pour la nation civique, la nation en tant que volonté du peuple qu’elle incarne, permet de dépasser l’idée de nation ethnique. Le peuple en effet n’est pas réductible non plus à « l’ethnie », même si l’on recadre celle-ci par rapport à une langue, une religion, « l’intérêt » (Renan pense sans doute à ce que nous désignons aujourd’hui religieusement par l’Economie), ou encore une situation géographique. On peut se demander d’ailleurs si le terme « ethnie » n’est pas le voile pudiquement correct dont on a rhabillé le mot « race » pour des raisons historiques que tout le monde connaît ?
Je sais bien que faire du Peuple un concept fondateur à part entière est très gênant en regard des catégories courantes de la « science » politique (et je ne parle pas de la « science » économique, totalement hors jeu sur le sujet, si ce n’est au niveau de la stricte intendance). La volonté du peuple n’est légitimée en effet que par l’histoire, car, comme le dit très bien Renan, elle n’exprime rien d’autre que la solidarité en regard d’une histoire commune. Nos révolutionnaires de jadis l’avait bien compris, qui avaient tenté de dépasser toutes les divisions par un mot très simple : Fraternité ! (Le blanc, Malakine ! Le Blanc entre le Rouge de l’Egalité et le Bleu de la Liberté, blanc comme une page perpétuellement à écrire).
Mais Renan avait bien trop d’érudition pour méconnaître le rôle diviseur que peut jouer la mémoire d’un peuple, raison pour laquelle il se méfiait de l’intrusion des méthodes scientifiques en histoire (Il avait tort sur le principe mais pas sur le contexte, on sait aujourd’hui à quel point le culte sans nuance de la mémoire peut constituer l’arme vicieuse de tous les communautarismes).
Il avait tout autant raison de penser que la solidarité d’un peuple se construisait aussi sur l’oubli, notamment des divisions du passé (l’équilibre d’un individu aussi se nourrit de l’effacement des épreuves anciennes et « il est toujours joli le temps passé » chantait Brassens). Un presque contemporain de Renan, Georges Sorel, grand duelliste (rien à voir avec Malika, à la première scène il lui aurait mis un coup de sabre), avait lui théorisé ce qui permettait de préserver la mémoire historique tout en écartant ses côtés sombres. Il s’agissait des mythes, que Sorel opposaient aux utopies, parce que les mythes préparaient à la cohésion des peuples en regard des épreuves futures, alors que les utopies, à terme, ne pouvaient que les diviser de par les déconvenues qu’elles introduisaient (Sarkozy s’est lui servi des grands mythes nationaux pour blouser son propre peuple, gageons que Guaino l’a fait par esthétisme).
Désolé, Malakine, mais je vais conclure par un constat désabusé. Si tout le monde aujourd’hui (même toi et pourtant tu fais des efforts je reconnais louables) répugne à définir la nation autrement que par son peuple et la simple volonté de son peuple de la perpétrer, si tout le monde aujourd’hui préfère s’égarer dans tous les faux semblants que démasquait tranquillement Renan il y a cent trente ans, la race, la langue, la religion, l’intérêt matériel, la géographie et je ne sais quoi d’autre (chez certains cela va jusqu’à l’accoutrement vestimentaire ou la cuisine), alors c’est que notre nation est vraiment mal barrée.
Vite, Malakine ! Des épreuves, de l’histoire brûlante, des mythes (les plus démodés possibles), et du blanc, Malakine, beaucoup de blanc !
Rédigé par : La Gaule | 02 mai 2011 à 04:09
La Gaule
Ca n'a pas l'air si simple les couleurs du drapeau aux origines aristocratiques, on deviendrait vite daltonien :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Drapeau_de_la_France#Rouge
Malgré tout la France avait des bons penseurs comme Montesquieu rejoint par un autrichien comme Hayek :
"Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie. Le suffrage par le
choix est de celle de l'aristocratie. Le sort est une façon d'élire qui
n'afflige personne; il laisse à chaque citoyen une espérance raisonnable de
servir sa patrie."
