Xavier Bertrand, avec sa proposition de favoriser le travail le dimanche suivie de celle d'ouvrir des crèches 7 jours sur 7 vient de relancer le débat sur le temps de travail. Mais cette fois, il ne s'agit plus du travailler plus pour gagner plus, mais d'un nouveau slogan « gagner plus en travaillant hors des horaires normaux de travail» qui pose d'autres questions.
« Le travailler plus pour gagner plus » était critiquable parce qu'il induisait un arbitrage entre les heures supplémentaires et les créations d'emploi pouvant être vecteur de chômage, et surtout parce que ce slogan, s'il est vrai au niveau de l'individu, ne pouvait pas l'être, sauf de manière marginale, au niveau de l'économie toute entière.
Ici, il s'agit bien d'augmenter globalement la quantité de travail en étendant la sphère de l'activité salariée à toutes les plages de temps. Aujourd'hui on parle du dimanche. Bientôt on parlera de la nuit et de services ouverts sept jours sur sept. Plus qu'une question économique, il s'agit d'un choix de civilisation.
Le marché est un redoutable conquérant. Après avoir conquis l'ensemble de la planète et converti quasiment toutes les économies à ses lois, après avoir ramené la sphère publique à la portion congrue, il est désormais à la conquête du temps libre. Le dimanche, le soir, la nuit sont ses nouveaux terrains d'expansion. S'il y a des besoins, il doit y avoir moyen d'y faire du fric !
Sur le plan strictement économique, l'équation n'est pas si évidente.
La proposition s'appliquant essentiellement à l'économie de la consommation, on peut affirmer sans trop de difficultés que ce n'est pas parce que les consommateurs auront plus de temps pour acheter qu'ils auront plus d'argent à dépenser. Il y a donc tout lieu de penser que, globalement, le chiffre d'affaires qui se fera dans les nouveaux espaces temporels se fera au détriment de l'activité sur les temps classiques.
Néanmoins, on peut aussi voir dans l'abolition de toutes limites temporelles au temps marchand, une source d'accroissement de l'offre comme de la demande : Nouveaux besoins, nouveaux services, nouveaux emplois, nouvelles activités. Le PIB pourrait donc augmenter mécaniquement sans avoir à faire de gains de productivité, comme lorsque le volume de la population active augmente. C'est douteux mais l'hypothèse se tient.
A supposé que cela soit vrai, l'enjeu est pourtant ailleurs. Il s'agit de savoir si la désynchronisation des temps est un progrès civilisationnel ou une régression.
Notre modèle d'organisation du temps de travail actuel fait que nous travaillons tous en même temps, (exception faite du commerce qui travaille le samedi). A l'âge agricole et industriel cette synchronisation des temps de travail ne se discutait même pas. Le travail occupait tout le temps disponible. Aujourd'hui dans nos économies de plus en plus axées sur la consommation et les services, c'est plus délicat. Le temps libre n'est pas seulement consacré au repos, à la famille ou à la religion. Il est l'espace d'expression de l'agent économique numéro un : Le consommateur. Et celui-ci demande à ce que les services soient disponibles lorsqu'il en a besoin, entre midi, le soir, le week-end et pourquoi pas la nuit.
Lors des élections municipales, on voit souvent des listes d'allumés qui proposent l'ouverture de crèches de nuit, voire qui promettent une ville ouverte 24 heures sur 24. Comme si se libérer des conventions horaires horaires petites bourgeoises étaient la dernière des oppressions dont il faudrait libérer l'individu.
Se lever le matin, manger à midi, se coucher le soir, faire ses courses le samedi, se reposer le dimanche. Tous ensemble, tous pareil, tous en même temps, quelle horreur ! Casser les ultimes codes qui font encore d'une masse d'individus, une société, voilà une attitude révolutionnaire !
Pour justifier leurs drôle d'utopie, ces nouveaux aménageurs du temps se font des adeptes de la pensée zéro. La désynchronisation des temps est une réalité. On n'a pas à juger. Il faut juste s'y adapter : "Puisqu'on propose des emplois à temps décalés aux femmes, il faut ouvrir des crèches le soir et le week-end" Et les gosses, quand est-ce qu'ils voient leur mère ?
