La crise vient d’entrer dans une nouvelle phase avec la décision de la FED d’acheter 300 milliards de dollars de bons du trésors et 500 autres de créances assises sur des crédits immobiliers titrisés probablement insolvables, soit au total 800 milliards de pure création monétaire !
Les Etats-Unis ont donc décidé de financer leur plan de relance par des « moyens non conventionnels » recherchant un « assouplissement quantitatif » comme on dit en langage des banquiers centraux, ou pour le dire plus vulgairement, par de la monnaie de singe ou la planche à billet. La crise financière est désormais en passe se muer en crise monétaire mondiale.
Jusqu’ici les Etats-Unis parvenaient à financer leurs déficits budgétaires et commerciaux par une importation de capitaux avec la vente de produits financiers, plus ou moins frauduleux. Ce n’est désormais plus possible. Ils viennent de prendre acte du fait qu’il n’y a plus suffisamment d’acheteurs dans le monde pour leurs produits financiers, ce qui marque peut-être le début de l’effondrement du dollar, avec des conséquences que d’aucun ne s’est jamais aventuré à prédire.
Rappelons en préambule que l’orthodoxie économique proscrit la création de monétaire par les banques centrales pour les besoins publics, ce mécanisme étant supposé conduire à l’hyperinflation. Ce point fait d'ailleurs l’objet d’un solide tabou. Il suffit de rechercher des tribunes ayant pris position pour ou contre la solution mise en œuvre pour s’en rendre compte. Quasiment rien !Le recours massif à la planche à billet semble avoir d’ailleurs été une surprise pour les marchés, ce qui est peut-être le signe d'une décision improvisée prise sous l’empire de la nécessité.
On sentait monter depuis quelques semaines la question de la création monétaire, comme réponse au problème global d’insolvabilité qui caractérise la crise : Insolvabilité de la demande, des créanciers, des banques et peut-être demain des Etats. Nous y sommes. On ne peut plus désormais fuir ce débat qui est une véritable trappe intellectuelle pour le profane et qui est soigneusement évité par les spécialistes.
La création monétaire est-elle une réponse à la crise ?
Même s’il est difficile d’avoir en la matière la moindre certitude, quelques arguments semblent plaider en faveur d’une politique de création monétaire dans la période actuelle.
1- La crise économique a été déclenchée par une chute brutale de la demande mondiale liée à l’éclatement de la bulle du crédit. Le désendettement massif et la contraction du crédit qui en a résulté a eu pour effet de détruire de la monnaie. Il n’est donc pas illogique de rechercher aujourd’hui à stimuler sa création.
2- Le moyen le plus classiquement utilisé pour créer de la monnaie nouvelle est la baisse des taux d’intérêt. Or ils sont déjà au plus bas aux Etats-Unis, comme en Europe, ce qui dans un contexte de dépression ne suffit pas à relancer la demande de crédit. En outre, la création monétaire par le crédit injecte de la monnaie dans les secteurs pour lesquels on emprunte, c'est-à-dire principalement l’économie financière ou les investissements. Aujourd’hui, c’est la demande, publique ou privée, qu’il faut solvabiliser. Créer de la monnaie pour l’injecter directement dans l’économie via de la dépense publique peut donc permettre de soutenir la demande dans l’économie réelle.
3- La relance de l’inflation constitue l’une des conditions les plus sûres pour se sortir de la pyramide de dettes qui étouffe l’économie mondiale. Or, la dépression mondiale conduit plutôt à un contexte déflationniste. L’injection de monnaie supplémentaire peut donc constituer une solution pour relancer un peu d’inflation.
On pourrait alors regretter que l’Europe ait interdit ce procédé dans ses traités, la BCE ne pouvant acheter que des créances privées. On peut déplorer ici, une fois de plus, que les institutions européennes ne se soient pas limitées à organiser l’exercice en commun de compétences, mais qu’elles aient gravé dans le marbre de traités, devenus quasi intangibles avec l’élargissement, la manière dont ces compétences devaient être exercées.
Même si Jean Claude Trichet a récemment envisagé de recourir à des moyens non conventionnels, il est probable que la zone euro soit la dernière au monde à recourir à la création monétaire, c'est à dire trop tard !
Vers un effondrement du dollar ?
La situation est en revanche quelque peu différente appliquée au cas des Etats-Unis compte tenu de l’ampleur de leur dette extérieure, de leur situation d’insolvabilité potentielle et du statut de monnaie de réserve du dollar.
La valeur du dollar ne se maintient que grâce à la volonté des pays exportateurs de financer les déficits américains pour éviter que leur monnaie ne s’apprécie. Ces pays, principalement la Chine, sont aujourd’hui pris au piège, contraints de continuer à éponger les dettes américaines, car l’arrêt du financement des Etats-Unis entraînerait une volatilisation de leur épargne en dollar (près de 2000 milliards pour la Chine)
La perspective d’un effondrement du dollar est pourtant envisagée depuis bien longtemps, aussi bien par des analystes critique de la mondialisation (Todd, Sapir) que par ses derniers propagandiste. Ainsi, Alain Minc dans son dernier livre, y consacre un chapitre (Le jour où l’Euro vaudra 2,5 dollar) où il donne du crédit à l’hypothèse. Pour lui, « la conviction que les devises lourdes sont à l’abri d’un choc spasmodique relève d’un pari pascalien qui ressemble à celui que faisait les experts sur la capacité des ménages américains à s’endetter sans limite grâce à une base d’actifs en croissance perpétuelle »
L’hypothèse de l’effondrement du dollar a toujours été envisagée au terme d’un scénario où les investisseurs perdraient confiance, puis seraient gagnés par la panique pour vendre au plus vite leurs avoirs. Elle n’a jamais été envisagée consécutivement à une décision de l’administration américaine elle-même. Une chute du dollar dans une économie fondée sur la consommation et aussi dépendante des importations serait en effet un véritable cataclysme pour la population qui verrait son niveau de vie se réduire de 20 à 30 % !
On peut donc être surpris de voir la FED prendre un tel risque avec sa monnaie. L’Amérique est-elle à ce point aux abois, n’ayant en réalité déjà plus d’autres solution spour financer son déficit qui atteindra cette année 12% du PIB ? A-t-elle à ce point confiance dans son statut d’hyperpuissance pour écarter tout risque sur sa monnaie ? A-t-elle délibérément décidé de faire filer sa monnaie pour se défaire d’un endettement extérieur intenable sur le long terme ?
La décision de recourir à la création monétaire pour financer ses déficits peut en effet constituer le signal qui déclenchera un processus de défiance, conduisant à la baisse du dollar, puis à sa chute brutale. Les marchés financiers n’ont d’ailleurs pas tardé à réagir. Dès hier, le dollar dévissait contre toutes les devises pour perdre 4 %, soit sa plus forte chute depuis 1985. Ce n’est sûrement que le début d’une longue glissade… L’hypothèse de la fin du roi-dollar n’a jamais été autant d’actualité.
