La polémique persistante lancée par Marine Le Pen après ses propos sur l’occupation de l’espace public par les prières musulmanes m’incite à sortir de mon silence que je pensais conserver au moins jusqu’à la nouvelle année. Non pas parce que ces propos m’ont scandalisé ou que cette polémique me passionne, mais parce l’analyse que je fais, il y a peu de chance que d’autres la fassent.
Ma position, assez singulière sur ce sujet, pourrait m’amener à une déchirante contradiction entre ma sympathie depuis toujours revendiquée et parfaitement assumé pour la probable future présidente frontiste et mon rejet profond du discours islamophobe tel qu’il s’exprime abondamment dans les milieux laïcards dit « républicains ».
Pourtant il n’en est rien. Cette polémique me donne même envie d’applaudir chaleureusement ce remarquable coup de maître politico-médiatique qui a ridiculisé ses opposants, obligés de se déclarer en accord sur le fond, désemparés faute de vrai « dérapage » et ne sachant plus comment la diaboliser autrement qu’avec des arguments outranciers à base de procès d’intentions. Mais surtout, elle repositionne la thématique anti-islam sur un registre parfaitement politique, rigoureusement républicain, intelligemment souverainiste, aux antipodes du « choc des civilisations » et de ce jacobinisme éradicateur que j’exècre.
Il y a un point qui m’a en revanche désolé dans les débats qui ont accompagné cette polémique, c’est celui qui consiste à se demander si elle est différente de son père, plus fréquentable, plus dangereuse ou toujours aussi xénophobe et fascisante. Ce débat n’a strictement aucun sens. Son père n’a jamais réellement entendu proposer une offre politique et encore moins exercer le pouvoir. C’était un provocateur qui se contentait de vouloir dire tout haut ce que les gens disaient tout bas. Sa vocation était de choquer de dénoncer, de catalyser des révoltes éparses pour faire vivre et prospérer une organisation sur la base d’un pur vote de protestation.
Marine Le Pen est, elle, clairement dans la logique de construction d’une offre politique cohérente qui peut avoir, à terme, vocation à gouverner. Cette offre est encore en construction et pas encore tout à fait libre de s’exprimer librement, mais Marine est manifestement en train d’essayer d’inventer quelque chose de nouveau. Tout le monde serait donc bien inspiré d’apprécier ses prises de positions en elles-mêmes, indépendamment du patronyme de son auteur ou de l’acronyme de son parti, quitte à se déclarer, quand c’est le cas, en accord avec elle ou à se féliciter de sa contribution au débat public. C’est encore le moyen le plus efficace pour donner du poids à ses éventuels désaccords, comme j’ai pu le faire récemment à propos de la préférence nationale.
Il n’y a de mon point de vue, rien de plus pitoyable que ces personnes qui avouent être en phase sur le fond, mais qui se croient obligé d’ajouter que ça les rend malade, qu’il ne faut pas lui abandonner tel ou tel thème trop universel, trop noble ou trop porteur. Ou encore qu’il vaut mieux s’abstenir de toute réaction pour ne pas lui faire de la publicité. Affirmer qu’elle représente un danger d’autant plus grave qu’elle a raison sur presque toute la ligne représente le paroxysme le plus absolu de la connerie en politique.
En tout état de cause, la bataille est d’ores et déjà perdue pour ces bonnes âmes et ces professeurs de bonne vertu. C’est elle qui aujourd’hui fait l’agenda et il y a fort à parier qu’elle sera la principale animatrice de la campagne de 2012, brisant tous les codes dans lesquels on aimerait l’enfermer, ce qui lancera un défi aussi potentiellement mortel à la droite qu’à la gauche. Chacun sera condamné à commenter ses déclarations. Autant s’y habituer.
Avant d’analyser et de commenter ses dernières déclarations, je dois rappeler les fondements de ma position anti-anti islam, que j’ai souvent exprimé ici, notamment à la faveur de mes échanges avec certains représentants du site Riposte Laïque.
Si une certaine vigilance (qui n’exclue pas une certaine fermeté) s’impose pour sauvegarder le vivre-ensemble et l’unicité de la communauté nationale, le discours qui consiste à exiger de nos compatriotes musulmans qu’ils abandonnent leur culture et leur religion, jugée arriérée ou incompatible avec nos valeurs, est à mes yeux une pure et simple résurgence des guerres de religions, une importation du buschiste choc des civilisations quand ce n’est pas du conflit israélo-palestinien. La confrontation ethnico-culturelle que certains rêvent d’engager conduirait à enfermer les français issus de l’immigration dans une identité musulmane considérée comme exclusive de leur appartenance à la nation française, ce qui ne manquerait pas de dégénérer rapidement en guerre civile.
L’objectif est selon moi tout au contraire, de trouver les moyens d’intégrer l’islam dans la république et d’accepter que désormais la nation française comportera de manière définitive une composante arabo-musulmane, au même titre que toutes les cultures et identité régionales qui font la France. La France n’est (malheureusement) pas une nation culturelle. Si elle est une et indivisible sur le plan politique, elle est par essence diverse et multiple sur le plan culturel. Toute tentative d’hégémonie d’une de ses composantes, fusse t-elle celle centrale de l’individualisme égalitaire a-religieux et universaliste tournera aussitôt en l’implosion nationale. Tel est le véritable sens de la laïcité.
Respectueux à l’égard des religions, comme des identités culturelles, je suis probablement beaucoup plus tolérant à l’égard des manifestations de l’islam que la plupart de mes compatriotes. Ni le hallal, ni le ramadan, ni le voile ne parviennent à susciter chez moi la moindre hostilité ou la moindre gêne. Néanmoins, je dois bien reconnaître que l’Islam inquiète et nourrit une hostilité grandissante, pas seulement dans les milieux républicains, laïcs ou réacs, mais dans toutes les couches de la population, y compris chez des gens de gauche. Qu’on le veuille ou non, la question du rapport à l’islam est dans le débat public, depuis quelques temps et pour longtemps encore.
