Le discours devant le congrès laissait subsister un doute sur la nature du grand emprunt national. Il semble désormais clair qu’il s’agira d’un nouveau plan de relance pour financer de nouvelles priorités nationales et investir dans les dépenses d’avenir.
Le premier plan de relance, décidé en décembre 2008 avait surtout pour objectif d’injecter de l’argent dans l’économie. La nature des projets importaient peu. On s’était contenté dans l'urgence d’aller puiser dans les contrats de plan Etat-Région pour ressortir ceux qui étaient en suspend faute de crédit, sans être très regardant sur leur caractère stratégique ou « durable ». L’ambition est aujourd’hui plus conséquente. Il ne s’agit plus seulement de dépenser mais d’investir.
Cette stratégie, si elle ne manque pas de cohérence et de logique, pose néanmoins trois types de questions. Elle interroge la soutenabilité de la dette publique en exigeant une « rentabilité » des investissements supérieure au coût du l’emprunt. Elle implique une stratégie de développement encore bien mystérieuse. Enfin, elle interpelle par son caractère exclusivement national qui semble vouloir tourner le dos à l’Europe et s’affranchir de ses règles.
L’inquiétante fuite en avant dans la dette publique :
Avec ce nouveau plan de relance, la dette publique française devrait atteindre à la fin du mandat 90% du PIB, ce qui ne manque pas de susciter quelques inquiétudes car on voit mal par quelle solution miracle le fardeau de cette dette pourrait s’alléger.
Le retour de la croissance demeure une hypothèse qui ne repose sur rien de concret. La réapparition d’une inflation soutenue est impossible dans le cadre de l’Euro avec une BCE qui s’interdit de monétiser les dettes publiques et qui a pour objectif premier de veiller à la stabilité des prix. Il ne restera plus que la réduction drastique des dépenses ou l’augmentation substantielle des impôts, hypothèses tout aussi illusoires l’une que l’autre compte tenu de l’accroissement des besoins sociaux liés au vieillissement et de l’environnement concurrentiel. Sans parler des impératifs de la démocratie, les politiques de purge étant rarement populaires.
Le quinquennat 2012-2017 s’annonce comme celui de la crise des finances publiques. On comprend que les socialistes soient tentés de faire l’impasse sur la prochaine échéance présidentielle. A l’heure où le désendettement s’imposera comme une nécessité, mieux vaudra être dans l’opposition !
La stratégie de l’hyperendettement est aujourd’hui justifiée par la crise et la perspective de préparer sa sortie. Le pari apparaît tout de même très risqué. L’échec est interdit ! Si cette fuite en avant dans le déficit ne produit pas le retour sur investissement escompté, il ne sera plus possible de renouveler ce genre d’opération. Il n’y aura plus qu’une alternative : se serrer la ceinture pendant quelques années, voire quelques décennie !
Il est donc impératif que les investissements financés avec cet endettement supplémentaire aient une contribution à la croissance potentielle du pays, au moins supérieure au coût de l’emprunt. Pour que cela soit possible, encore faudrait-il que l’on ait une vision précise du modèle de croissance de l’après crise et des leviers qu’il conviendrait d’actionner pour la stimuler. Or, l’appel de Sarkozy à un débat national, associant parlementaires et partenaires sociaux pour définir les nouvelles priorités nationales, n'est de ce point de vue guère rassurant.
La France a-t-elle une stratégie de développement ?
On annonce des moyens nouveaux (l'emprunt national) et on s’interroge sur leur destination (les priorités pour les dépenses d'avenir). Il y a là comme un inquiétant problème de méthode.
Comment la France peut-elle encore s’interroger sur ses priorités nationales, après 10 ans (au moins) de mondialisation franche, après 7 ans sans alternance politique, après presque deux ans de présidence Sarkozy et presque autant de crise mondiale ? Est-ce à dire que la politique des pôles de compétitivité, l’éphémère ministère de la prospective, le conseil d’analyse stratégique, et les divers rapports, au premier rang desquels celui de la commission Attali qui devait « libérer la croissance » n’ont pas permis au gouvernement de disposer d’une vision claire de la manière de retrouver de la compétitivité dans la mondialisation ?
