Il est toujours à la fois délicat de se retrouver en désaccord avec sa famille de pensée sur un sujet essentiel. Alors que, tout ce la vie politique française et la blogosphère comptent de gaullistes, de souverainistes et de républicains des deux rives, s’emportent contre la décision de Nicolas Sarkozy de réintégrer le commandement intégré de l’OTAN, j’ai plutôt tendance à soutenir cette décision.
Je suis pourtant un adversaire résolu de l’impérialisme américain, un opposant à la notion même d’occident, un partisan d’une grande Europe avec la Russie. Je considère que l’OTAN est un archaïsme qui a vécu. Je suis très attaché à l’idée d’une diplomatie indépendante et je pense que la France n’est jamais davantage elle-même que lorsqu’elle s’oppose aux Etats-Unis. Tout devrait me conduire à m’opposer à cette décision qui symbolise à première vue, un alignement honteux de la France sur les Etats-Unis dans un atlantisme hors d’âge. Pourtant ce n’est pas le cas.
Les hurlements de mes amis gaullo-souverainistes semblent avant tout procéder d’une quête identitaire pour tenter d’exister que d’une analyse lucide de la situation.
La France a toujours été dans l’OTAN
Ces voix semblent oublier que la France a toujours été dans l’OTAN et que son statut, un pied dedans, un pied dehors, ne l’a pas empêché de s’aligner sur les Etats-Unis lors de la première guerre du golfe et, plus grave, encore dans l’agression contre un Etat européen en 1999 sous des prétextes fallacieux et hors de tout mandat de l’ONU. L’indépendance que confère la non appartenance aux instances décisionnelles de l’OTAN ne vaut que si nos dirigeants ont le courage de s’en servir, ce qui n’a pas toujours été le cas ces dernières années.
Le retour de la France dans le commandement intégré n’est qu’une mesure technique à forte charge symbolique, mais elle n’a aucune réelle conséquence en termes d’alliance géopolitique.
Sarkozy n’est pas atlantiste
Sarkozy vénère le modèle américain, son mode de vie, sa culture, son idéologie de l’individu tout puissant dans un monde de compétition, mais il n’est pas atlantiste. Sarkozy est un narcissique avide de pouvoir et très respectueux des rapports de force. Si pour lui, exister sur la scène internationale implique de se muer en caniche de l’hôte de la Maison Blanche, il le fera. Si cela implique de s’opposer aux Etats-Unis, il le fera aussi.
On n’a pas assez souligné le changement qui est intervenu en 2008. L’an passé, au sommet de Bucarest, il s’est opposé conjointement avec l’Allemagne à la demande étasunienne d’engager les négociations d’adhésion à l’OTAN de la Géorgie et de l’Ukraine. En Août, contre l’avis de Bush il est allé négocier un cessez le feu au Kremlin et a adopté dans le conflit russo-géorgien une attitude des plus mesurée, loin du va t-en guerre occidentaliste des néoconservateurs, dont son propre ministre des affaires étrangères est l’une des plus belles incarnations en France.
Depuis, avec l’éclosion de la crise financière, il a multiplié les signes d’émancipation, relançant le partenariat stratégique avec la Russie, soutenant l’initiative de Medvedev d’une nouvelle architecture de sécurité en Europe, s’opposant au bouclier antimissile, soulignant la responsabilité de la finance américaine dans la crise et se montrant extrêmement ferme sur la refondation du capitalisme financier dans la perspective du G20.
Sarkozy n’est pas dans une logique d’alignement. Il est dans une perspective de conquête d’un leadership mondial en utilisant le levier européen. Ceux qui n’ont pas compris cela, ont vécu ces deux dernières années au travers de lunettes idéologiques trompeuses.
Les Etats-Unis n’ont plus les moyens d’être une puissance impériale
Les Etats-Unis d’aujourd’hui ne sont à l’évidence plus le pays impérial et agressif des années Clinton-Bush. Même s’ils en poursuivent toujours le rêve, ils n’en ont plus les moyens. Avec l’administration Obama, l’Amérique se montre sous son vrai visage, celui d’un mendiant planétaire qui ne peut plus se payer ses guerres ruineuses.
Alors, certes, l’OTAN a toujours été sous domination américaine. Mais que deviendra cette organisation avec un Amérique angoissée par l’effondrement de son économie et de nouveau tournée vers ses problèmes domestiques ? La tutelle américaine n’est déjà plus qu’un fruit de l’histoire et qui ne se perpétue que par l’inertie mentale des représentations.
Le principal ennemi de l’OTAN salue le retour de la France
Depuis la fin de la guerre froide, l’OTAN a toujours le même ennemi. Il n’y a en réalité qu’un pays au monde qui perçoit l’OTAN comme une menace : La Russie.
