A chaque fois, je suis confronté au même dilemme. Faut-il écrire sur cette polémique dont tout le monde parle, même je pense qu’il ne s’agit que d’une agitation médiatique purement émotionnelle, sans aucun enjeu politique ou intellectuel ? Faut-il dénoncer une tempête dans un verre d’eau quitte à la nourrir moi-même un peu plus ? Faut-il prendre position pour hurler avec les loups avec l’assurance d’obtenir en retour des commentaires flatteurs ou au contraire défendre courageusement celui qui est cloué au pilori médiatique ?
Généralement, j’essaie de me tenir à l’écart des
tempêtes médiatiques et de tout ce qui peut contribuer à la pipolisation de la
vie politique. C’est pourquoi, je m’étais abstenu sur l’affaire Polanski la
semaine derrière, où je n’avais vu que des postures moralistes sans trouver
d’angle pour développer un point de vue un peu intelligent ou original. Avec l’affaire Mitterrand, c’est différent, car
elle pose une question qui interpelle directement le citoyen. Ce ministre,
après ce qu’il a écrit, doit-il démissionner ? Cette polémique pue et met mal à l’aise, mais
c’est bel et bien une affaire politique.
Puisqu’il faut en parler, parlons en …
Il faut déjà trouver le bon angle d’attaque pour développer un point de vue qui n’aura pas été développé partout. Lequel choisir, voyons voir …
Le tribunal médiatique
On pourrait d’abord prendre l’affaire sous l’angle
institutionnel et voir qu’elle est sortie lors d’une émission de télévision
(mots croisés) pour se conclure au journal de 20 heures de TF1. La question de
la démission d’un ministre de la république n’aura donc été posée et débattue
que dans les médias. Jamais au parlement. On aurait pourtant pu imaginer que, dans une
république parlementaire, la question soit soulevée lors de la séance de
question au gouvernement, puis instruite par à l’occasion d’une audition du
ministre devant une commission de parlementaires et enfin donne lieu à un vote
d’une résolution de la représentation nationale, demandant ou non la démission
du ministre mis en cause.
Cette approche m’amènerait alors à une réflexion très loin du sujet sur l'abaissement sans fin du parlement ou sur le rôle des médias en matière de contrôle de l’exécutif qu'il faudra bien un jour encadrer par des règles de droit propres à assurer le sérieux de l’instruction, l’équité des jugements et les droits de la défense.
Le retour à
l’ordre moral
On pourrait également adopter un point de vue
sociologique et noter la succession d’affaires mettant en jeu la sexualité.
Après le clash entre Bayrou et Cohn-Bendit, l’affaire Polanski, voici une
nouvelle affaire jetant l’opprobre sur des pratiques sexuelles quelque peu
« exotiques ». Ici, la prostitution, le tourisme sexuel, la sodomie
ou l’homosexualité en général. Certes, tout cela a été habilement dissimulé derrière
l’accusation un peu rapide de pédophilie, mais on sent très bien dans les
propos de certains commentateurs que leur dégoût porte aussi sur des pratiques sexuelles
qui les dégoutent.
Cet angle m’amènerait alors sur des considérations
discutables sur l’âme de notre peuple, connu dans le monde entier pour son
libertinage et qui est en passe de devenir aussi coincé que des puritains
américains.
L’emballement
médiatique :
On pourrait également traiter l’affaire sous
l’angle de la démocratie d’opinion pour analyser le mécanisme de l’emballement
médiatique. On noterait la disproportion manifeste entre les écrits incriminés
du ministre et les jugements à l’emporte pièce des journalistes et des
commentateurs, qui la plupart du temps avouent ne pas avoir lu le livre, ce qui
les conduit à ne pas se prononcer sur les faits, puisqu’ils les ignorent, mais s’en servent pour prendre des postures
faciles destinées à dénoncer l’exploitation sexuelle des mineurs du tiers monde
et ces sales occidentaux qui pensent que leur fric leur donne le droit de louer
des êtres humains pour satisfaire leurs pulsions sordides.
Cette approche nous amènerait à quelques considérations sur le caractère régicide du peuple français pour qui toutes les occasions sont bonnes pour se payer un représentant de l’élite, ou sur les arrières pensées que cet emballement expriment ; la droite trouvant là une occasion de régler ses comptes avec l’ouverture à gauche, la gauche une opportunité d’endosser le rôle de l’opposant résolu et combatif, le peuple un moyen facile de penser avec ses émotions.
Le joli coup
de Marine, le bug de Benoit.
Plus sérieusement, on pourrait également choisir un
angle politicien pour souligner les stratégies des uns et des autres et tenter
d’en anticiper les effets sur l’opinion. On verrait alors le remarquable coup
de Marine Le Pen qui réussit dans cette affaire à passer du camp des ostracisés
à celui des professeurs de bonne vertu, joignant à sa croisade l’ensemble du
monde politico-médiatique. Bravo Marine, je savais que tu étais douée. Tu iras
loin, c’est sûr !
On verrait aussi l’attitude plus que trouble de la
droite traditionnelle représentée par les éditorialistes du Figaro qui ont été les premiers à demander la tête
du ministre, une preuve de plus du malaise qui gagne dans les rangs de la
majorité et de l’espace qui est en train de se libérer à la droite de Sarkozy.
On noterait enfin la curieuse attitude de Benoit Hamon, qui se sentant obligé de figurer en bonne place dans la meute, s’est placé sur le terrain idéologique du camp d’en face. Décidément la fonction de porte parole ne lui sied guère. On le préférait dans son rôle d’idéologue d’une nouvelle gauche qui prétendait avoir « un monde d’avance » Benoit, reprend toi ! Tu mérites mieux que de jouer au roquet qui aboie mécaniquement dès qu’un membre du gouvernement fait un peu de bruit !
