Ce qui suit n'est pas une fiche de lecture de « Après la démocratie » d'Emmanuel Todd. L'ouvrage ne se prête d'ailleurs pas bien à cet exercice tant il est dense et laisse de nombreuses questions ouvertes. « Après la démocratie » est l'état d'avancement d'une réflexion encore inachevée sur l'évolution de la société française, avec de nouvelles questions, de nouvelles clés pour la compréhension, mais encore beaucoup trop d'incertitudes pour des conclusions définitives.
Aussi, je vais tenter de restituer ce que j'ai compris ou retenu de l'ouvrage. La présentation que je propose ci-après comporte donc une part notable de réinterprétation, d'extrapolation et d'apport personnels.
Ce qui suit, constituera une introduction à la pensée d’Emmanuel Todd à l’attention qui vont le découvrir avec Après la démocratie, tout autant qu’une aide à l’assimilation de cet ouvrage complexe et parfois contradictoire à l’attention de ceux qui sont déjà des habitués de sa pensée.
On n'aurait tort de ne voir dans Après la démocratie qu'un pamphlet contre Sarkozy, Guaino, les économistes officiels, les lieux commun de l’époque. Cette dimension du livre est réelle. A elle seule, elle en justifie d'ailleurs la lecture tant Todd est y mordant, cruel, souvent drôle, avec des cibles parfois inattendues.
Au-delà de cet aspect très conjoncturel, « Après la démocratie » prolonge une réflexion engagée dans l'illusion économique il y a 10 ans. Le point de départ du livre, c'est le constat selon lequel la grille d'analyse classique de la pensée Toddienne qui avait parfaitement fonctionné pour expliquer la vie politique jusqu'en 2005, a montré ses limites avec l’élection de Sarkozy.
Emmanuel Todd en était sûr et certain. Il l'avait annoncé avec tambour et trompettes au début de la campagne : Sarkozy ne pouvait pas être élu. Il exploserait en vol. L’UMP s’en débarrasserait avant de connaître une débâcle électorale. Sarkozy c'était pire qu'un oui à un référendum européen. Il allait être violemment rejeté par le corps électoral comme un corps étranger.
Que s’est-il donc passé ? La France a-t-elle changé ? La grille d’analyse est-elle devenue obsolète ?
Un esprit médiocre, lorsque ses croyances se heurtent à la réalité, remet généralement en cause la réalité ou l’interprète de telle sorte qu’elle corresponde encore à sa description. Emmanuel Todd, lui n'hésite pas à envisager l'impensable : Sa grille d'analyse des systèmes familiaux, supposés stables sur le temps long et qui rendait compte de l'histoire depuis le bas empire romain ne fonctionnerait plus pour la France d’aujourd’hui.
L’hypothèse d’une dérive du système anthropologique
L'originalité de la pensée d'Emmanuel Todd vient de sa grille d’analyse fondée sur les systèmes familiaux. Ils permettent d’expliquer les organisations sociales, les systèmes de croyance, la forme des systèmes économique et politique, et même le type de religion. Chez Marx ce système de type de système idéologique, appelé superstructure, était sensé découler de l'organisation économique pour la justifier. Chez Todd c'est l'inverse. Il existe un substrat anthropologique propre à chaque peuple qui détermine son système de croyances et son système de pensée et donc son organisation politique et économique.
En France, ce système est libéral (au sens de anti-autoritaire) et égalitaire, donc individualiste et universaliste. Un Français voit la société comme un ensemble d'individus autonomes et égaux, unis par un Etat ou une Nation, plus que par le sang ou une communauté.
La structure a commencé à se fissurer en France ces dernières décennies avec le développement de l'éducation supérieure. Elle a eu pour effet d’étirer la société dans un sens vertical d’induire un sentiment d’inégalité chez les élites. Celles-ci se sont alors senties beaucoup plus solidaires de leurs homologues mondiales que de la base de leur propre peuple, ce qui les a conduit à rechercher d'autres figures pour l’opprimé (dans le tiers monde, dans les minorités…) et à développer un système économique fondamentalement inégalitaire dans son principe comme dans ses effets.
Cette situation a engendré un rejet des élites par le peuple, qui s'est traduit au plan économique par un refus de la globalisation ; au plan politique par le phénomène Front national et des rébellions électorales (alternances systématiques, 21 avril 2002, non au TCE) On en était là, au moment de « l'illusion économique » en 1998. Cette grille interprétative aurait du conduire au rejet de Sarkozy, celui-ci incarnant jusqu’à la caricature ces élites sécessionnistes, la proximité avec la classe capitaliste, l'adaptation de la France à la mondialisation honnie, le modèle inégalitaire américain, le communautariste et la stigmatisation des étrangers. En un mot « l'anti France »
Emmanuel Todd rejette sans même l'envisager l'hypothèse selon laquelle que le peuple ait pu se laisser séduire par le discours national-républicain de Guaino, le volontarisme qui se dégage de sa personnalité ou l’extrême faiblesse de ses concurrents. Pour lui, les Français savaient qui était Sarkozy. Ils ont voté en toute connaissance de cause en adhérant à ce qu'il représentait.
L’adhésion au sarkozysme est d'autant plus troublante que sa carte électorale correspond à celle des régions traditionnellement égalitaires (1). D’où la question : la France aurait-elle abandonné son attachement à l'égalité pour se convertir à l'idée de l'inégalité entre les hommes ?
Une perméabilité à l'idée d'inégalité :
Plusieurs facteurs liés à l'évolution de notre société de ces dernières décennies sont avancés dans l’ouvrage pour tenter d'expliquer cette évolution du système anthropologique français.
