L'Europe commence à prendre conscience qu'elle s'enfonce dans une dépression qui s'annonce longue et insoluble. Les Banques n'en finissent plus d'éponger leurs créances pourries et de racketter les finances publiques. Le chômage de masse est de retour, les déficits sont sur le point de devenir insupportables et la situation sociale menace de devenir explosive. L'opinion n'a pas nécessairement bien saisi les ressorts de la crise et la manière dont elle se propage. Néanmoins, elle a compris qu'elle venait des Etats-Unis, de sa finance folle et de son économie fondée sur la dette et la captation de ressources sur le reste du monde. La logique voudrait que l'opinion européenne ressente de la rancœur à l'égard d'un protecteur qui l'aurait trompé, trahit et finalement volé.
Au contraire ! L'Europe est béate d'admiration devant le nouveau président américain. Elle et en est fier comme si c'était elle qui l'avait enfanté. De Barack Obama viendra la rédemption, la solution à tous les problèmes du monde. Il est le sauveur, l'élu, l'homme providentiel que le monde attendait. Avec lui une nouvelle page se tourne, une page vierge sur laquelle on pourra décrire un monde tout neuf, libéré de l'histoire et des lois de l'économie.
Il y a naturellement une grande part de naïveté, de débordements émotionnels voire de servitude volontaire dans l'Obamania de certains médias français. En revanche si la fascination pour le président élu est gravement pathologique de ce coté ci de l'atlantique, la ferveur qui envahit le peuple étasunien au moment où tout semble s'effondrer sans aucun espoir de solution, traduit une vitalité démocratique qui force l’admiration.
Un processus électoral remarquablement réussi aura suffit à effacer de la mémoire collective la culpabilité d'une décennie d'errances impérialistes, à redonner l'espoir en une économie en faillite, à recréer l'unité nationale, et au final à créer effectivement les conditions du rebond. La magie de la démocratie !
Quand elle fonctionne bien, une démocratie produit des dirigeants qui sont à la hauteur de la tâche. Ce n'est pas Barack Obama que l'on aurait vu fêter son élection avec les pontes de Wall Street avant de partir se faire bronzer sur un yatch de Milliardaire. Depuis son élection, il est resté digne et responsable, à la fois d'une extraordinaire humanité et d'une hauteur de vue stratosphérique, confortablement installé dans son costume de sauveur de l'Amérique et du monde. Tels que les électeurs ont voulu leur nouveau président.
Quand elle fonctionne bien, une démocratie permet à un peuple de se retrouver en lui-même et d'y puiser l'énergie d'affronter ses problèmes. Elle lui permet de reprendre son destin en main. Elle lui permet de se réconcilier, d'oublier ses différences et ses divergences, de renouer un pacte avec ses dirigeants pour leur donner la légitimité et la force d'agir.
Certes, rien n'est réglé mais tout redevient possible.
Un tel miracle serait-il encore possible dans notre vieux pays ?
Peut-on imaginer que notre système politique puisse faire émerger un homme d'Etat dont les nouvelles responsabilités le laisseraient de marbre et qui serait focalisé davantage sur la résolution des problèmes que sur le récit de sa propre gloire ?
Peut-on imaginer un président élu qui soit encore trois mois après son élection dépositaire de la confiance de son peuple et non déjà l'objet d'une vague de critiques et de détestation ?
Peut-on imaginer la France qui reprendrait foi en elle-même et à sa capacité à surmonter ses épreuves par la magie d'une élection ?
Peut-on imaginer une France post-électorale qui ne soit pas encore fracturée entre les pro et les anti ?
Peut-on imaginer un président français qui aurait les moyens de la souveraineté pour agir et appliquer ses engagements ?
Peut-on imaginer un peuple qui attendrait plus de son propre président et de lui même que d'un président nouvellement élu de l'autre coté de l'atlantique et de “la première puissance du monde” ?
Poser ces questions c'est y répondre.
L'élection de Barack Obama nous donne une leçon de démocratie. Une leçon qui fait très mal !