Rédigé par : olaf | 02 mai 2011 à 04:35
Je ne m'attendais pas à autant de réactions et aussi riches, sinon je n'aurais pas publié cet article avant de partir en Week-end.
Désolé, mais je vais répondre de manière synthétique, tout en prenant garde à ne pas anticiper sur la suite de ce texte en plusieurs volets. Je rappelle que le prochain est consacré à l'ethnicité française.
> Tomgu
S'il te paraît évident que nation civique et nation ethnique sont indissociables, c'est que j'ai atteint mon premier but. Car quand tu lis du Chevènement, tu as l'impression qu'il s'agisse de deux notions irréductiblement opposées.
> Red 2
"u contraire le français de la 3eme est citoyen au sens de la nationalité civique parce qu’il respecte le code de la république et non par son sang" ... Cela c'est ce qu'on nous a enseigné, mais cela ne colle pas à la réalité historique. Voir la séquence de "débochisation" des années 20 dont je parle dans le texte.
> Emmanuel
"L'homogénéité nationale se définit alors en fonction d'un Autre interne (le juif, auquel les petits gars de l'Action française ajouteront généreusement les protestants et les francs-maçons). La tradition centrale française a heureusement fini par rejeter ce type de définition ethnique, mais ce ne fut pas sans combat."
J'aimerais que tu aies raison, mais quand je lis ou que j'entends que certaines pratiques culturelles issues du monde arabo-musulman contreviennent au principe de la république, je me dis que cette éthnicité française est toujours à l'oeuvre aujourd'hui.
La question des statistiques ethniques me semble relever d'un autre débat. J'ai toujours considéré que cette proposition visait à instaurer un outil pour mesurer les discriminations raciales, ce qui est bel et bien un objectif des plus républicains qui soient.
> Cording
Je vois que vous défendez clairement une vision purement civique de la nation, ce qui est d'ailleurs totalement en cohérence avec vos convictions monarchistes. Il me semble évident que le fait d'avoir un Roi pour incarner l'Etat est de nature à sacraliser le lien civique qui unit le citoyen à la construction politique nationale.
Néanmoins, vous ne pouvez pas ne pas voir que certains de nos compatriotes, et en particuliers chez ceux qui se réclament du vocable de républicains portent une conception ethnique. Voir ainsi le commentaire de JB pour qui la république avait pour objet de "tuer tous les particularismes" !
> la Gaule
Oui, notre peuple tel que tu le définis est mal barré. Je l'ai écris moi même et d'ailleurs assez violemment dans ma note de lecture du bouquin de Chevènement. Si l'on considère comme Renant que le facteur déterminant est l'existence d'une volonté collective, on peut effectivement en déduire que la France est morte en tant que nation.
Comprends bien ma méthode. J'oppose deux conceptions de la nation pour en déduire qu'elle sont indissociables. Cela me fournit deux grilles d'analyses que je vais utiliser en les combinant pour tenter d'aboutir à un projet de refondation, tout en proposant au passage une typologie des républicains, histoire d'en finir définitivement avec ce qualificatif.
Allez j'écris la suite ...
Rédigé par : Malakine | 02 mai 2011 à 15:36
Salut Xavier,
Tjrs débordé et dans l'incapacité de suivre tes travaux très riches.
ce billetr mérite une réponse argumentée consistante. Je vais la préparer sur mon blog.
Car ce que tu avances donne matière à une vraie controverse pour moi, n'étant pas d'accord avec pas mal de points, et notamment ton glissement de la définition de l'ethnicité (qui passe de la race et du sang à la culture, la langue etc... choses différentes pour moi).
En faisant glisser l'étnicité tu te retrouves à citer des exemples qui sont typique de la conception civique.
mais j'arrête, car il y a trop à dire pour un simple commentaire, je mets le lien sur mon blog dès que j'ai terminé.
Merci de ce travail en tout cas, tu vas voir qu'il va déboucher sur un beau débat, vu que je ne suis pas du tout d'accord ni avec tes définitions, ni avec tes exemples (dont certains historiquement faux comme l'Alsace-lorraine de 1870 à 1919).