L'ouverture des activités marchandes sept jour sur sept et 24h sur 24h est effectivement dans la logique du système. Elle se recommande d'arguments économiques et répond à une demande sociale, d'autant plus réelle qu'elle est artificiellement suscitée par un effet de domino. Plus les temps sont destructurés, plus ils appellent de déstructuration.
Un jour, on se souviendra sûrement avec nostalgie de l'époque où les nuits étaient noires et silencieuses, où les dimanches étaient morts où il y avait des heures de pointes parce que tout le monde faisait tout en même temps, où l'on pouvait faire la fête le samedi parce que personne ne travaillait le lendemain, où l'on pouvait prendre une demi journée de RTT pour se débarrasser des formalités et se libérer le week end. On se dira que c'était le bon vieux temps...
Malakine
@ Malakine,
Très bon papier qui a le mérite de poser le débat de manière infiniment plus intéressante que ce que fait le ministre du Travail. Il est sans doute illusoire (à de rares exceptions près, comme certains lieux très touristiques par exemple) de faire progresser l'activité en ouvrant le dimanche : nous aboutirons seulement à une répartition différente, avec des coûts supérieurs...
Mais surtout, l'important est de se poser la question du projet de société que nous avons, de la place de l'homme, du rôle de l'économie. J'ai la désagréable impression que nous sommes arrivés à une inversion des valeurs incroyables, où l'homme doit être au service de l'économie alors que le développement économique devrait être au service de la condition humaine.
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 15 octobre 2008 à 09:34
Entièrement d'accord. Il y a, à mon avis, au moins deux bonnes raisons au maintien du repos dominical pour lequel la loi tolère déjà de nombreuses exceptions :
1) Le repos dominical est un élément fondamental de la vie familiale, sportive, culturelle, associative, voire spirituelle.
2) Il permet également de préserver les marchés traditionnels et le commerce de proximité qui seront écrasés par l'ouverture des grandes surfaces le dimanche.
Quant à cette histoire d'ouverture de crèches ça ressemble à une belle provocation. Qui se souciait jusque maintenant de l'ouverture des crèches pour tous jeunes enfants de celles et ceux qui travaillent déjà le dimanche ?
Et puis l'extension des plages horaires d'ouvertures ne pourrait qu'entrainer des surcoûts que cette activité oit gérée par des collectivité ou des associations.
Autre forme de provoc, X. Bertrand semble s'appuyer sur un sondage publié par le JDD/IFOP(Parizot) qui, selon de nombreuse réactions, semble bidonné. En effet la présentation de 67% de réponses favorables n'est pas plus justifiée que celle qui indiquerait 83% de réponse défavorables.
La question était : "travailler le dimanche est payé davantage qu’en semaine. Si votre employeur vous proposait de travailler le dimanche, accepteriez-vous ?"
Et les réponses :
- « non jamais » (33 %)
- « oui, de temps en temps » (50 %) [1]
- « oui, toujours » (17 %).
[1] : on aurait pu aussi répondre "non, sauf de temps en temps"
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 15 octobre 2008 à 09:54
Et il y en a encore pour se demander où sont les effets du néolibéralisme en France !!!
Tout cela participe d'une stratégie de régression sociale, de remise en cause des acquis, du détricotage complet des droits des individus.
Au nom d'une conception biaisée de la liberté (liberté de consommer, quel idéal exaltant), on crée de l'aliénation supplémentaire.
On tente de "marchandiser" le temps libre des individus. Celui qu'ils devraient consacrer à leurs familles, aux activités culturelles, sportives, associatives, je vais dire un gros mot, aux activités... collectives, aux activités syndicales, politiques.
On cherche à les rendre captifs de désirs (de consommation) que l'on crée (publicité) pour les empêcher de penser, de réflechir, d'entrevoir qu'un autre monde est possible ou plutôt que d'autres mondes sont possibles comme dirait D.Plihon (qui refuse d'imposer un modèle uniforme.)
Rédigé par : RST (Malakine prend sa carte à ATTAC) | 15 octobre 2008 à 11:05
Merci pour ce billet sur un sujet fort peu débattu, mais très important par rapport à l´évolution de la société.