Voilà qui amène à s'interroger sur la qualité de la gouvernance de notre pays et le bon fonctionnement de nos institutions ! Tout cela donne la désagréable impression d’une politique au doigt mouillé qui se pratique à coup de slogans selon l’axiome chéri des élus sans cervelle : « dépenser c’est agir » ou son nouvel avatar pour temps de crise « emprunter c’est investir » !
Quels sont donc les investissements de productivité qui ferait défaut à la France faute de moyens financiers ? Est-ce que des dizaines de milliards mobilisés dans la formation, l’industrie ou dans de nouvelles infrastructures suffiront à redonner à la France une compétitivité qui lui permettra de trouver sa place dans la mondialisation ? Poser la question, c’est quasiment y répondre. S'il suffisait de dépenser pour retrouver le chemin de la prospérité, on peut penser que cela aurait été fait depuis longtemps.
A quel contexte faudra t-il s’adapter ?
Derrière la question de la compétitivité du « site France » se cache une autre qui constitue le trou noir de la pensée présidentielle. La crise est-elle une crise du contexte, une crise systémique qui appelle des réformes des règles du jeu ? Ou est-elle une crise française qui appelle des « réformes de structures » ?
Sarkozy réponds « les deux » en annonçant à la fois une nouvelle mondialisation et des réformes d'adaptation. Mais peut-on sérieusement courir les deux lièvres à la fois ?
Comment s’adapter à un nouveau système dont on ne se sait encore rien de son économie générale ? L’adaptation ne sera à l’évidence pas la même si le monde de l’après crise se caractérise par une envolée des prix de l’énergie et une pénurie des matières premières ou au contraire une chute durable de leurs prix, par une re-régionalisation des échanges dans le cadre d’une remontée de la demande intérieure ou par un accroissement de la pression concurrentielle mondiale qui imposera de trouver (enfin) notre créneau dans la division internationale du travail, par une liquidité qui restera abondante ou un crédit crunch mondial ...
Si le système mondial demeure vicié, tous nos efforts seront vains. Pire : la stratégie d’adaptation pourrait totalement en décalage avec le nouveau monde de l’après crise si les règles du jeu venaient à changer profondément.
Et l’Europe dans tout ça ?
Au cours de la campagne européennes, le parti présidentiel a mis en avant la présidence française de l’UE "qui avait eu le mérite de réveiller l’Europe". Il voulait "changer l’Europe pour changer le monde". sarkozy s'affichait avec Angela Merkel dans le cadre d'un partenariat étroit destiné à peser sur la scène mondiale.
Pourtant l’Europe fût la grande absence du discours du congrès. Le mot n’a même pas été cité une seule fois ! La France décide de s’endetter seule, de relancer seule, d’investir seule, et de préparer son avenir seule.
Le trouble est encore renforcé par le remaniement ministériel qui a vu le départ de Bruno Lemaire du ministère des affaires européennes. Ce germaniste patenté y avait été nommé pour resserrer les liens du couple franco-allemand et avait semble t-il plutôt bien réussi dans sa tâche. Son remplacement par Pierre Lelouche, un néoconservateur américain à passeport français pleinement assumé, constitue la seule vraie signification politique de ce remaniement. Cette décision sonne t-elle comme un désengagement de la France de toute stratégie européenne ? Annonce t-elle un jeu plus solitaire dans le cadre d’un partenariat exclusif avec les Etats-Unis ?
Et si la France décidait d'en finir avec l’orthodoxie budgétaire du traité de Maastricht ?
Et si les
nouvelles priorités nationales annonçaient le renouveau d’une politique
industrielle, voire d’une planification à la mode gaulliste, au mépris de
toutes les règles communautaires sur le droit de la concurrence ?
Et si le grand emprunt national visait à diminuer
la dette extérieure pour préparer une sortie de l’Euro ?
Manifestement Henri Guaino a gagné la bataille idéologique dans l’entourage présidentiel. Pour reprendre la jolie formule d'Eric le Boucher "la rigueur est bannie, l’emprunt béni" Désormais, tout est possible !
