A mesure que le conflit se durci, le débat sur le fond de la réforme va progressivement s’effacer au profit de discussions autour du conflit lui même, sur l’état du rapport de force entre la rue le peuple et le gouvernement, la forme de la contestation, les débordements et leur répression, en attendant – espérons le, un débat sur la meilleure manière d’en sortir de cette crise.
Parmi les arguments entendus pour s’opposer à la réforme, il y en a certains qui sont irrecevables, en particulier celui de la défense des droits acquis, car il n’y a aucun droit acquis dans un système par répartition. Je voudrais aujourd’hui en développer sept, dont chacun pris isolément suffirait à descendre dans la rue. Mais le cumul des sept donne des envies d’élever des barricades au son de la marseillaise ou du chant du départ !
A titre de remarque liminaire, je tiens à souligner que je ne suis pas personnellement intéressé à l’affaire. J’ai souvent considéré avec beaucoup d’ironie la conception française de la retraite comme des longues vacances de 30 ans pendant lesquelles on peut enfin profiter de la vie. Je me sens plus proche de l’idée qu’il faut travailler aussi longtemps que sa forme physique et intellectuelle le permet. Je dirais même que compte tenu de mon état de désocialisation avancé l’idée de la retraite suscite chez moi une terrible angoisse dont j’anticipe qu’elle me conduise à des pratiques suicidaires histoire d’abréger au plus vite une existence désormais dépourvue de sens. En outre, étant fonctionnaire je fais partie des salariés qui ne peuvent craindre le chômage. J’ai un travail plutôt agréable et guère pénible. L’idée de rester au bureau jusqu’à 67 ans est donc plutôt pour me plaire.
Je tiens donc à souligner que je n’appartiens pas à l’espèce des individualistes qui appréhendent tous les problèmes sociaux au regard de leur situation personnelle. Ma colère est purement citoyenne.
1- La réforme a été promise aux agences de notation
Sarkozy dit tellement d’énormités qu’on ne prend même plus la peine de les relever. Mardi pour défendre sa réforme des retraites, il a déclaré en présence d’Angela Merkel à l’occasion du sommet France-Allemagne-Russie (dont il n’y a malheureusement pas grand chose à dire) "Cette réforme est essentielle, la France s'y est engagée, la France la mettra en oeuvre comme nos amis allemands ont mis en oeuvre il y a quelques années la réforme des retraites"
On ne se donne même plus la peine d’invoquer la nécessité ou la justice de la réforme, on brandit l’argument d’autorité : On n’a pas le choix. La France s’y est engagée. Ah bon ? Mais quand, comment, aux termes de quelles négociations et devant qui la France se serait-elle engagée à réformer ses régimes de retraites?
Certainement pas face au peuple souverain puisque en 2007, le candidat Sarkozy considérait que l’affaire était réglée par les réformes de 2003 et que seule la question des régimes spéciaux se posait pour des raisons d’équité. Vis-à-vis de l’Union Européenne, la France n’a pris d’engagement que sur le rétablissement de l’équilibre de ses comptes publics. En aucun cas, sur la manière de procéder à l’ajustement et encore moins sur les types de dépenses dans lesquelles tailler.
L’engagement que la France aurait pris c’est bien évidemment vis-à-vis des agences de notations. Cela ne relève même pas de l’opinion ou de l’analyse. C’est un fait qu’on peut aisément retrouver dans les dépêches d’il y a quelques mois. Philippe Cohen avait déjà (presque) tout dit dans un article d’Août dernier intitulé Moody’s menace, Sarkozy et Fillon s’exécutent
2- Les régimes de retraites sont une goutte d’eau dans l’océan des déficits
Le déficit des régimes de retraites pour 2010 s’élève à 10 milliards d’Euro, soit le coût d’une grosse niche fiscale. Le chiffre de 30 milliards qui circule est relativement manipulatoire dans la mesure où il intègre le déficit des fonctionnaires déjà comptabilisé dans le déficit de l’Etat.
A l’horizon 2020 ce déficit s’élèvera selon le COR à 45 Milliards d’Euro, ce qui ne représentera guère que 2 points de PIB. Ce déficit n’est pas détachable de celui des autres comptes sociaux en particulier celui de la maladie, ou simplement du budget de l’Etat. En 2010 le déficit budgétaire de l’Etat s’élève à 150 Milliards d’Euro soit 7.7% du PIB auquel il faut ajouter les 17 milliards de déficit des autres branches de la sécu. Si on ajoute le déficit des administrations locales (5.6 Mds en 2009) le déficit de la branche retraite ne représente qu’un peu plus de 5 % des déficits publics.
Néanmoins, le gouvernement prétend plus sereinement du monde ramener le déficit budgétaire à 2% en 2014, soit un ajustement de 110 milliards à réaliser en quatre ans, sans changement majeur, sans révolution, sans douleur particulières, juste avec quelques mesures d’ajustements techniques, quelques économies ici et quelques prélèvements supplémentaires par là. Les objectifs financiers de la réforme apparaissent donc ridicules en comparaison de l’objectif de désendettement express de l’Etat. 4 Milliards par an contre 27 !
De deux choses l’une : Soit le gouvernement se fout de la gueule du monde avec ses objectifs de réduction du déficit budgétaire, soit le recul des droits sociaux impliqués par la réforme des retraites est totalement disproportionné au regard de l’objectif financier.
3- Les mesures d’âges ne sont pas une alternative à la réduction des pensions
On considère généralement qu’il est possible de rééquilibrer les comptes, soit en réduisant le montant des prestations, soit en augmentant le montant des cotisations, ce qui est la logique même. En ce qui concerne plus particulièrement les retraites, on ajoute, une troisième solution qui tient lieu de remède miracle : l’allongement de la durée de cotisation.
Cette approche est affectée du même vice méthodologique que le « travailler plus pour gagner plus » du candidat Sarkozy qui prétendait augmenter le pouvoir d’achat par un allongement la durée de travail hebdomadaire avec son dispositif d’exonération des heures supplémentaires. Cette logique peut fonctionner pour un individu mais n’est à l’évidence pas transposable au niveau macro.