Malakine
@Malakine
Je ne suis pas du tout d'accord avec tes propos. On a affaire non pas à une démocratie mais à une dérive quasi religieuse, un phénomène d'idolâtrie fort peu démocratique. Je préfère assez les remarques bien pondu de Melenchon sur le sauveur Obama :
http://www.jean-luc-melenchon.fr/?p=652#more-652
Qu'il soit nécessaire d'entrainer un certain enthousiasme certes, mais on est largement au dessus de ça. On est en train d'assister à l'effondrement de la vision du réel le virtuelle à complètement envahi l'imaginaire collectif. La raison a disparu nous entrons dans un nouveau moyen-age avec les médias comme opium du peuple. C'est un phénomène qui n'est pas nouveau mais son ampleur actuelle est terrifiante. Et le retournement de l'opinion qui se produira quand les faits contredirons les platitudes des discours, nous aurons grandeur nature un exemple des mécanismes de bouc émissaire de René Girard idolâtrie puis haine de l'idole devenant bouc émissaire. En ce sens Obama n'est rien d'autre qu'un phénomène à la Sarkozy ou à la Ségolène Royale ce n'est plus de la politique et ça n'a rien à voir avec une démocratie dont le débat d'idée est le fondement.
Et le programme économique d'Obama c'est quoi si ce n'est le plan Bush 2002-03 en version supérieurs. Quand le dollars vaudra moins que du papier toilette, que l'inflation frôlera les 25% pendant et que l'US air force atomisera le Pakistan on verra si l'idole tiendra encore le choc.
Rédigé par : yann | 20 janvier 2009 à 21:34
Oui, qu'est ce qui se passe en France ? Nous avons un président qui se comporte comme une petite frappe ou en tout cas parle souvent comme ça. C'est sûr Obama a plus de classe et de finesse dans ses positions. Il ne s'est pas contenté de louvoyer dans la nomenklatura plaquée or, il ne l'a surtout pas fait. D'un côté un joueur de casino de l'autre un inspiré. La différence se voit in fine.
Même Bush était moins vulgaire que Sarko. Parfois j'ai l'impression que la vulgarité et l'agressivité bornée consubstantielle hors contrôle a gagné notre pays qui se revendique pourtant du luxe raffiné. Ça amène l'image d'une France à l'image d'une zone commerciale périurbaine vendant ses canapés ou autres quincailleries souvent faites en Chine.
Aux US ils ont produit un présidentiable d'une autre allure et l'ont élu, grande différence avec ce qui se passe dans un hexagone qui a gardé le cocorico comme dernier vestige, le moins bon surement. Notre coq est surtout l'article promotionnel des élites dirigeantes, politiques et économiques, plus que le produit d'une population qui a voté de façon hagarde et désemparée. C'est cette sclérose Louis Philipparde des repus initiés qui enkyste le pays qui devrait inquiéter.
Cette entité qu'on appelle la France ne sait plus que ressasser des faits épiques du passé pour mieux se passer de produire autre chose. Se reposer sur les lauriers de ses ancêtres ne suffira pas, c'est même ce qui devrait être évité. On en prend pas le chemin, même Sarko est déjà une pièce de musée, pas la meilleure...
Rédigé par : olaf | 20 janvier 2009 à 22:06
Ce n'est pas parce que Sarkozy est nul qu'Obama est le sauveur du monde! Les Etats Unis ne seront pas plus "démocratiques" avec Obama qu'ils ne l'étaient auparavant, simplement le nouveau président est plus "sexy" que bien d'autres hommes politiques, il est "noir", mais cela suffit-il pour nous garantir une meilleure politique que l'habituelle politique américaine, impérialiste, "maître du monde", sauveur de l'Occident? Pourquoi faut il éternellement se référer au modèle américain, comme si on ne pouvait pas réfléchir de façon libre et indépendante et comme si on ne pouvait pas cesser de se complaire dans cette servitude volontaire qui nous lie aux Etats Unis, à leur économie, à leurs valeurs, à leur culture etc. Cette attitude quasi religieuse à l'égard des "maîtres du monde" est tout simplement méprisable.
Rédigé par : Frédérique Boucher | 20 janvier 2009 à 22:30
Pourquoi mon commentaire n'apparaît-il pas?
Rédigé par : Frédérique Boucher | 20 janvier 2009 à 22:37
@ Yann
Bien sûr, on peut le voir comme un saut dans l'irrationnel, mais ce qui me frappe c'est la capacité ou la volonté d'un peuple de tourner une page et de croire qu'avec l'élection d'un nouveau président "Tout est possible" Ca a bien sûr quelque chose d'illusoire, mais je trouve ça intéressant, et pour tout dire assez "beau"
@ Olaf
En voilà un beau discours d'expatrié ! :-) Tu penses à quoi exactement quand tu parles des faits épiques du passé ?