Les causes possibles de la dérive inégalitaire
Le premier, c'est la massification de l'enseignement supérieur conjugué à un phénomène de stagnation éducative que Todd constate depuis le milieu des années 90
La stagnation éducative
Autant comme l'alphabétisation de masse a produit un sentiment égalitaire conduisant à la démocratie, le développement de l'enseignement secondaire et supérieur a été à l'origine d'une nouvelle inégalité culturelle. L’effet de cette dynamique est resté contenue tant que le mouvement éducatif restait ascensionnel. Or, lorsque la progression s'arrête, s'impose l'idée que ceux qui n'accèdent pas à l'éducation supérieure, en sont empêchés pour des raisons intrinsèques. Ils sont moins doués, moins intelligents. En un mot inférieur. La hiérarchie sociale prend ainsi un autre sens. Ceux qui sont en bas de l'échelle ne sont plus comme auparavant « exploités ». Ils sont juste moins capables. Donc à leur juste place.
La disparition des héritages effectifs
L'un des éléments constitutifs d'un système anthropologique égalitaire est apporté par les règles d'héritage. Le fait de bénéficier à parts égales du patrimoine des parents induit l’idée qu’on a autant de valeurs que les autres et autant de chance que ses frères de réussir dans la vie. Elle incarne concrètement la valeur égalitaire dans la vie de chacun.
Or, lorsque l'allongement de la durée de la vie fait qu'on hérite qu’une fois sa vie faite, l'héritage n'a plus guère d'importance concrète. La perte de toute fonction sociale effective peut d’ailleurs expliquer pourquoi Sarkozy a pu supprimer les droits de succession dans l'indifférence générale : Une réforme pourtant aussi hautement inégalitaire et parfaitement inutile.
L’égalité sexuelle facteur d’inégalité
Le troisième facteur est plus étonnant. Il est lié à la nouvelle égalité sexuelle. Todd constate en effet que l'égalité homme-femme dans les sociétés ne va pas de pair avec l'idée d'égalité de statut dans la société. L'hypothèse paraît en effet très séduisante. Dans un modèle de couple où les rôles sont non polarisés, comme en France, l'indifférenciation place les individus dans une situation de négociation et de compromis permanente, ce qui induit une incertitude dans la représentation du positionnement de chacun dans la société. La relativité des droits est la meilleure matrice de l'inégalité.
L’hypothèse d’une dérive du système de valeurs français vers l’inégalité est donc plus que crédible, même si le discours politique reste très empreint de valeurs égalitaires avec notamment la dénonciation régulière de tous les systèmes à plusieurs vitesses et l’application de la thématique égalitaire aux territoires. Cela pourrait s’expliquer par la grande inertie des systèmes de pensées.
La France apparaît donc en profonde tension sur sa valeur cardinale. La surface reste attachée sur l’idée d’égalité alors que la profondeur évolue vers l’inégalité. On pourrait même voir une réaction : Le discours français est d’autant plus crispé sur l’idée d’égalité qu’il sent que celle-ci se dérobe dans ses fondements profonds.
Dans la pensée Toddienne, les systèmes familiaux sont présumés être stables dans la longue durée. C’est pourquoi Todd ne se risque pas à la moindre prédiction quant au caractère définitif de cette dérive inégalitaire.
La pénétration de l'idée d'inégalité dans le logiciel national n'est pas - ou ne serait pas – sans conséquence.
Les conséquences envisageables
Une droitisation du discours
Cette dérive induit en premier lieu une droitisation du discours politique sur un mode proche du darwinisme social : Contestation de l'assistanat, récompense du travail et du mérite, acceptation de l'enrichissement personnel et des inégalités de patrimoine ... Ces thèmes ont bien marqué la campagne de 2007. A droite avec une exaltation des stratégies individuelles, à gauche avec le renoncement à toute thématique égalitaire ou redistributive.
Vers une éthnicisation de la politique ?
Pour Todd, l'inégalité des hommes induit une forme d'éthnicisation de la politique. La démocratie reposant sur l'idée d'égalité entre les citoyens, il est nécessaire qu'un autre existe, un inférieur, un exclu, un paria, pour que la pulsion d'inégalité s'exprime à son encontre et que se recréer ainsi un sentiment d’égalité entre les membres du groupe dominant.
Tant que le petit peuple se sent supérieur à l'Arabe de la cité d'en face, au Juif ou au Musulman, il peut tolérer son infériorité dans la hiérarchie sociale. Todd a précisément cru percevoir une telle attitude dans la campagne de Sarkozy qui, il faut bien l’avouer, n'a manqué aucune occasion de stigmatiser l'immigré, le sans papier ou le jeune de banlieue !
L'idée n'est pas contenue dans le livre, mais on peut se demander si l'ethnicisation ne s’est pas déjà matérialisée sous une autre forme dans la vie politique. Avant de faire des hiérarchies, on commence à faire des différences entre les citoyens en les appréhendant prioritairement au regard de leurs particularités individuelles. La progression de tous les communautarismes à laquelle on a assisté depuis 10 ans, commencée avec la parité pour s'étendre à la promotion de la diversité, n'est-elle pas déjà une forme d'ethnicisation ? Lorsqu'il faut dans toute liste électorale, un quota de femmes, de noir, de maghrébins, de turcs, de jeunes, de vieux, et d'handicapés, la croyance en l’homme universel s’est évanouie.
Ou un retour aux luttes de classes ?
Les évolutions économiques seront probablement déterminantes dans l’issue de cette mutation. Si l’immense majorité de population finissait par souffrir du système économique dont les effets vont encore être aggravés par sa crise, il est possible que la valeur égalitaire reprenne le dessus dans le cadre d’une nouvelle forme de lutte des classes annonçant un nouveau processus révolutionnaire.
Todd nous rappelle en effet que les révolutions manifestent toujours un renversement des classes supérieures par les classes moyennes. Aujourd’hui, le système tient, car les classes moyennes supérieures sont solidaires des classes supérieures (et que le système jouit de soutiens dans les classes populaires via l’ethnicisation). Que les classes moyennes basculent à leur tour dans la régression et l’explosion deviendra possible.
