Frédéric Lordon est connu pour être un spécialiste de ce qu’il nomme la « finance de marché » au sujet de laquelle il a un jugement particulièrement sévère et a formulé des propositions extrêmement détaillées. En cela, il fait partie des penseurs de référence pour ceux qui recherchent une alternative au capitalisme néolibéral mondialisé. Il n’était pourtant pas catalogué jusqu’ici comme appartenant au cercle des protectionnistes européen qui sont fédérés par le site du même nom. C’est désormais chose faite.
Pascale Fourrier vient de publier sur son site une heure d’interview « du Luchini de l’économie » en quatre volets. Si les deux premières n’apportent pas grand-chose de nouveau par rapport à ses précédentes prises de position, les deux suivantes sont extrêmement intéressantes. Notre amie a interrogé Lordon sur sa conception du protectionnisme avant de l’inviter à exposer sa vision l’attitude de l’Europe dans la crise : Un réquisitoire implacable conduisant à un constat de décès de l’Europe communautaire… et à quelques fous rires jubilatoires!
Un frisson rétrospectif
Serait-on vraiment passé tout près d’une forme de fin du monde en septembre ? Pour tous les profanes des questions financières, l’annonce de la faillite d’une banque, c’est « dommage » pour les salariés et « bien fait » pour les actionnaires ! Personne n’a sérieusement pensé, à ce moment là, que l’ensemble du système bancaire mondial pouvait s’effondrer comme un château de cartes et ce qui pouvait arriver dans cette hypothèse. La description que nous en fait Lordon fait froid dans le dos. Il reconnait avoir eu très peur après la faillite de Lehmann, craignant une réaction en chaîne et des mouvements de paniques vers les guichets pour retirer avant qu’il ne soit trop tard des économies déjà volatilisées. Plus d’argent, disparu, ruiné ! Plus de compte en banque, plus de carte bleue, plus de banques ! « Et je fais comment pour aller faire mes courses au Chopi ? »
Personne n’a sérieusement envisagé cette hypothèse à l’époque. Aujourd’hui encore, quand certains économistes comme Nouriel Roubini annoncent sans rire que l’ensemble du système bancaire est dans une situation d’insolvabilité virtuelle, personne n’ose imaginer que la crise pourrait atteindra ce type d’extrémité.
Gardons donc toujours à l’esprit ce que signifierait cette issue et n’oublions pas qu’elle reste pour les experts dans le domaine des hypothèses crédibles. C’est bien ce qu’il faut entendre quand il nous annonce dans son style imagé, qu’en cas d’insolvabilité d’Etats (voir mon prochain billet), « on n’aura plus qu’à remplir la baignoire de patates ».
Un protectionnisme a minima
Lordon est manifestement un converti de fraiche date au protectionnisme et un converti du bout des lèvres. Il n’est d’ailleurs même pas à l’aise avec le vocable, trop diabolisé et vecteurs de malentendus.
Pourtant, ce qui fait la force du terme de protectionnisme est justement qu’il est diabolisé par les tenants de l’ordre existant. Ordre économique que Lodon a définit lors de sa conférence chez Acrimed (a écouter également) par 4 principes : « déréglementation financière, concurrence généralisée, orthodoxie des politiques économiques, privatisation et désengagement de l’Etat fiscal et avec en option, pour ceux qui veulent, un cinquième principe de politique sociale pour passer la serpillère sur les dégâts des 4 premiers ».
Cette diabolisation confère au protectionnisme une telle charge symbolique qu’il lui permet de véhiculer l’idée d’une réelle alternative. Il s’agit plus d’un « concept-bélier » qu’une solution clé en main. Le contenu précis reste bien évidemment à définir. Une fois le mythe du libre échange mondialisé définitivement à terre, il sera peut-être possible de penser enfin de nouvelles règles du jeu, dans un cadre protectionniste, c'est-à-dire dans une économie où la taille du terrain de jeu sera limitée et régulée par un pouvoir politique efficient.
A ce moment là, on verra apparaître diverses sensibilités et peut-être même un protectionnisme de droite et un de gauche. Car le protectionnisme de Todd, n’est pas tout à fait celui de Gréau, qui n’est pas tout à fait celui de Sapir ou de El Karoui. Il y aura nécessairement des nuances, voire de divergences, sur modalités ou les finalités.