@ Frédérique
Je suis bien d'accord. Les fidèles pourront attester qu'on ne fait pas plus anti-impérialiste, voire anti américain que moi. Si vous en doutez, je peux vous donner quelques liens ...
Vous l'aurez compris, le but n'est pas ici de glorifier les Etats-Unis (il me semble que l'intro était de ce point de vue assez claire). Le billet vise a glorifier plutôt la démocratie en soulignant l'élan que peut redonner une élection réussie à tout un peuple. Malheureusement, la nôtre de 2007 n'a pas eu cet effet.
Pas de souci, il n'y a pas de censure ici (même avec les tooms de passage qui me tapent sur les nerfs)
Rédigé par : Malakine | 20 janvier 2009 à 23:50
Absent quelques jours pour raison professionnelle, je découvre deux nouveaux billets.
Obama va connaître des jours difficiles mais son parcours est bien différent de celui de notre si médiocre président crevant de jalousie.
@Malakine,
Tu parles de démocratie, la loi organique en discussion au Parlement est un déni de démocratie, à l'image de NS qui l'a exigée.
Rédigé par : Philippe | 21 janvier 2009 à 09:32
Les faits épiques du passé : un livre d’histoire de la France en est rempli, mais les quelques révolutions en sont un exemple.
Le fait que je sois expat ne change rien à ce que je pense, j’aurai dit la même chose de l’autre côté de la frontiere.
Rédigé par : olaf | 21 janvier 2009 à 10:15
La démocratie dont on parle ici est réduite au processus électoral qui permet l'élection du chef de l'État. C'est réducteur.
Malakine, toutes les questions que vous vous posez concernant notre pays n'appellent pas des réponses aussi négatives que vous le sous-entendez :
Dès son élection, Sarkozy a bénéficié de la même légitimité qu'un Barack Obama aujourd'hui. S'il l'a si largement perdue c'est justement qu'il n'a pratiqué aucun des principes démocratiques que son élection lui imposait de respecter :
- respecter l'équilibre des pouvoirs, ce n'est pas gouverner en monarque
- décider en fonction de l'intérêt général ce n'est pas favoriser quelques intérêts particuliers, etc...
Il y a certes une différence fondamentale entre le peuple français et celui des US : jamais le notre ne confierait le pouvoir à un politique ayant si peu d'expérience. Ce n'est pas plus mal, à mon sens, même si cela nous contraint à désespérer de l'homme providentiel qui sortirait brutalement du chapeau électoral.
Notez que les successeurs potentiels ne manquent quand même pas. N'avons-nous pas ajouté à tous ceux qui y pensent (en se rasant ou non) le vœu qu'un Hubert Védrine manifeste cette ambition suprême ?
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 21 janvier 2009 à 10:59
Je crois franchement les français incapables de comprendre l'enjeu de l'élection d'un président noir au Etats unis. la lecture des commentaires de ce poste ne font que renforcer cette conviction. En parler comme d'un président "sexy" est d'un ridicule tel qu'il souligne l'ignorance totale de la personne qui utilise le terme. Le fait que les etats unis puisse porter un noir à leur tête, un noir comme symbole et image de leur pays et leur peuple est d'une profondeur infiniment plus grande. Est-ce une démonstration de la vitalité démocratique américaine? oui! bien sur, et encore plus au regard de l'engouement lié au scrutin!!
Evidement c'est une acclamation pour le changement dans un contexte bien particulier, aussi bien économique que politique mais il n'en demeure pas moins un fait historique. C'est là! Devant nos yeux. J'ai personnellement savouré cet instant avec émotion, la même que celle qui m'aurait étreinte si j'avais été là, le jour où le mur est tombé, où l'Allemagne nazi s'est effondrée, où l'abolition a été proclamée. tout ces actes plus où moins fort, plus où moins symboliques qui font progresser l'humanité comme un tout.
On peut se questionner sur la crise, la Chine, l'impérialisme américain, bref toutes ces contingences actuelles. Mais il faut comprendre que l'élection d'Obama va bien au dela.
Sauf s'il est vraiment nul.
Mais bon ... j'pense pas.