Le maintien des seniors plus longtemps au travail ne pourra pas se faire sans effet d’éviction. Soit ils parviendront à s’y maintenir et cela se fera au détriment des classes d’âges plus jeunes, ce qui sera le cas notamment dans la fonction publique qui devrait ainsi se transformer progressivement en véritable gérontocratie. Soit ils ne pourront pas et ils passeront simplement à la charge de l’assurance chômage.
On ne peut pas augmenter la quantité de travail globale d’une population en décrétant l’allongement de la durée individuelle. Cette réforme relève d’une pure logique proclamatoire. Le gouvernement décide d’augmenter statistiquement le volume de la population active, tout en lui assignant un objectif de retour au plein emploi. Comment ? Mystère !
Les mesures d’âges ne pourront avoir d’effets positifs sur les finances publiques que dans deux cas :
-
lorsque les allocations chômage dont pourront bénéficier les seniors qui devront attendre 62 ans et l’ouverture de leurs droit à la retraite seront inférieures à la pension retraite qu’ils auraient touché avant la réforme.
-
lorsque ceux qui ne pourront pas se maintenir dans l’emploi jusqu’à 67 ans afin obtenir la totalité de leurs droits, se verront affecter une décote qui réduira leur pension par rapport à ce qu’elle aurait été avant la réforme.
Dans les deux cas, les seules économies possibles se traduisent par une réduction des prestations. Qu’on arrête donc de considérer que le « travailler plus » est une solution alternative à l’augmentation des ressources ou la réduction des prestations !
4- La réforme épargne totalement les séniors
Le discours politique est volontiers larmoyant lorsqu’on évoque la situation des retraités. On évoque plus volontiers les petites retraites quand ce n’est pas les retraites de misère que la situation des retraités plein de fric qui passent leur temps en vacances, roulent dans des grosses voitures hors de prix, sont propriétaires de logements qu’ils louent hors de prix à des jeunes ménages fauchés et cumulent leur généreuse retraite avec des revenus de leur capital accumulés après deux décennies d’explosion des cours de la bourse et de l’immobilier. Il n’y a pas de mystère, dans une économie où le capital domine le travail, la richesse ne peut que s’accumuler dans les classes d’âges âgées.
En moyenne, les études de l’insee montrent une toute autre réalité. Le revenu des 65-74 ans (incluant les revenus du patrimoine) est supérieur à ceux des 25-34 ans. Le taux de pauvreté est le plus faible de toutes les classes d’âge (2.8% contre 6.2% pour les 25/34) A ces éléments monétaires ont doit ajouter que 70% des plus de 65 ans sont propriétaires de leur logement sans emprunt en cours. Si on intègre ce paramètre, lon en déduira aisément que les retraités actuels ont un niveau de vie nettement supérieur à celui des jeunes actifs !
Néanmoins, les pouvoirs publics continuent de considérer les retraités comme une catégorie défavorisée. Les avantages fiscaux reconnus aux retraités principalement le taux réduit sur la CSG et l’abattement de 10% sur l’impôt sur le revenu représente un coût annuel évalué entre 7 et 10 milliards d’euros, soit l’équivalent du déficit actuel de la branche retraite ! Naturellement ces avantages profitent prioritairement aux retraités les plus aisés.
Pour compléter le tableau on peut aussi ajouter les successions que l’actuel gouvernement a presque exonéré d’impôts que l’on touche de plus en plus tard à mesure que l’espérance de la vie augmente.
Si la situation financière des systèmes de retraites était si catastrophique qu’on le dit, on pourrait s’attendre à ce qu’un effort soit demandé aussi aux retraités ! En particulier à la génération dorée du baby-boom dont les cotisations aux régimes de retraite ont été bien inférieures aux pensions qu’ils vont percevoir dans la mesure où non seulement leurs ainés avaient connu les guerres mais vivaient moins longtemps.
Or la réforme ne fait que marginalement participer les retraités à l’effort collectif avec la très légère augmentation de l’imposition des revenus du capital. L’essentiel de la charge pèse sur les générations nées après 1956 via les mesures d’âges, qui vont mécaniquement entraîner une réduction des pensions pour tous ceux qui ne pourront se maintenir en activité jusqu’à 67 pour obtenir l’intégralité de leur droits, ce qui n’a rien d’une hypothèse d’école. Il suffit simplement d’avoir commencé à travailler à 25 ans et d’avoir connu plus d’une année de chômage au cours de sa vie professionnelle !
5- La réforme acte un projet mondialiste de régression sociale
Si le gouvernement s’est engagé auprès des agences de notation à réformer les retraites ce n’est pas seulement pour envoyer un message de rigueur budgétaire indiquant que la France sera toujours en situation d’honorer ses dettes, sinon il aurait simplement abrogé tout ou partie des cadeaux fiscaux largement distribués ces dernières années.
Il voulait aussi envoyer un message de pénitence indiquant que la France s’engagerait bien sur la voie de la régression sociale et de la baisse globale du niveau de vie des populations, condition sine qua non pour que les oligarchies financières et les détenteurs du capital puissent continuer à s’enrichir dans un contexte de stagnation économique.
La promesse faite aux agences de notation de réformer de la sorte les systèmes de retraite indique clairement que le projet mondialiste d’aujourd’hui n’est plus à la croissance pour tous, mais à paupérisation des populations des pays développés et à l’exploitation de celles des pays émergents.
Plus grave, par cette promesse l’Etat change de camp et passe du coté des exploiteurs. Il n’est plus le défenseur de l’intérêt national mais celui des oligarchies financières. Il est devenu un père fouettard chargé d’administrer au peuple la purge prescrite par les bons docteurs du capitalisme mondialisé.