Nul ne sait quelles en seraient les conséquences exactes. Minc dans l’ouvrage précité nous dit que « ce sera (notons l’emploi du futur simple) la crise la plus violente, la plus globale, la moins maîtrisable » Naturellement, ce sera la fin officielle de l’imperium américain, ce qui en soi est plutôt une réjouissante nouvelle. Mais la fin du dollar entraînera aussi d’imprévisibles désordres aussi bien sur les marchés des matières premières (vendues en dollar) ou dans les équilibres du commerce mondial. Des conséquences géopolitiques ne sont pas non plus à exclure, car les pays qui verront leurs réserves s’évaporer pourront avoir la légitime impression de s’être fait escroquer, les uns après avoir livré pendant des années du pétrole gratuitement, les autres des produits manufacturiers …
A court terme, la solution pour éviter la panique serait peut-être que le G 20 fasse des politiques « d’assouplissement quantitatif » une mesure de droit commun, autorisant les tous Etats à émettre des quantités de monnaie mesurées pour favoriser la relance. Encore une fois, la balle est dans le camp de l’Europe. Va-t-elle attendre passivement que l’Euro s’apprécie jusqu’à un niveau qui deviendra intolérable pour l’économie ou va-t-elle se mettre à son tour à racheter la dette publique de ses Etats membres ?
Malakine
Si on résume exessivement les derniers posts, mieux vaut stocker les patattes dans les baignoires que les dollars!
Saludos
Rédigé par : ETDAS | 20 mars 2009 à 18:35
Ce n'est pas pour financer le déficit que la FED coule le dollar. C'est plutôt pour couler le dollar que la banque centrale finance le déficit et que le gouvernement fait un déficit de 12%.
Évidemment, la FED ne souhaite couler le dollar que modérément, mais par les temps qui courent, monétiser le déficit public n'est pas pire que le quantitative easing qui donne à la banque centrale un rôle de prêteur normalement dévolu aux banques de second rang.
Rédigé par : jean_ | 20 mars 2009 à 19:59
@ Malakine
Je vois que tu as fait le ménage sur ton blog ;-)
Adieu Criticus, FR, Jorion (qui malgré ses délires, me semble intéressant à lire) ... et qui d'autre ?
Encore un effort et tu vires les comiques d' Econoclaste ;-)
Bienvenue à "Chômage et Monnaie"
@ jean
Quelle différence faites-vous entre "monétisation de la dette" et "quantitative easing" ?
Dans les 2 cas c'est la banque centrale qui achète des titres du trésor, non ?
Rédigé par : RST | 20 mars 2009 à 21:39
@ Malakine
Je chipote et joue à l'expert que je ne suis pas mais la phrase "la BCE ne pouvant acheter que des créances privées" n'est pas tout à fait correcte me semble-t-il.
Les Banques Centrales peuvent acheter des bons du Trésor sur le marché secondaire (le marché des titres d'occasions) dans le cadre de ce que l'on appelle l'"open market" qui est un instrument de la politique monétaire de la Banque Centrale.
Si un spécialiste pouvait confirmer ?
Mais bon c'est du détail, cela ne change rien à la démonstration.
Rédigé par : RST (se prend pour un Econoclaste) | 20 mars 2009 à 22:09
Malakine nous parle de 800 milliards de dollars de création monétaire. C'est pas loin de 1000 milliards de dollars.
Si vous voulez voir à quoi ressemble, physiquement 1000 milliards de dollars en coupures de 100 $ c'est ici :
http://www.pagetutor.com/trillion/index.html
en se rappelant que 1 billion pour les anglo saxons c'est mille milliards pour le reste du monde
Rédigé par : RST | 20 mars 2009 à 22:31
Oups, je me suis gouré
Il faut lire en haut:
1 trillion pour les anglo saxons c'est mille milliards pour le reste du monde.
La dernière image du lien que j'ai donné plus haut représente donc bien 1 000 milliards de dollars en coupures de 100 $
Rédigé par : RST (dit n'importe quoi) | 20 mars 2009 à 22:36
@Malakine: Effectivement, "quantitative easing" inclût également les achats des bons du trésor à long terme puisqu'il désigne tous les achats de titres qui ne sont pas des titres à court terme sans risques. Cela inclût les bons du trésor à long terme mais également les titres émis par les entreprises (actions et obligations) et les titres à long terme émis par les banques. Dans beaucoup de présentations du quantitative easing, les bons du trésor ne sont pas mentionnés tant la monétisation du déficit fait peur (à juste titre en période normale, mais pas dans les circonstances actuellles).
@RST,Malakine, l'actif de la FED comporte beaucoup de bons du trésor, même en temps normal:
http://www.federalreserve.gov/releases/h41/20060518/
Pour la BCE, il y a effectivement peu de bons du trésor, sans doute pour éviter les accusations de favoritisme envers tel ou tel pays de la zone euro.
Rédigé par : jean_ | 21 mars 2009 à 10:06
@ Jean
Selon vous, cette opération serait une forme de 'dévaluation compétitive' ? Pourquoi pas, n'empêche que dans la situation du dollar, c'est jouer avec le feu. Et ce n'est pas la peine de hurler au protectionnisme, parce que c'en est, et de la pire des manières.
@ RST
Oui j'ai fais un peu de ménage et je peux continuer. C'est suite à une remarque de ETDAS qui me demandait ce que "machin" foutait dans mes liens ? Je me suis qu'effectivement, je n'étais pas Toréador et que je n'avais pas à référencer des blogs dont je ne partageais pas la ligne éditoriale. En clair : les libéraux. dogmatiques et l'archi droite identitaire
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Pas de réaction sur la conclusion ? Tout le monde est d'accord pour demander à la BCE d'acheter à son tour de la dette publique et pour injecter de l'argent frais créé pour l'occasion dans l'économie européenne ? Ce consensus me fait une drôle d'impression. J'ai l'impression d'avoir enfoncé une porte ouverte...
Rédigé par : Malakine | 21 mars 2009 à 12:21
@Malakine
Ce n'est pas tout-à-fait une dévaluation compétitive, car le but est de provoquer de l'inflation et non une sous-appréciation du dollar par rapport aux autres monnaies.
S'il s'agissait d'une dévaluation compétitive au sens de la crise de 1929, il y aurait en parallèle un gonflement des réserves de change et une rigueur budgétaire pour contenir l'inflation.
Rédigé par : jean_ | 21 mars 2009 à 13:28
@Malakine:
Quand j'ai dit couler, je pensai à sa valeur réelle et non sa valeur en devises. Mais pour que l'inflation soit tenable, il faut qu'elle s'accompagne d'une détérioration de la monnaie sur le marché des changes.
Pour la banque centrale, à maturité égale, il vaut toujours mieux qu'elle achète des titres d'état. Au moins, le contribuable ne prend pas le risque que la banque centrale se trompe sur la qualité des titres qu'elle achète. Ce qu'il faut absolument éviter, c'est que le pouvoir central puisse régler le volume de ces achats/ventes. Quelques raisons peuvent amener à préférer des titres d'entreprises privées aux titres d'état:
_l'insuffisance de titres d'état d'une maturité donnée.
_le symbole ("l"état ne fait pas marcher la planche à billets"). En situation normale, garder ce symbole ne coûte pas très cher, puisque la qualité des titres achetés est alors quasiment identique à celle des emprûnts d'état.
_la volonté de ne pas créer de distorsions entre les états d'une même zone monétaire (zone euro).
_un intervention du prêteur en dernier ressort d'urgence.
Maintenant que la déflation menace, il vaudrait mieux que la BCE achète des titres d'état qu'acheter n'importe quoi. Il faudrait cependant fixer une règle pour savoir quelle proportion pour chaque état elle va acheter.