Le piège de
l’exemplarité
Encore plus sérieusement, on pourrait se référer
aux grands principes républicains pour en appeler à l’exemplarité dont doivent
faire preuve nos gouvernants. C’est le point de vue qu’adopte Laurent Pinsolle
en considérant qu’un ministre ne peut pas faire l’apologie du tourisme sexuel.
Sentant le piège, l’ami Laurent précise toutefois qu’il faut veiller à ne pas
tomber dans des dérives à l’anglo-saxonne. Car, en effet, ou commence et ou s’arrête,
l’exigence d’exemplarité ? Va-t-on bientôt demander aux hommes politiques
des certificats de bonne moralité et les questionner sur leurs aventures
extraconjugales ?
Ce point de vue nous conduirait alors à une
intéressante réflexion sur la séparation de la sphère privée et de la sphère publique
et sur les limites à fixer à la personnalisation de la vie politique ou à sa
pipolisation.
Je ne pourrais naturellement pas poser une question
aussi évidente sans y répondre aussitôt. L’exemplarité exigée des gouvernants
ne peut se limiter qu’au respect de la loi républicaine. Nous n’avons pas à
juger les décideurs sur leur moralité et encore moins leur vie sexuelle.
Cette approche, qui devient de fait juridique, nous fournirait alors une position très claire et très simple sur cette affaire. Soit les faits reprochés au ministre tombent sous le coup de la loi et un juge d’instruction doit en être saisi (si naturellement les faits ne sont pas frappés de prescription, nous n’allons tout de même pas devenir aussi impitoyables et stupides que la justice américaine). Soit ils s’inscrivent dans des pratiques non incriminées pénalement et nous devons nous taire, quelque soit le malaise que les pratiques racontées peut susciter en nous.
L’exception
culturelle et ma plaidoirie finale
Toutes ces approches sont possibles et peuvent
conduire à des conclusions non dénués d’intérêt. Mais je crois que, si je devais écrire un article
sur cette affaire, je prendrais le parti de défendre Frédéric Mitterrand. Par amour
des causes perdues, par goût pour la plaidoirie mais aussi parce que je déteste
viscéralement ceux qui attaquent les personnes sur leur être plutôt que leurs propos
ou sur leurs actes. (oui, oui certains commentateurs qui sévissent sur marianne2 peuvent effectivement se sentir viser)
Je choisirais pour construire ma plaidoirie, sur une
polémique dans la polémique. On entend ces jours ci mettre en cause le choix de
Frédéric Mitterrand, que Sarkozy aurait fait en toute connaissance de cause. Le
futur ministre aurait alerté le président sur ce livre et les polémiques qu’il
pourrait susciter et celui-ci lui aurait répondu qu’il s’agissait d’un chef
d’œuvre à l’abri de toute critique.Certains y voient les limites de la politique
d’ouverture, d’autres le piège de la logique de casting ou encore comme Philippe
Cohen aujourd’hui un effet boomerang de la passion sarkozienne pour « les
déballages émotionnels et la pipolisation de la vie publique »
Ce jugement me semblerait assez adapté s’il
s’agissait d’un ministère régalien ou technique. En l’espèce, il s’agit du
ministère de la culture qui en lui-même est une curiosité, pour ne pas dire une
anomalie. Un des prédécesseurs de Monsieur Mitterrand à ce poste avait
d’ailleurs évoqué la possibilité de sa suppression. Le poste de ministre de la
culture est en réalité un ministère de la parole, qui sert essentiellement à fournir
une représentation aux « gens de culture » pour flatter leur égo que
l’on sait si exigeant. Il me semble qu’on doive faire un sort particulier
à ce ministère dans le jugement qu’on porte sur son titulaire. On ne nomme pas
au poste de ministre de la culture, un énarque sans aspérité ou un politicien
ambitieux sorti du moule. On nomme quelqu’un du milieu artistique ou culturel,
reconnu par ses pairs, souvent d’ailleurs un homosexuel distingué. Tous ceux
qui ne répondaient pas à ce profil ont généralement beaucoup souffert rue de
Valois.
De la même manière que tous les gouvernements ont
tendance à nommer un ancien magistrat comme garde des sceaux, un ancien
syndicaliste agricole à l’agriculture ou un industriel au ministère de
l’économie, il est de tradition de nommer à la culture un artiste ou un
amoureux de la culture. Cette pratique quasi communautariste est certainement
condamnable, mais à la culture moins qu’ailleurs, compte tenu du caractère
essentiellement symbolique du poste.La nomination Frédéric Mitterrand s’inscrit dans
cette logique. Il a été nommé ministre parce qu’il était issu du milieu
culturel, parce qu’il était écrivain, documentariste, animateur de télévision. Dans
ces conditions, qu’il ait écrit des livres de littérature n’a rien d’étonnant.
On peut même dire que ça fait partie du CV exigé pour le poste. Et comme le
souligne Philippe Cohen aujourd’hui, la littérature moderne ayant tendance à l’autofiction,
Frédéric Mitterrand a succombé à la loi du genre en pratiquant le récit impudique,
comme d’autres, Frédéric Beigbeder, Christine Angot ou Justine Levy qui
auraient pu être nommés à sa place ou qui pourraient lui succéder.
Il a exposé librement son intimité, ses désirs, ses
fantasmes, mis son âme à nu sans cacher sa part d’ombre ni les démons qui le
hantent, le tout naturellement avec des effets de style qui grossissent le
trait pour mieux faire naître l’émotion et tenter de transformer des pulsions primitives
en pensées esthétisées . Ca s’appelle de la littérature.
Que chacun s’essaie à cet exercice et s’efforce de livrer
son être intime, dans la solitude de l’écrit comme autrefois au confessionnal, sans
la censure de la morale et sans crainte de choquer, persuadé que tout ce qui en
sortira sera blanchi par la licence artistique. Et il verra immanquablement
apparaître des mots et des phrases qui ne manqueront pas de choquer le bon
peuple s’ils étaient lus, séparés de leur contexte, par une Marine Lepen en
habit de procureur sur un plateau de télévision à une heure de grande écoute.