Au passage j'apprécie le succès de ces billets déconnectés de l'actualité et qui déclenchent tant de réactions, cela rassure sur la viabilité du modèle du blog, pas encore aussi mort que ce que tu crois (sauf le mien bien sûr ;-)
V.
Rédigé par : Verdun | 02 mai 2011 à 16:48
Je reprendrai pour ma part la réflexion que Raphaël Dargent a eu sur la question de ce qu'est la Nation française.
Entre la conception ethnique de la Nation allemande et la conception civique
de la Nation française il n'y aurait pas une différence de nature mais une différence de dégré.
Ainsi l'on peut considérer que les deux sont des nations "ethniques" ( en vérité culturelles, le caractère racial est exclu) et que les deux sont des nations civiques.
Qui peut nier aujourd'hui que l'Allemagne est un Etat-Nation ? Qui peut nier l'assimilation forcée pratiquée par l'école de la IIIème République sur des petits bretons ou des fils d'immigrés italiens ? D'ailleurs qui peut nier que la IIIème République ait été anti-Républicaine à cause de sa politique assimilationniste ?
En vérité la culture, la langue n'ont pas la même place dans la conception "ethnique" et dans la conception civique.
Dans la conception "ethnique" la culture, la langue sont à l'origine de la Nation. Disons qu'elles fondent la Nation et justifient son existence. Ainsi l'Alsace est Allemande parce que cette région parle un dialecte germanique. Le droit du sol prédomine.
Dans la Nation civique, française, c'est l’État qui est à l'origine de la Nation.
Depuis la Révolution française, la Nation procède donc d'une volonté collective de partager un même destin. Mais aussi de l'acceptation de partager un passé commun, "un riche legs de souvenirs" comme l'écrivait Renan. Or, on oublie souvent la caractère historique de la Nation civique. Justement, l'Histoire de France est couverte de guerres civiles (paysannes, religieuses, seigneuriales) et la division du pays a été une constante du fait du caractère diverse de la France.
Ainsi, la langue, la culture ne sont pas regardées comme des préalables nécessaires à l'existence d'une Nation mais comme des facteurs essentiels à l'UNITE de cette Nation. D'où la politique d'assimilation. D'où l'existence à coté du droit du sol d'un droit du sang.
Un Etat comme la France doit pour exister rechercher en permanence une certaine unité sans laquelle elle ne peut exister.
En conséquence sans une politique d'assimilation dans la Nation, sans un minimum de centralisation dans l'Etat la France subira (subit déjà) de graves tensions.
Rédigé par : Patriote27 | 02 mai 2011 à 17:29
Je voulais écrire "Ainsi l'Alsace est Allemande parce que cette région parle un dialecte germanique. Le droit du SANG prédomine."
Rédigé par : Patriote27 | 02 mai 2011 à 17:35
@ Malakine
Les Républicains, les vrais, ont repris le caractère non-ethnique de la Nation en donnant tous les droits aux Hommes en tant qu'individus et non en tant que membre d'un groupe ethnique, social et religieux cf Clermont-Tonnerre, et l'Abbé Grégoire quant à leur définition de la Nation.
C'est donc en ce sens que la République a aussi été une continuatrice de la monarchie dans laquelle je me reconnais sans problème aucun.
Comme du temps de la monarchie elle a fait prédominer le droit du sol sur le droit du sang à la différence de l'Allemagne. Elle a ainsi intégré des provinces entières qui n'ont vraiment parlé français qu'avec l'Ecole de la Troisième République.
Je persiste à dire que ce genre de débat est un poison et un ferment de guerre civile que vous agitez avec légèreté!