Ce sujet ne doit pas devenir un tabou. Les politiques doivent s’en emparer, poser leur diagnostic et proposer leurs réponses. Ceux qui refusent de le faire, par lâcheté ou par peur de « faire le jeu des extrêmes » manquent à leurs responsabilités. Marine Le Pen est donc parfaitement légitime à dénoncer ce qui lui semble anormal dans les rapports qu’entretient aujourd’hui la France avec l’Islam. Ce n’est pas le choix du thème qui doit justifier l’indignation mais éventuellement ses prises de positions dans leur contenu objectif.
Or, sur le fond, on ne peut pas trouver grand-chose à redire dans ce que dénonce Marine. Elle ne s’en n’est pas pris au système culturel et aux valeurs prétendument véhiculées par l’Islam. Elle ne cherche pas à faire la police dans les têtes. Elle ne combat pas la foi religieuse ni sa pratique. Elle ne rejette pas la présence de l’islam sur le sol de France, ou l’identité musulmane qui ne devrait pas avoir lieu de cité sur cette terre de tradition chrétienne. Au contraire, elle conçoit tout çà fait que l’on puisse être musulman et français et même musulman et patriote, citant souvent les Harkis en exemple.
Elle ne dénonce que certaines manifestations extérieures de l’Islam qu’elle juge contraire à la loi, au principe de laïcité ou aux exigences du vivre ensemble : les prières de rues, les mosquées-cathédrales, les minarets ou le financement de lieux de culte malgré l’interdiction posée par la loi de 1905. Toutes choses dont on devrait pouvoir débattre et effectivement règlementer ou interdire.
On lui a beaucoup reproché le terme d’occupation, ce qui a permis aux excités de l’indignation d’y voir un parallèle indigne entre nazis et musulmans. Mais si l’on s’en tient aux mots et que l’on s’abstient de tout procès d’intention, le parallèle est à chercher dans l’abandon de souveraineté qui caractérise les deux phénomènes. L’application du principe de souveraineté – qui s’annonce comme le fil directeur de sa future campagne – aux problématiques intérieures, avec notamment la dénonciation des zones de non droits me semble d’ailleurs aussi intéressant que fertile. La souveraineté ce n’est pas que l’indépendance nationale, c’est aussi la lutte contre toutes les formes de féodalités et de pouvoirs privés.
Au fond, ce n’est pas l’Islam et encore moins les musulmans qu’elle a dans le viseur, mais l’islamisme politique et militant qui recherche la confrontation avec la République ainsi que l’indulgence dont se rendraient coupables certains élus locaux au nom des “accommodements raisonnables”.
Marine repositionne le débat sur l’islam dans le champ strictement politique. Elle propose un débouché rationnel et convenable à l’islamophobie ambiante. Elle inscrit sa critique dans une perspective légale et républicaine, loin des thématiques identitaires qui conduisent à une logique de guerre civile. En restant aussi mesurée et républicaine sur un sujet aussi propice à toutes les passions et tous les excès, surtout dans le contexte de ses primaires où elle est confrontée à de vrais extrémistes, elle démontre que c’est une femme responsable et sensée qui mérite aujourd’hui d’être prise au sérieux.
Malakine
Bravo pour cet article. Cela faisait longtemps que tu n'avais pas écrit mais bon, cela en valait le coup.
Je dois reconnaître que je suis d'accord avec toi. Marine Le Pen est différente de son père mais elle est victime de son patronyme et de son parti. Je ne suis pas sur qu'on lui ferait tant de procès d'intention si elle ne s'appelait pas Le Pen et n'appartenait pas au FN.
En outre, je remarque que cette dernière se dote d'un réel programme économique et social, que l'on partage ou non.
Pour moi, Marine a le mérite de mettre sur la table des sujets que l'on laisse souvent de côté, de peur de choquer ... La place de l'islam en France en est le parfait exemple.
Je crois qu'il est normal que les gens se posent des questions. Or en évitant le sujet, les politiques laissent pourrir les choses, ce qui peut favoriser les dérives.
Rédigé par : Tomgu | 20 décembre 2010 à 19:55
Ouaaiis !
Le problème, c'est que Marine devra finir par reconnaître que son père Jean-Marie n'a jamais été rien d'autre qu'une ordure ( à moins que ce ne soit qu'un parfait crétin, mais je ne lui ferai pas cette injure )payée pour servir d'idiot utile par François Mitterand d'abord et le PS ensuite pour discréditer les idées mêmes qu'il prétendait défendre. Parce que ses "dérapages", hein, qu'on ne prétende pas qu'il les a faits par erreur. Il savait d'avance parfaitement comment ils seraient accueillis, et à quoi ils serviraient. Même moi, je le savais !
Rédigé par : Sancelrien | 20 décembre 2010 à 19:59
Salut Xavier,
Ce qui me parait de + en + évident, c'est que pour les "stratèges" de l'UMP, MLP est la dernière chance de Sarko pour être réélu. Etant donné son ahurissant niveau d'impopularité, seul un nouveau 21 avril peut lui permettre à coup sur de gagner en 2012. C'est pourquoi les médias sont sommés de lui donner la parole un maximum, d'en faire des tonnes sur le moindre pseudo-dérapage et c'est pour ça aussi que l'UMP lui envoie Dati pour un débat à une heure de grande écoute. On lui déroule le tapis rouge dans l'espoir qu'elle arrive devant le PS au 1er tour.
Et le pire c'est que ça pourrait bien marcher!
De toute façon, c'est leur seule chance de gagner et ils le savent bien.
Rédigé par : Bertrand | 20 décembre 2010 à 20:42
je t'avoue que j'ai de plus en plus de mal à comprendre ta position sur le sujet, Xavier.
Il y a quelques semaines, tu publies un article intitulé "ne m'appelez plus républicain". Tu dénonces ensuite l'islamophobie. Et même le jacobinisme.