On constate en effet une stratification sociale de plus en plus marquée dans les intentions de votes. Todd interprète notamment l’effondrement du FN comme un retour des catégories sociales les plus conservatrices dans le giron de la droite classique (commerçants, artisans, personnes âges) le FN ayant en revanche globalement conservé son électorat populaire en 2007.
Néanmoins le retour des luttes des classes exigerait une saine compréhension du fonctionnement du système économique par les classes moyennes éclairée, ce qui est encore loin d’être le cas. Dans un capitalisme globalisé et financiarisé l’identification des rapports de domination et les nouveaux privilèges n’est aussi immédiat qu’à l’époque de la révolution française ou du capitalisme industriel (2)
L’exacerbation de l’individualisme libéral
Le système anthropologique français est caractérisé non seulement par l’idée d’égalité mais aussi par une composante libérale, donc individualiste. Et cette valeur aussi a considérablement été affectée par des évolutions sociologiques de ces dernières décennies. Contrairement à l’égalité, pas dans un sens d’érosion, mais dans un sens d’exacerbation.
Une société atomisée d’individus narcissiques
La massification de l’enseignement supérieur conjugué à la révolution libertarienne (ou anti autoritaire) de Mai 68 a conduit à une ère de l’individu roi. Ce qu’Emmanuel Todd qualifie de « narcissisme» de préférence à individualisme dans la mesure où le narcissisme est dépourvu de tout projet politique.
L’individualisme était émancipateur, le narcissisme est déconstructeur. Il conduit à une société atomisée où le vivre ensemble est devenu problématique et où toute pensée collective devient impossible. Ce qui en fait un facteur de désagrégation de la démocratie.
Dans une société dominée par l’individualisme narcissique, la politique se résume à la mise en scène d’égos et l’expression de revendications individuelles ou catégorielles. Sans pensée globale portant sur l’avenir de la société dans son ensemble, il n’y a plus de démocratie vivante possible.
La montée de l’angoisse métaphysique et sociale induit une demande d’Etat
Le narcissisme est également déconstructeur de l’individu lui-même. Dans un contexte de vide religieux, l’individu narcissique est plongé dans une angoisse sociale et métaphysique. Il souffre d’un déficit de surmoi, de règles, de sens, ce qui induit une nouvelle et paradoxale demande d’Etat.
L’autorité a déserté la sphère individuelle pour se projeter dans la sphère collective. On célèbre le coup de boule de Zidane en finale de la coupe de monde, comme un acte de rébellion individuel parfaitement légitime, mais dans le même temps, le thème de la « tolérance zéro » prospère dans le discours politique.
Ainsi Todd constate que les fonctions de discipline qui incombaient autrefois à la famille se retrouvent transférées à l’Etat, ce qui se traduit dans un premier temps par la montée du sentiment d’insécurité puis, ensuite, par la dérive répressive de ces dernières années.
Ce qui vaut aujourd’hui sur le plan de la sécurité physique et de l’ordre moral pourrait demain s’appliquer sur le terrain social, particulièrement si le contexte économique devient durablement récessif. L’individualisme narcissique français ne s’est en effet jamais manifesté en France par une demande de moins d’Etat. Au contraire, la société française n’a jamais été aussi socialisée.
On assiste donc aussi sur la dimension libérale du système français à une tension. L’évolution vers toujours plus de liberté individuelle, entraîne une réaction avec une nouvelle demande d’ordre et d’autorité incombant à l’Etat. Plus la société est atomisée et individualiste, plus l’individu est angoissé et plus il attend de l’Etat de protections économiques et sociales.
L’évolution du paramètre « individualisme » conduit donc à envisager, comme précédemment, deux hypothèses contradictoires selon la forme que prendra l’inévitable réaction à la crise de l’individualisme narcissique. Soit une disparition pure et simple de la démocratie, devenue sans objet et ingérable au profit de nouvelle forme d’autoritarisme. Soit l’instauration de protections collectives par la mise en place d’un protectionnisme à l’échelle européenne.
***
Le croisement des analyses des deux composantes du système anthropologique français conduit donc à dégager deux grands scénarios selon que la crise aboutira ou non à une prise de conscience des enjeux de classes et bonne une compréhension du fonctionnement du système économique :
Dans le premier scénario, la dérive individualiste inégalitaire continuera à s’exprimer par toujours plus de stigmatisations des minorités ethniques, toujours plus de politique répressive et sécuritaire, toujours plus d’inégalités, toujours plus de formes de communautarisme. La politique continuera de se faire par au moyen de solutions individuelles privilégiant le chacun pour soi. La démocratie sera toujours de plus en plus vidée de sa substance, via des techniques éprouvées : supranationalité, vacuité du débat politique, staracadémisation des scrutins, montée des extrêmes, faillite intellectuelle de l’opposition. D’aucun y verrait là une parfaite description de la France sarkozyste.
Dans le second, la réaction contre la dérive inégalitaire et l’expression d’une nouvelle demande de protection économique et sociale envers l’Etat conduira à un renouveau des luttes de classes et à une forme de révolution politique et sociale, dont le protectionnisme sera la première expression.
Malakine
(1) L'argument ne me semble pas bien convainquant. Aux régions de type nucléaire égalitaire correspond une culture de type individualiste qui vote pour un « super individu », contrairement aux régions de type souche qui pensent plus spontanément collectif. En 2007, Ségolène Royal et François Bayrou proposaient une gouvernance apaisée et consensuelle (Bayrou avec son gouvernement des meilleurs des deux camps et Royal son insistance à s'en remettre aux partenaires sociaux et à la démocratie participative) Sarkozy proposait un modèle rigoureusement contraire : Un pouvoir fort, personnel, incarné, clivant. Il jouait sur le registre de l'homme providentiel. C'est donc tout à fait logiquement que Royal et Bayrou ont fait leurs meilleurs scores dans les régions de famille souche et Sarkozy dans les régions de famille égalitaire.