6- Le parti socialiste ne reviendra pas sur la réforme
Dans une démocratie normale un conflit de cette nature ne devrait pas exister. Dans la mesure où la réforme va progressivement entrer en application de mi-2011 à 2018, il serait tout à fait possible de la neutraliser à la faveur d’une alternance en 2012. L’intensité du mouvement social cache donc aussi une crise de confiance dans le système politique.
Manifestement, personne ne croit que le parti socialiste reviendra sur cette réforme ! Non sans raisons, car le PS partage a même grille de lecture du problème que le gouvernement en prônant un allongement de la durée de cotisation. Et puisque la réforme nous est imposée par le syndicat de la finance mondialisée, on ne voit guère pourquoi le parti socialiste, dont ont connait l’attachement au mondialisme, pourrait être moins soumis que l’actuel gouvernement au diktat des agences de notations.
7- Il en va de la sauvegarde la démocratie et de la souveraineté de la France
La démocratie ce n’est pas que les droits de l’homme et le libéralisme. C’est aussi et avant tout le respect de la volonté populaire. Or, le fait est là : les Français sont extrêmement attachés à l’espoir d’une retraite heureuse et tranquille. Ils sont prêts pour cela à consentir à des sacrifices toute leur vie durant. Ils ne veulent pas non plus d’un système par capitalisation qui mettrait leurs économies à la merci des krachs boursiers. Pour eux, c’est l’Etat, et non les marchés financiers, qui doit garantir leur niveau de vie une fois âgés.
La retraite fait peut-être partie de l’exception française au même titre que le goût pour les vacances, les grèves, la passion des médicaments et des examens médicaux ou les services publics à monopole. C’est ainsi. Cela fait partie de la culture politique nationale, pour ne pas dire de son identité.
Le rôle d’un Etat démocratique est de trouver les moyens de satisfaire ses aspirations. S’il entreprend de prendre le contre pied pour lui imposer un système et des valeurs qui ne lui correspondent pas pour répondre à des injections venues de l’étranger, il perd toute légitimité. Il devient un état collaborationniste et ses dirigeants des hommes de paille de la puissance occupante coupable de crime de haute trahison.
La prise en compte des principes de démocratie et de souveraineté suffit à clore tout débat. Les 42 milliards de besoin de financement des régimes de retraite à horizons 10 ans devront être trouvées par des économies, la mobilisation des ressources nouvelles ou une autre politique recherchant l’expansion économique et l’augmentation des salaires.
La France est aujourd’hui victime d’une attaque en règle des agents du néolibéralisme mondialisé comme avant elle la Grèce, l’Espagne et le Portugal. Ses élites se sont couchées mais le peuple résiste, montrant un chemin de révolte et d’espoir à nos voisins européens pour que le mouvement social s’étende à toute l’Europe.
Malakine
Sur mon blog, j'ai posté un article qui propose une véritable réforme des retraites (ou en tout cas une autre). J'oublie d'ailleurs d'y préciser que je suis opposé au report de 65 à 67 ans pour la retraite sans décote.
Mais sur le fond, je pense que la réforme que je propose est tenable et juste. Comme toi, je te l'ai dit, j'étais opposé à la capitalisation, il y a un an, avant de me dire que finalement le mieux serait de tenter de vaincre le "financiarisme" avec ses propres armes, de retourner ses avantages (inconvénients pour les Peuples et Nations) contre lui afin de limiter ses effets néfastes voir de le vaincre. Stan me disait que cela semblait marcher au Québec, même si je dois avouer ne pas connaître très bien l'exemple...
Quoi qu'il en soit comme je l'ai dit, mon objectif n'est pas de créer des fonds privés, mais bien un fonds public. Et de servir l'intérêt national et général, de créer une nouvelle forme de solidarité, et non de favoriser les excès du financiarisme : le battre avec ses armes.
Cependant, en l'état, je soutiens la réforme et le gouvernement face à la chienlit qui existe en France, face à la racaille qui casse tout et brûle, et à des syndicats extrémistes et incapables de proposer des projets d'avenir. Je connais les limites de ce gouvernement, ses carences, mais je pense qu'il vaut mieux cette réforme que rien du tout.
Après, je maintiens que la création d'un fonds de pension PUBLIC à la française, contrôlé, sûr, et obligatoire pour tous en fonction des revenus et du niveau d'épargne, en COMPLÉMENT du système par répartition, serait extrêmement positif pour notre modèle social et économique dans son ensemble et notre indépendance nationale.
Libre à chacun de ne pas partager...
Rédigé par : B&G | 20 octobre 2010 à 21:30
A propos du 4e pêché (le fait que les seniors actuels soient totalement épargné par la "réforme") : tout cela me rappelle le résultat des votes pour Sarkozy en 2007 : celui-ci n'avait gagné que grâce au soutien massif des + de 65 ans...
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=948
Rédigé par : Franc-tireur | 20 octobre 2010 à 22:49
Le fameux 25% de chômage des jeunes est faux :
http://www.marianne2.fr/Attali-s-inquiete-trop-pour-les-jeunes_a198743.html
Autres ratios aussi :
http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2010/10/16/retraites-le-ratio-cache-suite/
Bref le gouvernement et les médias, encore plus grave, nous prennent pour des billes...
Rédigé par : olaf | 21 octobre 2010 à 08:33
S'il y a une tranche d'âge qui a obtenu quelques avantages de la prospérité économique des années 60, est-ce une raison pour entreprendre une telle charge contre les "vieux" ? C'est une caricature que de présenter cette catégorie roulant en grosse cylindrée et possédant un riche patrimoine immobilier. En effet 1) la réforme de 1993 a déjà eu un effet en réduisant sensiblement le montant des pensions des salariés du privé. 2) Combien de ces « vieux » fortunés que vous dénoncez furent des salariés en entreprise ou fonctionnaires ? Peut être faudrait il mieux les chercher dans d’autres secteurs d’activité. 3) Peut être faudrait il mieux s’interroger sur la fiscalité des droits de succession du patrimoine ?
