Il faut se rendre à l’évidence. À peine calmée le lundi 10 mai par l’annonce d’une plan qualifié de « massif », la spéculation contre l’Euro a repris dès la nuit de lundi à mardi. Elle s’est amplifiée durant toute la journée du 11 mai. Le plan dit "massif" n'aura apporté que 24h de répit. Nous sommes à nouveau devant la perspective d'une crise systémique de la zone Euro.(1)
La crise de l’Euro qui s’est déclenchée dans les derniers jours d’Avril 2010 combine une dimension conjoncturelle (la crise de l’endettement de la Grèce, du Portugal, de l’Espagne et de l’Italie) et une crise bien plus structurelle. Cette dernière est caractérisée par la divergence des logiques entre les principaux pays de la zone Euro, ce que l’on a appelé le phénomène d’Eurodivergence.
Elle se manifeste par un accroissement depuis 2000 des différences dans le domaine de l’emploi, de l’épargne et de l’investissement entre les pays de la zone Euro. Alimenté par les différences de dynamiques économiques et accentué par la politique allemande qui a cherché à profiter de sa position dans la zone Euro en transférant une partie des charges de ses entreprises vers les ménages, ce phénomène a induit des distorsions de productivité importantes. On a vu le déficit de pays comme l’Espagne, l’Italie, la Grande-Bretagne et la Grèce augmenter de manière très importante. Un pays comme la France qui était en excédent avant 2000 s’est retrouvé avec un important déficit. Ce sont ces différences de dynamique qui sont à la base de l’endettement de la majorité des pays de la zone Euro.
Il ne saurait ici y avoir de solution tant que l’on conservera le principe de la monnaie unique sans l’adosser à un budget réellement fédéral. Or, la constitution de ce dernier, non pas à hauteur des 1,29% du PIB mais de l’ordre de 10% à 12% est pour l’instant une impossibilité politique. La crise structurelle de l’Euro apparaît comme sans solution à court terme, ce qui alimente la seconde crise, elle plus conjoncturelle.
Cette crise a été déclenchée par un doute croissant sur les marchés financiers quant à la capacité de pays lourdement endettés de s’acquitter de leur dette. Ainsi, après avoir touché la Grèce, elle a frappé le Portugal, puis l’Espagne, puis l’Italie. Cette crise, d’abord latente durant le quatrième semestre de 2009, a connu une première accélération au début de 2010. Puis, devant l’incapacité des politiques à trouver une solution, on a connu une phase aiguë dans les premiers jours de mai 2010. Le plan adopté dans la nuit de dimanche 9 mai à lundi 10 mai devait y a mis un terme. La réaction des marchés prouve qu’il n’en a rien été et que le doute non seulement subsiste mais tend à s’amplifier.(2)
L’Euro a ainsi repris sa chute et, après être remonté lundi à 1,30 US Dollar, et revenu le mardi 11 à 1,27 Dollar. Ce plan en effet ne constitue en rien une solution à la dimension purement conjoncturelle de cette crise. Il sera rapidement testé à nouveau par la spéculation et ses failles deviendront apparentes.
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Le fait que dans les 750 milliards d’Euros une large partie (440 milliards) est constituée par des garanties consenties par les États et 250 milliards sont apportés par le FMI. Il est clair que ce plan n’est pas fait pour être réellement utilisé.
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L’insuffisance globale de la somme (les besoins sont estimés à 900-1000 milliards).
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La disponibilité des pays à s’engager réellement et au premier chef celle de l’Allemagne.
Il faut donc avoir conscience qu’avec ce plan nous n’avons acheté que du temps. La seule mesure d’importance est la décision de la BCE d’acheter des titres publics et privés, mais elle est loin d’être satisfaisante, et seule une décision de monétiser une partie de la dette aurait pu apporter un réel répit. Ce plan peut donc tenir jusqu’à la fin de l’été (au mieux) comme il peut commencer à craquer dès la semaine prochaine. Dans la situation actuelle, c’est plutôt vers cette dernière hypothèse que l’on se dirige.
Cette crise est exemplaire de l’aveuglement et de la suffisance des milieux politiques européens. Les problèmes structurels de la zone Euro sont connus depuis des années et nombreux sont les économistes, y compris favorables à l’Euro, qui les ont indiqués(3). La surévaluation de l’Euro que nous avons connue ces dernières années a ajouté à ces problèmes (4). On savait, de plus que les dynamiques des pays européens divergeaient de manière significative et que ceci ne pouvait pas ne pas poser problème à un moment donné à l’Euro conçu comme monnaie unique (5).
Quant aux problèmes conjoncturels, ils sont évidents depuis septembre 2009 et les élections grecques. On est souvent intervenu sur ce dernier point et il n’est pas besoin ici d’y revenir.
