Nous assistons à la fin d’un monde : Les marchés prouvent qu’ils sont au moins aussi faillibles que l’Etat. La finance confirme qu’elle ne créé que des richesses virtuelles condamnées à se volatiliser lors du prochain Krach. L’économie américaine apparaît comme puissamment déstabilisatrice. Le capitalisme moderne est attaqué dans tous ces fondements…
Ce contexte exceptionnel devrait agir comme un puissant stimulant intellectuel et inciter les politiques, les analystes et les commentateurs, à rivaliser d’audace dans la critique ou les propositions pour refonder ce système économique qui prend l’eau de toute part.
Malheureusement, le débat depuis quelques jours se focalise sur des épiphénomènes et s’organise autour d’idées fausses qui induisent une mauvaise représentation de la crise et conduisent à de fausses solutions. Certaines de ces erreurs d'interprétations sont le fruit de raccourcis induit par une grille de lecture trop idéologique, d'autres semblent suscitées par le pouvoir ou les médias pour imposer une lecture arrangeante de la crise.
1- On a déversé des milliards d’Euros sur le système bancaire
Le montant des sommes affichées dans les plans de sauvetage européen donnent le tournis. 1 700 Milliards pour l’Europe, 360 rien que pour la France. Certains s’en offusquent, d’autres s’en inquiètent. Ces sommes ne sont pourtant que de purs effets d’annonce destinées à rétablir la confiance dans les marchés financiers (et accessoirement, à convaincre l’opinion que cette fois, c’est sûr, les caisses sont super vides !)
Sarkozy à Toulon avait pris l’engagement que l’Etat ne laisserait aucune banque française faire faillite. Cela n’a pas suffit. Alors, il a affiché une montagne de milliard d’Euros pour marquer les esprits. La réalité reste la même. En cas de problème, l’Etat recapitalisera les banques pour leur éviter la faillite. Ni plus, ni moins qu’avant. Les 320 milliards pour les garanties des prêts interbancaires ne seront mobilisés que dans l’hypothèse où une banque ferait défaillance, ce qui par hypothèse n'arrivera pas. Quant aux 40 milliards destinés à recapitaliser les banques, faute d’être une mesure obligatoire, les banquiers ne se presseront pas pour solliciter l’entrée de l’Etat dans leur capital, sous peine de faire aussitôt paniquer clients, créanciers et actionnaires.
Le gouvernement n’a pas mis en place un plan de sauvetage. Il a planifié une intervention au coup par coup, comme pour Dexia, pour éteindre les incendies qui pourraient de nouveau se déclencher.
2- On paie pour les délires des spéculateurs
« L’incident » financier de la caisse d’épargne est traité par les médias comme s’il s’agissait d’une nouvelle manifestation de la crise financière. L’émotion surjouée par le gouvernement entretient cette confusion, probablement sciemment. Il serait en effet assez tentant pour tous de penser la crise financière comme une affaire Kerviel planétaire : Des spéculateurs avides de profit à court terme auraient joué des sommes folles et fait d’énormes pertes que les Etats seraient aujourd’hui obligé de combler.
Cette gentille présentation permet à la gauche simpliste de renouer avec le thème de la lutte des classes, toujours porteur. Et à la vieille droite de stigmatiser des comportements individuels pour chevaucher le thème de la morale et la dénonciation de l’argent fou.
Les deux affaires n’ont pourtant rien à voir. La crise financière peut expliquer les pertes (nervosité des marchés, contexte de déflation des actifs) En revanche, la spéculation n’est en rien à l’origine de la crise. Rappelons que celle-ci est liée à une création de dettes (et donc de monnaie) inconsidérée qui ne reposait non pas sur des revenus futurs, mais sur une anticipation d’une inflation infinie de la valeur des actifs. Quand la croissance fait place à la récession, c’est tout cette fausse monnaie qui part en fumée.