Et pourtant les autorités russes voient plutôt d’un œil favorable le retour de la France dans le commandement intégré. "La France est notre partenaire prioritaire en Europe, et que Paris ait plus de poids dans la prise de décision au sein de l'OTAN joue en faveur de Moscou" indique la directrice du centre de sécurité européenne (propos rapportés par courrier international). "le renforcement de l'influence de la France limite celle de Washington et minimise la tendance antirusse de l'Alliance, attisée par les pays d'Europe orientale, en particulier les Etats baltes" surenchérit le directeur de l’institut des recherche politique » Un éditorialiste appelle même la France à « semer la révolte de l’intérieur »
Voilà qui devrait faire réfléchir tous ceux qui craignent que la voix de la France perde son de son indépendance et de son originalité. Paradoxalement, le retour de la France dans le commandement intégré renforce les attentes en faveur de positions dissonantes.
Osons le vrai débat sur l’OTAN
La situation qui prévalait depuis 1966 était caractérisée par une immense hypocrisie. Indépendante en théorie, alignée en réalité. Ceux qui se braquent sur le symbole du « retour dans l’OTAN » devraient avoir le courage d’engager le seul débat qui vaille : A quoi sert l’OTAN depuis la fin de la guerre froide ? Et si, la vocation de l’OTAN est de perpétuer la domination américaine sur le monde, les opposants devraient aller au bout de leurs idées et demander non seulement le retrait complet de la France de cette alliance périmée, mais sa dissolution. C’est en réalité la seule alternative sérieuse à la réintégration du commandement intégré.
Sarkozy a répondu. Il veut voir dans l’OTAN le levier pour l’émergence d’une défense européenne. Que répondent ses détracteurs sur le devenir de l’alliance atlantique dans un monde où les deux empires qui ont suscité sa création se sont successivement effondrés ?
Le pari de l’européanisation de l’OTAN
L’idée qui sous tend la pleine et entière réintégration de la France dans l’OTAN est de pouvoir davantage peser sur les discussions qui auront lieu sur l’évolution des systèmes de sécurité en Europe.
Les opposants n’y croient pas, arguant qu’il est impossible d’avoir la moindre influence sur les Etats-Unis. C’est sans compter avec la nouvelle donne géopolitique « post-empires » En tout état de cause, l’objection de l’impuissance est un argument de faible. Comment la France peut-elle prétendre faire entendre une voix originale dans le monde avec un statut de pseudo non alignement, si elle se croit pas capable de faire entendre une voix dissonante au sein de l’alliance dont elle est partie prenante ? Le but des néogaullistes ne serait-il donc juste de laisser s’exprimer passivement l’impérialisme américain sous couvert d’OTAN tout en s’accordant le plaisir d’émettre à voix basse quelques réserves morales ou juridique, comme pour signifier au monde que l’occident ne se résume pas aux seuls Etats-Unis ?
Alors oui, pourquoi pas ne pas espérer que l’OTAN se mue, sous l’influence française, en un pacte de sécurité paneuropéen de « Vancouver à Vladivostock » avec trois piliers américains, européen et russe ? Pourquoi ne pas assumer notre statut de puissance majeure au sein de l’Europe, qui est aujourd’hui, de fait, le premier pôle économique mondiale et le seul modèle qui vaille pour le monde ?
Refuser à la France le droit d’être pleinement partie prenante de cette évolution revient à la maintenir dans un rôle de conscience morale impuissante. Est-ce cela l’esprit du Gaullisme ?
Le danger qui consiste à puiser ses références idéologiques dans un passé d’un demi-siècle est de s’enfermer dans une vision du monde complètement dépassée. Je crains que mes amis gaullistes et républicains aient oublié cette maxime du général de Gaulle "L'essentiel n'est pas de voir le monde tel qu'il est, c'est de voir le monde tel qu'il devient"
Malakine
Pourtant, on peut difficilement soupçonner Védrine de pro américanisme, voilà ce qu'il en pense :
http://www.marianne2.fr/Otan-Vedrine-pilonne-Sarkozy_a177209.html
Un pari hasardeux, selon lui.
Rédigé par : olaf | 16 mars 2009 à 20:25
En tant que gaulliste, je prends acte de la disparition du Pacte de Varsovie ! ! !
Je demande donc à nos hommes politiques gaullistes :
- la sortie de la France de l'OTAN
- la sortie de la France de l'Union Européenne.
Quant à la dissolution de l'OTAN, ce n'est pas nos oignons. Les Américains feront ce qu'ils veulent.
Rédigé par : BA | 16 mars 2009 à 21:26
@ Olaf
Je viens de regarder la vidéo de Védrine. Quand même, il ne manque pas d'air ! Il nous explique qu'au début des années 90, la France a proposé une réforme de l'alliance atlantique mais a ravalé sa proposition quand elle a vu que les américains n'en voulaient pas. Et maintenant, il se plaint qu'on sera condamné au "suivisme" ! Cela aurait été intéressant que Védrine nous explique aussi en quoi il a usé de l'autonomie de décision de la France en 1999 (il était ministre des affaires étrangères) quand l'OTAN a décidé de bombarder Belgrade.
@ BA
Voilà une position cohérente !