Or, rien n’a été fait pour tenter de trouver des solutions tant qu’il en était encore temps. La responsabilité de la classe politique européenne est ici immense. C’est elle qui porte, au premier chef, la responsabilité de la crise, quoi qu’elle en dise. Ce ne sont pas les traders ou les spéculateurs qui portent une réelle responsabilité. En un sens, ils n’ont fait que leur travail qui est de chercher à gagner de l’argent et à éviter d’en perdre.La classe politique européenne, et française en particulier, porte aussi une immense responsabilité de par son refus de mesures susceptibles d’empêcher la spéculation de prendre la puissance que nous lui avons connue ces derniers jours. En se refusant à toute mesure sérieuse sur le contrôle des capitaux, en dépit des éléments montrant la nature profondément destabilisatrice de ces derniers (6). Elle a instauré les règles du jeu dans lesquelles traders et spéculateurs de tout poil n’ont eu qu’à jouer.
La seule solution qui nous est pour l’instant proposé est le retour rapide à l’équilibre budgétaire. C’est la répétition insensée des politiques déflationnistes du début des années trente qui ont aboutit à de graves crises sociales et ont entraîné en Allemagne la victoire de Hitler. Il convient ici de redire que ce n’est pas l’inflation mais bien la déflation qui a été la cause de la catastrophe que l’Europe a connue à cette époque. Or, c’est très précisément ce que veut imposer la Commission Européenne qui entend ainsi exiger des pays européens qu’ils réalisent simultanément un important ajustement budgétaire.
Les politiques européennes n’ont eu ces dernières années d’autres issues soit que de provoquer un dérapage des finances publiques (en France, Italie, Belgique et en Allemagne aussi…) soit d’imposer un fort accroissement à la dette privée, qui a atteint alors de tels sommets (Espagne, Irlande, Grande-Bretagne) qu’elle est la cause de la crise que nous avons connue. Ces dettes publiques ont aujourd’hui consolidées dans les dette publiques, comme en témoigne la montée très rapide de la dette dans les pays que l’on considérait il y a quelques années encore comme « vertueux ».
* Estimation.** Prévision
Source : Eurostat. Pour la Finlande, le taux d’accroissement est calculé sur 2008.
Une dernière preuve de la suffisance politique combinée à l’insuffisance des politiques a été donné en France par le vote du PS du plan dit de « sauvetage » de la Grèce. Ce faisant, le PS a commis trois fautes :
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La première a été d’accepter un plan qui n’est nullement un acte de solidarité avec le peuple grec. Nous empruntons entre 1,5% et 3,3% pour prêter à 5% ! C’est une faute morale que d’avoir voté un tel plan.
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La seconde est d’avoir confondu un plan d’aide aux banques européennes avec un plan d’aide à la Grèce. Ce plan n’aidera pas ce pays qui, en l’état actuel, n’a pas d’autre choix qu’une solution « à la Russe » combinant un défaut sur la dette avec une sortie de l’Euro et une dévaluation importante. Seul un tel remède est capable de relancer la croissance en Grèce. Le plan d’aide, parce qu’il prétend éviter un défaut, ne fait que prolonger la crise Grecque. C’est ici une faute économique qui a été commise.
- La troisième faute a été d’accepter un plan qui entérine une politique de rigueur sans précédent. Comment les socialistes pourront-ils désormais s’opposer à l’application de la même rigueur en France, l’ayant accepté sur la Grèce. Il y a là une faute politique énorme.
Que la droite propose et fasse voter ce plan n’est pas étonnante. Elle est dans son rôle. Mais, la capitulation du PS sur ce point est un fait d’importance. Il y a eu, à gauche comme à droite, des députés pour ne pas voter ce plan. Ceci est la preuve que toute la classe politique n’a pas été lobotomisée.
Il convient donc, et ce très rapidement, de s’atteler à la réforme de la zone Euro mais aussi de se préparer au pire. Le fait que le tabou d’un engagement des Banques Centrales (et de la BCE au premier chef) ait été partiellement levé est une bonne chose. Mais, soit on s’oriente vers une monétisation d’une partie des déficits (et il est peu probable que l’Allemagne l’acceptera) soit on se rendra rapidement compte que les facteurs de blocage que l’on connaissait avant cette crise perdurent. De même, la question de la compétitivité au sein de la zone Euro reste entièrement posée.
Il faut redonner de la souplesse au système. Telle était le principe d’un Euro monnaie non unique mais simplement commune, venant chapeauter les monnaies nationales dans un cadre ou les parités seraient fixes mais régulièrement révisables. Ceci correspond à la seule solution permettant de gérer l’hétérogénéité des dynamiques économiques hors d’un budget européen réellement conséquent qui est aujourd’hui une impossibilité politique.
Enfin, il convient de le protéger contre de nouvelles attaques spéculatives et pour cela d’introduire à l’extérieur de la zone des mécanismes de contrôles sur les mouvements de capitaux à court terme.
Il est donc nécessaire de maintenir le rythme des changements tel qu’il s’est manifesté ce dimanche. Mais, ceci se heurte directement à la temporalité des politiques qui comptent en mois quand ce n’est en années, problème que vient renforcer la crise politique larvée que vit l’Allemagne.