Lordon apparaît (pour l’instant?) très en retrait par rapport aux précurseurs. Le point de départ de son analyse est que la concurrence mondiale est par essence distordue par les différences entre les systèmes socio-productifs. Aussi, le libre échange parfaitement concurrentiel est un mythe dangereux. C’est pourquoi il faut, selon lui, instaurer des « distorsions compensatoires » entre les zones qui ne répondent pas aux mêmes caractéristiques. C’est ainsi qu’il préconise une Europe dans l’Europe au moyen une politique commerciale commune pour les pays les plus développé (l’Europe des 6 ou des 15)
Lordon légitime ainsi l’approche protectionniste mais sans pour autant en faire un élément constitutif d’un modèle alternatif. Ce schéma qui vise à rétablir la juste concurrence est à mon sens très insuffisant car il maintien la délimitation du terrain de jeu au niveau mondial, ce qui implique la même spécialisation des systèmes productifs (et donc suppose la même fragilité) et la même pression à la baisse sur les salaires.
Mais le débat sur les différentes formes du protectionnisme ne fait que commencer. Nous aurons l’occasion d’en reparler bientôt.
L’Europe réduite au juridisme :
Le dernier volet de l’interview est un pur moment de bonheur. Frédéric Lordon nous décrit dans son style inimitable l’attitude pathétique des commissaires européens depuis l’irruption de la crise. Ils apparaissent comme des gardiens des dogmes, sourds et aveugles à ce qui se passe, qui ne cherchent qu’à contrecarrer les initiatives des Etats au nom des principes et des règles contenus dans des traités totalement dépassés et allègrement violés depuis le début de la crise (je vous laisse le soin d’apprécier l’expression exacte)
L’Europe apparaît dans cette description comme une monstruosité juridique, incapable de produire de la politique et de s’adapter aux circonstances, juste capable de faire peser un carcan de normes sur les Etats membres : « Tu es au bord du gouffre, mais interdit de faire un pas en arrière ! »
Pour Lordon, cette Europe là est déjà morte et ses traites sont caduques. Il faudra les réécrire entièrement, y compris pour pour remettre le droit en accord avec le fait. Puisse cette question être débattue lors de la prochaine campagne européenne…
Bonne écoute à tous sur le site de Pascal Fourrier “J’ai du raté un épisode”, et en vidéo, dans Marianne 2.
Malakine
@Malakine
J'ai beaucoup aimé sa définition "Le libre-échange est un protectionnisme des structures" on pourrait dire un protectionnisme naturel. Il se rapproche un peu me semble-t-il de la vision de Gréau sur la nécessité d'égaliser les marchés par le protectionnisme. Pour ma part je pense simplement qu'il faut surtout se focaliser sur la balance des paiements, les éventuels droits de douane en fonction de tel ou tel critère sociaux ou environnementaux me semble être une véritable usine à gaz en perspective. Il me semble que le plus judicieux est d'user d'une règle simple à l'échelle international et pour tout les pays du monde "Je te vends autant que tu me vends" et ce dans un régime de change FIXE. C'est ce qu'avais proposer Keynes en son temps et c'est une règle simple.
Quand deux états ont un différent commerciale celui qui un excédant à deux choix soit:
1- Se faire taxer ses produits jusqu'à ce que le pays déficitaire retrouve l'équilibre
ou
2-Il se débrouille pour augmenter ses importations (c'est la solution la plus positive mais il arrive qu'elle soit inapplicable).
Une véritable OMC devrait pousser les états à équilibrer leur balances commerciale plutôt que de les lancer dans une course au excédents catastrophique pour la demande planétaire on s'en rend compte aujourd'hui.
En parlant de protectionnisme il faut vraiment dire aux libéraux et à leur cousins négatifs les marxistes que le protectionnisme n'est pas le mercantilisme. Le protectionnisme est un outil qui sert à équilibrer les balances commerciale pas à accumuler des excédents. Je dit çà parce qu'il y a vraiment une confusion récurrente, on le voit dans les propos d'Oppossum par exemple ou dans les textes de Michel Husson que René Jacquot nous avait mis en ligne.
De plus le protectionnisme ne met pas fin à la concurrence, on interdira pas à Toyota de de vendre les voiture fabriquer en France sur le sol Français. Les entreprises étrangères seront toujours libre de s'installer dans le pays si tel est leur volonté. Il s'agit simplement de faire en sorte qu'il y est une bonne concurrence, celle qui permet un réelle progrès productif et non celle qui consiste à rétablir l'esclavage sous des formes modernes.