Rédigé par : Malakine | 16 mars 2009 à 21:45
@Malakine
Personnellement je suis contre toute forme d'alliance militaire sans ennemie réel. Le continent européen n'a ,que je sache, aucune puissance proche qui le menace militairement, l'idée d'une alliance militaire est donc sans intérêts. C'est de plus une idée dangereuse, car qui dit alliance, dit membre et non-membre on crée de fait des tensions relationnelles entre ceux qui sont dedans et ce qui sont dehors. Sur le plan militaire on crée des peurs, nos rapports avec la Russie par exemple le montre. Le pacte de Varsovie étant décédé l'OTAN n'a plus aucune légitimité et son cadavre pourrissant produit des conflits, il est donc de mon point de vue complètement idiot de rejoindre cet organisation même si la France y a une pseudo-influence. C'est même pire d'ailleurs,si elle y a une influence nous serons attaché quoique nous disions ou fassions à l'image détestable de l'empire Américain.
Mais tout çà dans le fond n'est ce pas les restes des vielles reliques du passé, croire qu'on est plus fort avec quelques char d'assaut et quelques avions. Comme tu le dis toi même les USA décline à grande vitesse pour des raisons purement économique. Donc pour défendre notre pays il n'est pas malin d'imiter leur militarisme en prônant des augmentations de budget militaires ou des alliances plus ou moins bidon. Non le meilleur moyen et de s'attaquer aux sources de notre déclin qui sont démographique, économique ou sociologique. L'obsession pour l'armé c'est juste un reste de rêveur et de gamin qui refonds le monde sur des cartes . Les civilisation tombent toujours toute seule et quand ce sont des étrangers qui les font tomber c'est qu'il n'en restait déjà plus grand chose.
"Pourquoi ne pas assumer notre statut de puissance majeure au sein de l’Europe, qui est aujourd’hui, de fait, le premier pôle économique mondiale et le seul modèle qui vaille pour le monde ?"
Ces propos me terrifie Malakine, tu veux que l'Europe remplace les USA comme empire mondiale??? Je ne peux être d'accord avec çà, étant plutôt isolationniste, je pense que nulle nation ne doit dominer et que seul un monde partager entre plusieurs pôles équilibrés pourra enfin se développé de manière correcte. A la rigueur je préfèrerais un monde peuplé d'état de la taille de la Suisse cela aurait comme avantage de limiter les fantasmes phalliques de la domination militaire qui on fait tant de mal en Europe. Non aux empires fussent-il européen, donc là effectivement on est vraiment pas d'accord.
Rédigé par : yann | 16 mars 2009 à 22:02
@ Malakine,
Forcément, je ne suis pas du tout d'accord...
1- C'est vrai, la France est toujours restée dans l'OTAN, mais la position prise par le Général de Gaulle en 1966 (dans l'OTAN, mais pas dans son commandement militaire intégré) avait un sens : entre les deux blocs, nous étions plus proche du bloc Américain, mais cette appartenance ne nous empêchait pas d'y affirmer une indépendance à laquelle les autres membres avaient en partie renoncé.
En fait, depuis la chute du mur de Berlin, je crois que la France devrait quitter complètement l'OTAN, qui n'a plus de raison d'être, si ce n'est être un paravent de l'impérialisme Américain, qui se permettent d'agir au nom de plusieurs pays en bafouant les avis des Nations Unies.
En cela, faire un pas vers l'OTAN aujourd'hui a un véritable sens et n'est pas un détail.
2- Sarkozy pas atlantiste...
Là aussi, je suis circonspect. Son suivisme en Afghanistan alors qu'aucune nouvelle stratégie n'a été conçue par les Américains me semble très atlantiste. Que dire de sa déclaration sur l'arrogance de la France en 2003 alors qu'il était allé voir Bush en septembre 2006 ?
Et puis le plus important me semble ce qu'il dit quand il parle de l'Occident comme s'il était un tout dont les Etats-Unis serait le chef naturel. Je récuse profondément cette idée selon laquelle l'Occident serait un. Je crois qu'il est pluriel. Et cela était important en 2003 car la position de la France a montré que l'Occident n'était pas un, ce qui nous a peut-être permis d'éviter une guerre de civilisation.
3- Les EU plus une puissance impériale
Je crois qu'il faut aller au-delà de la crise actuelle. Le budget militaire Américain à l'échelle de la planète reste largement celui d'une puissance impériale.
4- Vrai débat sur l'OTAN et européanisation
Ta question montre justement que l'OTAN ne devrait plus exister sous la forme qu'elle avait il y a 60 ans (et cela depuis près de 20 ans). Je crois qu'il est totalement illusoire de croire que les Etats-Unis abandonnent une once de pouvoir alors qu'ils ont dirigé cette organisation sans partage depuis 60 ans. Pourquoi partageraient-ils le pouvoir aujourd'hui plus qu'hier ? Il ne faut pas trop leur en vouloir d'ailleurs. C'est plus l'Europe qui est responsable du fait de son acceptation d'une telle sujétion.
En outre, le plein retour de la France ne va pas permettre l'émergence d'une véritable Europe de la Défense, qui pourrait aller de l'Atlantique à l'Oural, la seule organisation qui aurait un sens à l'échelle de notre continent, sans l'intervention des Etats-Unis. Beaucoup de pays dans le monde se passent de la protection d'un autre pays : il serait temps que les centaines de millions d'habitants d'Europe s'en rendent compte.
