Depuis l’irruption de la crise dans sa phase aigüe, on assiste à une véritable « révision générale des dogmes économiques » aussi passionnante à suivre, que dévastatrice pour le système. Après la remise en cause du capitalisme financier, du libre échange, du partage des profits, de l’omnipotence de l’actionnaire, le débat porte maintenant sur inégalités salariales, leurs justifications et les moyens de les contenir.
Encore une fois, ce n’est pas la gauche, toujours égarée et à contre-temps, qui a lancé la polémique, mais la droite, avec les états-d’âmes de certains parlementaires qui prétendaient vouloir suspendre le bouclier fiscal. Encore une fois, les tenants de l’ordre établi se défendent de la pire des manières avec des lieux communs appris par cœur et ne font qu’attiser le feu en répétant à longueur d’interviews qu’on a « besoin des riches » Tiens donc ! Mais, au fait, ça sert à quoi les riches ?
Les révolutionnaires de 1789 nous ont légué le beau principe selon lequel « les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune » Les inégalités de salaire et de patrimoine, devenues abyssales et toujours croissantes, auraient-elles donc toujours une utilité sociale ?
L’argument le plus souvent utilisé par les libéraux est de nous présenter le riche comme un entrepreneur qui a pris des risques et qui a réussi. La récompense financière de sa réussite encouragerait alors l’esprit d’entreprise, donc l’investissement et l’emploi. L’idée est belle mais ne correspond guère à ce que l’on observe. Lorsqu’on consulte le classement des plus grandes fortunes en France, on note plus d’héritiers et de financiers, que de créateurs ayant fait progresser l’humanité par leurs innovations. Par ailleurs, les échecs avérés, sanctionnés par des stock-options, parachutes dorés et autres bonus mirifiques sont légion. Difficile d’avaler que les inégalités se justifient par la juste rétribution de la réussite et de la prise de risque.
On nous dit également que les riches permettent d’investir. Pourtant, on sait que la décision d’investir dépend de bien d’autres facteurs, comme ses perspectives de rentabilité ou simplement l’existence de débouchés, ce pourquoi la France souffre depuis des années d’une panne d’investissement. En tout état de cause, l’argument porte plus sur le niveau d’épargne que sur l'existence d'une classe d'hyper-riches. Peu importe que le capital soit concentré entre quelques mains ou bien réparti.
On nous dit aussi que les riches tirent l’économie en consommant. Cela est partiellement vrai. Faux dans l’absolu puisqu’un pauvre consomme une part plus élevée de son revenu qu’un riche. Mais vrai dans la mesure où les riches génèrent une offre spécifique. Il est vrai que Porsche et Rolex créent aussi des emplois… Mais peut-on vraiment dire qu’un Porsche Cayenne a une fonction sociale supérieure à une Renault Clio ? Pas sûr. On pourrait même dire avec Hervé Kempf, que la consommation des riches détruit la planète... On ne vit plus à l’époque où la richesse de l’élite sociale finançait les artistes et les créateurs pour nous léguer ce qui est devenu au fil des siècles des biens culturels ou du patrimoine. Il n’est pas certain que les portefeuilles d’actions, les 4*4 de luxe, les avions privés et ou les montres à complication feront la fierté des générations futures.
Pendant les trente glorieuses, la fonction du riche était d’ouvrir la voie sur le chemin de la société de consommation. Ce qu’un patron possédait, un ouvrier pourrait se l’offrir quelques années plus tard. Aujourd’hui, l’écart est devenu tel, que le mode de vie des nouveaux riches ne suscite plus que du rêve ou de la frustration. Juste bon à stimuler le chiffre d’affaires de la française des jeux et les vocations à la célébrité immédiate que seuls procurent les jeux télévisés. L'aristocrate financier ne peut plus être un modèle utile pour la société.
