Pour les médias, le mouvement social est terminé et il s’est achevé sur un échec. Pour ses acteurs, il semble bien que rien n’est réellement fini et qu'au contraire, quelque chose de nouveau commence à partir d’aujourd’hui. Dans révolte sociale ou folklore identitaire, j’avançais l’idée que l’enjeu sous-jacent de ce mouvement était de tester la capacité de révolte qui subsistait au sein du peuple français. De ce point de vue, on peut dire que son résultat a été positif. Reste à déterminer les formes de la contestation et à imaginer de nouveaux types de “baricades sociales”
C’est la question que se pose Eliptic dans le billet qui suit où il rend compte et analyse le conflit tel qu’il l’a vécu en tant que syndicaliste cheminot.
Les grèves ont cessé dans les secteurs en préavis reconductibles (SNCF, Raffineries, Ports, Energies, Poste, fonction publique …) ainsi que dans les autres poches résistantes du pays. Après 18 jours de mobilisation, il apparaît difficile de tirer un bilan honnête de tout ça, en s’appuyant uniquement sur la seule conclusion de l’échec de la rue face au vote de la loi.
Le plus dommageable en tant que syndicaliste est d’avouer que nous n’avons pas réussi à faire circuler assez largement dans nos rangs l’idée pourtant évidente que le mouvement en présence dépasse la seule question de la réforme des retraites...
A l’aube d’une crise monumentale de la « rigueur-décrétée » en France, conséquences des marges de contraction de l’économie partout en Europe, s’annoncent surtout pour les travailleurs des lendemains bien difficiles. Cette appréhension que nous devions transformer en mobilisation n’a jamais, malheureusement, assez fait son chemin dans le monde du travail pour attenter rapidement à l’économie et faire reculer l’UMP, syndicat du MEDEF.
Les cheminots ne sont plus la locomotive sociale
Il est limpide que ce conflit est clairement devenu au fil des jours une grève de militants interprofessionnels, représentant le noyau dur des travailleurs en colère partout dans ce pays. Le point d’encrage national résidait à la vue de tous dans la détermination des raffineurs pétroliers reprenant fermement la relève des cheminots, désormais fatigués et démoralisés après la casse accélérée de leur entreprise et 150 ans de luttes continues harassantes.
Le droit de grève dans ses formes ancestrales est en danger, car de toute évidence, les attaques incroyables invoquant la « sécurité nationale » et décrétant la réquisition des salariés grévistes ont témoigné de la détermination autocratique de nos gouvernants jouant toutes leurs cartes. On peut regretter que ces affaires soient restées sans réelles réactions et trop confinées au silence par les médias et les milieux militants ; les risques de banalisation de la chose à l’avenir sont il faut le dire très inquiétants…
Pour autant, les leçons tirées de ce conflit nous permettent désormais d’avoir un compte exact des forces disponibles en présence dans le paysage contestataire. Et la véritable participation de ce mouvement à la refondation de l’Histoire sociale vient assurément de l’abandon nécessaire et évident de l’illusoire mythique « grève générale » affaiblissant la réflexion car trop portée comme objectif ultime et immédiat de la révolte!
Il est sur que ce conflit social sera, en ce sens, le grand déclencheur d’une prise de conscience unanime du niveau de frilosité et de terreur du salariat dans un contexte de précarisation extrême, grandissant, effrayant. L’outil à présent dépassé, place à l’imagination !
Blocages : « une idée qui circule »
Devant ce constat, est apparue d’elle-même l’ambition florissante d’une grippe décidée de l’économie, déguisée en désorganisation du pays pour entourer les temps forts du mouvement. La spontanéité incroyable de l’adoption de certaines formes de luttes adaptées à ce nouveau monde fut impressionnante.
Au menu : débrayages à la carte dans beaucoup d’entreprises, grève de 3h59 minutes, 24h, ou reconductible, actions de blocages des ressources pétrolières, des ports, des camions livreurs, des dépôts de bus, des zones industrielles, des déchetteries, des rues ; opérations péages gratuits, rassemblements spontanés, interruptions de diffusion de chaînes de radio publics, diffusions de tracts éclair, occupation temporaire d’entreprises etc…
Tout ça laisse entrevoir les moyens d’action qu’ont désormais choisis les jeunes générations pour ériger les barricades sociales de demain.