S'il est naturel de rester allié aux Etats-Unis (l'Alliance Atlantique), il est grand temps de nous émanciper ! Construisons une Europe Européenne et non pas une Europe Américaine comme le disait si bien le Général.
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 16 mars 2009 à 22:34
" Construisons une Europe Européenne et non pas une Europe Américaine comme le disait si bien le Général."
Laurent, nous sommes en désaccord (comme d'hab !).
L'urgence n'est pas de construire une Europe européenne.
1- L'urgence est de quitter l'Union Européenne. C'est ça l'urgence : quitter l'Union Européenne.
2- Ensuite, nous pourrons reconstruire la France, c'est-à-dire que nous pourrons redonner à la France le contrôle de sa politique :
- la France doit contrôler ses propres frontières ;
- la France doit contrôler ses propres lois ;
- la France doit contrôler sa propre monnaie ;
- la France doit contrôler sa propre défense.
3- Après, ET SEULEMENT APRES CES DEUX ETAPES, la France pourra proposer aux autres Etats européens de construire une nouvelle Europe : l'Europe des Etats indépendants.
Certains Etats européens coopèreront avec la France pour faire des choses en commun.
D'autres Etats européens coopèreront avec la France pour faire d'autres choses.
Ce sera une Europe des Etats, à géométrie variable.
Rédigé par : BA | 16 mars 2009 à 22:59
Le simple fait de parler de pari correspond aux critiques de Védrine,
je me méfie des parieurs, en général ce sont des matamores, des Tartarins comme la finance a su en créer et dont on voit les résultats actuellement.
Rédigé par : olaf | 16 mars 2009 à 23:09
Tout dépend comme toujours de l'orientation de fond et les choses sont claires, le Livre blanc des nouvelles orientations stratégique de la France prône en fait une évolution de la stratégie de défense tendant à abandonner les moyens d'intervention externes lourds (aviation, second porte-avions) au profit des armements terrestres légers et, surtout, des techniques et des moyens de renseignement (satellites, drones, systèmes de surveillance spatiale, etc.). Le géopoliticien Aymeric Chauprade, récemment mis à la porte du Collège Interarmées de Défense par Hervé Morin, note que ce glissement stratégique correspond à un renoncement par la France à sa capacité d'intervention autonome afin de mieux favoriser son intégration au sein de l'OTAN. Il s'agit en fait de transformer l'infrastructure de la défense française en un système plus spécialisé mis à la disposition des Etats-Unis et, plus largement, d'une coalition politique occidentale tout à fait conforme à la doctrine américaine du « choc des civilisations », l'idée générale étant qu'il faut répondre aux « menaces » par l'intégration croissante des nations occidentales, dans un monde où il n'y a plus de différence entre défense nationale et sécurité, entre sécurité intérieure et extérieure (cf. la récente fusion de la DST avec une partie des effectifs des Renseignements généraux pour former le Renseignement intérieur).
En clair on avance vers la vassalisation.
On perdra à terme tous moyens réels de défense autonomme.
On donne un signal au monde qui ne manque pas de sens (mauvais).
Les prévisions stratégiques délirantes des mentors militaires d el'OTAN sont ainsi renforcées, je crois Malakine t'avoir envoyé une analyse sur cette question, à mettre en parallèle bien sur.
Saludos del atlantico sur.
Rédigé par : ETDAS | 17 mars 2009 à 08:09
@ Yann
Je ne suis pas complètement fou. Je n'ai pas parlé d'un nouvel empire européen ou euro-russe. Je dis seulement que l'Europe est redevenu le pôle économique le plus fort et le plus stable (ou le moins affecté par des déséquilibres structurels) et que cela donne des responsabilité. En outre, l'Europe propose le seul modèle social exportable.
L'idée est seulement de prendre ses responsabilités et de ne pas toujours laisser les Etats-Unis dicter leur loi ou penser qu'ils ont une vocation historique à avoir un leadership mondial. Ca vaut en matière économique, de lutte contre les défis énergie-climat et aussi en matière militaire.
@ Laurent
Je note que tu ne sacralise pas la position de la france un pied dedans, un pied dehors. Ca me va ... Si je te suis bien, il faudrait carrément quitter l'Otan ? Ok, on est d'accord. Cette option a sa logique. Mais reconnais aussi que rentrer dans le rang pour mieux poser la question de l'évolution des structures a aussi sa logique.
L'idée qu'on aurait plus de force dehors que dedans, n'a aucun sens. Soit on a quelque chose à dire, et on le dit. Soit on n'a rien à dire et on se couche. Et c'est quand même sur ce mode que la France a principalement géré sa relation aux Etats-Unis dans le passé récent.
Je me méfie beaucoup de la posture d'indépendance qui en réalité justifie toute les lâchetés. On peut très bien dire que paradoxalement être dedans autorise l'audace et être dehors légitime les renoncements. Les deux postures s'équilibrant au niveau symbolique.
