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23 octobre 2008

Commentaires

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Criticus

@ Malakine

Deux choses :

Sur l'« armée d'occupation » : c'est une formule de Henri Emmanuelli pendant les émeutes de Villiers-le-Bel, l'an dernier. Cette formule est aussi scandaleuse que le terme de « rafles » employé par les « antiracistes » pour qualifier les légitimes exclusions de clandestins, car elle laisse entendre que la police française est d'essence coloniale. Mais la police de la République est partout chez elle ! Si elle doit imposer sa présence, c'est d'ailleurs parce que tous les services publics sont menacés dans ces quartiers : pompiers, ambulances, poste...

Sur la surpopulation carcérale : il y a une solution dont personne ne parle. C'est la construction de nouvelles prisons ! Les détenus DOIVENT purger toute leur peine, ou la sanction judiciaire n'a aucun sens ni aucune valeur. Pour que cette peine permette la rédemption du détenu, il faut effectivement que chacun ait une cellule individuelle, avec douche et sanitaire. Il faut des moyens pour cela. Où les trouver ? Eh bien, avec un État qui pèse, je le rappelle, plus de la moitié du PIB (bizarre pour une société « ultralibérale »...), il y a bien quelques économies à faire pour concentrer l'État sur ses vraies compétences...

http://criticusleblog.blogspot.com/2007/10/quid-de-la-construction-de-nouvelles.html

ETDAS

En accord avec ton analyse et ton constat.
J'ai toutefois une remarque à emettre, elle me vient de l'expérience personnelle et de la fréquentation d'un ami. une personne de grande valeur, baroudeur, marin, capable de tout faire avec des mains en or comme on disait autrefois...
Cet homme a longtemps travaillé dans la réinsertion.
Son analyse était sans appel, les jeunes qui lui était confié (petits délinquants) étaient à un tel niveau d'aculturation et de faiblesse intellectuelle (niveau scolaire indigne, maîtrise du français très insuffisante, repères culturels et sociaux dignes des cavernes et encore... violence intimidation, mépris des autres "races, ethnies, religions...", mépris de la femme, sexualité violente et irrespectueuse.... un ensemble de données qui éxigeaient presque un retour à la case zero de l'éducation...
Les seules formations possibles pour eux étaient de fait celles des métiers du batiment, là où on se lève tot, pour travailler dure et pour des payes pas trop élevées...
De fait leur discours étaient tjs les mêmes: "fait pas chier, je suis là pour ne pas aller en zonzon ou en sortir, mais jamais je ne bosserais pour gagner si peu et travailler aussi dur, je me fais de toutes façons le triple voir plus en revendant...".
Si par hasard un rares parmis eux voulait s'en sortir, lui trouver un emplois relevait de l'exploi, car les employeurs potentiels appelés refusent de les embaucher, soi ils ont déjà fait des expériences douloureuses, soi c'est "si c'est pas un gaulois j'en veux pas!".
Maintenant c'est sur je ne te propose rien, le mal est si profond que franchement je ne vois aucune porte de sortie.
Nos critères et nos repères sont dépassés.
Parfois l'impression est même que c'est à se demander si l'on vit sur la même planète.
Saludos

René Jacquot

@ Criticus

Ta solution est frappée du sceau du bon sens mais ce serait sans compter sur les associations de riverains qui se mobilisent à chaque projet de construction de prison (cf. Cercottes vers Orléans).

@ ETDAS

La plupart de ceux qui ont travaillé dans la réinsertion ou dans le milieu carcéral sont desespérés et très amers... Une foi inébranlable dans l'homme est le carburant de ce genre de métier.

@ Malakine

Ta « communauté républicaine de rééducation par le travail » pourrait se faire sur le modèle de la colonie de Gorki de Makarenko:

http://www.ecoledemocratique.org/article.php3?id_article=145

On ne peut pas continuer avec des prisons en deça du système Biélorusse! Comme disait Mirabeau Père "Les hommes ont cela en commun avec les pommes: si on les entasse, ils pourrissent".


le chafouin

Côté police, je pense qu'il faut surtout arrêter avec la politique du chiffre qui conduit les policiers à ne plus voir que l'interpellation à tout prix comme objectif, au mépris du reste.

Côté prison, il faut absolument séparer le psychiatrique du pénal.

Cet article est très bien fait mais tout comme criticus je pense que le terme de police d'occupation est choquant. En revanche, je crois que la police n'a rien à gagner à continuer à envoyer des crs et des bac en banlieue : il faut absolument tisser un nouveau lien.

Dernière chose : malakine, qd tu dis q'il y a un pb entre la police et la population, je te répondrai qu'il y a un pb uniquement avec les habitants de certains quartiers.