3- On a sauvé le système bancaire
Les interventions coordonnées des pouvoirs publics ont permis d’éviter qu’une panique généralisée ne bloque et ne ruine l’ensemble du système bancaire. Pourtant, les fragilités sont toujours là. La machine à pertes est toujours en marche. A supposer que le premier train de destruction de valeur (les créances pourries) soit passé. Il reste le second, les créances qui vont devenir irrecouvrables en raison du ralentissement économique. Compte tenu du niveau d'endettement de nos économies, ce deuxième train de perte va lourdement peser sur le bilan des banques.
4- On nationalise les banques
On parle à tort et à travers de nationalisation à propos du plan de sauvetage des banques. Une nationalisation c’est une « appropriation collective des moyens de productions » c'est-à-dire prendre la propriété d’une entreprise pour en changer sa philosophie de gestion. Il ne s’agit pas de cela. L’Etat en intervenant dans le capital des banques agit tout simplement comme un fonds souverain qui rechercherait un placement sûr pour ses économies. Il n’y a aucun projet visant à transformer le projet industriel des banques. Il ne s’agit que de consolider leur capital.
5- Le plan de sauvetage des banques a épuisé les capacités d’interventions des Etats et rend impossible un vrai plan de relance.
Les garanties interbancaires ne seront jamais mises en jeu. Elles ne coûteront rien à l’Etat et pourront même rapporter. La recapitalisation sera une dépense temporaire qui permettra à L’Etat de faire une plus value lorsqu’il en sortira, comme il l’avait fait pour Alstom. Et s’il reste, son capital produira des intérêts, ce qui entraînera un jour où l’autre un retour sur investissement.
Aucune mesure annoncée jusqu’ici ne pèsera durablement sur la dette publique. Contrairement à ce qu’affirme Jean Claude Junker, rien n’empêche donc un plan de relance, que ce soit sous la forme de dépenses budgétaires destinés à soutenir la consommation ou sous forme d'investissement productifs ou d'achat d'actifs. (prise de participation dans le capital de grandes entreprises, programmes de recherches publiques, infrastructures de transports…)
6- Sarkozy a fait s’éveiller l’Europe politique
Plus encore que pendant la crise géorgienne, l’activisme de l’Europe tient à la personnalité de son temporaire président. Pendant la crise financière, l’Europe a existé sous sa forme étatique, comme en témoigne la configuration de la première réunion consacrée à la crise, le « G4 » qui ne correspond à rien sur le plan institutionnel.
Les institutions communautaires sont apparues totalement dépassées et incapable d’aller au-delà de leur ronron bureaucratiques. La fin de la présidence française constituera un véritable défi pour l’union. Aujourd'hui, elle fait illusion, mais demain, faute de leader, elle risque d’être confrontée à de puissantes forces centrifuges.
En outre, son action a été nulle sur les sujets où une initiative commune est indispensable : relance économique ou refondation des règles de la finance internationale,.
7- Il faut rechercher les coupables
La recherche de responsables est un moyen d’éviter la mise en cause du système. Or, sauf à vouloir présenter la crise comme une gigantesque affaire Kerviel, on ne peut sérieusement soutenir que la crise est venue d’une fraude, de tromperies ou de détournements de fonds.
Les banques européennes qui souffriront le plus de la crise n’auront pas été celles qui auront été les moins vertueuses, mais les plus malchanceuses ou les plus crédules. Ceux qui avaient lu Emmanuel Todd savaient que d’investir aux Etats-Unis étaient le meilleur moyen de se faire plumer. Ceux-là auront peut-être été vigilants. Les autres n'auront fait que se conformer à l'esprit de l'époque en respectant toutes les règles du système.
Les seuls vrais responsables à la crise sont l’administration Bush qui a encouragé les crédits subprimes en tant que politique sociale d’accession à la propriété et la Réserve fédérale qui a maintenu des taux d’intérêts trop bas pendant trop longtemps … ainsi que tous ceux qui ont cru à la toute-puissance de l’économie américaine et à la magie de l’économie post-industrielle. Ca fait du monde !