Et aujourd'hui tu rends hommage à l'islamophobie républicaine de MLP tout en nous agrémentant d'une saillie jacobine que j'aurais rêvé d'écrire ("La souveraineté ce n’est pas que l’indépendance nationale, c’est aussi la lutte contre toutes les formes de féodalités et de pouvoirs privés.")
Rédigé par : David Desgouilles | 20 décembre 2010 à 20:52
David D : A mon avis Xavier est un chercheur. Et il trouve par étapes successives...
Pour mettre un peu plus d'ambiance, pas d'accord du tout pour considérer que le terme d'occupation est un point de détail (ah ah !).
Car qu'est-ce qu'on fait contre les occupants ? Tous les moyens sont bons ! Si les musulmans qui prient rue Myrha sont comparables à des nazis, alors le mec qui leur balancera une bombe à la figur sera un héros, un résistant.
C'est là qu'est le réel génie de Marine, que tu passes sous silence : vivre de la nullité des propositions de la gauche pour les reprendre à son compte, au moins en paraoles, tout en conservant un lien avec les origines sinistres du FN.
Rédigé par : edgar | 20 décembre 2010 à 20:59
> Tomgu
Déjà une petite remarque sur mon silence du mois passé. Je l'avais annoncé au début de la saison V. J'aurais de nouveau des périodes d'écriture régulière et des périodes de silence. Après 4 ans, je n'ai plus ni la motivation, ni la force de faire vivre un blog. Ca ne m'intéresse plus du tout. Maintenant, quand je n'ai plus rien à dire ou plus l'envie d'écrire, je resterais en position d'observateur le temps nécessaire. En l'espèce, je dois dire aussi que j'ai passé pas mal de temps à comprendre ce qui se passait sur le front de la crise de l'Euro. On devrait en parler ici bientôt.
> Sancelrien
Je ne sais pas. Je crois aussi que JMLP s'est fait quelque fois prendre aux jeu des journalistes qui voulaient du sensationnel. Mais tout cela ne concerne plus que les historiens.
> Bertrand
Peut-être, mais le PS n'aura besoin de personne pour s'effondrer. En 2012 il ne fera pas mieux que lors des dernières élections nationales (européennes en l'espèce) ce qui fera qu'effectivement, il a très peu de chances d'arriver au second tour.
> David
Si tu me disais ce que tu ne comprends pas, ça m'aiderait à te répondre. Républicain c'est parce que tout le monde se définit ainsi, même des gens avec qui je ne me sens rien en commun. L'islamophobie, ce n'est toujours pas ma tasse de thé. Je crois que je le rappelle dans ce papier. Et le souverainisme c'est toujours ma boussole.
Peut-être ce qui te choque c'est que je ne pense pas uniquement en fonction de mon ressenti personnel. Mais c'est cela aussi rejeter l'individualisme libéral ! Même si moi je tolère assez facilement l'islam et le "communautarisme", je vois bien que ce n'est pas la position majoritaire. J'en prend acte et je l'intègre dans l'analyse.
ce que j'apprécie chez MLP c'est que son anti-islam est exprimé de manière si mesurée et responsable qu'il en devient acceptable pour moi.
> Edgar
Oui, en effet, Marine est une maître tacticienne. C'est pourquoi elle fait si peur ...
Sur l'occupation, je n'entrerais pas dans ce registre. Il n'y a pas d'occupation sans capitulation. Ce qu'elle voulait dénoncer, c'était d'abord la capitulation. Pfff... C'est ça que j'aurais du écrire !
Rédigé par : Malakine | 20 décembre 2010 à 21:25
@Malakine
Je suis d'accord avec tes propos sur Marine Lepen, de toute façon tu le sais je l'avais écris sur mon blog.
Mais ce qui me surprend c'est qu'il y a quand même d'autre sujets d'inquiétude quand au communautarisme en France que les prières. Ce qui m'a quand même le plus choqué ce sont ces révélations sur l'usage que les USA font des immigrés en France pour infiltrer littéralement notre pays. Il y a eu des textes issus de Wikileaks qui en parlait, l'embassadeur des USA qui conseil va de l'entrisme pour favoriser certaine tête dans le but de défendre les intérêts de l'Oncle Sam. Le fait que des puissances étrangères utilisent les ressortissants issues de minorités ethniques installés sur notre sol dans un but d'influence est un acte extrêmement grave. Bien plus que ces affaires de prières à la con, même si là aussi on pourrait trouver l'influence de quelque nations du golfe persique. L'instrumentalisation d'une partie des immigrés par des puissances étrangères voilà une atteinte grave à notre souveraineté. Et un dangereux phénomène pour la majorité des immigrés qui s'intègre et qui se voit ainsi entrainer dans le jeu de puissances étrangères sur notre sol. L'état français devrait clarifier les choses sur ce sujet, un ambassadeur américain qui se permet de financer des groupes à caractère communautariste sur notre sol devrait être expulsé manu militari.
Rédigé par : yann | 20 décembre 2010 à 21:53
Je ne sais trop ce qu'il faut penser de la posture adoptée par Marine Le Pen sur la question de l'islam, mais je crois comme vous, Malakine, que le reste du monde politique ferait bien de changer d'approche.
Si je comprends bien, vous souhaiteriez qu'une place d'un type nouveau soit faite à l'islam dans la République. Auriez-vous quelques pistes de réflexion à nous suggérer ?
Rédigé par : Marsault | 20 décembre 2010 à 22:08
> Marsault
La question est délicate, car une intégration de l'islam pleine et parfaitement assumée dans la nation française exigerait d'une part que les français musulmans s'expriment et d'autre part que les Français de souche puisse dire les concessions auxquels ils sont prêts à consentir. Or, on n'entend pas assez les premiers, et les seconds peinent à débattre du sujet de peur de paraître xénophobe ou "lepéniste". Une démocratie mature devrait pouvoir régler ça par le débat. Le préalable est donc de le légitimer et de poser l'objectif à atteindre. A ce stade, on ne peut pas faire plus.