Malakine

@ Criticus et Chafoin

Moi aussi, le terme de forces d'occupation m'a choqué au début, pour la même raison que vous. Mais j'ai vu les choses autrement après l'incident de Montfermeil (charmante petite ville de banlieue où j'ai eu la "chance" de grandir) Les flics n'ont pas interpellé le gars à cause d'un trafic de shit ou de voitures volées, mais parce qu'ils le soupçonnaient d'avoir jeté des caillous sur une patrouille.

La police n'a donc pas utilisé la force dans le cadre de ses missions de sécurité ou judiciaire - ce qui serait légitime - mais pour faire respecter sa présence qui a été à l'origine des troubles. Lorsque la présence de la police devient criminogène et l'élément de l'ordre public qu'il faut faire respecter, là il y a un problème !

La police ne doit pas chercher à occuper le terrain pour prouver qu'elle est partout chez elle. Elle doit juste faire son boulot, en particulier de police judiciaire.

@ ETDAS

Tu as lu la dernière interview de Todd ? Je sens qu'on va avoir (tous) des problèmes avec ses thèses selon lesquelles le niveau culturel ne fait que plafonner et que l'assimilation est en marche... mais attendons de lire.

Moi je reviens toujours à ça, mais les nourritures culturelles des jeunes me semblent très préoccupantes : le rap, les chaines de télé et de radio de jeunes, la culture US ... tout ça, ça les enferme dans un ghetto culturel qui les coupe du reste de la population. Pas seulement des "gaulois", mais aussi des adultes et de la société en général.

@ Chafoin

Sur le pb de la police et de la population, je ne suis pas d'accord. Et je vais raconter une anectode : Y a deux ans, je me suis fait contrôlé en alcoolémie alors que je revenais de chez un pote qui habitait à 1km maxi de chez moi. Les flics m'ont arrêté - sans mentir - à 200 mètres de chez moi. J'ai eu droit aux menottes, j'ai été amené au poste où j'ai passé la nuit en garde à vue, ils m'ont laissé croupir le matin jusqu'à ce que quelqu'un daigne bien vouloir prendre le temps de libérer (vers 10h30 si je me souviens bien) Et je ne parle même pas de l'amende et de la suspension de permis plutôt sévère ! Ce genre d'attitude ne se justifie ni par la sanction (la judiciaire est assez lourde) ni par la prévention (je pouvais rentrer chez moi à pied).

Ce genre d'attitude procède d'une volonté soumettre une population en la terrorisant. Et je suis adulte, blanc, j'avais un poste en vu et vivait en centre ville... J'imagine l'attitude de la police lorsqu'on est un jeune basané au chomdu et qu'on vit dans une cité ! C'est pourquoi je dis que la police s'est enfermée dans un registre de confrontation avec la population (toute la population) pour imposer son autorité et que ça, c'est une dérive qui ne peut rien amener de bon.

@ rené jacquot

Merci pour le lien, je vais lire et pour la citation. Excellent

ETDAS

@ le chafouin.
Pas d'accord, sur le fait que la police est exclusivement mal perçue dans certains quartiers par certaines population.
Nous avons tous autour de nous des expériences malheureuses de citoyens honnêtes qui suite à une légère entorse à la loi ont été traité comme des moins que rien.
Le traumatisme qui en résulte fait de gros dégats.
Un exemple, un de mes amis rentrent chez lui, il a bu un peu en regardant un match de foot avec ses potes.
Il est en train de se garer devant son domicile quand un véhicule de police remontant une rue en sens unique s'arrête à sa hauteur, interpellation virile, la main sur les armes, ton très impératif, fouille virile...
Alcolémie positive 0,8 soit délit, on l'embarque, sans même le laisser terminer de garer sa voiture qui sera embarquée à la fourrière, cellule de dégrisement!
Jugement, plus de 7 heures d'attente, impossibilité de dire le moindre mots "vous reconnaissez les faits, maintenant taisez vous!!!!!!!!"
Une vraie humiliation, et à la clef 6 mois de retrait de permis, 1000 euros d'amendes, et 6 points enlevés!
Ce pauvre gars est maintenant terrorisé, il n'ose pratiquement plus prendre son auto et est devenu tellement il est stressé plus dangereux au volant qu'il ne l'a jamais été.
Autre exemple, le directeur du service des sports de ma ville avec qui je travaille, pris et coincé dans un embouteillage, voiture à l'arrêt depuis plus de 4 minutes, téléphone pour avertir sa femme qu'il ne pourra pas être chez lui à l'heure prévue et récupérer sa fille de 4 ans à l'école, la police l'aligne et en plus "Monsieur, vous avez joué, vous avez perdu!!!!!"
Des exemples comme ceux ci il y en a à la pelle.
Le divorce de la population et de sa police risque vite d'être consommé!
Perso je reconnais que je n'ai jamais rencontré de policiers discourtois ou bêtement zélés.
Tout le monde vit dans une crainte relative et croise les doigts...