On ne pleurera pas ni sur les dogmes bruxellois, ni sur la défunte Europe politique dont le couple franco-allemand devait être le moteur. Néanmoins, pour avoir une chance de succès toute rupture devra être franche. Le gouvernement devra arrêter une stratégie, s’y tenir et tirer toutes les conséquences de ses choix. Malheureusement, les discours présidentiels ne nous ont encore jamais permis de déceler une pensée bien cohérence et de deviner une stratégie bien claire.
Malakine
Reproduction intégrale interdite
"Son remplacement par Pierre Lelouche, un néoconservateur américain à passeport français pleinement assumé, constitue la seule vraie signification politique de ce remaniement. Cette décision sonne t-elle comme un désengagement de la France de toute stratégie européenne ? Annonce t-elle un jeu plus solitaire dans le cadre d’un partenariat exclusif avec les Etats-Unis ? "
CQFD
Il ne faut pas rêver, sur une politique de type gaullienne, les occasions de le faire en politique internationale ont été toutes bafouées mille fois.
oui l'alignement sur les USA est la seule piste de Sarkozy.
Bientot des dollars dans nos porte monnaie à la place des euros?
Une nouvelle étoile sur le stars and stripes?
Pour Sarko un sièges au capitol, ou il s'acoquinera de plus belle avec le lobby pro israélien?
Une guerre contre l'Iran depuis les EAU?
Et si l'emprunt se déversait dans les dépenses d'armements?
Rédigé par : ETDAS | 25 juin 2009 à 22:54
Plan de relance appelé « Grand Emprunt National » ou pas, toutes les politiques gouvernementales occidentales ressemblent de plus en plus à la démarche en zigzag d’un homme qui tente de retrouver son chemin dans le brouillard. Il est vrai que la tâche est immense ; il faut à la fois se désendetter et surtout se désintoxiquer de la consommation à outrance, adapter la production en fonction de cette nouvelle donne, créer une nouvelle monnaie capable de prendre le relais du dollar en cas de défaillance, repenser la mondialisation pour mettre fin à l’absurde déséquilibre pays consommateurs/pays producteurs, etc…et tout cela avec la plus grande répugnance car dans le fond, on ne veut rien changer. Même avec un super-cerveau super-actif comme celui de notre président sur-vitaminé que tout le monde nous envie, ça sera très dur (à propos quelqu’un a t’il des nouvelles de notre super-ministre de la relance Devedjian ?)…
D’autant que je ne crois pas les classes dirigeantes mieux armées pour contrôler la situation sous prétexte qu’elles sont au sommet . Qu’elles aient une âpre conscience de leurs propres intérêts, certainement, qu’elles aient une compréhension visionnaire de l’histoire, j’en suis beaucoup moins sûr. Elles sont certainement aussi larguées que nous, ce qui explique « La désagréable impression d’une politique au doigt mouillé »
Pour l’Europe, oui bien sûr elle est morte et depuis longtemps, mais je ne vois pas quel dirigeant aura le courage de lire le faire-part officiel de décès. On va attendre encore quelques élections ratées, quelques référendums pourris, quelques postures diplomatiques droitdel’hommistes complètement à côté de la plaque pour annoncer l’enterrement.
Rédigé par : baloo31 | 26 juin 2009 à 10:12
@ Malakine,
Je préfère attendre et juger sur pièces. Trop de détails manquent : montant de l'emprunt, montant du nouveau plan de relance (mot qui n'est pas prononcé d'ailleurs) et montant des vraies dépenses additionnelles.
On peut finir avec un grand emprunt de 50 Mds, ne servant qu'à financer un nouveau plan d'investissement de 20 Mds dont seulement 5 Mds de vraies nouvelles dépenses... Entre la parole et les actes, l'écart peut être colossal. Ne l'oublions pas ! Je ne suis pas si sûr que Sarkozy rompe avec la logique européenne. En général, il a tendance à ne pas aller jusqu'au bout quand il y a des résistances et il y en aura...