Rédigé par : Malakine | 20 décembre 2010 à 22:48
> Yann
Tout cela n'est pas nouveau. Pas besoin de Wikileaks pour savoir que le communautarisme ethnico-religieux est un produit d'importation étasunienne. J'avais voulu en faire un papier il y a plus de deux ans. Voilà la source :
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2008/07/01/01016-20080701ARTFIG00584-operation-seduction-des-usa-dans-les-banlieues-francaises.php
Rédigé par : Malakine | 20 décembre 2010 à 22:56
Au final, Malakine semble dire que Marine Le Pen fait preuve d'une certaine islamophobie, bien que celle-ci soit présentée de manière "soft et républicaine". Cela n'est-il pas alors dérangeant ?
Personnellement, je le crois. Le problème n'est pas tant les musulmans mais plutôt les personnes qui veulent imposer aux autres leur religion quelle qu'elle soit.
Concernant le cas précis des prières dans la rue, certains avancent le fait qu'il manque des mosquées. Cela est fort possible néanmoins ce n'est pas à l'Etat de combler ce manque éventuel. Qu'attendent les fidèles ? Malheureusement, on en arrive à un point où les communes prennent la mauvaise habitude, par des biais déguisés, de financer des lieux de cultes ce qui va clairement à l'encontre de la loi de 1905.
Pour en revenir à Marine Le Pen et au FN, je crois qu'il existe deux voies :
- soit on continue comme avant avec une fixette sur l'immigration qui serait la mère de tous les maux. Résultat, rien ne change et le parti reste ce qu'il a toujours été c'est à dire un vote contestataire.
- soit MLP décide de faire le ménage dans le parti en virant tous les indésirables et en adaptant son programme. Cela passe notamment par l'élaboration de vraies solutions économiques et sociales. Dans ce cas, le FN pourra ratisser plus large et espérer accéder aux responsabilités.
A mon avis, il faut attendre l'issue du vote des militants pour y voir plus clair. Pour le moment, MLP semble prendre le chemin de la seconde solution. D'ailleurs, un changement de nom du parti aurait été envisagé. Cela ne serait pas forcément plus mal car comme je l'ai déjà dit, je pense que les "marques Le Pen et FN" sont plus un boulet qu'autre chose.
Rédigé par : Tomgu | 20 décembre 2010 à 23:02
> Tomgu
Marine réponds à l'islamophobie ambiante et elle le fait de manière intelligente. Je déplore la place que l'Islam a dans le débat public mais je me réjouis de voir que "l'extrême droite populiste" le traite de manière plutôt raisonnable.
En ce qui me concerne je ne suis pas du tout immigrationniste, mais je pense aux français musulmans qui sont nés ici et qui n'ont pas d'autre patrie que la nôtre. J'aimerais qu'ils puissent concilier ces deux identités. C'est mon seul crédo en la matière.
Rédigé par : Malakine | 20 décembre 2010 à 23:26
Totalement d'accord avec Bertrand, c'est une thèse que je défends depuis quelques mois, et puis ça paraît tellement évident… tellement lourd, tellement grossier.
D'accord aussi avec Edgar (je vais y revenir).
@ Malakine
Tout à fait d'accord avec ceci, que je copie-colle carrément tellement je trouve ça juste dans tous les sens du terme : "Tout le monde serait donc bien inspiré d’apprécier ses prises de positions en elles-mêmes, indépendamment du patronyme de son auteur ou de l’acronyme de son parti, quitte à se déclarer, quand c’est le cas, en accord avec elle ou à se féliciter de sa contribution au débat public. C’est encore le moyen le plus efficace pour donner du poids à ses éventuels désaccords, comme j’ai pu le faire récemment à propos de la préférence nationale".
Maintenant j'en viens aux sujets qui fâchent :
"Trouver les moyens d’intégrer l’islam dans la République", je dis niet, et je rappelle que "la République ne reconnaît aucun culte". Aucun, ça veut dire aucun. Et ça ne veut sûrement pas dire que l'on va "exiger de nos compatriotes musulmans qu’ils abandonnent leur culture et leur religion, jugée arriérée ou incompatible avec nos valeurs". Ça veut dire que la République IGNORE TOUS les cultes, par principe - le principe même de laïcité. La République ne se demande pas si tel ou tel culte est "arriéré" ou non, elle les ignore tous. C'est un sommet du génie politique français, un monument de notre patrimoine national, et c'est cela que je tiens à défendre.
"La question du rapport à l’islam est dans le débat public", dis-tu. Je vais être clair : de mon point de vue, elle n'a rien à y faire, et je me fous de passer pour une sorte de jacobin fanatique, j'assume. La religion n'a aucune place dans la République, elle n'a de place que dans la vie privée des citoyens et résidents étrangers.
Je vais même aller encore plus loin dans la provocation jacobine : pour moi, ce sujet aurait dû rester un tabou. Pour les raisons évoquées plus haut.
"Marine Le Pen est donc parfaitement légitime à dénoncer ce qui lui semble anormal dans les rapports qu’entretient aujourd’hui la France avec l’Islam", dis-tu. Mais non, ce n'est pas du tout légitime ! La République ne saurait entretenir le moindre rapport avec l'islam, ni avec quelque culte que ce soit.
Personnellement, je n'ai rien contre les prières de rue, les mosquées-cathédrales ou les minarets ; mais je suis totalement hostile au financement public de lieux de culte. Si des citoyens et/ou des résidents étrangers veulent prier dans la rue, ou construire ce genre d'édifices, libre à eux, cela va de soi. Mais c'est eux qui payent. Ce n'est surtout pas l'affaire de la République. Pour moi il est hors de question de règlementer ou d'interdire quoi que ce soit, tant que les lois de la République sont respectées.