Mme Merkel à perdu une importante élection qui met en cause sa majorité au Bundesrat. Or, il faut savoir qu’elle a perdu ces élections essentiellement à cause de son engagement à soutenir la Grèce qui a provoqué une véritable levée de boucliers en Allemagne. Ce pays réagit très mal à la perte de son leadership et il faut s’attendre à un raidissement de ses positions rendant les discussions très difficiles. Pourtant, l’Allemagne est prise dans la contradiction suivante :
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L’Euro constitue pour elle une zone sur laquelle elle peut exporter sans avoir à craindre de dévaluations compétitives de ses partenaires. Elle a donc un intérêt objectif au maintien de la zone Euro.
Mais, dans le même temps, elle cherche à éviter d’être mise à contribution au nom de la solidarité européenne et la décision de la cour de justice de Karlsruhe de 2009 a entériné le principe d’une supériorité des lois allemandes sur les textes européens.
Ceci explique la tactique qu’elle a adoptée depuis le début de la crise. Il s’agit de pousser la Grèce, voire le Portugal, hors de la zone Euro mais de conserver en son sein ces « grandes » économies qui sont celles sur lesquelles elle réalise ses excédents commerciaux : l’Espagne, l’Italie et bien entendu la France. L’Allemagne louvoie donc entre une attitude de refus de la solidarité et des concessions accordées in extremis pour sauver la zone Euro. Cette politique à bien été identifiée par les opérateurs de marché et constitue l’une des bases de leurs doutes sur le succès de la stabilisation européenne.
Aujourd’hui, il est très peu probable que l’Allemagne arrive à surmonter la contradiction de sa politique. Aussi, les attaques vont-elles se maintenir et se renforcer. L’attentisme succèdera à la mobilisation. Ceci sera perçu par les marchés comme une invitation à lancer de nouvelles attaques.
Une nouvelle vague de spéculation est donc à attendre et viendra probablement à un moment où les divisions politiques seront devenues évidentes tant entre pays qu’au sein de chaque pays.
Nous savons qu’un miracle ne se reproduit pas deux fois. Cette nouvelle crise sera probablement la crise terminale de l’Euro si rien n’est fait. Il faut donc tenter de maintenir le tempo des réformes tel qu’il s’est manifesté ce dimanche. La constitution d’un groupe informel réunissant l’Italie, l’Espagne, le Portugal, mais aussi la Belgique et la Grèce autour de la France est une nécessité (7).
Seule une action unie d’un tel groupe de pays est-elle en mesure de faire comprendre à l’Allemagne qu’elle n’est plus maîtresse du jeu. Elle ne peut tirer avantage de l’ Euro sans consentir les importantes contreparties que la situation impose.
Cette solution, seule, qui nous offre une chance de succès dans un affrontement avec l’Allemagne au sein de l’Euro et qui, en cas d’échec de nos propositions, puisse nous permettre de tirer les conséquences de la crise et de sortir de la zone Euro au moindre coût en maintenant une unité au sein de ce groupe de pays.
Plus globalement, il faut comprendre que la crise de l’Euro, dans sa dimension conjoncturelle comme dans sa dimension structurelle, fait partie intégrante de la crise du système monétaire international. Derrière l’Euro se profile la crise du Dollar dont nous constituons en réalité l’ultime ligne de défense. Une fois que l’Euro aura cédé plus rien n’empêchera la crise de la dette souveraine américaine. Le monde sera alors livré au chaos monétaire faute de solution de rechange.
Il convient alors de chercher des terrains d’entente avec les pays qui, depuis 2008-2009, proposent des éléments de réformes du système monétaire international, soit en premier lieu la Russie et la Chine et, secondairement, le Venezuela et le Brésil. Une entente avec la Russie apparaît comme la priorité dans la mesure ou seule cette dernière est susceptible de nous permettre de contrôler des réactions irraisonnées et irresponsables de la part de l’Allemagne.
Jacques SAPIR
(1) Moses A. et Harrington D.S., "Bank Swaps, Libor Show Doubt on Euro Bailout", 11 mai, Bloomberg, Bloomberg.com
(2) Regan J. et Harui R., " Euro Erases Gains as Bailout Optimism Ebbs ; Stocks, Copper Drop ", 11 Mai, Bloomberg, Bloomberg.com. Mnyanda L. et Dodson P., " Euro Rally Proves to be Short-Lived on Rate Bets (update 2) ", Bloomberg, Bloomberg.com.(3) M. Aglietta, "Espoirs et inquiétudes de l'Euro" in M. Drach (ed.), L'argent - Croyance, mesure, spéculation, Éditions la Découverte, Paris, 2004, pp. 235-248. Voir aussi les effets dépressifs de l’Euro dans J. Bibow, “Global Imbalances, Bretton Woods II and Euroland’s Role in All This” in J. Bibow and A. Terzi (eds), Euroland and the World Economy: Global Player or Global Drag?, New York (NY), Palgrave Macmillan, 2007.