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 26 juin 2009 à 12:40
il y a quand meme 2 choses de suspectes dans cette histoire : pourquoi nous raconte-t-on que l'etat , débiteur stable et garantie, devrais emprunter à un taux plus elevé que le marché qui lui est complètement instable et bénéficie d'une solide réputation de piège a con ?
deuxièmement, toute cette histoire d'emprunt est une vaste fumisterie , pourquoi n'a-t-on pas une banque d'etat , ou même n'ordonne on pas a nos banques de nous faire un pret a 0.1 %? j'ai encore lu ce matin que les banques prétendaient vouloir prêter mais n'avaient plus personne à qui le faire ...
Si ils voulaient vraiment relancer, demain ils créeraient une banque nationale, tous les francais y mettraient leurs economies , et l'etat s'en servirait pour financer l'avenir du pays, exactement comme une banque classique utilise l'argent pour jouer au casino.
non?
donc la morale c'est quoi ? on peut s'endetter , pas de problème, arrivera un jour ou l'autre où le système pètera et l'État arrêtera de rembourser les banques ;) je ne vois pas le problème.
Rédigé par : tho | 26 juin 2009 à 17:03
Bonjour,
Cela fait quelque temps que je lis ton blog et je franchis le pas en postant des commentaires.
Malheureusement je pense que si les socialistes étaient au pouvoir, ils mèneraient cette même politique du doigt mouillé.
D'autre part même si les discours de Sarkosy sont intéressants par les perspectives qu'ils proposent (voir son discours devant l'oit) , je trouve que les actes ne suivent pas. Comment peut-on dire qu'on va investir dans la formation alors qu'on annonce 2 jours plus tard 16 000 suppressions de postes dans l'en ?
Rédigé par : marge | 26 juin 2009 à 18:09
C'est le début de week-end et je ne peux résister au plaisir de vous faire partager cette vidéo sur Nora Berra toute nouvelle secrétaire d'état aux personnes agées. Ca craint quand même le niveau des politiques avec Sarkozy, il y avait déjà Lefèbvre et Morano, mais Nora Berra les dépasse sans problèmes:
http://www.lepost.fr/article/2009/06/26/1595183_rions-un-peu-avec-nora-berra-tout-le-monde-peut-il-devenir-secretaire-d-etat.html
(désolé, mais je ne sais pas créer des hyper-textes sur ce site)
Rédigé par : baloo31 | 26 juin 2009 à 21:21
"Et si l'emprunt se déversait dans les dépenses d'armements ?"
ETDAS concluait son post par cette question que j'ai eu envie de prendre au mot, parce-qu'elle m'a évoqué quelques récentes infos parues dans le Figaro et Le Monde (pas besoin de chercher loin) :
- Accord de défense signé avec les Emirats Arabes Unis : la France met sa dissuasion nucléaire à la disposition des émirats.
- Inauguration d'une nouvelle base militaire à Abou Dhabi.
- Hypothétique vente d'avions "Rafale" à Abou Dhabi, à suivre...
- Areva : L'Etat s'apprête à céder 15% du groupe nucléaire Areva "à des partenaires en Asie, au Moyen-Orient et ailleurs", notamment à un fonds japonais et au fonds Mubadala d'Abou Dhabi.
- Areva : pourparlers concernant une centrale nucléaire au Koweit.
- Areva : Huit projets de centrales EPR aux USA.
Commentaire1 : Notre belle France post-gaullienne cherche à développer son petit complexe militaro-industriel, nous ne pouvons que nous en réjouir, c'est bon pour l'indépendance nationale. Pas de doute, l'emprunt doit contribuer (fortement ?) à cette dynamique d'expansion.
Commentaire2 : Ajoutons cependant la résolution européenne du 26 mars 2009 sur le marché transatlantique unifié; l'entrée de la France dans l'OTAN; puis la nomination de Pierre Lellouche... Ah, je commence à douter de notre future-ex indépendance dans l'ombre des USA.
@Malakine
Encore une fois, un bel article. Lequel, par le nombre de questions qu'il soulève (questions nécessairement sans réponse à l'heure actuelle) ne peut que laisser coi et pensif le lecteur de base que je suis. De cela découle, je pense, le faible nombre de commentaires.
Pour ma part, je me permettrai de rejoindre pour l'essentiel le commentaire de Laurent : attendre et voir...