"On lui a beaucoup reproché, dis-tu, le terme d’occupation, ce qui a permis aux excités de l’indignation d’y voir un parallèle indigne entre nazis et musulmans". Je ne sais pas si je suis un "excité de l’indignation", mais ce n'est pas vraiment ce terme d'"occupation" lui-même qui lui a attiré ces reproches ; c'est surtout ces propos bien plus explicites : "je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde guerre mondiale, s'il s'agit de parler d'Occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c'est une occupation du territoire. Certes y a pas de blindés, y a pas de soldats, mais c'est une occupation tout de même". Tu ne vas quand même pas me dire qu'elle n'a pas fait là un rapprochement douteux, et qu'elle n'ouvre pas la porte à toutes les fenêtres, comme le suggère Edgar ! Alors quand tu dis qu'elle reste "mesurée et républicaine", je dois dire que ça me dépasse !
Et dieu sait (si j'ose dire) que je n'ai aucune sympathie, à titre personnel, pour les musulmans rigoristes qui prient collectivement dans la rue. Ce que je dis, c'est qu'à ma connaissance il n'y a aucune loi en France qui interdise aux gens de se rassembler dans la rue - et heureusement. Et qu'à ma connaissance il n'y a aucune loi en France qui se préoccupe de savoir si des gens rassemblés dans la rue sont en train de prier ou non. En revanche il est sans doute interdit (à vérifier, enfin je suppose que c'est le cas) de bloquer la circulation des véhicules.
Donc pour ce qui concerne la rue Myrha, si la circulation est réellement bloquée, il me semble que la procédure à suivre s'impose d'elle-même.
1/ La première fois, on se contente d'un simple avertissement sans frais.
2/ La deuxième fois, on arrive avec les canons à eau et on disperse les culs-bénits façon puzzle.
3/ La troisième fois, on arrive avec les fourgons et on embarque.
C'est légal, c'est républicain, c'est laïque. On ne demande pas à ces gens s'ils étaient en train de prier Allah, s'ils étaient en pleine séance de sophrologie, ou s'ils avaient perdu un truc par terre. On leur dit : vous bloquez la circulation, c'est interdit, vous devez cesser ou vous finirez au poste.
Pendant qu'on commente la prestation de la citoyenne Le Pen, on ne fait RIEN de tout ça, remarquez bien…
Rédigé par : Sébastien Mainguet | 21 décembre 2010 à 00:01
Il me semble que Sébastien résume assez bien le (faux) problème.
franchement, quel est l'intérêt de ce débat?
Quelques dizaines de gars font des prières dans la rue. La belle affaire. L'immense majorité des immigrés de culture musulmane ne fout jamais les pieds dans une mosquée, de toute façon. Il font tout juste un semblant de ramadan une fois par an, un peu comme les "gaulois" fêtent Noël, histoire de se retrouver en famille pour faire la fête. Ils boivent de l'alcool et ne font jamais de prière. Ils se disent "musulmans" mais ne pratiquent pas ou très peu. Ils sont comme les autres français déchristiannisés, sauf qu'eux sont désislamisés.
Ce débat sur "la place de l'islam en France" est absurde et dépassé.
L'Islam ne pose aucun vrai problème à la France, c'est la France qui est un problème pour l'Islam, puisqu'elle est en train de le dissoudre sous nos yeux.
Tout le monde s'excite sur un truc qui est en train de disparaitre à vitesse grand V.
C'est ridicule.
Rédigé par : Bertrand | 21 décembre 2010 à 00:33
>Bertrand
Extrait de la "chanson" de "Lunatic"
"Islam" :
On reste pratiquants, délinquants
Nos psaumes récitées
Par nos mômes de cité à cité.
Nique la justice
Y'a qu' dieu qui peut me juger
Rien qu' j' dors plus, sur cette terre de colons impurs
L pour ma Loi suprême représentée par le Iislam.
... c'est la plus "gentille" de ma série :-)
Rédigé par : A-J Holbecq | 21 décembre 2010 à 08:14
Je me demande parfois si nous sommes dans " l'islamophobie républicaine" ou si nous ne sommes pas plutôt initialement dans "la phobie républicaine de l'islam" qui a amené de plus en plus de gens à l'islamophobie.
J'ai bien peur que nous finissions par accepter de changer les lois républicaines, par couardise.
Rédigé par : A-J Holbecq | 21 décembre 2010 à 09:20
@ Holbecq
Merci de confirmer mes dires. Des types qui se font appeler "Lunatic" et qui braillent n'importe quoi, du moment qu'ils ont compris que ça énervait le bourgeois.
C'est tout sauf nouveau, de mon temps on appelait ça des punks. De la grosse provoc bien bruyante, c'est ça qui fait vendre, coco!
J'appelle pas ça l'Islam.
Les gars, la, je suis sur qu'ils font la chouille le samedi soir une bouteille de JB dans une main, une Zahia dans l'autre.
Allez voir les pakis dans les cités anglaises, à Luton par exemple, là, vous la verrez l'islamisation, la vraie, ils font pas du rap, eux. Nos petits blacks et beurs, leur islam, c'est Al Pacino et 50 cent.
L'Islamisation des banlieues, ça?
A d'autres, l'américanisation, oui.
Rédigé par : Bertrand | 21 décembre 2010 à 11:24
Ce ne sont pas les propos sur l'occupation qui sont gênant, mais plutot le fait qu'elle détourne la laïcité pour s'en servir à des fins politiciennes.
Les prières dans la rue la gêne, mais le FN n'a jamais rien, et bien au contraire souvent soutenu, les occupations illégales d'eglise par des intègristes, comme Saint Nicolas du Chardonneret. De même, le FN revendique depuis des années d'inscrire les racines chrétiennes dans les textes de l'union européenne. On est loin là de la laïcité.
