Pour finir la semaine, je reproduis une courte et très intéressante interview d'Emmanuel Todd parue aujourd'hui dans le quotidien sud ouest. On y trouvera un prolongement de mon dernier billet sur l'attitude allemande face à la crise, mais aussi des avancées nouvelles dans la prospective et peut-être une évolution dans la pensée du Maître.
De plus en plus régulièment Todd nous alerte contre le risque d'une véritable dérive autoritaire en France et de retour à un régime de type bonapartiste.
Cette tendance avait été rapidement traitée dans "Après la démocratie" qui insistait surtout sur la dérive inégalitaire et le risque d'ethnicisation. Néanmoins, cette face cachée du raisonnement était perceptible pour le lecteur attentif.
« Sud Ouest » : Dans quel état l'Europe sortira-t-elle d'une crise économique dont chacun pense qu'elle s'aggravera en 2009 ?
Devant la possibilité d'un effondrement des échanges mondiaux, la situation de l'Europe est moins catastrophique que celle des États-Unis ou de la Chine, parce que son commerce extérieur reste relativement équilibré, grâce notamment à la puissance exportatrice de l'Allemagne. À l'inverse, l'économie américaine est massivement déficitaire. Si les échanges s'arrêtaient, le niveau de vie américain chuterait de 20 %. Quant à la Chine, elle ferait un grand bond en arrière. L'Europe est redevenue, depuis l'implosion de l'industrie américaine, le centre de gravité industriel et technologique de la planète. En raison des forces productives dont elle dispose.
L'Europe aurait donc moins besoin d'être protégée que les États-Unis ?
Ce n'est pas ce que je veux dire. Si on pense à l'effet du libre-échange sur les divers pays, il est clair que la première grande victime a été l'économie américaine, qui subit le choc de la concurrence européenne, japonaise et maintenant chinoise. L'industrie européenne n'a pas été détruite, mais le libre-échange a mis la pression sur les salaires, provoqué des délocalisations et tiré le niveau de vie vers le bas. Toutefois, l'Europe est à un stade de détérioration beaucoup moins avancé que les États-Unis.
Comment analysez-vous les réponses politiques en Europe pour faire face à la crise actuelle ?
La crise actuelle n'est pas seulement la conséquence de la crise des subprimes, elle a commencé au moment où le niveau de vie avait déjà baissé partout en Europe. N'inversons pas les choses. Les dirigeants occidentaux refusent cependant de voir que c'est la diminution du pouvoir d'achat et de la demande qui a conduit à la crise. En réinjectant de l'argent, comme ils le font aujourd'hui, les gouvernements remettent en marche la machine à délocaliser et à tirer les salaires vers le bas. La politique de Gordon Brown au Royaume-Uni consistant à relancer la consommation est absurde, car ses effets seront temporaires. Quant aux Allemands, qui comptent exclusivement sur la demande extérieure, ils n'ont rien compris. Finalement, chaque pays européen montre son tempérament. Les Anglais parient sur le crédit et l'endettement. Les Français sont dans une sorte de néo-gaullisme de l'investissement. Et les Allemands sont dans la rigidité et le refus de renforcer la demande intérieure. Si ces divergences nationales empêchent une action commune réfléchie, cela va peut-être conduire les pays européens à envisager enfin une remise en question du libre-échange et à comprendre que seul un protectionnisme à l'échelle continentale pourra faire remonter les salaires et la demande. Encore faut-il pour cela que la France et l'Allemagne s'entendent, ce que ne semble pas avoir compris Nicolas Sarkozy, responsable de la brouille entre nos deux pays.
Après les émeutes déclenchées par les jeunes Grecs, doit-on s'attendre à une mobilisation de la jeunesse en France, où le malaise est perceptible, et peut-être à des affrontements sociaux de grande ampleur dans toute l'Europe ?