(2) Je développerais ce point prochainement dans un article « protectionnisme et lutte des classes »
(3) (comme la dernière « réforme des retraites » qui consiste à « donner la liberté » à chacun de pouvoir travailler plus longtemps s’il le désire, s’il considère le montant de sa pension insuffisant)
Très bonne analyse Malakine... je n'en suis pour l'instant qu'au chapitre 4 et il y a beaucoup de choses à dire notamment sur le concept de "pessimisme culturel" .
Sur la narcissisme, Todd reprend évidemment les thèses magistrales de Christopher Lasch (avec une petite claque pour Michéa) tout en refutant l'idée d'une bonté raisonnable du peuple (bref, Todd conteste la fameuse common decency d'Orwell).
Rédigé par : René Jacquot | 04 novembre 2008 à 22:45
« la société française n’a jamais été aussi socialisée ».Il est bon de le rappeler.
« la campagne de Sarkozy qui, il faut bien l’avouer, n'a manqué aucune occasion de stigmatiser l'immigré, le sans papier ou le jeune de banlieue ! » Je ne crois pas que Sarkozy ait stigmatisé les immigrés légaux et la majorité honnête des jeunes qui habitent en banlieues. Pour les autres, il ne s'agit pas de « stigmates » infligés mais de légalisme respecté. Bref, Todd continue son antiracisme bêlant...
Rédigé par : Criticus | 04 novembre 2008 à 22:58
@ Malakine
Maintenant que Ozenfant, Flamant Rose et LomiG sont partis, heureusement qu'il nous reste le jeune néo-con Criticus pour nous faire rire...
Rédigé par : RST | 04 novembre 2008 à 23:36
@ Malakine
Maintenant que Ozenfant, Flamant Rose et LomiG sont partis, heureusement qu'il nous reste le jeune néo-con Criticus pour nous faire rire...
Rédigé par : RST | 04 novembre 2008 à 23:37
... et le vieux chevènementiste RST pour nous faire pleurer...
Rédigé par : Criticus | 04 novembre 2008 à 23:55
@Malakine,
Tu m'as souvent reproché mes attaques personnelles sur NS.
J'ai très peu de temps mais les posts qui agissent de même vis à vis d'autres blogueurs ne me semblent pas normales!
Hors sujet: tout ne sera pas facile pour Obama mais il est déjà positif qu'il ait été travailleur social...
Rédigé par : Philippe | 05 novembre 2008 à 08:46
Je corrige:
"celles des posts qui agissent ...".
J'ai voulu aller trop vite...
Je n'ai pas encore lu l'essai de Todd mais je l'ai acheté.
Rédigé par : Philippe | 05 novembre 2008 à 09:05
@ RST et ses amis,
Je ne doute pas qu'il vous est très agréable de pouvoir rester enfin ensemble à vous congratuler mutuellement...
Lectrice silencieuse, j'aimais venir sur ce blog dont l'auteur est talentueux. Mais... il est vraiment dommage, qu'un blog de cette classe censure ou que ses commentateurs deviennent de plus en plus sectaires et se moquent même de ceux qui n'ont pas la même opinion qu'eux.
Rédigé par : michele | 05 novembre 2008 à 09:41
@ Philippe & Michele
Je ne pense pas, contrairement à ce que certains prétendent par ailleurs, ne m'être jamais livré à l'insulte personnelle envers quiconque sur ce blog. C'est la limite que je me fixe.
Pour le reste, je pratique effectivement l'ironie, la moquerie, le sarcasme. C'est mon style. Cela ne vous plait pas et c'est votre droit mais vous avez surement noté que la vie n'est pas un long fleuve tranquille et que nous ne vivons pas dans un monde de bisounours. Certains défendent ici même des thèses proches du racisme ou des idées ultralibérales qui me révulsent. Je réagis en conséquence et ne pense pas mériter la censure pour autant. Vous n'êtes pas obligés de lire mes commentaires.
Maintenant, il est évident que si le maitre de ces lieux y trouve à redire et souhaite que je modifie mon atitude, je me conformerai à ses instructions.
Sinon, sur le texte de Malakine, vous avez un avis ?
Rédigé par : RST | 05 novembre 2008 à 10:02
Bon pour ma part j'ai pris du retard et ne vais le toucher que cette après midi...
Après il faudra trouver le temps de le lire, mais suite à cette 1ère présentation malakinienne, l'apétance est grande.
@Michele.
Tout en comprenant votre réaction, il faut savoir que la situation actuelle sur le net est difficile.
Savez vous que le pouvoir en place via le conseil des hts de seine finance des personnes pour porter la bonne parole gouvernementale et dénigrer les sites critiques et alternatifs?
Quand vient en plus se rajouter la morgue et la suffisance, il est logique que les réactions des plus réguliers, des personnes partageant la sensibilité du site et des "historiques" soient ce qu'elles sont.
Ceci étant je reprends la conclusion de RST à mon compte.
Saludos del Atlantico Sur
Rédigé par : ETDAS | 05 novembre 2008 à 10:43
Je prépare un billet sur le rôle des commentaires sur Horizons. C'est quelque chose auquel je pense depuis un moment et je pense que c'est le moment. Je vous demande donc, si vous le pouvez, de patienter jusque là pour poursuivre cette discussion.
Rédigé par : Malakine | 05 novembre 2008 à 10:45
Emmanuel Todd ce matin sur les élections américaines chez Bourdin (BFM-TV et RMC):
http://www.dailymotion.com/search/todd/video/x7b2pl_election-obama-reactions-emmanuel-t_news
Rédigé par : René Jacquot | 05 novembre 2008 à 11:25
Toujours pas lu le bouquin, mais une intéressante analyse de Malakine en tout cas.