Il s´agit encore et toujours de diviser pour régner. Les personnes concernées ont principalement des contrats précaires ou peu payés comme vous voulez.
Alors que le chômage va remonter, et donc que les salariés vont être encore plus sous pression, il est scandaleux de trancher un tel sujet à la hussarde.
Dans la continuité de la loi passée cet été qui fait la part belle aux grandes surface commerciales, il va être difficile pour les petits commerçants de résister. La politique du gouvernement, pardon de M. Sarkozy, transforme des emplois relevant des professions libérales, dont les valeurs sont réclamées par son mouvement, pour en faire des mini-jobs sans grand avenir, véritable piège à bas salaire et privant la stimulation des initiatives individuelles.
On se croirait en URSS où il fallait au début du siècle dernier, transformer une population agraire en ouvriers afin de pouvoir appliquer son idéologie (amusant ce renversement, on ne se pose pas la question de savoir si l´idéologie est bonne ou pas, on modèle le peuple pour permettre de dérouler le programme (officieux)).
J´ai la chance de ne pas être concerné, toutefois, je me suis résolu à ne pas aller "consommer" le dimanche, il y a des choses bien plus importante, comme la famille, la culture ou encore la formation personnelle. Dans le contexte actuel de "moralisation de la finance", force est de constater que ce ne sont que des vœux pieux. Faites ce que je dis pas ce que je fais.
Pour ce qui est du plan de sauvetage, Sarkozy doit être heureux, lui aussi il l´a son plan Paulson. Reste à savoir sous quelles conditions et qui contrôlera cette structure. Pourquoi ne pas imaginer que les banques aidées se doivent "d´aider" un peu plus l´économie réelle.
Les banques françaises sont réputées pour leur contrôle excessif du risque vis à vis des crédits pour les jeunes pousse...
Enfin bon, si cela continue comme cela, il n´y en aura plus besoin, on sera tous salariés, les lois mise en place des derniers temps font tout pour dissuader l´initiative individuelle, vive les monopoles.
Pendant ce temps, où est donc passé le pouvoir d´achat? Rien que le terme est énervant, réduire le citoyen à l´échelon de consommateur, c´est affligeant.
Nous méritons et valons mieux!
Rédigé par : Cyrille | 15 octobre 2008 à 14:45
@ tous
Tout d'abord merci à ceux qui m'avait souhaité la bienvenue sur Horizons il y a quelques billets de Malakine de cela, et à qui je n'avais pas eu le temps de répondre...
@ Malakine
Super sujet, mais à faire pleurer...
Sur l'ouverture des crèches 7j/7 24h/24, comment être contre ?
7j/7 parce que énormément de supermarché ouvrent les dimanches matin et beaucoup de magasins et autres de l'hôtellerie-restauration ouvrent le dimanche entier. Ils emploient à bas coût majoritairement des salariés à jupons qui, quand elles sont seules avec des enfants. Elles mènent un véritable parcours du combattant pour faire garder leurs enfants, le plus souvent en casquant un max, parce qu'une nounou le weekend, ça coûte encore plus chère que la semaine.
24h/24 parce que des mères/pères travaillent :
- des magasins à Paris qui ouvrent maintenant jusque 1 ou 3h du mat (j'ai oublié...) à l'instar des magasins allemands
- encore dans l'hôtellerie-restauration
- si loin de leurs domiciles (coût du logement) qu'ils ont plusieurs heures de transport en commun pour aller travailler
- avec des horaires légèrement décalées (plates-formes téléphoniques), cadres qui ne sortent pas à 17h37 de leur bureau, etc.
- dans la sécurité privée ou publique
Il y a trop d'exemples.
Maintenant, on peut vraiment se mettre à pleurer.
Oui, la société se déstructure petit à petit.
Pour faire vite, un enfant qui ne voit pas ses parents parce qu'ils travaillent (divorcent, etc.) est un gamin à qui il manque des repères, du respect (pour les autres et pour lui).
Du coup, c'est l'éducation nationale que l'on accuse de ne pas combler le manque alors même qu'un prof qui hausse le ton est un prof que le parent contredira.