Il est difficile de généraliser. Les réactions à la crise ne seront pas les mêmes partout. En France, le libre-échange ne profite plus, depuis une dizaine d'années, qu'à une toute petite fraction de la population. L'appauvrissement a gagné une large majorité de citoyens. Or, le système éducatif produit 33 % de bacheliers par an dans une génération. Est en train de se créer une vaste classe moyenne supérieure par l'éducation mais avec des revenus en pleine érosion. Ce sont les jeunes diplômés sacrifiés par le système économique. Cette situation ne peut mener qu'à des troubles sociaux et politiques. Tant que les classes populaires étaient les seules à souffrir du libre-échange, les systèmes sociaux étaient stables. Maintenant que les classes moyennes commencent à en pâtir, l'instabilité sociale va s'aggraver.
Nous ne sommes, certes, pas en 1929, mais la leçon de cette crise historique est que tous les pays n'avaient pas réagi de la même manière. La France a eu le Front populaire. Les États-Unis, le New Deal. L'Angleterre, un conservatisme mou. Et l'Allemagne, le nazisme. Les tempéraments nationaux restent très différents. En ce qui concerne la France, une résurgence des conflits de classes est probable. Ailleurs, je ne sais pas. Comment réagiront l'Italie et l'Allemagne, qui souffrent également ?
Une dérive autoritaire est-elle à redouter ?
Nous assistons aujourd'hui, en France, à une course de vitesse entre la remontée d'une vraie gauche (ce qui se passe au Parti socialiste est très intéressant) et une tentation autoritaire à droite. Les signes sont clairs. Le paradoxe du sarkozysme, c'est une grande agitation doublée d'un autoritarisme naturel. Il faut prendre très au sérieux les bavures policières, l'obsession du sécuritaire, la mise en tutelle de l'audiovisuel, y compris par l'intermédiaire du propriétaire de TF1. Lorsque l'État se met à servir directement les intérêts des grands groupes privés, cela rappelle de bien mauvais souvenirs. Et arrêtons de penser que le retour de l'État est lié à la gauche. L'État fort au service du capital, c'est le fascisme.
Cela dit, restons raisonnables : la France a une vraie culture libérale qui la met à l'abri du fascisme. Le pire qu'elle ait produit, ce sont les divers régimes bonapartistes. La forme française classique de l'autoritarisme de droite est une dictature non fasciste. Mais après tout, Nicolas Sarkozy a été élu à cause de la peur et de l'insécurité, il pourrait, demain, être tenté de profiter d'une flambée de violence.
Y a-t-il un risque, en Europe, de retour des nationalismes ?
Je n'y crois pas. On pourrait évidemment le craindre à cause de la création, chez nous, d'un ministère du Blablabla et de l'Identité nationale, ainsi que du discours officiel sur la fierté d'être français. Mais je le ressens plutôt comme un nationalisme parodique. La réalité est que nous sommes dans un vide de croyance collective. L'ultra-individualisme dominant ne laisse pas d'espace au véritable sentiment national. Le risque n'est pas dans le retour du nationalisme mais plutôt dans l'émergence de l'État « monstre froid ». C'est-à-dire de l'État en tant que système de pouvoir pur.
D'ailleurs, le déficit de sentiment national dans les classes supérieures fait partie du problème actuel caractérisé par l'irresponsabilité sociale des élites. Un pays qui accepte le libre-échange, les délocalisations et l'ouverture aveugle des frontières n'est pas menacé de nationalisme.
Auteur : propos recueillis par Frank De Bondt
Aujourd'hui le politologue italien Ilvo Diamanti sur le quotidienne La Repubblica à dit que les italiennes croix que l'Etat "c'est le mieux monde possible". Plus que 1/3 des jeunes croix que "renoncer à la démocratie, par une certaine periode, n'est pas mal"!!!
Nous allons faire attention.
Oltre la democrazia
di ILVO DIAMANTI
LA DEMOCRAZIA. Molti ne osservano in modo scettico l'evoluzione. In Italia, ma non solo. Così è diffusa la tendenza ad associarne il termine al prefisso "post". Come ha fatto il politologo Colin Crouch alcuni anni fa.