Le plus souvent, les tenants de l’ordre établi ne se fatiguent même plus à chercher des justifications à l'inflation des revenus du haut de la pyramide. Ils se contentent d’affirmer que si on taxe les riches, ils partiront vers des cieux plus compréhensifs ou des pays plus dynamiques où l’on saura mieux reconnaître leurs talents. Le riche est désormais mobile. Il appartient aux élites planétaires. S’il consent à bien vouloir demeurer sur le sol qui l’a fait naître, il veut désormais en être remercié. On est passé en deux siècles, des “distinctions sociales fondées sur l’utilité commune” à un droit imprescriptible et sacré à s’enrichir sans limite !
A l’heure du capitalisme déchainé, il n’y a en réalité plus aucune justification à l’hyper-richesse. Les riches n’incarnent plus la clé de voute des sociétés. Ils ne sont plus les dépositaires de ses valeurs ou les moteurs de son développement. Ils ne montrent plus le chemin à suivre. Ils ne sont plus que de vulgaires prédateurs qui veulent jouir sans entrave de leur privilèges chèrement acquis après trois décennies de lutte idéologiques et de déréglementation de toutes sortes. Ils sont devenus des facteurs de déstabilisation du système et leur meilleurs ennemis.
Il y en a un qui l’a bien compris, c’est Alain Minc, le délégué syndical de l’oligarchie française et son représentant auprès du pouvoir. Il vient aujourd’hui de publier une tribune dans le Figaro hallucinante de cynisme et de lucidité, dans laquelle il veut mettre en garde ses amis contre le péril qui les menace.
Son texte contient juste ce qu’il faut de justifications pour le pas éveiller le soupçon : Le soutien que le pouvoir leur accorde (encore) est une règle de « bonne gestion » S’en prendre à leur rémunération serait « destructeur pour l’efficacité économique ». Ils sont des boucs émissaires, victimes d’un populisme alimenté par la rancœur des aigris. Et bien sûr, ils ne sont strictement pour rien dans la crise qui s’abat sur le monde ! Probablement en sont-ils même les premières victimes...
Minc ne prend même plus la peine de défendre sérieusement ce système qui a fait la richesse de ses amis autrement qu’en le présentant comme un fait acquis procédant de l’ordre naturel des choses. Il ne cherche pas à convaincre le peuple de la légitimité des grandes fortunes, encore moins de leur fonction sociale. Il ne veut même pas dissuader la majorité de prendre des mesures redistributrices. Son propos n’est même pas de dire qu’on n’a peut-être été un peu loin et que la rationalité économique exige aujourd’hui une plus grande solidarité ou moins d’inégalités.
Minc a quitté l’univers du rationnel car le système lui même a échappé à la raison. Il ne s’embarrasse même plus du théorème de Schmidt ou de bon vieux adages bien éculés du genre « trop d’impôts tue l’impôt » Il n’y a plus qu’un argument pour maintenir le système en l’état : La peur. Faire peur au peuple d’un cataclysme si jamais il voulait s’en prendre aux élites économiques. Faire peur à la « classe dirigeante » en agitant le spectre d’une révolution qui les ferait disparaître en tant que classe, si ce n’est physiquement dans un déchainement sanguinaire incontrôlé.
Minc appelle simplement ses amis à faire profil bas quelques temps, pour éviter que ça se voit de trop, pour empêcher la propagation du scandale, pour sauvegarder leur rente de situation.
A travers cette tribune, il nous livre le nouveau projet du Sarkozysme en panique : Parler pour éviter d’agir, dénoncer les excès pour mieux les protéger, lâcher ce qu’il faudra pour éviter l’explosion mais réformer le moins possible pour préserver le système.