Rédigé par : jean_ | 21 mars 2009 à 13:52
A) Une remarque Malakine : effectivement l'inflation est une sorte d'avantage compétitif qu'on se donne (On accepte toutefois de s'appauvrir % à l'extérieur en même temps : il y a donc un coût) ,et donc si l'on veut distendre le mot 'protectionnisme' à sa guise, c'est , ok, une sorte de protectionnisme :
Mais alors , à la façon d'un Lordon dans un raisonnement 'distordu', tout avantage qu'on se donne % à l'extérieur peut être considéré comme un 'protectionnisme' ... et le mot n'a plus de sens ... sauf qu'il justifie alors n'importe quel et tous les mécanismes de protection, en 'représaille'.
L'inflation n'est à proprement du protectionnisme mais c'est effectivement une façon biaisée de se protéger et cela a quelque chose de l'ordre de la tricherie de pratiquer cette dévaluation : c'est bien pour cela que l'othodoxie européenne veille tant à limiter l'inflation qu'elle considère comme pertubatrice d'une stabilité indispensable à une concurrence 'loyale'
Mais dans certains cas c'est une façon saine de constater un certain échec , d'accepter un appauvrissement en préférant privilegier un meilleur plein-emploi puisque les exportations sont ainsi dopées ... dans un système ouvert et à condition que celui d'en face ne pratique pas lui même un protectionnisme de représaille
Qu'on me corrige si je me trompe
B) Mais dans le cas présent , avec les USA, l'inflation n'est plus un ajustement plus ou moins loyal mais salutaire , c'est la conséquence d'une monétisation systématique des dettes : stratégie déséspérée à la fois , pour faire redémarrer la machine américaine en évitant la déflation, et pour contourner le poids de la dette en le faisant supporter au reste du monde puisque la diminution de la valeur du dollar entraînera une diminution de leurs dettes au travers d'une diminution de la 'richesse' des autres.
Il s'agit donc quand même d'une sorte de vol qui prolonge celui dû à l'énorme avantage qu'avait le dollar à être la monnaie mondiale . (Sans compter que cela favorise quand même les exportations US).
Si cette stratégie ne dérape pas, le monde entier, bien que 'volé' par Obama, profitera tout de même de cette "relance" ... et ma fois , ce vol pourra être analysé comme le prix à payer pour participer à cette relance.
Mais deux risques colossaux qui pourraient anéantir toute reprise : une perte de confiance dans la capacité des Etats à rembourser leur déficit :
1) panique et système bloqué et comme le dit Lordon , il n'y a pas une Banque Centrale de la planète Mars pour nous sauver ...
2) Hyper-inflation incontrôlée et désordre total , avec le seul avantage que les dettes s'évaporent d'elles mêmes , mais au prix d'un système cassé, puisqu' épargner n'aura plus aucun sens et qu'échanger les biens et produits ne sera plus possible , la monnaie ne jouant plus son rôle d'assurer une mesure de la véritable valeur des choses DANS LE TEMPS .
Bref et pour donner un avis sur ta conclusion Malakine, je ne vois pas de raison de pousser l'Europe à une monétisation systématique, tant les risques sont grands.
Ce n'est pas que je sois contre l'idée de 'relance' , mais l'endettement a atteint des niveau si colossaux que toute relance 'raisonnable' ne peut qu'être engloutie par le comportement de désendettement des acteurs économiques.
Ou alors il faut une relance si gigantesque, comme les économistes keynésiens le supplient à genoux, qu'on va péter la confiance générale par des Etats insolvables et une monnaie sans valeur.
Toutefois , si les USA nous entraînent dans cette direction, l'Europe sera obligé de suivre puisque la sur-évaluation de l'Euro nous asphyxirait immanquablement.
Nous n'aurons pas le choix car nous ne sommes pas les maîtres du jeu mais y aller mais le plus tard et le moins possible.
Dans le cas d'un certain redémarrage de l'économie,le protectionnisme pourrait tout naturellement redevenir à la mode comme protection face à la guerre des valeurs que vont se livrer les monnaies.
Mais il ne s'agira plus du protectionnisme à la Todd, c'est à dire pensé et analysé dans le cadre et comme remède au capitalisme globalisé, mais un protectionnisme face à une crise globalisée fille terratologique du capitalisme financier débridé et d'un interventionnisme keynésien devoyé
Rédigé par : oppossum | 21 mars 2009 à 14:21
Malakine écrit : « Tout le monde est d'accord pour demander à la BCE d'acheter à son tour de la dette publique et pour injecter de l'argent frais créé pour l'occasion dans l'économie européenne ? »
1- Le premier problème est que c’est interdit par l’article 104 du Traité de Maastricht :
« Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées “banques centrales nationales”, d'accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres; l'acquisition directe, auprès d'eux, par la BCE ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite. »
http://eur-lex.europa.eu/fr/treaties/dat/11992M/htm/11992M.html#0001000001
2- Le deuxième problème est que les chefs d’Etat et de Gouvernement n’ont aucun pouvoir de contrainte sur la BCE. Ils n’ont pas le droit de donner des instructions à la BCE, ni de chercher à l’influencer. C’est l’article 107 du Traité de Maastricht :
« Dans l'exercice des pouvoirs et dans l'accomplissement des missions et des devoirs qui leur ont été conférés par le présent traité et les statuts du SEBC, ni la BCE, ni une banque centrale nationale, ni un membre quelconque de leurs organes de décision ne peuvent solliciter ni accepter des instructions des institutions ou organes communautaires, des gouvernements des États membres ou de tout autre organisme. Les institutions et organes communautaires ainsi que les gouvernements des États membres s'engagent à respecter ce principe et à ne pas chercher à influencer les membres des organes de décision de la BCE ou des banques centrales nationales dans l'accomplissement de leurs missions. »
3- Le troisième problème est que si la BCE injecte de l’argent frais dans l’économie européenne, ça fera repartir l’inflation. Or, la mission de la BCE est de maintenir la stabilité des prix. C’est l’article 105 du Traité de Maastricht.
Rédigé par : BA | 21 mars 2009 à 15:36
@Malakine :
N'était-ce pas la cause de l'aggravation de la crise de 1929, les états se faisant concurrence par la dévaluation de leur monnaie ?
@BA :
Vu l'Etats des finances des pays membres, une unanimité pour amender ces quelques points, même temporairement, devraient être possible. Par exemple, intégrer une possibilité de recouvrement des dettes de chaque état en proportion de la population si et seulement s'il y a unanimité.
Rédigé par : EtienneB | 21 mars 2009 à 17:26
Débat extrêmement intéressant. Je suis globalement d'accord avec la thèse de Malakine : aujourd'hui, la création monétaire présente moins de risque du fait du caractère puissamment déflationniste de l'éclatement de la bulle financière. Les autorités publiques peuvent injecter des sommes importantes sans risquer de dérapage inflationniste il me semble. Bien sûr, il y a aura toujours un risque, mais l'effondrement actuel de l'économie justifie sans doute cette solution. Sinon, cela revient à adopter la politique de Hoover de 1929 à 1932, qui n'était pas vraiment une réussite.
Concernant le choix des Etats-Unis, je crois qu'il est essentiellement dicté par la situation intérieure, plus encore que pour des problématiques commerciales (de mémoire, les importations ne représentent qu'un peu plus de 10% de leur PIB, mais je n'ai pas réussi à retrouver le chiffre). Le déficit de 12% et la politique de la Fed sont fonction de l'effondrement économique. En outre, il est impossible aux autorités de ne pas relancer l'économie productive après avoir autant aidé l'économie financière.