Au passage, je signale une autre analyse d'"après la démocratie" (ou plutôt de l'interview sur France culture), par Julien Toledano :
http://kr.youtube.com/watch?v=XT2Sc3cFAtE
Rédigé par : Bertrand Du Gai Déclin | 05 novembre 2008 à 11:33
comme michelle je suis une de vos lectrices. c'est son commentaire qui m'encouragé à écrire.
RST a écrit : Maintenant que Ozenfant, Flamant Rose et LomiG sont partis, heureusement qu'il nous reste le jeune néo-con Criticus pour nous faire rire...
Comme elle je regrette les départs.Ozenfant était haut en couleur, c'est le vrai méridional. je l'image faisant de grands gestes pour défendre sa cause. Flamant rose plus posé, plus intellectuel. J'au lu chez ozenfant ses articles sur le RGPP santé, c'est remarquable et clair, j'ai même imprimé. Ses 2 articles sur l'école et l'université sont trés justes et pourtant d'inspiration libérale mais je suis désolé RST ce qu'il dit est trés juste et argumenté.Vous lui avez conseillé un jour de faire son blog et vous avez raison. Dommage. Loming je connais moins. Mais RST a oublié David Mourey qui aussi parti, le professionnel de l'économie, maître de conférece et que RST a traité de celui qui ne comprend rien. Reste Criticus traité de néo con. Quand il sera parti comme dit michelle vous serez entre vous comme une secte.RST fait trés mal à votre blog.
je n'adhérerai pas à ce qui risque de devenir une secte mais je resterai une lectrice assidue car j'aime vos billets et j'irai chez ozenfant pour avoir un autre point de vue puisque ces commentateurs ne s'expriment plus chez vous.Tout cela est bien dommage et je crains que vos explications ne changent pas grand chose. Il est probablement trop tard. c'est du gachi.
Rédigé par : manue | 05 novembre 2008 à 13:37
Non en fait non. Je n'ai vraiment aucun goût pour les billets narcissiques. Ecrire un papier dont le thème principal est le blog ou l'activité de bloguer, j'en suis vraiment incapable. Ce soir, je pense que je parlerais plutôt des élections américaines. Commme tout le monde.
Je répondrais seulement en deux point à Michèle et à Philippe.
1- RST et ETADS apportent une contribution précieuse à l'animation de ce blog. L'un depuis au moins 18 mois, l'autre depuis sa création (sous différents pseudo)Je crois même qu'il en fût le tout premier commentateur. Pour moi, ils font partie de l'équipe et ne comptez pas sur moi pour les réprimander. Chacun son style. Ils s'expriment ici comme il l'entendent pour dire ce qu'ils ont envie de dire, sur les sujets dont ils ont envie de parler. Et il en va ainsi pour tous les contributeurs réguliers. S'il y en a qui se vexent des piques qui leur sont adressés, c'est leur problème.
Et, en l'espèce, je doute que Criticus se soit vexé de se voir affubler les qualificatifs de néocons. Quand on est ouvertement occidentaliste et islamophobe on doit pouvoir assumer cette petite pique. Et puis, on l'aime bien au fond, et il le sait !
2- Je ne censure en principe pas les commentaires. Je l'ai fait une fois récemment parce que la discussion tournait au vinaigre sur un sujet qui n'avait rien à voir avec le billet, sous l'influence de quelqu'un qui avait des comptes à régler avec une question qui lui était chère. Une passe d'armes et une digression, pourquoi pas, mais quand ça fait 15 commentaires successifs et que le ton ne fait que monter, il est temps de stopper le processus.
NEANMOINS, je m'autorise le droit de virer qui je veux de ce site. Tout le monde n'y est pas forcément le bienvenu. Ceux qui viennent pour déposer des insultes sans développer le moindre argumentaire et qui s'expriment sans prendre le temps de connaître le site et sa ligne, n'y ont pas leur place.
De même, je n'accepte pas de me faire insulter. Je fais ça gratuitement, pour donner à lire et à penser. Que ceux qui ne supporte pas ce que je fais, s'abstiennent de me lire, qu'ils m'oublient et m'ignorent. On a le droit de ne pas être d'accord, on a le droit d'apporter la contradiction, mais l'insulte ici ou ailleurs à mon égard ou à l'égard des copains, c'est NIET !
Lomig est venu pour me traiter de con et de raciste. Ozenfant, de Stalinien impotent intellectuellement. Flamant Rose se répand dans toutes la blogosphère en jugement de valeurs et en attaques personnelles (d'ailleurs infondées) Ils n'ont juste rien à faire ici. Si c'est du sectarisme, et bien j'assume. J'espère avoir répondu.
Rédigé par : Malakine | 05 novembre 2008 à 13:50
@ Manue
je vous comprendrais si le fait d'avoir fait partir FR, Oz et DM avait eu pour effet de vous privez de la possibilité de les lire. Or, ils ont chacun un blog et se répandent dans toute la blogosphère. Personnellement je ne les regrette pas.
En revanche, il y en a d'autres comme Franc-tireur, Toussaint, Aiolive ou Olaf que je regrette. Ils sont partis pour des raisons qui leur appartiennent. Plus de temps, d'autres centre d'intérêt, lassitude ... C'est la vie. Des commentateurs disparaissent, de nouveaux arrivent ...
Néo con, on est d'accord ? Ca signifie Néoconservateur (soit Bushiste), pas "petit con" hein ? On reste dans le champ du débat politique et si j'ai bien compris l'intervention de RST il se félicitait que l'homogénéïté idéologique des commentateurs ne soit pas totale et qu'il reste des contradicteurs.
Par ailleurs, je ne peux pas vous laisser dire que RST "fait du mal au site" ! Comme je l'ai dit tout à l'heure, il contribue à son animation depuis un an et demi. Mais surtout ce blog n'existerait pas sans les billets de son auteur. Un blog, c'est d'abords des billets avant d'être des commentaires non ?