Criticus

@ René Jacquot

Un État digne de ce nom n'a pas à se préoccuper des associations de riverains !

@ Malakine

Oui, il y a un problème... mais les missions de sécurité et de police judiciaire dont tu parles n'étant plus possibles, n'est-ce pas la seule solution restante ?

ETDAS

@ Malakine.
D'accord sur ton analyse sur la "nouriture culturelle", mais cela va plus loin.
Il y a peu j'ai attendu un ami à Roissy, son avion en retard, je m'atable à un café, il y a une TV avec des clips qui passent en boucle.
C'est du rap, en anglais US non soustitré, je n'y comprend rien, mais les images!!!!!!!
Des gros "blacks" tout de nike vétus, roulant en porshe, gun à la main, et des jeunes fille blanches dénudées et à demi enchainées qui lassivement rampent à leur pieds!!!!!!!!!!!
A Vomir!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Imaginons simplement l'inverse, des noires rampants aux pieds de blancs???????????????????!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!.
Et personne ne réagissait parmis ceux qui regardaient, à si une tablée de jeuns, avec des éructations et cette formule "elle est trop bonne la rousse".
Personne n'ose intervenir, couper ces programmes, faire taire ces mômes dangereux.
On fini soi par avoir peur, ou s'en foutre...
Parfois je comprends certains qui craquent et virent à une certaine extrême.
Il y a là selon moi un truc qui ne va pas ou plus du tout.
Saludos.

Malakine

@ ETDAS

On a réagit pareil et avec un exemple similaire ! :-) J'aurais pu prolonger mon anectode en racontant mon passage au tribunal. C'était encore plus traumatisant que la GAV !! Qu'on ne parle plus de justice laxiste. J'étais terrifié par l'attitude du procureur qui mettait minables des pauvres gens sans possibilité de réagir. Le pardon, l'excuse, la malchance, l'égarement... Tout cela n'existe plus. C'est tolérance zéro à tous les étages !

Oui c'est scandaleux que personne ne parle d'en finir avec ces programmes quitte à remettre de la censure. Au lieu de ça, on préfère disserter sur le "service public de l'audiovisuel" que les jeunes ne regardent pas.

@ Criticus

Pourquoi donc les missions de police judiciaires ne seraient plus possible ?? Tu ne crois pas que les démonstrations de force devraient être réservées pour les enquêtes et les arrestations de voleurs ou de trafiquants et non pas simplement pour faire accepter la présence de la police ??

***

Y aurait pas un flic ou un magistrat qui passerait par là pour nous donner son avis ??

Three piglets

Malakine :

Permettez moi de faire une remarque sur votre anecdote.
Je crois que c'est justement parce que vous êtes un adulte de la classe moyenne européenne que la police et la justice ont agit comme cela.

Vous en tirez la conclusion que cette attitude doit être la même, voir pire pour tout le monde, y compris pour "les-bazanés-des-cités" qui, comme chacun sait, meurent de faim dans notre pays par millions.

C'est l'inverse qui se passe.

Une extrême dureté avec la classe moyenne (votre anecdote, le contrôle de vitesse contre "l'insécurité routière"), car on sait qu'elle ne réagira pas violemment (donc fort avec les faibles), par contre, un laxisme, une culture de l'excuse pour le sous-prolétariat (faible avec les forts).
Je rappelle que le syndicat de la magistrature fait un bon score parmi les magistrat, ce qui devrait vous mettre la puce à l'oreille.

Au début, je voulais faire un commentaire sur le rôle de l'insécurité comme moyen de contrôle social, trop long finalement pour être ici.


Car si la politique sécuritaire, tant que l'on ne va à la racine du mal (encouragement des comportements transgressifs dans les médias, individualisme libéral agressif etc etc), est une impasse, le préventif est un crime, un crime car cette autre politique ne résout rien de tout cela.
Les 5 années de jopinisme auraient du avoir un effet autre que statistique, à moins que des millions de français aient eu le même phantasme en même temps.

Bref, l'insécurité est un outil du pouvoir dans une lutte des classes, ou comment projeter (et donner l'impunité) le sous-prolétariat (demandez vous pourquoi ce mot a disparu du vocabulaire de la gôôôôche) contre les classes populaires et moyennes, afin de préserver la domination de la haute-bourgeoisie ou hyper-classe mondialisée.