La présente réforme comme vous l'affirmez justement aura la même conséquence que celle de 1993 et de 2003 : les futurs "vieux" payeront par une baisse de leur revenu !
Il faut regarder ces faits :
Le passage de 60 à 62 ans (accès à la retraite) se heurte à une réalité : Le taux d’inactifs entre 55 et 59 ans est mesuré à 38 %. Pour le passage de 65 à 67 ans (accès aux taux plein) la réalité est que le taux d’inactifs entre 60 et 64 ans est de 81 % (source COR). Travailler plus ???
Une conséquence voulue est le recours aux organismes de financement des retraites par capitalisation dont les actifs actuels à haut revenu deviendront les futurs « vieux » à grosse voiture. Ceci me semble être un des premiers objectifs de la réforme présente.
Rédigé par : François Ennat | 21 octobre 2010 à 08:36
elle colère citoyenne et surtout bien argumentée quand celle de la rue, en particulier celle des jeunes, semble beaucoup plus confuse, basée sur un vague ressenti que Malakine légitime ici avec talent !
J'ajoute (à cette brosse à reluire) que, concerné au premier chef par le "point 4", ne m'empêche pas de partager totalement l'argumentaire qui y est développé. Comme quoi, d'une part, notre hôte ne serait pas si seul à regarder au delà de ses intérêts personnels et que d'autre part la nécessite de faire certains sacrifices peut être admise à condition que le demandeur soit exemplaire et sincère.
Petite remarque personnelle et annexe sur la socialisation après la retraite : on envisage souvent de conserver des contacts avec ses ancien collègues, au moins pour les bons moments (pots, etc...). Or les liens se distendent très très vite, soit qu'on est oublié, soit plus encore qu'on est heureux de remplacer des relations subies par des relations choisies !
C'est un peu la même chose pour le travail, même s'il est agréable et guère pénible.
Qu'il soit agréable à un individu de vouloir travailler jusque 67 ans, c'est possible. Que ses collègues en partagent le plaisir, ça m'étonnerait ! Encore un écueil à contourner avant de travailler plus longtemps...
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 21 octobre 2010 à 08:38
Sarko aime bien prendre l'Allemagne pour exemple, sauf qu'il ne dit pas qu'ici les années d'études sont prises en compte dans le calcul de la retraite.
"Parce que notre estimable administration considère les étudiants non salariés – les deux tiers d’une classe d’âge – comme des chômeurs." mais ne leur attribue par ailleurs aucun point retraite pendant leurs études.
En fait cette retraite se base sur des indicateurs erronés que le gouvernement récite comme des mantras.
Rédigé par : olaf | 21 octobre 2010 à 10:27
Je rejoins François Ennat lorsqu’il juge la charge sur les vieux un peu caricaturale. C’est accord vaut pour la forme.
Sur le fond, l’argument de Malakine me semble par contre complètement valide. Je ne comprends absolument pas les raisons qui exonéreraient cette classe d’age de participer aux efforts demandés.
Pour autant cet argument me parait moins fort que les 6 autres et peut induire artificiellement « une lutte des classes » (d’age) peu opportune. Il ne faudrait pas tomber dans une division type privé/ public, travailleur/ chômeur, jeunes/ vieux…Ces faux clivages ne servent que nos élites trop heureuses que nous soyons occupés à débattre de sujets mineurs en lieu et place de sujets majeurs tels que mondialisation, souveraineté, plein emploi…
Rédigé par : xavier | 21 octobre 2010 à 11:58
Une petite caste composée de possédants nationaux et étrangers qui s'échinent; main dans la main à reprendre au peuple ses biens souverains, les révolutionaires les baptisait comment déjà?Les forces de la réaction.
Vu sous cet angle je saisi un peu mieux le billet précédent qui fait écho au point 7 ,seulement faut remarquer que les révolutionaires contrairement aux maniféstants connaissaient le visage de leurs ennemis (la Prusse ,le clergé ,la monarchie , parfois les leurs)
or c'est loin d'être le cas pour la soldatesque actuelle qui défilent dans les cortèges.
On le voit à la manière dont ils menent leur lutte.
Je pense pas que les troupes de Kellermann bloquaient la circulation des charettes pour faire chier l'armée de Brunswick,
ou que les enfants des soldats francais pillaient les étales par opposition au clergé.
Ces successions de manifestations qu'on connait en France on peut les interpreter de 2 manières :
soit comme une facon de rejouer ludiquement une scène apprise dés notre plus tendre enfance (1789 etc),pour le plaisir du jeu et de se retrouver ensemble c'est ce que disait Maffesoli chez Taddei ,
ou des révolutions non fecondées ,comme les oeufs de poules !
Rédigé par : Damien | 21 octobre 2010 à 12:19
Ok j'ai peu être été un peu fort sur les vieux. Néanmoins les chiffres que j'avance sont "sourcés" et a priori indiscutable.
On est quand même tous d'accord pour dire qu'on aurait pu s'attendre à ce qu'on trouve dans la réforme un alignement du taux de la CSG des retraités sur celui des actifs, non ?
> Olaf
Ca mériterait une analyse comparative objective des deux systèmes en effet. De même je crois que le nombre d'annuité pour une retraite à taux plein est plus faible.
Rédigé par : Malakine | 21 octobre 2010 à 12:21
Je n'ai encore jamais commenté ici, mais je suis ce blog depuis longtemps.
Je suis entièrement d'accord avec l'analyse !
Pour le point 1, la déclaration de N.S. ("la France s'y est engagée") m'a fait sauter au plafond mais elle n'a pas été commentée plus que ça dans les médias habituels (journaux, télé).
Le point 2 est parfaitement exact, surtout pour les fonctionnaires. Entre le maintien des plus âgés en poste, la suppression de la possibilités de retraite anticipée des mères de 3 enfants et la réduction des budgets, les places seront chères !
