RST a lu le dernier essai de l'économiste Frédéric Lordon "Pour en finir avec les crises financières". Il nous fait partager son enthousiasme pour ce livre dans cette note de lecture.
S.Ménia, co-animateur du blog d’Econoclaste (et, très accessoirement, étoile montante de l’"économie-spectacle") a été relativement bien inspiré, une fois n’est pas coutume, le jour où il a qualifié F.Lordon de, je le cite, "Luchini de l'économie". L’homme a en effet un certain talent de comédien qui lui assure un franc succès lors de ses interventions publiques. Mais, Dieu merci, la comparaison s’arrête là : F.Lordon est loin d’être aussi exaspérant que l’acteur (et que S.Ménia), bien au contraire.
Comme l’a reconnu l’ "écono-bloggeur" cité plus haut, F.Lordon est un économiste brillant. Mais c’est aussi un excellent pédagogue. Il possède cette faculté rare de pouvoir expliquer simplement les mécanismes les plus complexes de la finance sans céder aux facilités de langage. Par souci d’efficacité dans son propos, il ne craint pas d’utiliser la novlangue propre à ce milieu tout en réussissant à éviter que n’en soit affectée la clarté de sa démonstration. Cette aisance pédagogique dans le décryptage de la finance, il la doit, selon moi, non seulement à ses qualités naturelles mais aussi à sa formation initiale d’ingénieur. Elle lui évite les défauts propres aux économistes purs et durs qui considèrent souvent que si la réalité ne se conforme pas à leur(s) théorie(s) il faut changer la réalité, et lui permet de garder les deux pieds dans le monde réel.
Ainsi, dans son dernier ouvrage ("Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières") dévoile-t-il au grand jour et dans le détail, pour le profane, les mécanismes qui ont été à l’origine de la grave crise financière que nous traversons actuellement. Toutes les explications dont vous rêviez sans jamais oser les demander sur les ABS, CDO, CDS et autres produits dérivés permettant aux banquiers de se défausser des risques à bon compte, se trouvent dans ce livre, qui en plus d’être très instructif, se révèle plaisant à lire grâce au style incisif et souvent corrosif de l’auteur n’hésitant pas au passage, à "tailler quelques costards" pour notre plus grand plaisir. Malgré la complexité du sujet, il réussit, d’une plume alerte et classieuse, à maintenir de bout en bout l’attention de son lecteur qui dévore l’ouvrage comme un bon roman. Car F.Lordon est aussi un écrivain talentueux.
Il serait vain et présomptueux de tenter de résumer ici le contenu du livre, en supposant que cela soit seulement possible, tant les informations sont nombreuses, les explications détaillées et limpides, les dénonciations argumentées et redoutablement efficaces. On peut néanmoins essayer d’en donner un petit aperçu très subjectif et arbitraire.
En un peu plus de 200 pages, F.Lordon démontre comment et pourquoi, la cupidité associée à la concurrence dans un cocktail explosif nécessaire à la poursuite de ce que les spécialistes appellent pudiquement le "high yield" (haut rapport), ont conduit toute la planète à la confrontation avec le risque systémique. Dans l’univers bancaire, contrairement au monde de l’industrie où une faillite ordinaire n’entraîne qu’au pire un petit nombre de faillites collatérales, une petite défaillance se transforme en catastrophe géante : "(…) quand elle s’effondre, la finance n’est jamais seule : elle emporte tout à sa suite".
Mais F.Lordon ne se contente pas d’une critique simpliste et facile du système telle que parfois pratiquée dans certains milieux de gauche. Il détaille, pour mieux la dénoncer, les principes de l’innovation financière qu’il préfère qualifier de "prolifération" financière pour bien en montrer le caractère parasitaire compte tenu du peu de services qu’elle rend à l’économie réelle et de l’immense profit qu’elle en tire. Ainsi, par exemple, ces fameux produits dérivés censés couvrir les risques de l’économie réelle et qui ne font en fait que couvrir des positions sur d’autres produits dérivés. Délices de la spéculation …
Il nous montre, à travers les problèmes récents de liquidité des marchés comment " l’empire du jugement et par suite de la croyance" influe sur les comportements de la finance. Il se transforme en faux naïf pour se demander et expliquer comment, malgré l’accumulation de moyens humains et techniques, d’ingénierie financière, de modèles mathématiques, les banques en sont arrivées à ne plus pouvoir répondre à la simple question :"quel est l’état de mes comptes ?"