Les gens vivent dans une société en ignorant jusqu'au nom de leur voisin. Tout le monde tente de (sur)vivre dans cette jungle et pour en venir les espoirs de beaucoup de gens d'un capitalisme nouveau après la crise, je crois qu'on est mal barré.
Les mouvements féministes de 68 ont certainement fait des choses trèèès chouettes, mais en voulant faire de la femme un homme comme les autres, ils ont ouvert la boîte de pandore.
Les travailleurs des CSP "ingrates" retournent vers l'époque de l'industrialisation avec les normes de sécurité en plus, mais la reconnaissance en moins.
Rédigé par : L'Araignée Gipsy au Sooc | 15 octobre 2008 à 16:12
@ tous
Voilà ce qu'écrit Malakine : "Notre modèle d'organisation du temps de travail actuel fait que nous travaillons tous en même temps, (exception faite du commerce qui travaille le samedi)."
Cette affirmation est totalement fausse car ce serait oublié qu'aujourd'hui même des millions de salariés français travaillent le dimanche ou en horaire décalé (il serait d'ailleurs intéressant d'en connaître le nombre !).
Petite revue de ceux qui travaillent pour le bien être de leurs concitoyens, que ce soit le dimanche, la nuit, ou à des horaires complètement décalés (en 3 X 8 pour faire simple) :
> les pompiers, les gendarmes, les policiers… qui sont les gardiens de notre sécurité
> les gardiens de prison et plus largement une grande partie de l'administration pénitentiaire,
> dans les hôpitaux : les services d'urgence, les infirmières de garde, les médecins de garde… sans oublier les pharmacies de garde, les médecins en zone rurale qui commencent leur journée à 8h00 du matin et qui acceptent de venir voir la forte fièvre de votre petit bout de choux à 22h00 !
> dans les transports : les taxis, les conducteurs de bus, de métro, de trains, mais aussi les contrôleurs, le personnel d'entretien et de maintenance de nos moyens de transports en commun, les pilotes de l'air, les hôtesses de l'air…
> dans les médias : les journalistes, les secrétaires de rédaction, les "ouvriers" du livre qui font tourner les rotatives les nuits pour avoir un journal "frais" le matin, les distributeurs de presse, les caméramans et preneurs de sons en plateau ou en extérieur sur les événements sportifs et culturels se déroulant les dimanches, les maquilleuses, la régie…
> dans la culture : les caissières au cinéma (théâtres, concerts, musées…), les projectionnistes, les gardiens de musée,
> dans les collectivités : les policiers municipaux, les rippeurs (vous savez, ceux qui ramassent tous les soirs vos ordures ménagères…), les balayeurs, le personnel des piscines (ouvertes le soir et le week-end), les palais des sports, les bibliothèques…
> dans l'hôtellerie et la restauration : le serveur, le cuistot, le plongeur, le boulanger (ah, les croissants frais le matin, le pain chaud toute la journée…, je ne vous fais pas un dessin
> dans l'agriculture et l'élevage : et oui, il faut bien traire les vaches tous les jours, mais aussi recuillir le raisin quand il est mûr, et idem pour tous les fruits et légumes que nous consommons, les fleurs que nous achetons
> et puis il y a aussi ces dizaines de milliers de salariés qui travaillent en poste chez Renault, Peugeot et consorts ; dans des plates-formes téléphoniques ; dans tout ce qui concerne la logistique des biens et des services que nous achetons (quand je poste une lettre, comment peut-elle être le lendemain à l'autre bout de la France ?) ; des agents EDF dont on est bien content qu'il soient en poste quand se produit une panne d'électricité ; etc, etc, etc…
Bien sûr, cette liste n'est pas exhaustive et j'oublie des dizaines de profession qui travaillent le dimanche ou en horaire décalé.
Est-ce un bien pour notre société ? Je ne sais pas mais il serait difficile de se passer désormais de tous ces services bien utiles.
Faut-il accélérer le phénomène et permettre à toutes les boutiques d'ouvrir le dimanche ? Je n'en sais rien non plus. Si c'est fait sur la base du volontariat, et que ce choix du salariés soit réversible à tout moment, pourquoi pas après tout ?