La baisse du dollar consécutive est une conséquence de cette politique que les autorités doivent apprécier mais qui n'est pas le premier objectif. Entendant depuis près de 20 ans que le dollar va perdre son statut de monnaie de réserve du fait des déficits jumeaux (discours qui date des années 80), j'avoue être assez circonspect sur de telles prédictions. Je crois que les risques seraient trop grands pour le système, même s'il est impossible de rejeter complètement une telle hypothèse.
Personnellement, je crois plutôt que le dollar va temporairement souffrir de la politique monétaire mais qu'ensuite, le décalage économique entre les Etats-Unis et l'Europe pourrait au final le faire remonter dès 2010 car la reprise viendra plus tôt outre-Atlantique que chez nous.
Sur le fond, je crois que les Banques Centrales devraient pouvoir racheter des bons du trésor, mais outre le fait que cela est impossible statutairement pour la BCE (et que je ne crois pas que ses statuts puissent être modifiés facilement), je me pose la question de confier cela à des technocrates irresponsables. Une telle responsabilité doit être confié à une autorité responsable devant le peuple à mon sens, ce qui n'est pas le cas de la BCE. Pour moi, ce serait donc plutôt une coordination des banques centrales nationales (qui existent toujours), sous le contrôle des gouvernements nationaux.
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 21 mars 2009 à 19:07
Laurent,
concernant le Traité de Lisbonne, tous les gouvernements et tous les parlements des 27 Etats membres vont passer l'année 2009 à essayer de convaincre le peuple irlandais de voter OUI en octobre (second référendum irlandais sur le traité de Lisbonne).
En clair : même si le peuple irlandais vote NON en octobre, le Traité de Lisbonne sera appliqué quand même.
Les juristes trouveront un tour de passe-passe juridique pour justifier la mise à l'écart de l'Irlande, et les 26 autres Etats appliqueront le Traité de Lisbonne à partir du mois d'octobre 2009.
Or, que dit le Traité de Lisbonne ?
Article 123 : " Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées « banques centrales nationales », d'accorder des découverts ou tout autre type de
crédit aux institutions, organes ou organismes de l'Union, aux administrations centrales, aux autorités
régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des
États membres; l'acquisition directe, auprès d'eux, par la Banque centrale européenne ou les banques
centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite. "
Article 127 : " L'objectif principal du Système européen de banques centrales, ci-après dénommé «SEBC», est de maintenir la stabilité des prix. "
Article 130 : " Dans l'exercice des pouvoirs et dans l'accomplissement des missions et des devoirs qui leur ont été conférés par les traités et les statuts du SEBC et de la BCE, ni la Banque centrale européenne, ni une banque centrale nationale, ni un membre quelconque de leurs organes de décision ne peuvent solliciter ni accepter des instructions des institutions, organes ou organismes de l'Union, des gouvernements des États membres ou de tout autre organisme. Les institutions, organes ou organismes de l'Union ainsi que les gouvernements des États membres s'engagent à respecter ce principe et à ne pas chercher à influencer les membres des organes de décision de la Banque centrale européenne ou des banques centrales nationales dans l'accomplissement de leurs missions. "
Conclusion : pour que les banques centrales aient le droit de racheter des bons du Trésor, il faudrait que les 27 chefs d'Etats membres se réunissent, négocient, discutent, écrivent un nouveau traité, le proposent à leurs 27 parlements nationaux, que les 27 parlements nationaux SANS AUCUNE EXCEPTION votent OUI à ce nouveau traité, et alors les banques centrales auraient le droit de racheter des bons du Trésor.
Tu y crois ?
Non, franchement, tu y crois ?
Rédigé par : BA | 21 mars 2009 à 22:24
J’effectue un master d’histoire dont un mémoire sur la crise de 1929, aidé en cela par mon copain d’un niveau équivalent en sciences éco, et voici comment j’interprète l’état de la crise économique actuelle en regard de vos propos.
La crise a été déclenchée par une baisse tendancielle de la demande, enclenchée de LONGUE DATE par la déréglementation financière opérée à partir des années quatre-vingt. Cette baisse de la demande a trouvé un palliatif dans une inflation inversement symétrique du crédit. La crise de la bulle du crédit est intervenue au point précis où cette contradiction est devenue intenable sur les marchés financiers (en fait en février 2007, lorsque l’indice ABX, lequel exprimait le niveau moyen de notation des prêts titrisés aux USA, s’est effondré brutalement devant la montée patente du nombre de ménages insolvables).
Les manœuvres multiples et convergentes de désendettement massif qui ont résulté de ce point de rupture, ont entraîné une chute en cascade des valeurs boursières et une « évaporation » (soit une perte) considérable de liquidités sur les marchés financiers. Ces liquidités correspondant aussi à de la monnaie créée ex-nihilo (ce point est important) par les banques privées, il en a résulté une contraction importante de la masse monétaire, ainsi qu’une pénurie réflexe de monnaie de crédit accordée par les banques.
Ici se pose tout de même un problème, lequel entre en légère dissonance avec votre point de vue. Il n’est pas exact de considérer que le mécanisme de création monétaire auquel je viens de faire allusion, tournait avant la crise en faveur exclusive de « l’investissement » et de « l’économie financière ».
En effet, L’INVESTISSEMENT DANS L’ECONOMIE FINANCIERE de tous les acteurs de la sphère financière (avec au premier rang les banques) mais aussi de nombres de grandes firmes industrielles (que l’on songe à celles qui dévoraient leurs investissements en rachetant leurs propres actions pour créer de la valeur pour leurs actionnaires) visait avant tout à maintenir par contre coup, le train d’enfer de la demande publique et privée américaine, cette dernière concernant autant les ménages que les entreprises. La traduction de cette politique, car c’en était une, est le chiffre couramment cité, avant la crise de 2007, de 350 % du PIB pour la dette globale américaine.
L’émission de monnaie de crédit ne coûtant rien aux banques privée, on peut donc se demander pourquoi le robinet s’est brusquement tari ? Ici rentre en compte bien sûr la dimension psychologique, la fameuse « confiance » chère à Alain Minc (lequel au passage ne dit pas que des bêtises), et cette conduite d’échec qui germe sur sa perte, trouvant elle sa source quelque part dans les arcanes de l’âme humaine, si bien analysées par le vieux docteur Freud.
En tout cas, la grande débandade des banques anglo-saxonnes des années 2007 / 2008, restera probablement un grand mystère pour tous les experts économiques, en regard des possibilités en principe illimitées de création monétaire dévolues à ces établissements.
Il reste que la décision récente de la FED apparaît à la fois comme inéluctable et salvatrice. Les banques privées ayant abdiquées leur rôle, pour x raison et contre leurs intérêts (sans jeu de mot quand on sait à quel point la création monétaire leur est juteuse), il était naturel que la banque centrale finisse par se substituer à elles en reprenant leur fonction fondamentale qui est de créer la monnaie.
Cette solution a de toute façon déjà fait ses preuves dans le passé, au moment de « l’autre » grande crise, celle de 1929 (la mienne). Dans la lignée des idées de Keynes, c’est par la création monétaire que l’administration Roosevelt a pu « réamorcer la pompe » de l’économie américaine en panne, tout en remettant une large fraction de l’armée de réserve des chômeurs au travail.