Le point 3 est logique. Mon fils de 25 ans est chômeur (et pas indemnisé car il n'a pas assez travailler pour l'être). Il n'est pas près d'avoir une retraite complète. J'ai arrêté de travailler pour élever mes enfants, je ne m'attends pas à grand chose.
Le point 4 est vrai aussi. Je suis de la génération propriétaire d'un logement entièrement payé (les plus de 50 ans), ce qui permet de financer les études de mes enfants (et le chômage de l'aîné) mais c'est parce que j'ai acheté il y a 25 ans (aujourd'hui ce serait impossible car pas assez de revenus vu les prix actuels). Sinon, les emplois familiaux, c'est pour ma mère, très âgée; les voyages autour du monde pour ma belle-mère, encore en forme...).
Les points 5, 6 et 7 sont une redite du point 1 et le péché originel de la politique actuelle. Quand les élus ouvriront-ils les yeux ?
Rédigé par : Claribelle | 21 octobre 2010 à 12:23
C'est ça, l'exception française ?
Vous écrivez : "La retraite fait peut-être partie de l’exception française au même titre que le goût pour les vacances, les grèves, la passion des médicaments et des examens médicaux ou les services publics à monopole. C’est ainsi. Cela fait partie de la culture politique nationale, pour ne pas dire de son identité."
Soit ; mais que les Français ne prétendent alors pas avoir des revenus et retraites du même niveau que ceux des peuples comme les Suisses qui ne connaissent pas les grotesques et clamiteuses 35 heures, les RTT, les emplois à vie permettant à des paresseux de s'incruster 30 ans en toute impunité dans des emplois sans travailler vraiment, l'expulsion (subie ou revendiquée) généralisée du marché du travail des plus de 55 ans, les grèves à répétition impunies (ex : le CE d'EDF qui compense de facto tous les manques à gagner des grévistes) virant au sabotage de l'économie nationale, le coût insupportable de certains monopoles, les dépenses médicales encore souvent incontrôlées, etc. Un peu de cohérence, svp.
Entre se coucher devant les critères opaques, primairement ultra-libéraux et souvent nocifs de Moody's et autres institutions étasuniennes et vouloir pérenniser à tout prix les "droizakis", il y a quand même d'autres solutions ! À condition de ne pas nier les problèmes de base (dégradation du rapport cotisants/retraités, faible croissance économique, vieillissement de la population, etc.) et d'accepter le principe que la pérennité du système de retraite par répartition passe entre autres par son évaluation et adaptation à intervalles réguliers.
C'est ce qui se pratique en Suisse, vous savez le pays des voleurs qui ont tous une Mercédès garée devant un gros coffre-fort et où on ne paie pas d'impôt... enfin si on écoute les Montebourg & Cie... Car quand on y vit, on sait que ce n'est pas tout à fait comme ça que ça se passe...
Rédigé par : Hieronymus | 21 octobre 2010 à 15:40
> Claribelle
Pourtant je crois avoir déjà vu votre pseudo. Chez Laurent peut-être ? En tout cas bienvenue parmi nous !
> Hiéronymus
Je rappelle que les commentaires sont réservés aux lecteurs réguliers et qu'il existe une charte des commentaires que je demande aux commentateurs de bien vouloir respecter. Manifestement vous avez lu l'article en diagonale et ne savez pas vraiment à qui vous vous adressez.
Je n'ai pas envie de perdre mon temps à répondre à des personnes qui pensent que la croissance économique ou le rapport entre actifs et inactifs est une donnée naturelle sur laquelle le politique ne peut rien.
Rédigé par : Malakine | 21 octobre 2010 à 15:54
@ Malakine
Je partage entièrement votre avis!
Rédigé par : cording | 21 octobre 2010 à 16:27
Je ne sais pas si cela entre dans le cadre de la chartre mais j'espère ne jamais apprendre que tu t'es suicidé. Ton blog est le plus intéressant que je connaisse et je suis étonné qu'il ne contribue pas à t'aider à vivre.
Sinon, le sens de la vie, cela se cherche, un type aussi intelligent que toi ne devrait pas avoir de difficulté.
Rédigé par : Jardidi | 21 octobre 2010 à 17:10
> Jardidi
Je m'attendais à une réflexion de ce genre mais plutôt venant d'une femme à vrai dire :-). Rassure toi. Je viens d'avoir 42. La retraite c'est pour dans 22 ans. Je ne dis pas que je continuerais à écrire jusque là mais on a tout notre temps devant nous ! Mais c'est vrai que la vieillesse et la retraite m'angoisse pas mal.
> Olaf
J'ai trouvé ce rapport de synthèse sur le système allemand.
http://www.senat.fr/rap/r09-673/r09-673.html
67 ans chez eux c'est en 2029 pour la génération née en 1964 (nous 2018 pour 1956) Par contre, il n'y a pas de possibilité de partir à taux plein avant si on a le nombre d'année de cotisation requis.
Rédigé par : Malakine | 21 octobre 2010 à 17:26
@Malakine
Il est vraiment étrange que personne ne songe à mettre en place un système de solidarité entre les retraités sachant les énormes écarts qui doivent exister en la matière. Je suis sûr qu'en plafonnant les retraites et en créant un tunnel de revenue (limite basse et limite haute) nous pourrions largement résoudre le problème. Enfin si l'on s'attaque enfin au cœur du problème qui le chômage de masse et la désindustrialisation.
Pour ceux qui préconisent la capitalisation je vous arrête tout de suite, c'est une aberration intellectuelle. Dans le monde réel c'est toujours les actifs qui payent pour les inactifs, et ce, quelque soit le système d'organisation.
Dans le cadre de la capitalisation la valeur des actifs finira toujours par varier en fonction de l'évolution économique et démographique du pays. Tant que la croissance est là ainsi que la croissance démographique le système par capitalisation parait judicieux mais dès qu'il y a stagnation ou récession à cause notamment du vieillissement les actifs perdent en valeur. Vous n'avez qu'à voir le Japon les actions sont aujourd'hui à un niveau largement inférieur à celui d'avant la crise en 1991!!!
