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16 mai 2010

Commentaires

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patriote

Je pense que les institutions financières qui ont offert un crédit facile aux agents economiques, se retrouvent virtuellement en faillite au regard des perspectives de croissance. Imposer des restrictions budgétaires ou saisir les clients en défaut pour garantir le paiement des créances, ne servira strictement a rien pour empêcher ces faillites financières en cascade, tout juste une diversion temporaire. Elles se font offrir des fonds de stabilisation pour compenser leurs pertes mais ce fonds lui-meme n'est pas financé ni en théorie, ni en pratique.
Elles ont joué sur l'hypothese d'une croissance indéfinie par le crédit et sur la capacité d'auto-régulation du marché financier... Elles ont perdu ce pari, la partie est finie.
Plutot que de gloser sur les circonstances de la tragédie et s'illusionner sur un monde européen idéal, il faudrait plutot définir avec pargmatisme le cadre et les principes d'une reconstruction économique selon un schéma stable, légitime et reproductible pour chaque pays à sa convenance.
Pour ce qui est du maintient des relations commerciales internationales il semble que ce projet d'une chambre de compensation internationale avec une unité monétaire composée d'un panier de devises type DTS, un systeme de change fixe et ajustable et une supervision pluraliste, soit le plus réaliste.
Adieu l'ancien monde, vive le nouveau !

olaf

Félicitations, Sapir faisant référence à Malakine en pied de page...

Dommage qu'il ne développe pas plus sur le thème d'accords avec la Russie et la Chine.

La Chine propose le Bancor en ce moment.

NDA est survolté en ce moment, référence aussi à la TVA :
http://www.marianne2.fr/Dupont-Aignan-Sortons-de-la-monnaie-unique-en-bon-ordre,-est-encore-temps_a192812.html

reno.th

le principal problème de l'Europe est d'avoir voulu aller trop vite dans sa constitution en englobant trop de pays sans définir des règles de gouvernance adaptées... lorsqu'il y a crise, personne n'est apte à réagir : à vouloir le consensus mou (il n'y a qu'à regarder les réactions des Barroso, Van Rompuy ou Ashton), en cas de crise, personne ne prend de décisions et faut s'en remettre aux dirigeants des pays membres : et comme chaque pays se situe toujours entre deux élections, les vraies actions tardent !...
ils n'ont pas su réagir à la première crise : il fallait donner un coup de frein à la folie spéculative... au lieu de çà, ils n'ont fait que la renforcer !!!
L'Europe était une chance, mais ils ont ratés l'opportunité d'en faire une grande puissance... c'est pour cela que la zone Euro se fait aussi facilement attaquer. A mon avis, c'est trop tard et on va vers une grande crise sociale

edgar

donc il faut conserver l'euro et l'europe pour y faire la guerre à l'allemagne via la russie...

il y a des moments où, plutôt que de bricoler, il faut savoir tourner la page.

je ne vois pas bien quelles sont les réactions irraisonnées et incontrôlées qu'il faut craindre de la part de l'allemagne ? Qu'elle s'attache à l'euro au delà du raisonnable ?


Malakine

@ Olaf

La référence ne m'a pas échappé et j'avoue que dans le contexte actuel (vos réactions sur mon précédents billets) ce soutien me semble plutôt bienvenue ...

Le problème c'est que je n'ai jamais encore réellement développé cette idée. Elle fait partie des nombreux articles inachevé que j'ai sur le feu. Je vais donc m'y remettre très vite pour développer ce que j'ai en tête avec mon union latine.

@ Edgar

Conserver l'Euro ? Mais pas du tout !! Le transformer en monnaie commune aurait pour effet de restaurer les monnaies nationales, autant dire que c'est un éclatement de la zone euro organisé.

J'avoue que la conclusion de l'article avec l'appel à la Russie pour calmer m'a également beaucoup surpris. Je suppose que Sapir ne tardera pas à développer ce point dans un prochain article.