Sur Sarkozy, oui il a eu des position atlantiste en 2003-2007 mais ce n'est plus le cas. Depuis la présidence française ou il s'est cru maître du monde, il ne reviendra jamais à une posture suiviste.
@ BA
On peut aussi dire que d'abords on cherche à faire évoluer les alliances dans lesquels on est, et si on échoue, alors on en sort. Cela me paraît personnellement plus logique.
@ ETDAS
Cet argument technique me semble plus convainquant que l'argument du symbole facteur de consensus national. Reste à savoir ce que la France pourrait encore faire seule avec des moyens d'interventions externes lourds. Est ce que l'intégration de nos armées n'est pas en tout état de cause une condition de leur efficacité sur les théâtres d'opérations extérieurs ?
Pourquoi la france ne pourrait pas rechercher l'intégration de ses forces avec d'autres pays européen, dans le cadre de l'OTAN, et ainsi faire naître de facto un outil de défense européenne ?? Je ne vois pas vraiment ou est le problème.
Rédigé par : Malakine | 17 mars 2009 à 11:08
Désolé de ne pas pouvoir le mettre en lien, mais je n'ai conservé que le texte de l'analyse suscité dans mon précédent post.
Il me semble que pour analyser, la décision de réintégration à l'OTAN, il faut aborder également les axes stratégiques et tactiques qui soustendent la vision de l'alliance.
C'est l'objectif de cette analyse.
« Vers une grande stratégie pour un monde incertain ». C’est sous ce titre que cinq anciens responsables militaires occidentaux ont rédigé un rapport de 150 pages. Les recommandations et perspectives qu’il contient devraient être examinées au prochain sommet de l’OTAN en avril prochain à Bucarest(avril 08 pour info).
Ce document doit être considéré avec beaucoup de sérieux et d’attention. Tout d’abord parce qu’il n’est pas rédigé par n’importe qui. Le général américain John SHAlIKASVILI ancien commandant en chef de l’OTAN en Europe, le maréchal britannique Lord Peter INGE, le général allemand Klaus NAUMANN ancien président du comité militaire de l’OTAN, le général néerlandais Henk van den BREEMEN, l’amiral français Jacques LANXADE ancien chef d’état major de l’armée française.
Autrement dit des militaires confirmés ayant exercés des responsabilités aux plus hauts niveaux de la hiérarchie des forces armées de leur pays. Mais ce qu’il y a de passionnant et surtout d’effrayant dans ce document c’est en réalité ce qu’il révèle de la vision et de la perception du monde de ces hommes. Ils font un certain nombre de constats qui servent d’appui à leur raisonnement
Le changement climatique conditionnera des bouleversements sociaux gigantesques notamment liés aux transferts de populations.
Développement du terrorisme international, du crime organisé et de la prolifération des armes de destruction massive.
Affaiblissement des Etats nations et des organisations internationales comme l’ONU, l’OTAN et l’Union Européenne.
La monté des fanatismes religieux.
Afin de pouvoir faire face à ces nouvelles menaces « asymétriques », ils proposent un « sursaut stratégique » qui envisage l’utilisation préventive de l’arme nucléaire « en premier », même s’il est dit qu’elle doit être un « instrument ultime ». Une pareille annonce, à un tel niveau est un évènement majeur. Pourquoi ? Parce qu’il veut affirmer la fin de la doctrine classique de la dissuasion nucléaire même si la France y reste officiellement attachée (avec la notion d’ultime avertissement) ainsi que la Russie qui vient de la réaffirmer par une déclaration du chef d’état major général des forces armées russes, le général Iouri BALOUÏEVSKI. Mais la Russie n’a pas été associée à cette réflexion (elle n’est pas membre de l’OTAN tandis que la France met tout en œuvre pour rejoindre le commandement intégré de l’Alliance).
L’arme nucléaire de fait n’est plus une arme à part. Elle est simplement la dernière dans une gamme d’armement qui va de la baïonnette à la bombe atomique. Elle quitte son statut d’arme essentiellement politique. Il s’agit là d’une révolution copernicienne. Révolution rendue nécessaire selon les auteurs pour faire face à la multiplicité des nouvelles menaces. Menaces qui seraient d’un niveau de dangerosité supérieur à ce que furent les menaces de la guerre froide. Mais quel est donc le nouveau bloc soviétique sur armé qui nous tient en joue et nous maintient dans la terreur ? Le Terrorisme international, la dissémination et la prolifération nucléaire, le fondamentalisme religieux.
Ce texte contient surtout un véritable projet d’organisation politique et de vision du monde qui s’articule parfaitement avec l’idéologie dominante et les projets actuellement à l’œuvre pour nous imposer ce modèle et son fonctionnement politique.