Definendo la fase attuale fase post-democratica. Non "anti" democratica, ma "oltre" la democrazia. O, ancora, "dopo" la democrazia, come suggerisce il socio-demografo Emmanuel Todd in un recente saggio di grande capacità suggestiva ("Après la démocratie", pubblicato da Gallimard).
Eppure pochi, in Italia, la mettono in discussione. Lo sottolinea l'XI rapporto su "gli italiani e lo Stato" di Demos - la Repubblica (www. demos. it), proposto due giorni fa sul Venerdì. Quasi tre persone su quattro la considerano il "migliore dei mondi possibili". Un dato in crescita (4 punti percentuali in più) rispetto all'anno scorso. Tuttavia, vi sono categorie sociali che la pensano diversamente. I più giovani, in particolare: oltre un terzo di chi ha meno di 35 anni ritiene che rinunciare alla democrazia, magari per un certo periodo, in fondo, non sarebbe male. Oppure, non cambierebbe nulla. E il peso della componente scettica sale fino a circa il 40% fra gli operai e i disoccupati. A rammentarci che il consenso alla democrazia declina quando manca il lavoro e le condizioni di vita quotidiana degradano.
Peraltro, il significato della democrazia appare profondamente cambiato rispetto al modello originario del dopoguerra. Fondato sulla partecipazione e sui partiti di massa, garantito dal bilanciamento fra poteri. In particolare: dal controllo del potere giudiziario su quello politico (legislativo ed esecutivo). Il rapporto di Demos - la Repubblica rileva, anzitutto, come, ormai, i partiti siano guardati con diffidenza generalizzata. Non solo: appena la metà dei cittadini ritiene che "senza partiti non vi sia democrazia". D'altronde, i due terzi degli italiani pensano che i partiti siano tutti uguali, dicano le stesse cose. Non riescono a coglierne le differenze di progetto e di azione. Ne considerano i programmi e il linguaggio strumentali. Più dei partiti, secondo il 40% degli italiani, oggi contano i leader. I partiti, di conseguenza, appaiono organismi personalizzati, talora "personali", al servizio del Capo. Una percezione generale che, peraltro, coincide largamente con la realtà. Richiama un'idea della democrazia fortemente semplificata e populista.
Alimentata dalla svalutazione dei tradizionali soggetti di partecipazione e rappresentanza. I partiti. Mentre i canali di mediazione degli interessi - organizzazioni imprenditoriali e ancor più sindacali - raccolgono consensi minimi nella società. Non che la partecipazione sia svanita. Anzi, nell'ultimo anno è perfino cresciuta, ma nelle forme meno convenzionali e istituzionali, oltre che antipolitiche. Quanto alle istituzioni e ai poteri di controllo, la magistratura è valutata con fiducia dal 37% dei cittadini. Più o meno come un anno fa. Ma circa la metà rispetto ai primi anni Novanta. Anche per questo motivo oggi il presidente del Consiglio afferma di voler procedere alla riforma del sistema giudiziario anche da solo, se necessario. Perché si sente più forte e socialmente legittimato dei giudici.
Da ciò il dibattito, meglio, il contrasto che investe il significato stesso di democrazia, nella pratica politica ma anche nella percezione sociale. Stressata fra due opposte tendenze, largamente complementari. Da un lato, si afferma una democrazia formale, che trae legittimazione, quasi unicamente, dal voto personalizzato della maggioranza. I partiti, sempre più oligarchici, racchiusi nelle istituzioni e nei centri di potere. La piazza, l'agorà: riassunta dai media e dalla televisione. Una democrazia elettorale. Il potere dei cittadini si esercita e si esaurisce in trenta secondi, una volta ogni 4-5 anni. Quanto basta per fondare l'autorità degli eletti, o meglio, dell'Eletto. Che, per questo, considera illegittimo ogni vincolo posto da poteri non elettivi. E sopporta a fatica e con fastidio ogni critica al suo operato che provenga da giudici, giornalisti, comici e intellettuali. Non eletti dal popolo. è su questa base, con questo argomento che, da sempre, Silvio Berlusconi (e la sua parte) rifiuta le critiche al conflitto di interessi e i tentativi di regolarlo.