En tout état de cause cette phrase illustre l'écart abyssal qui s'est creusé entre Todd et Sapir. Quand le premier pense toujours pouvoir convaincre gentiment l'Allemagne avec quelques gentils arguments, le second en fait l'adversaire numéro 1 et commence à s'inquiéter de sa réaction. Inutile de rappeler dans quel camps, je me situe ...

olaf

Pour continuer la réflexion géopolitique :

http://www.leap2020.eu/GEAB-N-45-est-disponible--Crise-systemique-globale-Du-coup-d-Etat-de-l-Eurozone-a-l-isolement-tragique-du-Royaume-Uni_a4653.html

Un euro mark et un euro franc dans un euro monnaie de réserve commune serait intéressant, permettant une mutualisation dans chaque zone et consolidée au niveau européen en laissant une souplesse, articulation par une parité révisable régulièrement et négociée politiquement, forme de dialectique monétaire à deux pôles, nord et sud de l'Europe.

Ca signerait la fin de l'Angleterre comme semeur de zizanie continentale depuis des siècles.

olaf

En tous cas je n'ai pas compris les motivations de Lordon, lorsque sur arrêt sur images, il ne croyait pas possible une sortie de l'euro, quand il lui a été signalé la menace prétendument faite par Sarko à Merkel.

Si quelqu'un peut m'expliquer cette circonspection de Lordon...

olaf

A Merkel parait vouloir mettre un coup de vis
à la spéculation, vœux pieux ?

http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/05/17/angela-merkel-pour-l-allemagne-la-culture-de-stabilite-n-est-pas-negociable_1353108_3214.html#xtor=RSS-3208

cording

Emmanuel Todd s'exprime moins sur les sujets proprement économiques ce qui vous donne l'impression d'un écart abyssal avec Jacques Sapir dont les analyses vont évoluer à mesure de la crise. Lors d'un Mercredi de la Nouvelle action royaliste Emmanuel Todd s'est prononcé pour l'idée d'un bras de fer avec l'Allemagne pour sauver l'euro il faut que l'Europe se protège de la concurrence déloyale notamment des Chinois en instaurant à ses frontières un protectionnnisme à ses frontières en rétablissant des droits de douanes et une préférence communautaire.
Réintérrogez Todd! Vous verriez qu'il n'y a pas d'écart "abyssal" avec Sapir et la lecture de l'article de Frédéric Lordon dans Le Monde Diplo de mai (le contrôle des capitaux à court terme est un aspect de la démondialisation financière) montre des convergences qu'un dialogue approfondi pourrait accentuer encore faudrait-il une "instance" pour faire se rencontrer régulièrement voire se rassembler tous ses penseurs hétérodoxes!
Cela devient urgent pour prévenir le pire qui risque d'arriver au vu de la situation présente.


Malakine

@ Olaf

Je n'ai pas vu la vidéo, mais Lordon parlait-il en termes de probabilité ou de souhait personnel ?

@ Cording

Todd a défendu un bras de fer avec l'Allemagne pour "sauver l'Euro" ??? Quand je dis qu'un écart abyssal s'est creusé !!

Je ne vois pas du tout l'intérêt que les intellectuels parlent d'une seule voix, surtout s'il n'y a pas de parti politique pour porter cette expression collective. Dans le débat intellectuel, le plus important c'est que les prises de position se répondent entre elles. Plus que les convergences, c'est le débat qu'il faut favoriser.

Joe Liqueur

D'accord avec Edgar : autant le projet d'Union latine me paraît fort séduisant à (très) long terme, autant je pense que dans l'immédiat la solution qui s'impose consiste à sortir tout d'abord de l'UE. Si nos cousins latins en faisaient autant, on pourrait ensuite engager avec eux tout type de discussion ou de négociation. De même, une telle décision serait une bonne base pour engager des négociations fructueuses, en toute indépendance, avec la Russie. De toute façon, il paraît pour le moins judicieux d'entretenir de bons rapports avec ce pays qui restera encore pour longtemps une "hyperpuissance" et qui dispose de matières premières en abondance.