Rédigé par : yann | 18 mars 2009 à 21:56
@ Yann
Je n'ai rien contre le protectionnisme : j'ai des doutes sur son applicabilité et son efficacité. C'est un truc qui marche bien quand on le pratique en douce sans en faire une vraie théorie qui , de toute façon, serait assez mortifère, menée à sn point extrême. Mais je pense qu'on y va de toutes façons.
Mais je constate que ta conception est tres modérée ! Trop peut être ... car si le protectionnisme n'est qu'un aménagement d'une concurrence qui subsisterait, après tout on pourrait dire que l'OMC tente la même chose d'une autre façon ...
Je dois toutefois admettre qu' en réalité ça finit par destructurer , et nos économie , et également celles des pays émergents et surtout celles des pays pauvres . Je ne sais pas si c'est parce qu'il y a trop d'OMC et de marché ou bien pas assez, mais enfin les faits sont là.
Comme je ne crois qu'avec des pincettes au 'progrès' , quelques dosettes de protectionnisme pour freiner tout ça satisfairont temporairement mon côté paysan ronchon.
Mais revenons au sujet de Malakine : Lordon
J'avoue ne pas être sensible à son humour potache mais plutôt à ce qui me semble soit très approximatif, soit contradictoire.
Ainsi sa louange et son admiration de la politique très volontaire des USA "qui n'hésiteront pas aller à 20% de déficit s'il le fallait" , face à la frilosité Européenne , me laisse pantois :
- N'est-il pas normal que le pays d'ou vient l' essentiel de la crise , (hyper-spéculation-laisser-fairisme-imprudence-bulle-titrisation ...) ait une posologie plus drastique ?
- Comment comparer ce déficit budgétaire aux budgets des pays européens où une partie des revenus sont déjà socialisés par un taux d'imposition bien plus importants ? Nous n'avons pas les moyens de pratiquer une 'relance' de cette ampleur car une partie de nos budget est déjà mobilisé dans des stabilisateurs sociaux.
- L'admiration pour la politique keynésienne de relance américaine ne doit pas faire opublier que c'est ce même volontarisme keynésien de tripotage des taux d'intérêt US(depuis 2002 par expl) qui a provoqué cet argent facile, les bulles et l'hyper-spéculation : là, c'est Trichet qui avait raison .
Mais il est vrai qu'une partie de la gauche béait d'admiration pour cet interventionnisme musclé de l'Oncle Sam.
Lordon me parait également désordonné dans sa cohérence :
- il nous peint au couteau la vision apocalyptique d'un monde ou le déficit des Etats et des banques centrales serait tels qu'un vent de défiance sur leur solvabilité nous entraînerait dans le chaos ... -soit!!!- ,
... mais en même temps il glorifie les Etasuniens d'aller sans barguiner allègrement dans cette direction et ce risque !
Mieux que ça, il se gausse de l'Europe , qui précisemment , de ce point vue encore, fait preuve de beaucoup de prudence.
Sa critique des eurocrates est également bien légère puisqu' il commence par faire semblant de croire à leur discours , en les accusant d'avoir eu l'intention de retoquer certains plans de relance ... mais qu' ensuite il leur reproche avec jubilation que , dans les faits, l'Europe viole ses propres règles !
Il est difficile de reprocher 2 choses contradictoires ...
ou bien il faut les articuler.
Mais, au final, l'Europe sera, semble-t-il, plutôt conforme à son discours puisqu'au dernière nouvelle , elle refuse par avance, les sollicitations d'Obama lui demandant d'accroître la relance ! Et donc, effectivement elle se réserve la possibilité d'enfreindre ses propres règles ... sans le claironner à l'avance ... ce qui me parait , au moins, cohérent et argumentable.
Mais alors elle rentre dans le cas de force majeur dont parle Lordon, où pour survivre on brise sa règle du jeu ! ... et donc il n'y a pas grand chose à reprocher à l'Europe , en terme de cohérence.
D'ailleurs, à vrai dire, je ne vois pas trop en quoi consisterait un plan de relance , plus ou moins à l'aveugle : on a vu ce qu'il en était pour les banques , et on imagine aisément ce que pourrait en faire lee entreprises privés ...
Je crois que l'Europe ne veut pas jeter ses forces financières dans des tonneaux sans fonds ... ou dans la poche de certains , et attend donc d'identifier les points faibles pour intervenir.
Je n'ai pas d'avis sur la pertinence de cette stratégie, sauf qu'effectivement, si la crise est profonde, durable , et si elle constitue une opportunité pour changer de modèle, je ne vois l'intérêt de mouliner dans le vide , gaspiller des ressources dans un modèle qui doit opérer une purge ou qui est peut être dépassée .
