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13 octobre 2008

Commentaires

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René Jacquot

Ton combat est avant tout "culturel", il me semble... mais le fascisme du divertissement comme l'appelle Sloterdijk n'est pas que l'apanage de la bannière étoilée (Endemol est bien européen à ce que je sache).

La production cinématographique de l'UE est à pleurer et semble gangrénée soit par des petits marquis qui ont les faveurs des subventions d'Etat (Chéreau), soit par des clones du cinéma US qui nivellent par le bas (Besson) à moins que ce soit des cinéastes autistes (Nanni Moretti).

Il est vrai que l'imperium américain tient grâce à son industrie culturelle mais force est de reconnaître que la Chine, le Japon ou Bollywood sont en train de tailler des croupières à cet imperium.

Quant à la société tertiarisée, je n'y crois guère... Jean-Luc Gréau dans son dernier ouvrage et sur la base des travaux de Jean Gadrey avance plutôt le fait qu'il existe une industrialisation des services qu'une réelle entrée dans une chimérique "société postindustrielle".

Malakine

Il paraît culturel parce que j'ai volontairement fait abstraction des sujets économiques pour pouvoir parler d'autre chose...

Sur la production cinématographique, comme pour le reste (musique, série télé, documentaires...) je suis sûr qu'une production européenne pourrait se développer si on créait un marché européen. Aujourd'hui, c'est extraordinaire, mais le marché des biens culturels européens est de fait réservé aux Etats-Unis. Economiquement ce n'est pas négligeable. je crois que ça représente 8 à 10% du PIB américain.

J'ai parlé de tertiairisation et pas de société tertiarisée. Tu sais bien que je suis un défenseur de l'industrie. Ce que je veux dire c'est que le tertiaire supérieur existe un écosystème territorial bien plus contraignant que l'industrie. L'industrie de production peut se développer à peu près partout dès lors qu'il y a de la main d'oeuvre et des infrastructures de transports. Le tertiaire supérieur exige une concentration de matière grise sur le territoire, donc un appareil de formation, une attractivité résidentielle...
C'est cela que je propose de faire émerger avec ces villes nouvelles.

Ozenfant

C'est beau comme la "Never ending story" !

René Jacquot

Ton tertiaire supérieur me fait penser à l'introuvable "économie de la connaissance" tant désirée par la Stratégie de Lisbonne.

Je partage en partie ton idée d'écosystème favorable à l'innovation en particulier pour les PME mais avec une intervention étatique (surtout pas la logique des clusters)

Sur les écopolis ,je suis plus dubitatif car j'ai en tête l'échec des villes-nouvelles...

Enfin sur l'Europe culturelle, je ne suis pas sûr qu'il existe une culture européenne dans le sens où nous avons des modèles anthropologiques forts différents...

Et puis il y a ce sabir anglais qui domine les affaires.

J'envisage plutôt avec un pragmatisme tout anglo-saxon une Europe économique fondée sur le protectionnisme de relance conjugué à une relance de la politique industrielle européenne via des coopérations renforcées.

Toréador

J'ai un point commun avec Criticus :-)

Criticus

@ Toréador : nous avons un deuxième point commun. Nous avons tous les deux appartenu à feu Kiwis... oups ! ;-)

Criticus

@ Malakine

Je t'ai fait beaucoup de compliments (sincères) sur les derniers billets. Passons aux critiques. Ce qui manque à ton analyse, c'est une profondeur historique, et j'ose le dire, culturelle : dire que la Turquie appartient à la « civilisation européenne », que tu opposes sur des critères superficiels à la « civilisation américaine » (alors que les deux constituent ensemble la civilisation occidentale, que tu le veuilles ou non : regarde l'histoire, et non l'actualité, et tu le verras), c'est tout simplement méconnaître ce qui est le fondement de l'identité d'un peuple, à savoir l'histoire (notamment politique et religieuse), et non la géographie. La Turquie n'est pas européenne, parce qu'appartenant au monde musulman. Le nier reviendrait à créer une Union qui ne prendrait absolument pas en compte les ressorts profonds de l'identité des peuples. C'est dangereux.

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