Su questa stessa base contesta l'azione della magistratura nei suoi confronti, anche quando si tratta di accuse relative a reati esterni alla pratica di governo e all'attività politica. Perché si tratterebbe di limiti imposti da soggetti "non democraticamente eletti" a un leader "votato dal popolo". Nonostante tutte le accuse e tutti i conflitti di interesse, da cui - è il ragionamento implicito - il "popolo sovrano", con il voto, l'avrebbe assolto, oltre ad avergli attribuito il mandato di governare. è la post-democrazia, denunciata da molti critici, non solo di sinistra. Una democrazia elettorale e personalizzata. Spogliata delle mediazioni e dei controlli. La comunicazione al posto della partecipazione. L'equilibrio dei poteri, finalmente, modificato. Attraverso la riforma della giustizia, mettendo mano alla Costituzione - come ha annunciato il presidente del Consiglio - anche senza dialogare con l'opposizione. Si tratterebbe, come ha scritto Ezio Mauro nei giorni scorsi, del "passaggio... da una meccanica istituzionale con poteri divisi ad un aggregato post-costituzionale che prefigura un potere sempre più unico". Post. Appunto. Una democrazia in preda a un degrado organico e quasi biologico. Una sorta di "mucca pazza della democrazia", come l'ha definita Alfio Mastropaolo.
D'altro canto, questa tendenza post-democratica e post-costituzionale sta insinuando, nell'area di opposizione, un sentimento di sfiducia nella democrazia. Riflette e moltiplica il senso di riprovazione verso quella parte di elettori, molto ampia, che, da quindici anni, continua a votare per Berlusconi. Nonostante i suoi stravizi o, forse, proprio per questo. Verso quegli elettori che nel Nord si ostinano - in gran numero - a premiare la Lega. Nonostante il suo linguaggio intollerante e le sue iniziative xenofobe o, forse, proprio per questo. Mentre nel Sud continuano a votare per oligarchie clientelari e corrotte. Senza porsi problemi. Da ciò, come osserva Emmanuel Todd, l'idea, latente e diffusa (a sinistra), che "il popolo è per natura cattivo giudice". E il pensiero - inconfessato e represso - che occorra, per questo, "ritirargli il diritto di voto o, almeno, limitarne seriamente l'esercizio".
Difendere la democrazia dal popolo e perfino dal voto popolare. Oppure usare il popolo e il voto per limitare le garanzie democratiche. Questa alternativa insidiosa racchiude tutto il malessere che oggi attraversa la nostra democrazia rappresentativa.
(14 dicembre 2008) Tutti gli articoli di politica
Rédigé par : Antonio Gesualdi | 14 décembre 2008 à 19:19
Pascale Fourier est de retour avec un nouveau site et des interviews d'E.Todd, de J.Sapir et d'autres. C'est ici:
http://www.jaidulouperunepisode.org/index.htm
Rédigé par : RST (Pascale Fourier, le retour) | 14 décembre 2008 à 21:26
ah mais c'est très bien ça, ça correspond à l'analyse antifasciste...continuez, continuez, vous avez du grain à moudre devant vous...
le Belge
Rédigé par : Belgo4.0 | 14 décembre 2008 à 22:02
Edgar de la lettre votée, en réponse à cet article et à un échange de commentaires sur le billet consacré à la non réaction allemande vient publier ceci : http://www.lalettrevolee.net/article-25798694.html dans lequel il met en cause sans surprise l'euro, Emmanuel Todd qui est pour lui une idée insipide, le protectionnisme, "une idée creuse" et naturellement Malakine ...