Rédigé par : Taciturne | 28 juin 2009 à 14:10
- Areva : L'Etat s'apprête à céder 15% du groupe nucléaire Areva "à des partenaires en Asie, au Moyen-Orient et ailleurs", notamment à un fonds japonais et au fonds Mubadala d'Abou Dhabi.
Après les aciéries et les chantiers navals, l'industrie nucléaire...
Je ne sais pas encore si je vais me mettre à apprendre le chinois ou le russe, mais ça me paraît une idée de moins en moins fantaisiste.
Rédigé par : leridan | 29 juin 2009 à 03:12
ceux qui ont écouté Guéant sur France Inter ce jour, on peut être entendu comme moi que le montant de l'emprunt comme sa destination restent encore jalousement gardé...
Toujours la technique de la mayonnaise : on présente un projet et on regarde le résultat sur l'opinion...
Je rajoute que l'emprunt national, c'est aussi une idée piquée aux socialistes...
A bon entendeur
Rédigé par : Feelgood | 29 juin 2009 à 21:43
@Malakine
merci pour cet article très interessant qui pose les bonnes questions.
Au final, je serais tenté de dire que toute cette histoire d'emprunt, loin de constituer un embryon de renouveau d'une politique industrielle cohérente, n'est rien moins que la poursuite de la stratégie présidentielle de pure communication :
- je fais une mise en scène pour décréter le lancement d'une nouvelle "séquence" de communication (le Congrès)
- j'annonce, puis je maitrise le calendrier des évènements à suivre (séminaire gouvernemental, débats à l'Assemblée, rencontres avec les syndicats, ...),
- j'entretiens un "suspense" sur les modalités de l'emprunt (montant, canaux, taux, etc...) afin de faire phosphorer la presse et les TV, trop heureux d'avoir un feuilleton à se mettre sous la dent, quitte à tourner à vide.
- je fais en sorte que la collecte de l'emprunt pourrisse la période électorale des prochaines Régionales qui s'annoncent dangereuses pour l'UMP mais surtout pour le PS.
- etc....
Pas l'ombre d'une cohérence de politique économique, mais plutôt un scénario destiné à alimenter le pseudo-débat médiatique, continuer à occuper le devant de la scène et préparer au mieux les prochaines échéances électorales.
Rédigé par : Stef | 01 juillet 2009 à 11:44
Jacques Sapir prétend dans un article sur Marianne2.fr que la moitié des chômeurs européens sont du au libre échange inégaux,bien que je trouve ces méthode de calcul contestables il y a u fond de vérité.
http://www.marianne2.fr/Un-chomeur-europeen-sur-deux-doit-remercier-le-libre-echange_a181379.html
Rédigé par : Jehuty | 01 juillet 2009 à 18:08
Très bon article sur le futur emprunt Sarkozy:
http://www.lemonde.fr/economie/article/2009/07/01/l-emprunt-national-une-operation-plus-politique-que-financiere_1213838_3234.html
(Juste un petit bémol sur la proposition d'emprunt forcé: autant appeler çà impôt)
Rédigé par : jean_ | 01 juillet 2009 à 21:41
Stef, je vous trouve bien désagréable : notre cher Omniprésident offre à la presse un AUTRE feuilleton - celui de la petite rescapée comorienne, exploité sur toutes les coutures, commençant à s'user un peu... C'est gentil, finalement ! Il aura bien mérité un tour en yacht ou en avion Bolloré ou Bouygues gratuit !
Je vous invite tous à lire les infos, en général étayées, du Canard Enchaîné, concernant la séance de travail de nos chers ministres, sous la férule de Fillon (qui semble avoir pris des leçons auprès de son chef pour casser les sous-fifres).... Ben oui, ils ne savent pas où ils vont. Et, effectivement, lancer l'emprunt D ABORD et appeler à en définir les modalités, le montant, la destination, etc... ensuite, ça c'est de la prospective - ou je ne m'y connais pas !
Bon c'est vrai, je ne m'y connais pas, mais moi, JE NE SUIS PAS AU GOUVERNEMENT. C'est moins grave....
Je vois venir, sans boule de cristal, une nouvelle cata financière, genre emprunts Giscard ou Balladur, qui ont coûté très cher, avec une efficacité... que je ne qualifierai pas (je suis dans un jour de bonté).