Est-ce un choix de société ? De style de vie ? Je n'en suis pas sur non plus ! Je pense que l'on peut-être tout à la fois un consommateur et un citoyen ; et si ce n'est pas le cas, il nous faut alors apprendre à nos enfants à être des consommateurs avertis et des citoyens responsables. N'est-ce pas là notre rôle d'adulte ?
Rédigé par : olivier | 15 octobre 2008 à 19:32
Mon expérience personnelle :
Je travaille en tant que sous-traitant d'une très grande banque, parfois nous devons travailler le dimanche.
Nous sommes payé deux fois plus ce jour qu'un jour de la semaine.
Malgré tout la plupart des gens ne sont pas intéressé : quasiment aucune femme, peu d'homme de plus de 40 ans.
En général ceux qui accepte sont des hommes, jeunes et mal payés. Donc une petite minorité (20% je dirais) est intéressé.
C'est intéressant parce qu'on dit que les français sont mal payé , n'y arrive pas etc... or peu de gens sont intéressés par le travailler plus gagner plus.
Personnellement j'accepte (bien que j'ai plus de 40 ans).
Ce que je veut dire est que le travaille du dimanche très bien payé OK.
Sinon pas d'accord, car ce que j'ai peur c'est qu'un jour le dimanche soit payé un jour comme les autres.
Rédigé par : JLS | 15 octobre 2008 à 19:56
Moi j'ai été dans la restauration pendant 25 ans et on me demandait pas mon avis si je voulais travailler en semaine ou le week-end. Sans compter Noëls, Pâques Premier de l'an et la saint frusquin. Je trouve ça drôle moi que des gens pensent encore à ce foutu dimanche dominical. En arrivant de Québec un samedi soir à paris, je n'ai même pas été capable de pouvoir acheter de quoi faire un simple casse-croute ni rien alors qu'on avait besoin de tout. Paris la fin de semaine c'est d'un mortel en plus en début juillet c'est la mort. Parlons de la province. C’est pire que mortel, aux sables d'olonne par exemple il ne reste que les voleurs d'ouvert et dans les terres c'est tellement déprimant que c'est aussi bien de rester couché. Si vous faites un bricolage en fin de semaine, n'oubliez pas un boulon parce que vous êtes foutus. Laissez donc le choix aux gens de travailler ou pas en fin de semaine bordel. Je suis certain qu'il y en aurra, comme il y en à en restauration qui préparent de bons petits plats à ceux qui pronnent le dominical et qui y tiennent mordicus! ces gens là, n'ont aucun respect pour les gens qui les servent. C'est pour ça que la France est encore prise avec ses retards sur l'emploi et tout le reste... déprimants. Et le mercredi c'est plutôt cool d'avoir son congé pour etre avec son enfant non? Tant qu'il y en aurra qui travaillerons le dimanche les gens aurrons du service. ceux qui voudront en profiter ben au moins ils pouront.
Rédigé par : Rodolphe Chêne | 16 octobre 2008 à 00:09
C'est un sujet complexe n'est ce pas ? Je vois que toutes vos réactions sont partagées sur le sujet...
Mais je suis d'accord avec vous. Cette logique de dérégulation temporelle est dans la logique du système. Elle me semble inéluctable, même si je la juge néfaste pour l'équilibre de la société comme pour l'équilibre des individus. Le jour où sera tout ouvert en soirée, la nuit et le week-end, il n'y aura plus de temps réservés à l'activité et d'autres à autre chose.
L'Araignée Gipsy a raison de faire le parrallèle avec la "libération" des femmes (qui a effectivement consisté à en faire des hommes comme les autres et les hommes, des femmes comme les autres) a eu des conséquences néfastes sur l'éducation des enfants ... Progrès d'un coté, régression de l'autre. C'est toujours le cas des mutations sociologiques.
C'est pareil dans cette matière. La dérégulation des temps va faire gagner les consommateurs en qualité de vie, mais ça va aussi faire progresser l'aliénation.