La question des suites possibles et prochaines du socle social contestataire dépendra ainsi certainement de la capacité des travailleurs de tous bords et notamment des grands bastions de militants (comme les cheminots) à rebondir énergiquement sur ces idées et à s’organiser en conséquences. On a d’ailleurs vu certains syndicats (CFDT - CFTC) s’inscrire parfois fortement dans ce mode d’action, débordant par leur gauche les directives officielles de leurs confédérations, jamais habituées à de telles « folies ».
La Solidarité a été incroyable ! Qui, de mémoire, est capable de d’évoquer une telle effervescence citoyenne canalisée autour d’un même enjeu de société ? La part d’opinion publique favorable au mouvement (autour de 70% de la population) a dépassé tous les records imaginables. Les nombreuses journées de manifestations ont rassemblé sans jamais fléchir une masse de mécontents chiffrée exceptionnelle. Les appels aux dons de soutiens pour les grévistes se sont multipliés partout dans le pays, émergeant de façon naturelle comme le témoignage d’une réelle empathie pour le travail syndical. Indice fort, le nombre de nouvelles adhésions à la CGT pendant cette période a dépassé les 60 000 (+8 % d’augmentation !). On a constaté éclore sur les piquets de grève une volonté citoyenne latente de se rencontrer, se mélanger, évoquer ses conditions de vie réciproques et contester ensemble l’avenir qu’on nous promet. Plus symptomatiques, la réception d’innombrables témoignages de soutiens des fédérations syndicales étrangères, suivis par les faits des premiers actes historiques de cohésion, entrepris par des salariés Belges qui ont décidés de bloquer 2 raffineries aux frontières, par solidarité ouvrière, au 14ème jour du conflit...
« Le réel objectif de la réforme »: Ne soyons pas dupes, au regard des soi-dsantes économies budgétaires que représente la réforme des retraites, (autour de 5% des déficits publics ), comme l’explique très bien Malakine “les objectifs financiers de la réforme apparaissent ridicules en comparaison de l’objectif de désendettement express de l’état. » (110 Milliards en 4 ans / Retraites = 4 Milliards par an …) De deux choses l’une : Soit le gouvernement se fout de la gueule du monde avec ses objectifs de réduction du déficit budgétaire ; soit le recul des droits sociaux impliqués par la réforme des retraites est totalement disproportionné au regard de l’objectif financier. n fait, la volonté était surtout d’envoyer un message de pénitence indiquant que la France s’engagerait bien sur la voie de la régression sociale et de la baisse globale du niveau de vie de sa population, condition sine qua non pour que les oligarchies financières et les détenteurs du capital puissent continuer à s’enrichir dans un contexte de stagnation économique. »
Mais voila, le peuple français vient audacieusement d’engager une nouvelle fois aux yeux du monde sa volonté de réaffirmer son autodétermination !Au moment de l’annonce d’un nouveau traité européen qui officialise les plans de rigueur, dépouille les états membres de leur pouvoir économique, supprime le droit de vote aux pays jugés « dans le rouge », notre pays a su une fois de plus renouer avec sa tradition identitaire de contestation… La même qui fit surgir la révolution française et son influence sur nos voisins ; le socialisme de lutte et la république sociale, la commune de Paris, le Front Populaire, la Résistance , le programme du CNR, les grandes grèves de Mai 68, celles de 95 et plus récemment le refus du traité ultra-libéral constitutionnel et de l’idéologie du CPE …
Même si la réforme est votée, maintenue, applicable…, nous avons indiscutablement gagné cette bataille, avis aux amateurs ! L’ordre du jour est au maintien de ce climat ! Quelque chose est en marche …
Eliptic
Très bonne récapitulation, Eliptic. La grande affaire est bien que se développe dans toute la population la connaissance et la compréhension de ce qui se passe, en France et dans le monde, au-delà de la seule question des retraites et au-delà de la prochaine « réforme » (le FMI y invite déjà nos dirigeants). Il paraît décisif que nos compatriotes (et d'autres) se détournent massivement des médias aux ordres, qui masquent le jeu des oligarchies, et qu'ils se rabattent sur Internet ; pas seulement pour l'information immédiate, mais également pour réfléchir au devenir de nos sociétés. A-t-on une idée de ce qui se passe à ce point de vue ?
Rédigé par : Marsault | 06 novembre 2010 à 10:41
Il me paraît inévitable de diversifier le mode d'action et de s'organiser en fonction des nouvelles possibilités.
Établir une carte de points de tension (raffineries, grands carrefours, central d'achat, etc.) et ne pas opposer de résistance sur un lieu mais passer au suivant dès que les CRS commencent à se déployer.