Rédigé par : Kilam | 21 janvier 2009 à 11:10
@ PMF
J'adore tes commentaires, car toi tu comprends ce que je veux dire, même entre les lignes ! Oui, bien sûr que c'est réducteur. Je parle ici effectivement du processus électoral et de lui seul. Pour dire que quand il se déroule bien, il peut se passer quelque chose et qu'une élection peut à elle seule changer la donne.
Evidemment, il y a aussi une critique de Sarkozy en filigrane, mais peut-être aussi un peu du peuple français qui n'est probablement pas capable de croire à ce point en lui et à faire confiance à son nouveau président élu.
Très intéressant ce que tu dis sur l'expérience. N'est ce pas pour cela finalement que Ségolène Royal a été battue ??
Védrine, tu as raison d'en reparler. Je vais créer un groupe sur Facebook pour pousser sa candidature en 2012 ! :-)
@ Kilam
Je n'ai pas évoqué la couleur de peau de Obama dans ce billet. J'espérais que quelqu'un le remarque d'ailleurs. C'était naturellement volontaire car ce n'est pas ce qui m'intéresse le plus dans l'affaire.
Rédigé par : Malakine | 21 janvier 2009 à 11:24
@ Malakine
Je suis d'accord avec les propos de Yann, on bascule dans l'idolatrie... Quand j'entends BHL béat devant cette procession patriotique, je me dis : "que n'aurait-il pas dit devant un équivalent français !"(fascisme, pétainisme!).
Mais bon là c'est Obama... il est beau, je peux me mirer dans cet homme si distingué.
C'est le règne de la pensée magique en UE, la fascination malsaine pour Obama en dit long sur le désarroi européen avec des chiffres alarmants et une dépression inéluctable (comme l'avait prédit Sapir).
Sur la vitalité de la démocratie américaine, je rappelerai juste que notre taux de participation aux dernières élections était supérieur au leur...
Etrangement, je trouve notre président plus sobre qu'à l'accoutumée... évidemment ce n'est pas Obama qui va changer le monde, mais lui...
Rédigé par : René Jacquot | 21 janvier 2009 à 12:09
Oui, en France, celle de la Vème république avec l'élection au suffrage universel, on n'élit jamais un politique sans expérience : c'est soit un ancien premier ministre (Pompidou, Chirac), un ministre sortant de premier plan (Giscard, Sarkozy) et Mitterrand n'y est donc pas parvenu du premier coup... De plus, pour succéder à quelqu'un de son "camp" il faut s'en être démarqué !
SR, en plus du handicap sur l'expérience, n'a pas su gagner la confiance de ceux qu'elle a contournés via les primaires. Je ne parle pas de ses faiblesses personnelles qui furent paradoxalement aussi ses atouts...
Védrine peut faire valoir son expérience mais il faudrait sérieusement qu'il se médiatise plus. On dirait - coïncidence - qu'on le voit de plus en plus...
Concernant le soutien nécessaire du PS il faudrait qu'il réussisse, de l'extérieur, ce que SR à fait en 2006, et en offrant une alternative dans un parti coupé en deux (pour et contre SR) il aurait l'opportunité de créer une dynamique. La première chose à vérifier : est-ce que lui-même en a l'ambition ?
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 21 janvier 2009 à 12:24
@PMF & Malakine,
J'ai déjà commis (en 18 mois) plusieurs textes présentant Hubert Védrine, comme le seul homme d'état Français actuellement disponible.
"Védrine, tu as raison d'en reparler. Je vais créer un groupe sur Facebook pour pousser sa candidature en 2012 ! :-)"
Je pense que vous avez vu le lien que j’ai laissé sur l’interview de Védrine par le Naïf Barbier éberlué.
@Olaf,
On oublie trop souvent que voter… c’est quand des citoyens libres veulent se choisir un maître. Faute de chois, nous avons choisi un maître chien ! lol
@Yann,
Tu n’as pas complètement tort, Malakine non plus, PMF n’a pas tort, Olaf encore moins, mais comme nous ne faisons tous, ICI, qu’une analyse épidermique et non exhaustive (si c’était possible), tout ce que je peux exprimer (épidermiquement moi aussi):
C’est qu’Obama à quand même un QI qui se rapproche plus de celui d’Hubert Védrine, que Nicoleon ou pire Titine Aubry !