Grâce à l’auteur, nous découvrons que les grandes théories, les grands principes qui sont censés régirent la finance sont contredits par les faits. Ainsi la notion de "value at risk" utilisée dans les procédures de Bâle II s’avère invalidée par l’observation critique des théories probabilistes. On s’aperçoit alors que les outils mis en place pour prévenir les crises ne fonctionnent plus … lorsque celles-ci surviennent !
Arguments à l’appui, F.Lordon dévoile les contradictions intrinsèques flagrantes d’un monde qui ne s’applique pas à lui-même les principes théoriques de l’économie de marché libérale qu’il prétend servir. Comme ces financiers qui fustigent si facilement les interventions de l’Etat, et qui s’empressent de l’appeler à leur secours dès que la situation dégénère, transformant la notion d’aléa moral chère aux économistes en véritable prise d’otage : "(…) la finance a les moyens de contraindre le pôle public à leur venir en aide, sous la menace de conséquences insupportables s’il n’obtempérait pas" nous dit-il.
Et là est bien tout le problème car si la morale libérale veut que les gestions aventureuses et les paris perdus soient sanctionnés, il n’en est rien en réalité, tant les conséquences d’une crise seraient dommageables pour tout le monde et pas seulement pour les responsables. "La logique ne trouve donc pas parfaitement son compte si le plaisir de voir couler un banquier doit se payer du prix de le suivre aux abysses" nous dit Lordon.
Il faut donc sauver la finance pour éviter la catastrophe générale, mais sous condition : pour éviter que cela ne se reproduise, pour éviter le risque systémique, il faut changer les structures.
On attaque alors une partie plus complexe, mais toujours intelligible, du livre où l’auteur détaille les solutions qu’il préconise, son "plan d’arraisonnement de la finance" qui se décline en "six principes et neuf propositions pour en finir avec les crises financières" et qui avait déjà fait l’objet (avec seulement 4 principes) d’une première publication sur son blog en avril 2008. Je n’ai pas l’ambition de le détailler ici, mais il est intéressant de noter que l’on y trouve une certaine forme de protectionnisme européen qui devrait réjouir les lecteurs d’Horizons ainsi que des propositions visant au renforcement du rôle de la puissance publique dans le contrôle des sociétés de bourse, chambres de compensation et banques centrales qui me réjouissent.
Un tout petit bémol cependant (il faut bien en trouver un) : on aurait aimé que l’épilogue du livre, même si son contenu reste toujours aussi pertinent et passionnant, s’attarde plus sur ce qui risque de se passer dans les mois à venir. Que va-t-il arriver au dollar par exemple et à la dette américaine ? Celle-ci va-t-elle être dégradée par les agences de notation ? L’auteur avoue ne pas être en mesure de faire de pronostic. Peut-être est-ce là un signe de plus de sa grande sagesse. Il laisse aux pseudos économistes le soin de jouer aux devins !
En parcourant son CV, on se rend compte que F.Lordon est un pur produit des Grandes Ecoles françaises. Bardé de diplômes, il a fait le choix, non pas de servir la finance comme nombre de ses coreligionnaires surdoués des maths, mais plutôt de tenter de la mettre au pas. Il a aussi décider de faire œuvre d’éducation populaire en participant à des conférences destinées au grand public et en publiant des livres de vulgarisation pour que chacun puisse découvrir de l’intérieur le fonctionnement pervers de ce que l’on nous vend souvent comme l’ultime aboutissement du génie humain : la mise en servitude de la multitude par une minorité de privilégiés au prétexte de réaliser "l’allocation optimale du capital et la meilleure gestion du risque".