Le cri du coeur d’Alain Minc est révélateur d’une panique au sein des classes dirigeantes. Assumer les inégalités, c’est l’assurance de sauter. Dénoncer l’avidité de l’oligarchie patronale, c’est légitimer la contestation et jeter de l’huile sur le feu. Réformer c’est se renier. Pauvre Sarkozy ! Cest vrai qu’il n’a pas été élu pour taper sur les riches…
Malakine
( Effacé car sans aucun rapport avec le texte)
Rédigé par : BA | 23 mars 2009 à 22:12
@Malakine
TU fais bien de dire que l'on se demande à quoi servent les riches. Il n'y a qu'a voir les manifestations que les prolétaires et les employer se mettent en grève et la société est complètement bloqué que les milliardaire manifestent et la société continuera de fonctionner comme si de rien n'était.Montesquieu disait qu'une société décente devait faire en sorte que le citoyen riche ne le soit pas suffisamment pour vivre sans travailler et que le citoyen pauvre devait être suffisamment à l'aise pour pourvoir aux besoins de sa famille. On voit que suivant les critères de Montesquieu nous ne sommes plus dans une société décente mais on s'en été aperçu.
Pour compléter un peu tes dires sur les riches il faut aussi rappeler que les anciennes élites avaient pour elles un niveau culturel élevé, les arts et les sciences étaient l'empanache des élites bourgeoises. C'était un moyen de se distinguer de la masse d'ailleurs. L'effet secondaire de l'élévation du niveau scolaire et de la généralisation de l'enseignement universitaire c'est qu'un haut niveau d'instruction n'est plus un signe d'appartenance aux élites. La baisse du niveau scolaire que certains dénonce comme Zemmour est peut-être en fait la baisse du niveau scolaire chez les gens aisés. Si, comme je le pense, les élites cherchent toujours à se distinguer de la masse par des habitus culturels qui doivent par nature être inaccessible au plus grand nombre alors le blinbling a remplacé l'art de la rhétorique et de la pensée comme signe distinctif. D'où cette impression d'une élite qui ne correspond plus à l'élite intellectuelle comme se fut le cas jusqu'à il y a peu. Le pire c'est que comme les masses ont tendance à suivre les exemples des élites elles risquent d'entrainer la masse dans une course à l'abime intellectuel et à la parade ostentatoire de produits blinbling type Rolex. Ça rejoins évidement l'analyse d'Hervé Kempf même si lui s'inquiète plutôt des effets environnementaux.
Quant à Minc l'idée de naturaliser l'économie est une obsession chez lui je rappel qu'il comparait l'économie à la loi de la gravité dans son œuvre majeur "La mondialisation heureuse". Apparemment nous venons de vivre un évènement de type anti-gravitationnel avec la crise il risque de ne pas s'en remettre le pauvre.
Rédigé par : yann | 23 mars 2009 à 22:46
Ben, j'ai déjà dit ce que je connais des riches, j'en ai fréquenté, j'en fréquente encore, c'est toute une psycho-sociologie, ils sont en fait très paranos et très efficaces de ce fait. Ils ont aussi les moyens financiers de se payer les meilleurs juristes ou médias. Maintenant, c'est le hallali, ils mordent puis se terrent pour pouvoir remordre. C'est la chasse à courre, pas pour rien qu'ils la pratiquent lors de week-ends en Sologne.
Minc défend les positions de ses sponsors, c'est humain, donc critiquable.
Rédigé par : olaf | 24 mars 2009 à 00:41
Si Minc pense sérieusement que l'économie relève de lois naturelles complètement découplées du social et du politique c'est qu'il est un inculte fondamental. En sociologie, on concoit que l'ordre social est un construit historique et donc tout ce qui en découle sur le plan politique et économique.
Minc est une larve de pensée, un suceur de b..., je reste poli.
Rédigé par : olaf | 24 mars 2009 à 00:52
Tiens, dans la chronique de B. Guetta du 20 mars, il parle d'un chgt politique aux USA à l'occasion de la confiscation par l'impôt des bonus des cadres d'AIG. Et surtout, que le pays se met en chasse de la "greedness", avidité/gloutonnerie.
Y'aura t'il une vague en France ?
Ce serait très drôle de voir, Sarko pourfendre le bling-bling et draguer Josianne Balasko (tiens sa me donne une idée de billet !)