Je sais que tu détestes les références au QI, alors disons qu’il est -plus OUVERT- !
C'est quand même un atout, non ?
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 21 janvier 2009 à 12:25
@ René Jacquot
Pour rebondir sur la fin de ton post, on lit de plus en plus que Sarko vit très mal la perspective d'un retour des Etats-Unis sur la scène mondiale, tant il a été grisé par leur absence au moment de la crise géorgienne, de la crise financière et de la crise du gaz (ah non, là sarko n'a pas bougé). Ceci dit on le comprends, un monde sans les Etats-Unis pour imposer leur loi, c'est pas mal ... Bref, cette drôle d'année 2008 pourrait bien changer, sinon la géopolitique mondiale, au moins l'attitude de notre président bien aimé à l'égard de sa terre promise. Vous allez voir qu'il va devenir Gaullien ! :-)
@ PMF
Je ne sais pas s'il en a l'ambition, mais je suis sûr en revanche, qu'il n'est pas prêt à se battre à mort avec ses amis socialistes pour arriver à s'imposer. On ne le voit pas dans ce rôle. Ce qu'il faudrait c'est que les socialistes deviennent enfin raisonnable et tirent les conséquences de leur conception parlementariste du pouvoir pour présenter leur leader (quel qu'il soit) au poste de premier ministre et présenter un vieux sage à la magistrature suprème.
@ Gilbert
Je sais. Tu as été le premier à en parler. Je me souviens. C'est même toi qui m'a donné envie de lire ses bouquins.
Sérieusement, Obama est bluffant !! Moi j'avoue qu'il m'impressionne. Comment peut-il rester serein, aussi cool et détendu avec toutes les attentes qui pèsent sur lui ?? C'est carrément hors normes.
Rédigé par : Malakine | 21 janvier 2009 à 13:01
@Gilbert
Le fait de son intelligence ne nous dit rien de ses intentions, être intelligent n'est pas un cage d'action allant dans l'intérêt général Madoff par exemple n'est surement pas un imbécile. De plus la seul solution pour les USA est d'exporter leur problème vous devriez plutot vous inquiété de l'intelligence d'Obama.
@Malakine
Plusieurs liens intéressant à voir
1- Dans les echos Jacques Delpla sur la monétisation de la dette américaine comme seul solution macro-économique, c'est un bon résumé du problème du dollars:
http://www.lesechos.fr/info/inter/300323608-video-l-amerique-se-sortira-de-la-crise-par-l-inflation-.htm
2- Une vidéo de Jacques Sapir que je n'avais personnellement pas vue ou il est carrément bon. Il explique notamment à la fin les risque d'explosion de la zone euro (video de 23 minutes):
http://www.dailymotion.com/relevance/search/jacques%2Bsapir/video/x74vna_confrence-sur-la-crise-financire-ja_news
Pour finir avec ces liens une conférence de la fondation respublica sur la crise avec deux trés bon texte un de Jean Michel Quatrepoint:
http://www.fondation-res-publica.org/Que-peut-l-Etat-face-a-une-crise-globale-_a353.html
L'autre de Jean Luc Gréau il souligne lui aussi les graves problèmes que va suporter la zone euro:
http://www.fondation-res-publica.org/Vers-un-Etat-producteur-de-la-norme_a355.html
Rédigé par : yann | 21 janvier 2009 à 13:44
J'en rajoute un sur l'historique de la fin de la convertibilité du Dollars en or. J'ai l'impression d'avoir compris quelque chose d'important !
http://dechiffrages.blog.lemonde.fr/2009/01/20/un-nouveau-bretton-woods-no-we-can%E2%80%99t/
Rédigé par : Malakine | 21 janvier 2009 à 14:16
Sérieusement, Obama est bluffant !! Moi j'avoue qu'il m'impressionne. Comment peut-il rester serein, aussi cool et détendu avec toutes les attentes qui pèsent sur lui ?? C'est carrément hors normes.
Peut être ne faudrait il pas oublier qu'aux Etats Unis il y a un véritable contre pouvoir avec les deux chambres : Sénat et la Chambre des représentants qui devraient être renouvelées prochainement.
Rédigé par : Blog des B & B's - l'electron libre | 21 janvier 2009 à 15:03
"Les démocrates sont les véritables de la construction de l'Empire"
Emmanuel Todd
http://www.dailymotion.com/video/k6oIFlIowYmaegV3Vc
Ton analyse, Malakine diffère quelquepeu du maître...