Maintenant en supposant même que la France fonctionne de façon autosuffisante et en dehors de la mondialisation, la faiblesse du nombre de salarié ferait que nous connaitrions une inflation assez importante sur les salaires. Cela aussi ferait que les pensions diminueraient en terme de pouvoir d'achat relatif.
En sommes la retraite par capitalisation cache la réalité collective des mécanisme réellement en jeux. LA retraite par répartition est beaucoup plus proche du fonctionnement réel de l'économie.
Il ne faut jamais oublier que si l'argent se stocke, le travail non. L'argent permet d'acheter du travail mais sans le travail l'argent n'a pas de valeur réel. S'il n'y a pas assez de salariés pour subvenir aux besoins des vieux alors leur niveau de vie diminuera quelque soit le système. Soit par la diminution des pensions dans le système de répartition, soit par l'inflation ou la diminution des valeurs des actifs si c'est un système par capitalisation. Il n'y a pas de magie. A titre personnel je préfère la répartition qui ne fait pas çà cacher en nourrissant une énorme quantité d'employés inutiles dans la finance.
Rédigé par : yann | 21 octobre 2010 à 19:38
Bon lien sur les retraites allemandes Malakine, je vais le lire, en plus ça me concerne directement désormais, autant se mettre au diapason, même si il peut vite changer, ce qui fait que je me sens peu passionné sur un débat qui ressemble de plus à un plan sur la comète au train où ça va.
D'ailleurs, je ne serai éventuellement même plus de ce monde le moment venu. Mais bon, on essaye aussi de comprendre et d'avoir un peu de visibilité malgré l'aspect spéculatif du problème.
Rédigé par : olaf | 21 octobre 2010 à 20:52
J'approuve cet article et son "articulation".
J'ajoute 3 choses:
- en reprenant les arguments de Todd ce printemps: le vrai problème est le plein emploi => le gouvernement une fois de plus use de l'écran de fumée avec des mesures qui font couler beaucoup d'encre (et sortir les gens dans la rue) pour ne pas aborder l'essentiel.
- prendre exemple sur l'Allemagne est un no-sense complet, et même Attali disait hier matin (sur Europe1) que la France a bien largement assez de ressources, et plus d'atouts que l'Allemagne!
- l'argument de l'allongement de l'espérance de vie à mon avis n'en sera bientôt plus. Avec ce qu'on "bouffe", ce qu'on respre et le stress qu'on subit (précarité dans tous les domaines de la vie), il n'est pas impossible qu'il re-baisse.
Rédigé par : Julia | 21 octobre 2010 à 22:05
Vous dites que la réforme des retraites est pour les annonces de notations mais...
Choisir, comme la gauche ou les syndicats le font depuis quarante ans, de ne pas réellement lutter contre le déficit, au nom de soi-disant avancées sociales propres à générer un endettement abyssal (avec la complicité de la droite, qui ne fait pas mieux lorsqu'elle est au pouvoir) n'est-ce pas aussi totalement hypocrite et même criminel compte-tenu de l'idéal prétendument défendu? J'explique : qui possède la dette sinon des banques, des fonds de pensions, des gouvernements étrangers?
On critique la volonté de réduire les déficits, soi-disant au bénéfice des banques; ce sont pourtant les citoyens qui ont tout à gagner de vivre dans un pays sans dette. Pensez à l'impôt sur le revenu qui finance les intérêts de la dette. Sans dette, ce seraient 50 milliards pour la société française et non ses créanciers! Si au moins les français avaient une culture économique, un patriotisme suffisant pour faire comme le Japon où près de 90% de la dette est possédée par des entreprises ou des ménages autochtones.
Autre chose, vous parlez de l'exploitation des pauvres, mais c'est ignorer tous les indicateurs qui démontrent une croissance continue dans les pays en voie de développement (5% en moyenne, contre 2 ou 3% en Europe, niant d'un seul coup la soi-disant spoliation et la fameuse exploitation par les pays riches, ils partent de très loin, les progrès sont lents, mais il y a du progrès), une amélioration de l'espérance de vie incontestable (voir http://users.erols.com/mwhite28/life-exp.htm). Alors certes, elle est inégalitaire, mais songez à l'histoire de l'Europe depuis la révolution industrielle, n'a-t-il pas fallu jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale pour petit à petit arriver à un niveau correct de développement pour tous (ce qui ne nie pas la réalité que l'on peut encore faire mieux)?
Les pays en voie de développement nous rattrapent à une vitesse inimaginable. Songez un peu, en trente ans, la Chine a réussi à créer une classe moyenne de 300 millions de personnes. Alors oui, il en reste au moins le double, encore pauvre, encore rural, mais ça évolue doucement.
Je réfute l'idée d'une paupérisation généralisée, allez dans ces pays, vous verrez que dans un certain nombre, le problème vient d'une de l'école, du gouvernement qui se goinfre ou et principalement, du mépris de la femme (regardez les pays les mieux développés, ce sont les plus égalitaires sur le plan homme/femme).
Nous payons l'incurie, la trahison de nos politiciens qui depuis quarante ans font des promesses faramineuses, créent des "avantages acquis" au prix d'un endettement criminel. N'est-ce-pas Jospin qui a financé certaines réformes sociales par des privatisations dont on sait qu'elles ne rapportent de l'argent qu'une fois alors qu'il faut financer tous les ans ensuite?
Alors oui la réforme n'est pas idéale, mais allonger l'âge de la retraite n'a rien d'une arnaque compte tenu de l'espérance de vie, des progrès de la médecine. Pour ma part, j'en viens à penser que le meilleur modèle est celui d'une retraite à point, mixte, avec une base par répartition et une partie capitalisée. Mais... nos syndicats sont-ils prêts à aller contre une partie de la base arc-boutée sur ses acquis au mépris de tout réalisme, un tel système signant l'arrêt de mort des régimes spéciaux?