@ Malakine

En tout cas, sur l'écart entre Todd et Sapir, je suis bien d'accord (évidemment ça vaut aussi pour ton papier précédent !).

Pullo

@Tous
Jean Quatremer deviendrait-il (enfin) lucide sur l'état de la construction européenne, et sur la piètre qualité de la classe politique en place ? On pourrait le croire quand on lit ses derniers articles :
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2010/05/barack-obama-the-president-of-the-european-council-potec.html
et
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2010/05/angela-merkel-épuise-la-patience-de-ses-partenaires.html

Il pointe le fait que l'Irlande (paradis fiscal) a été épargnée par la spéculation alors qu'elle est aussi endettée que les "PIGS" :
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2010/05/comment-les-banques-et-les-assurances-européennes-ont-joué-contre-la-zone-euro.html

olaf

"Je n'ai pas vu la vidéo, mais Lordon parlait-il en termes de probabilité ou de souhait personnel ? "

C'est un passage très court, où il ne s'explique pas vraiment. Ce que j'en ai compris, c'est en termes de faisabilité technique dans l'immédiat que serait le problème.

Peut être en dira t il plus ultérieurement...

René Jacquot

@ Pullo & tous

Très instructif, Obama sait comme l'a dit Sapir que la roi risquerait d'être vraiment nu après cela... et surtout comme l'a souvent montré Edgar, logique quand on sait qui a encouragé la construction européenne, Schumann, Monnet et les Pères fondateurs.

Sur Merkel, je vous conseille cette entrevue de la chancelière dans Le Monde:

http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/05/18/solidite-stabilite-les-regles-de-l-euro-selon-angela-merkel_1353323_3214.html


Merkel désire la destruction de l'Euro et revenir au Mark? C'est une stratégie délibérée de la part de la chancelière... Ceci dit, pointer le phénomène de l'eurodivergence est une bonne stratégie pour cela et confirme les Marchés dans leurs intuitions(cf le billet de Quatremer).

La solution qu'elle propose c'est tout simplement une dictature économique ayant pour viatique la compétitivité des entreprises allemandes...

Il faut sortir de l'Euro ou dégager l'Allemagne, il en va de la démocratie de chaque nation méditerannéenne.

Malakine

Je me suis mis enfin à développer le projet d'union latine. Je devrais publier ça en deux ou trois volets d'ici la fin de la semaine ...

@ René jacquot

Cette itw a le mérite d'être claire. Jamais la notion de carcan européen n'aura été si vraie ! Plus besoin de voter désormais. C'est Merkel qui impose l'agenda politique à tous les pays membres.

Je sens qu'on va pleurer de rire lorsque les européens vont nous sortir leur "stratégie de croissance" D'ailleurs, ça risque de chauffer sérieusement entre les "partenaires" européens. Ca ne m'étonnerait pas d'ailleurs que cette discussion soit l'objet d'une nouvelle crise européenne.

René Jacquot

@ Malakine

Si c'est la stratégie UE 2020 c'est à pleurer de rire (ou de desespoir) vu que cette daube est pompée sur la brillante stratégie de Lisbonne.

http://ec.europa.eu/eu2020/index_fr.htm

Le Conseil européen a repoussé le vote de cette stratégie en juin tant elle fait l'unanimité contre elle.

Quand elle dit: "Dans un tel continent, on doit faire très attention de voir si l'on est paré pour l'avenir. Pour cela, il faut veiller à son endettement et s'engager en faveur des technologies. Cela jouera un rôle décisif pour la stratégie de croissance de chaque Etat."

Cela me fait penser à la stratégie de robotisation (MITI et compagnie) du Japon dans les années 70-80. Merkel semble compiler les pires travers de Thatcher: "Nous sommes volontiers européens et nous savons ce que nous apporte l'euro"... j'aime beaucoup le "volontiers".

