Naturellement ce titre est une boudade. Le président que nous avons malencontreusement élu en 2007 est détesté par beaucoup, mais pas au point de lui couper la tête. Malgré tout, la disgrâce dans laquelle ce président est tombé, les polémiques incessantes sur son style, son omniprésence, sur la concentration des pouvoirs, son incapacité définitive à faire "chef d'Etat" pose indirectement la question du retour de la monarchie en France.
La France a un rapport ambigü avec le pouvoir. D’un coté, elle ne conçoit le pouvoir, qu’elle d’ailleurs aime plutôt fort, que de manière centralisé et incarné, de préférence par un homme providentiel. Mais de l’autre, elle ne supporte pas l’arbitraire, le despotisme, l’exercice personnel du pouvoir. Elle veut attribuer le pouvoir à un homme pour mieux le guillotiner contrôler. Elle vote pour le "chef de guerre" qui saura la faire rêver en lui promettant la révolution. Mais une fois, élu, elle attend un monarque impuissant et modeste, ne prenant parti dans aucun litige, un arbitre lointain, garant des grands principes et de l’unité nationale. Un monarque.
La France déteste la figure monarchique autant que celle-ci la fascine.
Cette contradiction a broyé Sarkozy. Les institutions font que tout le pouvoir procède de son élection, mais il est prié de s’abstenir de montrer que c’est lui qui décide de tout. Il est donc condamné soit à renoncer au personnage qui l’a fait élire, soit à exercer son pouvoir en cachette. Dans les deux cas, à se faire critiquer.
Le rapport compliqué et contradictoire qu’entretiennent les français avec le pouvoir s’explique par leur anthropologie » individualiste-égalitaire. Les Français sont trop individualistes pour faire confiance à des institutions, des partis ou des groupes structurés. Ils peuvent encore mois faire confiance à un collectif qui gérerait dans le consensus de manière quasi anonyme. Ils ne peuvent concevoir le pouvoir qu’incarné. Ils veulent au sommet de l’Etat, l’un des leurs, un « super-individu ».
D’un autre coté, le Français par son individualisme a énormément de mal à penser collectif. Chacun voit midi à sa porte et tant pis si toutes les horloges ne sont pas toutes réglées de manière identique. "Ce qui est bon pour la nation, c’est ce qui est bon pour moi. C’est mon avis et je le partage. Il a autant de valeur que celui de n’importe qui, y compris de celui qu’on a élu" … La conception française de la politique est donc éminemment conflictuelle. C’est pourquoi les Français ont donc besoin d’un chef d’Etat qui incarne la nation dans sa diversité et sa globalité. En France, la figure du Chef d'Etat est ce qui permet aux divisions de rester supportables.
La contradiction est absolue et insoluble. L’une des solutions envisageables est donc de revenir à la monarchie : Un roi ou une rêne, qui incarne l’unité du pays (et donne au « peuple des blondes » de quoi assouvir son besoin de pipole), et un premier ministre, qui fait de la politique, simplement et sérieusement, en tant que chef d’une majorité contre une opposition. Le pouvoir serait alors réellement re-sacralisé au niveau du chef de l’Etat, pour être enfin désacralisé au niveau de l’exécutif.
Cette longue introduction étant achevée, je fais place maintenant au texte qu’Ozenfant m’a envoyé sur ce sujet :
La dernière tentative visant au retour à la monarchie date de la candidature à la présidentielle de Yves-Marie Adeline (Soret de Boisbrunet), fondateur et président de l’Alliance royale, qui n’a pas réussi à réunir les 500 signatures. Cet homme de 48 ans enseignait l’histoire des idées politiques dans le supérieur. Le thème de la réforme des institutions, était son dada. Il ne prônait pas le retour à la monarchie style XVIII e siècle, mais pencherait plutôt pour une "monarchie républicaine", inspirée de l’Angleterre, avec un chef de parti qui gouverne, et un arbitre royal : Rien de bien révolutionnaire (sans jeu de mot) tant les monarchies constitutionnelles sont nombreuses en Europe.
Royaume de Suède : Constitution du 27 février 1974. Le Premier ministre détient le pouvoir, il est issu de la majorité parlementaire et responsable devant les députés (349 membres élus à la proportionnelle pour quatre ans) :
Royaume du Danemark : Constitution du 5 juin 1953. L’exécutif est formé du monarque, n’ayant qu’une autorité symbolique, et du Premier ministre. Parlement : 179 membres (dont 2 pour les îles Féroé et 2 pour le Groenland) élus pour 4 ans au suffrage universel. A noter que la raison pour laquelle les Etats scandinaves se contentent d’une Constitution condensée, du fait que les droits sociaux se concrétisent souvent par des accords entre les syndicats et les employeurs et par un consensus au sein du milieu politique et de la société. Les partenaires sociaux négocient des accords collectifs dans tous les domaines et en assurent eux-mêmes l’application, hors de toute intervention de l’Etat.
Royaume des Pays-Bas : Constitution du 17 février 1983. La Reine, Présidente du Conseil d’Etat, l’organe consultatif suprême, possède une autorité morale, mais le Premier ministre est le responsable devant les députés. Le Parlement, ou Etats généraux (Staaten-Generaal), est bicaméral. Première chambre : 75 membres élus par les états provinciaux (instances de direction des 12 provinces) pour quatre ans. Deuxième chambre : 150 membres élus au suffrage universel (représentation proportionnelle) pour quatre ans.
Royaume de Belgique : Etat fédéral. Constitution du 17 février 1994. Le pouvoir exécutif est détenu par le Premier ministre, responsable devant le parlement. Chambre des représentants : 150 membres élus pour quatre ans au suffrage universel direct. Sénat : 71 membres, 40 élus pour quatre ans, 21 désignés par les conseils des communautés, et les sénateurs de droit.