Je n’ai pas de mal à imaginer à quoi il a du renoncer, ce faisant, et à quelles difficultés, frustrations et découragement il doit être régulièrement confronté notamment au niveau professionnel.
Qu’il soit ici remercié du choix courageux qu’il a fait.
RST
@ RST et Malakine
Un grand merci pour cette fiche de lecture : un livre de plus à lire pour bien comprendre ce qui se passe aujourd'hui !
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 06 décembre 2008 à 15:21
Je suis amusé de voir que vous vous appuyez sur une "étoile montante de l'économie-spectacle" - propos que vous ne justifiez nullement - pour présenter le livre de Frédéric Lordon. Vous ne m'en voudrez pas j'espère si, de mon côté, je ne vous cite pas dans la chronique que je ferai de l'ouvrage.
Je me demande aussi quel sens donner à "reconnu" quand vous dites que j'ai reconnu que Lordon était brillant. Est-ce une suprise pour vous ou est-ce que c'est une surprise que je puisse l'écrire ? Lordon fut l'auteur en 1997 d'un des meilleurs essais sur la politique économique française des années 80-90, intitulé "Les quadratures de la politique économique". Depuis ce temps, je l'estime.
Je précise pour vos lecteurs que quand j'ai écrit que Lordon était le Luchini de l'économie, c'est qu'il a un verbe, une diction et même un physique qui me font penser au comédien.
J'apprends aussi, dans un élan de bashing mal contenu, que je vous exaspère. Pourvu que ça dure...
Rédigé par : éconoclaste-stéphane | 06 décembre 2008 à 16:17
@ Econoclaste-stéphane
Mon cher Stéphane,
Tout d’abord, rassurez-vous, je ne vous en voudrai pas de ne pas me citer dans votre prochaine chronique.
Sinon, très honoré que vous daignez venir me répondre sur ce blog, après m’avoir viré comme un mal propre du votre en m’accusant d’être un troll au prétexte que je ne comprenais pas vos explications sur la création monétaire. Sans rentrer ici dans le détail de la polémique je signale aux lecteurs que vous avez pris le soin d’effacer l’ensemble du sujet sur votre forum alors qu’il avait battu tous les records de pages vues et de commentaires. J’ai supposé que la seule explication possible était que vous n’aviez pas la conscience tranquille tant votre attitude avait été outrageante.
Pour en revenir à nos moutons, content de vous avoir amusé. Je ne pouvais décemment pas reprendre la comparaison Luchini-Lordon sans en citer l’auteur. J’avoue que j’aurais aimé la trouver tout seul mais bon, n’est pas S.Ménia qui veut.
Quand à l’élan de bashing mal contenu, ne vous inquiétez pas ça va me passer, j’y travaille. J’ai trouvé une thérapie et le prochain article que je vais pondre (si il est accepté par Malakine) devrait m’aider à évacuer ma rancœur à votre égard …
Rédigé par : RST | 06 décembre 2008 à 18:56
Ah, tiens, figurez-vous que je ne vous remettais pas... Je comprends mieux.
Quant à votre rancoeur, j'espère, pour votre amour propre, qu'il sera question de fond, pas de personnes et que vous éviterez les remarques sur les gens non argumentées.
Cela dit, vous avez raison, je ne devrais pas m'abaisser à venir sur vos terres. Mais, eh, si ça se trouve, je ne suis pas aussi loin du peuple que ça...
Rédigé par : éconoclaste-stéphane | 06 décembre 2008 à 19:31
C'est vrai qu'il a ce prononcé incisif de Luchini.
Il donne l'impression d'avoir une conception et une présentation plus large de l'économie que ce qu'on peut lire sur l'éconoclaste qui en reste souvent à des expositions ludiques et à une vision mécaniste réductrice.
Un exemple : ils considèrent que les rémunérations des agents de la finance ne posent aucun problème et n'éclairent en rien ce qui se passe dans cette crise, tandis que Lordon tire à boulets rouges sur ces rémunérations en raison du symbole qu'elles représentent mais aussi d'autres effets pervers d'ordre comportemental, comme la rapacité et le cynisme ironique surdopés par le sentiment de supériorité intouchable que procurent de tels émoluments.