Jouer au chat et à la souris en somme.
Organisé en plusieurs groupes circulant dans chaque ville, la capacité de nuisance ("par tête") me paraît bien plus grande qu'une manifestation sans tomber dans une radicalité dangereuse et les violences entre les forces de l'ordre (théoriquement) et les militants.
Rédigé par : EtienneB | 06 novembre 2010 à 19:05
Je ne partage pas votre optimisme : malgré les 70% de soutien dans l'opinion la grève a échoué à s'opposer à la casse des retraites.
Les directions des syndicats sont suspectées de corruption, les médias sont manipulés, l'opinion publique est défaitiste... Et pourtant, je vous renvoie aux méthodes utilisées au Chili ou en Pologne, décrites dans "la stratégie du choc" de Naomi Klein, pour prendre conscience que nous avons cédé bien facilement au regard de la panoplie de moyens que l'oligarchie est prête à utiliser...
En 1968 les slogans des manifestations dénonçaient le capitalisme... Au lendemain des législatives, malgré la vague gaulliste, bien des syndicalistes ont du penser que le grand soir n'avait jamais été aussi proche. Et pourtant s'ouvrait l'ère du triomphe de la contre révolution libérale...
Je rejoins tout de même Marsault sur l'espoir qu'internet transforme le niveau de conscience des citoyens. Mais ça n'est pas encore suffisamment le cas.
Il a fallu 57 ans entre l'invention de l'imprimerie et les libelles de Luther... Internet date au mieux de 1972... Il va nous falloir patienter un peu !
Nous complaire à penser que "quelque chose est en marche…" me semble angélique et risqué.
Rédigé par : Fourminus | 06 novembre 2010 à 21:05
A propos du mode d'action, pensez vous qu'une opération escargot généralisée pourrait marcher à la SNCF ?
En gros on s'arrange pour que tous les trains arrivent 31 minutes en retard au moins, de manière à ce que les usagés soient tous remboursés.
On embête pas trop les usagers, et beaucoup la direction.
Rédigé par : vincent15 | 07 novembre 2010 à 10:04
Beaucoup de vérités ont été dites. La question essentielle à se poser et comment faire entrer dans l'action les 70% de citoyens qui ont validé ce mouvememnt et sur quelle base? La pédagogie,l'unité syndicale, fers de lance de ce mouvement n'ont pas suffit. Il a manqué nécessairement quelque chose pour aboutir à un rapport de force pour l'ouverture d'une négociation. Je vous laisse répondre à la question. J'espère que MALAKINE s'intèressera à la question, car c'est le véritable enjeu de demain pour nos concitoyens.
Rédigé par : Un syndicaliste | 07 novembre 2010 à 11:22
Tout d’abord Merci à tous pour vos commentaires ; qui s’éloignent formidablement de positionnements anarchistes dogmatiques insupportables en réaction à cet article postés sur d’autres blogs de discussions. (je me suis fait traité de staliniens plusieurs fois parce que je remets en cause l’idée de grève générale comme seul aboutissement à un conflit social par exemple… Ö odieuse CNT….)
@ Vincent 15 :
Non, le mode d’action que tu proposes (ralentissement des trains sur tout le réseau) n’est pas applicable même si j’avoue partager que ce serait une idée ambitieuse et intéressante.
Trop de maillons de la chaîne ( gestion et régulation des circulations / remplacement des agents grévistes par leurs chefs etc ) nécessiterait une implication dans ce projet, or on voit bien que les cadres/ maitrises de la SNCF comme d’ailleurs ne sont plus mobilisés par les questions de défense des salariés, et donc quand on annonce 25% de grévistes à la SNCF par exemple, c’est relatif au fait que les agents d’exécutions (conducteurs / contrôleurs / agents de maintenance / agents d’escales / guichetiers etc…) sont eux à 70 ou 80 % contre 5 ou 7 % d’autres « classes » de salariés.
Ceci se confond très bien avec le constat de l’émergence de l’UNSA, de la CFTC , de la CFDT, syndicats bien encrés sur le choix d’un modèle « social-démocrate » de négociation totalement inefficace dans un contexte de rapport de force défavorable. Pourtant ils s’entêtent sans jamais pousser jusqu’à la grève en dernier recours par exemple… Et on s’agace.
De même, l’idée de la grève de la pince (non control des trains) est devenue illégale après quelques essais dans les années 80.