Royaume d’Espagne : Constitution du 27 décembre 1978 révisée. Le pouvoir exécutif est détenu par le Premier ministre, issu de la majorité parlementaire (les cortes) et responsable devant les députés. Le Congrès des députés (chambre basse) : 350 membres élus pour quatre ans au suffrage universel. Le Sénat : 257 membres, dont 208 élus pour 4 ans au suffrage universel (scrutin uninominal majoritaire) et 49 désignés pour 4 ans a la proportionnelle par les communautés autonomes.
Ainsi que l’indique le site « Innovations démocratiques » : "Les dynasties modernes ont fait mieux que survivre. Les trente dernières années donnent de beaux exemples de retours. A lire José-Alain Fralon et ses amis, on vérifie que la représentation du modèle monarchique change avec Juan Carlos. Le prétendu fils de Franco s’affirme pleinement comme roi d’Espagne, garant de la jeune démocratie, lors de la nuit des militaires, Chez nous les vieux schémas subsistent (il y a toujours association d’idées entre la monarchie, Louis XIV, et l’absolutisme) mais beaucoup de Français s’aperçoivent de deux réalités qui étaient jusqu’alors "d’in-évidentes" évidences… 1° - Les royautés nationales sont des régimes politiques qui couronnent effectivement des démocraties parlementaires. 2° - Ces royautés préservent l’identité et l’unité nationale dans tous les pays considérés"
Le roi ayant à peu près les mêmes pouvoirs que les présidents de la république Italienne ou que les présidents de la 4ème république Française (Vincent Auriol, René Coty) il n’est en fait que le grand Chambellan qui réceptionne les chefs d’états étrangers doublé d’un Ambassadeur Itinérant de luxe. Les monarchies constitutionnelles Européennes sont toutes sur le même modèle : Le premier Ministre gouverne, le Rois est un garant moral. La France pourrait d’ailleurs en profiter pour adopter une constitution moderne avec réduction de moitié du nombre de parlementaires que nous avons pléthorique (et un contrôle parlementaire de nouveau possible dans la mesure où l’exécutif procéderait clairement du législatif Note de Malakine)
Pourquoi un ROI de préférence à un président le la république ?
1° Comme le disait le scientifique américain Kurt Vonnegut Junior : "L‘intelligence est incompatible avec le goût du pouvoir". Bien sûr c’est un boutade qui n’empêche pas, cependant, de constater que de Gaulle à été poussé vers le pouvoir par des évènements exceptionnels, sans lesquels nous aurions eu les politicards de service, du style de Guy Mollet, au pouvoir. Mendès France qui à fait plus pour la France en six mois, que Chirac en douze ans, était lui aussi un homme intègre et intelligent… donc haï des con-vaincus comme des corrompus. Guy Mollet a eu sa peau.
2° Aujourd’hui la qualité sine qua none pour arriver au pouvoir, c’est de posséder le don de prêcheur cathodique. Ce don induit une faculté exceptionnelle pour le mensonge. Sans ces deux "dons" (Charisme télévisuel et fourberie), on ne peut plus être président de la république.
3° Un Roi n’ayant pas à user son énergie dans les compromissions d’accès au pouvoir ne sera pas obligé d’abdiquer (sans jeu de mot) de son honnêteté intellectuelle. Tout le monde se souvient de la doxographie qui veut que, durant l'occupation du Danemark par l'Allemagne nazie, le roi Christian X sortit avec la croix de David sur son vêtement.
4° Bien sûr, EN FRANCE, il existe un obstacle : Le comte de Paris serait indéniablement, le plus débile des rois de l’Europe. Il nous faudra en "élire" un autre… Au moins deux des couronnes Européennes ont "épousées" des françaises ou des français. Une autre, les Bernadotte sont de descendance française… Peut-être nous prêteront t-ils un de leurs rejetons… Où bien ?
J’espère que les lecteurs se pencheront honnêtement sur le sujet en rejetant les vieux préjugés issu de la révolution et SURTOUT en prenant le temps de réfléchir, écartant tout a priori sur le sujet et toute réaction compulsive.
* * *
Conclusion (de Malakine)
Comme le souligne Oz, la famille royale (comme la famille impériale) est en France depuis trop longtemps en dehors du pouvoir pour être perçue comme légitime. La probable, voire prochaine, intégration de la Walonnie à la France nous donnera une occasion de se poser la question de restaurer le trône de France. Pourquoi en effet ne pas faire ce cadeau aux belges ? Albert II, le 6ème roi des Belges, deviendrait alors Albert 1er le premier roi d’une France « réunifiée ».
Alors, pour ou contre le retour de la monarchie en France et l’instauration d’un véritable régime parlementaire ?
Vous allez peut-être tous me tomber dessus mais je crois franchement que vous faites fausse route.
1-RST nous dis que :
"Cette contradiction a broyé Sarkozy. Les institutions font que tout le pouvoir procède de son élection, mais il est prié de s’abstenir de montrer que c’est lui qui décide de tout. Il est donc condamné soit à renoncer au personnage qui l’a fait élire, soit à exercer son pouvoir en cachette. Dans les deux cas, à se faire critiquer."
C'est oublier que l'essentiel du pouvoir n'est plus à Paris. Si nous n'avions pas renoncé à tous les pouvoir et notamment à celui de l'émission monétaire (n'est ce pas RST) alors Sarko aurait peut-être pu agir, mal probablement vu ses idées, mais il aurait pu agir. La vrai origine de la décrédibilisation de la classe politique est plus dans la disparition des pouvoir réelles que dans l'organisation ou le fait d'avoir un président, un chancelier, un kaiser ou un roi.