(4) Pour la France, voir F. Cachia, “Les effets de l’appréciation de l’Euro sur l’économie française”, in Note de Synthèse de l’INSEE, INSEE, Paris, 20 juin 2008.(5) C. Conrad et M. Karanasos, "Dual Long Memory in Inflation Dynamics across Countries of the Euro Area and the Link between InflationUncertainty and Macroeconomic Performance", in Studies in Nonlinear Dynamics & Econometrics, vol. 9, n°4, novembre 2005 (publié par The Berkeley Electronic Press et consultable sur: http://www.bepress.com/snde )
(6) Kaminsky G.L., C.M. Reinhart and C.A. Végh, “When it Rains, It Pours: Procyclical Capital Flows and Macroeconomic Policies”, Paper prepared for the NBER 19th Conference on Macroeconomics, August 13th, 2004, IMF, Washington DC
(7) Une solution de ce type a été décrite par Malakine.
Je pense que les institutions financières qui ont offert un crédit facile aux agents economiques, se retrouvent virtuellement en faillite au regard des perspectives de croissance. Imposer des restrictions budgétaires ou saisir les clients en défaut pour garantir le paiement des créances, ne servira strictement a rien pour empêcher ces faillites financières en cascade, tout juste une diversion temporaire. Elles se font offrir des fonds de stabilisation pour compenser leurs pertes mais ce fonds lui-meme n'est pas financé ni en théorie, ni en pratique.
Elles ont joué sur l'hypothese d'une croissance indéfinie par le crédit et sur la capacité d'auto-régulation du marché financier... Elles ont perdu ce pari, la partie est finie.
Plutot que de gloser sur les circonstances de la tragédie et s'illusionner sur un monde européen idéal, il faudrait plutot définir avec pargmatisme le cadre et les principes d'une reconstruction économique selon un schéma stable, légitime et reproductible pour chaque pays à sa convenance.
Pour ce qui est du maintient des relations commerciales internationales il semble que ce projet d'une chambre de compensation internationale avec une unité monétaire composée d'un panier de devises type DTS, un systeme de change fixe et ajustable et une supervision pluraliste, soit le plus réaliste.
Adieu l'ancien monde, vive le nouveau !
Rédigé par : patriote | 16 mai 2010 à 17:45
Félicitations, Sapir faisant référence à Malakine en pied de page...
Dommage qu'il ne développe pas plus sur le thème d'accords avec la Russie et la Chine.
La Chine propose le Bancor en ce moment.
NDA est survolté en ce moment, référence aussi à la TVA :
http://www.marianne2.fr/Dupont-Aignan-Sortons-de-la-monnaie-unique-en-bon-ordre,-est-encore-temps_a192812.html
Rédigé par : olaf | 16 mai 2010 à 20:24
le principal problème de l'Europe est d'avoir voulu aller trop vite dans sa constitution en englobant trop de pays sans définir des règles de gouvernance adaptées... lorsqu'il y a crise, personne n'est apte à réagir : à vouloir le consensus mou (il n'y a qu'à regarder les réactions des Barroso, Van Rompuy ou Ashton), en cas de crise, personne ne prend de décisions et faut s'en remettre aux dirigeants des pays membres : et comme chaque pays se situe toujours entre deux élections, les vraies actions tardent !...
ils n'ont pas su réagir à la première crise : il fallait donner un coup de frein à la folie spéculative... au lieu de çà, ils n'ont fait que la renforcer !!!
L'Europe était une chance, mais ils ont ratés l'opportunité d'en faire une grande puissance... c'est pour cela que la zone Euro se fait aussi facilement attaquer. A mon avis, c'est trop tard et on va vers une grande crise sociale
Rédigé par : reno.th | 16 mai 2010 à 23:16
donc il faut conserver l'euro et l'europe pour y faire la guerre à l'allemagne via la russie...
il y a des moments où, plutôt que de bricoler, il faut savoir tourner la page.
je ne vois pas bien quelles sont les réactions irraisonnées et incontrôlées qu'il faut craindre de la part de l'allemagne ? Qu'elle s'attache à l'euro au delà du raisonnable ?
Rédigé par : edgar | 17 mai 2010 à 09:51
@ Olaf
La référence ne m'a pas échappé et j'avoue que dans le contexte actuel (vos réactions sur mon précédents billets) ce soutien me semble plutôt bienvenue ...
Le problème c'est que je n'ai jamais encore réellement développé cette idée. Elle fait partie des nombreux articles inachevé que j'ai sur le feu. Je vais donc m'y remettre très vite pour développer ce que j'ai en tête avec mon union latine.
@ Edgar
Conserver l'Euro ? Mais pas du tout !! Le transformer en monnaie commune aurait pour effet de restaurer les monnaies nationales, autant dire que c'est un éclatement de la zone euro organisé.
J'avoue que la conclusion de l'article avec l'appel à la Russie pour calmer m'a également beaucoup surpris. Je suppose que Sapir ne tardera pas à développer ce point dans un prochain article.
En tout état de cause cette phrase illustre l'écart abyssal qui s'est creusé entre Todd et Sapir. Quand le premier pense toujours pouvoir convaincre gentiment l'Allemagne avec quelques gentils arguments, le second en fait l'adversaire numéro 1 et commence à s'inquiéter de sa réaction. Inutile de rappeler dans quel camps, je me situe ...