Tout cà pour montrer que le seul levier sur lequel il est utile d’agir va de la désorganisation de la production ferroviaire quotidienne, à la grève pure et dure, malheureusement devenue trop nécessairement fréquente et génératrice de démobilisation à terme..
A noter également que sur ce sujet, la loi Sarkozy de 2008 sur le service minimum nous fait beaucoup de mal, puisqu’elle oblige désormais les Orga. Syndicales à ouvrir des négoces officielle (demande de concertation immédiate) puis les clôturer pour enfin pouvoir déposer un préavis avec 5 jours de battements jusqu’à la grève et l’obligation pour chaque agent de remplir une déclaration d’intention de grève 48h avant sa prise de service… Autant vous dire que tout ceci est difficile à gérer dans les urgences parfois décisives qui peuvent nous apparaître et les horaires décalés individuels de chaque salarié.
Concernant tout ce qui a été dit ici, je pense comme « Marsault » qu’ l’internet nous donne une opportunité sans équivalent de nous organiser aujourd’hui et reprendre conscience que l’action passe d’abord par l’information. C’est aussi en quoi ce mouvement a été unique et fondateur de quelque chose, d’après moi. Chacun a pu découvrir la réalité de certains faits filmés, commentés, témoignés, déployés sur la toile ; l’information transpire dès à présent avec une quasi simultanéité hors des sphères médiatiques traditionnelles et partisanes. Ce n’est pas un épiphénomène, c’est le début d’une dynamique sociologique immesurable avec laquelle les jeunes générations de militants ont décidé de se familiariser. Il faut prendre la mesure de çà et avoir conscience que les réseaux de discussions, les blogs, les mails, les réseaux sociaux ont eu une part essentielle de responsabilité dans ce qu’on vient de vivre, car les citoyens actifs désormais se reparlent …
On peut aussi en déduire sans en prophétiser les aboutissants que les axes décisifs de la prochaine campagne présidentielle se formuleront sur le net. Autant ne pas se cacher que c’est bon pour nous.
J’aime assez l’idée de « ETIENNEB » sur les perspectives de blocages en jouant au chat et à la souris, rien d’après moi n’empêche cela de se mettre en place efficacement une fois qu’un bilan définitif sera tiré de ce mouvement et qu’on aura ainsi gagné en expérience sur ces questions de nuisances citoyennes.
Pour répondre à « Fourminius », j’arrive à comprendre cette note de pessimisme relatif qui s’assoit sur l’échec du mouvement social finalement. J’y réponds comme beaucoup d’autres camarades, salariés, étudiants, anonymes je vous l’assure avec la promesse de tirer des leçons stratégiques des impasses face auxquelles nous avons été confrontées ici. C’est la leçon de l’histoire, rendons nous compte de l’épopée du socialisme francais au 19ème siècle…. Quelle marche à franchir pour passer de Germinal à Leon Blum! Les travailleurs mourraient de faim, travaillant comme des brutes et se faisant tirer dessus à la moindre gesticulation militante. Certains tenaient alors comme moi des discours à l’optimisme exacerbé prophétisant un avenir meilleur pour le monde ouvrier. Et il devait répondre au même scepticisme réaliste qui lui contestait le fait que la dernière grève de 45 jours n’a eu pour résultat que de les affamer et les affaiblir d’avantage… Et pourtant il n’a fallu qu’une poignée de décennie pour obtenir des droits syndicaux, la retraite, les premiers socialistes de gouvernement, etc… Parce que l’Histoire du mouvement social fléchit entre inertie et adaptation mais jamais ne revient vers l’ arrière.
Je pense sans être sociologue que la phase d’inertie est aujourd’hui révolue.
Rien qu’un exemple d’illustration parmi d’autres: il est aujourd’hui clair qu’à l’avenir tout sera fait et organisé pour privilégier le blocages des produits pétroliers destinés aux pompes. Cette seule idée nous donne un front commun de réaction, des perspectives vers lesquelles chaque citoyen sera invité à canaliser son ressentiment s’il le désire. C’est ici que les organisations syndicales prennent désormais tout leurs sens aux yeux du pays ouvrant par leur expérience et leur capacité d’organisation une voie offerte à l’action de chacun.