Les tréfonds de l’âme humaine lorsqu’ils sont portés par une belle langue sont
supportables dans le silence de la lecture. Ils deviennent abjects dans la
lumière des médias et la fureur de la politique.
On juge les écrits de Mitterrand comme si c’était
ceux d’un ministre, en faisant mine d’oublier que ce sont ceux d’un écrivain
devenu représentant des gens de culture.
Et je finirais sûrement ma plaidoirie par une
envolée destinée à faire à faire se lever une émotion coupable dans le cœur
froid des inquisiteurs médiatiques excités par l’odeur du sang. Je me
tournerais vers eux, les yeux dans les yeux, et dans des gestes plein
d’emphase, je déclamerais sur un ton villepinien une tirade enflammée pour leur
dire que non content de piétiner la dignité du débat public et de jeter sans
preuve l’honneur d’un homme à la vindicte populaire, c’est la littérature,
l’art et la culture qu’ils ont voulu assassiner !
…
... mais je ne suis pas avocat et je n’avais pas envie d’écrire sur ce sujet.
Je suis d'accord sur le fait qu'il soit dommage que le Peuple demande des comptes aux politiques sur leur vie privée en générale et sexuelle en particulier.
Le problème, c'est que ce n'est pas le Peuple qui a commencé.
Voir Anne Hidalgo, voir Jack Lang.
dans mon article de ce jour :
http://carnet.causeur.fr/antidote/les-animaux-malades-de-la-peste,00421
Rédigé par : David Desgouilles | 09 octobre 2009 à 19:27
La polémique suscitée par les propos de Marine Le Pen s'en prenant à Frédéric Mitterrand (et surtout à un Lefèvre médusé) dépasse largement le cadre de la politique, elle est donc beaucoup plus intéressante qu'un débat politique habituel. On peut certes regretter d'assister à une sorte de bal des Tartuffes, chacun essayant de tirer un profit politique de la situation en faisant mine de ne pas savoir ce qu'il sait depuis longtemps, et même, plus généralement, ce que tout le monde connaît depuis toujours: non seulement les liens particuliers entre le pouvoir (sous toutes ses formes) et le sexe, mais aussi le caractère moralement inacceptable (pour la société) de certains fantasmes et de leur réalisation.
Que l'on mette l'accent sur tel ou tel élément de ces choses à la fois connues et cachées depuis la fondation du monde, pourrait-on dire pour imiter le titre d'un texte de René Girard, et l'on aura un point de vue différent. Le "monde de la culture" - autoproclamé - s'emballera sur la nécessaire défense du fantasme créateur contre l'abomination du politiquement correct défendu par tout ordre social, ou plus timidement se plaindra du retour de l'ordre moral, la droite regrettera la décadence des moeurs (ah, ah, ah! Elle est bien bonne celle-là, venant de la droite décomplexée qui a toujours connu le pouvoir et ses excès), et ainsi de suite - je ne voudrais pas oublier la noble indignation de celui qui est toujours du côté du faible simplement parce qu'il a peur de certaines réalités dérangeantes.
Au fond, chacun sait que s'il se laissait aller, il ne sait pas où le conduiraient ses fantasmes, ceux du petit inquisiteur donneur de leçons n'étant pas les moins terrifiants. On pourrait s'amuser à ranger les hommes de pouvoir en deux catégories de pervers, ceux de la première cherchant à jouir sans entraves, manipulant à leur guise (y compris en faisant la morale) en vue de satisfaire leurs désirs insatiables (de pouvoir ou d'autre chose), ceux de la seconde incapables de jouir et cherchant par tous les moyens à empêcher les autres de satisfaire leurs désirs. En fait, ce ne sont pas deux catégories mais deux extrêmes théoriques entre lesquels nous avons toutes les perversions possibles et imaginables.
Pour en revenir un peu à la politique, ce qui m'amuse, c'est que Frédéric Mitterrand est la caricature d'un homme que l'on peut qualifier de droite, que le marché aux esclaves excite, mais qui ne plaisante pas avec la morale (ceux qui l'attaquent sont indignes), un homme de droite distingué par ses ambitions culturelles (pour une partie de la droite décomplexée, il est donc fatalement "de gauche"), d'où le plaisir qu'il a à exhiber sa "mauvaise vie", dont il se plaint, mais cherche à faire une oeuvre littéraire. Tiens, le "monde culturel" se reconnaîtrait-il dans cette attitude surtout narcissique?
Mais non, bien sûr, c'est un monde CULTUREL, qui sait que Polanski est hors de cause, parce que... parce qu'un génie n'a pu faire ce qu'on lui reproche. Non, mais! Un homme si unanimement reconnu!
Vous voulez vous amuser? Remplacez génie par notaire, ou médecin, ou ce que vous voudrez.
Malakine, tu auras compris que, contrairement à toi, je n'ai pas la plus petite sympathie pour Mitterrand, ceux qui l'on nommé et le soutiennent. Même s'il a le droit de se payer notre tête en parlant de jeunes garçons, de "gosses" ou d'"éphèbes... qui auraient finalement le même âge que lui - parfois, on devrait, plutôt que d'essayer de se défendre, tout miser sur la faiblesse de l'accusation.
Ce qui était effrayant, dans l'émission en question, c'était le refus imbécile de Marine Le Pen de considérer les délinquants sexuels comme des malades. C'était aussi, ou c'est aussi habituellement la volonté quasi-unanime (Corine Lepage étant l'exception ce soir-là) d'alourdir les peines punissant les délits ou crimes sexuels, et éventuellement de revenir sur des principes garantissant les libertés individuelles. Le plaisir qu'on peut éprouver à dire que tout doit être fait pour éviter les récidives. Elle est là, la complicité avec le FN (même à gauche, parfois), et pas dans les propos maladroits et politiciens de Hamon.