Sinon, il est problable que l'Euro risque de moins durer que la précédente Union Latine (1865-1927):

http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_latine_(monnaie)


yann

@RJ

Il faut dire que l'union latine avait une hétérogénéité économique moindre que la zone euro actuelle. Mais même avec cet avantage et cette proximité çà n'a pas marché. Du reste, je pense personnellement que les grands pays ont tous été à un moment ou à un autre des zones monétaires non-optimale. La France a probablement vécu çà avec ses disparités régionales mais ils n'y a pas eu de séparatisme car les identités locales n'ont pas su résister au bulldozer parisien. Et qu'il y a une unification culturelle autant qu'économique. Mais est ce que finalement l'Europe y gagnerait à démolir toute ses différences à devenir une super-France ou une super-Allemagne? Je me pose de plus en plus de question sur cette volonté de puissance et de concentration. Au moment ou on ne cesse de prôner la diversité on l'efface au plan des nations c'est absurde.

Il y a d'ailleurs l'historien américain Jared Diamond qui avait montré qu'en réalité c'est la division de l'Europe qui a toujours était la force du continent. Si nous n'avons pas stagné comme les chinois ou les musulmans pendant des siècles c'est avant tout parce qu'il y a eu une compétition entre les nations d'Europe et que le pouvoir n'y a jamais été centralisé. Quand un peuple se trompé de direction il y en avait toujours d'autre pour faire autrement. De sorte que le continent devait sa robustesse à sa division et à sa diversité culturelle. Vue sous cet angle l'UE est une horreur absolue.

olaf

yann,

D'accord sur l'avantage d'une Europe multiculturelle, mais les guerres étaient quasi permanentes en Europe.

La compétition comme moteur, on voit ce que ca donne en économie...la guerre par d'autres moyens et ses dégâts sociaux collatéraux.

Alors trouver un cadre de coopération et de négociation est nécessaire, l'UE telle que n'est pas le bon.

Les incantations ou lois de plafonnement du déficit n'y changeront pas, c'est comme si on votait une loi interdisant d'être malade en prenant ca pour un remède.

Voir :

http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2010/05/18/les-dettes-publiques-restent-tout-a-fait-gerables/

olaf

Une analyse de P Artus qui correspond en tous points à ce que j'ai pu constater avec mon expérience de terrain RD et industrielle comparative entre France et Allemagne :

http://www.slate.fr/story/21525/industrie-France-espagne-italie-crise-mondialisation

Il se pourrait par ailleurs que A Merkel frappe un grand coup demain sur les marchés à position nue, pas négligeable...

Pullo

@Olaf
Merci pour le lien. Patrick Artus est carrément en train de virer sa cuti libérale, la crise provoque des réalignements intellectuels spectaculaires, qui n'étaient pas imaginables il y a deux ou trois ans.

Quant à l'article, il est très instructif. On comprend mieux pourquoi certaines activités industrielles en France sont en très grand danger (l'équipement automobile, cf. Heuliez) ou quasi mortes (le textile, la chaussure...)

olaf

Pas plus tard qu'aujourd'hui, j'ai eu affaire avec un prestataire RD allemand de petite taille, avec un éventail large de compétences de réseau, aussi parfaitement bilingue, et au fait d'un éventail impressionnant de technologies.

Je ne suis pas loin de collaborer avec.

Son approche industrielle stratégique malgré la taille de l'entreprise est
assez remarquable. C'est pas du blabla comme on a parfois connu avec internet au moment de son explosion. Ici, les plans sont fondées sur du métier et de l'expérience.