2-Ozenfant soulève le problème de la sélection des élites, mais je ne vois pas en quoi la monarchie le résoudrait. On ne fait que déplacer le problème vers le premier ministre, lui aussi sera sélectionné par les partis et pour son charisme (voir Blair)et l'exemple de nos voisins européens qui sont tous empêtré dans le libéralisme et la déconnections des élites vis à vis du peuple, montre que monarchie ou république le problème est ailleurs.
Plutôt que de s'obstiner à chercher de nouvelles institutions, plutôt que de changer la forme ou la structure, changeons le fond. C'est dans la sélection des élites qu'il faut agir, réduire le nombre de mandat, faire du tirage au sort, exclure les proches des politiques de la possibilité d'en faire etc...
Je crois beaucoup plus à la position d'Etienne Chouard sur la démocratie par tirage au sort qu'a votre restauration de la monarchie. De plus il manque à la mentalité française actuelle ce qui fait mouvoir les monarchies selon Montesquieu, à savoir le sens de l'honneur.
Mais avant de parler de rendre le pouvoir plus efficace encore faudrait il parler des vrais lieus de pouvoir et on en revient à l'éternelle question européenne.
Rédigé par : yann | 05 août 2008 à 18:07
Le pauvre Albert II complètement dépassé par la crise actuelle devenant Roi de France, ça ne manquerait pas de sel !
Sur le fond, tout à fait d'accord sur la schizophrénie du peuple français. De ce point de vue, je me sens parfois plus allemand que français : on devrait décalquer la constitution allemande en France à mon avis.
Rédigé par : fer | 05 août 2008 à 18:08
D'abord félicitations pour cette idée de débat que je viens de relayer, ca mettra un peu de profondeur à ce mois d'aout qui en manque cruellement !
Sur le sujet:
Ta conclusion, cher Malakine est diablement attirante. Effectivemment, il serait fort judicieux de placer l'executif à l'abris du besoin de people du "peuple de blondes" (j'adore l'expression). Cependant, a l'image de ce qui se déroule autour de nous (Espagne, GB, Belgique), je n'ai pas l'impression que cela soit effectivemment le cas. Blair puis Brown sont ils par exemple parvenus à faire de la politique sans la moindre communication et sans la moindre démagogie comme chez nous ? Je ne le crois pas.
En revanche, ce qui est vrai c'est que le peuple français est fasciné par la puissance d'un seul homme. C'est une sorte de souvenir que personne ne souhaite enterrer. Le souvenir d'une France ultra puissante, celle de Napoléon (certes pas roi) et de Louis. Cette attitude est pourtant au fil du temps destestée par ces même français qui, sous les traits de la liberté et de la défense de la démocratie, ne cessent de crier à la présidentialisation du régime.
A l'inverse d'un retour à la monarchie qui me semble peu utile, je suis partisan d'un renforcement du statut présidentiel, quitte à faire sauter le poste de premier ministre qui, dans le modèle quinquennat, ne sert à rien. Le président pour être élu doit parler en son nom, faire élire sa majorité dans la continuité et laisser faire ensuite ces vassaux ? Ce système montre des signes de faiblesses sous le règne de Sarkozy (sic) et cela ne fera qu'empirer sous la pression du régime dans lequel nous fonctionons désormais.
Rédigé par : Seb | 05 août 2008 à 18:15
@ Yann
Ce texte n'est pas de RST, mais de Oz, complété au début et à la fin par ton ami Malakine.
Ok, mais bon ... Tout ne se résume pas à la création monétaire. Là, je veux parler de ce que représente un chef d'Etat dans l'inconscient des gens.
Comme tu l'a écrit chez Laurent (villepiniste) avec une citation de Montesquieu. Le ressort de la monarchie c'est l'honneur. Alors, un type à la tête de l'Etatn pénétré depuis son enfance par le sens de son devoir, de l'honneur, et de l'intérêt national, ça te plairait ou pas ?
Je ne suis pas forcément super favorable à la monarchie, mais je relance le débat ... Moi je préfèrerais qu'on en revienne à la cinquième des débuts, quand le président était élu par un collège de grands électeurs. Un vieux sage qui a sa carrière politique derrière lui.
@ fer
Ouais, bien d'accord. Les institutions allemandes m'ont toujours semblé être le modèle à suivre. Et je me demande même s'il ne faudrait pas aussi imiter leur fédéralisme (comme tu as pu le voir dans la liste des sujets) De plus en plus, je me dis que la France est malade de sa capitale. Tiens ... Pourquoi je n'ai pas mis ça comme sujet de débat ???
Rédigé par : Malakine | 05 août 2008 à 18:21
@ seb
Tu as écris en même temps que moi, désolé. Le régime présidentiel a l'avantage de la cohérence mais il fait sauter cette figure d'incarnation pour toute la nation, qui me semble essentielle en France. C'est en tout cas ce qui me saute aux yeux depuis un an avec sarko. On a élu un mec qui voulait tout casser (en toute connaissance de cause), et après on voulait qu'il préside comme un vieillard usé et fatigué.
A ma connaissance, il n'y a aucun pays d'Europe qui se soit dispensé de cette figure d'incarnation au sommet de l'Etat. Il n'y a guère que la Russie. Et encore Poutine a une t-elle stature de refondateur de l'Etat qu'il endosse de fait l'habit du "père de la Nation".
Rédigé par : Malakine | 05 août 2008 à 18:27
Je ne serai pas long car je vais repartir sur mon lieu de vacances.
Une remarque d'abord: en lisant la liste des débats proposés, j'ai eu parfois l'impression de me trouver devant un florilège de sujets de philo...réminiscence du bac.
A propos de Sarkozy, je pense que la déception(pour ne pas être plus extrême) de beaucoup vient quand même du fait qu'une fois élu, il s'est montré sous un jour bien différent de ce qu'il était pendant la campagne: le"j'ai changé, j'ai souffert.." qui avait ému a été infirmé.