J'y répondrais bientôt point par point, ce qui sera une manière de régler des comptes avec les "nihilistes-nonistes". Je sais que tout le monde ne se retrouvera pas forcément de mon coté, mais je vous invite à découvrir ce débat qui vient de commencer chez Edgar.
@ Antonio
Merci. Dommage que tout le monde ne parle pas italien
@ Rst
Comment as tu découvert ce site ??
Rédigé par : Malakine | 14 décembre 2008 à 22:32
@ Malakine
Pour le site, c'est par un mail de Pascale que j'ai été informé.
Je t'ai mis en copie de ma réponse récente.
Sinon, je me précipite avec délectation pour la castagne chez Edgard. Je serai très surpris de ne pas me retrouver de ton côté, camarade ;-)
Rédigé par : RST (Pascale Fourier, le retour) | 14 décembre 2008 à 22:52
@ RST
J'ai vu et j'ai répondu. Je ne savais pas que tu étais en relation avec Pascale Fourrier ...
Je pensais plutôt à notre ami eurosceptique et europhobe Yann, qui lui non plus ne crois pas au protectionnisme à l'échelle européenne et aimerait le retour aux monnaies nationales.
La réaction d'Antonio m'encourage dans l'idée qu'un mouvement politique transnational pourrait changer le contenu de l'Europe. L'idée européenne, je continue à y croire. C'est comme ça...
Rédigé par : Malakine | 14 décembre 2008 à 23:02
@Malakine
"Je pensais plutôt à notre ami eurosceptique et europhobe Yann"
Je ne suis pas europhobe, je ne crois pas du tout que l'UE actuelle puissent être sauvé et qu'il faudra en sortir pour construire autre chose, nuance. Pour ce qui est du problème monétaire même Sapir reconnais qu'il y a un sérieux vice de conception. S'il y avait un étalon international et des barrières douanière à la sortie de l'UE et si les états européens s'arranger entre eux pour équilibrer leur échange intra-communautaires ça pourrait fonctionner mais ce n'est absolument pas le cas. On est dans un système mondiale de change flottant (qu'on le veuille ou non) mais nous sommes attaché les uns aux autres sans aucunes possibilité de mouvement c'est intenable. La zone euro possède à la fois les pays avec les plus gros excédents (Allemagne) et les plus gros déficits commerciaux (Espagne, Grèce) de la planète (en pourcentage du PIB) ce n'est pas un hasard.
Rédigé par : yann | 14 décembre 2008 à 23:15
@ Yann
C'est parceque l'Euro permet ces déséquilibres que certains disent que la monnaie unique nous protège. D'autres comme toi, disent qu'il nous empêche de les corriger, ce qui n'est pas faux non plus.
Ma question de l'autre jour, sur laquelle Edgar a embrayé, c'était de savoir si le franc ou la lire italienne n'aurait pas été le jouet de spéculateurs pendant la crise financière ou si ces deux pays n'auraient pas connu un scénario à l'islandaise. C'est la dessus que porte mon interrogation, et elle est réelle. Sinon, je sais bien que l'Euro nous empêche de dévaluer et donc de nous protéger.
Il y a plusieurs sujets en un dans cette affaire : La possibilité de réorienter le contenu des politiques européennes, le principe de la monnaie unique, l'intérêt des taux d'intérêt faibles, le levier monétaire comme politique protectionniste ... Je répondrais à Edgar demain, mais ça s'annonce compliqué.
Rédigé par : Malakine | 14 décembre 2008 à 23:37
Antonio, cio che sta succedendo in Italia questi ultimi tempi è molto preoccupante. Siamo molti in Europa a guardare con ansia cio che assomiglia ad un ritorno del fascismo... La cosa più spoventosa è la depolitisazzione (non so se si dice cosi) dei giovani.
Ma sappiamo tutti che l’Italia era anche il paese dei partigiani. Poi, non siete da soli.
Rédigé par : Bruno | 14 décembre 2008 à 23:48
«Il faut prendre très au sérieux les bavures policières, l'obsession du sécuritaire»
Dommage qu'en quelques mots, Todd fasse s'effondrer l'ensemble de son argumentaire, qui, sur le reste, est très intéressant et plutôt convaincant.Très dommage, vraiment.