PeutMieuxFaire

Félicitations pour cet article et son ton.
Vous montrez qu'on peut poser le problème sans tomber dans une personnalisation excessive qui virait hier au lynchage dans une émission renommée (vers 18h00) sur "La cinq".

Tout à fait d'accord aussi avec les limites que vous rappelez concernant la justice pénale (pas civile) mais que l'on a galvaudé à partir de : "un fait divers = une émotion (certes légitime) = une loi de circonstance".

PS : je n'ai pas regardé les vidéos en lien et j'avais rédigé avant les nombreux commentaires mais sans poster.

Criticus

@ Malakine

Pourquoi ne sont-elles plus possibles ? Mais parce que TOUS les services publics sont menacés par la racaille ! Si cela ne tenait qu'à moi, on imposerait la loi martiale dans certains territoires, avant d'assainir durablement la situation...

Malakine

@ Piglets

Désolé mais j'ai compris le début mais pas la fin. Je ne comprends pas quelle est votre thèse et le lien que vous faites entre lutte des classes et insécurité.

@ PMF

Merci. Je crois que tu penses à Rachida Dati. Je crois que je ne cite même pas une fois son nom. Tout simplement parce qu'elle est politiquement insignifiante. C'est tout. Elle n'est que le porte voix d'une idéologie. Elle récite la partition que son maître lui a appris. Ca serait Alliot Marie ou Nadine Morano à la place, ça serait pareil. (Oui, j'ai pris que des femmes comme exemple, ce n'est pas innocent, mais si je dis pourquoi on va me traiter de gros macho et on aura pas tort):-)

@ Criticus

J'aime quand tu fais dans la nuance et la mesure ... :-)

Criticus

Je le fais tout le temps, sauf ici, car je me suis inquiété de lire sous ta plume des propos que la gauche bien-pensante n'aurait pas reniés(ça m'étonne d'ailleurs).

C'est ce que j'apprécie chez toi (et qui, je pense, est notre seul point commun), ce refus de la pensée unique. Là, j'ai dû vérifier que c'était bien toi l'auteur.

Three piglets

La fin : on fait venir du sous-prolétariat par millions.
Cela créé, en parti, en chômage endémique (insécurité sociale), et il est mobilisable en cas de crise ou de contestation sociale, comme on a pu le voir lors du CPE ou les fils de la classe moyenne se sont fait casser la gueule par le sous-prolétariat.
A cela, on ajoute une insécurité à l'échelle du pays, et une transfert de richesse , via l'impôt, de la classe moyenne vers le sous-prolétariat pour faire converger les niveaux de vie (la gauche appelle cela l'égalité) : subventions, Hlm, allocations divers, plan banlieue etc etc...
Pendant que les pauvres et demi-pauvres se font la guerre (ou luttent contre le
"racisme"), les très riches font tourner la boutique.
Le sous-prolétariat est toujours l'alliée de la haute-bourgeoisie et l'insécurité créée est un moyen de contrôle social sur les classes moyennes et populaires pour qu'elles ne commencent pas à revendiquer des droits légitimes , ou à contester le pouvoir de l'hyper-classe.
Cela rejoint tout le discours sur "les discriminations", la culpabilité de la France, le racisme, bref, la quincaillerie humanitaire qui permet de masquer les vrais enjeux et d'intoxiquer le débat.
Quand un journal de gauche défend le sous-prolétariat, c'est un journal de droite.

Emmanuel M

Three piglets, je t'aime !!!

Sérieusement, je ne retirerais pas une lettre de tes deux commentaires. Et s'il y a un point sur lequel je rejoins Criticus, c'est que le problème de la surpopulation carcérale peut se résoudre en créant des emplois dans la construction.

Three piglets

Merci Emmanuel.

Cela dit, ce que je décris est certainement l'ancien monde qui est en train de s'écrouler en ce moment même du côté du Cac40.

Je pense que nous allons changer brutalement de paradigmes.

A suivre.