Il serait facile, trop facile et rebattu, d’insister sur le fait que l’économie américaine n’était pas la même que celle d’aujourd’hui, car disposant encore à l’époque de l’autonomie énergétique et d’un incomparable appareil de production ne demandant qu’à redémarrer pour peu que l’état n’accepte de reprendre à son compte la fonction d’injecteur du carburant monétaire, jusqu’alors dévolue aux banques privées.
Ce serait oublier l’attribut fondamental de neutralité de la monnaie, laquelle ne sert avant tout qu’à stimuler l’activité économique, quelque soit le profil économique du territoire où elle circule. La monnaie ne reflète et ne mesure rien qui ne soit que relatif. Elle est un instrument de paiement, point final.
Il n’y a aucune raison pour que la recette qui a très bien marché avec l’ancienne économie industrielle américaine ne marche pas non plus pour sa version d’une économie moderne de services à très haute valeur ajoutée et de consommation expansionniste. Dans un contexte mondialisé où les Etats Unis conservent, quoiqu’on en dise, un rôle moteur, l’initiative monétaire de la FED ne peut qu’inciter l’ensemble des économies mondiales à tourner résolument le dos au marasme déflationniste, en pariant sur un jeu gagnant-gagnant : alléger le poids des dettes respectives, et créer des emplois qui feront à la fois autant de nouveaux contribuables que de nouveaux consommateurs
Rédigé par : Elisa Derdsenian | 22 mars 2009 à 02:29
Elisa, nous sommes d'accord à 99 %, à part ceci concernant les nations européennes :
1- Les traités européens interdisent aux banques centrales d'acheter des bons du Trésor.
2- Pour modifier ces traités européens, il faudrait renégocier, discuter, écrire un nouveau traité européen, puis le faire ratifier par les 27 parlements nationaux sans aucune exception.
3- Plusieurs pays européens n'arrêtent pas de répéter et répéter encore et répéter toujours qu'il est hors de question de modifier la mission de la BCE : la stabilité des prix.
4- Je prends un seul exemple. Nous ne pourrons JAMAIS convaincre l'Allemagne de signer un nouveau traité européen autorisant le lancement à grande échelle de la planche à billets car ça entraîne mécaniquement de l'inflation. Ce qui constitue l'horizon mental de l'Allemagne, c'est la phobie de l'inflation. Pour l'Allemagne, l'inflation, c'est le mal absolu.
5- Une dernière chose. Faire tourner la planche à billets en Europe, ça crée de l'inflation, et donc ça ruine les épargnants, les prêteurs, les rentiers. Or ce sont justement eux qui tiennent la Commission Européenne. L'Union Européenne est au service exclusif des épargnants, des prêteurs, des rentiers. Conclusion : à mon avis, la planche à billets continuera à fonctionner au ralenti en Europe.
Ce n'est qu'un simple pronostic. On verra bien.
Rédigé par : BA | 22 mars 2009 à 10:23
@ Elisa Derdsenian
Quelques commentaires rapides à votre propos :
1) "il en a résulté une contraction importante de la masse monétaire"
Est-il possible de fournir des chiffres pour appuyer ce propos (variation de M3 par exemple dans les derniers mois)
2) "des possibilités en principe illimitées de création monétaire dévolues à ces établissements."
Ceci est incorrect. Le pouvoir de création monétaire des banques existe mais il est limité (sauf erreur de ma part) par différents mécanismes qui vont des réserves obligatoires, en passant par l'obligation de couvrir ce que l'on appelle les "fuites" (entre banques et en monnaie fiduciaire) jusqu'à la nécessite (théorique !)de respecter certains ratios dits providentiels (ratios de bâle)
3) "Ce serait oublier l’attribut fondamental de neutralité de la monnaie"
Comment peut-on encore au XXI ème siècle défendre le principe de "neutralité" de la monnaie ?
Comme le dit B.Maris : "expliquer l'économie en faisant l'impasse sur l'argent, quelle gageur !"
Le plus extraordinaire c'est que la où les spécialistes se disputent sur 5 ou 6 fonctions essentielles de la monnaie, vous balayez la question d'un revers de main en assénant que c'est un " instrument de paiement, point final". Félicitations, vous venez de mettre fin à un débat vieux de quelques siècles. Vous n'avez visiblement pas saisi le rôle de la monnaie.
Rédigé par : RST | 22 mars 2009 à 10:27
@ BA
Je n'ai pas dit que je croyais que cela va se passer, mais seulement que je crois que cela est une bonne solution. Je suis complètement d'accord sur le fait que l'Europe n'utilisera sans doute pas les recettes de la Fed, à moins d'être au bord du gouffre (et encore...)
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 22 mars 2009 à 11:14
Elisa &Co
Je me joins à RST pour pointer quelques énormités dans votre contribution :
1) "Ce serait oublier l’attribut fondamental de neutralité de la monnaie ... [la monnaie] est un instrument de paiement, point final"
Assez extraordinaire , énaurme !, d'assener cette contre-vérité totale d'origine classique au sein de votre pensée plutôt keynésienne. Ubuesque !
Il est vrai que la phrase suivante de votre texte vous parlez de sa fonction de "stimuler l’activité économique" :comprenne qui pourra.
2) Vous parlez des "possibilités en principe illimitées de création monétaire dévolues à ces établissements" : vous rêvez ou quoi ? Il est certain que ce principe étant posé vous ne voyiez dans la débandade du système bancaire qu'un "mystère" .
Il faudrait que vous fassiez un petit effort pour comprendre un minimum comment se crée la monnaie et le sens du "ex-nihilo" qui ne signifie nullement possibilité illimité de création de ce qui n'est qu'un tiquet, un jeton.
La monnaie est une institution d'une violence extraordinaire. Sa neutralité n'est pas donnée. Tout au plus plus peut-on se l'assigner comme prudent objectif idéel de précaution, en constatant, à l'usage, que les tentatives de tripotage , pour pavées de bonnes intentions qu'elles soient, mènent cycliquement à des crises contaminant tous les secteurs de la société.
3) "c’est par la création monétaire que l’administration Roosevelt a pu « réamorcer la pompe » de l’économie américaine en panne"
Comment peut-on affirmer sans plusieurs pincettes et mises en perspective ce fait mis en doute non seulement par de nombreux économistes mais par l'examen tout bête des chiffres et des faits ?
A la veille de la guerre, la crise est toujours là, surtout aux USA , où malgrè une amélioration des premières années , dès 1936 la reprise marque la pas pour culminer en une rechute extrèmement sévère en 1938 .
Cette rechute est également visible en France qui a pratiqué une politique keynésienne , ainsi qu'en Allemagne, véritable laboratoire d'un keynésiannisme dirigiste, qui, malgré son taux de chomage artificiellement à 8%, est en banqueroute financière en 1938/39.
Il me semble que certains pays n'ayant pas pratiqué un keynésiannisme de façon aussi forte, ont retrouvé des niveau de chomage se rapprochant de ceux d'avant 29, de façon plus rapide. Ainsi L'Angleterre elle-même , en pratiquant certes une politique de grand travaux, comme tous les pays, mais sans tomber dans le New-Deal de Roosevelt, connait 4 années de succès , à tel point que Keynes lui-même, devient alors un fervent opposant à toute relance globale !
Bref, la seule certitude est que c'est la guerre qui aurait vraiment mis fin à la crise de 29, le rôle de la relance n'étant pas très clair.
Ceci étant , je ne dit pas pour autant que l'idée 'keynésienne' que l'Etat doive intervenir de façon active soit fausse , mais simplement qu'il n'y a pas une recette rosveltienne magique qui aurait si bien marché que cela.