Or, l'auteur il faut l'alimenter, l'encourager, l'aider à écrire. Il a besoin d'échanges. S'il n'y avait pas eu ces commentateurs réguliers comme lui ou ETDAS (Perla Austra) croyez bien que j'aurais arrêté depuis bien longtemps. Parce que je n'aurais tout simplement pas pu tenir le rythme dans la solitude et sans soutien. Avec l'un comme avec l'autre, on s'écrit, on échange. Ce week end avec RST on a échangé nos impressions sur le bouquin de Todd. Hier je lui ai envoyé mon texte pour avis avant de l'appeler le soir.
RST et ceux que je considère être comme des membres associés d'Horizons m'aident à écrire. Sans eux, Horizons n'existerait plus depuis longtemps. Ils ne nuisent pas au blog. Ils sont le blog !
Rédigé par : Malakine | 05 novembre 2008 à 14:27
@ Malakine,
Je comprends pourquoi il y a eu quelques jours sans note : ton papier est passionnant. Il me tarde d’avoir le temps de lire le livre de Todd (sans doute pas avant Noël malheureusement). Sa pensée a l’air d’être en construction. Si j’y adhère globalement, j’y mettrai deux bémols plus optimistes :
Je crois que l’élection de Nicolas Sarkozy n’est pas forcément le symptôme de la progression de l’individualisme libéral pour deux raisons :
1- Il faut remettre en perspective son élection avec les candidats qu’il affrontait. « Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois ». En ayant seulement à affronter Ségolène Royal et François Bayrou, il lui était beaucoup plus facile de gagner. À leur côté, il faisait à la fois plus compétent et plus à même de diriger le pays. La faiblesse de Royal et Bayrou a aussi fait la victoire de Sarkozy.
2- N’oublions pas la mue du candidat de la rupture libérale et atlantiste dès la mi-2006, sous l’influence d’Henri Guaino. Nicolas Sarkozy a beaucoup emprunté au discours républicain pour convaincre. En cela, sa victoire ne représente pas une victoire de l’individualisme libéral
Deuxième bémol : je ne suis toujours pas convaincu par la progression de cet individualisme libéral. On a vu dans les réactions des Français à l’égard du mariage annulé un unanimisme républicain encourageant. De plus, je crois que le contexte actuel démontre la faillite de ce modèle individualiste libéral. Plus que jamais, les Français croient toujours en l’Etat. Il manque cependant un véritable leader pour nos idées.
Après, mon commentaire ne se fait que sur la base de ce papier. Je détaillerai plus après avoir lu le livre.
Concernant la polémique sur les commentateurs, je tiens à te soutenir, car tu as été victime d’attaques ad hominem intolérables, y compris sur d’autres blogs, dont le mien. Certes, les commentaires perdent de leur diversité et j’appréciais également ces débats, même s’ils n’allaient pas toujours au bout. Mais il est normal de réagir quand la ligne jaune est franchie.
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 05 novembre 2008 à 15:01
@Malakine,
Je suis un commentateur épisodique, étant chargé depuis quelque temps de missions à l'étranger, ce qui n'arrange pas mes charges familiales. Mais c'est ça ou peut-être le chomdu.
Néanmoins, comme je l'écrivais ce matin, j'ai été choqué par les coms.désagréables de certains.
Même si ce ne sont pas des insultes, c'est limite.
Je lirai Todd dans l'avion demain.
Rédigé par : Philippe | 05 novembre 2008 à 16:01
"Dans le premier scénario, la dérive individualiste inégalitaire continuera à s’exprimer par toujours plus de stigmatisations des minorités ethniques, toujours plus de politique répressive et sécuritaire, toujours plus d’inégalités, toujours plus de formes de communautarisme."
Ce scénario n'existe quand dans la communication médiatique, communication à destination des classes populaires françaises.
Dans la réalité, on assiste à l'inverse : promotion des minorités, supposées victimes (quand on fait le procès de la France, cela évite de se retrouver dans le banc des accusés), contre la majorité indigéne , politique laxiste avec les minorités, avec subventions en cas de délinquance (pour une voiture brulée, un plan banlieue gagné).
L'inégalité (entre qui et qui? toujours préciser) l'essence même du système et le communautarisme, ethnique, nait justement de la promotion des minorités.
A cela , j'ajoute que la dimension libérale et individualiste du projet français est relatif.
Au regard des 1700 ans de l'histoire de la nation, on observe plutôt des structures communautaires en première intention.
Structures communautaires gravitant autour du village, de la province, autrement dit, de la tradition.
Je suppose que Todd parle de sa classe sociale...
Rédigé par : Three piglets | 05 novembre 2008 à 16:17
@ Laurent
Je suis d'accord avec toi et c'est le seul point sur lequel je me distancie de la pensée de Todd. Je ne partage pas sa vision extrêmement noire du phénomène Sarkozy. Si Royal avait été élue, on aurait été fondée à faire une analyse aussi pessimiste sur le mode "les français ont plébicité un narcissisme post-politique". Dans le vote Sarko, il y avait une véritable attente de politique et un souci des questions économiques et sociales qui peut être de bonne augure quant à l'avenir.
@ Three piglets
Ce que tu dis c'est la description du communautarisme, qui est une forme de l'individualisme inégalitaire. On est donc d'accord.
Todd évoque bien la présence de structure communautaire en France dans le massif central, mais attention, selon sa définition c'est une cohabitation sous le même toit de trois générations (les adultes continuant à vivre sous l'autorité de leurs parents) et une cohabitation entre les frères d'une même famille. On parle de système familiaux, pas d'organisation sociale.
Si tu as lu "la nouvelle France" tu saurais que ces systèmes ont été étudié à partir de l'analyse des structures familiales et du mode d'exploitation de la terre dans la paysannerie ancienne. On parle donc bien de système de valeurs des classes populaires. De toute manière, c'est le système de la classe la plus nombreuse qui détermine les valeurs de la société. Si 90% de la société est également misérable et que 10% est richissime, les valeurs seront néanmoins égalitaires.