Bien sûr ça n'est pas le premier problème de la situation actuelle, c'en est plutôt un symptôme.
On peut en effet difficilement avoir une analyse politique sans tenir compte des signes symboliques et à ce titre l'économie et ses décideurs ne peuvent pas être découplés de la société.
Rédigé par : olaf | 06 décembre 2008 à 19:51
@ Olaf
D’après F.Lordon les acteurs financiers (les traders par exemple) sont prêts à prendre des risques inconsidérés pour toucher leurs bonus démesurés car ils ne sont intéressés que par le court terme, les résultats immédiats positifs. Ils ne subissent aucune conséquence si il y a des pertes ultérieures. L’une des propositions que fait F.Lordon c’est que les pertes soient répercutées sur les traders.
Tout à fait d’accord avec vous sur : "éconoclaste qui en reste souvent à des expositions ludiques et à une vision mécaniste réductrice. "
Rédigé par : RST | 06 décembre 2008 à 20:51
@ Econoclaste-stéphane
C'est mon amour-propre qui vous inquiète ou le votre ?
Mais ne vous inquiétez pas, mes remarques seront argumentées !
Je n'ai pas compris le rapport avec le peuple mais vous avez raison: ces terres sont dangereuses pour vous. Le dernier "économiste" célèbre qui est passé par ici, David Mourey, ne s'en est toujours pas remis ....
Rédigé par : RST | 06 décembre 2008 à 20:59
J'avais oublié de citer la source de mon exemple Econoclaste :
http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2008/09/25/1373-la-crise-financiere-est-due-aux-parachutes-dores
On y lit : "Secundo, quelle est l'incitation d'un PDG de banque à prendre des risques inconsidérés ? Toucher plus vite son parachute et ne plus retrouver de travail ensuite ? "
Ben oui, on est plus dans le domaine des classes moyenne. A savoir que quand on touche un pactole de quelques millions d'euros et que l'on a dépassé en général la cinquantaine on est assuré pour le futur sans avoir besoin de retrouver un travail. D'autre part bien des dirigeants ayant échoué continuent d'être en place ou bien retrouvent un poste, voir Messier ou bien d'autres.
Il faut aussi savoir que l'objectif de bon nombre de traders de la City est d'amasser un magot pour se retirer trentenaire dans une jolie maison en Dordogne ou autres cieux cléments. Par conséquent leur impact sur l'économie se résume à capter le maximum, peu importe les effets.
De même un truandage important permettant de mettre de l'oseille dans des comptes exotiques fait éventuellement courir le risque d'un peu de taule. Mais un an ou deux d'incarcération est assez supportable quand on sait qu'on pourra se dorer tranquillement à la sortie.
Leur patrimoine personnel n'est pas mis en garantie en cas d'échec, donc " ce qui est gagné est gagné et après moi le déluge ".
Ce sont des personnes assez pragmatiques tout compte fait, les marchés sont parfois irrationnels mais leurs serviteurs le sont nettement moins. J'ai un peu fréquenté les milieux de l'argent, ils ont des raisonnements basiques mais efficaces quant à leurs intérêts personnels, pas folle la guêpe.
Rédigé par : olaf | 06 décembre 2008 à 21:24
Se payer les gens par rancoeur est toujours une mauvaise idée. Vous avez visiblement bloqué sur éconoclaste, au travers de divers pseudos, répandus des mensonges et sarcasmes à divers endroits, y compris chez nous. C'est très malsain. On va voir comment vous soldez les comptes.
Quant à David Mourey, je ne comprends pas votre remarque.
Sinon : "éconoclaste qui en reste souvent à des expositions ludiques et à une vision mécaniste réductrice"
Tenez, éconoclaste vient de publier des choses hyperludiques et hyperréductrices, qui vont passionner vos lecteurs :
http://econo.free.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=18&Itemid=2&codenote=186
http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2008/12/06/1494-le-plan-de-relance
Si vous voulez, je peux encore longuement tartiner de choses hyperludiques et hyperréductrices. Mais les gens vont s'ennuyer de tant de rigolade.