Inonder par hélicoptère les acteurs économiques n'entraîne pas mécaniquement le joyeux cycle de la ronde des échanges et de la consommation supide à gogo.
Rédigé par : oppossum | 22 mars 2009 à 15:05
Elisa,
Méfiez vous de vous sentir faire partie de la jeune, jaune, élite qui a tout compris parce que vous et votre copain êtes d'un niveau équivalent. Les histoires d'amour ne se déroulent pas toujours bien et sont souvent très bornées.
Méfiez vous aussi des intonations présomptueuses juchées sur le tabouret du bon écolier de fac bac + 7 prometteur.
C'est désuet ce type de positionnement, plus personne ne peut y croire.
L'ordre du jour est nouveau et ne peut se satisfaire de satisfecits.
Rédigé par : olaf | 22 mars 2009 à 16:29
@ oppossum
Après réflexion, je me demande si le post d'Elisa en "master d’histoire" et de son "copain d’un niveau équivalent en sciences éco" n'est pas en réalité un gros canular ? Une sorte de blague de potache?
Rédigé par : RST | 22 mars 2009 à 16:29
Malheureusement, je ne pense pas qu'il s'agit d'un canular, mais d'une triste réalité de la construction de son identité, en usant et abusant des recettes institutionnelles permettant d'y parvenir. Les premiers de la classe sont souvent un gros problème. Freud n'avait pas mal vu ce type de configuration de ceux qui savent. Bourdieu aurait pu en dire autant de manière différente.
Les premiers de la classe sont en soi un big problème. Le charme de la jeunesse ne faisant que relustrer les vieilleries. La jeunesse est souvent conservatrice quoi qu'on dise, c'est pas un problème biologique, mais cognitif.
Rédigé par : olaf | 22 mars 2009 à 17:21
Cela fait des mois que je m'interroge sur ce truc bizarre que l'on appelle $.
Est-ce encore une monnaie ? Est-ce déjà une arme ? Est-ce une réalité ou une fiction ? Un Dieu, Une promesse, une certitude intangible ?
Face à toutes ses interrogations, j'ai cherché à quoi dans l'Histoire du Monde, on pouvait le comparer. J'ai trouvé. le $ ressemble de plus en plus à la ligne Maginot.
Rédigé par : robespierre | 22 mars 2009 à 23:11
Ah non ! La ligne Maginot n'a servit à rien, le dollar a permis à la planche à billet de tourner 50 ans. Donc rien à voir avec une tactique défensive, tout à voir avec une stratégie offensive. Robespierre, réveille toi, la révolution c'est dépasser les leurres.
Rédigé par : olaf | 22 mars 2009 à 23:52
Je me demandais depuis un certain temps déjà quand le dollar tomberait de son piedestal, mais je voyais plutôt arriver la chose par la combinaison d'une arrivée à maturité du marché intérieur chinois et de la politique chinoise d'investissement en afrique..
Quant à la conslusion que le roi va bientôt tomber de son trône, j'émets quelques doutes, fondés non pas sur la technique monétaire que vous maitrisez tous bien mieux que moi, mais sur la base des derniers mois. Malgré la déconfiture, malgré la destruction massive de valeur et malgré l'effondrement des capacités d'endettement des foyers américains le dollar tient, comme si le Monde restait suspendu au chevet d'un mourant que l'on se refuse à achever.
Une question que tu ne poses pas malakine: l'euro est-il prêt aujourd'hui à devenir la monnaie de réserve et de change mondiale?
Rédigé par : frednetick | 23 mars 2009 à 08:01
Frednetik,
Le dollar tient parce qu'il y a une course au cash pour se désendetter et que devant la perte de valeur des actifs, tout le monde passe au maximum en liquide.
(Bon , mais je ne suis pas spécialiste non plus !)
Mais dans un deuxième temps , il pourrait y avoir un 'effondrement' du dollar : le tout est de savoir comment les USA comptent tirer parti et contrôler cette inflation dont il semble qu'ils mettent en place les bases , et qui va certes les appauvrir mais en même temps évaporer une partie de leur dette et qui pourrait 'relancer' leur économie ...
... sur le dos de l'Europe, -avec un euro surévalué- , empêtrée dans un modèle économique plus juste, plus cohérent mais également triplement impuissant : par son absence d'unité politique, son 'social' bureaucratisé, et son économie dépendante de l'extérieur. (Sans parler de nos dettes publiques supérieures en % par rapport au PIB, à celui des USA)
Un des paradoxes étant que , personne n'ayant trop intérêt à ce que le dollar chute , Les USA ont les moyens de choisir leur stratégie. Bien entendu, une catastrophe monétaire n'est pas à exclure -un scénario que personne ne maîtriserait- et dont on ne sortirait que par une mise à plat générale des créances et dettes .
Bref le roi est nu, mais c'est toujours le roi.
Rédigé par : Oppossum | 23 mars 2009 à 10:11
Désolé, je n'étais pas là ce week-end, et je n'ai pas pu participer à ce débat très intéressant. Quelques remarques :
1- Je ne m'expique pas l'aggressivité dont les uns et les autres avez fait preuve à l'égard du commentaire de Lisa, qui de mon point de vue ne le meritait pas. On peut être en désaccord sur tel ou tel point sans pour autant à s'en prendre à la personne de l'auteur. La tradition ici est plutôt d'accueillir avec bienveillance les nouveaux, lorsqu'ils ne se comportent pas comme des trolls.
2- Sur la masse monétaire. Il me semble bien que la crise a eu pour effet de faire s'évaporer une partie de la masse monétaire. (A ce propos, j'aimerais bien aimé lire la thèse de RST qui ne s'est contenté que de questions sacrastiques) La réaction a la crise a eu pour effet de substituer de la dette privée par de la dette publique. Or, la dette publique (or le cas d'achat par les banques centrales ne créé pas (ou beaucoup moins) monnaie. La désendettement des acteurs privé a eu pour effet de détruire de la monnaie, quand la dette publique n'en créait pas. La contraction du crédit privé doit donc avoir pour contrepartie logique, une création de monnaie par les Etats via leur dette publique. Sinon, on va arriver rapidement à une situation de pénurie d'épargne au niveau mondial http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=45831
3- Sur l'Europe : Certes, les traités interdisent l'achat de titre de dettes par les banques centrales et font de la lutte contre l'inflation un véritable axiome économique. C'est pourquoi on peut espérer que sous l'empire de la nécessité, la crise impose une réécriture complète de ces traités. Le projet européen est caduc et cela va se voir de plus en plus. Il faut espérer que ce point sera débattu lors des européennes. Et nous jugerons les différentes listes à l'aune de cette prise de conscience !!
L'Europe a besoin d'une nouvelle politique commerciale (protectionniste) une nouvelle politique sociale et fiscale (pour tirer les systèmes vers le haut), une nouvelle politique de la concurrence pour réhabiliter les politiques industrielles... Et donc maintenant aussi, une nouvelle politique monétaire pour soulager le fardeau des dettes publiques et relancer une inflation maîtrisée.
3- Sur le dollar et son statut de monnaie de réserve : Comme je l'ai dit dans l'article, nul ne sait ce que produira un effondrement du dollar. Des désordes divers, mais de quelles natures et de quelle ampleur ? ça on ne sait pas ..