Le Fouquet's, la "retraite" pour habiter la fonction remplacée par on sait quoi, l'affichage de cette belle famille recomposée qui était un mensonge, cela a été le point de départ du bling bling et des péripéties conjugales.
Plus grave, il ridiculise le gouvernement, la dernière décision en date d'enlever le "renseignement" à Matignon me paraît exagérée.
De plus, on cherche quelle est sa vision à long terme dans ce qui relève de lui car beaucoup de décisions sont liées à l'Europe.
Faut-il un roi? D'abord, NS se conduit comme tel avec sa Cour et son "je le veux".
Plus sérieusement, les pays cités sont le plus souvent moins peuplés que la France et ceux qui ne connaissent pas la crise ont introduit une dose de proportionnelle dans l'élection des parlementaires.
L'Espagne est un cas à part puisque c'est une fédération de province et j'ai toujours trouvé qu'après le "règne" de Franco, elle ne s'en sort pas si mal malgré l'ETA.
J'ai du mal à réfléchir davantage car les loisirs m'appellent. Je reviendrai un de ces jours.
Rédigé par : Philippe | 05 août 2008 à 18:36
@ Malakiine; Considères tu Bush comme l'incarnation de quoi que ce soit aux Etats Unis. Il me semble que non, il devient un président, qui peut être fusible s'il va trop loin (et dieu sait que Bush est allé loin) et qui contrôle tout, pondéré par le parlement.
Après cet exemple. Question: N'est ce pas "l'absence" de croyance supérieure, reconnue et entretenue par l'Etat (glod bless...) qui débouche sur la recherche pour les citoyens de la puissance suprême ? Question (très) tirée par les cheveux mais l'exemple américain laisse songeur.
Rédigé par : Seb | 05 août 2008 à 19:48
Faut-il que nos institutions soient décrédibilisées, et ce n'est pas la dernière réforme qui y changera quelque chose, pour que - même avec humour et comme sujet d'été - on envisage de restaurer la monarchie dans notre pays si républicain !
Pourtant on a pu concilier ce besoin de représentation forte (incarné par un chef de l'État élu au suffrage universel) et un exécutif dont l'action devait rester populaire sous peine sinon de se faire éjecter... C'était le septennat, les alternances et la cohabitation !
Mais la "contradiction absolue et insoluble" que décrit Malakine se poserait avec moins d'acuité si l'élu avait, lui, le sens du collectif, c'est à dire si, tout simplement, il avait le sens de l'intérêt général.
Pour répondre à OZ, avec le sérieux que sa question suscite, Non à la monarchie car elle est héréditaire : gare à JEAN après NICOLAS !
Bonne reprise à ceux qui sont de retour, bonnes fin de vacances aux autres.
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 05 août 2008 à 22:47
Vous faites fausse route.
Sarko n'a pas été élu par les français mais le couple Sarko/Cécilia si. Au moment où il l'a largué, il a trahi la Patrie et il est redeviennu un petit merdeux de récré.
Son rêve étant de lui voir succéder au trône son fils Jean.
Sinon trève de plaisanterie, je pense que l'on se traine l'éléction du roi au suffrage universelle comme un boulet.
Soit l'hyperprésident est super actif et clive l'opinion car il faut faire des choix.
Soit il fout rien et se chamaille avec le gouvernement pour savoir qui est le responsable des réussites et des échecs (pire en période de cohabitation).
En plus, notre mode, n'empèche pas le retour de la cohabitation ! (pronostique 2012 : Sarko gagne mais doit prendre Mosco premier ministre).
Que faut'il faire ? 6e republique, transferer le pouvoir au premier ministre, chef de la majorité.
Le rôle de président étant comme celui en Italie ou en Allemagne et si possible non élu au suffrage directe.
Rédigé par : Sangaku | 06 août 2008 à 09:49
@ Philippe
Je ne nie pas que le comportement de Sarko à compter de son élection à été pour beaucoup dans le désamour. En ce qui me concerne, j'ai commencé à vomir quand je l'ai vu faire son jogging avec le tee shirt de la police de New York pendant ses vacances à Malte. La hamburger party avec Bush et les images de ses vacances en Egypte ont achevé de détruire l'estime que je pouvais avoir pour le bonhomme ...
Néanmoins, Sarko n'a jamais joué au rassembleur. Il a gagné en 2007 en abandonnant ce registre et en investissant de celui qui créé la polémique, celui qui "clive". C'est pourquoi je dis qu'il y a une contradiction entre le profil qui fait gagner les élections et le profil attendu par l'inconscient collectif du pays une fois élu.
Elargissons le sujet et regardons au PS : Là aussi, on a les deux profils. Il y a ceux qui veulent exister en incarnant une ligne précise, ceux qui cherchent à créer du clivage autour de leurs idées (Valls, Delanoë, Montebourg, Hamon, Royal, Mélanchon) Et ceux, qui ont construit leur image comme des points d'équlibre, des synthèses, des rassembleurs (Hollande, Dray, Fabius, Moscovici)
Les premiers sont les mieux armés pour gagner des batailles électorales. Les seconds sont les mieux préparés à exercer les responsabilités. Ce sera intéressant de ce point de vue de voir qui va l'emporter au PS. Je ne suis pas sûr qu'il soit encore possible de s'imposer avec une image de "garant de l'unité du parti" ou de "père de la nation".