Rédigé par : Malakine | 17 mai 2010 à 11:04
Pour continuer la réflexion géopolitique :
http://www.leap2020.eu/GEAB-N-45-est-disponible--Crise-systemique-globale-Du-coup-d-Etat-de-l-Eurozone-a-l-isolement-tragique-du-Royaume-Uni_a4653.html
Un euro mark et un euro franc dans un euro monnaie de réserve commune serait intéressant, permettant une mutualisation dans chaque zone et consolidée au niveau européen en laissant une souplesse, articulation par une parité révisable régulièrement et négociée politiquement, forme de dialectique monétaire à deux pôles, nord et sud de l'Europe.
Ca signerait la fin de l'Angleterre comme semeur de zizanie continentale depuis des siècles.
Rédigé par : olaf | 17 mai 2010 à 20:44
En tous cas je n'ai pas compris les motivations de Lordon, lorsque sur arrêt sur images, il ne croyait pas possible une sortie de l'euro, quand il lui a été signalé la menace prétendument faite par Sarko à Merkel.
Si quelqu'un peut m'expliquer cette circonspection de Lordon...
Rédigé par : olaf | 17 mai 2010 à 21:20
A Merkel parait vouloir mettre un coup de vis
à la spéculation, vœux pieux ?
http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/05/17/angela-merkel-pour-l-allemagne-la-culture-de-stabilite-n-est-pas-negociable_1353108_3214.html#xtor=RSS-3208
Rédigé par : olaf | 18 mai 2010 à 07:39
Emmanuel Todd s'exprime moins sur les sujets proprement économiques ce qui vous donne l'impression d'un écart abyssal avec Jacques Sapir dont les analyses vont évoluer à mesure de la crise. Lors d'un Mercredi de la Nouvelle action royaliste Emmanuel Todd s'est prononcé pour l'idée d'un bras de fer avec l'Allemagne pour sauver l'euro il faut que l'Europe se protège de la concurrence déloyale notamment des Chinois en instaurant à ses frontières un protectionnnisme à ses frontières en rétablissant des droits de douanes et une préférence communautaire.
Réintérrogez Todd! Vous verriez qu'il n'y a pas d'écart "abyssal" avec Sapir et la lecture de l'article de Frédéric Lordon dans Le Monde Diplo de mai (le contrôle des capitaux à court terme est un aspect de la démondialisation financière) montre des convergences qu'un dialogue approfondi pourrait accentuer encore faudrait-il une "instance" pour faire se rencontrer régulièrement voire se rassembler tous ses penseurs hétérodoxes!
Cela devient urgent pour prévenir le pire qui risque d'arriver au vu de la situation présente.
Rédigé par : cording | 18 mai 2010 à 10:07
@ Olaf
Je n'ai pas vu la vidéo, mais Lordon parlait-il en termes de probabilité ou de souhait personnel ?
@ Cording
Todd a défendu un bras de fer avec l'Allemagne pour "sauver l'Euro" ??? Quand je dis qu'un écart abyssal s'est creusé !!
Je ne vois pas du tout l'intérêt que les intellectuels parlent d'une seule voix, surtout s'il n'y a pas de parti politique pour porter cette expression collective. Dans le débat intellectuel, le plus important c'est que les prises de position se répondent entre elles. Plus que les convergences, c'est le débat qu'il faut favoriser.
Rédigé par : Malakine | 18 mai 2010 à 10:22
D'accord avec Edgar : autant le projet d'Union latine me paraît fort séduisant à (très) long terme, autant je pense que dans l'immédiat la solution qui s'impose consiste à sortir tout d'abord de l'UE. Si nos cousins latins en faisaient autant, on pourrait ensuite engager avec eux tout type de discussion ou de négociation. De même, une telle décision serait une bonne base pour engager des négociations fructueuses, en toute indépendance, avec la Russie. De toute façon, il paraît pour le moins judicieux d'entretenir de bons rapports avec ce pays qui restera encore pour longtemps une "hyperpuissance" et qui dispose de matières premières en abondance.
@ Malakine
En tout cas, sur l'écart entre Todd et Sapir, je suis bien d'accord (évidemment ça vaut aussi pour ton papier précédent !).
Rédigé par : Joe Liqueur | 18 mai 2010 à 10:30
@Tous
Jean Quatremer deviendrait-il (enfin) lucide sur l'état de la construction européenne, et sur la piètre qualité de la classe politique en place ? On pourrait le croire quand on lit ses derniers articles :
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2010/05/barack-obama-the-president-of-the-european-council-potec.html
et
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2010/05/angela-merkel-épuise-la-patience-de-ses-partenaires.html
Il pointe le fait que l'Irlande (paradis fiscal) a été épargnée par la spéculation alors qu'elle est aussi endettée que les "PIGS" :
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2010/05/comment-les-banques-et-les-assurances-européennes-ont-joué-contre-la-zone-euro.html
Rédigé par : Pullo | 18 mai 2010 à 11:25
"Je n'ai pas vu la vidéo, mais Lordon parlait-il en termes de probabilité ou de souhait personnel ? "
C'est un passage très court, où il ne s'explique pas vraiment. Ce que j'en ai compris, c'est en termes de faisabilité technique dans l'immédiat que serait le problème.
Peut être en dira t il plus ultérieurement...