Que cette droite-là soit embarrassée avec l'affaire Mitterrand, j'avoue que cela ne me dérange pas du tout.
Rédigé par : Archibald | 09 octobre 2009 à 21:48
@ Malakine
Tu connais mon point de vue
Je croyais moi aussi, qu'il fallait en parler. Mais il n'y a en fait pas grand chose à dire si ce n'est que F.Mitterand; en tant que ministre, déshonore la République Française.
Contrairement à certains "économistes", je ne considère pas que « la prostitution est un échange globalement avantageux pour tous » mais que c’est tout simplement une exploitation de l’homme par l’homme dans tout ce qu’elle peut avoir de plus abjecte. Cela est encore plus vrai dans le cas de ce que l’on appelle le tourisme sexuel.
L'âge des garçons, si ils sont mineurs, est pour moi une circonstance aggravante mais reste d'une certaine manière secondaire par rapport à l'acte initial. Je n'accepte pas l’idée que l’on puisse abuser de la misère pour assouvir ses instincts. Alors quand je vois un ministre de la République assumer ce genre de saloperies et ne pas en tirer les conséquences en démissionnant ou en se faisant démissionner, je suis tout simplement dégouté.
Nous sommes tombés bien bas.
Rédigé par : RST | 09 octobre 2009 à 22:21
Merci Desgouilles, c’est également mon sentiment, je ne vois dans cette histoire que des gesticulations de politicards et de journaleux (suis-je assez populiste ?). Bien sûr que des kilomètres de sondages vont bientôt sortir pour nous persuader du contraire. Ah, ce peuple, quelle âme grise ! Cela bêle pour La Poste et cela se repaît du stupre de son prochain ? Et pendant ce temps là nos blogueurs s’échinent à proposer DES IDEES à la multitude, sans autre retour que des rots et des pets inconséquents. Je ne sais pas pour quel ordre moral tu es prêt maintenant Malakine, en tout cas ce ne sera pas celui du peuple. Il est tellement évident pour moi (normal j'en suis) que l’énorme majorité du peuple a bien autre chose à penser et s’en broute, des pollutions juvéniles géniales du Neveu de son Oncle. Je n’ai d’ailleurs pas constaté, à l’inverse de ce que tu avances, que le rappel des frasques littéraires de jeunesse de Cohn Bendit par Bayrou lui avait coûté des voix auprès du peuple. J’ai même eu plutôt l’impression que c’était l’inverse. Ne t’en fait donc pas on lui pardonne tout à ton Fredo la Bavette, et son ministère pour rire qui au moins ne fera pas des coupes sombres dans les services publics, et son génie du verbe, qui a épargné des montagnes de remboursement d’anxiolytiques à la Sécu sur au moins trois générations. Quant au coup médiatique de Marine Le Pen, je reconnais qu’elle n’a pas les qualités littéraires de son père, ce Grand Poète Concret, dont le verbe flamboyant a toujours été injustement dénigré par des hordes incultes et manipulées, dont l’ivresse se confondait avec la bêtise (tu vois, moi aussi Poteau, je peux faire du Malakine à la louche quand tu veux). Maintenant, ta plaidoirie n’est pas tombée dans l’oreille d’un peuple sourd. J’espère que tu vas être désormais d’une indulgence sans limite avec les fantasmes littéraires de ton populo commentateur, lesquels fantasmes n’expriment généralement que d’innocentes visions assoiffées de compassion et, qui sait, nous prépare peut-être l’avènement d’un nouveau Rimbaud. Tiens ! Au hasard ! Prenons mon cas personnel ! Depuis que tu as rouvert Horizon, je suis fasciné jusqu’à l’hallucination par les trois photos qui trônent en médaillon sur ta page d’accueil. Je suis maintenant incapable de voir passer un beau type bien fessu (ben oui !) sans voir tout d’un coup courir et japper comme des chiots Lordon, Sapir, Todd, tout nu, la main dans la main, à travers un champ de coquelicots ouvert à l’infini. Autour d’eux gambadent tous les fidèles, à croquer dans leurs petits costumes de lapin blanc. Ils sont tous là, Xavier, Laurent, Edgar etc. (Pascale joue de la flûte en Peau d’Ane). Pour un prolo, ce n’est pas littérairement charmant tout ça ? Bon, la nuit est encore longue et avant de retourner à l’instruction (c’est fou ce que ces blogs sont instructifs à défaut de servir à quelque chose) je m’absente un heure ou deux me payer une bonne socca. Quand la poele à frire est bien huilée, il n’y a pas d’heure pour les crêpes, et moi, je ne fais pas jouer la concurrence des bas salaires pour aller me goinfrer !
Daniel 1er
Roi des beiges
PS : Archibald, suis-je malade ?
Rédigé par : Daniel 1er (Dresse) | 09 octobre 2009 à 22:48
Assez simplement, y a t il une partie plaignante ? Il y a des lois et c'est à leur regard que s'estime cette affaire. Preuves, instruction, jugement...
Que F Mitterand soit con au point d'ignorer les lois ça fait partie de son narcissisme de culturel au dessus des lois. Au dessus de ses talents, il est un justiciable comme tous. Il est aussi devenu un politique exposé, pas par le hasard mais aussi par son désir, il est donc au courant qu'il a à répondre éventuellement plus que tout autre des suspicions qui l'accompagnent, ça fait partie du job.
D'un côté faire le bel esthète affranchi et d'un autre vouloir les contraintes du pouvoir, il faut être cohérent et assumer les critiques inévitables de sa crédibilité.
Ou alors ne pas assumer serait donc le suprême luxe et la consécration des artistes irresponsables ?
Rédigé par : olaf | 09 octobre 2009 à 22:53
Je n'avais pas non plus envie de commenter sur ce sujet. Je n'aurais pas du...