Mme Le Pen ne met pas l'Islam dans le débat public (ce qui serait juste, il faut le faire), elle se sert de l'islamophobie ambiante pour prospérer électoralement, tout en détournant la laïcité pour gratter des électeurs à gauche. Dans ce cas là, pourquoi ne s'exprime-t-elle pas sur le vrai problème posé par ces prières, à savoir le manque de lieux de culte.
Rédigé par : leunamme | 21 décembre 2010 à 12:14
Vu de Belgique, la polémique des prières de rues semble un peu étrange. Nous avons aussi un haut pourcentage de musulmans (dont je fais d'ailleurs partie). Cependant, il existe suffisamment de mosquées pour éviter ce genre de problème. Bloq...uer des rues au moment de la prière est inconcevable chez nous. Ce phénomène est donc franco-français. Il ne fait aucun doute que si cela devait arriver chez nous, des interdictions communales interviendraient aussitôt. Les lieux publics ne sont pas prédestinés aux cultes, quelqu'ils soient. Il revient donc aux autorités publiques et musulmanes de trouver ensemble une solution. Un lieu de prière n'est pas forcément une mosquée et il existe assez de lieux fermés et innoccupés pour accueillir les pratiquants. Nous avons aussi des partis populistes (soutenus par un large public de gens bien pensants) qui sauteraient sur cette belle opportunité pour imiter Marine et consorts.
Rédigé par : Roland | 21 décembre 2010 à 12:48
@ Roland
Vous n'y êtes pas. En France le pouvoir UMP ne cherche pas à régler ces histoires. Au contraire, il les entretient, il jette de l'huile sur le petit feu qu'il a lui-même allumé pour faire monter la sauce Le Pen et s'assurer ainsi une victoire facile pour Sarko en 2012.
Rien à voir avec la Belgique, donc.
Rédigé par : Bertrand | 21 décembre 2010 à 14:28
Bonjour Xavier,
Heureux de te lire...
La énième "paulémhique" LP père et fils ne m'intérèsse que très moyennement.
Je suis convaincu aujourd'hui que l'essentiel se joue ailleurs, et que pendant que l'on agite le turban pour occuper les masses, les banquiers et les riches vident la caisse et nous laissent leurs ardoises.
En revanche, ton analyse sur la souveraineté m'interpelle. En effet, c'est la question qui déclenche les victoires électorales, car quoiqu'on en dise, les français votent avec une rare constance depuis deux décennies contre le virage de la rigueur décidé par les socialistes en mars 1983 (période fatidique de 10 jours rarement étudiée).
J'ai juste un bémol à ce que tu viens de dire : c'est que si MLP a été choquée par les blocages de rue liés aux prières du vendredi dans certains quartiers, j'eusse aimé qu'elle fut tout autant choquée des rues bloquées certains samedi à proximité des synaguogues, phénomène constaté personnellement lorsque je ne peux pas accéder à mon bureau juste à coté (tu me diras quelle idée de vouloir travailler le samedi...), ou lorsque les rues sont bloquées pour des manifestations de dévotion papiste ou alii... (je te concède que pour les catholiques, c'est très rare vu leur nombre se réduisant).
Or, je ne me souviens pas avoir lu une réaction de sa part, s'agisant là de phénomènes tout aussi inquiétant pour la souveraineté d'un Etat laïc.
Ma remarque n'est pas énoncée pour provoquer, juste un léger bémol... tu connais mon fond d'égalitarisme jacobin indécrottable ;-)))
Cordialement,
CM
Rédigé par : Verdun | 21 décembre 2010 à 15:51
Ainsi donc la polémique persistante lancée par Marine Le Pen après ses propos sur l’occupation de l’espace public par les prières musulmanes vous a incité à sortir de votre silence. Je ne suis pas certain que vous soyez seul à faire cette analyse, même si vous êtes probablement peu nombreux. Vous revendiquez et asumez votre sympathie pour Marine le Pen, ce qui me différencie une nouvelle fois fondamentalement de vous sur la personne, mais pas sur l'analyse que vous faites.
Vous avez bien fait de sortir de votre silence. Je trouve votre analyse non seulement claire et bien écrite, mais de ça on a l'habitude, mais je pense aussi que votre argumentation est solide et, sur bien des points, trés juste. Néanmoins je crois que cette analyse aurait mérité deux parties et vous commencez me semble t-il par la seconde. Vous dites et je vous cite "elle repositionne la thématique anti-islam sur un registre parfaitement politique, rigoureusement républicain, intelligemment souverainiste, aux antipodes du « choc des civilisations. » "
Dans cette phrase, ce qui m'intéresse c'est l'expression "choc des civilisations" , elle me paraît être la bonne expression. Peu d'observateurs l'emploient et pourtant il semble qu'elle soit le fondement de toute argumentation sur le sujet. C'est la raison pour laquelle, vous auriez pu, dans une première partie, expliquer ce qu'est une civilisation en abordant les domaines matériels et spirituels, suivie d' une explication sur l'évolution des civilisations à la fois spatiale et temporelle et enfin quelques explications sur les civilisations européennes et arabo-islamisques. Puis, dans une seconde partie ou un second billet, vous auriez mis en parallèle l'analyse qui est la votre et que vous exprimez avec ce billet de façon fort claire.
Par exemple, vous dites que ni le hallal, ni le ramadan, ni le voile ne parviennent à susciter chez vous la moindre hostilité ou la moindre gêne. Si en préalable de ce billet vous aviez fait une analyse de la civilisation arabo-islamique, vous auriez pu ainsi distinguer les pratiques religieuses des musulmans d'avec la loi islamique. Vous auriez alors fait constater à vos lecteurs que beaucoup sont comme vous, pas du tout gênés par les pratiques religieuses dont fait partie le ramadam, mais, en revanche qu' ils le sont par la loi islamique avec la charia et le djihad.
Cette analyse aurait eu également l'avantage de distinguer les divisions religieuses de l'islam avec les sunnites, les chiites, les kharidjites, les soufistes, les ismaéliens, les Frères musulman, les Salafistes et de montrer les différences . Les Frères musulmans et les Salafistes sont trés radicaux.