Sans stratégie d'ensemble, pas de position défendable à terme.

cording

@ Malakine,
Je persiste à penser qu'Emmanuel Todd n'est pas si éloigné des propositions de Sapir sur le devenir de l'euro. En effet ce sont deux européens de raison qui pensent qu'il y a des choses à sauver dans l'idée de l'euro avant qu'il ne soit trop tard.Nicolas Dupont-Aignan se trompe comme tous les ouverainistes s'il pense qu'une sortie de l'euro suffit à résoudre les problèmes.
Donnez la parole à Todd si vous n'êtes pas convaincus! N'opposez pas un peu artificiellement comme vous le faites le "fossile" Gréau, l'"hibernatus" Todd avec Jacques Sapir parce qu'au delà de leur divergences ils ont beaucoup de point commun: proposer une sortie de crise raisonnable pour tenir compte du positif de la situation avant que la crise ne produise tous ses effets destructeurs. Le débat ne doit pas être un fin en soi mais une étape indispensable.C'est dans cette optique que je souhaite que le débat intellectuel aboutisse à une plateforme commune d'où pourrait émerger une alternative politique républicaine pour 2012.

Malakine

@ Yann

Avec le même raisonnement, tu peux aussi réhabiliter la guerre comme source de progrès technique et d'innovation !

@ Olaf

On a réagit pareil ! :-)

Les dettes publiques restent parfaitement gérables, mais il faut ajouter "des lors qu'on met de coté le remboursement des intérêts" Voir sur ce point la discussion chez Laurent entre moi et AJ Holbecq sur laquelle je ferais un papier dès que j'aurais fini mon long texte sur l'unio latine.

Le texte de Artus est effectivement très intéressant. J'aime beaucoup la conclusion "taxer le capital pour aider les entreprises" Un coin enfoncé bien profond dans la pensée de droite !

@ Pullo

Je suis de très près Artus depuis belle lurette et il n'a rien d'un libéral dogmatique. Ce n'est pas Delhommais ou le boucher. D'ailleurs, son dernier livre est titré "pourquoi il faut partager les revenus"

@ Olaf

Que penses tu de la politique d'innovation de l'Allemagne avec les instituts Fraunhofer ? J'avais étudié la question pour des raisons professionnelle à l'époque ou je bossais dans le développement économique et j'avais été impressionné par l'intelligence et le raffinement du système. Je n'ai jamais compris que l'idée ne se diffuse pas dans le débat public français.

Comme quoi je ne suis pas "Germanophobe" quoique certains se plaisent à dire !

@ Cording

Je ne veux plus parler de Todd. J'ai eu l'occasion de discuter et d'échanger beaucoup avec lui l'an passé. Je garderais pour moi le contenu de nos conversations mais je peux dire qu'il y a plus qu'une nuance entre ce qu'il dit publiquement et en privé. Je sais très bien ce que je fais quand je le qualifie d'Hibernatus ! C'est juste destiné à le réveiller et à l'inciter à plus de radicalité. Je signale en outre que j'ai reçu des félicitations inattendues pour ce texte, émanant d'un ami de Todd et d'un membre de la famille protectionniste.

Je sais très bien que j'ai tapé dur et là ou ça faisait mal, mais je ne regrette rien. Ce n'est pas moi qui déconne, mais lui !

René Jacquot

Sapir répond aux critiques des européistes du Nouvel Obs de Denis Olivennes:

http://www.marianne2.fr/Europe-Jacques-Sapir-repond-au-Nouvel-Observateur_a193058.html

olaf

"Que penses tu de la politique d'innovation de l'Allemagne avec les instituts Fraunhofer ?"

J'en avais contacté un lorsque j'étais en France, mais à l'époque j'étais sur un marché de niche avec de la haute techno embarquée. J'ai ensuite été vers des suisses qui correspondaient au problème.

Désormais, je suis plus sur du marché de masse mais dans lequel il faut trouver de bonnes idées techniques. On a des relations avec l'université de Leipzig pour certains sujets, ils est très preneur de collaboration.

Alors je ne peux pas fournir d'infos sur le Fraunhofer-Gesellschaft, n'ayant pas assez de connaissances à ce sujet, sauf livresques qui en donnent souvent une bonne image, sans doute plus près des besoins court moyen terme et d'autres aspects sur le mode de fonctionnement que tu connais probablement mieux que moi.