8- La crise impose l’union nationale
Depuis des années, le débat politique est étouffé par une pensée unique qui professait avec assurance que la mondialisation était une réalité incontournable à laquelle la France devait s’adapter. Il n’y avait pas d’alternative, une seule politique possible : flexibilité du marché du travail, baisse du coût du travail, baisse des dépenses publiques, développement de la recherche et de l’innovation…
La contestation du système par Sarkozy lui-même et la promesse d’une refondation du capitalisme financier devrait ouvrir la boite de pandore. Passé le temps de l’union nationale pour éviter que notre système bancaire ne soit emporté dans la tourmente, la politique devrait pouvoir reprendre ses droits. Face à un tel désastre, il n’y a plus aucune critique illégitime, ni aucune proposition saugrenue. Au contraire de favoriser l'union nationale, la crise devrait entraîner une forte poussée de radicalités.
9- Sarkozy a entrepris la refondation du capitalisme
Le néosarkozysme inauguré par le discours de Toulon visait à couper l’herbe sous le pied à toute opposition en se positionnant à l'avant garde de la critique du système. Dans les actes, on ne voit pourtant rien venir de bien radical.
Les principes arrêtés par les européens pour servir de base au niveau Bretton Woods, sont bien timides en se contentant de vouloir imposer un peu de morale aux champions de la finance. L’ambition des propositions qui circulent pour réformer la finance mondiale s’arrêtent à la volonté de mettre en place des mécanismes de « contracyclicité » pour freiner la constitution des bulles comme leur éclatement. Cela ne va pas plus loin…
La vraie refondation passerait par la prévention des situations de déficits ou d’excédents commerciaux structurels, par l’impossibilité de proposer des rendements financiers sans rapport avec la croissance de l’économie réelle, par des restrictions aux formes de gestion collective de l’épargne, par l’interdiction de certains produits purement spéculatifs ou le renforcement du contrôle public sur la création de monnaie... Cette refondation là, personne n'en parle.
10- La socialisation des pertes est immorale
Cette idée reçue est liée à la numéro n°2 et la n°7. Si l’Etat avait été renflouée la Société Générale après l’affaire Kerviel, c’eût été immoral. Il ne s’agit pas de cela mais d’une destruction de capital liée à l’émission de titres pourris, émis par une nation peu productive et impécunieuse, mais disposant du magistère impérial.
La casse que l’économie française aura subie constituera une forme du tribut que tout Etat inféodé doit à l’Empire. L’inféodation étant historique, culturelle et collective, il n’est donc pas illégitime que son coût soit mutualisé par toute la nation. A condition toutefois que la socialisation des pertes ne se fasse pas dans des conditions andiredistributives. Si les contribuables doivent payer pour les pertes subies par les détenteurs d’épargne (hypothèse qui n’est pas encore d'actualité) la dépense devrait être financée par un impôt sur les revenus du capital ou directement sur le patrimoine.
Malakine
@ Malakine
Complètement d'accord avec l'ensemble des points.
Un point de désaccord sur le point 7 néanmoins. L'attaque contre la Fed me semble injustifiée. A l'été 2007, les taux de la Fed sont à 5,25%, ceux de la BCE à 4%. De même, avant l'effondrement de la bulle Internet, les taux Américains étaient à 6,5% contre 5,25% sur le vieux continent : la soit-disante politique laxiste de la Fed a bon dos puisque ses taux étaient supérieurs à ceux de l'Europe, sans avoir beaucoup d'inflation ! En fait, la Fed mène une politique beaucoup plus active que la BCE : elle monte et baisse ses taux beaucoup plus rapidement pour compenser les déséquilibres de l'économie américaine.