Rédigé par : Malakine | 05 novembre 2008 à 17:27
@Malakine
Je n'ai pas encore lu le livre de Todd mais si je suis tes propos il manque peut-être une approche par les phénomènes médiatiques à l'analyse de Todd. On ne peut pas résumer la réalité des rapports de force politique uniquement par les structures familiale, je pense. Comment ignorer le rouleau compresseur des médias qui ont pignon sur rue dans une société en grande partie dépolitiser, c'est d'ailleurs le même problème dans la plupart des pays dit "démocratique", l'élection américaine sans aucun débat de fond venant de nous montrer encore une fois le caractère artificiel de nos systèmes politiques . La façon de penser de Todd sur la base des structures familiales et les affinités inhérentes à celle-ci, qui les font préférer l'égalité ou l'inégalité, n'exonèrent pas l'hypothèse de la tromperie ou de l'ignorance des citoyens, aujourd'hui bien peu armé pour le combat idéologique. On ne peut pas ignorer la crise profonde des médias occidentaux incapable d'avoir une quelconque pensé nuancé, Todd est forcement au courant du problème vue la façon dont s'est comporté le journaliste de BFM dans la vidéo laisser par René Jacquot. Je ne sais pas si c'est du à son optimisme, mais il a tendance à surestimer, je crois, le degrés de politisation des français, ces derniers bien souvent ne votant pas en toute connaissance de cause. Je crois pertinemment qu'ils se sont fait en grande partie berné lors des dernières élections. Les médias les ont enfermé dans des pseudos choix entre sainte-Ségolène et Super-Sarko. Et c'est la même chose aux USA avec le méchant blanc et le gentil noir.
Rédigé par : yann | 05 novembre 2008 à 18:02
Je n'avais plus de connection internet personnelle pendant mois donc je chargeais les billets sur clé usb depuis le boulot.
Maintenant j'ai une connection à domicile mais l'emménagement, ses formalités, l'apprentissage de l'allemand et le boulot de plus en plus prenant font que j'ai moins d'énergie neuronale disponible pour écrire des coms un peu inspirés donc je lis les billets, ce qui ne se voit pas, même si c'est une maigrichonne participation, c'en est une.
En apparte, je constate qu'un de mes cousins assez entreprenant s'est enfuit aux US il y a 6 ans, un ex collegue copain a fait l'Allemagne, l'Espagne et maintenant les US, un autre ex collegue viré récemment d'une boite en France, comme moi l'année dernière, est en train de décrocher un job en Allemagne, ça commence à faire du monde qui s'expatrie dans mon entourage...
Ceci dit je remarque que Y. Noah avait menacé de partir si Sarko était élu, l'a t il fait ?
A part ce hors sujet sur mes contingences migratoires, concernant les insultes sur ce blog je n'y en vois pas du style "casse toi pov' c...". Maintenant, à mon avis, se faire qualifier de néo con c'est pas très éloigné de Stalinien vu la politique de Bush et ses résultats.
Il me semble que si RST n'insulte pas au sens strict du mot, il joue beaucoup à la stigmatisation classificatrice, ce qui n'est pas forcément le mieux pour faire avancer le schmilblick, il n'est pas le seul. Je suppose qu'une bonne argumentation n'a pas besoin de ce procédé assez, trop, répandu.
Donc toujours de l'intérêt pour ce blog même quand je ne suis pas d'accord sur tout.
Rédigé par : olaf | 05 novembre 2008 à 19:06
@ Yann
Tu sais bien que Todd suppose que les citoyens sont rationnels et raisonnables. L'influence des médias peut expliquer la vacuité du débat politique et sa mise en scène sous la forme d'un spectacle sans enjeux, mais elle n'explique pas la dérive du discours vers des thèmes inégalitaires ou stigmatisant certaines catégories de population. C'est cela qu'il analyse dans Après la démocratie.
@ Olaf
C'est toujours un plaisir de te lire.
Oui, je crois que Noah est parti. Stalinien à la limite j'aurais pu toléré, mais impotent intellectuel, ça non ! :-)
Rédigé par : Malakine | 05 novembre 2008 à 22:50
Faute d'avoir lu TODD, j'ai toujours eu du mal à me familiariser avec les "systèmes familiaux" et surtout avec le concept qu'ils puissent expliquer de manière aussi rationnelle les "organisations sociales et politiques" de divers pays...
Alors Malakine, je vais vous poser une question que j'espère irrévérencieuse (aussi pour prouver que c'est possible, compte-tenu du débat sur les "exclus") :
- les analyses politiques de TODD ne sont-elles pas polluées par son travail initial sur les système familiaux ? N'a t-il pas abusément mélangé son hobby (la politique) et son travail de recherche en établissant un rapprochement qui ne serait que pure coïncidence ? N'avez-vous pas vous-même du faire quelques contorsions pour utiliser ce concept plaisant mais pas toujours aussi pertinent que vous l'auriez souhaité ?
Je tente moi-même une réponse de simple bon sens : expliquer le vote par les systèmes familiaux se justifiait peut-être quand, il n'y a pas si longtemps (je l'ai connu), les femmes votaient systématiquement comme leur mari, les enfants se faisaient une opinion à travers ce que leur famille exprimait, alors qu'aujourd'hui l'influence des médias (TV, Net) a pris largement le pas sur l'influence familiale.
Dans les petits villages, on l'on ne faisait pourtant pas état de ses préférences partisanes, naguère, les maires sortant étaient capables de définir qui avait voté ou non pour eux. Ils l'exprimaient en terme de famille. C'est un peu moins vrai aujourd'hui.