Et puis surtout vous n'êtes pas sans ignorer et dans l'analyse cela vous serez forcement venu à l'esprit que pour les musulmans , l'islam est force de loi et que c'est surtout cet aspect de la religion islamique qui pose problème. Dans une République laïque, il est évident que l'islam force de loi est inacceptable et que notre culture nous fait rejeter la charia.. Donc oui, trés honnêtement, bien que votre argumentation soit solide, il y manque, à mon avis, une première partie d'explications.
Vous m'avez donné là, un sujet de reflexion qui m'aménera à développer le thème des civilisations. Peut être aurons nous l'occasion de comparer nos visions.
Cordialement
Rédigé par : flamant rose | 21 décembre 2010 à 18:33
J’applaudirais, moi aussi, le remarquable coup de maître politico-médiatique de MLP si mon souci était de juger de l’habileté politicienne de tel ou tel. A la Star Académy du plus malin je vote MLP. Elle est très forte…mais je m’en fous.
Je me demande vraiment où est le procès d’intention lorsque l’on affirme que MLP fait des parallèles vaseux entre l’occupation allemande durant la seconde guerre mondiale et les prières dans la rue. Il n’y a là que des paroles prononcées en public…nulle interprétation.
De plus, comment accepter que certains s’élèvent contre un jugement de MLP à la lumière de l’appareil politique et des personnalités qui la soutiennent…Il n’y a la aucune diabolisation. Tous nos politiques sont jugés sur ce qu’ils disent, sur ce qu’ils font, sur ce qu’ils sont, sur le parti politique qui les porte, sur les personnalités qui les soutiennent. Je voudrai bien que l’on me donne quelques arguments justifiant qu’elle bénéficie d’un traitement de faveur. Quelle soit habile ne justifie pas que l’on oublie tout sens critique dans nos analyses.Eh oui... le parti qui la porte est le FN et son plus grand soutien JMLP. Ne pas voir qu'elle surfe sur l'islamophobie quand ça l'arrange est de l'aveuglement.
Quant à ses discours sur d'autres sujets (UE, souveraineté monétaire...)je suis en accord avec certains mais je ne m'interdit absolument pas de regarder quel était le programme économique du FN en 2007, quels sont les votes de notre sympatique députée européenne...et là je prends mes distances... sans cohérence pas de crédibilité.
Je rejoins totalement Sébastien Mainguet lorsqu’il nous dit que l’islam est un non-sujet. Il n’y a pas de débat. Le débat est tranché depuis 1905. La réponse est basique : faire respecter les lois de la République.
Rédigé par : xavier | 21 décembre 2010 à 23:23
> Sébastien
Je n'ai pas bien vu en quoi nous sommes opposés, puisque tu tient un discours d'extrême tolérance à l'égard de la foi et de la culture et que tu reconnais que la république est fondée à en réglementer les manifestations.
PS : les balises HTML tout le monde peut les utiliser. C'est mieux de mettre les citations en italiques. Ca facilite la lecture.
> Bertrand
Je n'ai quand même pas inventé l'islamophobie ambiante. Je pense qu'on sera d'accord pour dire que le sentiment anti-islam est plus problématique encore que l'islam et ses diverses manifestations.
> André Jacques
Je reconnais que la nuance entre l'islamophobie républicaine et la phobie républicaine peut paraître subtile à certains, mais pour moi il n'y a pas une différence de degré mais bien une différence de nature entre ces deux termes. C'est ce que j'ai voulu souligner dans ce texte.
> Bertrand
Tout à fait d'accord. Le rap est une importation américaine et non du Maghreb ou d'Afrique. Cela n'est que l'expression d'une sous culture du sous prolétariat des banlieues. Cela ne signifie pas qu'il faille traiter ces paroles avec indulgence.
> Leunamme
L'argument de l'électoralisme sert à ceux qui sont à court d'argument pour dénoncer tous les propos de ceux qu'on n'aime pas. C'est ce que j'appelle faire du procès d'intention.
> Roland
Il y a un élément qui me semble très intéressant dans ton témoignage. Tu parles de discussions entre les autorités publiques et musulmanes. Pour que les choses puissent se régler ainsi encore faut-il des interlocuteurs légitime dans la communauté musulmane et donc une certaine reconnaissance de ce culte.
> Verdun
Le discours laïc s'applique certainement avec une rigueur supérieure en ce qui concerne l'islam que pour les autres religions. Ce qui me permet de parler d'islamophobie républicaine. Elle s'appuie sur ce sentiment populaire et l'intègre dans un discours politique "convenable", mais son point de départ ce n'est pas la laicité mais bien l'islamophobie.
> Flamant rose
Merci de ce commentaire. Vous avez probablement raison. A vrai dire ma réflexion du moment porte surtout sur la question de ce qui fonde une nation, plus que l'idée de civilisation. J'attends votre billet sur le sujet que je lirais avec plaisir.
Je ne résiste pas à rebondir sur votre propos pour raconter une anecdote. Un soir, au sauna, à ma salle de sport, je me mêle à une conversation de trois jeunes franco-maghrébins qui racontaient leur vacances au bled et je me mets à les faire parler. Et je les fais dire ceci : 1- Ils sont considérés la bas comme des "immmigrés" 2- Ils apprécient le climat de liberté qui règne à Alger au contraire des petites villes de provinces 3- Ils avouent être choqués par la Burqa. Ce soir là, je me suis dit que l'assimilation chère au républicain est bel et bien en marche. J'ajouterais seulement à condition de leur permettre de pouvoir concilier leur deux identités sans les opposer.
> Xavier
Bien sûr qu'elle surfe sur l'islamophobie ! Je l'ai écris dans le titre ! Je dis qu'elle lui donne une forme convenable et c'est à ça que j'applaudis.