Bonne nuit !
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 09 octobre 2009 à 23:06
Que l’on n’attaque pas un ou une « politique » sur ce qui est de la sphère privée, je suis tout à fait d’accord. Quand le « politique » affiche sa vie privée dans ses écrits, il ne peut que s’attendre à être attaqué d’autant plus si ses écrits sont en contradiction avec les mœurs de l’époque.
Justifier le tourisme sexuel publiquement pas ses écrits, même s’il jure ses grands dieux qu’il ne rencontrait pas des mineurs ne peut que lui porter préjudice ainsi qu’au gouvernement auquel il appartient.
Rédigé par : Constantin ANGHELIDI | 09 octobre 2009 à 23:17
Un artiste n'est pas hors d'une société, il donne son point de vue sur une société, c'est sn son activité, et prend les risques, sinon c'est un gland protégé par son statut d'intouchable, un gamin qui peut se permettre de dire et faire n'importe quoi en toute impunité. Eh bien non, et il faut leur dire aux apprentis artistes qu'ils ne vivent pas dans un cocon, et que les baffes ne les épargneront pas.
Rédigé par : olaf | 09 octobre 2009 à 23:56
@ Daniel Dresse
Pas plus que moi. ;-)
Rédigé par : Archibald | 10 octobre 2009 à 00:24
Je me permets de conseiller La littérature sans estomac, de Pierre Jourde, qui a eu le mérite de lire, et de (tenter de) prendre au sérieux ce qui se présente comme LA littérature contemporaine (Beigbeder, Delerm, Angot, Laurens, et d'autres). Son constat est sans appel sur les écrits de ce petit monde des lettres people qui, si la réflexion l'emportait sur le marketing, serait considérés comme de la littérature de gare. Celle qui, désormais, squatte les plateaux-télé (elle est faite pour ça) et, hélas, certains programmes de France Culture.
Rédigé par : Archibald | 10 octobre 2009 à 08:46
seraient considérés.
Rédigé par : Archibald | 10 octobre 2009 à 08:47
Bonjour à tous.
Lecteur passif jusqu'à présent, j'interviens pour me faire plaisir avec cette affaire digne de Voici.
C'est qu'il s'agit simplement d'éthique ministérielle.
Le bon Peuple souffre de l'incompétence de quelques uns de ses dirigeants.
Dans le cas d'espèce il s'agit de la démarche d'une "elite de la culture".
Si cette élite ne se comporte pas en modèle moral respectueux des lois, qui le fera??
Il est donc responsable de ses actes et coupable d'amoralité illégale.
Dans ce sens il est disqulifié pour la fonction, quel que soient ses dénonciateurs.
Ceci dit dans la shère privée il fait ce qu'il avec son cul, on s'en fout....pourvu qu'il ne viole pas des "gosses"...soi-disant consentants sur ordre de leurs parents encaisseurs...
Et hop, qu'on en finisse.
Rédigé par : TARTAR | 10 octobre 2009 à 08:55
Malakine,
Merci pour la citation mais je ne suis pas vraiment d’accord.
Sur le retour de l’ordre moral, je ne crois pas qu’on assiste à un tel phénomène en France. En effet, DSK n’est absolument pas handicapé par son affaire, alors qu’aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne, sa carrière politique serait morte. Les personnes qui critiquent Frédéric Mitterrand le font principalement parce qu’il a fait de la publicité pour le tourisme sexuel dans un livre et ne considèrent pas que cela soit vraiment compatible avec la fonction de ministre. Ceux qui dérapent restent une minorité.
Certes, il y a un emballement médiatique mais il faut avouer que jamais un ministre n’avait écrit un tel livre. Pour moi, ce sont les faits qui expliquent que cette affaire fasse un tel bruit. Mais surtout, la majorité des médias et des politiques le défendent. Il suffit de voir l’édito du Monde, guère apprécié par une majorité des commentateurs d’ailleurs, pour constater que le ministre n’est attaqué durement que par une petite minorité, critiqué par une minorité et défendu par une majorité (des journalistes et politiques).
Je ne suis pas du tout d’accord avec ton jugement sur Benoît Hamon. Pour avoir vu l’émission de Canal Plus, il était mesuré, responsable. Il n’a pas demandé sa démission et plaçait sa critique uniquement sur l’angle du tourisme sexuel et de l’exploitation que cela représentait, des arguments parfaitement recevables. Pour moi, l’assimiler au FN, comme le font la plupart de ses critiques, est d’une malhonnêteté qui révèle la faiblesse de leur argumentation…
Pour la séparation entre la sphère publique et privée, comme je le dis dans mon papier, il s’agit d’un sanctuaire qu’il faut préserver absolument. Mais, ce débat me semble hors sujet avec cette affaire : Frédéric Mitterrand a lui-même étalé sa vie privée et l’a rendu publique. Il ne s’agit pas de révélations orwelliennes sur sa vie mais bien d’un débat qu’il a lui-même provoqué.
Au final, je crois que la majorité des critiques de Frédéric Mitterrand l’attaquent bien sur ses actes et non sur ce qu’il est. Bien sûr, une minorité peut déraper, mais il ne s’agit que d’une minorité. Et puis, il a accepté d’être ministre après avoir écrit un tel livre. Les conséquences étaient malheureusement prévisibles surtout avec son soutien sans nuance à Roman Polanski.