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 06 novembre 2008 à 11:33
@ PMF
Je crois avoir compris ce qui te gêne. Il faut que tu oublies le terme de "familial" pour lui substituer le terme "anthropologique". Historiquement, ce sont les structures familiales de la paysannerie traditionnelle qui ont généré ces systèmes, mais aujourd'hui, il faut plutôt les voir comme des cultures nationales ou des inconscient collectifs, qui forment le substrat idéologique des différents peuples.
Ces substrats se constituent à partir de quelques questions fondamentales : Les hommes sont-il égaux ? Sont-il soumis à une autorité supérieure ? Sont-il autonomes ou fortement intégrés dans le groupe ? La combinaison de ces paramètres produit des systèmes.
Ensuite pour répondre plus clairement, il faudrait que je comprenne mieux la question et notamment les contorsions auxquels j'aurais du procéder.
Rédigé par : Malakine | 06 novembre 2008 à 11:46
@ Malakine,
1) sur "contorsion" :
Vu ma faible "culture toddienne"(1) il m'arrive souvent au fil de vos articles de ne pas m'attarder sur un paragraphe, sensé étayer votre argumentation, qui fait référence aux "systèmes familiaux" (famille souche, etc...). La contorsion dont je vous soupçonne, sans preuve (j'ai pas ce courage intellectuel !), c'est d'être tenté de faire coller une théorie, ma fois élégante, à un argumentaire qui n'en a parfois pas besoin pour être valide.
Je n'est qu'un soupçon ! Passons !
2) sur famille :
OK, je fais un contre-sens, n'empêche que ce qui était plutôt stable et prévisible dans la paysannerie traditionnelle, l'est à mon sens de moins en moins.
(1) Si j'arrive à le comprendre, je vais peut-être m'en corriger un peu puisque je viens de me procurer "Après l'empire" !
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 06 novembre 2008 à 14:33
Comme depuis longtemps, je vous ai lu avec plaisir et intéret, faute d'avoir encore eu le temps de compulser le dernier Todd.
J'ai tout de même un désaccord (partagé par d'autres commentateurs) avec votre anayse.
Dans ce que j'ai cru comprendre des travaux de Todd, les systèmes familiaux ne se vaporisent pas en quelques années.L'élection de Sarkozy traduit plutôt un moment d'affolement, de pertes de repères quand les valeurs fondatrices (liberté, égalité) sont niées ( égalité) ou transformées (liberté en narcissisme).Dans ce système, le réflexe est alors le recours à un homme supposé providentiel, ce qui donne Napoléon III ou De Gaulle mais aussi on l'oublie Pétain ou le Gal Boulanger surtout quand les "élites" trahissent les valeurs du système et induisent les autres en erreur.D'ailleurs la victoire de Sarkozy était mince et sur une bien piètre adversaire!
Un rebond salvateur de type "lutte des classes" me semble donc plus logique et probable qu'un changement véritable de système de valeurs.Ici encore, patience, nous jouons sur du long terme.
Et encore bravo pour votre blog si instructif. Quand trouvez vous le temps de dormir!
Rédigé par : Marc Bethouart | 11 novembre 2008 à 16:47
@ Marc Bethouard
L'hypothèse n'est pas de moi. Elle est développée dans Après la démocratie. Et c'est justement parce que cette hypothèse est contraire à la théorie, qu'elle m'a paru intéressante et que j'ai choisi de la développer dans cette note de lecture.
Vous verrez après lecture que Todd laisse les deux hypothèses luttes des classes ou ethnicisation également ouvertes.
Rédigé par : Malakine | 11 novembre 2008 à 17:26
Pour ma part j'ai terminé la lecture vndredi dernier et ai aussitot transmi le livre.
Je vous invite à en faire autant.
Je n'aime pas particulièremet les fiches de lectures ou les critiques, mais je dirais que nous avons ds après la démocratie de l'excellent TODD.
Analyse scientifque, n'en déplaise à tous les détracteurs du cafe commerce,de haut niveau.
Capacite prospective intéressantes même si j'aimerais qu'il développe plus ces aspects là. Un peu moins d'analyse un peu plus de prospectives plus étayées.
Parfois l'analyse de type socio anthropologique à base des modèles familliaux peut être difficile quand elle s'apesantie, mais le livre reste bcp plus accessible que le RDV des civilisations par exemple.
Un reproche E Todd ne parle pas du Mercosur lorsqu'il développe la théorie des ensembles économiques reliés GRRR!
J'ai particulièrement apprécié par contre le passage sur la déconnexion des élites intellectuelles et politiques vis à vis du "peuple", cette situation est effectivement une donnée de base que toutes analyses devraient intégrer, l'expérience politique récente dans ma ville de 15000 habitants ou les dernières municipales ont vu la victoire d'un inconnu sans aucun soutient politique officiel contre toutes les têtes d'affiches estampillées grds partis en est une bonne illustration.
Le fait de le vire de l'intérieur en diecte m'a un peu réconcilié avec la Franceet les Français.
Un pronostic est il possible en regard des pistes proposées?
L'accélération des difficultés dans un contexte de crise aigue rend l'excercice difficile, mais j'ai tellement le sentiment que la France touche ou a touché le fond avec Sarkozy que je serais plutot enclin à poenser que la situation ne peut pas se dégrader plus et que cela va repartir dans le bon sens.
Alors espérons que les peuples sauront ne pas se laisser mnipuler plus ou encore trop longtemps et saisir cette porte de sortie que serait un protectionisme européen actualisé et intelligent (la démonstration de la situation, structuration des échanges européens, situation de l'Allemagne, ou de l'Italie...)me semble plus qu'interessante, mais là encore le barrage des élites..).
Sinon je vois assez dans une vision pessmiste le triomphe de ce totalitrisme politico intello économique et financier dont Sarkozy ou Berlusconi (Macri en Argentine si il venait à gagner) nous offrent des préludes inquietants.
Saludos del Atlantico Sur.
Rédigé par : ETDAS | 17 novembre 2008 à 09:59