L'islam est un non sujet ? Lis donc riposte laïque ou le compte rendu qu'a fait aujourd'hui Elysabeth Levy sur les assises contre l'islamisation qui ont eu lieu samedi dernier ! De nous deux, je ne sais pas qui est le plus aveuglé !
http://www.causeur.fr/comment-peut-on-etre-islamophobe,8190
Rédigé par : Malakine | 22 décembre 2010 à 01:34
Considérer que l’islam est un non sujet est un positionnement politique. Nul n’est obligé de se situer sur ce terrain. Dès lors qu’un comportement religieux se met hors la loi, il convient de réagir à une infraction et non à un comportement religieux. Un politique responsable doit choisir ses thèmes et ses angles d’analyse et non subir ou réagir à l’ambiance. MLP fait le choix d’instrumentaliser l’ambiance nauséabonde pour s’assurer une élection à la tête du FN. L’analogie faite avec la deuxième guerre n’est pour moi pas une « forme convenable ». Elle est très habile et les mots choisis lui permettent de ratisser un électorat islamophobe. Ses saillies me font fortement douter qu’elle se positionne en potentielle gouvernante. Elle vient encore de montrer qu’il est essentiel pour elle de « donner à manger » à la parti de son électorat le plus extrême.
Rédigé par : xavier | 22 décembre 2010 à 08:51
@ Malakine
L'islamophobie, non, bien sur, je ne la nie pas, elle est évidente. C'est l'expression actuelle de la xénophobie culturelle typique des français qui est la base de leur désir d'assimilation forcené. Elle est le pendant de leur absence quasi-totale de racisme.
Oui, on est bien d'accord, le problème, c'est l'islamophobie et pas les lambeaux de l'Islam résiduel en voie d'extinction. Extinction qui est aisément visible dès qu'on connait des musulmans vivant en France, comme le montre bien ton anecdote de la salle de sport ou le fait que pendant que quelques excités font des prières rue Myrrha le vendredi, la grande mosquée de Paris est aux trois-quart vide.
Je pense que la force d'une société se mesure à sa capacité à traiter ce genre de provocation puérile à la "Lunatic" avec détachement et ironie.
Les réactions hystériques à ce type de provoc sont un signe de faiblesse inquiétant, selon moi.
Rédigé par : Bertrand | 22 décembre 2010 à 11:18
En tant qu'islamophobe (pour moi c'est l'équivalent d'anticléricale pour l'islam, soit-disant sans clergé ) je crois que ce qui invalide votre position ,qui m'est pourtant sympathique, c'est la méconnaissance de ce que représente l'islam.
Avant même toute analyse on pourrait remarquer que dans aucun pays une minorité musulmane ne cohabite réellement pacifiquement avec le reste du pays.La culture musulmane est très fortement endogame et les mariages mixtes sont beaucoup moins fréquent en france avec les musulmans que pour tout autre origine.
Les marqueurs de religions sont essentiellements extérieurs, visibles et destinés à poser une limite net et difficilement franchissable avec les non-musulmans.Ils concernent le plus fort symbole d'union et de réunion : le repas, qui vise alors à séparer.Le marquage du corps, la séparation temporelle : ramadan et prière. Le caractère globale de cette religion exclue les demi-mesures : on est dedans ou dehors, on ne peut pas être musulman non-croyant, c'est un non sens.
L'origine des ces dispositifs se situe à la racine de sa conception, en cela semblable au judaïsme : le moment de crise de populations nomades contraintes de se sédentarisée et qui l'ont fait en perpétuant la coupure avec les sédentaires (les mangeurs de cochons ) au moyens de contrainte matérielles sacralisées et à la fois unificatrices et exclusives.
Depuis combien de temps les juifs resistent-ils à l'assimilation ? Quelle autre exemple d'une telle ténacité ?
Tirez-en les conclusions.
Rédigé par : barrant | 22 décembre 2010 à 18:15
barrant. allez visiter la cathédrale de rabat, ça vous changera les idées.
Rédigé par : edgar | 23 décembre 2010 à 00:23
C'est sure que ce n'est pas dans votre post que je vais trouver beaucoup d'idées.
Pour vous occuper, j'en évoque une dans mon dernier paragraphe qui émane d'un des plus grand et reconnu assyriologue du XXe siècle.
Elle vous parait probablement méprisable en grand esprit que vous êtes
Rédigé par : barant | 23 décembre 2010 à 12:57
> Barrant
"Dans aucun pays une minorité musulmane ne cohabite réellement pacifiquement avec le reste du pays Vous oubliez juste la Russie où musulmans et orthodoxes cohabitent depuis trois siècles ! Sans parler des ressortissants des peuples d'Asie centrale qui sont très bien acceptés en Russie (Pays qui n'a jamais renié son passé impérial), les tatars sont citoyens russes part entière, ce qui ne les empêche pas d'avoir conservé leur religion et leur identité.
Je m'attendais à l'argument des mariages mixtes. Je me demande bien qui a inventé ce principe selon lequel les mariages mixtes serait un bien en soi et la preuve irréfutable d'une bonne intégration. Franchement, vous seriez heureux, vous, que votre fille se marrie avec un Juif ou un Musulman ?? Si vous répondiez à cette question par la négative, ça ne ferait pas pour autant de vous un "communautariste endogame" !
Le parrallèle avec les juifs mérite effectivement d'être médité. N'en déplaise aux excités de l'anti-sionisme, les identités juives et françaises ne sont absolument pas exclusives l'une de l'autre.
Rédigé par : Malakine | 24 décembre 2010 à 11:46
<http://www.rue89.com/2010/12/22/prieres-de-rue-libe-cloue-le-bec-aux-laicards-et-a-serraf-181972>
Il y au moins deux bons passages là-dedans : la première phrase, et le passage sur la loi - eh non, il n'est pas interdit de prier dans la rue ; eh oui, tout ce qui n'est pas interdit est autorisé.
Rédigé par : Sébastien Mainguet | 24 décembre 2010 à 16:39