Rédigé par : Criticus | 15 décembre 2008 à 02:53
@ Bruno
"C'est pas faux" :-)(Allusion à Kaamelott)
@ Criticus
Quand on s'intéresse à la pensée de qqun (qui que ce soit) on ne peut pas rejeter tel ou tel pan de sa pensée parce qu'elle heurte nos convictions et considérer que ça discrédite tout. Il faut déjà faire l'effort de comprendre ce qu'il veut dire.
Même si je ne suis pas l'exégète officiel de Todd (pas encore) je vais essayer d'expliquer.
Bon, il y a tout d'abords son analyse du sarkozysme : Il a gagné en utilisant l'insécurité, il a enfourché ce thème pour s'attacher les faveurs des classes populaires plutôt que de leur parler de leur situation économique ...
Mais plus fondamentalement, il y a une analyse d'un mouvement souterrain du fond antropologique français qui est déstabilisé non seulement sur sa composante égalitaire, mais aussi sur sa composante libérale. L'hyperindividualisme produit du désordre et faut d'être pouvoir régulé (l'absence de structures intermédiaires) on assiste à un appel à L'Etat pour une demande d'ordre brut. Moins il y a de repères et de valeurs au niveau individuel, plus il y a d'attentes en termes de normes et de contraintes de la part de l'Etat.
C'est quelque chose que j'ai analysé depuis longtemps et dont j'ai déjà débattu à l'époque avec Hakim El Karoui. La France est sur une pente autoritaire et liberticide. Sarkozy ne fait qu'y répondre (ça c'est mon point de vue, pas celui de Todd)
Rédigé par : Malakine | 15 décembre 2008 à 09:17
@ Malakine
J'ai lu « L'Illusion économique », et je lis ton exégèse ici. Je dis juste que ce mépris, par Todd, du besoin objectif de sécurité de la part des classes populaires décrédibilise son propos qui, sur le reste, est extrêmement pertinent (même si son anti-américanisme et son antilibéralisme ne sont pas les miens, mais je reconnais la validité des ses arguments sur ces sujets, quoique ne les partageant certes pas).
Rédigé par : Criticus | 15 décembre 2008 à 13:35
Non il ne nie pas la réalité du problème de l'insécurité, pas plus qu'il ne nie les problèmes posés par l'immigration. ce qu'il conteste c'est l'instrumentalisation qui en est fait par la classe politique. Todd c'est pas Zemmour, il ne met pas au même niveau les questions liées à la sécurité et l'immigration et les questions économiques. Il privilégie dans son discours la seconde, cela ne signifie pas qu'il occulte les premières.
Rédigé par : Malakine | 15 décembre 2008 à 13:53
« Todd c'est pas Zemmour »... le voilà, le problème ! ;-)
Rédigé par : Criticus | 15 décembre 2008 à 14:07
"Après les émeutes déclenchées par les jeunes Grecs, doit-on s'attendre à une mobilisation de la jeunesse en France, où le malaise est perceptible, et peut-être à des affrontements sociaux de grande ampleur dans toute l'Europe ?"
Voilà une question bien niaise d'un journaliste totalement inculte, ou intoxiqué à sa propre propagande:
C'est quoi "la jeunesse"?
Une groupe social unifié?
Une appartenance de classe au sens marxiste?
Une force politique?
Non, rien du tout de cela : "la jeunesse" n'est rien.
Rédigé par : Three piglets | 15 décembre 2008 à 14:53
"Todd c'est pas Zemmour, il ne met pas au même niveau les questions liées à la sécurité et l'immigration et les questions économiques. Il privilégie dans son discours la seconde, cela ne signifie pas qu'il occulte les premières. "
Étant donné que les deux sont liés politiquement, Zemmour est plus proche de la vérité que Todd.