Quant à la sortie de l'Europe, vous savez très bien que ça ne se fera pas. Sarkozy est un VELLEITAIRE. Grande gueule, mais rien derrière. Par contre, sûr qu'il va nous rejouer le coup de "l'opposition qui refuse l'union nationale". Un peu facile.... Certes, je ne suis pas sûre qu'elle ferait mieux, mais on n'appelle pas des "partenaires" à jouer au foot, pour ensuite leur imposer le basket-ball. Quand on fait ENSEMBLE, on laisse un peu la parole à ceux avec qui l'on fait soi-disant faire...
(Mon exemple est très mal choisi : Sarko ne risque pas de jouer au basket.... Finalement, je ne suis plus dans un jour de bonté).
Je tiens à rappeler aussi que la rigueur, elle est vécue DEJA au quotidien par beaucoup de gens : ceux dont les salaires sont bloqués, mais surtout ceux dont les emplois sont supprimés. Certes, il y a une "victoire" : le chômage a... moins augmenté le mois dernier que le précédent. Comme quoi, dans la vie, tout est relatif...
Rédigé par : Roselyne | 02 juillet 2009 à 09:48
@Malakine et @Roselyne :
Je complète mon commentaire avec un extrait d'un article de "Alternatives Economiques", qui avance une analyse pertinente (me semble-t-il) et révèle l'objectif inavouable de cet emprunt.
Je cite :
(...)
"Mais, reconnaissons-le, le grand emprunt est en même temps d'une astuce quasi diabolique. En effet, consacré au financement d'investissements, il va injecter dans l'économie française un montant qui pourrait tourner aux alentours de 50 milliards d'euros (on évoque même le chiffre de 100 milliards...). Et, du coup, il va permettre de lever le principal obstacle à la réduction de la dépense publique que notre Président veut à tout prix obtenir. Car réduire la dépense publique dans le contexte actuel, c'est prendre le risque d'affaiblir l'éventualité d'une reprise. Financer des investissements massifs par le grand emprunt ouvre la voie : on pourra alors fermer le plus possible les robinets de la dépense publique « habituelle » et convertir au libéralisme l'ensemble de l'appareil public sans freiner l'activité économique. On peut même espérer créer de nombreux emplois qui viendront se substituer aux emplois aidés ou réduire les dépenses d'assurance chômage. Sous couvert d'un emprunt de nature « keynésienne », on peut faire le grand ménage libéral dont le chef de l'Etat rêve depuis longtemps : à l'américaine, avec un Etat aussi maigre que possible, une protection sociale limitée et un pilotage de l'économie par l'offre (investissements) plutôt que par la demande."
(...)
Pour l'intégralité : http://www.alternatives-economiques.fr/budget-2010---le-retour-a-la-politique-liberale_fr_art_633_43606.html
Rédigé par : Stef | 02 juillet 2009 à 17:34
Stef,
C'est plausible... comme tout ce qui est écrit dans ALTERNATIVES ÉCONOMIQUES, d'ailleurs (à quand un partenariat avec les journaux télévisés ? Ça relèverait le niveau)
C'est plausible et ça fait peur, effectivement.
Par contre, je ne vois pas l'articulation avec "On peut même espérer créer de nombreux emplois qui viendront se substituer aux emplois aidés ou réduire les dépenses d'assurance chômage"... Pouvez-vous éclairer ma lanterne ?
Rédigé par : Roselyne | 02 juillet 2009 à 19:13
POur ce qui est du Conseil d'analyse stratégique, voici comment il se présente sur son site :
Le Centre d’analyse stratégique est un organisme directement rattaché au Premier ministre. Il a pour mission d’éclairer le Gouvernement dans la définition et la mise en œuvre de ses orientations stratégiques en matière économique, sociale, environnementale ou culturelle. Il prend en compte dans ses différents travaux qui sont rendus publics, les orientations de long terme définies au niveau communautaire, en particulier dans le cadre de la stratégie de Lisbonne.
La stratégie France c'est celle de Lisbonne, autrement dit de la daube.
Bien vu chez Stef...
Rédigé par : edgar | 07 juillet 2009 à 23:29