Rédigé par : olaf | 18 mai 2010 à 13:08
@ Pullo & tous
Très instructif, Obama sait comme l'a dit Sapir que la roi risquerait d'être vraiment nu après cela... et surtout comme l'a souvent montré Edgar, logique quand on sait qui a encouragé la construction européenne, Schumann, Monnet et les Pères fondateurs.
Sur Merkel, je vous conseille cette entrevue de la chancelière dans Le Monde:
http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/05/18/solidite-stabilite-les-regles-de-l-euro-selon-angela-merkel_1353323_3214.html
Merkel désire la destruction de l'Euro et revenir au Mark? C'est une stratégie délibérée de la part de la chancelière... Ceci dit, pointer le phénomène de l'eurodivergence est une bonne stratégie pour cela et confirme les Marchés dans leurs intuitions(cf le billet de Quatremer).
La solution qu'elle propose c'est tout simplement une dictature économique ayant pour viatique la compétitivité des entreprises allemandes...
Il faut sortir de l'Euro ou dégager l'Allemagne, il en va de la démocratie de chaque nation méditerannéenne.
Rédigé par : René Jacquot | 18 mai 2010 à 15:52
Je me suis mis enfin à développer le projet d'union latine. Je devrais publier ça en deux ou trois volets d'ici la fin de la semaine ...
@ René jacquot
Cette itw a le mérite d'être claire. Jamais la notion de carcan européen n'aura été si vraie ! Plus besoin de voter désormais. C'est Merkel qui impose l'agenda politique à tous les pays membres.
Je sens qu'on va pleurer de rire lorsque les européens vont nous sortir leur "stratégie de croissance" D'ailleurs, ça risque de chauffer sérieusement entre les "partenaires" européens. Ca ne m'étonnerait pas d'ailleurs que cette discussion soit l'objet d'une nouvelle crise européenne.
Rédigé par : Malakine | 18 mai 2010 à 16:01
@ Malakine
Si c'est la stratégie UE 2020 c'est à pleurer de rire (ou de desespoir) vu que cette daube est pompée sur la brillante stratégie de Lisbonne.
http://ec.europa.eu/eu2020/index_fr.htm
Le Conseil européen a repoussé le vote de cette stratégie en juin tant elle fait l'unanimité contre elle.
Quand elle dit: "Dans un tel continent, on doit faire très attention de voir si l'on est paré pour l'avenir. Pour cela, il faut veiller à son endettement et s'engager en faveur des technologies. Cela jouera un rôle décisif pour la stratégie de croissance de chaque Etat."
Cela me fait penser à la stratégie de robotisation (MITI et compagnie) du Japon dans les années 70-80. Merkel semble compiler les pires travers de Thatcher: "Nous sommes volontiers européens et nous savons ce que nous apporte l'euro"... j'aime beaucoup le "volontiers".
Sinon, il est problable que l'Euro risque de moins durer que la précédente Union Latine (1865-1927):
http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_latine_(monnaie)
Rédigé par : René Jacquot | 18 mai 2010 à 16:16
@RJ
Il faut dire que l'union latine avait une hétérogénéité économique moindre que la zone euro actuelle. Mais même avec cet avantage et cette proximité çà n'a pas marché. Du reste, je pense personnellement que les grands pays ont tous été à un moment ou à un autre des zones monétaires non-optimale. La France a probablement vécu çà avec ses disparités régionales mais ils n'y a pas eu de séparatisme car les identités locales n'ont pas su résister au bulldozer parisien. Et qu'il y a une unification culturelle autant qu'économique. Mais est ce que finalement l'Europe y gagnerait à démolir toute ses différences à devenir une super-France ou une super-Allemagne? Je me pose de plus en plus de question sur cette volonté de puissance et de concentration. Au moment ou on ne cesse de prôner la diversité on l'efface au plan des nations c'est absurde.
Il y a d'ailleurs l'historien américain Jared Diamond qui avait montré qu'en réalité c'est la division de l'Europe qui a toujours était la force du continent. Si nous n'avons pas stagné comme les chinois ou les musulmans pendant des siècles c'est avant tout parce qu'il y a eu une compétition entre les nations d'Europe et que le pouvoir n'y a jamais été centralisé. Quand un peuple se trompé de direction il y en avait toujours d'autre pour faire autrement. De sorte que le continent devait sa robustesse à sa division et à sa diversité culturelle. Vue sous cet angle l'UE est une horreur absolue.
Rédigé par : yann | 18 mai 2010 à 16:41
yann,
D'accord sur l'avantage d'une Europe multiculturelle, mais les guerres étaient quasi permanentes en Europe.
La compétition comme moteur, on voit ce que ca donne en économie...la guerre par d'autres moyens et ses dégâts sociaux collatéraux.
Alors trouver un cadre de coopération et de négociation est nécessaire, l'UE telle que n'est pas le bon.
Les incantations ou lois de plafonnement du déficit n'y changeront pas, c'est comme si on votait une loi interdisant d'être malade en prenant ca pour un remède.