@ Seb
Voilà une très bonne question ! Effectivement, on peut noter que dans les pays qui se dispensent d'avoir à leur tête une figure d'incarnation dans laquelle l'ensemble de la nation peut se reconnaître, ont en commun d'avoir des valeurs fortes qui soudent cette nation. Il y a une idéologie américaine (libre entreprise, chacun pour soi, nation élue de Dieu) et une idéologie russe (fierté nationale, orthodoxie, autorité de l'Etat). Il n'y a pas d'idéologie belge ou espagnole. Il n'y a plus d'idéologie française.
Si on prolonge ton commentaire, on peut effectivement conclure que plus une nation est divisée ou artificielle, plus elle a besoin d'avoir à sa tête un personnage qui incarne l'unité de cette nation.
@ PMF
Tu n'as pas tort de rappeller que l'esprit de la Vème des origines était plébicitaire. Le pouvoir devait sauter en cas de désaveu du corps électoral. C'était peut-être ce qui permettait de concilier l'idée du chef d'Etat engagé dans l'action et d'un chef d'Etat garant de l'unité nationale.
En ce qui concerne la monarchie, c'est effectivement le caractère héréditaire qui est le plus intéressant : Le fait que le futur monarque grandit avec l'idée qu'il est le dépositaire d'une histoire et de valeurs dont il sera le garant. Psychologiquement, il y a un monde entre celui qui accède au pouvoir au terme d'une lutte de toute une vie. C'est une victoire personnelle dont l'intéressé peut-être fier et au fond de lui se juger illégitime (justement parce qu'il a du se battre pour l'obtenir) Et celui qui accède au pouvoir naturellement, comme quelque chose auquel il a été préparé toute sa vie. Celui là, a plus de chance de placer ses responsabilités face à l'histoire avant sa gloriole personnelle.
@ Sangaku (chouette un nouveau blog à découvrir !)
Je suis d'accord sur l'orientation fondamentale. On a besoin d'un chef d'Etat rassembleur dégagé de l'action, une "conscience morale". Une élection par le congrès au 3/5 pourrait garantir cela.
Concernant l'hypothèse d'une cohabitation en 2012, je ne ferais plus ce pari. Je l'ai fait en 2007 et je me suis planté. C'est mécanique. Le camps qui est battu se démobilise et ne peut pas gagner les législative un mois après dans un contexte où l'opinion en a ras le bol de la politique.
Pour avoir un espoir de gagner les législatives, il aurait fallu que les socialistes règlent son compte à ségolène dès le soir du 2d tour en imputant sa défaite à ses délires personnels et considérer que la vraie bataille commençait. Quand même un peu difficile ... La jurisprudence Jospin "je me retire de la vie politique" = les dés sont jetés rend ce schéma impossible. Plus personne n'attache la moindre importance aux législatives.
Néanmoins, je suis content de voir que je ne suis pas le seul à promettre un bel avenir à Moscovici ! :-)
Rédigé par : Malakine | 06 août 2008 à 10:57
@Malakine (c'est chouette et interessant ici, me permet tu de mettre un lien par ici sur Désir De Revanche ?)
En politique, tout est possible.
Et si c'est Bayrou qui gagne en 2012, il y aura bel et bien une cohabitation.
Sur les points d'équilibre, ç'est très interessant (heu! fabius pt d'équilibre?) mais ça ne marche que quand on a un socle très solide. C'est comme au jeu d ego, une fois que la base est solide on attaque au bord le territoire de l'autre avant d'attaquer au coeur.
Rédigé par : Sangaku | 06 août 2008 à 11:28
@ Sangaku (c'est japonais?)
pas de pb pour le lien. En la matière, je considère que chacun fait comme il veut. En ce qui me concerne, j'attends de comprendre un peu mieux le principe de ton blog. J'avoue que "la droite décomplexée", ça me fait bizarre. Non pas que je sois de gauche - oh non - mais j'aime bien les penseurs libres et j'ai toujours des réticences avec ceux qui veulent "faire de droite" ou "faire de gauche". C'est clair que ça paye vite en terme d'audimat et sur les classement Wikio (voir l'ascension fulgurante de Marc Vasseur) mais c'est quand même mieux de penser par soi-même. Non ? Et oui, savoir qui l'on est, ça ne s'apprend ni à l'ENA ni à normale sup.
En tout cas, moi, je ne suis ni de droite, ni de gauche. J'essaye de penser librement et de donner à réfléchir.
Pour le reste : Si Bayrou est élu, ce sera autre chose qu'une cohabitation. Il aura nécessairement son parti dans la majorité parlementaire. Ca sera une coalition plutôt ... Quand à Fabius, écoute le parler. Ou plutôt regarde le bien parler. Il a l'image de Mittérand en tête. Ca crêve les yeux. Il veut jouer au rassembleur, aux vieux sage qui en a vu d'autre. Le problème de ce type, c'est que plus il vieillit, plus il cherche à jouer un rôle (le tribun, le révolutionnaire, le rassembleur, le moderne...) et moins il arrive à trouver son propre registre.
Rédigé par : Malakine | 06 août 2008 à 20:19
@ Malakine
Je ne suis pas sûr que Sangaku soit vraiment de droite. Tu n'as du aller sur son blog ;)
J'ai découvert celui-là de blog, fait par un prof d'histoire :
http://lespriviliegiesparlent.blogspot.com/
Ce que j'en ai vu jusqu'à présent m'a l'air tout à fait intéressant.
Rédigé par : RST | 06 août 2008 à 21:58
heu, oui mon site est parodique.
je pensais que c'était évident :)
Rédigé par : Sangaku | 07 août 2008 à 09:21
"Un roi n'est pas un homme comme les autres, c'est un rebel à la volonté du peuple!
Tant qu'il vivra louis Capet représentera un symbol de ralliement pour tous les énemis de la liberté et de la république.
Un roi doit règner,.... ou mourir!"
Saint Just en 1791,à quelques mots près...