A David
Je ne crois pas que le peuple demande des comptes sur la vie privée. Beaucoup de Français se posent juste des questions sur la compatibilité d’une charge ministérielle avec la publication d’un tel livre…
Rédigé par : Laurent Pinsolle | 10 octobre 2009 à 12:21
@ Laurent
Assez d'accord avec toi. Il est quand même ahurissant que l'on reproche à un dirigeant de gauche (Hamon) d'être d'extrême-droite, ou de flirter avec elle lorsqu'il dénonce l'exploitation sexuelle de la pauvreté (même Mitterrand dit qu'il la condamne, même s'il n'a pas, selon ses dires, commis de faute en s'y adonnant, laissons le à ses contradictions). Je le note alors que, n'en déplaise à RST, je trouve ce point de vue forcément limité, et assez stupide s'il prétend tout dire des rapports entre le sexe et le pouvoir - les militants pour l'interdiction de la prostitution, même si je comprends, et accepte parfois leurs arguments, me font immanquablement flipper.
C'est la nomination d'un homme dont le livre était connu par le Président de la République qui pose problème, ainsi que les réactions d'une partie de la classe politique à "l'affaire Polanski". A mettre en relation, mais apparemment personne ne veut le voir, avec la sévérité toujours croissante avec laquelle on prétend punir les délits et crimes sexuels, conçus comme l'abomination absolue.
Une dernière remarque, pour dire que le discours sur le retour à l'ordre moral est lui aussi un discours moralisateur, qui a ses grands prêtres.
Rédigé par : Archibald | 10 octobre 2009 à 13:11
Je ne blaguais pas dans l'article quand je disais que je n'avais pas envie de me prononcer sur cette affaire, donc si vous me permettez, je ne reviendrais pas sur le cas mitterand, que je n'ai pas envie de défendre plus que ça.
J'aimerais juste répondre à Laurent à Archibald sur Hamon.
Déjà ce n'est pas moi qui vais reprocher à Hamon de jouer sur le terrain de l'extrême droite, simplement parce que je ne considère pas MLP comme d'extrême droite. Droite nationale et populaire à la rigueur mais jamais rien d'extrême dans ce qu'elle dit.
En fait, je ne reproche rien à Hamon. IL fait son boulot de porte parole, mais justement, je ne l'aime pas dans ce rôle. Je trouve qu'il mérite mieux que de faire le chien de garde et d'appeler à la démission des minitres. Il ferait mieux de se centrer sur son sujets et de faire entendre sa petite musique personnelle. Son échange avec Sapir nous a rappelé qu'il avait quand même du fond.
Sinon, pour rebondir sur les derniers propos d'Archibald. Oui, la tendance récente à considérer les crimes sexuels comme des abominations est assez curieuse (pour ne pas dire autre chose) Une anectode toute récente. Quand on a annoncé que la joggeuse avait été violée avant d'être tuée, ça sous entendait que c'était pire ...
Rédigé par : Malakine | 10 octobre 2009 à 16:08
@ Archibald
J’ai trop vu les dégâts de la prostitution dans les pays où je suis passé pour rester insensible aux phénomènes de tourisme sexuel. Je sais bien que la prostitution soit le plus vieux métier du monde et je ne me pose pas en donneur de leçon mais il y a des limites me semble-t-il.
Au Vietnam on m’a proposé des petites filles, en Angola une des premières choses que l’on m’a indiqué quand je suis arrivé c’est combien coûte une fille par mois et en Malaisie les gros expatriés occidentaux se tapaient une nouvelle fille Philippine chaque soir. Je n’ai jamais accepté l’idée que l’on puisse abuser de la misère pour assouvir ses instincts. Parce que dans ces pays là, se taper une fille (ou un garçon) ne coute, en exagérant à peine, souvent pas plus cher qu'un paquet de cigarette ! Et les gens qui se prostituent n'ont pas le choix. Ils ne le font pas pour s'acheter le superflus mais de quoi bouffer !
J'ai entendu dire qu'en France la prostitution se développe chez les étudiant(e)s qui n'ont que ce moyen pour se payer leurs études. Tu trouves ça normal ? Et bien pas moi.
A tous ceux qui revendiquent haut et fort au nom d'une soit-disant liberté sexuelle, la liberté de se prostituer, je pose une seule question: accepteriez-vous que votre fille ou votre fils se prostitue ?
Alors quand je vois un ministre de la République revendiquer ce genre de saloperies et ensuite pinailler sur l’âge de ses victimes, j’ai juste envie de vomir.
Rédigé par : RST | 10 octobre 2009 à 16:09
@ RST
Et figure-toi que je suis en grande partie d'accord avec toi.
Cela dit je parlais de la prostitution en général, et pas du tourisme sexuel en particulier. Je précise mon propos en disant que tous ceux qui, en matière de sexualité, proclament de grands principes, me semblent à côté de la plaque, ou alors suspects.
Quand tu dis que c'est "pour bouffer" que les gamin(e)s se prostituent, ou sont prostitués, et que tu l'opposes à ceux qui le font ou le feraient pour "du superflu, qu'insinues-tu? Que ceux qui le font pour le superflu sont inférieurs moralement?
Il existe des vérités dérangeantes que la noble indignation ne veut (peut) percevoir; l'une d'elle est qu'à trop enfermer certaines personnes dans le statut de victimes, on peut aussi rajouter la honte à leur malheur objectif, qui serait parfois moindre sans cela - c'est aussi, me semble-t-il, ce qu'a rappelé l'ex-victime de Polanski. C'est après avoir dit cela que je peux affirmer, comme toi, que ceux qui cherchent des justifications morales (et la liberté, trop souvent invoquée en pareil cas, en est une, et qui fonctionne fort bien dans certains milieux) à leurs turpitudes me dégoûtent particulièrement. Davantage encore quand ils se font à leur tour accusateurs.
Rédigé par : Archibald | 10 octobre 2009 à 17:09
@ RST
Tu peux supprimer la deuxième partie de ma réponse (le deuxième paragraphe) qui ne s'imposait pas du tout. Après avoir relu ton message, je me rends compte que je me suis un peu emporté (répondant en fait à un interlocuteur imaginé à partir d'une partie seulement de ton propos), et que je te dois donc des excuses.
Rédigé par : Archibald | 10 octobre 2009 à 17:42
Je serais sans nuances.