Rédigé par : cording | 02 mai 2011 à 20:17
@ Olaf
Certes oui ! Mais dans l’imaginaire révolutionnaire la symbolique s’est considérablement simplifiée par le fait que l’on a inscrit la devise nationale sur le drapeau : « liberté, égalité, fraternité ». Il ne fait pas de doute que le « petit » peuple parisien s’est toujours reconnu dans le rouge, les ultras égalitaires de 1848 (« partageux » ou « communistes » comme ils commençaient à s’appeler eux-mêmes) voulaient même l’imposer au détriment du drapeau tricolore. Le bleu était traditionnellement la couleur de l’aristocratie (aujourd’hui encore on parle de « sang bleu » pour les noms à particule). La bourgeoisie révolutionnaire a donc naturellement trouvé que ce ton lui allait très bien, sans doute aussi pour se démarquer de ceux qui voyaient trop la vie en rouge. Quant au blanc, couleur royale et couleur de la concorde, il a bien fallu en restreindre le sens pour la rendre acceptable après la fuite de Varennes.
Un tuyau pour votre futur moyen de transport :
http://www.asinerie.net/articles.php?lng=fr&pg=1527
Beaucoup de bonheur tous les deux…
Rédigé par : La Gaule | 03 mai 2011 à 00:27
La Gaule
Merci pour le lien mais j'hésite encore entre un âne et une BMW :
http://www.bmw.fr/fr/fr/general/uic/configuration_center/configuration_center.html
Mais sinon la révolution franchouillarde était une révolution bourgeoise, même si on lui a mis des guirlandes siècle des lumières, Rousseau, Voltaire l'esclavagiste, ou ouvriers des communes ensuite. Mais c'est quand même toujours les pauvres truffes qui se sont faites avoir.
Il faut vraiment être un demeuré comme Jorion, qui s'octroie des révolutions dans tous les domaines de connaissance façon mégalo à empiler les chapeaux de Napoléon, amène la camisole, pour croire à la révolution française. A mon avis, il n'y croit pas, mais il continue de le faire croire, juste pour voir les réactions de ses rats de laboratoire anthropologique que sont ses commentateurs, surtout potentiel de contribution donataires. Sauf que son ego sur dimensionné à d'improbables doses de psychanalyse mal digérée, comme tout le reste accumulé qui lui reste dans l'intestin, risque de lui faire croire lui même ce qu'il veut faire croire.
Alors l'oxymore de la "bourgeoisie révolutionnaire" me fait pisser de rire, et j'ai pas mis mes couches culottes de sans culot.
Rédigé par : olaf | 04 mai 2011 à 00:19
@ Olaf
Je me fous de Jorion, que je ne lis plus sur son blog depuis des lustres (il m’arrive de prêter attention à ses propos quand je le rencontre ailleurs, c’est tout). Il a joué son rôle lors de la montée strictement financière de la crise et aurait du s’en tenir là, mais c’est son problème.
La nature bourgeoise de la révolution française est une vieille lune qui n’a jamais échappé à personne à commencer par Marx. Inutile donc de se pisser dessus pour si peu. Mais Marx n’a jamais nié non plus le caractère révolutionnaire de la bourgeoisie, puisqu’au bout du compte la société de l’ancien régime, celle de la monarchie absolue et des trois ordres, a bel et bien été mise à bas (1830, 1848, 1870 seront les trois derniers coups de canif).
Dans l’histoire, les révolutions n’ont jamais été rien d’autre que cela, la substitution d’un ordre à un autre, et que les privilégiés de l’ancien paradigme passent dans le nouveau en laissant la plèbe derrière eux est un autre problème.
Après tout, la révolution russe c’était quoi ? Le recyclage de la toute petite bourgeoisie scribouillarde du tsarisme dans les officines de Staline, en écrasant au passage tous les idéalistes de la révolution d’octobre… Et tous les autres. Le « saut » de la Russie dans le soviétisme sans passer par la case « révolution bourgeoise » n’a peut-être tenu qu’à ça (lisez Victor Serge, un ancien au passage de la Bande à Bonnot).
Nous sommes peut-être bien nous-mêmes à l’orée d’un nouveau cycle révolutionnaire, lequel, soyons-en sûrs, aura aussi son Thermidor. Par exemple quand les anciens privilégiés de la social-démocratie auront repris la main et organisé leur revanche, la grande contre offensive des technocrates et des ingénieurs (les Malakine et les Olaf), dont je devine à certains signes qu’elle sera la tarte à la crème idéologique des discours politiques de demain… A l’usage des nouveaux glébeux.