Vous êtes en manque de têtes courronnées, n'oubliez pas Monaco..., c'est l'erzats monarchique français.
Et pourquoi pas une restauration impériale?
Une vraie bien sûr, pas parodique.
Vive l'Empereur, vive la Nation.
saludos
Rédigé par : perla austral | 07 août 2008 à 14:39
Mon avis sur la question épineuse formulée dans le titre est qu'il faut guillotiner Nicolas Sarkozy pour vérifier si oui ou non, les discours qui assurent qu'il n'a pas de tête sont vrais : c'est le seul moyen d'être fixés à ce sujet.
Ensuite, soit il s'avère que Nicolas en avait une, et on peut l'empailler pour en faire un ballon d'entrainement pour les membres de l'équipe de France de la loose... euh, de foot, pardon, soit il s'avère qu'il n'en avait pas, auquel cas une décapitation ne modifiera en rien le QI du mari de Carla, qui elle-même n'a jamais eu de fortes exigences en la matière (qui se ressemble).
Voilà. Prévoir, juste, un seau d'eau et un balai-brosse pour l'opération, car je soupçonne Nicolas Sarkozy de ne pas avoir que de l'absinthe dans les veines (si c'était le cas, on pourrait toutefois faire laper les sols aux esclaves de l'UMP qui sont encore persuadés que Nico a un tout p'tit bulbe au sommet de sa toute petite enveloppe).
;)
Rédigé par : Poliblog | 07 août 2008 à 15:19
Article et débat fort instructif.
Au delà de la question de savoir si l’on opte pour un Président, un Roi ou un Sachem Indien, le vrai problème c’est que nous n’avons plus les hommes dignes de la fonction, quel qu’elle soit.
Je ne peux m’empêcher de penser au dernier monarque (alias Le Connétable) que la France ait eu et de constater que si effectivement, je suis plutôt d’accord avec Malakine quand il dit que la France déteste la figure monarchique autant que celle-ci la fascine (surtout les lecteurs de Jours de France), je ne suis pas d’accord que c’est cette contradiction qui a broyé Sarkozy.
Le problème du Petit Nicolas (et le notre), c’est qu’il ne sera jamais le Grand Charles (qui incarnait l’unité du pays, sinon le pays lui-même).
Il n’a pas les qualités et les compétences requises ni pour être roi ni pour être président.
La preuve ? :
* Amis :
- Charles de Gaulle a dit ″Les hommes peuvent avoir des amis, pas les hommes d'Etat″
- La liste des amis de Nicolas Sarkozy serait trop longue à publier ici.
* Attentat :
- Immédiatement après l’attentat du petit Clamart où plus de 100 projectiles ont été tirés, Charles de Gaulle déclarait ″Cela aurait fait une belle fin″
- Immédiatement après s’être vu refuser une poignée de main par un visiteur au Salon de l’agriculture, Nicolas Sarkozy déclarait ″casse-toi, pauvre con″
* Culture :
- Charles de Gaulle a lu tout Péguy (Charles).
- Nicolas Sarkozy sait que Peguy (Luyindula) joue au PSG.
* Discours :
- Charles de Gaulle écrivait lui-même tous les discours.
- Nicolas Sarkozy lit lui-même tous les discours.
* Fidélité :
- Charles de Gaulle a épousé Yvonne Vendroux.
On ne possède aucun témoignage d’une quelconque infidélité.
- Nicolas Sarkozy a déjà épousé Marie-Dominique Culioli, Cécilia Ciganer-Albéniz et Carla Bruni. On ne possède aucun témoignage d’une quelconque fidélité.
* Piston :
- Parce qu’il était le fils de et malgré ses états de service, Philippe de Gaulle n’a pas été nommé Compagnon de la Libération.
- Parce qu’il est le fils de et malgré qu’il n’ait absolument rien prouvé, Jean Sarkozy est nommé à la tête de la section UMP de Neuilly.
* Taille :
- Charles de Gaulle mesurait 1 m 93
- Nicolas Sarkozy mesure 1 m 65
* Vacances :
- Le Général de Gaulle a toujours passé ses vacances en famille dans sa maison de Colombey-les-Deux-Eglises.
- Nicolas Sarkozy se contente, comme en août 2007, de louer une résidence à Wolfeboro (USA) pour 22000 euros la semaine.
Par RST, De-Gaullolatre et anti-sarkozyste primaire
Rédigé par : RST | 07 août 2008 à 17:39
@ RST: excellent votre liste, j'aurais aimé l'écrire. Vous devriez la conserver pour réutilisation ultérieure (avec futurs ajout à prévoir, hélas)
Rédigé par : fer | 08 août 2008 à 11:36
@ Fer
Merci
Je me suis bien marré en écrivant.
Pourquoi ne pas continuer de façon collaborative en complétant à plusieurs ce petit inventaire pour le faire vivre ?
Sur le blog de Malakine ou ailleurs ?
Rédigé par : RST | 08 août 2008 à 17:09
@RST,
Oui, bonne idée. Si vous n'avez pas de blog vous-même, je vous inviterais volontiers à en faire un billet sur le mien en tant qu'invité, voire à en faire une page permanente accessible depuis la page d'entrée...
A voir..
Rédigé par : fer | 08 août 2008 à 17:38
Ce jour, je suis venu lire vos commentaires pour la première fois.
Certains sont très drôles, aucun n'aborde sans a priori le fond du problême, ne contredit les arguments pour (ou contre d'ailleurs)...
Aucun n'appelle donc une réponse de ma part !
Il est vrai que ce n'était qu'un sujet de vacances !
Cordialement à tous, Oz.
Rédigé par : Ozenfant | 08 août 2008 à 18:34
@ Oz
" ...aucun n'aborde sans a priori le fond du problême.."