La France a du mal à avoir des structures de recherche intermédiaires entre le fondamental( long à très long terme ) et l'appliqué court terme( 2 à 5 ans quand même le court terme pour les innovations un peu fortes en rentabilité dans mon domaine ). D'où l'antinomie entre innovation et court terme des bourses.

Toujours est il que Fraunhofer ou sociétés allemandes apportent une grande attention aux brevets, je m'en rend compte tous les jours, formations périodiques de stratégie en recherche d'infos europe et USA, c'est pour ça qu'on m'a embauché, et ils rémunèrent entre autres très bien leurs salariés inventeurs selon la loi nationale.

La Chine vient de décréter les mêmes dispositions pour booster son innovation, en France c'est zéro de chez zéro de ce côté là, on croit pouvoir se battre avec un Opinel quand les autres y mettent des divisions blindées. La dernière option est moins bucolique mais plus efficace.

Malakine

à RJ

merci pour la lecture. Si M2 a publié le texte de Sapir comme des cochons, comme pour le précédent, je le reproduirais ici.

@ Olaf

Effectivement, le point fort des Fraunoffer c'est de combler le vide entre la recherche pure et les applications industrielles. Sur ce registre en France, on dépense un fric fou dans des structures de valorisation ou de transfert de technologie qui ne produisent aucun résultat. Je garde de mon expérience dans ce domaine que la recherche et l'industrie sont deux mondes qui s'ignorent.

olaf

Rosa considère que 2 euros, sud et nord, n'a pas de sens, surtout pour le sud où les économies sont trop divergentes.

Donc sortie complète ou monnaie commune de réserve ?

http://www.marianne2.fr/Jean-Jacques-Rosa-pourquoi-il-faut-revenir-au-franc-!_a193049.html

Quand on voit la situation, on se demande comment on a pu créer ce monstre monétaire et économique.

Sinon, je ne vois pas non plus de contradiction entre régulation financière et réindustrialisation, cette dernière a besoin de la première.

Malakine

Je précise que personnellement je ne suis pas pour deux euros mais pour deux europes, ce qui n'est pas la même chose. L'europe alternative que j'appelle "union latine" a pour objet de récupérer les compétences économiques pour en faire ce qu'on en voudra, appliqué aux monnaies, rien n'empêche d'appliquer la solution préconisée par Sapir d'une monnaie commune avec des monnaies nationales uniquement convertibles dans la monnaie de la zone.

Sinon, je suis très troublé par l'affirmation de JJ Rosa selon laquelle la dévaluation entrainera une majoration de la dette extérieure. Je croyais ça au début, mais depuis des mois je ne lis que le contraire. Du coup, je ne sais plus que penser ...

olaf

Je suppose que le problème de la dévaluation entrainera l'augmentation de la dette au moment de son introduction en raison d'une dette en euro à rembourser en monnaie nationale, panique des marchés ?

Mais que par la suite, années, la réduction des déficits par un retour de compétitivité, une réévaluation de la monnaie nationale à la hausse... entraineraient une baisse de la dette. D'où la nécessité à minima de renégocier les échéances de remboursement ou autre chose pour calmer les marchés au moment de la sortie.

A-J Holbecq

@Malakine et Olaf
J'arrive un peu après la bataille ;)

En fait, Jean-Jacques Rosa considère qu'il faudra rembourser la dette en euros, et vu sous cet angle il a raison; cette nouvelle monnaie moins forte (dévaluée) nous imposerait une majoration de notre dette extérieure.

Mais je pense qu'il ne tient pas compte du fait que l'on peut rembourser la dette (ou les intérêts) d'une part en la monétisant au niveau de la Banque de France, et que d'autre part on peut très bien soutenir aux détenteurs: vous avez accepté la transformation francs => euros sur vos créances à 6,57 , on va donc garder le même taux : si on vous doit 1 euro, on va vous rembourser 6,57 de NOS francs....

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