Bon, allez, je vous quitte, j'ai piscine.
Rédigé par : éconoclaste-stéphane | 06 décembre 2008 à 21:33
Un autre exemple, tiré du lien précédent, de l'ambiance Econoclaste qui fait penser à une cours de récréation pour étudiants nerveux en quête d'une improbable reconnaissance universitaire pour leur génie de l'abstraction, réponse revendiquée au fameux biais cognitif, souvent cité dans ce blog :
" 11. michel | vendredi 26 septembre 2008 | 12:10
"que représente les quelques dizaines de millions d'euros palpées par des patrons aussi incompétents que ce que l'on attend d'eux, par rapport aux 700 milliards de dollars ?"
En vous lisant, je me suis demandé si vous étiez stupide, ou plus simplement intellectuellement malhonnête. Car ce n'est évidemment pas le montant des parachutes qu'il faut comparer aux 700 milliards, mais le coût des décisions risquées que les parachutes ont incitées à prendre. C'est comme le pot de vin donné par l'entreprise pour obtenir un marché. Le coût n'est pas le montant du pot de vin, mais celui de la surfacturation associée au pot de vin. C'est même parfois le coût total de l'opération qui est inutile: comme l'autoroute construite qui va nulle part.
Xuelynom le dit bien, les parachutes sont des pousse au crime, ou plutot des pousse à jouer à pile ou face. Pile la bourse monte et je gagne. Face elle baisse, et je ne pert rien grâce au parachute. Par contre, l'actionnaire ou la collectivité (suivant les cas) pert beaucoup.
Réponse de stéphane :
Je suis stupide. Ah et aussi très malhonnête. Du coup, je ne lis même pas ce qu'écrivent les gens (qui commencent leur discussion de cette façon). "
Je précise que je ne suis pas l'auteur du commentaire.
C'est vrai le commentateur démarre agressif, mais les arguments qui suivent sont plutôt bons. Du coup Econoclaste s'échappe du fond de l'argumentation en s'indignant de la forme de la remarque effectivement mal introduite.
Ce qui me gêne dans Econoclaste c'est un vécu inexistant du monde de l'entreprise qu'il voudrait remplacer par les théories logiques du jeu. Sur ce point de la connaissance du monde de l'entreprise les approches des sociologues du type Crozier me paraissent bien plus fertiles, ne serait ce que parce que ils vont s'immerger de temps en temps dans l'entreprise et ne se contentent pas d'afficher des bibelots conceptuels sur les étagères de leur bureau. Les anthropologues me paraissent aussi plus susceptibles de ce type de démarche de terrain qui n'empêche pas la conceptualisation mais permet de l'affiner ou d'en révoquer certaines productions.
Rédigé par : olaf | 06 décembre 2008 à 22:09
Le Steph a piscine et nous abandonne, son adolescence elle ne l'abandonne manifestement pas. C'est beau une juvénilité si bien entretenue selon un agenda non négociable de visites dans les eaux chlorées d'établissements nautiques. En consolation, il nous offre deux liens d'articles de facture authentique en guise d'os à ronger, la grandeur impitoyable sait également se montrer magnanime.
Chapeau le maitre !
Rédigé par : olaf | 06 décembre 2008 à 22:32
Le Steph a piscine et nous abandonne, son adolescence elle ne l'abandonne manifestement pas. C'est beau une juvénilité si bien entretenue selon un agenda non négociable de visites dans les eaux chlorées d'établissements nautiques. En consolation, il nous offre deux liens d'articles de facture authentique en guise d'os à ronger, la grandeur impitoyable sait également se montrer magnanime.
Chapeau le maitre !