L’Occident serait assiégé et affaibli de l’intérieur et de l’extérieur. De l’intérieur par la disparition de la volonté de défendre ses valeurs et le règne du relativisme. Par le manque de volonté politique de la part de certains européens (notamment l’Allemagne encore gênée par son histoire du siècle dernier) de s’investir plus avant dans le fonctionnement de l’OTAN qui manquerait de relais et de volonté politiques. A ce titre l’Union Européenne doit cesser de jouer les empêcheurs de tourner en rond et accélérer son rapprochement avec l’OTAN pour en devenir en fait le bras politique qui manque si cruellement à l’Alliance Atlantique. On voit bien le dessin qui se profile à plus ou moins long terme d’une « fusion » institutionnelle de l’Union Européenne et de l’OTAN. Les avantages politiques seraient énormes pour les tenants de cette vision du monde et de l’ordre dominant. Une organisation politique multilatérale dotée de la personnalité juridique et morale (Traité de Lisbonne) avec son organisation militaire. Les choses peuvent aussi se lire en sens inverse : Une organisation militaire sous domination des États Unis d’Amérique organiquement reliée à un pouvoir politique que l’on peut activer autant que de besoin en fonction de ses propres intérêts. Nous sommes là clairement dans la déconnection du pouvoir politique d’avec la légitimité fondé sur la souveraineté des peuples. Ce qu’illustre parfaitement ce qui est prévu en termes de modalité pratiques de ce « directoire ».
Cet attelage serait donc composé des États Unis d’Amérique, de l’Union Européenne et de l’OTAN qui composeraient un « directoire » occidental. Quelques règles de fonctionnement pour plus d’efficacité et qui viendraient officialiser des pratiques en réalité déjà en cours :
La fin du vote majoritaire par la recherche permanente du consensus ce qui entraine la fin du droit de véto. On remarquera ici encore que le même mécanisme sera mis en œuvre au sein des Institutions Européennes avec le Traité de Lisbonne, qui prévoit par ailleurs que la défense des pays membres doit être compatible avec l’OTAN.
L’usage de la force peut être requis sans autorisation de l’ONU « si un grand nombre de vie sont en danger », ce qui est une notion très élastique voire floue (je ne suis pas sûr qu’à cette aune là, 50 citoyens d’Afghanistan valent 50 citoyens des États Unis d’Amérique), d’ordre plutôt moral que politique et stratégique. L’OTAN n’avait pas fait autre chose en Serbie en déclenchant une campagne de bombardements aériens. En reconnaissant l’indépendance du Kosovo l’Union Européenne fera un choix politique crucial en participant de manière totalement illégale au dépeçage d’un Etat aux frontières internationalement reconnues et membre de l’ONU. Par ailleurs on se souvient encore du déclenchement de la guerre en Irak par les États Unis d’Amérique sans l’aval de l’ONU et qui a fait des centaines de milliers de morts. A ce titre, pourrait-on envisager que l’OTAN bombardât Washington étant donné qu’en Irak « un grand nombre de vie sont en danger » ?
En réalité de quoi s’agit-il ?
De faire de l’Occident une espèce de nouvelle Sparte. En perspective de la création, de l’organisation et de la défense d’un « Empire Occidental » porteur des valeurs de civilisation, de moral, de progrès et de rationalité. Cette définition englobera le Japon, l’Australie, le Canada et Israël. Une partie de l’Amérique du Sud peut éventuellement y prétendre. En revanche la Russie qui se redresse et veut réaffirmer son poids sur la scène mondiale redeviendra un adversaire mais dans un schéma de rivalité plus classique. Le reste du monde n’est qu’un océan informe de violence, de barbarie et de fanatisme. Univers dans lequel l’Islam (parce que c’est bien de cela dont il s’agit) en tant que tel ne peut que se développer et s’ériger en leader anti occidental. Or comme il est fort peu probable (si tant est que nous le désirions) que nous réussissions à faire baisser les tensions internationales, il ne faut plus hésiter à envisager une solution extrême : la disparition pure et simple de ce que l’on considère comme étant un problème par le feu nucléaire. Un tel raisonnement s’appuie sur des réalités idéologiques et sur des pratiques. La guerre devient un « mode de gestion » et un horizon normal, comme un autre de la politique étrangère des « démocraties ».
Certes on objectera la possibilité de l’utilisation d’armes de destruction massive par des groupes terroristes ou des « États voyous ». C’est une réalité qu’il faut prendre en compte très sérieusement.
Ceci étant, cela n’exclue pas une analyse sérieuse de ces notions qui nous viennent tout droit de la boite à outil idéologique de l’administration Bush.
Mais dans les cas de groupes terroristes déterritorialisés qui va-t-on vitrifier de « façon préventive » ? Pour liquider AL Qaïda ou les talibans faut-il rayer de la carte l’Afghanistan ou le Pakistan ? Puis viendra le tour de l’Iran ou de la Syrie ? La tentation exterminatrice est belle et bien là, mue par la peur face aux résultats de politiques folles et criminelles qui sont menées et dont l’Occident porte une part de responsabilité non négligeable. Cette incapacité à envisager que les politiques menées peuvent avoir des conséquences désastreuses laisse pantois.
L’islam compris comme une totalité ne veut rien dire, « le monde musulman » n’a aucune réalité envisagée de façon totalisante. Nous sommes ici en peine manipulation. Les États en revanche sont des réalités, portent des politiques compréhensibles ce qui ne veut pas dire acceptables. Mais est-ce que la politique de Monsieur Bush est acceptable ? L’Iran veut la bombe atomique ? Pourquoi ? Pour rayer Israël de la carte ? Le premier de ses missiles n’aura pas décollé que l’Iran n’existera déjà plus et avec lui 70 millions d’Iraniens. Et l’Iran le sait.