Vous voyez, je ne me fais guerre d’illusions sur les révolutions, de quelque nature qu’elles soient. Sacraliser ce terme là relève de l’adolescence mal digérée et des ruses du narcissisme (je ne sais pas si vous avez remarqué mais moi aussi, en bon narcisse, je n’arrête pas de me pisser dessus).
J’essaie d’apporter parfois mon grain de sable à ce qui me semble être les solutions les moins pires, guère plus.
Rédigé par : La Gaule | 05 mai 2011 à 03:08
"La nature bourgeoise de la révolution française est une vieille lune qui n’a jamais échappé à personne"
Sauf que le symbole est là pour la plupart, c'est à dire les autres que personne. C'est un peu comme le blabla sur le drapeau français.
Eh oui, les symboles véhiculés à grand coups de fêtes nationales et d'éducation nationale sont bien plus costauds que vos affirmations.
La mythologie est la plus forte et entretient l’adolescence mal digérée et les ruses du narcissisme, les 2 pas si malins à ce que l'on voit. Chiant peut être, mais c'est comme ça. Une révolution, un tour de passe passe, et ça revient.
Rédigé par : olaf | 05 mai 2011 à 20:35
« Sauf que le symbole est là pour la plupart, c'est à dire les autres que personne ».
- Désolé, je comprends rien !
« La mythologie est la plus forte et entretient l’adolescence mal digérée et les ruses du narcissisme, les 2 pas si malins à ce que l'on voit. »
- Je comprends rien et à fortiori je vois rien du tout ! Qui c’est qui n’est pas si malin ? Les ruses, l’adolescence ? En attendant de vous occuper de mon cas, c’est votre grammaire qui n’est pas très maligne.
« Chiant peut-être mais c’est comme ça »
- Pour sûr ! Mais je ne dois pas penser à la même chose que vous…
« C'est un peu comme le blabla sur le drapeau français. »
- Vous avez le droit d’en faire ce que vous voulez puisque le mien au moins est lisible. Pour le vôtre et en attendant mieux, Joker !
« Eh oui, les symboles véhiculés à grand coups de fêtes nationales et d'éducation nationale sont bien plus costauds que vos affirmations. »
- Qu’est-ce que vous voulez au juste, Olaf ? Qu’il soit enseigné que la révolution française n’a jamais existé ? Que le club des Cordeliers a compté pour du beurre, que la levée en masse a été un bide comme partout en Vendée, que la guerre de rue du 10 août 1792 a été une partie de pétanque bourgeoise ?
La bourgeoisie parlons-en. Aucune autre classe n’a jamais été révolutionnaire, aucune. Aucune classe sociale n’a d’ailleurs fasciné Marx comme la bourgeoisie, au point que sa Classe Ouvrière idéale ressemble bigrement à la classe bourgeoise, mais sans les bourgeois. Elle finit au moins par en avoir tous les attributs, toutes les qualités.
La révolution française n’est qu’un symbole dites-vous, mais, je n’y peux rien, le Congrès de Vienne de 1815 a modelé toute l’Europe en fonction de ce symbole là jusqu’en 1914. Vous voulez aussi que l’on raye le dix neuvième siècle de l’enseignement ? Je ne vois pas d’autre solution si vous considérez la moindre allusion à cet évènement comme du bourrage de crâne. La révolution française a complètement inspiré les nationalistes sud américains comme Bolivar, même Lincoln pendant la guerre de sécession a évoqué Lazare Carnot pour écraser le sud esclavagiste et monter une économie de guerre.
Mais je suis d’accord avec vous, on va passer l’éponge sur ces futilités affirmatives et enseigner la seule discipline qui vaille, et qui tient bien mieux la route que toutes nos chamailleries franco-françaises dérisoires. Pour préparer l’avenir, on va se cantonner à l’enseignement de la philosophie allemande, en évitant bien sûr soigneusement Kant, Fichte, Clausewitz, Hegel, Marx Engels etc. Ces cons là aussi se sont fait avoir avec la révolution française !