Voir :
http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2010/05/18/les-dettes-publiques-restent-tout-a-fait-gerables/
Rédigé par : olaf | 18 mai 2010 à 18:49
Une analyse de P Artus qui correspond en tous points à ce que j'ai pu constater avec mon expérience de terrain RD et industrielle comparative entre France et Allemagne :
http://www.slate.fr/story/21525/industrie-France-espagne-italie-crise-mondialisation
Il se pourrait par ailleurs que A Merkel frappe un grand coup demain sur les marchés à position nue, pas négligeable...
Rédigé par : olaf | 18 mai 2010 à 21:33
@Olaf
Merci pour le lien. Patrick Artus est carrément en train de virer sa cuti libérale, la crise provoque des réalignements intellectuels spectaculaires, qui n'étaient pas imaginables il y a deux ou trois ans.
Quant à l'article, il est très instructif. On comprend mieux pourquoi certaines activités industrielles en France sont en très grand danger (l'équipement automobile, cf. Heuliez) ou quasi mortes (le textile, la chaussure...)
Rédigé par : Pullo | 18 mai 2010 à 23:08
Pas plus tard qu'aujourd'hui, j'ai eu affaire avec un prestataire RD allemand de petite taille, avec un éventail large de compétences de réseau, aussi parfaitement bilingue, et au fait d'un éventail impressionnant de technologies.
Je ne suis pas loin de collaborer avec.
Son approche industrielle stratégique malgré la taille de l'entreprise est
assez remarquable. C'est pas du blabla comme on a parfois connu avec internet au moment de son explosion. Ici, les plans sont fondées sur du métier et de l'expérience.
Sans stratégie d'ensemble, pas de position défendable à terme.
Rédigé par : olaf | 19 mai 2010 à 00:13
@ Malakine,
Je persiste à penser qu'Emmanuel Todd n'est pas si éloigné des propositions de Sapir sur le devenir de l'euro. En effet ce sont deux européens de raison qui pensent qu'il y a des choses à sauver dans l'idée de l'euro avant qu'il ne soit trop tard.Nicolas Dupont-Aignan se trompe comme tous les ouverainistes s'il pense qu'une sortie de l'euro suffit à résoudre les problèmes.
Donnez la parole à Todd si vous n'êtes pas convaincus! N'opposez pas un peu artificiellement comme vous le faites le "fossile" Gréau, l'"hibernatus" Todd avec Jacques Sapir parce qu'au delà de leur divergences ils ont beaucoup de point commun: proposer une sortie de crise raisonnable pour tenir compte du positif de la situation avant que la crise ne produise tous ses effets destructeurs. Le débat ne doit pas être un fin en soi mais une étape indispensable.C'est dans cette optique que je souhaite que le débat intellectuel aboutisse à une plateforme commune d'où pourrait émerger une alternative politique républicaine pour 2012.
Rédigé par : cording | 19 mai 2010 à 09:35
@ Yann
Avec le même raisonnement, tu peux aussi réhabiliter la guerre comme source de progrès technique et d'innovation !
@ Olaf
On a réagit pareil ! :-)
Les dettes publiques restent parfaitement gérables, mais il faut ajouter "des lors qu'on met de coté le remboursement des intérêts" Voir sur ce point la discussion chez Laurent entre moi et AJ Holbecq sur laquelle je ferais un papier dès que j'aurais fini mon long texte sur l'unio latine.
Le texte de Artus est effectivement très intéressant. J'aime beaucoup la conclusion "taxer le capital pour aider les entreprises" Un coin enfoncé bien profond dans la pensée de droite !
@ Pullo
Je suis de très près Artus depuis belle lurette et il n'a rien d'un libéral dogmatique. Ce n'est pas Delhommais ou le boucher. D'ailleurs, son dernier livre est titré "pourquoi il faut partager les revenus"
@ Olaf
Que penses tu de la politique d'innovation de l'Allemagne avec les instituts Fraunhofer ? J'avais étudié la question pour des raisons professionnelle à l'époque ou je bossais dans le développement économique et j'avais été impressionné par l'intelligence et le raffinement du système. Je n'ai jamais compris que l'idée ne se diffuse pas dans le débat public français.
Comme quoi je ne suis pas "Germanophobe" quoique certains se plaisent à dire !
@ Cording
Je ne veux plus parler de Todd. J'ai eu l'occasion de discuter et d'échanger beaucoup avec lui l'an passé. Je garderais pour moi le contenu de nos conversations mais je peux dire qu'il y a plus qu'une nuance entre ce qu'il dit publiquement et en privé. Je sais très bien ce que je fais quand je le qualifie d'Hibernatus ! C'est juste destiné à le réveiller et à l'inciter à plus de radicalité. Je signale en outre que j'ai reçu des félicitations inattendues pour ce texte, émanant d'un ami de Todd et d'un membre de la famille protectionniste.
Je sais très bien que j'ai tapé dur et là ou ça faisait mal, mais je ne regrette rien. Ce n'est pas moi qui déconne, mais lui !
Rédigé par : Malakine | 19 mai 2010 à 09:51
Sapir répond aux critiques des européistes du Nouvel Obs de Denis Olivennes:
http://www.marianne2.fr/Europe-Jacques-Sapir-repond-au-Nouvel-Observateur_a193058.html
Rédigé par : René Jacquot | 19 mai 2010 à 18:59
"Que penses tu de la politique d'innovation de l'Allemagne avec les instituts Fraunhofer ?"