Rédigé par : Three piglets | 15 décembre 2008 à 15:04
Todd, a Venice, à dit que un des ses quatre fils étudierà l'italian! Lui, n'as pas plus le tempes... et vous? :-)))
Alors: je sais de ce site da quelque années et je suis un divulgateur de les traveaux de Todd en Italie de une dizaine d'années. J'ai publié deux livres sur les sistemes familiaux italiennes et l'ideologies avec la métodologie toddienne.
Je ne suis pas d'accord à considerer le berlusconisme comme une quelque edition du fascisme. Plutot je pense, comme Todd, que tous les démocraties occidentales sont en (in)evolution.
C'est vrai que l'Italie ha produit le fascisme (d'accord avec le storicien Renzo De Felice à considerer le fascisme italien comme unique!) mais in ordre à l'essaie toddienne il est venue da l'Italie du centre (Toscane, Romagne...) et aujord'hui au centre nous avons là un vote stable et fort vers la gouche, le Partito Democratico de Veltroni.
La paranoia sur la sécurité viens, plutot, de l'Italie du Nord et la xenophobie alimente sourtout la Lega Nord de Bossi.
Je croix que si nous avrions des gouvernement qui tiens la rappresentance politique des italies du Sud, Nord Ovest et Nordest (regiones trés liberales-nucleares) - c'est à dire Berlusconi - n'est pas possible retomber dans le fascisme or autoritarisme. Le berlusconisme est une pseudo monarchie avec beacoup de anarchisme. Une tipologie "nucléare" bien illustré de Todd dans L'invention de l'Europe: individualisme, anarchisme, militarisme: movimentation militaire comment nous avons dejà eu: le soldates dans le villes contre la prostitution et la microcriminalitè.
Plus inquietant penser at une derive autoritaire si la gouche italien realise un quelque gouvernement avec la Lega Nord: alor nous avrons le deux sistemes autoritaires italiennes (Centre et Nord) unies et ca serà l'avis d'un vrai bouleversement de la politique nationale.
PS - En Italie nous avons une tipologie politique claire:
Sud et iles: Alleanza nazionale, PdL, Udc
Centre: Partito Democratico, Sinistra Arcobaleno (gouche communiste)
Nordovest: PdL, Lega Nord, Partito Democratico
Nordest: PdL, Lega Nord
Rédigé par : Antonio | 15 décembre 2008 à 15:09
Utile et toujours important de parler de Todd et de sa vision de notre mode
@micalement
Slovar les Nouvelles
http://Slovar.blogspot.com
Le Quotidien Citoyen
Rédigé par : Slovar les Nouvelles | 15 décembre 2008 à 17:31
http://www.causeur.fr/todd-apres-le-sarkozysme-quoi,1524
Todd s'encanaille chez les pessimistes culturels
Rédigé par : René Jacquot | 16 décembre 2008 à 19:24
Salut,
Historiquement le danger du fascisme, sous toutes ses formes, est lié à une vision holiste du monde, dans lequel chacun a une place fixée dans un ensemble superieur cohérent. Le sentiment d'appartenance est fortement cultivé, nationalisme, etatisme ou autre.
Souvent au service des puissants et des capitalistes plus que du capoitalisme en lui même : National-socialisme, fascisme italien, URSS.
Le danger aujourd'hui avance masqué, mais est très clair quand on observe la manière dont laquelle l'extreme droite utilise l'écologie. Holisme bien sur, mais aussi justification à une toute puissance de l'état. A lire absolument sur le sujet "ecofacism", de Janet Biehl et Peter Staudenhauer. La proximité par exemple des thèses new age et l'extreme droite la plus dur (et de la Nouvelle Droite en France). Les germanistes pourraient se pencher sur Peter Kratz, "Die Götter des new age", qui montre la conitinuité de personne, qui passe directement du nazisme au New Age quand l'Allemagne se reconstruit.
D'où peut-être la récente prise en main de l'écologie par les medias.
Rédigé par : Gogo | 18 décembre 2008 à 14:19