Sinon comme disait Dostoievski, "l'homme est un être qui s'habitue à tout", je crois que je commence à m'habituer à Sarkozy. Beaucoup de chose m'agacent chez lui: son narcissisme, son bougisme mais force est de reconnaître qu'en donnant l'illusion du volontarisme, il finit vraiment par être volontaire.
@ Yann
Merci pour les liens!J'ai une réelle préférence pour Sapir par rapport à Gréau... la vision géopolitique peut-être!
Rédigé par : René Jacquot | 21 janvier 2009 à 15:04
Sérieusement, Obama est bluffant !! Moi j'avoue qu'il m'impressionne. Comment peut-il rester serein, aussi cool et détendu avec toutes les attentes qui pèsent sur lui ?? C'est carrément hors normes.
Peut être ne faudrait il pas oublier qu'aux Etats Unis il y a un véritable contre pouvoir avec les deux chambres : Sénat et la Chambre des représentants qui devraient être renouvelées prochainement.
Rédigé par : Blog des B & B's - l'electron libre | 21 janvier 2009 à 15:05
J'oubliais "responsables" à ma citation... désolé.
Rédigé par : René Jacquot | 21 janvier 2009 à 15:06
@ reune
Ah zut à la fin ! Ce n'est pas une analyse, mais juste un "hymne" à ce que la démocratie peut de magique quand elle fonctionne bien.
Ne me mets pas en contradiction avec le maître sur cette affaire là. Je pense exactement la même chose que lui sur Obama. Son projet est de restaurer l'empire et de le rendre plus "aimable". C'est d'ailleurs pourquoi les médias français sont autant fasciné par sa personne. Bien plus que par le fait qu'il soit noir au métis.
Tiens pour ce soir, je vous promets du Toddien pur jus, avant une série de billet qui va bien vous faire chier sur la réforme territoriale. Et entre peut-être un petit truc sympa ...
Rédigé par : Malakine | 21 janvier 2009 à 15:22
Quel stakhanoviste ce Malakine!
Sur Obama, l'empire du bien porte plus que jamais bien son nom! La démocratie est-elle magique? Je croyais que tu étais disciple de la Raison!
Et pour ceux qui veulent voir le maître,il sera à la fnac Montparnasse le 30 janvier à 17h30... il est en campagne c'est pas possible!
Rédigé par : René Jacquot | 21 janvier 2009 à 16:23
@ reune
Moi un disciple de la Raison ? Noooon !! Je crois au besoin d'irrationnel et à l'importance de l'immatériel. La confiance, la foi, l'espoir, les valeurs partagées, le sens du devoir... Tout cela est essentiel.
D'ailleurs, je ne crois pas que le Toddisme soit un matérialisme. Certes, le maître accorde beaucoup d'importances aux données factuelles et aux questions économiques, mais l'essentiel de ses théories sont fondées sur une analyse de l'inconscient collectif des peuples avec les systèmes familiaux.
Rédigé par : Malakine | 21 janvier 2009 à 16:34
@ Malakine
Je ne sais pas si le Toddisme est un matérialisme, mais force est de reconnaître que le maître est clairement un enfant des lumières et qu'il croit en la matrice du progrès scientifique.
S'il a recours au concept jungien d'inconscient collectif c'est dans le but de définir la "nature" d'un peuple dans une démarche scientifique proche des biologistes.
L'irrationnel n'est qu'une donnée pour Emmanuel Todd qui garde sa neutralité scientifique.
Rédigé par : René Jacquot | 21 janvier 2009 à 16:57
J'avoue être étoné des commentaire et de l'article lui même.
Les USA ne sont pas une démocratie au sens propre!
pour rappel la démocratie ce définie sauf erreur par 3 conditions:
1)La souveraineté (pouvoir absolu et perpétuel)populaire.
2)L'isonomie, égalité des citoyens devant la loi.
3)Vocation de chaque citoyen à participer activement à la vie politique.
c'est pas moi qui le dit c'est Clisthène.
1)Il y abelle lurette que le complexe militaro industriel a mis la main sur les institutions politiques US, aucun candidat non adoubé par ce système ne triomphera jamais.