J'en avais contacté un lorsque j'étais en France, mais à l'époque j'étais sur un marché de niche avec de la haute techno embarquée. J'ai ensuite été vers des suisses qui correspondaient au problème.
Désormais, je suis plus sur du marché de masse mais dans lequel il faut trouver de bonnes idées techniques. On a des relations avec l'université de Leipzig pour certains sujets, ils est très preneur de collaboration.
Alors je ne peux pas fournir d'infos sur le Fraunhofer-Gesellschaft, n'ayant pas assez de connaissances à ce sujet, sauf livresques qui en donnent souvent une bonne image, sans doute plus près des besoins court moyen terme et d'autres aspects sur le mode de fonctionnement que tu connais probablement mieux que moi.
La France a du mal à avoir des structures de recherche intermédiaires entre le fondamental( long à très long terme ) et l'appliqué court terme( 2 à 5 ans quand même le court terme pour les innovations un peu fortes en rentabilité dans mon domaine ). D'où l'antinomie entre innovation et court terme des bourses.
Toujours est il que Fraunhofer ou sociétés allemandes apportent une grande attention aux brevets, je m'en rend compte tous les jours, formations périodiques de stratégie en recherche d'infos europe et USA, c'est pour ça qu'on m'a embauché, et ils rémunèrent entre autres très bien leurs salariés inventeurs selon la loi nationale.
La Chine vient de décréter les mêmes dispositions pour booster son innovation, en France c'est zéro de chez zéro de ce côté là, on croit pouvoir se battre avec un Opinel quand les autres y mettent des divisions blindées. La dernière option est moins bucolique mais plus efficace.
Rédigé par : olaf | 19 mai 2010 à 21:13
à RJ
merci pour la lecture. Si M2 a publié le texte de Sapir comme des cochons, comme pour le précédent, je le reproduirais ici.
@ Olaf
Effectivement, le point fort des Fraunoffer c'est de combler le vide entre la recherche pure et les applications industrielles. Sur ce registre en France, on dépense un fric fou dans des structures de valorisation ou de transfert de technologie qui ne produisent aucun résultat. Je garde de mon expérience dans ce domaine que la recherche et l'industrie sont deux mondes qui s'ignorent.
Rédigé par : Malakine | 19 mai 2010 à 22:54
Rosa considère que 2 euros, sud et nord, n'a pas de sens, surtout pour le sud où les économies sont trop divergentes.
Donc sortie complète ou monnaie commune de réserve ?
http://www.marianne2.fr/Jean-Jacques-Rosa-pourquoi-il-faut-revenir-au-franc-!_a193049.html
Quand on voit la situation, on se demande comment on a pu créer ce monstre monétaire et économique.
Sinon, je ne vois pas non plus de contradiction entre régulation financière et réindustrialisation, cette dernière a besoin de la première.
Rédigé par : olaf | 20 mai 2010 à 09:01
Je précise que personnellement je ne suis pas pour deux euros mais pour deux europes, ce qui n'est pas la même chose. L'europe alternative que j'appelle "union latine" a pour objet de récupérer les compétences économiques pour en faire ce qu'on en voudra, appliqué aux monnaies, rien n'empêche d'appliquer la solution préconisée par Sapir d'une monnaie commune avec des monnaies nationales uniquement convertibles dans la monnaie de la zone.
Sinon, je suis très troublé par l'affirmation de JJ Rosa selon laquelle la dévaluation entrainera une majoration de la dette extérieure. Je croyais ça au début, mais depuis des mois je ne lis que le contraire. Du coup, je ne sais plus que penser ...
Rédigé par : Malakine | 20 mai 2010 à 09:14
Je suppose que le problème de la dévaluation entrainera l'augmentation de la dette au moment de son introduction en raison d'une dette en euro à rembourser en monnaie nationale, panique des marchés ?
Mais que par la suite, années, la réduction des déficits par un retour de compétitivité, une réévaluation de la monnaie nationale à la hausse... entraineraient une baisse de la dette. D'où la nécessité à minima de renégocier les échéances de remboursement ou autre chose pour calmer les marchés au moment de la sortie.
Rédigé par : olaf | 20 mai 2010 à 10:53
@Malakine et Olaf
J'arrive un peu après la bataille ;)
En fait, Jean-Jacques Rosa considère qu'il faudra rembourser la dette en euros, et vu sous cet angle il a raison; cette nouvelle monnaie moins forte (dévaluée) nous imposerait une majoration de notre dette extérieure.
Mais je pense qu'il ne tient pas compte du fait que l'on peut rembourser la dette (ou les intérêts) d'une part en la monétisant au niveau de la Banque de France, et que d'autre part on peut très bien soutenir aux détenteurs: vous avez accepté la transformation francs => euros sur vos créances à 6,57 , on va donc garder le même taux : si on vous doit 1 euro, on va vous rembourser 6,57 de NOS francs....
Rédigé par : A-J Holbecq | 13 juin 2010 à 11:05