Qu'est-ce que ça veut dire ? Vous n'en avez pas marre de passer votre temps à donner des leçons de morale au monde entier (du genre y a que moi qui pense par moi même, tous les autres sont des perroquets savants)?
"Aucun n'appelle donc une réponse de ma part !"
Quel mépris pour vos lecteurs/commentateurs.
Rédigé par : RST | 08 août 2008 à 20:01
De même qu'une famille ne peut être normalement constituée sans un père qui la sauvegarde et la "dirige", de même un Etat ne saurait exister sans un chef responsable revêtu du pouvoir suprême.
Mais quel sera ce chef ? Quel titre portera t'il ? De quel pouvoir sera t'il investi ? Le titre importe peu, il s'adapte ordinairement au caractère et aux traditions de la nation. Quant au pouvoir qu'il exercera, quelle en sera la nature ? Sera t'il héréditaire ou électif ?
Nous avons vu en France les abus de la monarchie héréditaire causer la bourrasque révolutionnaire, nous avons vu de même par les excès de nos Républiques les dangers du pouvoir électif. Alors lequel de ces deux systèmes faut il adopter ? Cette importante question est difficile à solutionner. L'hérédité et l'élection présentent l'une et l'autre des avantages et des imperfections, aussi l'une et l'autre ont--elles trouvé des adeptes dans tous les temps.
Le pouvoir héréditaire est non seulement majestueux mais fécond. Tout d'abord il assure la stabilité à la nation, il éloigne les convoitises malsaines de l'ambition, et dans le calme qu'il enfante se développent progressivement la sécurité, la confiance, l'expansion des affaires et la prospérité générale. Certaine de son lendemain, une nation gouvernée par le pouvoir héréditaire s'avance d'un pas assuré vers l'avenir sans se sentir menacée par aucun des aléas dont souffrent les Etats régis par le système électif.
La mort même du souverain ne saurait faire rétrograder ce pays dans sa voie paisible. Cette nation continue d'avancer dans ses destinées, les yeux toujours fixés sur l'héritier présomptif connu depuis longtemps et qui sera salué comme un "anneau" de la chaine retenant dans la nation la concorde et le bonheur qui la suit.
Mais où trouver la perfection sur notre terre ? Elle n'existe ni chez les hommes, ni dans les institutions qu'ils édifient. L'hérédité du pouvoir, il faut le reconnaître et le clamer, entraîne de graves abus.
Une famille, assise sur un trône depuis des siècles, assurée d'un règne intangible, surtout comme durée, gardera t'elle toujours conscience de ses lourdes responsabilités ? Ne perdra t'elle jamais l'ambition de rester digne de l'honneur dont elle est revêtue ? Tout s'use ici bas !
Lorsqu'une dynastie se perpétue aussi longuement, la vertu ou la morale qui l'ont élevée au rang suprême s'affaiblissent et déclinent progressivement jusqu'à l'incapacité ou à l'extravagance, nous avons pu le constater chez nous avec les Bourbons et nous le voyons aujourd'hui en Angleterre. La sagesse humaine est vraiment trop fragile pour que l'on tente d'enchainer, de domestiquer la fortune au service d'une dynastie. Dès que cette dynastie se voit invulnérable, elle perd, avec le respect de ses devoirs, le sentiment de sa propre dignité. L'Histoire démontre trop fréquemment que la décadence de la dynastie fut chez certains peuples la cause des plus terribles revers. La France elle-même n'en fit elle pas la cruelle expérience, et le règne de Louis XIV, quelle qu'en fut la splendeur, n'est il pas le vestibule de la Révolution ?
Alors, faut-il préconiser l'éligibilité du pouvoir suprême ?
Les partisans du système électif entendent sauvegarder par ce moyen d'investiture du "souverain" l'entière liberté de la Nation, en lui attribuant la faculté de ne suivre que le chef d'Etat qu'elle jugera digne de sa confiance. En théorie, le système purement électif est une garantie de liberté pour le peuple, en le préservant de l'arbitraire qui devient souvent un l'écueil du pouvoir inamovible. Il permet de placer l'autorité souveraine dans des mains capables d'en porter le fardeau. Si la nation s'aperçoit de la défectuosité de son choix ou si son Elu démérite, il lui est loisible, à brève échéance et sans révolution, de retirer le soin de ses destinées à un mandataire insuffisant ou indigne. Ce système serait parfait si là comme ailleurs, la passion ne trouvait un champ trop favorable à ses ravages.
Le système purement électif présente, lui aussi, de très graves dangers, tant pour l'Elu que pour ses électeurs. Il n'est certes pas impossible qu'un élu temporaire, président ou autre, accomplisse des actes féconds pendant son passage au pouvoir, plusieurs d'entres eux se sont montrés inspirés par un esprit intègre et patriotique. Mais aussi combien est plus considérable le nombre de ceux qui se sont laissés absorber par l'intérêt personnel ? Ne faudrait il pas qu'un Chef d'Etat, appelé au pouvoir pour quelques années seulement, fut doué d'une nature presque surhumaine pour consentir à s'immoler aux redoutables nécessités du gouvernement des peuples ? Comment lui demander l'effort de labourer un champ dont la moisson enrichira un successeur ? Comment se passager de quelques jours entreprendra t'il l'étude laborieuse de tant de problèmes à la solution desquels il ne saurait espérer arriver en peu de temps ?
L'Elu temporaire adoptera une politique d'expédients, un programme mesquin, mais sans risque, lui permettant d'atteindre sans encombre le terme de son mandat. Et si ce chef d'Etat est rééligible, à quelles visées personnelles, à quelles intrigues ne sacrifiera t'il pas les grands intérêts publics ? La périodicité de l'élection ôte forcément au chef de l'Etat le goût et la possibilité des grandes choses, nul ne se plait à construire un édifice dont il sera expulsé, peut être même avant son achèvement, et qui risque en outre d'être démoli par son nouvel occupant.