De plus, Lordon a une vision très linéairement plate des évènements : pour lui , il aurait suffit de mettre 700 milliards ici plutôt que là et youp-la-boum ! , tout serait presque rentré dans l'ordre et 30 années de déterminisme socio-économique auraient été dissipées !
PS/ EN cas d'insolvabilité des Etats, point ne sera besoin de remplir sa baignoire de patates et le monde ne s'arrêtera pas : les créances seront mises à plats et la puissance publique décidera celles qui ne seront pas honorées.
C'est un mécanisme très simple et imparable, qui serait évidemment une sorte de révolution, faisant de nombreux perdants, surtout chez les riches (qui toutefois en survivraient !) , tout en mettant à mal la notion de contrat, si essentielle à la vie civile ...
... mais enfin l'histoire en a vu d'autres ...
PS2/ J'ai bien aimé le petit couplet sur sa grande peur du mois de septembre, et la vision catastrophocahotique s'ensuivant, histoire de bien souligner qu'il convient de faire des "choses extrêmes" (c'est à dire pour lui, une montagne de déficits) -comme les USA savent si bien les faire- , et comme la pauvre Europe pudibonde ne sait pas faire !
Rédigé par : Oppossum | 19 mars 2009 à 00:37
Je ne répondrais pas en détail sur le protectionnisme, car - tout le monde le sait - c'est un sujet sur lequel je réfléchis, un jour je pourrais peut-être même dire que j'y travaille et je préfère donc développer les thèses dans des articles.
Juste un mot cependant sur les pays émergents qui souffrirait du protectionnisme. On voit bien dans la crise la fragilité du modèle de développement des pays qui profitent de la faiblesse de leur coûts salariaux. Chez eux aussi, la pression à la baisse des salaires est maximale. Il faut bien qu'ils conservent leur "avantage comparatif". Cela implique que leur système de protection sociale et le pouvoir d'achat ne peut se développer. Ils peuvent en particulier difficilement développer une "économie résidentielle" faite de services publics et privés, ce qui créé de l'emploi et favorise des amortisseurs sociaux. Il en résulte des économies hyperspécialisées et hyperindustrielle, soumises aux aléas de la conjoncture mondiale.
Ce qui arrive aux pays de l'Est aujourd'hui doit faire réfléchir sur le modèle de l'économie exportatrice qui profite de la faiblesse de ses salaires. Malgré leur croissance et leur démographie dépressive, ils ont gardé un très fort taux de chômage et n'ont pas pu accumuler des réserves de devises. C'est ce dont je parle dans le billet suivant. Ce qui est très étonnant c'est ce cumul des vices : économie très extravertie + endettement majeur.
Sur Lordon
Je ne sais pas s'il faut voir dans ce qu'il dit sur la réactivité des américains une célébration de leur interventionnisme. Il me semble plutôt qu'il voulait stigmatiser le dogmatisme européen qui s'arqueboute sur des règles tout en niant l'ampleur du problème. Il est vrai qu'il y a la "plasticité" de la mentalité US force l'admiration.
Sa critique de l'Europe n'est pas contradictoire du tout. Il oppose l'attitude des commissaires qui s'acharnent à respecter les règles des traités à la NECESSITE. Il dit que la Suede et l'Autriche devront accorder des prêts à l'europe centrale parce que c'est une question de SURVIE. C'est une manière de pointer le caractère inopérant et dépassé de l'Europe actuelle. Il y a d'un coté les Etats qui tentent de sauver ce qu'ils peuvent et de l'autre, l'Europe qui n'est pas un acteur mais un censeur. Il y a pas contradiction parce qu'on ne parle pas des mêmes acteurs.
En ce qui concerne la perspective de faillite d'Etat (développée dans mon texte suivant) je crois que Lordon dit qu'il ne sait pas ce qui se passera dans cette hypothèse, alors je ne vais pas, moi, expliquer si c'est bien ou mal. Tout ce qu'on peut retenir à ce stade, c'est que si l'UE et le FMI n'interviennent pas plus et autrement, le système bancaire européen va rapidement se remettre une gigantesque claque qui risque de le mettre KO.
La question se pose autant du coté des Etats devenus insolvables que du sauvetage du système bancaire. Si les pays européen veulent renflouer des pertes de l'ordre de 1 700 Mds, ils risquent eux mêmes de ne plus pouvoir émettre de la dette publique sur les marchés. On est bien en face d'un risque systémique. Et il est toujours présent !