Je ne prétend pas avec un optimisme aveugle que la Révolution est à notre porte au lendemain de cette houle, je ne suis pas fou, mais encore une fois, assurément, certaines idées alternatives font leur chemin On parle de plus en plus (et notamment sur ce blog) de nécessités de rassemblements « citoyens », les points fragiles de l’économie sont démasqués, les manipulations médiatico-poliques apparaissent percés à jour par de plus en plus de monde chaque matin, les syndicats se sont dépoussiérée un peu et en sortent renforcés, les débats de comptoir sur l’Europe ou la Chine commencent à s’intensifier ici et là, on peut (je le crois) tendre à compter sur des relais politiques pour secouer la fourmilière sur les grands médias et donc toucher sporadiquement les forces « molles » de ce pays également…
Un retour en arrière, un abandon des forces vives et convaincues de ce pays n’est pas envisageable dans les années qui arrivent, d’après moi aux vues de tous ces paramètres et de l’état d’esprit des acteurs que je côtoie beaucoup au quotidien.
On peut (doit !) espérer que ces tendances vont accompagner dans un futur proche les crises grimpantes de tous niveaux pour faire une rencontre décisive avec l’histoire ; oui celle que nous avons loupé en 68 (pour reprendre ton exemple mais qui finalement nous auraient sûrement mené dans le mur du fait de l’URSS de l’époque mais c’est que mon avis).
En effet, ce rendez vous avec l’histoire ne se prévoit pas sur commande, déçoit parfois mais il faut garder à l’esprit qu’il se prépare pourtant, à nous d’être prêts…
Rédigé par : Eliptic | 08 novembre 2010 à 18:55
@ Eliptic : bien dit ! Belle verve, ça fait plaisir à lire !
Grâce à vous, ce soir, l'échec du mouvement social m'est moins pénible... (tiens ?)
En revanche les causes de cet... disons "insuccès", me semblent plus confuses : pourquoi diable avons nous échoué ??
Rédigé par : Fourminus | 08 novembre 2010 à 20:19
@ Fourminus :
Comme l'explique bien mieux que moi Jacques Sapir: "Cette défaite est en partie due à l’attitude des syndicats qui n’ont pas préparé les travailleurs à la brutalité de ce gouvernement et à l’emploi de la réquisition des travailleurs comme arme pour casser la grève."
Diagnostique que je partage également. un tel bras de fer se gagne sur la longueur, c'est un marathon, et d'après moi nous avions débuté les derniers kilomètres, en témoignent par exemple les premiers "chiffrages des couts de la grève"
de la part du medef qui annonçaient en fait un impact certain sur l'économie malgrè la propagande médiatique qui le niait. On sait par exp^érience que c'est cette irritation latente des chefs d'entreprise qui pèsent à ce moement la des conflits sur les gouvernements, malheureusement trop de fatigue,et une mauvaise préparation; on a pas su souffler une semaine de plus dans la vuvuzela
cette défaite vient aussi probablement du calendrier scolaire des étudiants qui n'a pas permis la prise de relai tant espéré au 15ème jour. Rendez vous manqué quand on se rappelle de leur mobilisation impressionante l'an dernier contre la réforme des universités (6 mois de blocages je crois...) et pourtant tous les ingredients étaient déja dans la cocotte( violence policière, casseurs, abus autoritaire des préfets ) pour amplifier la chienlit et mettre "le feu à la plaine".
Mais encore une fois toute ma démarche vise à relativiser cet "insuccès" comme tu dis pour l'appréhender comme une réussite parce que c'est peut etre le début de quelque chose.
Imaginons que cette réforme ne soit finalement jamais ou très momentanément appliquée parce qu'on aurait ici enclenché une dynamique et repris rapidement la main sur le pouvoir legislatif du pays... Pourrait on encore parler d'insuccès avec le recul? On a pour l'instant perdu 2 ans de vie(ou une partie de nos pensions), d'autres chantiers bien plus graves se préparent, la pire des choses serait de baisser les bras.
Rédigé par : Eliptic | 08 novembre 2010 à 23:00
http://votez2012.fr.gd/ faites entendre votre voix!
Rédigé par : Jean Riencore | 09 novembre 2010 à 09:11
Pourquoi promouvoir des grèves incessantes et des blocages illégaux qui pourrissent la vie de la population, et ne gênent pas les gouvernements ? Le but du service public est d'assurer un service essentiel à la population. S'il est public, c'est qu'il doit être assuré. Tous ces mouvements me renforcent surtout dans l'idée qu'il faut que la possibilité de faire grève soit davantage limitée pour les services publics.
Rédigé par : xerbias | 10 novembre 2010 à 11:35