Dés 1960 Eisenhower avait alerté!
Obama s'est empressé de maintenir le secrétaire à la défense! O Rahm a été nommé directeur de cabinet (je vous en ai déjà parler de ce "FALCON")! Les interventions d'Obama rappellent, justifient et encouragent toutes le niveau actuel de puissance militaire et appellent à la maintenir voir même l'amplifier.
2)La loie est la même pour tous aux USA, quant à l'application, tout le monde sait que c'est une justice raciste, à crime égale un noir ou un latino sont tjs plus sévèrement puni qu'un blanc.
Ce n'est pas parce que le président est noir que cela changera quoique ce soit, focaliser la dessus est si réducteur que c'est triste à en pleurer.
Le racisme est institutionalisé dans la composition des familes, (pratiquement aucun mariage mixtes), la ségrégation ethnico-socio-spatiale de l'habitat, la scolarité, la criminalité, les indicateurs de santé... Certains peuvent s'extasier devant la carte d'un restaurant, si la cuisine est sale, vous serez malade à la fin quant même.
3)La participation électorale est encore faible, en progrès me dira t'on, mais sur quelles bases, un réel attachement aux principes de la démocratie, ou un vote ethnique?
De toutes façons à quoi bon voter quand le choix est réduit à un casting et des points de détails, sur les fondamentaux républicains et démocrates sont alignés, regarder les idées d'Obama en économie, si les mots changent, les fondamentaux demeurent les mêmes.
Les états uniens connaissent en réalité peu leur institutions, les principes fondateurs, les réflexions des pêres de leur république Washington, Hamilton, Jefferson... Ils s'arrêtent aux symboles réducteurs, il n'y a que du vernis aucun fond.
Les images de ce mardi font plus penser à l'intronisation d'un César qu'à l'éxaltation des valeurs républicaines, même états uniennes.
La démocratie US c'est comme le canada dry, ça ressemble (de loin) à la démocratie, ça à la couleur de la démocratie, mais ce n'est pas de la démocratie.
En vérité c'est de pire en pire, et les médias français bêlent avec le troupeau, bêêêê, bêêêê...
"Il est beau, il est jeune, il est noir, il va nous sauver..."
C'est triste, c'est grave et surtout très inquiétant.
Pour eux, pour nous, pour le monde entier.
Rédigé par : ETDAS | 21 janvier 2009 à 17:10
L'électeur américain a choisi un homme grand, pondéré et de couleur parce qu'il semble différent.
L'électeur français, lui, a opté pour un chef court, mercantile, quelconque, malpoli et médiocre, parce qu'il lui était le plus ressemblant.
Çà serait pas ça la morale de l'histoire ?
Rédigé par : olaf | 21 janvier 2009 à 18:42
@ Malakine
D’accord avec toi pour constater que l’élection d’Obama souligne la petitesse et la médiocrité de Sarkozy. Maintenant, faut-il en déduire que l’Amérique est plus démocratique que la France, cela reste sujet à discussion.
Ton texte a, comme d’habitude, le mérite de lancer le débat et de pousser la réflexion de façon originale et pertinente.
Rédigé par : RST | 21 janvier 2009 à 19:07
@Yann, tu dis : “Le fait de son intelligence ne nous dit rien de ses intentions, être intelligent n'est pas un gage d'action allant dans l'intérêt général Madoff par exemple n'est surement pas un imbécile. De plus la seul solution pour les USA est d'exporter leur problème vous devriez plutot vous inquiété de l'intelligence d'Obama.”
Ce n’est pas complètement faux, mais c’est prendre comme À PRIORI que l’Europe sera l’ennemi N° 1 des USA. Ce n’est pas ce qu’à l’air de penser H. Védrine… lol. Ou plus exactement, c’est maintenant à Sarko, s’il n’est pas trop con, de bien s’entendre avec Obama. Madoff est un malin (comme Sarko), il ne faut pas confondre avec -intelligent-, qui suppose une vue globale et ouverte sur le monde par exemple la compréhension du fait qu’on à rien à gagner à la confrontation généralisée.
L’avenir dira si Obama est intelligent ou malin… Je ne fais jamais de pronostics, je laisse çà aux supporters de foot.
@Olaf : “L'électeur américain a choisi un homme grand, pondéré et de couleur parce qu'il semble différent.”