Le 14 juillet est la fête nationale depuis 1880, certes, mais pourquoi ? Parce qu’elle commémore le 14 juillet 1790, qui fut la fête de la fédération, c'est-à-dire de l’unité nationale (elle ne fait donc pas directement référence à la prise de la Bastille comme beaucoup le pensent). Reportez-vous aux débats de l’époque, comme bourrés du crâne ont peut trouver pire : (http://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAte_nationale_fran%C3%A7aise).
Qu’est-ce que vous proposez d’autre comme symbole de la concorde nationale ? Un truc sympa et édifiant qui fasse utilement moderne et oublie tout le reste ? L’abolition de l’esclavage, la loi sur l’avortement ou la peine de mort, l’invention du vaccin, des anti-dépresseurs, du TGV ou du Tout à l’Egout ? (Ah, j’oubliais ! La mort de Ben Laden).
Qu’est-ce qui permet aux nations de se reconnaître et de se projeter dans l’avenir en oubliant le moins de monde possible ? Les mythes, parce qu’ils portent une part de réalité et construisent un récit collectif en véhiculant de l’émotion. Je vous l’ai dit, les utopies sont pires, parce que, comme le supplice du pal, elles commencent toujours très bien et se finissent très mal.
Du blabla tout ça ? Pas de problème. Le vôtre, je ne suis pas obligé de le lire non plus. Vous savez, Olaf, vous ne me dérangez pas et jamais vous ne me dérangerez. Moi aussi j’ai un brevet, le Brevet des Collèges (j’en suis fier, c’est mon seul diplôme). A part ça, je ne vous dois rien, pas un centime. En ces conditions…
Rédigé par : La Gaule | 06 mai 2011 à 00:08
"A part ça, je ne vous dois rien, pas un centime."
Qui sait ?
Entre mythes et utopie oubliant le moins de monde possible, où est la différence ?
"Les mythes, parce qu’ils portent une part de réalité et construisent un récit collectif en véhiculant de l’émotion."
Propagandastaffel du mythe et de l'utopie.
"Qu’est-ce que vous voulez au juste, Olaf ? Qu’il soit enseigné que la révolution française n’a jamais existé ?"
Oui.
Faire lire Hegel serait une bonne idée, d'autant plus qu'il s'est remis de ses émotions vis à vis de la révolution française.
"La révolution française n’est qu’un symbole dites-vous, mais, je n’y peux rien, le Congrès de Vienne de 1815 a modelé toute l’Europe en fonction de ce symbole là jusqu’en 1914."
Ben oui, fallait bien tenir compte des symboles, à moins d'être un crétin diplomatique.
Clausewitz : c'est plutôt un stratège qu'un idéologue, non ?
"Qu’est-ce que vous proposez d’autre comme symbole de la concorde nationale ?"
Rien, car la concorde nationale est morte en France, ouvrez les yeux.
Rédigé par : olaf | 06 mai 2011 à 00:34
Sinon, vous avez tord de vous en moquer, Jorion est un habile commercial surfant sur les peurs, son fond de commerce type millénariste catastrophiste prophétique, tant que la criiiise durera, il pourra alimenter bénévolement son blog à l'aide de ses sherpas comme F Leclerc. Maintenir le suspens et l'adrénaline au quotidien. Quelques vidéos images du Vendredi pour renforcer le contact, se référencer dans le gotha économique, quelques louanges discrètes répétées à Sarko, il a compris le marketing.
Il a raison de le faire pour subvenir à ses nécessités.
Donc c'est à tord de s'en moquer, il constitue un cas d'école sociologique ayant enfin trouvé à quoi elle sert.
Rédigé par : olaf | 06 mai 2011 à 01:32
D’accord, je veux bien vous rembourser le centime, si vous estimez que je vous doive bien ça. Cela me semble en tout cas le juste prix de votre modestie légendaire.
Sur le fond, vous avez raison, pour oublier, c’est toujours mieux ailleurs. Il est même arrivé que certains en aient été convaincus par la propagandastaffel (la vraie).
Pour la concorde nationale, que vous dire ? Rien ! On sera donc obligé de faire sans vous…
Paix au Viet Nam.