La réaction de Frédéric Mitterrand outragé par l'attaque à "son honneur" dépasse l'admissible.
Pauvre petit ministre, attaqué lachement par des extrémistes de l'ordre moral...
De l'honneur il n'en a point.
De la culture il en a surement...
La conclusion de tout cela c'est que le divorce entre la classe politique, intellectualo médiatico culturelle avec le peuple est consommée.
Tient comme un certain débat en 2005!
Etonant, non?
Rédigé par : ETDAS | 10 octobre 2009 à 18:51
Personnellement, je me contrefous de l’honneur perdu de Frédéric Mitterrand et je crois surtout que l’affaire Mitterrand est l’affaire d’un énième plan com’ de Sarkozy qui lui est revenu dans la gueule. C’était certainement une excellente idée au départ d’ajouter un nom célèbre aux multiples trophées de notre président spécialiste de la politique spectacle, on piquait carrément le fantôme de Tonton à ces nazes de socialos et ça a marché au point que personne ne s’est rappelé que le neveu s’était toujours affirmé de droite. Quelle magnifique confusion, plus personne n’y comprenait plus rien. Mais voilà, la politique, c’est plein de sournois qui n’attendent que vous soyez exposé pour vous voler dans les plumes. D’autant que la Marine, il fallait bien qu’elle récupère ses électeurs séduits par le génial manipulateur, alors elle a attaqué finement sur les valeurs de la VRAIE droite, pas la décomplexée, hein, non, celle qui défendrait la saine morale, la vertu et l’équité, celle qui n’utiliserait jamais de passe-droit, celle qui ne se considèrerait pas au-dessus des lois, celle qui comprendrait qu’il y a une chose que le bon peuple déteste, c’est l’idée qu’il y en auraient au-dessus des lois morales sous prétexte qu’ils plaisent aux puissants. Et il faut dire au vu des réactions indulgentes et compréhensives du gouvernement, que cette offensive est plutôt réussie et que le bon peuple n’est pas près de changer d’opinion sur cette question. D’autant que le Frédéric a réussi à se faire accrocher une nouvelle casserole du côté de la Réunion. Je les laisse donc se débrouiller entre copains.
Par contre, ce que je n’ai pas du tout apprécié dans cette histoire, c’est le retour du bon vieil antifascisme éculé, l’appel à l’union sacrée autour de ces pauvres homos si opprimés, l’attaque en règle contre Internet vu comme réceptacle de ces basses attaques populaires si moisies. Ha, le peuple, donnez lui la parole et voilà ce qu’il en fait…
Rédigé par : baloo31 | 10 octobre 2009 à 20:13
J'en ai marre de lire que condamné le tourisme sexuel et la pédophilie est du puritanisme !
Si c'est cela alors je suis puritain. Faudrait arrêter les conneries là tout de même !
Rédigé par : EtienneB | 11 octobre 2009 à 01:28
Ben ouais, dans l'ensemble, je vois trouve quand même vachement puritains et pas hyper tolérant.
Question à RST et Etienne (notamment) Seriez vous pour la pénalisation de la prostitution en France, active et passive ?
Et autre question, dans cette hypothèse, un français qui irait faire une virée en allemagne en belgique ou en Hollande pour aller visiter un bordel, lui aussi se verrait exposé à l'accusation infamante de se livrer au "tourisme sexuel" ?
Ou bien la prostitution serait acceptable dans les pays riches, mais pas dans les pays pauvres ou là, ça serait de l'exploitation de la misère ? Et alors qu'en est-il des pays intermédiaire comme l'Ukraine ou la Tchéquie ?
Je suis toujours intéressé par les gens qui pratiquent le moralisme. J'aimerais comprendre comment ça marche, où commence le péché et comment on fixe les règles.
Merci de m'expliquer. Je ne comprends pas bien. Sincèrement !
Rédigé par : Malakine | 11 octobre 2009 à 09:10
@ Malakine
Je ne te visais pas en parlant de ceux qui s'en prennent à Hamon.
Je dois te dire qu'autant je t'ai trouvé trop sympa avec Mitterrand, autant je trouve certains commentaires intransigeants - émanant sans doute de personnes qui, dans absolument tous les domaines de leur vie, se comportent toujours comme il convient de le faire. Si c'est le cas, ils me font un peu peur - comme je peux aussi me faire peur, parfois, trop de perfection cachant forcément quelque chose. :-)
Rédigé par : Archibald | 11 octobre 2009 à 10:51
@ Malakine
Ma réponse à ta première question est nette: non, je ne suis pas pour la pénalisation de la prostitution en France. Pour la deuxième question, il me semble que l’on commence à jouer avec les mots ce qui n’a pas nécessairement un grand intérêt mais j’aurais tendance à dire que non, ce n’est pas forcément ce que j’appelle du tourisme sexuel.
Je ne sais pas ce que tu entends par "moralisme". Si c’est avoir des principes et considérer que dans la plupart des cas, la prostitution est une activité dégradante et subie par ceux qui s’y livrent, alors effectivement je pratique le moralisme. Dans le cadre de ce moralisme, je pense aussi qu’il y a plusieurs niveaux dans l’abjecte et que le pire est atteint lorsque l’on profite de la misère des autres pour les baiser, dans tous les sens du terme : physiquement et financièrement puisque, dans le cadre du "tourisme sexuel" les prix pratiqués sont ridiculement bas. Je reste cependant réaliste et je sais bien que la prostitution a encore de beaux jours devant elle. Le mieux que l’on puisse faire, au moins dans les pays riches, est d’assurer qu’elle se pratique dans les moins mauvaises conditions possibles.