Tu oublies que nous avions le choix qu’entre : “Un chef court, mercantile, quelconque, malpoli et médiocre, parce qu'il lui était le plus ressemblant.”… Et une Sainte gourdasse du Poitou. Cornélien !
@René,
Qui possède des dons d’observation, contemple un monde de déraison. Qui a des certitudes trouve toujours des prétextes qu’il prétend être des raisons. lol
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 21 janvier 2009 à 19:49
@Olaf,
LA question (que soulève d'ailleurs Malakine) est COMMENT arriver à porter des Français de stature internationale... En position d'être éligibles ?
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 21 janvier 2009 à 19:54
Noooooooooooooon !!! Je n'ai pas dit que les Etats-Unis sont plus démocratiques que la France. Le titre c'est la magie de la Démocratie, pas de la démocratie "américaine".
Et encore une fois, JE ME FOUS QUE OBAMA SOIT NOIR !! C'est pas le sujet.
Pour le dire autrement, je vais jouer au vieux crouton. Je ne suis pas si vieux mais assez pour me souvenir d'autres périodes de notre histoire politique. En mai 81, l'élection de Mittérand a entrainé un délire collectif de ce genre là. C'était la folie ! Surtout quand on était d'un milieu qui appartenait au "peuple de gauche" comme on disait à l'époque. Tout le monde pensait que c'était le "changement", qu'on ouvrait une nouvelle ère, qu'on allait changer la vie...
A l'époque aussi on aurait pu parler de "saut dans l'irrationnel", que la prétention à changer la vie en faisant fi des contraintes économiques était délirante ect ...
N'empêche que c'était beau ! C'est beau un peuple souverain qui décide de se mettre en mouvement et reprendre son destin en main !
Il me semble que ça a réveillé des énergies qui dormaient, partout, à droite, à gauche, dans toute la société... Depuis, la France n'a jamais connu ça, à aucune élection.
J'aimerais bien revivre un épisode comme ça de mon vivant. ETDAS n'a pas tort quand il parle de la souveraineté. Avec l'Europe et toutes les contraintes extérieures, sans parler de la médiocrité de notre personnel politique et l'absence de rêve collectif, je doute que ce soit encore possible.
La question que je veux poser c'est : Est ce qu'on peut penser sérieusement qu'une élection puisse en France donner à penser qu'une nouvelle page s'ouvre et que désormais "tout est possible" ?
Rédigé par : Malakine | 21 janvier 2009 à 20:03
"La question que je veux poser c'est : Est ce qu'on peut penser sérieusement qu'une élection puisse en France donner à penser qu'une nouvelle page s'ouvre et que désormais "tout est possible" ? "
Et bien la réponse c'est,encore 3 ans de Sarkozy et oui, un grand espoir naitra à l'idée de pouvoir enfin le virer lui et sa clique de minables arrivistes et tout redeviendra possible.
Surtout si Laurent bosse bien ;-)
Rédigé par : RST | 21 janvier 2009 à 21:57
Peut-on imaginer que notre système politique puisse faire émerger un homme d'Etat ....ou une femme (et malheureusement je ne pense à personne en particulier)
Rédigé par : olympe | 21 janvier 2009 à 23:13
Je suis globalement d'accord avec vous sur l'Etat de la démocratie française. Un peu moins sur les Etats-Unis. Que penser d'une démocratie où 97 % des noirs votent pour un noir, où l'on prête serment sur la bible, où le respect ou non des règles internationales dépend d'un homme et non d'un processus démocratique ?
Rédigé par : leunamme | 25 janvier 2009 à 17:16
Ben le président français ne gère plus :
- la politique monétaire ;
- la politique commerciale ;
- la politique de change ;
- sa politique budgétaire est très strictement encadrée.
Tout ça dépend... de Bruxelles. Avec ça, difficile de faire autre chose que de la gesticulation.
La grande différence avec 1981 c'est qu'aucune de ces contraintes européennes ne s'imposait à l'époque, ce qui laissait plus de place à l'enthousiasme et à l'imagination.
Il me semble, au final, assez contradictoire de faire confiance, comme Todd et toi, à la structure bruxelloise qui n'est pas démocratique, et en même temps de regretter le manque d'enthousiasme des troupes qui savent quel grand cas on fait de leur avis...
Rédigé par : edgar | 26 janvier 2009 à 14:40