Pousser ce genre de raisonnement à son terme, c’est accepter d’assassiner des centaines de millions d’hommes et de femmes de façon « préventives » au nom de la « civilisation ».
Ni l’Iran, ni la Syrie ne sont assez fous pour risquer de disparaître dans un « holocauste nucléaire » comme l’a dit Nicolas SARKOZY. Les auteurs du rapport insistent sur le fait qu’aujourd’hui « face aux défis du monde globalisé, aucun pays, aucune organisation, ne peut espérer l’emporter seul ». Mais l’emporter sur quoi, sur qui et au nom de quoi ? Il ne faut pas être grand clair pour constater qu’il s’agit en fait d’élargir la base de la puissance politique et militaire des Etats Unis d’Amérique et de servir de supplétifs à ce projet en espérant être un peu dans la lumière de l’exercice du pouvoir de l’Empire mondial. De lui donner plus de moyens, plus de profondeur géographique et stratégique face à des enjeux en perpétuel mouvement. Il faut aussi plus prosaïquement partager le poids financier de ce que cela représente. Car les États Unis d’Amérique mesurent également chaque jour leur incapacité militaire et politique à régenter seuls le monde. Leurs analyses et postulats de bases dans le domaine international étant faux, leurs perceptions du monde étant basé sur des projections idéologiques totalement déconnectées de la réalité, leur outil militaire s’avère incapable de répondre à la situation sur le terrain puisqu’il n’est pas formaté pour des missions de nature politique. Pour être caricatural, il n’y a pas adéquation entre l’offre et la demande, le résultat ne peut donc être que catastrophique.
Mais c’est aussi la poursuite de la délégitimation et de la destruction de l’ONU. Ce qui entre en parfaite contraction avec le regret de constater de l’affaiblissement des États Nations. Derrière cela c’est la remise en cause du fonctionnement de cette instance considérée comme étant de plus en plus inutile, inopérante, inefficace et politiquement gênante, notamment son Assemblée Générale. N’oublions pas que deux membres permanents du Conseil de Sécurité (les États Unis et la Grande Bretagne, par ailleurs détenteurs de l’arme nucléaire) se sont engagés illégalement dans la guerre en Irak. En fait c’est la notion même de droit international qui est remise en cause. Ce fonctionnement exaspère de plus en plus certaines puissances occidentales qui aimeraient bien pouvoir s’en affranchir (ce qu’elles font de plus en plus : Abou Graïb, Guantanamo, tortures, vols secrets de la CIA, prisons secrètes israéliennes...°) Bien sûr ces pratiques sont malheureusement fréquentes dans de nombreuses dictatures et il ne faut pas s’en accommoder. Mais ce qui fait la différence dans le cas présent, c’est que les pays porteurs de ce mouvement se disent tous des démocraties exemplaires et que c’est justement au nom de ces valeurs démocratiques qu’il faut utiliser l’arme nucléaire de façon préventive et remettre en cause certaines règles essentielles de la démocratie. Tout cela porte la marque de l’échec. A quoi ont aboutit les guerres préventives ? 1967 la guerre des Six Jours ?
Rédigé par : ETDAS | 17 mars 2009 à 13:38
@ Malakine
Je suis totalement d’accord avec toi quand tu dis : « les opposants devraient aller au bout de leurs idées et demander non seulement le retrait complet de la France de cette alliance périmée, mais sa dissolution. C’est en réalité la seule alternative sérieuse à la réintégration du commandement intégré ». Le vrai débat n’est effectivement pas de savoir s’il faut réintégrer le commandement de l’OTAN mais s’il faut en sortir complètement. Ne s’arrêter qu’à la première question va encore donner du grain à moudre à ceux qui vont n’y voir qu’une opposition stérile à Sarkozy. En ce qui me concerne, je serai plutôt pour un retrait total de l’OTAN qui n’a plus de raison d’être.
Tes commentaires sur la position Russe sont très intéressants mais pour avoir une quelconque influence de l’intérieur, il faudrait que l’on ait à la tête de l’Etat français autre chose que le mari de Carlita !
Rédigé par : RST | 17 mars 2009 à 18:54
@ BA
Je crois que l'Europe est nécessaire pour permettre de réformer le capitalisme. En dehors, nous ne pourrons pas aller très loin sur certaines questions.
@ Malakine
Nouvelle réponse demain chez moi.
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 17 mars 2009 à 23:38
J'apprécie énormément cette analyse. Elle est fort argumentée, originale, digne de l'adversaire Védrine, et prouve l'indépendance d'esprit de son auteur. Dans le "concert de protestations" autour de la décision de Sarko, cette voix dissidente est un bien très précieux.
Inspirée toute entière de la citation sur laquelle elle prend fin, je suis d'accord avec sa vision stratégique car l'Europe est plus proche, culturellement et géographiquement, de la Russie que des US.