C'est ainsi que l'électivité du pouvoir est incompatible avec l'épanouissement de la fortune nationale, dont les bases indispensables sont la sécurité dans l'évolution sociale et la quiétude résultant de la stabilité gouvernementale.
Alors quelle option s'impose entre le pouvoir héréditaire et le pouvoir électif ?
Cette question n'est pas facile à solutionner. On ne peut que souhaiter un système idéal assez parfait pour réunir les avantages des deux modes en question, tout en en écartant les périls. Ce système idéal existe, il rayonne sur toute la France qui, à deux tournants de son histoire, vint s'y réfugier pour son plus grand bien.
Ce système, c'est le régime plébiscitaire des Napoléons.
Parmi les esprits enclins à juger superficiellement les doctrines qu'ils n'ont point vu pratiquer, plusieurs allèguent que le plébiscite exclut l'hérédité ou que l'hérédité doit exclure le plébiscite. Il n'en est absolument rien.
Le plébiscite de 1804 ratifiant le Sénatus-Consulte du 18 mai, décernait au Premier Consul le titre d'Empereur de la République Française avec hérédité. Mais les Napoléons, seuls interprètes fidèles des principes de la Révolution, ne voulurent jamais que les mandataires de la nation dont ils ne cessèrent de reconnaître le pouvoir souverain.
Il résulte de cette alliance de la nation avec les Napoléons que l'hérédité dont sont en principe investis nos Empereurs, reste toujours révocable par le plébiscite. Par cette ingénieuse conception, la nation jouit des bienfaits du pouvoir héréditaire tant qu'elle approuve la direction politique suivie par son Elu "ou par l'héritier de son Elu". Et tout aussitôt que la nation désapprouverait l'orientation où la dirige son mandataire, le plébiscite avertirait ce mandataire que la volonté souveraine, dont il détient le pouvoir, lui demande d'en modifier l'exercice ou même d'y renoncer en faveur d'un nouvel Elu.
D'autres esprits, ignorants ou hostiles, croient voir dans le plébiscite un élément de guerre civile en ce sens qu'un Empereur dépossédé par un plébiscite pourrait revendiquer contre le nouvel Elu les pouvoirs dont l'avait investi lui-même le plébiscite antérieur. Un Napoléon émettant une prétention semblable sortirait tout à la fois de la doctrine napoléonienne et des principes du droit le plus élémentaire. Le dernier plébiscite n'infirme t'il pas de plein droit, s'il lui est contraire, le plébiscite précédent ? D'ailleurs, un Napoléon ne contester jamais le verdict populaire, celui-là serait désavoué de tous les Napoléons qui, dans leurs actes comme dans leurs discours, rendirent hommage à l'infaillible valeur du plébiscite.
Quant au plébiscite lui-même, loin de présenter un risque quelconque, il est le régulateur par lequel les Napoléons surent et sauront concilier la liberté de la Patrie avec la stabilité du Pouvoir, source de toute prospérité nationale. Quant à l'hérédité révocable par plébiscite, elle est le chef-d'œuvre de la doctrine démocratique.
Nous, bonapartistes, sommes en droit de conserver la conviction qu'un nouveau plébiscite, confirmant les sept premiers, rendrait à notre France le gouvernent d'un Napoléon.
C'est à la conquête de ce plébiscite libérateur que nous marchons.
Cette marche se fait dans le respect des institutions actuelles, elles-mêmes misent en place par un référendum… Ce qu'un référendum a établit, un référendum peut seul le remplacer.
""Le plébiscite c'est le droit, c'est le salut. C'est un grand parti national sans vainqueurs ni vaincus, s'élevant au-dessus de tous pour les réconcilier."" Le Prince Impérial 16 mars 1874.
Rédigé par : Niel | 17 août 2008 à 19:41
Pourquoi ne pas supprimer le suffrage universel qui pour moi est antidémocratique vu que les crétins et les lobotomisés seront toujours majoritaires et cela dans n'importe quel pays?C'est grâce au suffrage universel que des crétins comme Bush, blair, Sarko accèdent au pouvoir, aidés par des Lagardère,cia, Bolloré etc...Ce qu'il faudrait faire, c'est organiser des concours pout les plus hautes fonctions de l'état de façon à voir apparaître des gens comme Albert Jacquard ou Axel Kahn.Ce sont des gens d'une intelligence sidérante et qui possèdent une culture immense.Il n'est pas normal que l'on vous demande un diplôme pour exercer le métier de coiffeur et que l'on ne vous demande rien pour exercer le métier de président de la république.
Rédigé par : léonard | 18 août 2008 à 01:47
@ RST : les 2 systèmes pourraient être compatible avec une institution du type Conseil Constitutionnel mais composé pour moitié d'anciens hommes d'Etat et pour l'autre moitié de représentants de la royauté ayant une certaine sagesse.
Cette organe, cette troisième chambre aurait pour but d'assurer la stabilité du système et serait garant et de sa pérennité et de sa non perversion.
Rédigé par : Brenus | 25 juillet 2010 à 19:31
Et pourquoi ne pas guillotiner Sarkozy pour vrai ?
Aprés tout il a l'intelligence d'un bovin (beaucoup de bovin préferais surement etre un Sarko guillotiné que de subir leur sort actuel) , le charisme d'un accusé de crime contre l'humanité, et le curriculum vité d'un traitre de la nation. Il n'y a donc aucune raison pour la France de concerver cette charge inutile, désagréable et futile. Il mérite le traitement d'un animal enragé : une execution. C'est je le pense, un service à lui rendre...
Rédigé par : Alexis | 02 mars 2011 à 18:20