Tu penses que je ne suis pas "hyper tolérant" ? C’est fort possible. Alors je pose une question à tous ceux qui souhaitent se positionner sur le sujet : accepteriez-vous que votre fille ou votre fils se prostitue ? La question est très simple et la réponse devrait mesurer le niveau de "tolérance" de chacun. Ma réponse à moi est définitivement non. Et c’est cette réponse qui fait que, depuis que j’ai des enfants et malgré les nombreuses tentations rencontrées dans les pays ou j’ai travaillé en célibataire pendant de longues semaines, je n’ai jamais cédé. J’ai rencontré des expatriés de toutes sortes dont des "types bien" qui traitaient les filles avec beaucoup de respect. J’en connais même un qui a payé le voyage d’une de ses copines pour qu’elle puisse aller voir son bébé dans son pays d’origine. Sympa, non ?
Une dernière chose : je ne suis pas un saint et je ne prétends pas donner des leçons à quiconque. Je considère cependant qu’un ministre de la République doit donner l’exemple. Je n’ai rien personnellement contre F. Mitterrand bien mais il n’a pas à être ministre.
Je ne sais pas si j’ai répondu à tes interrogations mais je pense que ma position est assez claire.
Rédigé par : RST | 11 octobre 2009 à 11:05
Déjà on peut distinguer prostitution et proxénétisme, ce dernier me parait condamnable. Ensuite il y a prostitution d'adultes et celle de mineurs qui elle s'accompagne généralement de proxénétisme qui est une forme d'esclavage.
Moi aussi je n'ai rien contre F Mitterand, qui me parait plutôt sympa, mais là il s'est emmêlé les pinceaux, ça fait désordre pour un politique en exercice.
Alors, il s'agit pas de le mettre au pilori mais de considérer que sa position est devenue "bordélique".
Je te trouve pas très cohérent Malakine, d'un côté tu condamnes un prétendu moralisme et de l'autre, dans tes coms antérieurs tu t'opposes à l'adoption par des homos qui en l'occurrence n'ont aucune intention d'esclavagiser des enfants. Simplement parce qu'ils sont homos on devrait leur interdire un droit reconnu aux hétéros.
Rédigé par : olaf | 11 octobre 2009 à 14:18
La prostitution forcée, par la pauvreté ou par la menace, sont à pénaliser. Non pas ceux forcés à ce prostituer, mais ceux qui profitent d'eux.
Je pense qu'il n'y a pas de prostitution forcée par la pauvreté en France et en Europe (mais il y en a beaucoup sous la menance), qu'il y a des moyens de s'en sortir autrement. Et donc qu'il s'agit d'un choix, pas forcément joyeux mais d'un choix tout de même.
Ce n'est pas le cas dans de nombreux pays où se déroule le tourisme sexuel...
Voila là limite : l'exploitation de l'Homme par l'Homme.
Rédigé par : EtienneB | 11 octobre 2009 à 15:18
La prostitution forcée, par la pauvreté ou par la menace, sont à pénaliser. Non pas ceux forcés à ce prostituer, mais ceux qui profitent d'eux.
Je pense qu'il n'y a pas de prostitution forcée par la pauvreté en France et en Europe (mais il y en a beaucoup sous la menance), qu'il y a des moyens de s'en sortir autrement. Et donc qu'il s'agit d'un choix, pas forcément joyeux mais d'un choix tout de même.
Ce n'est pas le cas dans de nombreux pays où se déroule le tourisme sexuel...
Voila là limite : l'exploitation de l'Homme par l'Homme.
Rédigé par : EtienneB | 11 octobre 2009 à 15:23
Bis repetita, il peut pas s'empêcher de déconner, probablement le gène Mitterand qui sévit et permet de s'attribuer les privilèges du prince :
http://www.marianne2.fr/Mitterrand-temoin-de-moralite-de-deux-violeurs_a182392.html
Rédigé par : olaf | 11 octobre 2009 à 16:30
@ à tous
Prenez le temps de lire "Ballets Roses" de Benoit Duteurtre, une belle enquête sur un scandale de moeurs de la IVe République et sur ce qui était moralement acceptable il y a 60 ans.
Existe-t-il un nouvel ordre moral? Evidemment oui, mais les tabous ont changé avec ce que Philippe Muray appelait "l'infanthéisme" ou l'enfant-dieu.
Je ne dis pas s'il est pire ou meilleur que l'ancien, je ne fais que constater.
Au début du XXes l'enfant n'était que peu de chose, c'est bien pour cela que l'Immoraliste d'André Gide n'a pas fait scandale.
Sur le fond de l'affaire, Sarkozy connaissait bien l'existence de cet ouvrage et a voulu faire un "coup" à gauche et voilà la droite "forcée" de jouer les libertaires, je trouve ça tordant...
Sur les moeurs et les activités de "M.Mitrand", on pourrait avoir une interprétation houellebecquienne: un occident névrosé et sans repères qui "exploite" un tiers-monde avide d'argent, ce n'est pas brillant mais je ne vais pas hurler avec les loups car d'autres ministres bien placés ont fait pire ces dernières années mais ça sans l'écrire candidement et avec tout le narcissisme de l'individu contemporain dans un ouvrage pour vieilles dames de gauche.
Rédigé par : René Jacquot | 12 octobre 2009 à 14:00
@ René Jacquot
D'accord avec l'ensemble de ton post.
Mais je maintiens ce que j'ai dit sur le sort que l'on faisait à Hamon, d'autant que maintenant, c'est BécHameL qui recommence à voir l'extrême-droite partout. Triste époque que celle qui prend un tel individu au sérieux.
(Je dis cela en rappelant que les propos de Hamon m'ont semblé caricaturaux).
Et sur Mitterrand qui se moque du monde (des "garçons" de son âge ou presque, dit-il), s'accrochant à son poste avec la morgue de ceux qui, quand il s'agit de condamner les autres, ne plaisante pas avec la morale. Comme, sans doute, une partie de ceux dont tu dis qu'ils ont fait pire.
Rédigé par : Archibald | 12 octobre 2009 à 20:10