Pour avancer dans le débat, deux sites:
http://www.optimum-blog.net/post/2007/03/27/Repartition-capital-travail-%3A-les-trois-erreurs-dOlivier-Besancenot
http://gribeco.free.fr/
Ils font tomber bien des clichés, de la droite, comme de la gauche.
Rédigé par : Un_passant | 21 octobre 2010 à 22:06
> Yann
Des fois, tu gagnerais à être plus simple ! Tu demandes un système de répartition de la richesse entre les retraités, mais cela s'appelle l'impôt ! et en particulier l'impôt sur les revenus du capital qui sont à la base des plus grandes inégalités.
Pourquoi tu me réponds à moi sur la capitalisation ?
> Olaf
En parcourant le rapport cet après midi, j'ai vraiment compris ce que c'était que la retraite par points. C'est vraiment malin. A coté notre système par annuité fait très "bourrin" je trouve. Il y a une élégance dans ce système qui ne peut que plaire au technocrate que je suis :-)
> Julia
Ah ! j'ai oublié l'argument sur l'espérance de vie ! Bon mais ça m'aurait fait 8 péchés capitaux ce qui n'allait plus avec le titre...
C'est clair que je ne vois pas bien pourquoi ma génération vivra plus vieille que celle du baby boom qui a déjà eu une existence des plus confortable. A la limite comme tu dis, on peut même s'attendre à un recul de l'espérance de vie compte tenu du stress notamment liés aux période de chômage et à la précarité de l'emploi. Même moi qui suis fonctionnaire, je me suis quand même fait viré deux fois dans ma carrière !
> passant
Je ne crois pas qu'il soit vraiment nécessaire de nous faire des tartines pour nous expliquer ce que la pensée unique nous raconte à longueur de temps depuis des années.
Sur les déficits et la dette, je vous invite à lire les livres d'André-Jacques Holbecq ou de vous renseigner sur le net. Il y a deux ou trois ans, l'idée selon laquelle il était scandaleux que l'Etat ait abandonné son pouvoir de création monétaire aux banques était totalement confidentielle. Désormais elle est partout sur le net. Des politiques comme Mélenchon, Marine Le Pen ou Dupont Aignan l'ont repris.
Sur la dépense publique je suis d'accord que nous avons un problème en France. On a une religion de la dépense. Dès qu'on voit un problème, on dépense (en direct ou par des dépenses fiscales) en pensant qu'on agit et qu'on règle le problème. Ce problème est lié aux dysfonctionnements de notre système politique. Mais je ne développe pas cette idée ce soir, elle m'entrainerait trop loin.
Rédigé par : Malakine | 21 octobre 2010 à 23:58
As-tu écouté Marcel Gauchet ce matin sur France Inter?
Le diagnostic est à bien des égards comparable au tien. Je m'étonne quelquefois que tu n'évoques pas sa pensée plus souvent.
Rédigé par : Emmanuel B | 22 octobre 2010 à 08:59
Article clair sur les retraites par capitalisation :
"Face à ce système, la répartition a l’incomparable avantage de comptabiliser la richesse réelle, non pas son apparence boursière, et de permettre un choix démocratique."
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3082
Rédigé par : olaf | 22 octobre 2010 à 13:23
Bon Article
Je vous suis sur le sujet. Je suis d'accord. Ensuite , il est clair, il faut retrouver sereinement le plein emploi.
Il sera comme un accouchement sans anesthésie, difficile mais réalisable.
Penser , avec des douaniers (que les Suisses possèdent toujours ) , la France a été capable de réalisations techniques extraordinaires ( ex :Citroën DS, super tankers : http://fr.wikipedia.org/wiki/Batillus ).
Propriétaire de brevets internationaux , tous les jours , comme aujourd'hui, je me prend "la tête" pour trouver des solutions à des problèmes techniques complexes.
Oui, je vends à l'étranger et je me fais du "blé".
Revenons aux années 60, dans les entreprises, où un mec comme moi serait le parrain d'un jeune à qui je transmettrais le savoir.
Rédigé par : Abdel | 22 octobre 2010 à 23:11
> Emmanuel B
J'en ai vu le compte rendu que M2 en a fait. Je sais que je dois m'intéresser à Marcel Gauchet qui apparemment a pas mal travaillé sur la critique du libéralisme et dont les préoccupations semblent être étrangement proches des miennes, mais j'avoue que je ne connais pas sa pensée que par des échos que j'en ai lu ici ou là.
Rédigé par : Malakine | 23 octobre 2010 à 12:18
Vous dites « La démocratie ce n’est pas que les droits de l’homme et le libéralisme. C’est aussi et avant tout le respect de la volonté populaire ». Vous avez raison. Et c’est pour cela qu’il faudrait introduire la démocratie directe de sorte que le peuple puisse voter sur des questions aussi importantes que l’âge de la retraite.
Voir http://horsparti.blogspot.com/2010/10/quand-les-francais-voteront-ils-sur.html
Rédigé par : horsparti | 24 octobre 2010 à 10:30
@Un_passant
Votre raisonnement tient d'une certaine logique mais il repose sur des prémisses fausses ou plutôt il prends pour acquis notre enracinement dans l'économie mondialisée via les traités européens depuis bientôt 20 ans. En effet, 20 ans j'estime que c'est une tendance lourde... mais il n'est pas encore trop tard pour enclencher la marche arrière vers une europe de la coopérations entre pays souverains.
La question des retraites est un débat secondaire qui n'arriverait même pas si nous avions traité intelligemment celui de l'emploi qui est structurant. Je fais référence au péché capital N°3 où Malakine reprends son explication sur le mécanisme d'éviction par rapport aux nouveaux entrants sur le marché de l'emploi.
Si encore le peuple souverain qui défile dans les rues depuis plusieurs semaines pouvait en déduire qu'il ne faudra voter en 2012 ni pour le candidat UMP ni pour le candidat PS. Oui, ce dont je rève sans trop y croire c'est un 2ème tour de la présidentielle sans l'UMP ni le PS c'est à dire une réponse forte et lisible comme en 2005 et en 2002.