Monter davantage les taux n'avait pas vraiment de justification. Le problème des Etats-Unis est double : une addiction au crédit (ne faudrait-il pas interdire la publicité pour le crédit ?) et l'utilisation de l'effet de levier et du hors bilan par les banques pour gonfler leurs engagements et donc leurs recettes sans en assumer réellement les risques. En outre, c'est l'explication de beaucoup de néolibéraux qui cherchent à un trouver un coupable pour exonérer le système. Je crois que c'est beaucoup plus la globalisation et la déréglementation des mouvements de capitaux qui sont responsables.
Sur tout le reste, très bon papier en revanche !
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 20 octobre 2008 à 22:45
@Laurent
Ben justement la FED a longtemps maintenu ses taux vers 1% après le 11/09, participant à donner du crédit 'gratuit' ou presque (mais à taux variable souvent indicé sur le taux de la FED... ) et l'a relevé brutalement ensuite, participant au fait que toute cette masse de crédit (émis grâce à ces taux ultra bas !) ne puisse être remboursé. Les fameux ménages US qui ne pouvaient plus payer leur mensualités, c'est en grande partie du à la FED (et le fait que l'immobilier baissait a fait que les banques, même en saisissant la baraque, ne pouvaient elle-mêmes se rembourser... )
La FED a donc d'une part largement participé à gonfler la bulle, puis ensuite à la crever brutalement. Certes c'est très réactif et actif comme politique !! (en un mot elle a fait l'inverse d'une politique contracyclique – modérer les bulles, puis amortir leurs éclatement –: encourager les bulles et les faires éclater encore plus violemment. Quand on lit 'magic' Greeenspan entre les lignes, c'était clair ...)
Rédigé par : xong | 21 octobre 2008 à 04:14
Cela donne à réfléchir...
Sur ton dernier point, ne trouves tu pas qu'a contrario, il faudrait dnc envisager, si l'Etat est toujours appelé comme pompier pour naitonaliser les pertes, qu'on redistribue mieux les richesses? Cela n'a rien à voir à premère vue, mais la question des dividendes et des rémunérations des patrons fait partie du "problème" global.
Rédigé par : le chafouin | 21 octobre 2008 à 08:34
@ Laurent
Il me semble avoir lu qu'après l'éclatement de la bulle internet, greenspan afin d'amortir le choc, a innondé les marchés de liquidité, ce qui a effectivement à wall street de rebondir, mais qui a entrainer une nouvelle bulle sur l'immobilier. Tu confirmes ou pas ?
Sinon, oui, tu as raison de poser la question de la publicité pour le crédit. J'ai cru halluciner hier en voyant une pub pour je ne sais plus quelle banque qui proposait une carte où on pouvait payer comptant ou à crédit. Voilà les techniques américaines qui arrivent en France ! Déjà cet été Renault avait fait de la pub pour un crédit voiture avec lequel on pouvait repartir avec du cash ! Quand on voit ça, on se demande si le système est vraiment capable d'apprendre de ses erreurs ... et si les banques sont en si mauvaises santé que ça.
@ Xong
Voilà très clairement expliqué ce que j'avais compris. Effectivement la Fedc a fait l'inverse de ce que l'on cherche à faire aujourd'hui c'est à dire mettre en place des instruments de contracyclicité.
@ Chafoin
La perte en question c'est le paiement du tribut à l'empire. Toutes les pertes n'entrent pas dans cette catégories.
La question des dividendes et des rémunérations fait partie du problème global, mais ce n'est qu'un symptôme de l'hypertrophie de la finance. Ce n'est pas un problème propre à l'économie financière. Les rémunérations du PDG de Vinci avaient défrayées la chronique or c'était une boite de l'économie réelle.
Ces surrémunérations des dirigeants sont le symptôme que c'est la finance anonyme et apatride le vrai patron des boites. Les PDG (qui sont en général des manageurs) sont payés comme des actionnaires pour penser comme des actionnaires. (on peut mettre le mot capitaliste à la place si on préfère) Et les inciter à maximiser les marges et les profits en diminuant les salaires et limitant les investissements.