Mais n'est-ce pas trop donner à Sarkozy que de lui attribuer une "perspective de conquête d’un leadership mondial" ? Et ce retour dans l'OTAN, est-il plus qu'un coup tactique ? Les avantages à en attendre sont tellement incertains qu'il me semble difficile de l'inscrire comme une étape décisive dans une stratégie à long terme.
Rédigé par : dmermin | 18 mars 2009 à 11:39
Laurent écrit : « Je crois que l'Europe est nécessaire pour permettre de réformer le capitalisme. En dehors, nous ne pourrons pas aller très loin sur certaines questions. »
Désaccord total.
Rester dans l'Union Européenne, c'est se condamner à subir le capitalisme le plus dogmatique, le libre-échange mondial le plus dogmatique, etc.
Guy Sorman est un économiste ultra-libéral. Guy Sorman est un partisan farouche de l'Union Européenne. Le 16 décembre 2008, sur son blog, Guy Sorman explique pourquoi il est pour l'Union Européenne : parce que l'Union Européenne est basée sur le libre-échange mondial généralisé, la concurrence, les déficits budgétaires limités, bref sur l'affaiblissement de l'Etat.
L'Etat est le garant de l'intérêt général : les ultra-libéraux haïssent l'Etat, les ultra-libéraux aiment l'Union Européenne. Lisons Guy Sorman :
« Le dernier à avoir tenté de faire cavalier seul, le président socialiste français François Mitterrand, élu en 1981, a fini par céder devant les institutions européennes en 1983. Ces institutions, basées sur le libre-échange, la concurrence, des déficits budgétaires limités, et des finances saines, sont fondamentalement favorables à l’économie de marché. »
http://gsorman.typepad.com/guy_sorman/2008/12/la-gauche-est-dans-la-rue.html
Dernier exemple : le patronat français (le CNPF, puis le MEDEF).
En 1986, le patronat français était pour l’Acte Unique.
En 1992, le patronat français était pour le OUI au traité de Maastricht.
En 2005, le patronat français était pour le OUI à la Constitution Européene, qui imposait le libre-échange mondial généralisé.
En 2007, le patronat français était pour le OUI au Traité de Lisbonne, qui imposait le libre-échange mondial généralisé (article 206).
Le jeudi 7 février 2008, le MEDEF a tenu son Conseil Exécutif dans les locaux de la Commission européenne ! Le MEDEF a pu ainsi discuter tranquillement avec 9 des 27 membres de la Commission européenne !
Le vendredi 8 février 2008, le MEDEF a tenu sa convention dans l’hémicycle du Parlement européen ! Je vous jure que c’est vrai ! Voici le début du discours de Laurence Parisot :
« Chers amis entrepreneurs, chers amis amoureux de l’entreprise et de l’esprit d’entreprise, bonjour ! Quel plaisir, quelle fierté de vous accueillir dans le temple même de la démocratie européenne, le Parlement européen ! Hier le Conseil Exécutif de notre mouvement s’est tenu dans les locaux du pouvoir exécutif de l’Union, dans les locaux de la Commission : au Berlaymont. Nous avons pu librement et utilement échanger avec neuf des vingt-sept commissaires euro¬péens, et ce pendant près de deux heures. Aujourd’hui, nous nous réunissons ensemble dans l’hémicycle du Parlement, à Bruxelles. D’emblée, je remercie très chaleureusement Hans-Gert Pöterring qui a accepté que nous organisions ici-même notre grand rassemblement annuel, notre Convention. Et merci, merci beaucoup à Ernest-Antoine Seillière, le Président de Business Europe sans le soutien duquel cet événement n’aurait pas été possible ! »
http://www.benchmarkercestlasante.eu/files/intro_lp_bxl08.pdf
Laurence Parisot s’est félicitée de la ratification du Traité de Lisbonne par les députés français et les sénateurs français.
Ernest-Antoine Seillière est l’ancien président du MEDEF. Il est aujourd’hui le président de Businesseurope, le patronat européen. Businesseurope regroupe 39 syndicats de patrons venant de 33 pays. Ernest-Antoine Seillière s’est lui-aussi félicité de la ratification du Traité de Lisbonne par les députés français et les sénateurs français :
“ BUSINESSEUROPE's President Ernest-Antoine Seillière addressed the MEDEF Convention which gathered more than 1,000 company representatives in the European Parliament in Brussels on 8 February. Speaking in the opening session on “the New Europe”, he highlighted why Europe matters for companies, now more than ever considering the major changes which will be introduced by the Lisbon Treaty. He also welcomed the ratification of the Lisbon Treaty by the French Parliament on 7 February. France joins Hungary, Malta, Slovenia and Romania as the fifth country ratifying the Treaty since its endorsement by the Heads of State and Government at the EU Council on 13 December 2007. “
http://www.businesseurope.eu/Content/Default.asp?PageID=520
Conclusion : rester dans l’Union Européenne, c’est rester prisonnier d’une structure capitaliste de fer, c’est rester prisonnier d’un libre-échange mondial qui est le dogme constituant de l’Union Européenne.
Rédigé par : BA | 18 mars 2009 à 22:32