Rédigé par : Santufayan | 24 octobre 2010 à 10:49
@ Sanfuyan.
Je partage entièrement votre analyse (comme beaucoup ici)mais nous en revenons tjs au même point.
La famille souverainiste (je n'ai aucun mal à la dénommer ainsi) est à ce jour si divisée que je vois mal qui pourrait arriver en tête.
Actuellement les 2 mieux placés seraient Mélenchon et M Lepen, à savoir un choix qui pour moi serait difficile et que de toutes façons je considère à ce jour comme très improbable.
Le plus raisonnable semble à priori être un 2d tour FN PS le fameux 21 avril à l'envers.
Dans cette optique que faudra t'il faire?
Abstention, blanc, nul, soit voter pour le gagnant!
Le candidat PS, renoncement une fois de plus!
Le FN avec toutes les hypothèques induites... dernièrement Marine Lepen met en avant la reconquète de la souveraineté dans toutes ses interventions publiques avec en prime une critique du mondialisme pas si mal articulée du tout (simpliste peut être, mais accessible au plus grd nombre, contrairement aux Chevènement NDA).
Malakine dans vers un rassemblement de tous les souverainistes avaient soulevé la thématique, déjà...
Relancer cette idée me parait la seule piste sérieuse pour préparer l'avenir.
Comment, je n'en sais rien et c'est là que nos adversaires rigolent encore et toujours.
Saludos.
Rédigé par : ETDAS | 24 octobre 2010 à 14:57
Pardon
@Santufayan
Rédigé par : ETDAS | 24 octobre 2010 à 14:59
@ETDAS
Mélenchon appartient peut être à la famille souverainiste mais il n'ose pas le dire ... je suppose par timidité :-)
Quant au FN, il devrait d'abord transformer sa préférence nationale en préférence pour la relocalisation économique (les emplois aux habitants vivant sur le sol français) : wait and see.
Mais cette parenthèse étant refermée, je reviens à l'article : si le PS ne peut avancer les arguments énoncés par Malakine cela suffit à démontrer le point N°6. Donc les manifestations de l'automne 2010 marqueraient d'abord une peur et une incompréhension face à la situation de crise que nous vivons depuis 2007-2008 : immobilière & financière aux USA, puis financière en Europe, puis économique et finalement sociale. Alors que soit disant tout était sous contrôle notre personnel politique n'a rien vu venir (c'est le plus probable !) quand bien même certaines analyses de blogueurs l'avaient anticipé.
Je veux croire que cette effervescence s'adresse à nos gouvernants actuels comme un rappel à l'ordre plus profond (les causes racines dont l'emploi, la dégradation du pouvoir d'achat depuis l'€uro, le logement, les services publics, etc ...) avant même de constester la réforme des retraites.
NB : Santufayan = "sans toi on fera" en patois occitan. Syn. quelqu'un qui n'est pas indispensable
Rédigé par : Santufayan | 24 octobre 2010 à 16:48
Gauchet suite.
Voici le lien vers l'entretien matinal de vendredi:
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/sept-neuf/index.php?id=96864
Ce que je retiens, entre autres, c'est le hiatus entre les temporalités. Poser la question des retraites, c'est projeter les gens à l'horizon 2040-2050. Or ce qui est le plus angoissant pour les Français est d'avoir un personnel politique obsédé par la date de 2012 et dénué, pour presque tous, de perspective à long et même à moyen terme. De ce point-de-vue Sarkozy ne pouvait pas plus mal choisir son axe "réformiste". Car parmi les politiciens aux objectifs écrasés sur le court-terme, c'est encore lui tient le ponpon. Ton parallèle entre lui et Villepin est très juste à cet égard. Le roi est nu depuis un bon moment, mais en s'engageant dans une réforme absurde et absurdement précipitée, c'est lui qui nous désigne la feuille de vigne du doigt.
Rédigé par : Emmanuel B | 25 octobre 2010 à 11:00
> ETDAS
J'ai acheté le dernier bouquin de Mélenchon, mais je ne l'ai pas encore attaqué. Il semblerait bien qu'il soit en train de faire sa mue souverainistes. Cependant, il n'est pas encore au bout du chemin si j'en juge par ce que j'ai pu voir du début de programme collaboratif du parti de gauche. L'émergence d'un véritable souverainisme de gauche rendrait encore plus improbable l'alliance des souverainistes. Lorsque j'ai écrit mon papier cet été, je pensais naturellement à une alliance DLR+FN+groupuscules souverainistes. Le tout étant (ne criez pas) plus ou moins marqué à droite c'était jouable. Avec Méluche dans le jeu, cela ne l'est plus.
Reste enfin l'espoir qu'un souverainiste de gauche (n'en demandons pas trop quand même) puisse gagner la primaire. Il semblerait que Hamon soit prêt à se lancer ...
Mais on s'éloigne des retraites la non ?? :-)
> Santufayan
Comme je crois l'avoir déjà dit, pour moi le message de la rue adressée aux gouvernants est clair. C'est : "Démerdez vous comme vous voulez mais n'acceptez pas la régression économique car nous ne voulons pas voir notre niveau de vie et nos droits sociaux régresser. Si les autres peuples européens acceptent l'austérité et le démantèlement de leur modèle social, c'est leur affaire, nous Français, on refuse.
> Emmanuel
C'est effectivement le point central. D'un coté comme de l'autre, il s'agit de prendre des engagements pour l'avenir. Pour les élites il s'agit de faire accepter l'inexorable régression économique comme une fatalité (Il fallait écouter nos amis bienpensants de l'esprit public dimanche!) Pour le peuple, c'est de refuser cette pente.
Il y a une part de cécité car personne ne pose la question du modèle économique, mais il me semble évident qu'on impose aux gouvernants une obligations de résultat.
Rédigé par : Malakine | 25 octobre 2010 à 23:05