Le seul moyen sur pour empêcher que les rémunérations ne s'envolent, c'est de fixer un plafond au rendement du capital indexé sur des facteurs de l'économie réelle. Il faut que la rémunération des dirigeants soit indexé sur l'augmentation de la base productive, l'augmentation de la masse salariale, l'augmentation du chiffre d'affaires, d'avantage que sur l'augmentation des profits.
Rédigé par : Malakine | 21 octobre 2008 à 09:08
Ne peut-on pas établir des ratios maximum entre les salaires des dirigeants et ceux des personnels? Dans son bouquin sur le PS, Kahn parle de différences de 1 à 200 dans certains cas. Cela rejoint ce que tu dis sur l'indexation. Je ne crois pas une seule seconde que cette solution soit envisagée, malheureusement...
Rénover le système de rémunération pourrait donc, conformément à ce que tu viens de dire, insuffler un mode nouveau de gestion, fondée sur la production et non pas sur le court-termisme, qui est à l'origine directe de cette crise. Je ne crois pas à la différence entre économie "virtuelle" et "réelle" : tout cela a des rapports très directs avec la vie de tous les jours, quand par exemple on envisage des licenciements groupés pour augmenter le cours d'une action.
Rédigé par : le chafouin | 21 octobre 2008 à 09:20
@ Xong
C'est juste, la Fed a maintenu ses taux assez longtemps à 1%, mais il ne faut pas oublier qu'elles les a monté plus vite que la BCE puisqu'avant la crise des subprimes, les taux étaient plus hauts aux Etats-Unis qu'en Europe (5,25% et 4%). Le problème vient des taux d'intérêt variables : une leçon de la crise est sans doute qu'il faut interdire les emprunts à taux variables dans la mesure où ils constituent un énorme risque...
Concernant la politique de la Fed, elle est bien contra-cyclique par rapport à l'économie productive (baisse des taux quand l'activité ralentit ou recule et hausse quand l'activité est soutenue). Et je crois que c'est bien que la base de la politique monétaire soit fondée sur l'économie réelle. Le problème aujourd'hui est qu'une politique monétaire adaptée à l'économie réelle peut se révéler trop accomodante pour l'économie financière. Mais là, la réponse me semble plutôt être de réformer le monde de la finance que de mener une politique monétaire plus restrictive, qui ferait du mal à l'économie réelle.
@ Malakine et Xong
Plus que la politique supposée laxiste de la Fed (qui ne l'était pas pour l'économie réelle, il faut le rappeler), je crois qu'il y a deux raisons plus importantes à la hausse irrationnelle du prix des actifs :
- la mondialisation, qui, en comprimant les salaires des classes populaires et moyennes tout en laissant ceux des classes aisées s'envoler, permet une hausse des prix de l'immobilier (par les classes aisées) qui impose des emprunts toujours plus élevés pour les classes populaires et moyennes. Couplé aux emprunts hypothécaires et aux emprunts à taux variables, le cocktail devient explosif
- l'utilisation excessive de l'effet de levier par les institutions financières, qui ne requière par forcément d'emprunts, et donc est indépendant du niveau des taux d'intérêts. Les CDS par exemple (plus de 50 000 milliards de dollars d'engagement dans le monde, plus de 50 les subprimes...) ne requièrent pas le moindre capital pour celui qui garantit un actif... Et pour les autres placements, les rendements de 15% permettent des emprunts à des taux élevés... Le problème n'était vraiment pas les taux de la Fed, mais la loi de la jungle qui règne dans le monde de la finance (insuffisamment régulé). Les institutions financières n'avaient pas besoin de la Fed pour créer des liquidités malheureusement, elles se débrouillaient très bien toutes seules.
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 21 octobre 2008 à 12:34
Analyse très intéressante.
Je partage les critiques de Laurent sur le point 7 en ajoutant qu'il n'y a pas que l'administration Bush à blamer, il n'a fait que continuer l'œuvre de Clinton et les observations de Todd dans Après l'Empire étaient surtout basé sur les actions de ce "grand président".