Rédigé par : Malakine | 19 mars 2009 à 10:51
@Opposum
Il me semble que ce qui fait peur à Lordon comme d'ailleurs à Paul Jorion dans son dernier texte:
http://www.pauljorion.com/blog/?p=2354 , c'est le risque d'un effondrement monétaire brutale. Il faut bien voir que l'effondrement de monnaie c'est une situation terrible l'image des Allemands allant chercher leur pain avec des brouettes de billets est encore dans les mémoires en Allemagne. Et ce que risque l'économie US c'est bien çà. Alors la contradiction effectivement c'est que le problème US viens de leur surendettement créé par des politiques que je nommes libéro-keynésienne. En effet les américains ont à la fois libéralisé les échanges et maintenue des politiques de relances alors que dans la pensée keynésienne les échanges commerciaux doivent être régulés. C'est évidement le rôle du dollars qui a permis à cet étrange politique de se maintenir depuis 1971, créant le monde du commerce ultra-déséquilibré. D'ailleurs la métaphore du vélo pour expliquer la relation sino-américaine est très bonne aussi longtemps qu'on roule le vélo se maintient en équilibrer mais si par malheur il s'arrête.... Ce qui est critiquable dans la politique US c'est la non action sur le plan de la régulation des échanges commerciaux, on se limite au pire des protectionnisme à savoir la dévaluation. Il vaudrait mieux encore une fois avoir des taux de changes fixes avec des protectionnismes servant d'écluses régulatrice plutôt que ce système soit disant libre-échangistes mais ou tout le monde dévalue à tour de bras tout en accusant les autres de protectionnisme. Les dévaluations compétitives sont des protectionnismes agressif et dangereux qui peuvent entrainé des effets secondaires grave, je préfère franchement les bon vieux droits de douanes ou quotas qui ont le mérite de l'honnêteté et de la rationalité à long terme.
Sur Lordon je crois comme Malakine qu'il admire surtout leur réactivité, cependant il est vrai aussi qu'il vaut parfois mieux s'abstenir que faire d'énormes bêtises. Obama risque de condamner le dollars, les Chinois semblent se préparer à la fin du dollars. Ils rachètent à tour de bras des mines Australiennes des puits de pétroles en Afrique et des richesses physiques concrètes sur toute la planète, çà rappel furieusement la période impériale de l'Europe ces pratiques, à quand des colonies chinoises en Afrique?
@Malakine
Les gens du LEAP pensent que les problèmes de l'Europe de l'est ne sont pas si insurmontables que çà, ils pensent qu'il y a une propagande américaine visant à déstabiliser la zone euro et ainsi à créer des fuites vers le dollars:
http://www.leap2020.eu/GEAB-N-33-est-disponible!-Tensions-transatlantiques-croissantes-a-la-veille-du-G20-Exemple-d-une-tentative-de_a2936.html?PHPSESSID=05959961765178f7cd66fc17dd20596b
Je dois dire que leurs arguments sont assez percutant, il faut aussi voir que les pays de l'est ne représentes pas grand chose en terme de poids économique, leur faillite pourrait facilement être solutionné par les états de l'ouest. Si c'est un drame pour ces pays et qu'il faut faire montre de solidarité il faut bien voir que la faillite d'état comme la Californie aux USA équivaudrait à l'effondrement de l'Allemagne pour l'UE, s'il fallait faire une comparaison?. Or la Californie est effectivement en faillite le gouverneur Terminator ayant était contrains de licencier une grande masse de fonctionnaire faute de revenue fiscaux suffisant. La chute des pays de l'est c'est plutôt l'effondrement du Kentucky ou de la Louisiane pour les USA, c'est grave mais assez secondaire.
Rédigé par : yann | 19 mars 2009 à 12:50
Effectivement Yann, je me dis que la grande transformation qui se prépare sera déterminé, en première instance par les nouvelles conditions financières.
L'épicentre se trouve aux USA qui mènent sa danse pour le meilleur ou le pire .
Bien sûr chacun souhaite une action commune pour endiguer la crise, mais les interêts divergent déjà et une gué-guerre pour que chaque pays s'en sorte le moins mal possible est engagée (On en connaîtra les dessous dans quelques années !) .
Mais ça ne nous dit rien de la forme du futur, car il est difficile de savoir comment les mouvements sociaux et populaires vont modeler le cours des choses.
Ca va être chaud ...
(...En attendant la claque magistrale de la finitude des ressources et celle du changement climatique : on a un petit répit mais la chose est à présent programmée)
Rédigé par : Oppossum | 19 mars 2009 à 16:45