Rédigé par : olaf | 06 décembre 2008 à 22:33
Finalement, j'ai l'impression que les auteurs de l'Econoclaste ont le cul entre deux chaises. Ils donnent le sentiment d'être de gauche, mais sont liés à leurs théories d'école qu'ils voudraient présenter comme la base d'autre chose. Mais cette autre chose contredit leurs théories. Un sentiment de pas fini tout ça. Ils se souhaitent près du peuple et pourtant n'en connaissent pas grand chose, sans doute n'ont ils jamais eu envie d'en faire partie.
Rédigé par : olaf | 06 décembre 2008 à 23:03
Autre chose qui me dérange chez Econoclaste c'est son cramponnage au mérites de la concurrence, du type les sociétés share holder sont plus efficaces que les family holders et blabla qui suit à l'avenant. Mon point de vue c'est que les deux types sont aussi foireux l'un que l'autre du fait que la toxicité du principe concurrentiel a envahit les deux, les modes de management obscurantistes se retrouvent dans les deux. Mais ça il faut l'avoir vu pour s'en rendre compte, pas près de leur arriver aux Econoclastes qui se sont finalement bien autonommés : Econoclastes, à défaut d'écclésiastes.
Rédigé par : olaf | 07 décembre 2008 à 00:14
Amusant, ce billet :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=1143
qui correspond à ce que je perçois du foutage de gueule que représente le système en place depuis des décennies et résonne plutôt bien avec un de mes coms précédents. La tragédie de ce qui se passe depuis quelques temps est bêtement liée à l'aveuglement complaisant de ce qui est considérée comme l'élite parce que au pouvoir.
Est ce que cette mauvaise plaisanterie a une possibilité de fin, là est la question, sur laquelle, malgré la trivialité du constat, je ne me hasarderai pas à faire des pronostics forcément optimistes.
Rédigé par : olaf | 07 décembre 2008 à 01:42
Ce qui semble échapper à l'éconoclaste c'est la non linéarité des décisions des acteurs économiques qu'ils voudraient ramener à l'intérieur de protocoles mathématiques, souvent obscurs par ailleurs.
La martingale de l'équation mathématique a fait les affaires de toutes sortes d'officines de formation de bachotage financier comme on en trouve en France. Maintenant ca fait pschitt...
C'est pas nouveau, on retrouve le même type d'évènements en physique théorique.
Rédigé par : olaf | 07 décembre 2008 à 02:01
Apparemment j'ai séché ce débat, pourtant assez crucial, puisque personne ne commente.
Mais en complément j'ajouterai que l'économie comme science fait des assertions sur la base de calculs, souvent il est possible de complexifier ces calculs à volonté à coups d'intégrales multiples, ce qui permet d'occulter les tronquages des hypothèses de départ inhérentes à tout calcul.
Ces remises en cause des calculs qui correspondraient à la modification de programmes open source ne sont probablement pas faits.
Certains nous diraient que la communauté des économistes le fait. J'en doute fortement. Je sais que dans mon domaine, pourtant nettement moins spéculatif, on peut faire avaler pas mal de choses sauf quand la réalité des résultats montre que ça ne marche pas, mais souvent les vérifications ne sont pas faites et on peut s'arranger pour ça dans bon nombre de cas.
En économie le problème est qu'il faut attendre une crise systémique pour que l'on repose éventuellement le problème. En écologie c'est idem, tant que les effets n'apparaissent pas avec une forte ampleur tout se déroule as usual.
Il s'agit de voir en quoi l'épistémologie de l'économie achoppe.
Rédigé par : olaf | 08 décembre 2008 à 20:10
Non, c'est juste que le captcha refuse de laisser passer un commentaire un peu long et truffé de liens. J'ai essayé 3 fois, j'abandonne.
Rédigé par : éconoclaste-stéphane | 09 décembre 2008 à 16:34
Malakine , vous écrivez " L’auteur avoue ne pas être en mesure de faire de pronostic. Peut-être est-ce là un signe de plus de sa grande sagesse. Il laisse aux pseudos économistes le soin de jouer aux devins !"
Observez que le talent de l'explication aussi claire et lumineuse soit-elle, ne recoupe pas celui de l'anticipation !