Sur le point 2, je vois pourtant un lien... La création d'une bulle immobilière aussitôt après la chute de la bulle internet par les spéculateurs a servi de terreau aux fameuses subprimes.
Evidemment, dans un processus de bouc-émissarisation toute Girardienne, le trader fait maintenant figure d'ennemi public aux côtés du terroriste et du pédophile, pour faire oublier l'inanité d'un système.
A propos du point 6, on a effectivement vu à l'oeuvre un groupe pionnier prêt à certaines coopérations renforcées. L'Europe des nations pour la première fois en marche?
Qu'on se le dise, c'est bien Gordon Brown qui a été à la manoeuvre et c'est Sarkozy qui s'est chargé de l'emballage du produit "Europe en colère contre la finance". Barroso et Merkel apparaissent comme les grands perdants de la Crise! C'est bien pour cela que Sarko a relancé l'idée guainoienne de gouvernement économique ce soir.
En lien la dernière conférence de nouvelle gauche avec Hamon, Emmanuelli, Larrouturou, Sapir et Lordon.
Rédigé par : René Jacquot | 21 octobre 2008 à 21:46
Ci dessous le lien que René Jacquot à oublié:
http://www.nouvellegauche.fr/blog/wp-content/uploads/2008/10/uma_conf_crise_151008_actes.pdf
Rédigé par : Malakine | 22 octobre 2008 à 10:43
@ Malakine
Comment peux-tu balayer sans plus de nuance la spéculation et laisser croire qu’elle n’a pas joué un rôle dans la crise actuelle ? Son origine n’est peut-être pas liée à la spéculation mais ses conséquences ont été démultipliées par tous les paris pris à la hausse, à la baisse, par les opérateurs utilisant l’effet de levier qui leur permet de jouer des sommes qu’ils n’ont pas à travers des montages de plus en plus sophistiqués.
A un moment donné, il faut appeler un chat un chat, arrêter de se planquer derrière la sémantique et dire que la finance mondiale est devenue un immense casino. Alors tu l’appelles comme tu voudras mais moi je dis qu’effectivement on va payer pour les délires des spéculateurs.
Question subsidiaire : quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi le dollar vient d’atteindre son plus haut niveau depuis 2 ans face à l’euro alors que je croyais qu’il devait s’effondrer d’un instant à l’autre ?
Je ne comprends pas les explications données par La Tribune que je résume ci-dessous :
1)Le dollar était sous-évalué (sa valeur devrait être entre 1,10 et 1,20 en PPA) : je ne suis pas sûr de comprendre comment on fait ce calcul
2)L’aversion au risque est maximale : et alors, c’est pas risqué le dollar ?
3)Les Américains rapatrient leurs capitaux : no comment
4)Les banques sont à court de dollar : no comment
5)Les bons du Trésor américains suscitent l’engouement : alors là, je comprends plus rien. Je croyais que les USA allaient être bientôt déclarés en faillite ?
6)Le handicap de rendement du dollar devrait se combler : je veux bien mais les taux européens ne vont pas baisser au niveau américain demain !
7)La balance courante américaine se redresse : ah bon ???
Rédigé par : RST | 24 octobre 2008 à 21:30
A tous ceux qui sont encore obligés d'acheter les livres (cela ne s'applique pas au maitre de ces lieux qui les reçoit directement des auteurs) je signale la sortie du dernier bouquin de Lordon :
http://www.elcorreo.eu.org/article.php3?id_article=4208
avec un entretien sur El Correo, le blog de la diaspora Argentine (pour ETDAS)
Rédigé par : RST (le dernier bouquin de Lordon est sorti) | 24 octobre 2008 à 21:56
Et puis, ne pas oublier les concours aux PME, plusieurs centaines de milliards d'euros dont plus de 20% sont liés au secteur de la construction. Bref, les banques espagnoles portées aux nues parce qu'elles étaient sorties indemnes de la crise du subprime américain avancent sur un champ de mines.
Rédigé par : Noel | 07 juin 2010 à 22:08