Rédigé par : Sangaku | 24 mars 2009 à 08:53
Cette tribune de Minc m'avait sidéré pour sa misère intellectuelle et son étroitesse d'esprit. Il n'a manifestement pas pris la mesure de la crise. Son texte traduit une peur qui ne doit rien à la lucidité, mais tout à ses privilèges de classe menacés. C'est d'une petitesse hallucinante.
Rédigé par : dmermin | 24 mars 2009 à 11:24
Merci pour ce billet qui tombe vraiment à point nommé. Je m'étais étouffé de rage en entendant Mr. Copé dire qu'on avait besoin de riches dans notre beau pays pour assurer un certain niveau d'investissements, d'esprit d'entreprise, de consommation, etc, et que par conséquent il ne fallait pas les maltraiter par des hausses d'impôts. De cela le "peuple" n'est plus dupe, et cet exposé en est une très belle démonstration.
Rédigé par : Bouboune | 24 mars 2009 à 11:32
Oui, on a besoin des riches.
Enfin besoin n'est pas le terme exact. Car en fait on pourrait s'en passer pour respirer et faire la fête ... Mais il sont l'envers d'un système pour lequel, en gros, on a voté, ou du moins qu'on s'est choisi. Ils ne sont donc qu'une conséquence.
On pourrait donc bien les supprimer : il faudra en voir le coût ... quoiqu'à bien y réfléchir, compte tenu de leur égoïsme et de leur comportement délétères, on n'y perdrait , à court terme , pas grand-chose.
Mais ce faisant on passerait insidieusement dans un autre système ... (Partie à développer par vous même ...)
Je propose donc de nous contenter de changer de riches. Éventuellement avec radicalité. Car oui, on a besoin des riches, mais pas de ceux là.
Rédigé par : Oppossum | 24 mars 2009 à 12:49
Alain MINC conseille ses amis et pour une fois le conseil est gratuit !
On imagine alors que ses amis vont le suivre... C'est peut-être oublier un peu vite que, dans leur monde, on n'accorde de la valeur qu'à ce qui se paye cher ! :)
"la gauche, toujours égarée et à contre-temps" : c'est très juste, malheureusement.
Excellente aussi la définition du "Sarkozysme en panique" ; aucune raison d'espérer, d'un côté comme de l'autre.
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 24 mars 2009 à 12:58
@Oppossum: permettez que je m'insurge contre votre propos : "Mais il sont l'envers d'un système pour lequel, en gros, on a voté, ou du moins qu'on s'est choisi." Je n'ai ni choisi ni voté pour ce système, je n'ai pas choisi le téléphone portable et je préférerais ne pas avoir besoin d'Internet. On ne peut voter que pour un "système politique", pas pour un système économique qui n'a de cesse de s'affranchir du politique.
Rédigé par : dmermin | 24 mars 2009 à 12:59
Oui Crapaud Rouge, certes.
On peut de démarquer de la volonté collective, de l'opinion mais il est difficile de s'en exonérer totalement et trop facile : on a tous à réfléchir sur une dificile cohérence de nos comportements individuels, car il n'y a pas que dans l'urne que se choisit une société : le caddie en est un autre lieu.
Mais il y a une partie de ces choix "déterminants" qui est aussi précieuse : la diffusion économico-démago-poujadiste de l'idée brut de décoffrage , qu'on pourrait se "passer" des "riches" (Mon Dieu que la question est mal posée en ces termes!) , nous amène tranquillement à des remises en cause de la notion de liberté. C'est embêtant.
Bref, l'éradication des "riches" est un chemin dont on connait le terme : exigeons donc des 'riches' qui remplissent leur fonctions traditionnelles ! ;)
Rédigé par : oppossum | 24 mars 2009 à 13:58
@ Yann
C'est vrai que j'aurais également pu parler du modèle culturel que peuvent proposer les riches. Je me rends compte que je commence à avoir trop tendance à aborder les sujets sous l'angle économique...
A propos de Minc, Vendredi m'a proposé de l'interviewer demain avec d'autres blogueurs. C'était tentant. Malheureusement, je ne suis pas sur Paris et venir spécialement pour ça ...