Je ne crois pas une seule seconde à ce que l'Euro se substitue au dollar comme monnaie de réserve, tout simplement parce que l'Europe est beaucoup trop faible politiquement et est totalement incapable de se penser comme la puissance économique n°1 ayant la responsabilité de réguler le système mondial. On peut le regretter mais c'est ainsi.
Si vraiment, il y a une rupture de confiance dans le dollar, il y a plus de chance que l'on en vienne à une monnaie supranationale (ce que Keynes préconisait me semble t-il) La Russie va d'ailleurs soumettre cette idée de monnaie internationale de réserve au prochain G20 (ça je suis sûr)
A ce propos, je signale un papier de PA Delhommais "Fin de règne pour l'étalon-dollars" où il utilise cette expression géniale "le dollar est en lévitation"
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/03/21/fin-de-regne-pour-l-etalon-dollar-par-pierre-antoine-delhommais_1170939_3232.html
Rédigé par : Malakine | 23 mars 2009 à 10:40
Malakine,
- Pour le 2) : est-ce que la crise fait vraiment disparaître la monnaie et les liquidités ? Lorsqu'une dette existe, la liquidité a déjà été prêtée ou créée et lorsque la dette circule et passe , par rachat, à l'état, il n'y a pas désendettement global du système.
Il ne peut y avoir contraction de la masse monétaire que lorsqu'il y a destruction de la monnaie créée ex-nihilo, c'est à dire remboursement au système bancaire (Lorsque je rembourse mon voisin, la masse monétaire ne bouge pas)
Et le lien que tu donnes me laisse perplexe : une crise de l'épargne active oui, puisque que la monnaie se désengage de l'économie et puisque , pendant longtemps, les acteurs économiques vont être hyper prudent .
Mais les liquidités sont toujours là : l'Etat ne tente que de les faire circuler.
Mais je suis preneur d'explication là dessus ... que ce soit par RST ou ... Elisa !
PS/ Une inflation maîtrisée serait une façon de se dégager de cette crise , certes mais la seule façon de la contrôler est d'avoir des taux d'intérêt assez élevés , ce qui peut ne stimule pas vraiment l'économie, et peut aboutir à la stagflation.
D'autant plus qu'on va passer pas mal de temps (à lire les analystes éco.) à se désendetter, c'est à dire à ne pas consommer ... ni investir.
Rédigé par : Oppossum | 23 mars 2009 à 12:04
@ Malakine
J'ai essayé d'être correct dans mes questions à Elisa, je ne comprends donc pas ta réaction. En relisant son texte, j'ai vraiment cru que c'était une blague car il est à la fois bien écrit mais tellement caricatural par certains aspects.
Si il y a eu évaporation de la masse monétaire (ce que je ne conteste pas dans le principe), on doit pouvoir le chiffrer dans la mesure des agrégats monétaires. Je suis donc réelement désireux que l'on produise ces chiffres pour voir qu'elle est l'ampleur réelle de la destruction monétaire.
Ce n'est pas le type de dette (privé ou publique) qui décide si il y a ou non création monétaire, mais la qualité des acheteurs ([banque centrale et/ ou banques commerciales] par opposition à [organismes financiers non bancaires et/ou particuliers])
Rédigé par : RST | 23 mars 2009 à 12:33
@ Opposum
Tu sembles oublier qu'à la fin la dette est remboursée. Le remboursement organise un prélèvement de monnaie sur l'économie réelle pour le rendre à la banque. La dette crée de la monnaie, mais en théorie, c'est une création temporaire.
Si pendant une période, il y a rétraction du crédit (que ce soit par tarissement de la demande ou par restriction de l'offre peut importe) il y a moins de monnaie créée par ce biais. Donc la crise entraine bien une réduction de la masse monétaire en circulation. Ca me paraît logique.
Pour ce qui est du lien entre création monétaire et inflation, là je crois qu'on a tous besoin d'avis éclairé. Tout le monde dit qu'on risque une hyperinflation au moment de la reprise, mais je sens qu'en realité, personne n'en sait rien.
Intuitivement, je dirais que ça dépend où la monnaie créé est injectée. Si c'est dans les emprunts immobiliers, ça fera augmenter le prix de l'immobilier. Si c'est dans des crédits auto, ça soutiendra les prix dans cette industrie. Si c'est sous forme de revenus pour la population, y a peut-être effectivement un risque inflationniste. Si c'est dans des investissements destinés à préparer l'avenir, probablement pas ...
@ RST
Ton appréciation sur ce commentaire que tu qualifie de "canularn de potache" ainsi que le post d'olaf qui le qualifie "d'intonations présompteuses de bon écolier" m'ont effectivement semblé déplacés pour un premier commentaire plutôt bien écrit, en plein dans le sujet et pas du tout trollesque. Rappelle toi ce que ça fait que de recevoir des réactions ironiques et condescendantes à tes commentaires ... ;-) Entre habitués, on peut se cartonner. Avec les nouveaux, je pense qu'il faut être plus cool.
On n'est pas en train de chercher à chiffrer la bonne quantité de monnaie à réinjecter dans le circuit mais de réfléchir sur légitimité du financement des déficits publics par les banques centrales. Alors tu en penses quoi ? Est ce qu'il serait possible d'avoir enfin ton opinion sur cette question qui est pourtant au coeur de tes préoccupation ? Après, je te transfère la réponse que m'a fait Lordon ! ;-)
Rédigé par : Malakine | 23 mars 2009 à 13:18
http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=5786
Effectivement la russie vient de lancer l'idée, et la chine, qui tente par tous les moyens de conserver un peu de valeur à ses actifs en $$$, ne semble pas sourde à la proposition.
Pour ce qui est de l'Europe, je ne suis pas certain que l'inefficacité politique soit génératrice d'un rejet de l'euro comme monnaie de réserve. Comme tout le monde le répète ici, "l'indépendance" de la BCE illustre s'il le fallait encore que le politique n'a plus tout à fait la main.
A la recherche d'un refuge qui soit justement moins impacté par les décisions politiques (à près tout la chine vient de perdre 4% de 2000 milliards sur simple décison unilatérale américaine) , l'Euro peut se révèler sinon idéal du moins un peu moins risqué...
Y'a bien le rouble mais bon : )
Rédigé par : frednetick | 23 mars 2009 à 13:21
@ Frednetick
Si la Chine se rallie à la proposition russe, ça commence vraiment à sentir le sapin pour l'empire américain !
Rédigé par : Malakine | 23 mars 2009 à 13:36
@ Elisa
Je vous présente donc toutes mes excuses si je vous ai froissé. Ce n'était pas mon but. Lorsque ça l'est, c'est en général beaucoup plus évident.Il ne faut pas vous formalise pour mes commentaires qui n'engagent que moi.
@ Malakine
Au sujet du financement des déficits publics par les banques centrales,je pense que la plus mauvaise façon de procéder, c'est de le faire exactement comme en ce moment, dans la panique !
Sinon, je reste un partisan de la création monétaire par la banque centrale, notamment pour financer les investissements.
Pour me faire pardonner d'effrayer tes lecteurs, un petit texte que comptais publier chez moi:
« De mon vivant je n’émettrai aucun papier monnaie » C’est Max Gallo qui rapporte ce propos de Napoléon dans le deuxième volume de sa biographie intitulé "Le soleil d’Austerlitz". Et il rajoute : Il a en mémoire les assignats, de la monnaie qui fond entre les doigts. Louis XVI et Robespierre, à l’autre extrémité, ont eu le cou tranché pour des questions de finance. Ce sont les banquiers qui, dans l’ombre, commandent les mécanismes de la guillotine.