Je ne peux pas sérieusement dire que je suis contre l'ouverture des crèches. Le programme municipal que j'avais écris au printemps prévoyait lui aussi, des systèmes de garde en horaires décalés, y compris le samedi pour permettre aux mamans de faire leurs courses plus tranquillement... Il faut bien répondre à la demande sociale.
Rédigé par : Malakine | 16 octobre 2008 à 09:07
Imaginer une mère isolée qui doit travailler en plus le dimanche car elle a un petit salaire
Imaginer les enfants de cette femme ou même les enfants d'une famille ou l'un des deux doit travailler pour gagner plus
Imaginer notre société qui "grouille" 7 jours sur 7
Imaginer la tête qu'auront les jeunes qui travaillerons le dimanche mais sortiront le samedi soir
Imaginer que les gens ne pensent qu'à consommer
Imaginer que les commerçants décident dans qq temps de faire payer plus cher car le coût pour eux sera plus élevé.
Qui peut me dire si le chiffre d'affaire sur un an sera plus élevé car lorsqu'on acheté un"objet" le dimanche on ne l'achètera pas en semaine.
Si c'est pour entendre dire"je vais me promener dans une grande surface pour passer mon temps" :quelle tristesse
Bizzare de vouloir augmenter le temps d'ouverture des magasins alors que l'on a réduit le temps de travail(comment faisions nous avec 40h et plus ;nous consommions aussi).
Une solution:pourquoi ne pas se battre un peu plus pour travailler autant et gagner plus on trouvera bien le temps de dépenser et de faire tourner cette machine économique
Pourquoi ne pas avoir poser la question à X BERTRANT
La personne àqui il posait la question ne lui a pas dit:si j'avais qq euros de plus je ne viendrais pas travailler le dimanche
Les cadres sont ils partants???
Ce n'est pas parceque qq métiers doivent travailler le dimanche qu'il faut en faire une généralité
Qu'en pense les restaurateurs (si les gens vont se promener dans les grandes surfaces iront ils au resto)
N'y aura t il pas plus de surendetté??
Rédigé par : indigné | 16 octobre 2008 à 19:46
C'est mieux une mère isolée pas de salaire ?
Imaginez les enfants de cette femme ou de cette famille ou les deux n'ont pas de ronds pour profiter de son week-end (qui a dit que l'on doit garder des 8 heures par jour ?)
Imaginez nos familles faire la queue au resto du coeur à la semaine longue
Imaginez la tête de celui qui récupérera la job de celui qui aura une sale tête le dimanche
Imaginez que les gens puissent arriver en fin de mois
Imaginez les commerçants qui vont prendre des chômeurs et les remettre sur le marché du travail
Juste allez chercher de quoi se dépanner la fin de semaine imagine la tristesse (Pas obligé d'ouvrir non plus!)
Imaginez le nombre de congés maladie économisée par le gouvernement:) pasque le gars il va pouvoir se dépanner la fin de semaine
Oui on courrait on consommait pas haha les mômes ballottés de droite et de gauche entre deux arrêts dépense
Au Québec c'est 45 % de leur chiffre d'affaires en fin de semaine
Pourquoi ne pas se battre pour travailler le temps que l'on veut et ou on veut 4 heures par là et 2 par ici et 5 par là?
Bien sûr que les cadres ne sont pas partant puisqu’eux sont pas mal comme ça!
Ce ne doit pas être une obligation pour tout le monde non plus si ça fait l,affaire de celui qui ouvre pourquoi l'empêcher
Ici tous les restaurateurs travaillent au Québec et encore plus maintenant que le monde magasine et se promène partout
Je ferai remarquer aussi que l'économie au canada est un des moins mal en point des pays occidentaux ici tout le monde mange à sa faim et voilas! des surendettés il y en aura toujours. Les banques on trop prêtés de l'argent qu'elles n'avaient pas et pis les pendules vont se remettre à l'heure, le gouvernement va reprendre du pouvoir dans la finance, ce qu'ils avaient perdu depuis des dizaines d'années et la roue va tourner des gens vont claquer du bec et d'autres manger à leur faim et d'autres se saouler et d'autres continuer à faire leurs jardin ou aller à la pêche bingo sa fonctionne.
Rédigé par : Rodolphe Chêne | 17 octobre 2008 à 16:49