PS : Finalement à vous lire, je change d’avis et j’éprouve comme un retour de flamme pour Jorion. Vas-y Paulo ! Vieux grigou encore vert, avec ta géniale petite combine qui marche. Bourre leur bien l’ampoule rectale à toutes ces grandes jalouses ! Cela fait à vrai dire plaisir de les voir, tous ces bons élèves, baver après tes 2000 balles mensuelles d’argent de poche et les royalties de tes bouquins pour rire. Eux attendent encore la juste récompense de leur génie laborieux, avec la foi gourmande du soupeur qui dispose son pain dans les latrines avant l’aube. (Grenoble dispose encore d’une demi douzaine de pissotières originelles. Ce sont d’ailleurs les seuls monuments du coin qui ont été célébrés par Boris Vian. Je les adore, et, si vous passez, je vous les ferai toutes visiter. On garera la BMW devant, et on se pissera dessus de rire comme deux vieux ânes !).
Rédigé par : La Gaule | 06 mai 2011 à 23:12
Style inimitable, mais tantôt ampoulé, tantôt emphatique, voire boursouflé parfois. Pas loin du courant littéraire San Antonio-Bérurier.
Pour la concorde nationale, je vous fais entièrement confiance pour y parvenir sans mon ralliement, et quand vous aurez fini le boulot je reviendrai vous féliciter et j'achèterai une Renault Kangoo d'occase fabriquée...quelque part, si il y a encore du pétrole quand vous serez arrivé à vos fins.
Rédigé par : olaf | 07 mai 2011 à 09:59
Si c'est avec le FN que vous espérez refaire la concorde, ça risque d'être aussi réussit économiquement que le Concorde.
Voici ce que proposent les gugusses :
http://www.marianne2.fr/La-preference-nationale-et-son-impact-sur-les-travailleurs-francais_a205816.html
Rédigé par : olaf | 07 mai 2011 à 12:55
"Sur le fond, vous avez raison, pour oublier, c’est toujours mieux ailleurs. Il est même arrivé que certains en aient été convaincus par la propagandastaffel (la vraie)."
Mais je n'oublie rien du tout, et être ailleurs ne fait que renforcer mes souvenirs de cette France très souvent nauséabonde, sentant la pisse ou l'eau de javel, à défaut d'eau de Vichy.
La Propagandastaffel n'avait pas pour but d'oublier, mais plutôt de se rappeler à un ordre historique légendaire.
Essayez de revenir dans vos baskets et ne les traînez pas trop dans les pissotières de la volonté aveugle.
Rédigé par : olaf | 07 mai 2011 à 20:03
Eh bé ! Je ne pourrai pas vous reprocher de ne pas avoir pensé à moi !
Il y a quand même un petit côté obsessionnel chez vous, j’ai presque envie de vous prescrire un grand verre de Vichy après chaque repas (sans eau de javel, ça c’est pour les panaris). Cela ira beaucoup mieux après et ça fait moins pisser que la bière.
Sur le plan de la gêne occasionnée par la mémoire olfactive, je vous conseille plutôt d’aller vivre dans une serre horticole, quelque part sur une île sans histoire. Parce que là où vous êtes, hein, pour l’instant, cela à plutôt l’air de vous donner autant d’humour qu’un tas de charbon en Silésie.
San Antonio !!?? Mais quel honneur !! Et Ô combien immérité, j’en ai pleinement conscience ! Vous m’auriez dit encore que j’écris comme un discours de bombardement de Joschka Fischer, là, j’aurais fait la gueule. Mais comme Frédéric le Grand, mon Dieu, quelle fraîcheur et quelle classe !
Pour la réponse, demandez plutôt mon mail à Xavier. Cela fatiguera moins de monde et je sais à peu près maintenant ce que vous allez me sortir.
Rédigé par : La Gaule | 08 mai 2011 à 00:54
C'est bien, vous prévoyez et voyez tout, dommage que ça ne vous aide pas plus que ça.
Quant à l'humour, chacun son sale goût...
Rédigé par : olaf | 08 mai 2011 à 04:44