Rédigé par : RST | 23 mars 2009 à 14:06
@Malakine
Je n'ai pas trop le temps de commenter, j'écris juste pour mettre un lien sur un texte du journal le monde sur le problème du dollars! Et oui il semble que les média mainstream commencent enfin à se poser quelques questions sur les problèmes monétaires,et ce après avoir amorcé un début de questionnement sur le protectionnisme. Les idées reçues commencent à être remisent en question:
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/03/21/fin-de-regne-pour-l-etalon-dollar-par-pierre-antoine-delhommais_1170939_3232.html
Rédigé par : yann | 23 mars 2009 à 14:22
Oui Malakine , mais alors, contraction de la masse monétaire ne signifie donc pas désendettement ...
Pour l'hyper inflation, c'est vrai que les avis divergent : la notion de ce qui relève de la planche à billets (qui, elle, est inflationniste, la pas de Pb) ... ne semble pas toujours très claire.
Bon , au lieu de t'excuser Elisa , ou de livrer des banalités complotistes sur les banquiers maîtres du monde ;) , délivre nous tes clartés mastériennes à ce sujet.
Rédigé par : Oppossum | 23 mars 2009 à 14:37
@Malakine
Je n'avais pas lu les commentaires et je viens de me rendre compte que j'ai mis un lien qui avait déjà été placé désolé!
Sinon tu dis
"Si vraiment, il y a une rupture de confiance dans le dollar, il y a plus de chance que l'on en vienne à une monnaie supranationale (ce que Keynes préconisait me semble t-il) La Russie va d'ailleurs soumettre cette idée de monnaie internationale de réserve au prochain G20 (ça je suis sûr)"
Et la banque centrale chinoise viens de soutenir l'idée d'un remplaçant au dollars (lien en anglais):
http://www.ft.com/cms/s/0/7851925a-17a2-11de-8c9d-0000779fd2ac.html
Mais il est claire que l'euro ne peut pas se substitué au dollars et de toute manière il n'est pas souhaitable qu'une monnaie national ou même régionale joue le rôle de réserve internationale. On l'a déjà dit mais un système type ancien SME (système monétaire européen) serait des plus adapté à solutionner cette problématique. Un système de change fixe à l'échelle mondiale couplé à un système de libre-échange/protectionnisme suivant la situation de la balance des comptes courant (les déficitaires se protègeraient les excédentaire seraient en libre échange jusqu'à obtention de l'équilibre) permettrait enfin de mettre fin aux crises à répétition que le système de change flottant à produit à la chaine. C'était tout le concept de la charte de la Havane dont on avait parlé me semble-t-il avec ETDAS il y a pas mal de temps déjà.
Mieux vaut équilibrer les balances des paiements par les douanes ou les quotas que par les dévaluations qui sont par nature des outils dangereux. D'autant qu'elles provoquent des dégâts collatéraux quand, par exemple, les USA dévaluent le dollars à cause des excédents chinois çà à des effets avec des pays qui commercent avec les USA mais qui ont une balances commerciale à l'équilibre les pénalisant et créant des déficits pour eux. On ne peut pas équilibrer correctement les balances commerciales bilatérale uniquement par des truchements monétaires. Ils s'agit donc de ramener un peu d'ordre dans le chaos. Il faudra aussi contrôler l'entrée et la sortie des capitaux ce qui aura pour effet de mettre fin aux fuites vers le paradis fiscaux sans pour autant leurs imposer des taux d'impositions prochent des nôtres.
@Oppusum
La planche à billet n'est inflationniste que si l'émission monétaire dépasse les besoins du marché. Si vous n'émettez pas de monnaie alors que le marché en a besoin vous créez une rareté qui n'a pas lieu d'être c'était l'une des raisons de la tendance déflationniste de l'or comme étalon. La croissance de la masse monétaire étant alors lié à la vitesse d'augmentation de la production de l'or mondiale. Tout le problème est de savoir de combien il faut augmenter la masse monétaire pour avoir une croissance correcte sans pour autant tomber dans l'hyper-inflation. L'un des problèmes actuels c'est que la masse monétaire mondiale à surtout augmenter par l'endettement depuis 30 ans, or quand on s'endette on paye un intérêt ce qui n'est pas le cas de la planche à billet. Si la masse monétaire avait augmenté par l'émission monétaire et non par l'endettement des états sur les marchés financiers, ces derniers n'auraient probablement pas des dettes publiques aussi énormes à l'heure actuelle. La dette publique française par exemple est clairement une arnaque liés aux modifications du statut de l'émission monétaire publique dans les années 70. Sans les intérêts de la dette contracté chaque année pour palier à l'interdiction de l'émission monétaire publique (création ex-nihilo) il n'y aurait aujourd'hui plus de dette public en France.
Sinon ce que vous dites sur les relance des années trente est vrai à ceci prés que la relance Allemande si elle n'a pas fonctionné c'est tout simplement parce qu'il s'agissait d'un keynésiannisme militaire. Le beurre ou les canons les nazi avaient fait leur choix. Il n'y a pas de miracle, quand Keynes prônait des relance il y avait derrière tout une réflexion sur les échanges le travail, le protectionnisme etc. Le multiplicateur keynésien est un outil puissant mais il ne faut pas faire n'importe quoi avec. Construire des choses dont on a pas besoin va réduire certes le chômage mais va provoqué en réalité un partage de richesses entre les diverses couches de la population sous forme d'inflation des prix et des salaires. Pour qu'une relance soit faiblement inflationniste il faut qu'elle procure des gains de productivité. Bon maintenant on peut se demander si le simple fait que les relances réduisent les inégalité n'est pas une bonne chose en soit même sous forme de transfère par l'inflation, mais il est préférable d'investir dans des chose collectivement utile. C'est pourquoi Keynes prônait aussi une veille technologique et une attention particulière aux projets techniques et scientifiques aptes à rendre de grand service à la collectivité. En France il faudrait vraiment relancer le commissariat au plan et faire de grand projets pratique ici c'est d'ingénieur de scientifique et d'entrepreneur audacieux dont on a besoin et en qui il faut investir. IL ne faut pas s'arrêter uniquement à la monnaie il faut savoir à quoi elle va servir et je constate que sur ce plan là il n'y a rien de très concret ou de très audacieux chez nos adeptes de la relance.
Rédigé par : yann | 23 mars 2009 à 22:12
Bonsoir à tous, je n’ai pas pu vous répondre plus tôt, puisque je travaille le dimanche toute la journée dans un restaurant (un vrai moules frites belge, où l’on prépare les sauces à la farine et à la bière). Vos commentaires me font parfois une impression… comment dirai-je… bizarre ! Dans la mesure où ils me font douter de ma propre identité ! Je ne suis pas particulièrement une « forte en thème » puisque j’hésitais entre l’histoire et une carrière d’infirmière. Il n’est pas dit d’ailleurs que je ne revienne pas à l’infirmerie. En tout cas je tiendrai compte de toutes vous remarques et je suis même prête à revoir fondamentalement les points qui vous ont choqués. Je prends peut-être aussi trop pour argent comptant les idées de Paul (mon copain) qui est d’un naturel passionné. On dit que l’amour rend aveugle…
Rédigé par : Elisa Derdsenian | 24 mars 2009 à 02:36