@ Olaf
Il ne faut pas sous estimer Minc. C'est quelqu'un qui a eu une influence immense sur l'évolution de notre pays ces trois dernières décennies. Dans l'article, je le qualifie de représentant syndical de l'oligarchie mais il est aussi l'idéologue du système. Le "cercle de la raison" qui a donné lieu à la pensée unique, c'est lui. Le concept de mondialisation heureuse, c'est encore lui...
@ Bouboune
Moi aussi j'ai réagit en entendant Copé, mais il faut prendre ça comme un argument de dernier recours qui trahit une perte complète de repères.
@ Oppossum
Toute la question est en effet de savoir si les riches d'aujourd'hui sont seulement le haut de la pyramide, comme pleinement partie prenante du système, ou s'ils s'en sont détachés. Pour le dire autrement, est ce qu'on peut concevoir un système qui resterait capitalisme et de marché sans pour autant générer de tels écarts de rémunération. Il me semble que oui.
Je poursuis le propos ce soir à propos des questions fiscales pour essayer de décrire ce qui fait tant peur à Minc.
@ PMF
Quand j'ai écrit "toujours décalé et à contre temps" je pensais à ce pathétique meeting de dimanche sur les libertés menacées et de ce non moins pathétique "livre noir" Je voulais faire un papier, mais j'ai préféré être charitable avec le PS. A ce propos, j'ai lu en diagonale le "manifesto" C'est creux comme une motion socialiste. Les européennes vont être intéressantes.
Sarkozysme en panique, oui oui ... Je reviendrais peut-être très bientôt sur ce thème. Un indice : Le gouvernement cherche désespérément l'horizon de la sortie de crise. Il est très mal en ce moment, complètement perdu et sans repères. Je me demande bien ce que Sarko va pouvoir dire ce soir à Saint Quentin ? Un nouveau discours de Toulon dans la perspective du G20 ??
@ Crapaud rouge
La question du pouvoir du politique sur l'économie est l'un des sujets sur lequel je réfléchis en ce moment. J'en ferais bientôt un article qui devrait s'intituler "La mondialisation est-elle irréversible ?" A la rélexion c'est l'une des question majeure de la période : Comment redonner un pouvoir au politique sur l'économie quand le mouvement de ces 25 dernières années a constitué à priver les Etats de leurs prérogatives ?
@ Oppossum
Non, non personne ne parle d'éradiquer les riches ! ici, on parle des salaires délirants, des grandes familles, de l'oligarchie financière. La question est de savoir si on peut les ramener à la raison et comment ?
Exiger des riches qu'ils assument leurs obligations est une idée intéressante. Mais comment assigner des obligations morales à la richesse ?
Rédigé par : Malakine | 24 mars 2009 à 14:37
Un bémol Malakin :
Dans votre billet pourquoi ne faites pas le distinguo entre grosses boites et petites ets (TPE-PME). Il y a en effet des millionnaires / milliardaires à la tête d'empires mais il ne faudrait pas oublier que la majorité des entrepreneurs ne roule pas sur l'or et en Porsche Cayenne.
Rédigé par : toto | 24 mars 2009 à 15:35
@ Toto
Je n'ai pas parlé des entrepreneurs mais uniquement des riches ou de l'oligarchie financière.
Ce mot d'entrepreneur est d'ailleurs une belle escroquerie intellectuelle. Il veut mettre dans le mec sac, la patron de PME qui risque son patrimoine, étranglé par ses donneurs d'ordre et qui ne se sert qu'un salaire de cadre sup tout en bossant 14 heures par jour, et un PDG d'une entreprise coté qui ne prend aucun risque et compte en millions d'Euros.
Rédigé par : Malakine | 24 mars 2009 à 15:44
@ Malakin
S'il est vrai que certains salaires sont mirobolants, d'autant plus qu'ils s'accompagnent de stock-options (perçus si tout va bien) , de bonus, et autres gâteries qui sont (enfin, nous dit-on!) des contreparties à la lourde responsabilité confié à ces patrons de gérer des affaires complexes dans un environnement complexe.