Three piglets

Un battement de papillon à Wall Street....

http://cordonsbourse.blogs.liberation.fr/cori/2008/10/alan-greenspan.html?xtor=RSS-450

el topo

Penser pouvoir régler les problèmes d'insécurité uniquement par des mesures sociétales c'est tomber dans l'angélisme. Ne mettre l'accent que sur la répression c'est tomber dans la démonisation. Prévention (au sens large du terme) et répression sont toutes les deux nécessaires. Mais encore faut-il qu'elle soient bien menées et ce de façon cohérente.
D'un côté arrêter de croire qu'on va résoudre les problèmes des quartiers difficiles en construisant des gymnases et des maisons de quartiers avec plein de gentils éducateurs dedans: les populations de ces quartiers ne voient cela que comme des gadgets et des aumônes, un peu comme faire chanter la Marseillaise par une chanteuse franco-tunisienne sur le retour!
De l'autre, arrêter d'inciter les policiers à jouer cet improbable mélange entre les cow-boys et la légion romaine, la transformant de facto en armée d'occupation (même si le terme choque), caractéristique découlant non pas d'un quelconque "colonialisme" mais bien de cette manière de se comporter.
C'est donc dans une véritable reconstruction sociale, économique et même culturelle qu'il faut se lancer car s'attaquer uniquement à la violence reviendrait à ne pas régler les racines du problème. La méchanceté existe bel et bien chez certains individus, mais pour qu'elle s'exprime certaines conditions doivent être réunis (et elles le sont).
Et c'est donc à une véritable réorientation stratégique et tactique que doivent se livrer les fores de l'ordre, avec mise en place d'une culture du renseignement et du lien avec la population, avec une présence plus diffuse, plus souple et quotidienne. L'îlotage me semblait aller dans ce sens.
Les deux volets devraient marcher main dans la main. Il faut bien deux jambes pour marcher comme disait Mao! Un état redevenant pleinement républicain en est la condition sine qua non.
Sinon on peut toujours aboutir à ça.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=133548.html

Malakine

@ Criticus

Demande toi si la "tolérance zéro" et l'idée selon laquelle il vaille reconquérir par la force armée les zones de non droit n'est pas devenue une forme de pensée unique.

Criticus

@ Malakine

Une « pensée unique » que ni l'extrême-gauche, ni la gauche, ni le centre, ni une partie de la droite ne partagent ? Bizarre pour une « pensée unique », non ? ;-)

Laurent, gaulliste libre

@ El topo

Position très équilibrée à laquelle j'adhère.

@ Malakine

J'aime beaucoup l'idée de "communauté de rééducation républicaine par le travail", qui me semble proche de ce que proposait un temps. Chevènement. Je pense également qu'il serait bien de multiplier les travaux d'intérêt général pour les petits délits, ce serait un moyen de promouvoir un comportement plus citoyen.

Mais, parallèlement, ton texte penche un peu trop vers la responsabilité collective pour moi. Je crois qu'il ne faut surtout pas oublier la responsabilité individuelle pour ne pas déresponsabiliser les citoyens (ce qui est choquant pour ceux qui se comportent bien). En cela, j'ai tendance à être favorable aux politiques de "tolérance zéro" comme Criticus car il est important d'insister sur la responsabilité des individus. En outre, une trop grande tolérance à l'égard des délits mineurs peut pousser à des délits plus graves. Cela ne signifie pas qu'il faille les envoyer en prison, mais des travaux d'intérêt général peuvent faire prendre conscience de l'importance du lien social et prévenir d'autres délits. Je crois à la vertu de la sanction (sous réserve qu'elle soit adaptée au délit, ce qui n'est pas toujours le cas malheureusement il est vrai).

Certes, il y a eu 92 suicides en prison, mais il me semble avoir entendu que ce chiffre est en baisse (même si cela est toujours trop et qu'il est vrai que la surpopulation carcérale est un gros problème dans la mesure où elle créé des conditions peu favorables à la réinsertion des prisonniers). Enfin, le nombre de détenus est en hausse en France, mais il faut remettre en perspective par rapport à la situation Américaine : il y a 3 millions de détenus (oui, j'ai vérifié : au début, je n'y croyais pas), soit 10 fois plus qu'en France proportionnellement. Je n'aime pas du tout l'expression d'armée d'occupation appliquée à notre police, même s'ils commettent parfois des abus. Leur métier est très difficile pour un salaire finalement assez modeste. En outre, ils sont souvent la dernière roue du carrosse, ceux qui doivent appliquer des politiques pas toujours cohérentes ou bien conçues.

Mais je pense que nos positions ne sont pas si éloignées, malgré quelques nuances.

Malakine

@ Laurent

En effet, je ne sais plus comment cela s'appelait dans le programme de Chevènement mais ce type de projet figurait dans son programme présidentiel de 2007.

De mon point de vue, la tolérance zéro ne peut être un slogan. Je crois que c'est là mon coté juriste qui ressort. Je suis pour l'individualisation des peines. Parfois, il faut savoir comprendre, excuser, pardonner. Il faut avoir assister à une audience correctionnelle pour mesurer l'implacable sévérité de la Justice.

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