Mais celui de l'anticipation n'est pas forcément le fait de pseudo-économistes jouant au devin.
Quand on furete ça et là sur les blogs, on s'aperçoit que la catégorie des vrais "libéraux" et celle d'une certaine critique radicale plutôt de gauche avait bien plutôt bien vu qu'un gros bug se profilait.
Et parfois même il s'agit de bloggueur mêlant du bon sens à des connaissances technico-économique, sans idéologie très prononcée ou du moins excessive.
Je constate sans en tirer de conclusion particulière.
Ah si, celle ci, que la gauche traditionnelle est bien mal inspirée de donner des leçons economiques, elle qui béait d'admiration devant les taux bas de la Fed et fustigeait la BCE, quand on sait à présent (mais enfin ce n'était pas un mystère économique) que ces taux bas sont à l'origine de toutes ces bulles spéculatives ...
C'est toujours la même gauche qui prône la technique de la dette étatique pour faire semblant de préparer l'avenir, dette dont le poids gêne à présent considérablement les politiques de relance !
C'est encore cette même gauche qui pousse à la consommation perpétuelle comme seul critère de bonheur, à la distribution et la re-distribution générale, permanente et obligatoire , au crédit facile pour tous ...
et ... à un meilleur partage de ces profits qu' elle se plaît à présent à découvrir comme des mouvements purements spéculatifs et comme de la création de valeur virtuelle !!!
Cherchez l'erreur, chez les keynésiens dévoyés !
Rédigé par : Oppossum | 10 décembre 2008 à 21:17
Je suis un peu déçu d'avoir pondu une série de coms sans que rien suive.
Malakine parle d'idéologie, mais en économie l'idéologie se fonde sur les mathématiques. Celles qui se sont dévellopées en matière financière ont montré leurs limites, en fait leur illimite spéculative. Spéculation idéologique renforcée de celle mathématique ont aboutit au crash.
Ca ramène bis repetita à l'épistémologie.
Un exemple est celui de la bulle internet, lors d'une conférence à laquelle j'avais assisté, Levy Leblond ( épistémologue et physicien ) avait émis en souriant l'acpect très douteux de l'enthousiasme économique alors ambiant. Cet enthousiasme avait pour origine les multiples possibilités génériques d'internet, sauf qu'à court terme les investissements concrets étaient disproportionnés au regard de la maturité de cette technologie.
Bien sûr presqu'aucun politique ne semble se poser de telles questions sérieusement. Et si ils y pensent ils n'agissent pas en conséquence.
Rédigé par : olaf | 10 décembre 2008 à 22:04
@ Oppossum
Une petite précision: Malakine n'est pas l'auteur de cette note de lecture, mais moi RST. Malakine me fait l'amitié de m'héberger sur son blog, ce dont je suis très fier compte tenu de sa qualité.
Sinon, d'accord avec vous sur la critique de la gauche traditionnelle dans laquelle vous incluez le PS j'imagine. Je suppose que c'est en partie en raison de ce que vous dénoncez que quelqu'un comme J.Généreux l'a quitté pour rejoindre le PG de Mélenchon.
@Olaf
Je suis globalement d'accord vous sur la critique d'Econoclaste mais ce n'était pas vraiment le sujet de ce papier.
S.Ménia a semble-t-il cherché à répondre mais son post n'est pas passé.
Rédigé par : RST | 10 décembre 2008 à 22:17
RST
Mon propos n'était pas essentiellement la critique de l'éconoclaste mais de ce qu'on peut y lire et a parfaitement trait au contenu de ce que dit Lordon. Mes remarques n'avaient pour propension qu'à élargir le champ interrogatif ou plutôt le ramener à ses prémisces, ce en quoi elles ont manifesté impeccablement échoué.
Rédigé par : olaf | 10 décembre 2008 à 22:52
Ben, je continue mon monologue sur ce billet déserté.
Une vidéo corroborant mes coms sur le décalage des mathématiques financières avec la réalité : http://www.pauljorion.com/blog/?p=1197
Rédigé par : olaf | 12 décembre 2008 à 20:15