Mais vous conviendrez qd même que lke fait de diviser par 10 ces rémunérations effectivement mirobolantes, ne soulagera pas la situation du Smicard de base (ne le rendra pas plus riche) ?
Rédigé par : toto | 24 mars 2009 à 16:10
@Malakine
Il semble que la Chine s'impatiente avec le problème du dollars. il y a une intéressante interprétation de la proposition chinoise visant à remplacer le dollars par les DTS du FMI sur la blog de Paul Jorion:
http://www.pauljorion.com/blog/?p=2462#more-2462
Rédigé par : yann | 24 mars 2009 à 16:10
Hummm ... la compétition économico-géo-politique ... se poursuit par une déclaration de guerre monétaire ....
Ce n'est pas la fin de l'Histoire ... non ... !
Rédigé par : Oppossum | 24 mars 2009 à 17:10
les masques sont en train de tomber et nous pouvons dire merci à Séguéla qui a laché en une phrase le fond de la pensée de ceux qui dirigent le monde.
les mois qui viennent vont être intéressants, pas faciles mais intéressants malheureusement si ce qui doit être mos à bas est bien identifié on ne connait pas les alternatives crédibles (parceque ce n'est pas le PS ou le NPA qui vont nous les donner)
Rédigé par : olympe | 24 mars 2009 à 18:44
A propos des riches, quelques rappels historiques importants de Thomas Piketty et une étude de Camille Landais:
Roosevelt n’épargnait pas les riches : http://www.jourdan.ens.fr/piketty/fichiers/presse/LIBERATION_090317b.html
Il faut taxer fortement les très hauts revenus : http://www.jourdan.ens.fr/piketty/fichiers/presse/AlternativesEconomiques09janvier.pdf
Profits, salaires et inégalités : http://www.jourdan.ens.fr/piketty/fichiers/presse/LIBERATION_090317.html
Etude de Camille Landais sur les hauts revenus - Les hauts revenus en France(1998-2006) : Une explosion des inégalitées ? http://www.jourdan.ens.fr/~clandais/documents/htrev.pdf
Rédigé par : Djé | 24 mars 2009 à 19:22
@ Malakine
Un peu HS mais j'intercepte votre commentaire sur le distinguo nécessaire entre patron de PME qui vit la précarité au jour le jour et le PDG d'une entreprise cotée qui ne risque que de froisser son beau costume. Une question me taraude depuis trop longtemps : mais quelle est la légitimité de ce MEDEF rétrograde et monopolisant les ondes ? Comment est-ce que les "petits" patrons peuvent être acceptés d'être caricaturés à ce point ?
Rédigé par : Bouboune | 24 mars 2009 à 22:15
@ Olympe
RST a posé la même question dans le billet suivant. Ici, je ne donne que le début de la réponse : Les politiques suivent l'opinion.
@ Djé
Je cite abondamment Piketty dans le billet suivant.
@ Bouboune
Il y a deux questions en une. A la première, je répondrais que le Medef est le think tank de la droite. Il produit une vision du monde à l'attention de tous ceux qui ne souffrent pas du système.
La deuxième est plus mystérieuse et ouvre des perspectives intéressantes. Peut-être les petits patrons ne souffrent pas encore assez ou alors n'ont-ils pas assez le temps pour réfléchir. Pour l'instant, ils sont solidaires du discours du Medef. Mais un jour, ils comprendront peut-être qu'ils n'appartiennent pas au même monde et n'ont pas les mêmes intérêt. Intéressant en effet ... :-)
Rédigé par : Malakine | 24 mars 2009 à 23:12
Pour ceux qui ne sont pas rebutés par l'anglais et qui ont envie de rire à ce sujet:
http://www.colbertnation.com/the-colbert-report-videos/221335/march-11-2009/the-word---rand-illusion
Rédigé par : jean_ | 27 mars 2009 à 02:54